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Recherches sur la distribution des organismes inférieurs dans le lac de Genève

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Recherches sur la distribution des organismes inférieurs dans le lac de Genève

PITTARD, Eugène

PITTARD, Eugène. Recherches sur la distribution des organismes inférieurs dans le lac de Genève. Le Globe, 1897, vol. 36, p. 62-73

Available at:

http://archive-ouverte.unige.ch/unige:111663

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BULLETIN.

qui, sans ce nouveau rnpprochement, paraîtrait, mal à propos, donnée exclusivement aux eaux ; dirigeant

particulièrement l'attention sur la forme des continents, elle est plus favorable au travail de la mémoire, enfin, ce qui est plus essentiel, elle se rapproche davantage des

divisions politiques dont l'édifice doit s'élever sur la base de la géographie pure et surtout des distributions de la géographie physique qui s'allient si naturellement à la description de la terre et lui donnent un puissant intérêt.

La lecture de ce travail provoque un intéressant échange d'idées. M. le prof. William Rosier fait ressortir en

particulier que Naville peut être considéré comme un

précurseur des réformes introduites plus tard officiellement dans l'enseignement de la géographie.

Communication de M. Eugène Pitard :

Recherches sur la distribution des organismes inférieurs dans le lac de genève.

Le lac de Genève (lac Léman. 375 m.) est loin d'avoir livré tous ses secrets aux biologistes, et la géographie complète de cette belle nappe d'eau n'est pas encore près d'être achevée, malgré les nombreux et importants travaux exécutés ces dernières années par les F. -A. Forel, les Asper, les Imhof, les Duplessis, les Blanc et autres (je ne parle ici que de ceux qui ont étudié la faune inférieure).

Sollicité, ainsi que tout riverain, de m'occuper de notre lac, et encouragé en cela par mon savant ami M. le prof. F. -A.

Forel, j'ai fait, depuis deux années1, des recherches suivies sur les conditions d'existence des organismes

inférieurs. Mpn travail est loin d'être achevé; il ne m'est pas encore possible de tirer des conclusions ayant force de loi.

Mais il m'a semblé que ce que j'avais appris jusqu'à présent pouvait présenter quelque intérêt à être connu.

1 Je tiens à remercier ici quelques-uns de mes élèves qui ont bien voulu me prêter leur concours pour la partie matérielle de ce travail, la pêche sur le lac. Et parmi eux, surtout MM. Henri Lossier, Horace Pictet, Maurice Duval, Roger Dufour.

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PROCÈS-VERBAUX. 63 Mes recherches ont eu lieu à plusieurs points de vue, ainsi qu'on le verra dans la suite de cet exposé. Les pêches

pratiquées dans le but de recueillir les organismes inférieurs ont toujours eu lieu dans les mêmes conditions de

durée, ce qui permet les comparaisons. Je me sers d'un filet fin de Millier portant à son extrémité un manchon de zinc auquel on adapte un morceau de la même soie gaze que le filet. Ce morceau d'étoffe est la surface de réception.

•Grâce à un nouveau filet, ayant la faculté de s'ouvrir et de se fermer dans la profondeur, il y a possibilité d'avoir des résultats certains relativement à la qualité et à la quantité des organismes qui peuvent se trouver à telle ou telle distance de la surface.

Sans entrer dans plus de détails au sujet de la technique de ces recherches, j'ajouterai que les organismes recueillis sont fixés au formol à la dose de % °/0, puis mesurés dans des éprouvettes graduées en Vie cm3, et examinés à la loupe et au microscope.

Afin de mettre un peu d'ordre dans cette note, il y a lieu de la diviser en deux parties principales; 1° les

recherches à la surface ; 2° les recherches en profondeur.

J'essayerai ensuite quelques termes de comparaison avec d'autres lacs de la Suisse, au point de vue quantitatif seulement; enfin je dirai quelques mots au sujet des cycles d'apparitions des diverses formes ; et au sujet de l'odeur du lac. Je rappelle l'uniformité générale de la faune

inférieure des lacs suisses (j'aurais cependant quelques

exceptions à présenter à cet égard, mais ce n'est pas ici le lieu de le faire); que nos lacs appartiennent au plateau, au Jura ou aux Alpes.

Pêches à, la surface.

Celles-ci présentaient un double intérêt : 1° celui d'indi quer la répartition des organismes inférieurs à la surface d'un lac en divers lieux, mais dans le même temps et dans les mêmes conditions; 2° d'établir des comparaisons

quantitatives et qualitatives selon les saisons.

Sur le premier point : J'avais déjà remarqué dans mes

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recherches faites dans les lacs de Joux-Brenet1 que desdifférences notables pouvaient exister dans la répartition des organismes, dans le même temps. Il y avait intérêt à agir sur une grande surface. Le lac de Genève était tout désigné, mais il fallait opérer dans les mêmes conditions, c'est-à-dire à la même heure ; et ce travail eût été

impossible sans l'aide d'un bateau à marche rapide qui pût nou&

transporter en une ou deux heures sur un grand nombre de points divers. Un de mes élèves, M. Maurice Duval, a eu l'obligeance de mettre à ma disposition le Squirrel, petit bateau a hélice actionné par un moteur à benzine et qui

file avec une vitesse moyenne de 12 kilomètres à l'heure;

vitesse assez grande pour que nous puissions retrouver de distance en distance et du premier point au dernier les organismes dans les mêmes conditions de température, de lumière, etc.

Cette croisière a eu lieu dans le petit lac et dans une faible partie du grand lac, à la date du 21 septembre 1896.

Afin d'avoir des résultats concernant les bords et le milieu du lac, voici la route qui a été suivie : Cologny, Genthod, Anières, Céligny, Nernier, Rolle, Thonon; une série de pêches a été faite entre Rolle et Thonon. J'ai indiqué ailleurs2 le résultat quantitatif de ces pêches. Il en résulte que les plus grandes quantités d'organismes ont été

rencontrées vers les bords. En faisant la somme des pêches- des bords et celle des pêches du milieu, on a une

différence en faveur des premières du simple au double à peu près.

Y avait-il à ce moment une répartition uniforme des espèces qui constituent ce que l'on appelle le Plankton ? Si nous consultons les procès-verbaux de cette journée du 2H Septembre (ciel clair ou nuageux, eau agitée,

température -|- M°). nous constatons que les organismes inférieurs étaient surtout représentés par les formes

suivantes : Ceratium hirundinella, O.-F. Millier; CycloteUa comtat 1 Sur le Plankton des lacs du Jura, Arch. deGenève,n° 12, t. IL Le Plankton des lacs de Joux-Brenet, Arch. de Genève, t. III, n° 1 .

2 Sur la répartition en surface du Plankton, Arch. de Genève?

t. III, n° 1.

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PROCES-VERBAUX. 65 Ehrg.; Euchlanis lynceus, Ehrg., et par divers Crustacés, lesquelles formes, d'une manière générale, étaient

uniformément réparties. Cependant dans la carte que nous avons dressée, nous voyons que, en dehors des pêches % (Colo- gny, Genthod). 4 (Genthod-Anières), 9 (dernier), 18 (Ex- cenevex), les Crustacés sont en très petit nombre ou absents, tandis que les deux formes : Euchlanis lynceus Ehrg et Ceratium hirundinella O.-F. Mtiller, ne manquent

presque nulle part, et, au contraire, constituent presque à elles seules le Plankton recueilli. Tantôt c'est Euchlanis lynceus qui apparaît en quantité considérable, primant toutes les autres, tantôt, au contraire, c'est Cyclotella comta ou

Ceratium hirundinella.

En ce qui concerne les Crustacés, il peut être

intéressant de faire cette constatation que Daphnia hyalina Leyd et Bythothrephes longimanus Lillj. ne se sont trouvés que dans la récolte n° % (Cologny-Genthod). Ordinairement les Cladoceres et les Copepodes sont mêlés.

En résumé, la faune inférieure du lac de Genève peut être considérée comme remarquablement uniforme à un moment donné.

Cette dispersion considérable de certaines espèces paraît surprenante pour quelques-unes d'entre elles.

Cyclotella comta et Ceratium hirundinella ne sont guère

capables de se disséminer volontairement car ils manquent de faciles moyens de transport. Existant dans les eaux du lac tout entier, nous devons en conclure que ces espèces sont anciennes, comme apparition dans nos eaux ; en d'autres termes qne leur dissémination s'est faite depuis fort

longtemps.

Euchlanis lynceus Ehrg. n'existe pas toujours à la surface du lac Léman; il est même assez rare à certains moments.

La présence de ce Rotateur est liée à des conditions de température, il disparait dès le début de l'automne et

n'apparaît, semble-t-il. que vers la fin du printemps. Il sera pour nous un bon objet de comparaison relativement à la

répartition selon les saisons.

Sur le second point: Les graphiques relatifs aux récoltes pratiquées à la surface et considérées qualitativement

LE GLOBE, T. XXXVI, 1897. 5

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montrent des différences très grandes entre le jour et la nuit. C'est la nuit que, dans la presque totalité des

observations qui ont été faites, les organismes sont les plus nombreux à la surface, et cela a été remarqué depuis fort longtenips. Voici quelques chiffres qui ont trait à des récoltes de Plankton pratiquées entre Bellerive et Bel- levue :

(en Vio de cm8) 6 janvier

23 janvier 21 juillet 29 juillet

5 novembre 8 novembre 23 décembre

"Z 5 1 5 3

\\ 23

Les pêches de nuit les 20 et 29 juillet m'ont donné : pour la première 70. pour la seconde 35. On voit dans quelles mesures les volumes varient. Je n'ose pas encore m'aventurer à tenter des comparaisons selon les saisons considérées, cela viendra plus tard.

Quant aux organismes rencontrés, ils sont presque toujours les mêmes; exception faite, pourtant, pour

certains d'entre eux qui disparaissent pendant une partie de l'année ; à cet égard, il y aurait lieu de citer, d'une façon au moins préliminaire, comme disparaissant ou devenant très rares pendant l'hiver, les deux Rotateurs : Euchlanis lynceus Ehrg., Asplanchna heketica Imhof (et en général presque tous les Rotateurs) Leptodora hyalina Lillj., parmi les Crustacés ; et habitant, au contraire, en grand nombre le lac pendant l'hiver : Asterionella gra- cillima Heib., Fragilaria crotonensis Edw. , Cyclotella comta Ehrg. Dans un mémoire que je publierai

prochainement, je fournirai des détails sur ces successions d'espèces dans nos eaux selon les moments considérés.

Pêches en profondeur.

Mes recherches en verticale au point de vue quantitatif ont été effectuées dans les divers mois de l'année,

notamment en juillet et en janvier, c'est-à-dire en plein été et en

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PROCÈS- VERBAUX. 67 plein hiver. Cela avait une certaine importance

relativement aux comparaisons qui s'imposaient quant à la

quantité des organismes existant dans le lac dans ces deux conditions si différentes de température. En examinant une récolte du 22 juillet (Temp. + 48°) et une du 23 janvier (Temp. -j- 6") représentant toutes deux des courbes moyennes ; en totalisant de part et d'autre les volumes des organismes ramassés par le filet et en divisant par le nombre de pêches, j'obtiens pour le mois de juillet un peu plus de 6 et pour le mois de janvier un peu moins de 4. On le voit, la différence est assez grande, elle est presque du simple au double.

Si nous essayons de nous rendre compte de rinégalité selon les saisons, dans la distribution verticale, nous voyons que les chiffres maxima se présentent de façon assez irrégulière. En effet, en ne tenant compte que des pêches de jour, nous trouvons :

Profondeur Surface 5 mètres 10 » 15 » 20 » 25 » 30 » 35 »

Volume maximum 12 23

6 13 7

12 4 16

Date de la récolte 8 novembre.

23 décembre.

5 novembre.

21 juillet.

20 juillet.

23 déc.-20juil.

22 juillet.

21 juillet.

En prenant maintenant le total des pêches faites en surface et dans ces diverses profondeurs et. toute question des

saisons mise à part, nous obtenons, après division par le nombre des récoltes :

Surface. 5 m.

5

10 m.

3

15 m.

7 .

20 m.

4

25 m.

2

80 m.

5

35 m.

6 II semblerait résulter de ces chiffres que, pendant le jour, il y a de véritables bancs d'organismes inférieurs répartis dans la verticale du lac. Ne sont indiqués ici que les chiffres se rapportant à des pêches de jour. Celles pra-

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tiquées de nuit ne sont pas assez nombreuses pour que ce soit possible, actuellement, d'en tirer des déductions.

Or, s'il existe réellement des bancs d'organismes, dont la masse est plus ou moins puissante selon la profondeur à laquelle on les rencontre, ces bancs ne sont pour ainsi dire jamais les mêmes dans le temps. Ils varient beaucoup

dans leur répartition, et je crois qu'on ne peut pas dire que c'est à un tel nombre de mètres que, en toutes saisons, les organismes inférieurs sont les plus nombreux.

En ce qui concerne les espèces rencontrées de la surface jusqu'au plancher du lac, on peut affirmer qu'elles sont les mêmes. Étudier le Plankton de la surface serait étudier le Plankton qu'on pourrait recueillir à toutes les

profondeurs.

Voici une liste provisoire des espèces constitutives du Plankton que j'ai le plus souvent rencontrées :

VÉGÉTAUX.

1re Classe: Schizophyceae.

Anabœna flos aquœ, Kûtz.

» spiroides, Klebahn.

Merismopedia degans, A. Braun.

2me Classe : Di atomes.

Melosira catenata, Brun.

Fragilaria crotonensis, Edw.

Asterionvlla gracillima, Heib.

Synedra delicatissima, Grun.

Tabellaria fenestrata, Kutz.

Cyclotella comta, Ehrg.

Navicula diverses.

3me Classe : Chlorophyce^e.

Pediastrum boryanum, Menegh.

4me Classe:

Dinobryon divergens. Imhof.

Dinobryon stipitatum, Stein.

Ceratium hirundinella, O.-F. Mùller.

Peridinium tabulatum, Ehrg.

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procès-verbaux. 69 Animaux.

Protozaires.

Actinopkrys sol, Ehrg.

Vorticella convalaria, Lin.

Amœba, spec.

Rotateurs.

Polyathra platyptera, Ehrg.

Anouraea cochlearis, Gosse.

Notholca longispina, Kellicott.

Euchlanis lynceus, Ehrg.

Chromog aster testudo (?) Lauterb.

Asplanchna helvetica, Imhof.

Crustacés.

Diaptomus gracilis, Sars.

Cyclops strennus. Fischer.

Bosmina longirostris, O.-F. Millier.

Sida cristallina, O.-F. Millier.

Daphnia hyalina, Leyd.

Leptodora hyalina, Lilljb.

Bythothrephes longimanus, Leyd.

On pourrait essayer d'établir quelques comparaisons entre les pêches de Plankton pratiquées dans le lac de

Genève et celles pratiquées dans quelques lacs jurassiques et alpins, dans le même moment. Nous ne pouvons

prétendre comparer des pêches faites le même jour ; celles-ci étant matériellement impossibles ; mais pratiquées dans les mêmes mois et à peu près dans les mêmes conditions de température, d'état du ciel, elc. Ces lacs sont les suivants :

Lac des Chavonnes Alt. 1 .695 m

Lac de Tanney » 1 .4-1 \ »

.Lac de Joux » \ .008 »

Lac Brenet V » 4 .008 »

Lac de Lowerz. . . .■ » 454 »

En éliminant ce qui est relatif aux organismes inférieurs existant à la surface du lac, et en commençant nos com-

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paraisons dès la profondeur de 5 mètres, voici en chiffres ce que nous indiquent les graphiques.

Lac des Chavonnes. . 23 (Vi0 de cm3.)

Lac de Tanney 44 » »

Lac de Joux 12 » »

Lac de Lowerz 6 » »

Lac Brenet 1 » »

Lac Léman 1 » »

Ce premier tableau montre déjà un fait bien intéressant la différence entre le lac de Joux et le lac Brenet est de 1 : 12; et pourtant c'est une seule et môme nappe d'eau.

Si nous les considérons de cette dernière manière et si nous additionnons leurs deux produits nous obtenons le chiffre 13 qu'on place immédiatement après celui du lac de Tanney, car divisé par deux il donne 6.5.

A 10 mètres l'ordre quantitatif se renverse. C'est le lac Brenet, qui à 5 mètres de profondeur était en queue, qui maintenant tient la tête.

Lac Brenet 37 (710 de cm3.)

Lac de Joux ..18 » »

Lac de Tanney. ...• 16 » »

Lac des Chavonnes 4 » »

Lac Léman .. 4 » ' »

Dans le tableau des pêches pratiquées à 20 mètres de profondeur, on ne verra plus figurer ni le lac de Lowerz qui n'a que 13 mètres de profondeur ni le lac de Chavonnes dans lequel plusieurs essais infructueux ont été tentés pour recueillir du Plankton à cette profondeur de 20 mètres ; le filet ramenant chaque f<#s de la vase.

Lac de Tanney 93 (Vl0 de cm3.)

Lac Brenet 12 » » .

Lac de Joux 8 » »

Lac Léman 6 » »

II semble résulter de ces tableaux que ce sont les lacs situés à une altitude assez élevée (région montagneuse) et dont le volume des eaux est faible qui fournissent la plus grande somme de Plankton. A 20 mètres la différence entre

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PROCÈS-VERBAUX. 71 le lac de Genève et le lac de Tanney est très grande ; dans le rapport de 1 : 16. Et cela est d'autant plus remarquable qu'à la profondeur citée, le lac de Tanney n'a fourni

presque rien que des Rotateurs dont le corps est beaucoup moins volumineux que celui des Crustacés, — ceux-ci étant mêlés au Plankton du Léman.

Est-ce à dire que les lacs supérieurs de faible volume possèdent de meilleures conditions d'existence pour les organismes que les lacs situés à une moindre altitude et dont le volume est grand ? Il n'est pas possible en l'état actuel d'émettre une conclusion comme celle-là.

Cependant cette différence m'avait tellement frappé que j'avais tenté1 d'établir un rapport volumétrique entre le cube de ces lacs et la quantité d'organismes qu'ils pourraient renfermer. Cela ne devait être considéré que comme un

essai et rien de plus.

Pour obtenir le cube approximatif de ces lacs,, j'avais considéré ceux-ci comme des cônes et multiplié leur superficie totale, (d'après le service topographique fédéral), par le tiers de leur profondeur maximale.

Puis, connaissant le diamètre de mon filet et le chemin parcouru en un temps donné il était facile d'obtenir le volume d'eau traversé à chaque pêche. Sachant ce volume il restait à chercher combien de pêches auraient été nécessaires pour explorer le lac en totalité et quel était le volume moyen des organismes ramassés lors de chaque récolte. Il n'est pas utile de rappeler ces chiffres ici-même, mais voici d'après ce calcul quels étaient les volumes respectifs des différents lacs.

Lac Léman 8,416 m3.

Lacs de Joux-Brenet 19 »

Lac de Lowerz 1 »

Lac de Tanney 1.2 »

Lac des Chavonnes . 0.24 »

Et du calcul fait pour établir les rapports entre les lacs ci-dessus, les chiffres suivants étaient obtenus :

1 Eapports volumétriques qui peuvent exister entre le cube d'un lac et la quantité d'organismes (Plankton) que renferme ce lac.

Archives de Genève, t. II. n° 12.

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Lac Léman 0.00000014 Lacs de Joux-Brenet .... 0.00000018 Lac de Lowerz ... 0.00000008 LacdeTanney ... 0.00000070 Lac des Chavonnes ... 0.00000020

II en résultait que c'étaient les lacs de Tanney et de Chavonnes qui, dans un volume donné d'eau, renfermaient la plus grande quantité d'organismes. Mais ces

comparaisons, je tiens à le bien répéter ici. ne doivent être considérées que comme un simple aperçu et rien de plus.

Quant à l'odeur du lac, M. F. -A. Forêl constate, dans son ouvrage sur le Léman *, que l'eau du lac est généralement inodore, mais qu'en certaines occasions on a noté une

odeur très marquée que l'on compare ordinairement à celle de la chair du poisson. Et il cite quelques observations relatives à ce phénomène, qu'il n'explique pas, dit-il, mais au sujet duquel il rapproche cette remarque que lorsqu'on fait une pêche abondante d'Entomostracés pélagiques, le filet et l'eau dans laquelle ces petits crustacés sont réunis ont une odeur de poisson très caractérisée.

Il ajoute qu'il y aurait lieu de rechercher, lorsque l'odeur du lac est bien marquée, s'il n'y aurait pas arrivée, à la surface, d'un nombre extraordinaire des organismes

pélagiques ou une mortalité extraordinaire de ces êtres dont les cadavres flotteraient a la surface.

Ce que j'ai remarqué jusqu'à présent — les cas sont assez rares — dans le lac de Genève et dans celui de Joux, me permet de confirmer la première idée de F. -A. Forel.

Quant il y a l'odeur du lac, les Entomostracés pélagiques sont très nombreux à la surface des eaux. J'ai signalé une observation faite dans le lac de Joux un soir du mois de juillet 1 896 où l'odeur du lac était caractéristique et où mon filet ramenait plus de 13 cm3 de crustacés en 4 minutes, la pêche la plus forte faite jusqu'à présent. Le temps était orageux : éclairs à l'horizon, nuit noire. Le carré de soie gaze qui sert de surface de réception au filet dégageait 1 F.-A. Forel, Le Léman, 2 vol., p. 645. Lausanne, Rouge, 1895.

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NÉCROLOGIE. 73 aussi l'odeur du lac. d'une façon très sensible. J'ai calculé que ce soir-là, si les Entomostracés pélagiques étaient répandus uniformément à la surface du lac de Joux; il de vait v avoir environ 7 milliards de ceux-ci.

NÉCROLOGIE

Louis Vivien de Saint-Martin.

Né à Saint-Martin deFontenay (Calvados) le 17 mai 180a, Louis Vivien de Saint-Martin est mort au commencement de janvier 1897, dans sa quatre-vingt-quinzième année.

Il débuta de bonne heure dans les sciences

géographiques et fut, avec d'Avezac. Cuvier, Jomard, Malte-Brun père et quelques autres, l'un, des fondateurs de la première Société de géographie, celle de Paris, qui date, comme on le sait, de 1821.

Dès 1823, il publiait une Carte électorale et

administrative de la France suivie, en 1825, d'un Atlas universel. En 1828. il fondait, avec Bailleul, le Bibliomappe. feuille spéciale qui cessa de paraître en 1830, mais qui a contribué, dans sa courte existence, à développer le goût des

connaissances géographiques à une époque où. à Paris, on ne s'en occupait guère. Sa Géographie de la France est de 1832.

L'œuvre de Vivien de Saint-Martin, extrêmement

considérable et variée, embrasse à cette période de sa vie un champ étendu en dehors de la géographie. C'est ainsi qu'on doit à sa plume féconde un Cours complet d'agriculture (1834), une traduction des Œuvres de Walter Scott, en vingt-cinq volumes (1836-1839), une Histoire générale de

la Révolution française (1842-1843), une Histoire de Napoléon (1843), etc.

Revenant à la géographie, à laquelle il est demeuré dès lors fidèle, il prit, en 1845, la direction des Nouvelles annales des voyages, fondées par Malte-Brun, qu'il garda jus-

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