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Bernard de Clairvaux, S., Opuscula, [Cologne : Imprimeur du 'Dialogus Salomonis et Marcolfi' (Ludwig von Renchen ?), avant le 6 mai 1478], 2°

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Academic year: 2021

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Bernard de Clairvaux, S., Opuscula, [Cologne : Imprimeur du 'Dialogus Salomonis et Marcolfi' (Ludwig von Renchen ?), avant le 6 mai 1478], 2°.

[Namur, Centre de Documentation et de Recherche Religieuses, Rés.13D.4]

Grande figure de la première moitié du XIIe siècle, déclaré docteur de l’Église en 1830, Bernard de Clairvaux (1090-1153) est connu non seulement pour sa vision rigoriste de la religion et l’impulsion qu’il a donnée à l’ordre cistercien, fondé en 1098 par Robert de Molesme, mais aussi pour son prêche en faveur de la seconde croisade en 1146 et le dépouillement novateur qu’il conféra à l’architecture de son ordre. Son activité littéraire découle directement de ses fonctions d’abbé et de pasteur. Il a rédigé quantité de lettres, parfois sous forme de traités, et nombre de sermons qui témoignent tant de la force de sa rhétorique que de sa grande culture biblique, patristique et classique.

Son œuvre a connu une large diffusion au fil des siècles. L’imposant corpus de manuscrits par le biais duquel ses écrits nous sont parvenus témoigne de la large audience qu’il a rencontrée à l’époque médiévale. Ce succès ne s’est pas démenti avec l’arrivée de l’imprimerie. Rien que pour le XVe siècle, on dénombre une petite cinquante d’éditions de ses textes, parus soit sous forme de recueil, soit indépendamment. Le Centre de Documentation et de Recherche Religieuses (CDRR) possède un exemplaire unique en Belgique d’un recueil de traités imprimé, selon toute vraisemblance, à Cologne dans le courant des années 1470. Ce volume renferme notamment le De diligendo Deum, rédigé en 1126, le De gratia et libero arbitrio, composé vers 1127, ou encore le De dispensatione et praecepto, écrit vers 1142. L’absence de colophon dans cet ouvrage nous empêche de proposer une datation précise de son impression, de même que son auteur. Des recherches bibliographiques minutieuses ont toutefois permis de dater son exécution peu avant l’année 1478 et de l’associer aux activités d’un imprimeur resté anonyme, qui a été baptisé par convention l’Imprimeur du 'Dialogus Salomonis et Marcolfi', et que certains identifient avec le typographe colonais Ludwig von Renchen.

Cet exemplaire des Opuscula de Bernard de Clairvaux constitue un beau témoignage des habitudes de lectures des lettrés du XVe siècle. Les nombreuses annotations écrites dans les marges ainsi que la présence de festons (sortes de petits traits verticaux destinés à attirer l’attention sur un passage) indiquent que le possesseur de ce livre a pris connaissance des traités de Bernard de Clairvaux la plume à la main. Il a en outre inscrit, en haut des pages, le titres des œuvres afin d’en faciliter leur repérage au sein du volume. Cette démarche s’est doublée d’un copieux index manuscrit de six pages à qui lui répond une foliotation manuscrite placée dans la partie supérieure des folios. Cependant, cette foliotation ne commence qu’à 116, ce qui indique qu’originellement, ce livre était relié avec une autre œuvre. L’examen de l’index n’a pas apporté d’indice quant à l’identité de cet ouvrage, aucun mot ne renvoyant à un nombre inférieur à 116. En outre, des pieds-de-mouche (sortes d’ancêtre de nos sauts de paragraphe) ainsi que des lettrines de couleurs rouge et bleue ont également été intégrés à la main afin de faciliter la lecture des pages si densément remplies. Au XVe siècle, tout possesseur de livres désireux de les décorer ou, plus simplement, d’insérer des aides à la lecture devait inévitablement recourir à des enlumineurs, la technique typographique n’étant pas encore en mesure de reproduire des livres en polychromie. Au niveau de la décoration, on peut également pointer une petite lettrine terminée par des rinceaux, de bonne facture, qui ouvre le premier traité de Bernard de Clairvaux. Malheureusement, le possesseur de ce livre n’en a pas revendiqué la possession, à moins que son ex-libris ait figuré en tête du livre avec lequel ces

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Opuscula de Bernard de Clairvaux étaient initialement reliés. D’ailleurs, hormis le cachet du CDRR, cet ouvrage ne comporte aucune marque de propriété.

Renaud Adam (juin 2014) Université de Namur – UNamur

Université de Liège – ULg (Transitions – Département de recherche sur le Moyen Âge tardif & la première Modernité)

Pour en savoir plus

- Incunabula Short-Title Catalogue, ib00362000 (http ://www.bl.uk/catalogues/istc/).

- M.-L. Polain, Catalogue des livres imprimés au quinzième siècle des bibliothèques de Belgique. Supplément, Bruxelles, 1978, n° 4202.

- J. M. Canivez, et al., « Bernard (Saint), abbé de Clairvaux », in Dictionnaire d’histoire et de géographie ecclésiastiques, t. 8, Paris, 1935, cols 610-644.

- G. Duby, Saint Bernard. L’art cistercien, Paris, 1976.

- J. Berlioz, « Bernard de Clairvaux (Saint) (1090-1153) » in A. Vauchez (dir.), Dictionnaire encyclopédique du Moyen Âge, t. 1, Cambridge – Paris – Rome, 1997, p. 193-194.

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