Fa ulté des s ien es
Département d'astrophysique, de géophysique et d'o éanographie
Syllabuspour le ours de
Relativité générale II
par
Yves De Rop
1 Propriétés physiques du hampgravitationnel 1
1.1 Introdu tion . . . 1
1.2 L'énergie du hampnewtonien. . . 2
1.3 Le pseudo-tenseurd'énergie-impulsion . . . 2
1.3.1 Introdu tion. . . 2
1.3.2 Raisonnement dansun as parti ulier . . . 3
1.3.3 Raisonnement dansle asgénéral . . . 4
1.4 Energie etquantité de mouvement totales . . . 6
1.5 Appli ation à lamétriquede S hwarzs hild . . . 8
1.6 Energie totalede lamatière etd'un hamp stationnaire . . . 8
1.7 Cas parti uliers . . . 10
1.8 Le uxde quantité de mouvement . . . 11
1.9 Le moment inétiquedu hampgravitationnel . . . 12
1.10 Métriquesstationnaires au deuxième ordre . . . 13
1.10.1 Tenseur de Ri i leplusgénéral au deuxième ordre . . . 13
1.10.2 Méthode de al uld'un hamp stationnaireà grandedistan e . . . . 14
1.10.3 Solutiongénérale pour les termesdu deuxièmeordre . . . 15
1.10.4 Expressionde lamétriquestationnaire laplusgénérale . . . 17
1.11 Moment inétiqued'unsystème stationnaire . . . 18
1.11.1 Signi ation des omposantes nondiagonales dutenseur métrique. . 18
1.11.2 La métriquede Kerr . . . 19
1.12 Le uxde moment inétique . . . 21
2 La génération des ondes gravitationnelles 23 2.1 Le développement en sériedespotentielsmultipolaires . . . 23
2.2 Appro he heuristique . . . 26
2.3 La naturequadrupolairedesondes gravitationnelles. . . 31
2.4 Le point de vuede larelativitégénérale . . . 34
2.5 Approximations pour le al uldel'intégrale retardée . . . 36
2.6 La solutionquadrupolaire . . . 42
2.7 Rayonnement d'énergie . . . 43
2.8 Rayonnement de moment inétique . . . 44
2.9 La réa tionradiative :interprétationnewtonienne . . . 45
2.10 La jauge TT . . . 47
2.11 Lesmodes depolarisationde l'onde gravitationnelle . . . 50
2.14 Deux massesaux extrémitésd'unressort . . . 55
2.15 Système de deux orps enintera tion gravitationnelle . . . 56
2.15.1 Cas général . . . 56
2.15.2 Le asparti ulier desorbites ir ulaires . . . 59
A Expressiondu pseudo-tenseur d'énergie-impulsion 63 B Propriétés de l'intégrale retardée 67 B.1 Véri ation de lasolution . . . 67
Propriétés physiques du hamp
gravitationnel
1.1 Introdu tion
La théoriede Newtongénéralise habilement lanotion d'énergie inétique pour rendre
ompte de l'intera tion de la matière ave le hamp de gravitation : 'est le on ept
d'énergiepotentielle.Dansle asdedeux parti ulesde massesrespe tives
M
1
etM
2
sépa-rées par une distan ed
,elle vautE = −G
M
1
d
M
2
.
(1.1)La loi de onservation de l'énergie totale, inétique plus potentielle, permet de rendre
ompte de ertainsphénomènesplus oumoins ompliqués :par exemple, omment évolue
lavitesserelative desdeux parti ulesen fon tionde leur distan e.
Danslesprésentationsmodernes,on rempla ele on ept d'énergiepotentielledes
par-ti ules par elui d'énergie du hamp
~g
,dénie ommesuit :E =
−1
8π G
Z
V
∞
|~g (x, y, z)|
2
dx dy dz.
(1.2)Pour deux parti ules,
~g
est la somme des hamps~g
1
et~g
2
générés respe tivement par ha un desdeux orps,et le al ulde(1.2) restitue lerésultat (1.1).1
Cependant,s'ilpossèdedel'énergie,le hampnewtoniennepeutpasentransférerd'un
endroit àl'autre. Ce irésultedu ara tèreinstantanédelatransmissiondelagravitation.
Ainsi, le hamp, dont l'énergiene onstitue qu'une tradu tion mathématique de l'énergie
potentielle desparti ules, reste antonnédansun rle d'intermédiaire passif, utilepour le
al uldesfor es gravitationnelles maissans dynamiquevéritable.
Dans la théorie lassique des hamps, dont relève la relativité générale, eux- i sont
dotés de propriétés physiques au même titre que les parti ules. Dans e hapitre, nous
allons envisager lanotion d'énergie du hampgravitationnel relativiste.Comme l'énergie
est liée à la quantité de mouvement, nous aborderons naturellement es deux on epts
ensemble. Ensuite sera traitéelaquestion dumoment inétique.
Maistoutd'abord, démontrons larelation (1.2).
1.2 L'énergie du hamp newtonien
Théorème 1.1 Onpeut réinterpréter l'énergie potentiellegravitationnelle omme énergie
intrinsèque du hamp : si
µ
désigne la masse volumique,Φ
le potentiel et~g = −
−
→
∇Φ
l'a élération gravique, on a1
2
Z
V
µ(P ) Φ(P ) dx dy dz =
−1
8πG
Z
V
∞
|~g (P )|
2
dx dy dz.
Commentaire. L'intégrale degau he serapporteuniquementaux points
P
où setrouvela matièretandisque ellededroiteserapporteàtoutl'espa e.Ainsi,seulel'énergietotaleduhampgravitationnel newtonien(l'intégrale)estbiendénie:ilseraitarti ielde her her
à lalo aliser en attribuant unsens physique à l'intégrand. Onretrouve ette situation en
éle trostatique.
Démonstration. Tenant ompte de
−
→
∇ · ~g (P ) = −4πGµ(P ),
on peuté rire1
2
Z
V
µ(P ) Φ(P ) dx dy dz =
1
2
Z
V
∞
µ(P ) Φ(P ) dx dy dz
=
−1
8πG
Z
V
∞
Φ(P ) −
→
∇ · ~g (P ) dx dy dz.
L'identitéΦ(P ) −
→
∇ · ~g (P ) =
−
→
∇ · [Φ(P ) ~g (P )] −
−
→
∇Φ · ~g (P )
= −
→
∇ · [Φ(P ) ~g (P )] + |~g (P )|
2
permetd'é rire e résultatsous laforme
1
2
Z
V
µ(P ) Φ(P ) dx dy dz =
−1
8πG
Z
V
∞
|~g (P )|
2
dx dy dz−
8πG
1
Z
V
∞
−
→
∇ ·[Φ(P ) ~g (P )] dx dy dz.
Le théorème de Gauss permet de transformerladeuxième intégraledu membrede droite
en une intégralede surfa e qui s'annule àl'inni, étant donné quelepotentiel
Φ(P )
varie ommel'inversede la distan eetle hamp~g (P )
ommel'inverse du arré dela distan e. Le théorème estdémontré.2
1.3 Le pseudo-tenseur d'énergie-impulsion
1.3.1 Introdu tion
Enrelativitégénérale,laloide onservationdel'énergieetdelaquantitédemouvement
s'é rit sous laforme
La dérivée ovarianterend ompte de l'existen ed'un hamp de gravitation dont les
pro-priétés sont exprimées au travers de l'utilisation d'un espa e-temps ourbe. Mais ette
profonde originalité de la théorie, qui onsiste à fondre la gravitation dans la stru ture
de l'espa e-temps, ne permet pas,au premier abord, d'expli iterles quantités onservées,
omme en éle tromagnétisme où la ontribution de la matière se distingue alors de elle
du hamp. Au demeurant, le prin ipe d'équivalen e ruine tout espoir dedé rire le hamp
gravique seul aumoyen de quantitéstensorielles.
En 1947, les physi iens soviétiques L. Landau et E. Lif hitz ont obtenu une
formu-lation des équations (1.3) où le point-virgule est rempla é par une virgule, omme dans
l'espa e-temps eu lidien, etoù apparaît, à té de
T
µν
,une quantité nouvelle non
tenso-rielle, le pseudo-tenseur d'énergie-impulsion du hamp gravitationnel
t
µν
. En utilisant le
théorème de Gauss, il est alors possible d'é rire expli itement des quantités onservées.
Cette appro he mutile en quelque sorte l'idéal de ovarian e générale. Cependant, elle
permet d'é rire les équations d'Einstein sous une forme plus onforme aux habitudes de
penséehéritéesdel'éle tromagnétisme, etouvre notammentlapisteàlathéoriedesondes
gravitationnelles.
1.3.2 Raisonnement dans un as parti ulier
Dans un premier temps, nous allons utiliser un système de oordonnées où toutes les
dérivéespremièresdutenseurmétriques'annulent enunpointdonnédel'espa e-temps.(Il
n'estpasné essairequeletenseurmétriquesoitréduitàlaforme anoniquedeMinkowski.)
D'après leséquations d'Einstein, on a
T
µν
=
c
4
8πG
(R
µν
−
R
2
g
µν
)
oùR
µν
= g
µα
g
νβ
R
αβ
R = g
αβ
R
αβ
aveR
αβ
= g
ρσ
R
ρασβ
=
1
2
g
ρσ
(g
ρβ,ασ
+ g
ασ,ρβ
− g
ρσ,αβ
− g
αβ,ρσ
).
DonT
µν
=
c
4
16πG
(g
µα
g
νβ
g
ρσ
−
1
2
g
αβ
g
ρσ
g
µν
)(g
ρβ,ασ
+ g
ασ,ρβ
− g
ρσ,αβ
− g
αβ,ρσ
).
Or,g
αβ
g
ρσ
g
ασ,ρβ
= g
αβ
g
ρσ
g
ρβ,ασ
g
αβ
g
ρσ
g
αβ,ρσ
= g
αβ
g
ρσ
g
ρσ,αβ
donT
µν
=
c
4
16πG
g
µα
g
νβ
g
ρσ
(g
ρβ,ασ
+g
ασ,ρβ
−g
ρσ,αβ
−g
αβ,ρσ
)−
c
4
16πG
g
αβ
g
ρσ
g
µν
(g
ρβ,ασ
−g
ρσ,αβ
).
La relation
g
ρβ,α
= −g
ργ
g
βδ
g
γδ
,α
valable danstoutsystèmede oordonnées, implique
g
ρβ,ασ
= −g
ργ
g
βδ
g
γδ
,ασ
valable dans le système de oordonnées adopté i i. En l'utilisant dans haque terme de
T
µν
,on trouve16πG
c
4
T
µν
= −g
µα
g
νβ
g
ρσ
g
ργ
g
βδ
g
γδ
,ασ
− g
µα
g
νβ
g
ρσ
g
αγ
g
σδ
g
γδ
,ρβ
+g
µα
g
νβ
g
ρσ
g
ργ
g
σδ
g
γδ
,αβ
+ g
µα
g
νβ
g
ρσ
g
αγ
g
βδ
g
γδ
,ρσ
+g
αβ
g
ρσ
g
µν
g
ργ
g
βδ
g
γδ
,ασ
− g
αβ
g
ρσ
g
µν
g
ργ
g
σδ
g
γδ
,αβ
= −g
µα
g
νσ
,ασ
−g
νβ
g
µρ
,βρ
+g
µα
g
νβ
g
ρσ
g
ρσ
,αβ
+ g
ρσ
g
µν
,ρσ
::::::::::
+g
µν
g
ασ
,ασ
::::::::::
− g
µν
g
αβ
g
ρσ
g
ρσ
,αβ
.
Or, danstoutsystème ona
g
,α
= g g
ρσ,α
g
ρσ
= −g g
ρσ
,α
g
ρσ
.
Don , dansnotre systèmede oordonnées parti ulier, on peuté rire
g
ρσ
g
ρσ
,αβ
= −
g
,αβ
g
.
Ainsi(les termes soulignés se orrespondent),
16πG
c
4
T
µν
= g
µν
,αβ
g
αβ
::::::::::
+ g
µν
g
αβ
,αβ
::::::::::
−g
µα
,αβ
g
νβ
−g
µα
g
νβ
,αβ
+
g
,αβ
g
(g
µν
g
αβ
− g
µα
g
νβ
)
=
g
µν
g
αβ
− g
µα
g
νβ
,αβ
+
g
,αβ
g
g
µν
g
αβ
− g
µα
g
νβ
.
En on lusion,(−g) T
µν
=
c
4
16πG
h
(−g) (g
µν
g
αβ
− g
µα
g
νβ
)
i
,αβ
.
(1.4)1.3.3 Raisonnement dans le as général
Posons
λ
µναβ
=
c
4
16πG
(−g) (g
µν
g
αβ
− g
µα
g
νβ
)
(1.5) eth
µνα
=
∂λ
µναβ
∂x
β
.
(1.6)Ces deuxquantitéssont antisymétriques surles indi es
ν
etα
.La relation (1.4) s'é rit(−g) T
µν
= h
µνα
,α
.
Elle n'est valable que si les dérivées premières du tenseur métrique sont nulles au point
onsidéré. Dans unsystèmede oordonnées quel onques, on pose
(−g) (T
µν
+ t
µν
) = h
µνα
,α
.
(1.7) Ce idénitlesquantitést
µν
,dontonpeutdéjàdirequ'ellessontsymétriquessurleursdeux
indi es
µ
etν
,etqu'ellesdoivent s'annuler dansunsystèmede oordonnées oùg
αβ
,γ
= 0
. Ontrouve leur expressionen é rivantt
µν
= −
1
g
h
µνα
,α
− T
µν
= −
1
g
c
4
16πG
h
(−g) (g
µν
g
αβ
− g
µα
g
νβ
)
i
,αβ
− T
µν
(1.8)=
c
4
16πG
1
g
h
g (g
µν
g
αβ
− g
µα
g
νβ
)
i
,αβ
− 2 R
µν
+ R g
µν
.
(1.9)Le al ulest ee tuéen détaildansl'annexeA. Onobtient :
16πG
c
4
t
µν
=
2 Γ
σ
αβ
Γ
ρ
σρ
− Γ
σ
αρ
Γ
ρ
βσ
− Γ
ρ
αρ
Γ
σ
βσ
g
µα
g
νβ
− g
µν
g
αβ
+ g
µα
g
ρσ
Γ
ξ
αξ
Γ
ν
ρσ
+ Γ
ν
αξ
Γ
ξ
ρσ
− Γ
ξ
αρ
Γ
ν
σξ
− Γ
ν
αρ
Γ
ξ
σξ
+ g
να
g
ρσ
Γ
ξ
αξ
Γ
µ
ρσ
+ Γ
µ
αξ
Γ
ξ
ρσ
− Γ
ξ
αρ
Γ
µ
σξ
− Γ
µ
αρ
Γ
ξ
σξ
+ g
αβ
g
ρσ
Γ
µ
αρ
Γ
βσ
ν
− Γ
µ
αβ
Γ
ν
ρσ
.
(1.10) Les symboles de Christoel sont tensoriels pour les transformations linéaires deoordon-nées.Aussiles
t
µν
héritent-ils de ettepropriété:onditqu'ils onstituentles omposantes
d'unpseudo-tenseur.
Vu l'antisymétriedes
h
µνα
surles deuxderniersindi es, la dénition(1.7) implique
[(−g) (T
µν
+ t
µν
)]
,ν
= 0 .
(1.11) Cetteéquation doitêtre onçue ommeune nouvelle formede laloide onservation(1.3).L'appli ation duthéorème de Gaussà l'équation(1.11) donne larelation
I
(−g) (T
µν
+ t
µν
) n
ν
dV = 0,
(1.12) oùl'onintègresurunehypersurfa eferméedenormaleunitairen
ν
.Ilyadon onservation desquantitésP
µ
=
1
c
Z
(−g) (T
µν
+ t
µν
) n
ν
dV.
(1.13) Ce ijustielenom,donnéàl'objett,depseudo-tenseurd'énergie-impulsiondu hampgravitationnel.
Larelation (1.8) permetd'é rire les équations d'Einstein sousla forme
h
(−g) (g
µν
g
αβ
− g
µα
g
νβ
)
i
,αβ
=
16πG
c
4
(−g) (T
µν
+ t
µν
) .
(1.14)Lesloisde onservation(1.11)endé oulentautomatiquement.Insistonssurlefaitque ette
onsidé-1.4 Energie et quantité de mouvement totales
Dans(1.12), hoisissons ommehypersurfa eunparallélipipède dontlesdeuxbases
B
1
etB
2
sont réalisées par l'espa e spatial aux instants respe tifsx
0
et
x
′ 0
, etles deux
téslatéraux
L
1
etL
2
limitentasymptotiquement l'espa etridimensionnelentre esdeux instants (gure 1.1). L'intégration sur les surfa es latérales donne0
si l'on suppose queFigure 1.1: Pour é rireles loisde onservationde l'énergieetde laquantitéde mouvement,
il est ommode d'utiliser l'hypersurfa e parallélipipédique i i représentée. Les lignes de
oordonnées
x
2
et
x
3
ne sont pas indiquées. Les deux bases
B
1
etB
2
représentent l'espa e spatial aux instants respe tifsx
0
et
x
′ 0
. Les omposantes de la normale unitaire y prennent
respe tivementles valeurs
(−1, 0, 0, 0)
et(1, 0, 0, 0)
. Leshypersurfa es latéralesL
1
etL
2
sont rejetées àl'innispatial.les sour esont une extension spatialelimitée (
T
µν
= 0
à l'inni,espa e-temps
asymptoti-quement eu lidien) et si l'on yutilise des oordonnées artésiennes (auquel as
t
µν
= 0
à
l'inni). Onobtient alors
1
c
Z
B
2
(−g) T
µ0
+ t
µ0
dx
1
dx
2
dx
3
−
1
c
Z
B
1
(−g) T
µ0
+ t
µ0
dx
1
dx
2
dx
3
= 0.
Ce iétablit la onstan eau oursdu temps desquantités
P
µ
=
1
c
Z
(−g) T
µ0
+ t
µ0
dx
1
dx
2
dx
3
,
(1.15)
représentant l'énergie etlaquantité de mouvement totales(matière et hamp).
L'intégrand dans (1.13) ou (1.15) n'est pas tensoriel. En eet,
t
µν
est un
sont paslo alisables.Cependant, ellespeuvent êtredé ritesglobalement pardesquantités
géométriques, ommelemontre le
Théorème 1.2 L'intégrale
P
µ
onstitue un ve teur libre, déni dans l'espa e-temps
a-symptotique, pour legroupe deLorentz.
Commentaire.Enpratique,onintègresurunehypersurfa etemporelleseréduisant
asymp-totiquement àunhyperplandansl'espa e-tempsdeMinkowski.On hoisitles oordonnées
pour que l'hypersurfa e ait pour équation
x
0
=
onstante, auquel as les
P
µ
sont
al u-lablespar(1.15).Cesnombresreprésentent enquelquesorte leuxd'une ertainequantité
(non tensorielle) au travers de l'hypersurfa e. Le théorème arme qu'ils onstituent les
omposantes d'unve teur asso iéà ette hypersurfa e, 'est-à-dire qu'ilsse transforment
selon la loi ve torielle lorsque, dans un deuxième système de oordonnées relié au
pre-mier par une transformation de Lorentz, on intègre la quantité en question sur la même
hypersurfa e. Répétons-le, il est essentiel que l'espa e-temps soit asymptotiquement plat
(sour esisolées)etrapportéaux oordonnéesdeMinkowski.Ainsi,au unedénition laire
delaquantitédemouvement etdelamassenes'imposedansle ontexte osmologique,ni
d'ailleurs elledu moment inétique quisera étudié plusloin. 2
Démonstration. Montrons d'abord que les
P
µ
relatifs à une hypersurfa e donnée ne
dépendentque du hoixdusystèmede oordonnées artésiennesasymptotiques.Pour ela,
supposons quel'espa e spatial soit rapportéà deuxsystèmes de oordonnées quel onques
mais ra ordés au même système de oordonnées artésiennes à l'inni. Imaginons un
troisième système de oordonnées ra ordé asymptotiquement à es mêmes oordonnées
artésienneset oïn idantave lepremiersystèmeàl'instant
x
0
etave ledeuxièmesystème
à l'instant
x
′ 0
. La onstan e de (1.15) prouve que l'intégrale al ulée dans le premier
système (elle-même onstante temporellement) est identique à l'intégrale al ulée dansle
deuxième système(elle aussi onstante).
Dès lors, puisque
t
µν
se transforme omme un tenseur pour le groupe des
transfor-mations linéaires dont elui de Lorentz, qui par ailleurs préserve
(−g)
, les quantitésP
µ
,
dénies par (1.13), sont ve torielles pour e groupe.Le théorème estdémontré.
2
Onpeutévaluer eve teuràl'aided'uneintégralesurune2-surfa epurementspatiale.
En eet,d'après(1.7),
(−g) T
µ0
+ t
µ0
= h
µ0α
,α
= h
µ0k
,k
.
En inje tant erésultat dans(1.15) eten utilisant lethéorème deGauss, on obtient
P
µ
=
1
c
I
h
µ0k
n
k
dS.
(1.16)Un hoix judi ieux de la surfa e permet de simplier onsidérablement les al uls, par
1.5 Appli ation à la métrique de S hwarzs hild
La métrique de S hwarzs hild, exprimant le hamp engendré par une distribution de
matière stationnaire à symétrie sphérique de masse
M
, peut s'é rire en oordonnées iso-tropes souslaforme (10.12)ds
2
= −
1 − GM/(2rc
2
)
1 + GM/(2rc
2
)
2
c
2
dt
2
+
1 +
GM
2rc
2
4
(dx
2
+ dy
2
+ dz
2
)
(1.17)où
x, y, z
sont des oordonnées artésiennes etr =
px
2
+ y
2
+ z
2
. On al ulefa ilement :g = −1 −
4GM
rc
2
+ O
1
r
2
g
µ0
= δ
µ0
−1 −
2GM
rc
2
+ O
1
r
2
g
kl
= δ
kl
1 −
2GM
rc
2
+ O
1
r
2
,
donh
µ0k
= λ
µ0kν
, ν
= λ
µ0kl
, l
=
c
4
16πG
h
(−g)(g
µ0
g
kl
− g
µk
g
0l
)
i
,l
=
M c
2
4πr
2
δ
µ0
n
k
+ O
1
r
3
.
Utilisant (1.16), onen déduitP
0
= M c,
P
i
= 0.
(1.18)Cerésultatétaitprévisible puisquelessour essontimmobilesautourdel'originedes
oor-données. Conformément auprin ipe d'équivalen e, 'estbienl'expressiondelamasse
gra-viquequiintervient dansla omposante
0
duquadrive teur énergie-impulsion du hamp.1.6 Energie totale de la matière et d'un hamp stationnaire
En1930,R.Tolmanadonnéuneformulationgénéraledel'énergiepourn'importequelle
métriquestationnaire, 'est-à-direindépendantedela oordonnéetemporelle
x
0
.Cal ulons
d'abord (les termes soulignés enondulé s'annulent):
R
0
0
= g
0α
R
α0
= g
0α
R
β
αβ0
= g
0α
(Γ
β
α0,β
− Γ
β
αβ,0
:::::
+ Γ
β
ρβ
Γ
ρ
α0
− Γ
β
ρ0
Γ
ρ
αβ
)
= g
0α
Γ
β
α0,β
+ g
0α
Γ
ρ
βρ
Γ
β
α0
− g
0ρ
Γ
β
α0
Γ
α
ρβ
= g
0α
Γ
β
α0,β
+ g
0α
Γ
ρ
βρ
Γ
β
α0
− (g
0ρ
Γ
β
α0
Γ
α
ρβ
+ g
αρ
Γ
0
ρβ
Γ
β
α0
:::::::::::
) + g
αρ
Γ
0
ρβ
Γ
β
α0
:::::::::::
= g
0α
Γ
ρ
βρ
Γ
β
α0
− (g
0ρ
Γ
β
α0
Γ
α
ρβ
+ g
αρ
Γ
0
ρβ
Γ
β
α0
) + g
0α
Γ
α0,β
β
+ g
αρ
Γ
0
ρβ
Γ
β
α0
=
g
,β
2g
g
0α
Γ
β
α0
+ g
0α
,β
Γ
β
α0
+ g
0α
Γ
β
α0,β
+ g
αρ
Γ
0
ρβ
Γ
β
α0
,
en utilisant leségalités
Γ
ρ
βρ
=
g
,β
2g
et
g
0ρ
Γ
α
ρβ
+ g
αρ
Γ
0
ρβ
= −g
0α
,β
.
Ainsi,R
0
0
=
√
1
−g
√
−g g
0α
Γ
β
α0
,β
+ g
αρ
Γ
0
ρβ
Γ
β
α0
=
√
1
−g
√
−g g
0α
Γ
β
α0
,β
+
1
2
g
αρ
Γ
0
ρβ
Γ
β
α0
+
1
2
g
αβ
Γ
0
ρβ
Γ
ρ
α0
=
√
1
−g
√
−g g
0α
Γ
k
α0
,k
−
1
2
Γ
0
ρβ
g
βρ
,0
::::
puisqueg
αρ
Γ
β
α0
+ g
αβ
Γ
ρ
α0
= −g
βρ
,0
.
En on lusion,pourune métriquestationnaire,
R
0
0
=
√
1
−g
√
−g g
0α
Γ
k
α0
,k
(1.19) etdonZ
R
0
0
√
−g dx
1
dx
2
dx
3
=
I
√
−g g
0α
Γ
k
α0
n
k
dS.
(1.20) Or, en première approximation, toute métrique stationnaire se réduit à la métrique deS hwarzs hild (1.17) si l'on se pla e susamment loin des sour es. Plus pré isément, on
peuté rire
√
−g = 1 + O
1
r
g
00
= −1 + O
1
r
Γ
k
α0
=
GM
r
2
c
2
δ
α0
n
k
+ O
1
r
3
.
En exploitant (1.20) surune sphèrede rayon inniment grand, ontrouve ainsi
Z
R
0
0
√
−g dx
1
dx
2
dx
3
=
−4πGM
c
2
.
(1.21)Comme,en vertu deséquations d'Einstein,
R
0
0
=
4πG
c
4
(T
0
0
− T
1
1
− T
2
2
− T
3
3
),
(1.22) on obtient une expression générale donnant l'énergie totale (matière plus hamp) d'unesolution stationnairequel onque :
M c
2
=
Z
(−T
0
0
+ T
1
1
+ T
2
2
+ T
3
3
)
√
1.7 Cas parti uliers
Silessour essont onstituées d'unuideparfait,on a
T
µν
=
1
c
2
(ρ + P ) U
µ
U
ν
+ P g
µν
.
Si, deplus, le uideeststatique,
U
k
= 0.
Dela onditionU
α
U
α
= −c
2
, ilrésultealorsU
0
=
√
c
−g
00
,
U
0
= −c
√
−g
00
.
Dès lors,T
0
0
= −ρ,
T
1
1
= T
2
2
= T
3
3
= P.
Pour unuide parfaitstatique, on trouveainsi
M c
2
=
Z
(ρ + 3P )
√
−g dx
1
dx
2
dx
3
.
(1.24)La solution obtenue historiquement par S hwarzs hild pour un astre de rayon
R
sta-tiqueetàsymétriesphérique, postulel'équationd'état d'unuidein ompressible,'est-à-dire d'énergie volumique
ρ
homogène.Dansles oordonnées(ct, r, θ, ϕ)
,on al ule(ρ + 3P )
√
−g dx
1
dx
2
dx
3
= ρ r
2
sin θ dr dθ dϕ
M c
2
= ρ
Z
R
0
4πr
2
dr
(1.25)=
4
3
πR
3
ρ.
(1.26)Cerésultatn'est pasaussiévident qu'ilpeutparaîtreàpremièrevue.Onsavaitdéjà qu'en
relativité restreinte, la masse propre n'est pas additive. En relativité générale, on peut
intuitivement armerque lamassed'unsystèmede parti ulesen intera tion
gravitation-nelle doitêtreinférieureàlasommedesmasses individuelles arl'énergied'intera tionest
négative.Autrement dit, larelation (1.26) estparadoxale.
Voi i l'expli ation. En fait, le volume physique
dV
de la oquille sphérique omprise entreles oordonnéesradialesr
etr + dr
n'estpasdonnéparlarelationdV = 4πr
2
dr
mais bien pardV =
pg
rr
(r) 4πr
2
dr
=
4πr
2
dr
p1 − 8πGρr
2
/3c
4
.
Dansles onditionsnewtoniennes (énergieinternethermiquenégligeable et hampfaible),
laquantité
µ = ρ/c
2
représente lamassevolumique propre etl'onpeut é rire
dV ≃ 4πr
2
(1 + 4πGµr
2
/3c
2
) dr
4πr
2
dr ≃ dV − 4πr
2
4πGµr
2
Par onséquent, larelation(1.25) peutseliresouslaforme
M ≃ M +
∆
c
2
oùM = µ
Z
R
0
4πr
2
dr
est lamasseee tive totale;
M = µ
Z
dV
représentelamassetotaleausensnewtonien, 'est-à-diredénie ommesommedesmasses
propres;et
∆ =
Z
R
0
− 4πr
2
µ
4πGµr
2
3
dr
=
−3GM
2
5R
≃
−3GM
2
5R
n'est autrequel'énergiegravitationnelle d'unesphèrenewtonienne homogène derayon
R
. La diéren e entre le volume- oordonnée et le volume physique engendre don le termed'énergie de liaisongravitationnelle.
Enrésumé, on estautorisé à on lure quelaquantité (1.26) onstitue en faitl'énergie
totale (de masse propre, interne thermique et du hamp). Remarquons, une fois de plus,
ave quelnatureletquellesimpli ité etermesupplémentaireissudu hampgravitationnel
est intégrédans l'appareilgéométrique delathéorie.
1.8 Le ux de quantité de mouvement
Cal ulonsladérivée temporellede larelation(1.16).
dP
µ
dt
=
I
h
µ0k
,0
n
k
dS
=
I
h
µαk
,α
n
k
dS −
I
h
µlk
,l
n
k
dS
= −
I
h
µkα
,α
n
k
dS −
Z
h
µlk
,lk
dx
1
dx
2
dx
3
.
Le se ondterme estnul ar
h
µlk
= −h
µkl
.En tenant omptede (1.7) ona don ,dansune
région loin dessour esoù
T
µk
= 0
:dP
µ
dt
= −
I
(−g) t
µk
n
k
dS.
(1.27)Ce résultat peut sembler en ontradi tion ave la onstan e du ve teur
P
µ
, établie dans
l'équation (1.15).En fait, pour démontrer (1.16) onintroduit une intégralesurfa ique sur
le ve teur
P
µ
orrespondant à e volume très grand mais borné. On peut on lure que
toutevariationde
P
µ
,dansunvolumedonnéloindessour es, résulted'unuxdu
pseudo-tenseurd'énergie-impulsionautraversdelasurfa edélimitant evolume.Dansle asd'une
métrique stationnaire, les symboles de Christoel varient omme
1/r
2
, le pseudo-tenseur
omme
1/r
4
[vularelation(1.10)℄, etl'intégrale(1.27) vautzéro. Par ontre, sile
pseudo-tenseur varie omme
1/r
2
,alors (1.27) est nonnulle, e qui signieque de l'énergie et de
laquantité demouvement s'é oulenthorsduvolume.Onren ontre ettesituation dansla
théoriedes ondesgravitationnelles.
1.9 Le moment inétique du hamp gravitationnel
Lesrelations
h
x
α
(−g)(T
βν
+ t
βν
) − x
β
(−g)(T
αν
+ t
αν
)
i
,ν
= 0,
qui résultent de (1.11) etde lasymétriede
T
µν
+ t
µν
,impliquent
I
h
x
α
(−g)(T
βν
+ t
βν
) − x
β
(−g)(T
αν
+ t
αν
)
i
n
ν
dV = 0.
Il ya don onservationdesquantités
L
αβ
=
1
c
Z
h
x
α
(−g)(T
βν
+ t
βν
) − x
β
(−g)(T
αν
+ t
αν
)
i
n
ν
dV
=
Z
x
α
dP
β
− x
β
dP
α
.
(1.28)Ce moment du quadrive teur énergie-quantité demouvement d'unsystème gravitationnel
dénittoutnaturellement sonmoment inétique.(L'intégrand n'estpasinvariantde jauge
maisl'intégralerestaurele ara tèretensorieldelaquantitéévaluée.Cettesituationadéjà
été ren ontrée dans ladénition du quadrive teur
P
µ
.) Sil'on intègre sur tout l'espa e à
un temps donné
x
0
,on peuté rireL
αβ
=
1
c
Z
h
x
α
T
β0
+ t
β0
− x
β
T
α0
+ t
α0
i
(−g) dx
1
dx
2
dx
3
=
1
c
Z
x
α
h
β0ν
,ν
− x
β
h
α0ν
,ν
dx
1
dx
2
dx
3
=
1
c
Z
x
α
h
β0ν
,ν
− δ
α
ν
h
β0ν
−
x
β
h
α0ν
,ν
+ δ
β
ν
h
α0ν
dx
1
dx
2
dx
3
=
1
c
Z
x
α
h
β0ν
− x
β
h
α0ν
,ν
+ h
α0β
− h
β0α
dx
1
dx
2
dx
3
=
1
c
Z
x
α
h
β0k
− x
β
h
α0k
,k
+
λ
α0βξ
− λ
β0αξ
,ξ
dx
1
dx
2
dx
3
=
1
c
Z
x
α
h
β0k
− x
β
h
α0k
,k
+ λ
α0ξβ
,ξ
dx
1
dx
2
dx
3
=
1
c
Z
x
α
h
β0k
− x
β
h
α0k
,k
+ λ
α0kβ
,k
dx
1
dx
2
dx
3
=
1
c
Z
x
α
h
β0k
− x
β
h
α0k
+ λ
α0kβ
,k
dx
1
dx
2
dx
3
=
1
c
I
x
α
h
β0k
− x
β
h
α0k
+ λ
α0kβ
n
k
dS.
Dans es transformations su essives, on notamment a utilisé l'antisymétrie de
h
sur ses deux derniersindi eset elledeλ
sur lesdeuxindi es du milieu.Onpeutainsi al ulerletenseur exprimantlaquantité demoment inétique, ontenue
danstoutl'espa eenuntemps
x
0
donné,d'une ongurationphysique quel onque,àl'aide
d'une intégrale sur une surfa e spatiale fermée asymptotique de normale unitaire
n
k
. Il sut don de onnaître le hamp gravitationnel loin de ses sour es. Si on se limite auxomposantesspatiales de e tenseur, onobtient :
L
ij
=
1
c
I
x
i
h
j0k
− x
j
h
i0k
+ λ
i0kj
n
k
dS
(1.29)où,pour mémoire :
λ
i0kj
=
c
4
16πG
(−g) (g
i0
g
kj
− g
ik
g
0j
)
(1.30)h
αβγ
= λ
αβγµ
,µ
.
(1.31)Généralement, le moment inétique est présenté omme un pseudo-ve teur
L
~
, via les relationsL
i
=
1
2
ǫ
ijk
L
jk
.
(1.32)Onpeuten donnerune formulationgénérale assezsimple :
L
i
=
ǫ
ijk
2c
I
x
j
h
k0l
− x
k
h
j0l
+ λ
j0lk
n
l
dS
=
ǫ
ijk
2c
I
x
j
λ
k0lµ
,µ
− x
k
λ
j0lµ
,µ
+ λ
j0lk
n
l
dS
=
ǫ
ijk
c
I
x
j
λ
k0lµ
,µ
n
l
dS +
c
3
16πG
I
(−g)
ǫ
ijk
2
g
j0
g
lk
− g
jl
g
0k
n
l
dS
=
ǫ
ijk
c
I
x
j
λ
k0lµ
,µ
n
l
dS +
c
3
16πG
I
(−g)ǫ
ijk
g
j0
g
lk
n
l
dS
=
ǫ
ijk
c
I
x
j
λ
k0lµ
,µ
n
l
dS +
c
3
16πG
I
(−g)ǫ
ijk
g
j0
g
lk
− g
l0
g
jk
n
l
dS
=
ǫ
ijk
c
I
x
j
λ
k0lµ
,µ
+ λ
j0kl
n
l
dS.
(1.33)Il possible de al uler expli itement le moment inétique dans le as d'une métrique
stationnairequel onque,solutiondeséquationsd'Einstein danslevide,en hoisissantpour
surfa e d'intégration dans l'expression (1.29) une sphère de oordonnée radiale
r
grande par rapportà ladimension ara téristique dessour es, 'est-à-diretelle quer ≫ GM/c
2
.
Commel'élémentdesurfa e estproportionnelà
r
2
,ilfaut pour ela onnaîtrel'expression
du tenseur métriquejusqu'aux termesen
1/r
2
in lus. C'estl'objetde lase tionsuivante.
1.10 Métriques stationnaires au deuxième ordre
1.10.1 Tenseur de Ri i le plus général au deuxième ordre
Supposonsletenseurmétriquedéveloppableensériedepuissan esd'unepetitequantité
etlimitons-nous auxtermesjusqu'à l'ordredeux in lus:
où
h
µν
serapporte auxtermesd'ordre 1 etH
µν
à euxd'ordre 2.Alors, 3g
µν
= η
µν
− h
µν
− H
µν
+ h
µ
α
h
αν
+ O(3).
On al ule, sans di ulté notoire,
R
µν
= R
(1)
µν
+ R
(2)
µν
+ O(5),
ave 4R
(1)
µν
=
1
2
η
αβ
(h
µα,νβ
+ h
να,µβ
− h
µν,αβ
− h
αβ,µν
)
R
(2)
µν
=
1
2
η
αβ
(H
µα,νβ
+ H
να,µβ
− H
µν,αβ
− H
αβ,µν
)
−
1
2
h
αβ
(h
µα,νβ
+ h
να,µβ
− h
µν,αβ
− h
αβ,µν
)
−
1
2
h
αβ
,α
−
1
2
η
ρσ
h
β
ρσ,
(h
βµ,ν
+ h
βν,µ
− h
µν,β
)
+
1
4
h
αβ,µ
h
αβ
,ν
+
1
2
h
α
µ,β
h
αν,
β
−
1
2
h
β
µ,α
h
α
ν,β
.
1.10.2 Méthode de al ul d'un hamp stationnaire à grande distan e
ConsidéronslamétriquedeS hwarzs hild,exprimantle hampengendréparune
distri-butiondematièrestationnaireàsymétriesphériquedemasse
M
,en oordonnéesisotropes souslaforme(1.17).Laquantité1/r
vaassumerlerledelapetitequantitéduparagraphe 1.10.1. A grande distan e des sour es, un hamp stationnaire quel onque est donné, enpremière approximation, par la solution à symétrie sphérique, don par la métrique de
S hwarzs hild.Les
h
µν
orrespondent ainsiauxquantitésd'ordre1danslasolution(1.17), 'est-à-direh
S
00
=
2GM
rc
2
h
S
ij
=
2GM
rc
2
δ
ij
.
(1.34)Ces termes annulent exa tement letenseur deRi i au premierordre, omme ilsedoit :
R
(1)
µν
(h
S
αβ
) = 0.
Pour onnaîtrelamétrique stationnairegénéraleà l'ordre 2,ilfaut résoudreles équations
R
(2)
µν
= 0
,linéairesenlesquantitésH
µν
:leursolutiongénéraleestdon lasolutiongénérale del'équationhomogèneplusunesolutionparti ulière.Or, elle- idoitdépendredeM
,via 3. Dans e hapitre,lesindi esdesquantitésperturbéesserontdésormaislevésouabaissésàl'aidedutenseurdeMinkowski.Lavarian edesindi esspatiauxestdon sansimportan e.
4. I i ommeailleurs, sont réputés d'ordre2 les termeslinéaires en
H
ouquadratiquesenh
.Ce vo abulaire est unpeuambigudanslamesure oùletenseurde Ri is'exprime enfon tiondes dérivéesse ondesdutenseurmétrique: 'estpourquoilestermesnégligés ontiennent,enfait,lapuissan e inquième
les
h
S
µν
: on peut ainsi s'attendre à e que le termes du deuxième ordre dans la solution (1.17), 'est-à-direH
00
S
=
−2G
2
M
2
r
2
c
4
H
ij
S
=
3G
2
M
2
2r
2
c
4
δ
ij
,
(1.35)onstituent une solutionparti ulière exa te; e que onrme un al ulsimple :
R
µν
(2)
(h
S
αβ
, H
αβ
S
) = 0.
Enrésumé, lamétriquestationnaire laplusgénérale estdonnéepar
g
µν
= η
µν
+ h
S
µν
+ H
µν
S
+ H
µν
G
+ O(1/r
3
),
(1.36)où
H
G
µν
est lasolutiongénéralede lapartie homogène de l'équationR
(2)
µν
= 0
,i.e.satisfait1
2
η
αβ
H
G
µα,νβ
+ H
να,µβ
G
− H
µν,αβ
G
− H
αβ,µν
G
= 0.
(1.37)1.10.3 Solution générale pour les termes du deuxième ordre
Posant
Ψ
µν
= H
µν
G
−
1
2
η
αβ
H
G
αβ
η
µν
,
(1.38) équivalent àH
µν
G
= Ψ
µν
−
1
2
η
αβ
Ψ
αβ
η
µν
(1.39)ettravaillant dansla jauge deLorenz 5
où
Ψ
µν
,ν
= 0,
(1.40)on réduit (1.37),dansle asstationnaire, àl'équation de Lapla e
∇
2
Ψ
µν
= 0.
(1.41)La solution générale,variant omme
1/r
2
,de l'équation
∇
2
Ψ = 0
estdonnéepar
Ψ = ~a ·
−
→
∇
1
r
ave
~a
onstant.En eet,∇
2
~a ·
−
→
∇
1
r
= ~a ·
−
→
∇ ∇
2
1
r
= 0.
Introduisant le ve teur unitaire
n
k
=
x
k
r
,
(1.42)5. Les hangementsdejaugeont i ipour obje tifdesimplier les quantités
Ψ
µν
,d'ordre1/r
2
.Ilsse
manifestent,danslamétrique,pardesmodi ationsd'ordre2seulement,quin'ae tentpaslesquantités
h
S
µν
du premierordre. Deplus, l'équationR
(2)
µν
= 0
est invariantedejauge, don la solutionparti ulièreH
S
on adon
Ψ
00
=
B
k
n
k
r
2
(1.43)Ψ
0i
=
B
ik
n
k
r
2
(1.44)Ψ
ij
=
B
ijk
n
k
r
2
(1.45)où tousles oe ientssont onstants. Les onditions dejauge (1.40) imposent
B
kk
− 3 n
j
n
k
B
jk
= 0
(1.46)B
ikk
− 3 n
j
n
k
B
ijk
= 0
(1.47) Or,untenseurB
ik
peuttoujourssedé omposerenune tra eB
,unepartiesymétrique sans tra eS
ik
etune partie antisymétriqueA
ik
:B
ik
= B δ
ik
+ S
ik
+ A
ik
,
S
kk
= 0.
La ondition(1.46) implique
S
ik
= 0,
don
B
ik
= B δ
ik
+ A
ik
,
A
ik
= −A
ki
.
(1.48) Demême, en dimension 3,un tenseurB
ijk
symétriquesurses deuxpremiers indi es peut sedé omposer ommesuit:B
ijk
= A
k
δ
ij
+ C
(i
δ
j)k
+ ǫ
mk(i
E
j)m
+ S
ijk
où les parenthèses onstituent le symbole de symétrisation;
E
jm
est symétrique et sans tra e :E
jm
= E
(jm)
,
E
mm
= 0;
et
S
ijk
estsymétriqueetsans tra e:S
ijk
= S
(ijk)
,
S
iik
= S
kjk
= S
ikk
= 0.
(En eet, les 3 quantités
A
k
, les 3C
i
, les 5E
jm
[6 nombres liés par une ontrainte, don 5 quantités indépendantes℄ et les 7S
ijk
[10 nombres liés par 3 ontraintes℄ peuvent s'exprimerlinéairement etunivoquement enfon tion des18 quantitésB
ijk
.)La ondition (1.47) impliqueC
j
= −2A
j
,
E
jm
= 0,
S
ijk
= 0,
don
B
ijk
= A
k
δ
ij
− A
i
δ
jk
− A
j
δ
ik
.
(1.49) Remplaçant les résultats(1.48) et(1.49) dans(1.43), (1.44) et(1.45),on obtientΨ
00
=
B
k
n
k
r
2
Ψ
0i
=
B n
i
+ A
ik
n
k
r
2
,
A
ik
= −A
ki
Ψ
ij
=
A
k
n
k
δ
ij
− A
i
n
j
− A
j
n
i
r
2
don ,par (1.39),lasolutiongénéraledel'équationhomogène pourles termesdudeuxième
ordre danslajauge de Lorenz:
H
00
G
=
(A
k
+ B
k
) n
k
2 r
2
(1.50)H
0i
G
=
B n
i
+ A
ik
n
k
r
2
,
A
ik
= −A
ki
(1.51)H
ij
G
=
(A
k
+ B
k
) n
k
δ
ij
2 r
2
−
A
i
n
j
+ A
j
n
i
r
2
.
(1.52)1.10.4 Expression de la métrique stationnaire la plus générale
On peut simplier onsidérablement les résultats en exploitant les libertés résiduelles
dansle hoix du systèmede oordonnées. Le hangement de jauge
x
α
= x
α
+ ξ
α
,oùξ
0
=
B
r
ξ
i
=
A
i
r
,
préserve les onditions de Lorenz (1.40), puisque
∇
2
ξ
α
= 0
, et induit dans le tenseur
métriquedes modi ations d'ordre
1/r
2
.Tenant ompte de1
r
=
1
r
+ O(1/r
3
),
on al ulefa ilement les quantités
H
G new
µν
= H
µν
G old
− ξ
µ,ν
− ξ
ν,µ
:H
00
G new
=
(A
k
+ B
k
) n
k
2 r
2
H
0i
G new
=
A
ik
n
k
r
2
,
A
ik
= −A
ki
H
ij
G new
=
(A
k
+ B
k
) n
k
δ
ij
2 r
2
.
Laissant tomberlesindi ationsnewetlesbarres,et ombinant erésultat ave (1.34),
(1.35) et(1.36), ona don
g
00
= −1 +
2GM
rc
2
−
2G
2
M
2
r
2
c
4
+
(A
k
+ B
k
) n
k
2 r
2
+ O(1/r
3
)
g
0i
=
A
ik
n
k
r
2
+ O(1/r
3
),
A
ik
= −A
ki
g
ij
=
1 +
2GM
rc
2
+
3G
2
M
2
2 r
2
c
4
+
(A
k
+ B
k
) n
k
2 r
2
δ
ij
+ O(1/r
3
).
Enn, enmodiant ommesuit l'originedes oordonnées spatiales:
x
i
= x
i
+
c
2
4GM
(A
i
+ B
i
),
il vient1
r
=
1
r
−
c
2
4GM
(A
k
+ B
k
) n
k
r
2
+ O(1/r
3
)
n
k
r
2
=
n
k
r
2
+ O(1/r
3
).
En supprimant à nouveau les barres, on obtient ainsi la valeur du tenseur métrique
pour le hamp gravitationnel stationnaire à grande distan e des orps qui le génèrent et
jusqu'audeuxième ordre in lusen
1/r
:g
00
= −1 +
2GM
rc
2
−
2G
2
M
2
r
2
c
4
+ O(1/r
3
)
(1.53)g
0i
=
A
ik
n
k
r
2
+ O(1/r
3
),
A
ik
= −A
ki
(1.54)g
ij
=
1 +
2GM
rc
2
+
3G
2
M
2
2 r
2
c
4
δ
ij
+ O(1/r
3
).
(1.55)1.11 Moment inétique d'un système stationnaire
1.11.1 Signi ation des omposantes non diagonales du tenseur
mé-trique
Nousallonsappliquerlarelation(1.29)pour al ulerlemoment inétiqued'unsystème
gravitationnel dansle asstationnaire. D'après(1.54), ona
g
j0
=
A
jm
n
m
r
2
+ O(1/r
3
).
Dans les relations (1.30) et (1.31) on peut don , dans un al ul à l'ordre 2 in lus, se
ontenter d'é rire
g = −1 + O(1/r),
g
kl
= δ
kl
+ O(1/r).
Enutilisant l'antisymétriedutenseur
A
ij
etladénition(1.42) duve teur unitairen
k
,on trouve ainsiλ
i0kj
=
c
4
16πG
A
im
n
m
δ
kj
− δ
ik
A
jm
n
m
r
2
(1.56)h
j0k
= λ
j0kl
,l
=
c
4
16πG
A
jm
n
m
r
2
δ
kl
− δ
jk
A
lm
n
m
r
2
,l
=
c
4
16πG
A
jm
δ
mk
− 3 n
m
n
k
r
3
.
(1.57)Inje tons esrésultatsdans (1.29) etintégrons surune sphèrede rayon
r
.OnobtientL
ij
=
c
3
16πG r
3
I
x
i
A
jm
(δ
mk
− 3 n
m
n
k
) − x
j
A
im
(δ
mk
− 3 n
m
n
k
) n
k
dS
+
c
3
16πG r
2
I
(A
im
n
m
δ
kj
− δ
ik
A
jm
n
m
) n
k
dS
(1.58) oùdS = r
2
sin θ dθ dϕ
.Comptetenu desrelations
x
k
= r n
k
etI
n
i
n
j
sin θ dθ dϕ =
4π
3
δ
ij
,
(1.59)les deuxtermes dumembre de droite de(1.58) valent respe tivement
c
3
3G
A
ij
et
c
3
6G
A
ij
.
Onen déduit lesensphysique destermes
0i
dansletenseur métrique(1.54) :A
ij
=
2G
c
3
L
ij
.
(1.60)Compte tenude (1.32), ona don
A
12
=
2G
c
3
L
3
,
A
13
= −
2G
c
3
L
2
,
A
23
=
2G
c
3
L
1
.
(1.61) 1.11.2 La métrique de KerrNous allons appliquer les résultats de la se tion pré édente à la métrique de Kerr
(dé ouverte en 1963),à proposde laquelleChandrasekhar aé rit: 6
Inmyentires ienti life,extendingoverforty-veyears,themostshatteringexperien e
hasbeen therealizationthat anexa tsolutionof Einstein'sequationsofgeneral relativity,
dis overed by the New Zealand mathemati ian, Roy Kerr, provides the absolutely exa t
representation of untold numbersof massive bla k holes that populate the universe. This
shudderingbeforethebeautiful, thisin redible fa t thatadis overymotivatedby asear h
afterthebeautifulinmathemati sshouldnditsexa trepli ainNature,persuadesmetosay
thatbeautyisthattowhi hthehumanmindrespondsatitsdeepestandmostprofound.
Dansles oordonnées utiliséespar R.BoyeretR.Lindquisten 1967, ette solutionexa te
deséquations d'Einstein dansle videprend laforme
ds
2
= −
1 −
2GM R
Σ c
2
c
2
dt
2
−
4GM R a sin
2
θ
Σ c
2
dϕ cdt
+
Σ
∆
dR
2
+ Σ dθ
2
+
R
2
+ a
2
+
2GM R a
2
sin
2
θ
Σ c
2
sin
2
θ dϕ
2
,
(1.62) ave∆ = R
2
−
2GM R
c
2
+ a
2
,
Σ = R
2
+ a
2
cos
2
θ.
Le hangement devariablesR =
GM
c
2
+ r +
G
2
M
2
− a
2
c
2
4 r c
2
(1.63)permetd'é rire l'élément de longueursous laforme isotrope :
ds
2
= −
1 −
2GM R
Σ c
2
c
2
dt
2
−
4GM R a sin
2
θ
Σ c
2
dϕ cdt
+
Σ
r
2
dr
2
+ r
2
dθ
2
+
R
2
+ a
2
+
2GM R a
2
sin
2
θ
Σ c
2
sin
2
θ dϕ
2
,
(1.64)où
R
etΣ
doivent êtreexprimésen fon tion der
.Onpeuten al uler lesdeuxpremiers termesdudéveloppement ensériede puissan es
de