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Les dermatozoonoses causées par les dermatophytes

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Academic year: 2021

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Les dermatozoonoses causées par les dermatophytes

Les  dermatophytes  constituent  un  groupe  de  champignons  filamenteux  très  spécialisés,  ayant  la  capacité  inhabituelle  de  pouvoir  digérer  la  kératine.  Les  dermatophytes  pathogènes  sont  par  conséquent  à  l’origine  de  mycoses  superficielles de la peau, des cheveux et des ongles. Ces infections sont très fréquentes  et  revêtent  des  aspects  cliniques  très  variés,  ce  qui  impose  de  les  intégrer  dans  le  diagnostic différentiel de nombreuses autres dermatoses. Le polymorphisme clinique  est notamment lié au site corporel atteint, au type de kératinisation au sein de ce site, à  la réponse immunitaire que le patient développe mais aussi à la nature du dermatophyte  responsable de l’infection.  Les dermatophytes sont répartis, en fonction de leur niche écologique principale,  en espèces anthropophiles, zoophiles et géophiles. Les dermatophytes anthropophiles et  zoophiles  sont  des  parasites  obligatoires,  adaptés  respectivement  aux  animaux  et  à  l’Homme,  qui  constituent  leur  réservoir  principal.  Ils  sont  incapables  de  se  multiplier  dans  le  milieu  extérieur  mais  peuvent  y  survivre  sous  forme  d’arthrospores  particulièrement  résistantes,  présentes  dans  les  poils  et  les  squames  éliminés  à  partir  des  individus  infectés.  Les  dermatophytes  zoophiles  et  anthropophiles  sont  responsables  de  dermatoses  contagieuses.  Ils  se  transmettent  essentiellement  par  contact direct avec un individu infecté, mais l’infection par contact indirect à partir d’un  environnement  souillé  n’est  pas  négligeable.  Leur  spécificité  d’hôte  est  généralement  incomplète.  Si  les  dermatophytes  anthropophiles  (tels  Trichophyton  rubrum)  sont  particulièrement  inféodés  à  l’Homme,  la  majorité  des  agents  zoophiles  sont  transmissibles  de  l’animal  à  l’Homme  et  sont  donc  des  agents  de  zoonoses.  Les  dermatophytes  géophiles  colonisent  le  sol  où  ils  sont  capables,  non  seulement  de  survivre,  mais  aussi  de  se  multiplier  sur  des  débris  kératinisés  selon  un  cycle  saprophytique.  Certains  d’entre  eux  (tels  Microsporum  gypseum)  peuvent  exceptionnellement  devenir  pathogènes  et  sont  alors  à  l’origine  de  dermatophytoses  non  contagieuses  et  sporadiques.  Dans  ces  conditions,  le  mode  d’infection  est  lié  à  un  contact avec un sol contaminé. 

Les dermatophytes zoophiles zoonotiques couramment rencontrés chez l’Homme  en  Belgique  sont  Microsporum  canis  (transmis  à  partir  du  chat  et  du  chien), 

Trichophyton verrucosum  (dont  les  bovins  sont  le  réservoir)  et  divers  dermatophytes 

faisant  partie  du  complexe  Trichophyton  mentagrophytes  (transmis  par  de  petits  rongeurs  ‐  n tamment  e  cobaye,  mais  auss   le  rat,  la  souris  et  le  hérisson‐  voire  les o l i carnivores domestiques).  

Chez  l’Homme,  les  dermatophytes  zoophiles  sont  à  l’origine  de  lésions  généralement très inflammatoires de la peau glabre, du cuir chevelu ou de la zone de la  barbe. Le diagnostic est basé sur l’anamnèse (contact avec un animal), l’aspect clinique  et  les  examens  complémentaires.  Parmi  ceux‐ci,  l’examen  microscopique  direct  des  squames/cheveux/poils  vise  à  mettre  en  évidence  les  filaments  fongiques  et  les  arthrospores,  ce  qui  permet  de  confirmer  le  diagnostic  de  dermatophytose  en  cas  de  résultat positif. La sensibilité de l’examen microscopique varie en fonction de la qualité  du  prélèvement,  la  technique  utilisée  et  l’expérience  du  praticien.  L’identification du  dermatophyte  responsable  requiert  quant  à  elle  une  culture  fongique  (ou  éventuellement une méthode de diagnostic moléculaire) pratiquée dans un laboratoire  spécialisé.  La  culture  peut  donc  être  intéressante  pour  confirmer  un  diagnostic,  mais  c’est surtout la seule méthode qui permet d’identifier précisément l’agent causal et par 

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conséquent, le cas échéant, la source animale contaminante. Cela est important pour le  choix  du  traitement,  le  pronostic  et  surtout  la  mise  en  œuvre  d’une  prévention  des  réinfections,  ce  qui  nécessite  a  minima  un  traitement  adéquat  des  animaux  atteints,  qu’ils  présentent  des  signes  cliniques  évocateurs  d’une  infection  (alopécie,  squamosis,  rythème,  croûtes)  ou  qu’ils  soient  asymptomatiques.  Dans  tous  les  cas,  une  bonne  ommunication entre le médecin et le vétérinaire est indispensable.  é c   Pour en savoir plus    Mignon, B., & Monod, M. (2011). Zoonotic infections with dermatophyte fungi. In S.,  Palmer,  L.,  Soulsby,  P.,  Torgerson,  &  D.,  Brown  (Eds.),  Oxford  Textbook  of  Zoonoses  ­ 

iology,  Clinical  Practice,  and  Public  Health  Control  (2nd  edition).  Oxford,  United 

ingdom: Oxford University Press. 

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