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ÉVALUATION DE LA FRANCHISSABILITÉ DU BARRAGE DU GOUET PAR CAPTURE D ANGUILLES DANS LE PLAN D EAU DE SAINT BARTHELEMY -ANNÉE Maître d ouvrage :

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(1)

FRANCHISSABILITÉ DU BARRAGE DU GOUET PAR CAPTURE D’ANGUILLES DANS LE PLAN D’EAU DE SAINT BARTHELEMY -ANNÉE 2017-

Maître d’ouvrage :

Edition : Octobre 2017

Réalisé avec le concours de :

Auteur : FishPass

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L'objectif de cette étude est de réaliser un suivi au droit du plan d’eau (capture) pour vérifier la franchissabilité actuelle de l’écluse Borland par les anguilles en montaison.

La maîtrise d’ouvrage est assurée par le Département des Côtes d’Armor.

Le montant de l’opération est de 10 200 € TTC.

L’action est financée à hauteur de :

 80 % par l’Agence de l’Eau Loire-Bretagne

 20 % d’autofinancement par le Département des Côtes d’Armor

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Evaluation de la franchissabilité du barrage du Gouët par capture

d’anguilles dans le plan d’eau

Octobre 2017

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Modifications et mises à jour

Indice d’évolution

Date

de version Rédaction Relecture

V1 19/09/17 J. GAFFET V. MAZEL

VF 10/10/17 J. GAFFET V. MAZEL

Citation

FISH-PASS (2017). Evaluation de la franchissabilité du barrage du Gouët par capture d’anguilles dans le plan d’eau. 53P

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Sommaire

Sommaire _________________________________________________________________ 3 Table des figures ____________________________________________________________ 5 Table des tableaux __________________________________________________________ 6 1 Objectifs de l’étude ______________________________________________________ 7 2 Introduction ____________________________________________________________ 9 3 Présentation de l’espèce étudiée : l’anguille européenne (Anguilla anguilla) _______ 11 3.1 Présentation _____________________________________________________________ 11 3.2 Aire de répartition ________________________________________________________ 12 3.3 L’anguille européenne une espèce « plastique » ________________________________ 12 3.4 Cycle de vie ______________________________________________________________ 13 3.4.1 Stade civelle ___________________________________________________________________ 13 3.4.2 Stade anguillette _______________________________________________________________ 14 3.4.3 Stade anguille jaune ____________________________________________________________ 14 3.4.4 Stade anguille argentée _________________________________________________________ 15 3.5 Pressions qui s’exercent sur les anguilles ______________________________________ 16

3.5.1 Principales pressions d’origine naturelle ____________________________________________ 16 3.5.1 Principales pressions d’origine anthropique _________________________________________ 18 3.5.2 Altération de la qualité de l’eau (pollutions récurrentes) _______________________________ 19 3.5.3 Altération de l’habitat (chenalisation, rectification du tracé des cours d’eau …) _____________ 19 3.5.4 Prélèvement par pêche (professionnelle, amateur et braconnage) _______________________ 20

4 Inventaire par pêche électrique – méthodologie ______________________________ 21 4.1 Étape 1 : Choix des stations _________________________________________________ 21 4.2 Étape 2 : Prélèvements et inventaires _________________________________________ 23 4.2.1 Demandes d'autorisation ________________________________________________________ 23 4.2.2 Période d’échantillonnage _______________________________________________________ 23 4.2.3 Protocole d'échantillonnage par pêche électrique ____________________________________ 23 4.2.4 Principe des pêches électriques partielles par point ___________________________________ 24 4.2.5 Plan d’échantillonnage par station et répartition des points ____________________________ 25 4.2.6 Temps de pêche _______________________________________________________________ 25 4.2.7 Distance inter-points ____________________________________________________________ 25 4.3 Étape 3 : Collecte de données et d’informations complémentaires _________________ 26 4.4 Étape 4 : Traitement et analyse des données ___________________________________ 28 4.4.1 Synthèse des données descriptives ________________________________________________ 28 4.4.2 Caractéristiques du peuplement piscicole ___________________________________________ 28

5 Résultats ______________________________________________________________ 29 5.1 Caractéristiques des stations de pêche prospectées _____________________________ 29

5.1.1 Caractéristiques physico-chimiques et les profondeurs mesurées ________________________ 29 5.1.2 Caractéristiques des habitats rivulaires _____________________________________________ 30 5.1.3 Caractéristiques des substrats ____________________________________________________ 32

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5.2 Résultats des prospections par pêches électriques - Anguilles _____________________ 33 5.2.1 Abondance et données générales sur le peuplement __________________________________ 33 5.2.2 Paramètres morpho-métriques ___________________________________________________ 36 5.2.3 Relevé des pathologies externes __________________________________________________ 37 5.2.4 Relation habitats / densité _______________________________________________________ 39 5.3 Résultats des prospections par pêches électriques – Autres espèces ________________ 41

5.3.1 Statuts des espèces rencontrées __________________________________________________ 42 5.3.2 Observations sur le peuplement __________________________________________________ 43

6 Discussion _____________________________________________________________ 45 7 Bibliographie __________________________________________________________ 49 8 Annexe 1 : Extrait du Guide Beaulaton et Pénil (2009) _________________________ 51

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Table des figures

Figure 1 : Localisation géographique du site d’étude (FISH-PASS) ______________________________________ 7 Figure 2 : Photographie du barrage de Saint-Barthélemy (FISH-PASS) __________________________________ 8 Figure 3 : Carte représentant les différentes UGA, l’UGA concernée lors de cette étude est la Bretagne

(EauFrance) ________________________________________________________________________________ 9 Figure 4 : Aire de répartition continentale et océanique de l’anguille européenne (Anguilla anguilla) (Adam, 1997) ____________________________________________________________________________________ 11 Figure 5 : Cycle biologique de l’anguille européenne (Anguilla anguilla). (Adam, 1997) ___________________ 13 Figure 6 : Localisation et identification des 4 stations de pêche électrique (en rouge) (FISH-PASS) ___________ 22 Figure 7 : Pêches spécifiques anguille par prospection partielle sur la Loire (FISH-PASS) ___________________ 24 Figure 8 : Principe régissant la définition d'une unité ponctuelle d’échantillonnage autour du point d’impact, depuis un bateau, d’après XP T 90-383 __________________________________________________________ 24 Figure 9 : Exemple de plan d'échantillonnage (Belliard et al., Onema, 2012) ____________________________ 25 Figure 10 : Opérateurs de terrain avec une tablette PC (gauche) et une tablette GETAC (droite) (FISH-PASS) __ 26 Figure 11 : Typologie des habitats prospectés au sein de chaque station (FISH-PASS) _____________________ 30 Figure 12 : Ripisylve en contact dans la station 1 (FISH PASS) ________________________________________ 30 Figure 13 : Roche mère dans la station 2 (FISH PASS) ______________________________________________ 31 Figure 14 : Litière dans la station 3 (FISH PASS) ___________________________________________________ 31 Figure 15 : Hélophytes et hydrophytes dans la station 4 (FISH PASS) __________________________________ 31 Figure 16 : Types de substrats prospectés au sein de chaque station (FISH-PASS) ________________________ 32 Figure 17 : Graphique des captures et observations par station (FISH-PASS) ____________________________ 33 Figure 18 : Diagramme des classes de taille N=37 (FISH-PASS) _______________________________________ 34 Figure 19 : Diagramme des fréquences des classes de taille Gouët (N=37) _____________________________ 34 Figure 20 : Diagrammes théoriques des classes de taille et interprétation biologique _____________________ 35 Figure 21 : Relation tailles-poids des anguilles capturées (FISH-PASS) _________________________________ 37 Figure 22 : Etat pathologique des anguilles capturées N=37 (FISH-PASS) _______________________________ 37 Figure 23 : Types de pathologies externes observées sur les anguilles (n=nombre de pathologies observées, FISH- PASS) ____________________________________________________________________________________ 38 Figure 24 : Occurrence des lésions externes classées par région corporelle et en fonction de leur degré

d’intensité, observées chez les anguilles du Gouët (FISH-PASS) _______________________________________ 39 Figure 25 : Nombre de captures d'anguilles par type d'habitat (N=37) _________________________________ 40 Figure 26 : Nombre de captures d'anguilles par type de substrat (N=37) _______________________________ 40 Figure 27 : Nombre de captures d'anguilles par type de substrat (N=37) _______________________________ 41 Figure 28: Anguille jaune (anesthésiée) de la station 2 _____________________________________________ 42 Figure 29 : Brochetons (anesthésiés) de la station 3 (FISH PASS) _____________________________________ 42 Figure 30 : Ammocètes (anesthésiées) de la station 4 (FISH PASS) ____________________________________ 43 Figure 31 : Orconectes limosus de la station 3 (FISH PASS) __________________________________________ 43 Figure 32 : Graphique des occurrences des captures et observations toutes espèces (FISH-PASS) ___________ 44 Figure 33 : Flottang (FISH-PASS) _______________________________________________________________ 47 Figure 34 : Marquage VIE et PIT TAG (FISH-PASS) _________________________________________________ 47 Figure 35 : Ageage par otolithométrie (FISH-PASS) ________________________________________________ 48 Figure 36 : Exemple de cle taille-âge (sur 100 anguilles de la population du lac de Grand Lieu) (FISH-PASS) ___ 48

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Table des tableaux

Tableau 1 : Caractéristiques du barrage et de sa retenue associée ... 8

Tableau 2 : Échelle granulométrique de Wentworth modifiée (ONEMA) ... 26

Tableau 3: Caractéristiques physico-chimiques et profondeurs mesurées (FISH-PASS) ... 29

Tableau 4 : Tableau récapitulatif des données biométriques des anguilles par station (FISH-PASS) ... 33

Tableau 5 : Synthèse des croissances moyennes annuelles des individus marqués et recapturés sur le Frémur (FISH-PASS) ... 36

Tableau 6 : Age potentiel des individus d'anguille sur le bassin du Gouët (FISH-PASS) ... 36

Tableau 7 : Classes de qualité à partir de l’indice pathologique général (Elie et Girard 2014) ... 39

Tableau 8 : Résultats des captures et observations toutes espèces (FISH-PASS) ... 41

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1 Objectifs de l’étude

Cette étude s’inscrit dans le cadre de l’évaluation de la franchissabilité actuelle du barrage de St-Barthélémy sur les communes de La Méaugon, Ploufragan, St Julien et Plaine Haute (22). En effet, ce barrage, situé sur le cours du Gouët est considéré comme étant infranchissable pour les espèces migratrices amphihalines qui sont présentes en aval : le saumon atlantique, la truite de mer, l’alose, la lamproie marine et l'anguille européenne. De plus, en raison de problème d'étanchéité sur les vannes amont et aval, l'écluse à poissons ne fonctionne plus depuis 2015 ; des travaux sont actuellement en cours pour rétablir son fonctionnement (source : CG22).

Figure 1 : Localisation géographique du site d’étude (FISH-PASS)

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Ce barrage, situé à une douzaine de kilomètres du barrage du port du Légué est équipé d'une écluse de type "Borland". Le système, inventé vers 1949 par l'ingénieur irlandais BORLAND, fonctionne pratiquement comme une écluse de navigation grâce à un système de vannes et de chambres. De par son fonctionnement très souple, ce type de système de montaison a pu être adapté à des ouvrages de plus de 60m de hauteur.

Figure 2 : Photographie du barrage de Saint-Barthélemy (FISH-PASS)

Les caractéristiques du barrage et de sa retenue associée sont les suivantes (données CG22).

Tableau 1 : Caractéristiques du barrage et de sa retenue associée Barrage de Saint-Barthélemy sur le Gouët

Année de construction 1975 - 1978

Longueur en crête 200m

Hauteur maxi sur fond de fouilles 45 m Côte de retenue normale 87 m NGF Volume à la côte 87 7 900 00 m3 Superficie à la côte 87 81 ha Usages

AEP

Centrale hydroélectrique Pêche

20 000 m3 / j 4 000 000 KWh 2ème cat + carpe de nuit

L'objectif de cette étude est de réaliser un suivi au droit du plan d’eau (capture) pour vérifier la franchissabilité actuelle de l’écluse Borland par les anguilles en montaison.

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2 Introduction

Considérée nuisible jusqu’en 1982 (Adam, 1997 ; Durif, 2003), l’anguille européenne Anguilla anguilla (L, 1758) a désormais le statut d’espèce menacée selon les experts de la CITES (convention de Washington). Depuis les années 1970, la population d’anguilles est en constante régression (Moriarty & Dekker, 1997 ; Dekker, 2004). Des mesures de gestion ont été mises en œuvre pour diminuer la part de mortalité d’origine anthropique et ainsi permettre une restauration du stock (Adam, 2008). L’Union Européenne a donc mis en place un règlement européen, décliné en plan de gestion pour chaque état membre (règlement n°1100/2007) du 18 septembre 2007 instituant une reconstitution du stock d’anguilles européennes. Chaque pays membre a dû proposer un plan de gestion au niveau national. Le plan de gestion français a été accepté par la Commission européenne le 15 février 2010 (Plan de Gestion Anguilles (PGA) - volet national). L’Etat a demandé à chaque organisme responsable du bassin versant considéré, dénommés comme unités de gestion anguille (UGA), de réaliser un plan de gestion propre. Ces UGA au nombre de neuf, ont été déterminées selon les critères validés par le Comité de Gestion des Poissons Migrateurs (CoGePoMi).L’étude présentée se déroule au sein de l’UGA Bretagne (Figure 3).

Figure 3 : Carte représentant les différentes UGA, l’UGA concernée lors de cette étude est la Bretagne (EauFrance)

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L’objectif de chaque plan de gestion est de réduire la mortalité anthropique afin d’assurer, avec une grande probabilité, un taux d’échappement (pourcentage d’individus argentés produits) vers la mer d’au moins 40 % de la biomasse « pristine1 » d’anguilles argentées. Ceci correspondant à la meilleure estimation possible du taux d’échappement, qui aurait été observé si le stock n’avait subi aucune influence anthropique (N°1100/2007 du PGA). Ainsi, il est nécessaire de rassembler des données précises et fiables sur l'abondance et l’échappement des anguilles argentées.

Ce taux d’échappement dépend de nombreux facteurs qu’ils soient naturels ou anthropiques. En effet, l’anguille est soumise à de nombreuses pressions au cours de son cycle de vie continental telles que la prédation, la modification et réduction de leurs habitats de croissance, la rupture de continuité écologique (obstacles), la détérioration de leur condition de vie et de leur état de sanitaire (pollution, parasitisme…) mais également les pressions de pêche exercées à tous les stades de vie (civelles, anguilles jaunes, anguilles argentées).

Le plan de gestion « anguille », dans le but de garantir un taux d’échappement en rapport avec les objectifs à atteindre, préconise des réductions des différents facteurs de mortalités et l’acquisition de données sur la biologie de l’anguille. Pour la réduction des facteurs de mortalité, il a été demandé à la pêcherie professionnelle, une réduction de 30% des mortalités, à tous les stades.

Dans cette optique, une série de mesures est mise en place :

• quota de capture pour la civelle,

• une réduction de la durée de la période d’exploitation de l’anguille jaune (passant de 7 à 5 mois entre 2009 et 2011),

• période de pêche imposée pour l’anguille argentée (du 1er octobre au 15 janvier), réservée aux professionnels (Plan de Gestion Anguilles - volet national).

A l’heure actuelle, la mortalité par la pêche au stade « civelle » a été réduite de 72.7% (par rapport à la période de référence 2004/2008) (Rapport de mise en œuvre du PGA, juin 2015). Pour la mortalité par la pêcherie des stades « jaune » et « argenté », l’absence de données fiables sur le stock d’anguille sur le territoire national ne permet pas d’estimer l’évolution de la mortalité des anguilles.

1 Pristine : en l’absence de toute activité anthropique. Faute de données de référence, le règlement propose d’utiliser les données historiques d’avant 1980 comme référence.

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3 Présentation de l’espèce étudiée : l’anguille européenne (Anguilla anguilla)

3.1 Présentation

L’anguille européenne, Anguilla anguilla (L, 1758) est un poisson migrateur amphihalin thalassotoque ou catadrome2. Cette espèce effectue ainsi une partie de son cycle de vie biologique en milieu marin et l’autre en eau douce ou saumâtre. En effet, les anguilles européennes effectuent leur croissance en milieu continental avant de rejoindre la mer des Sargasses pour se reproduire (Schmidt, 1925) comme le montre son aire de répartition (Figure 4). Il semblerait que la catadromie soit facultative et qu’une part des individus effectue leur phase de croissance en mer (Tsukamoto 1998). L’anguille européenne est actuellement considérée comme une espèce menacée, elle est inscrite depuis 2007 en annexe II de la « Convention on International Trade in Endangered Species » (CITES). (Acou et al., 2010)

Figure 4 : Aire de répartition continentale et océanique de l’anguille européenne (Anguilla anguilla) (Adam, 1997)

2 Catadrome : se dit d’un poisson qui vit et se développe en eau douce mais qui naît et se reproduit en mer.

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3.2 Aire de répartition

Dans la famille des Anguillidae, l’anguille européenne Anguilla anguilla est l‘espèce qui présente l’aire de répartition la plus vaste. En zone continentale, l’aire s’étale dans la majorité des pays côtiers d’Europe et d’Afrique du Nord. L’anguille peut coloniser l’ensemble des milieux connectés à la mer : eaux saumâtres (baies, fjords, lagunes, estuaires), milieux dulcicoles lotiques (fleuves, rivières, torrents), et lentiques (lacs, étangs, canaux), seules les limites physiques (obstacles à la migration) semblent restreindre l’aire de répartition vers l’amont (Adam, 1997). La partie marine de l’aire de répartition de l’espèce n’a été découverte que tardivement, elle a révélé la présence d’un chevauchement des aires de répartitions des larves d’anguilles européennes avec celles de l’anguille américaine, Anguilla rostrata (L, 1758) (Schmidt, 1925). Ainsi, une cartographie de la distribution des larves des deux espèces a pu être dressée et permet, compte tenu des gradients de longueurs totales des individus capturés, de localiser les aires de pontes hypothétiques des anguilles européennes et américaines en mer des Sargasses. Malgré la proximité supposée des aires de ponte et la ressemblance physiologique et morphologique des deux espèces, les aires de répartition se distinguent nettement (Schmidt, 1925). A noter qu’aucun œuf ou adulte n’a jamais été capturé dans l’aire de frai présumée (Nilo & Fortin, 2001). La population d’anguilles européennes est considérée comme panmictique c'est-à-dire, qu’il n’existe qu’une seule aire de reproduction et que la population est homogène du point de vue génétique. (Dannewitz et al., 2005)

3.3 L’anguille européenne une espèce « plastique »

L’anguille européenne est une espèce avec une importante variabilité des traits d’histoire de vie à l’échelle de l’aire de distribution mais aussi au sein d’un milieu de croissance. C’est une espèce plastique qui s’adapte à de nombreux environnements et qui au cours de sa longue période de croissance peut subir de nombreuses variations environnementales et perturbations anthropiques (Boulenger 2014). En fonction du milieu colonisé et de sa localisation, les individus vont interagir avec leur environnement ce qui va influencer la dynamique de population (mortalité, migration, croissance) et la définition de leurs traits d’histoire de vie (sexe, âge à maturité, fécondité,…). Ainsi en fonction du milieu colonisé, une lagune méditerranéenne hypereutrophe ou un lac irlandais oligotrophe, cela modifie considérablement la dynamique de la sous population : principalement des mâles qui sont matures très tôt (3-5 ans) dans le premier cas, et des femelles âgées (> 25 ans) mais très fécondes dans le second.

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3.4 Cycle de vie

Le cycle de vie (Figure 5) complexe de l’anguille est longtemps resté mystérieux jusqu’à l’étude de Schmidt, 1925. En effet, nombres d’hypothèses ont auparavant été proposées. Par exemple, selon Linnaeus, les anguilles étaient vivipares (Sinha et Jones, 1975). Il faut attendre 1654 pour que Redi émette l’hypothèse d’une reproduction marine. Et c’est en 1896, lors des travaux de Grassi et al que le lien entre la larve leptocéphale et l’anguille a pu être démontré. (Bertin, 1951).

Malgré tout, des zones d’ombre restent présentes. En effet, le cycle biologique de l’anguille reste complexe et nécessite encore des recherches scientifiques (Adam et al., 2008).

Figure 5 : Cycle biologique de l’anguille européenne (Anguilla anguilla). (Adam, 1997)

3.4.1 Stade civelle

Les premières civelles arrivent en septembre près de nos côtes (Élie et Rigaud, 1984). La migration principale en estuaire a lieu en hiver ; bien qu’il soit possible d’en rencontrer toute l’année (Lecomte-Finiger, 1983 ; Guérault et al., 1991). Deux phases de migration peuvent être distinguées : la migration portée qui concerne la progression depuis les eaux côtières jusque dans les estuaires et la migration nagée qui décrit la progression en amont, hors des zones tidales (Gascuel, 1986). Les déplacements des civelles vers et dans l’estuaire sont ainsi essentiellement passifs: elles utilisent le

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flot de marée principalement la nuit et se réfugient sous le substrat le jour et pendant le reflux (Creutzberg, 1961 ; 1958 ; Élie, 1979 ; Mc Cleave & Kleckner, 1982 ; Gascuel, 1986 ; Mc Cleave &

Wippelhauser, 1987 ; Pease, 2001). Ce comportement au cours de la phase de migration portée ou passive, qui se déroule d’octobre à mars (Gascuel, 1986), est nommée « transport par sélection du courant de marée » (Nilo et Fortin, 2001). Ensuite, à partir d’avril quand les températures atteignent 10-12°C, les civelles acquièrent dans l’estuaire des facultés de nage active vers l’amont (Gascuel, 1986). Ceci vient s’ajouter au déplacement porté par la marée, ce qui leur permet de progresser au- delà des zones tidales et donc de conquérir l’ensemble du système fluvial : c’est la phase de migration active. Au cours de leur migration les individus sont attirés par les courants d’eau douce qui vont les orienter dans leur remontée vers l’amont des cours d’eau (Feunteun et al., 2000).

3.4.2 Stade anguillette

L'anguillette présente une pigmentation généralisée et correspond au stade VII décrit par Elie et al. (1982). Le stade anguillette est très souvent assimilé au stade plus global d'anguille jaune, or il est considéré que ce dernier correspond plutôt à une phase de sédentarisation de l'anguille (Laffaille et al., 2005b). En fait, les anguillettes poursuivent leur migration vers l'amont comme en témoignent les observations dans les passes à anguilles (Elie et Rigaud, 1984 ; Moriarty, 1986 ; Legault, 1987 ; Baras et al., 1994 ; Laffaille et al., 2000 ; Feunteun et al., 2003). Il est donc nécessaire de distinguer les anguillettes des anguilles jaunes selon ce critère de dynamique migratoire, même si la caractérisation du comportement reste difficile. Globalement, le stade anguillette pourra être caractérisé comme celui qui correspond à la phase de cycle de vie continentale durant laquelle l'anguille pigmentée poursuit une migration vers l'amont et n'est pas sexuellement différenciée (Adam, 1997). Dans les milieux continentaux qui ne sont plus sous influence tidale, c'est essentiellement cette écophase qui entreprend la colonisation des hydrosystèmes continentaux (Feunteun et al., 2003). Les mécanismes gouvernant ces comportements migratoires sont très peu documentés. La quantification des flux annuels d'anguilles colonisatrices dans un bassin versant est une des clés permettant d'analyser la dynamique de la fraction de la population d'anguille à l'échelle du bassin versant.

3.4.3 Stade anguille jaune

Le stade « anguille jaune » est caractérisé par une phase de croissance des anguilles en milieu continental ou côtier. Elles adoptent un comportement autonome et se sédentarisent dans les zones saumâtres, marais, cours d’eau et lacs. Il faut noter que le sex-ratio est « densité dépendant » : dans les zones à fortes densités d’individus, la prédominance des mâles sur les femelles est observée.

(Parsons et al., 1977 ; Aprahamian, 1988 ; Acou et al., 2009). Au niveau du développement sexuel,

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l’ovogénèse et la spermatogénèse ont lieu dans la même gonade à des stades de croissance différents. En effet, l’ovogénèse se déroule vers 14 cm alors que la spermatogénèse plutôt vers 18 cm. Il s’agit donc d’une phase hermaphrodite suivi d’une phase de différentiation sexuelle définitive.

(Bertin, 1951). L’environnement et les pressions de compétitions intra et interspécifiques jouent un rôle dans cette différenciation. Ainsi dans un milieu où les pressions sont fortes (densité élevée, fortes compétitions …), la proportion de mâles est significativement plus élevée. Ce constat est validé dans les populations d’élevage où les sex-ratios sont très déséquilibrés en faveur des individus de sexe masculin (Egusa, 1979 ; Holmgren, 1996).

3.4.4 Stade anguille argentée

Au stade « anguille argentée » les individus vont évoluer tant physiquement qu’au niveau de leur comportement. En effet, ce stade est caractérisé par d’importantes modifications morpho- anatomiques des anguilles qui vont leur permettre d’entreprendre la traversée de l’océan Atlantique vers la mer des Sargasses (Durif, 2003 ; Acou et al., 2005). Ces modifications consistent en un changement de coloration (teinte argentée de la partie ventrale), une pigmentation de la ligne latérale (Tesch, 1977), un accroissement de la taille de l’œil (Pankhurst, 1982) et de la nageoire pectorale (Klein Breteler et al., 2007 ; Acou et al., 2005). La technique utilisée pour identifier un individu comme « argenté » est le diamètre de l’œil, avec un calcul de l’index oculaire (IO). Ce paramètre reste difficile à relever avec précision (Acou et al., 2005). Il existe d’autres protocoles plus simples d’exécution, pour caractériser l’argenture et qui incluent les trois paramètres suivants : une différenciation de la ligne latérale, un œil de grande taille ainsi qu’un net contraste entre le dos et le ventre de l’animal. Ainsi si l’une des trois conditions n’est pas remplie alors l’individu est considéré comme étant une anguille jaune ou en cours d’argenture (si seulement deux de ces critères sont réunis).

Le passage du stade d’anguille jaune à argentée est également marqué par un changement en termes de nutrition, l’anguille argentée cesse de s’alimenter et vie sur ses réserves (Bertin, 1951 ; Sinha et Jones, 1975 ; Tesch, 1977). De plus, la vessie gazeuse des individus argentés se modifie afin de pouvoir supporter des profondeurs élevées pouvant atteindre 2000 mètres lors de leur migration (Robins et al., 1979).

La période de dévalaison en France se situe principalement en automne / hiver mais elle peut s’effectuer toute l’année (Adam et al., 2008). Il faut noter que les mâles (plus jeunes et de plus petites tailles que les femelles (male < 40 cm)) sont les premiers à dévaler (Acou et al., 2005, Melia et al., 2006 ; Acou et al., 2003). De nombreux paramètres jouent un rôle sur le déclenchement de la

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dévalaison : la température, le débit, la conductivité, la pression atmosphérique et les rythmes lunaires influencent grandement l’apparition de cette migration (Gosset et al., 2000 ; Durif, 2003). En effet, une température de l’eau qui diminue (Haro, 1991 ; Boubée et al., 2001), une période lunaire comprise entre le dernier quartier et la nouvelle lune, un temps couvert, une forte turbidité (Todd, 1981 ; Deelder, 1984), des faibles luminosités (Durif, 2003), un fort débit d’eau (Vollestad et al., 1994), avec de faibles pressions atmosphériques (Acou et al., 2008), sont autant de conditions favorables à la migration des anguilles.

La réussite de la migration nécessite des conditions environnementales particulières et un développement physiologique adapté des individus. Les multiples altérations que peuvent subir les anguilles pendant leur phase de vie continentale sont autant de risques d’échec de la migration : les mécanismes d’orientation servant au retour vers la mer des Sargasses dépendent eux-mêmes de mécanismes physiologiques complexes qui doivent absolument s’exprimer (Adam et al., 2008).

3.5 Pressions qui s’exercent sur les anguilles

De nombreuses pressions s’exercent sur les anguilles et cela à tous les stades de leur cycle de vie. C'est-à-dire, de l’œuf en mer à l’anguille argentée (géniteur prêt à pondre), en eau douce ou saumâtre puis en mer. Ces pressions sont de deux types : naturelles (prédation, parasitisme…) et d’origines anthropiques (altération de la continuité écologique et des habitats, pollution, exploitation par la pêche légale et illégale…).

3.5.1 Principales pressions d’origine naturelle 3.5.1.1 La prédation aviaire (Grand cormoran et Héron cendré)

L’avifaune et plus particulièrement les populations de grands cormorans (Phalacrocorax carbo), espèce piscivore migratrice présente en France durant la période hivernale et sédentaire sur certaines zones, jouent un rôle significatif dans la prédation naturelle des populations d’anguilles. Les populations hivernantes de cormorans ont grandement augmentées en France depuis les années 80.

Loïc Marion relève une augmentation de 600% en 22 ans, passant de 14000 individus en 1981 à plus de 89 000 en 2003 au niveau national (Fonteneau et al., 2004). L’augmentation persiste puisque plus de 99 000 individus sont recensés en 2007 au niveau national (Marion, 2014).

Des études montrent que les individus les plus prédatés, par les cormorans, sont généralement de taille inférieure à 20 cm mais pouvant aller jusqu’à 60 cm (Le Louarn, 2003 ; Marechal, 2004 et Carss et Ekins, 2002). L’alimentation journalière moyenne d’un cormoran s’élève

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340g par jour, avec un prélèvement compris entre 200g et 15 Kg par jour et par hectare d’après la littérature (Keller, 1995 ; Engström, 2001).

Autre piscivore, le héron cendré (Ardea cinerea) bien que 6 fois moins habile que le cormoran, il aurait besoin de 240 à 300 g de poisson par jour (Marion, 1990). Même si la part en anguilles semble faible par rapport à celle du cormoran, de l’ordre de 1 pour 10, son prélèvement peut être, dans des zones où sa densité est élevée, significatif (Baisez et Laffaille, 2005).

3.5.1.2 Le parasitisme (Anguillicoloides crassus)

Le parasite A crassus est un nématode originaire du Sud-Est asiatique et endémique de l'anguille japonaise (Anguilla japonica). Il a été introduit en Europe, dans les années 1980, avec des civelles destinées à l'élevage. Les premiers cas d’infections d'A crassus en Europe furent observés par Neumann en 1985 sur des anguilles de l'Ems et de la Weser en Allemagne (Neumann, 1985). De nos jours, ce parasite est présent dans l’ensemble de l’aire de répartition de l’anguille européenne. En effet, de nombreuses études en font référence, en Allemagne (Koops et Hartmann, 1989), en Suède (Hoglund et al., 1993), en Grande Bretagne (Kennedy et Fitch, 1990), en Italie (Can Estri-Trotti, 1987), en Espagne (Belpaire et al., 1989) et en France (Baisez, 2006).

Cet endoparasite de l’anguille se développe dans la paroi de la vessie natatoire gazeuse de l’anguille. L’infestation naturelle a lieu par voie trophique. En effet, lors de l’ingestion d’hôtes paraténiques3 tels que la carpe commune (Cyprinus carpio) ou la brème commune (Abramis brama) (Székely, 1994) ou d’intermédiaires tels que certains copépodes (Eucyclops serrulatus) (Ashworth et Blanc, 1997) les larves A crassus se retrouvent transférées dans l’intestin de l’anguille. Une fois dans l’anguille, les larves traversent la paroi du tube digestif et migrent vers la vessie gazeuse. Ces larves hématophages sont à l’origine d’une inflammation de la paroi de la vessie natatoire. En effet, elles se nourrissent des hématocytes de cette paroi. De ce fait, la vessie natatoire est endommagée (Ashworth et Blanc, 1997), il est constaté une fibrose de la paroi (épaississement) accompagnée d’une perte de gaz (Boetius, 1989 ; Van Willigen et Dekker, 1989). Les individus infestés sont donc moins aptes à la nage, leur endurance ainsi que leur vitesse de nage sont réduites (Sprengel et Luchtenberg, 1991). De plus, de nombreux auteurs ont montré que les anguilles atteintes d’anguillicolose étaient plus réceptives aux pathologies classiques, que leurs défenses immunitaires étaient réduites. Ils ont constaté également une perte d’appétit, une diminution de la vitalité et un amaigrissement des sujets atteints (Lefebvre et al., 2003).

Sa propagation est rapide grâces à ses nombreuses facultés. En effet, il possède une faible spécificité vis-à-vis de ces hôtes intermédiaires, il ne compte pas moins de 16 espèces de Téléostéens

3 Hôte paraténique : hôte intermédiaire non nécessaire au cycle de développement du parasite.

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pouvant faire offices d’hôtes paraténiques (Thomas et Ollevier, 1992). De plus, il dispose d’une grande fécondité (150 000 œufs par femelle, Amilhat, 2007) et d’une grande capacité de survie (2 semaines en eau de mer, milieu le plus contraignant pour ce dernier, Koie, 1991)

Dans plusieurs études, il est montré que le taux de prévalence du parasite est lié à la salinité.

En effet, plus le milieu est salé plus le taux est faible. Une étude sur le Rhône signale ainsi des taux d’infestation par A. crassus de 52 % dans le delta du Rhône, résultats bien inférieurs à ceux relevés en eau douce qui sont estimés à 77 %. (Lefebvre et al., 2003). De nombreux travaux ont montré l’impact de la salinité et de la température sur la longévité des larves de A. crassus (De Charleroy et al., 1989, Kennedy et Fitch 1990, Schippers et al., 1991). Ces auteurs rapportent qu’en eau douce, les larves libres peuvent vivre jusqu’à 3 à 4 semaines, mais leur durée de vie se réduit à 3-4 jours si la salinité du milieu est élevée. D’autres auteurs ont pu montrer que les taux d'infestation par A.

crassus diminuent en fonction du gradient de salinité ; ils rapportent des taux d'infestation de 90 % et 15 % dans les eaux à faible salinité (< 10 g*L-1) et à salinité élevée (> 25 g*L-1) respectivement.

(Sauvaget et al., 2003).La contamination serait plus importante en été qu’en hiver. Plusieurs études expliquent ce phénomène en montrant que d’une part, de très basses températures empêchent le développement du cycle du parasite (Amilhat, 2007 ; Knopf et al., 1998) et d’autre part, les anguilles cessant de se nourrir en hiver diminuerait les risques d’infection (Amilhat, 2007). De plus, la période durant laquelle l’anguille se nourrit le plus serait d’avril à juin (Gibrat et Nielsen, 1985). Puisque le fait d’ingérer des copépodes ou des poissons étant potentiellement des hôtes intermédiaires est plus susceptible d’arriver durant cette période, il est aisé de comprendre pourquoi le taux de prévalence est plus important en été qu’en hiver.

3.5.1 Principales pressions d’origine anthropique 3.5.1.2 Altération de la continuité écologique (ouvrages)

L’altération de la continuité écologique pose un réel problème pour les anguilles. En effet, l’anguille étant catadrome, elle est contrainte de réaliser deux longues migrations durant son cycle de vie. Les ouvrages pouvant perturber sa libre circulation sont susceptibles d’engendrer un retard voire un blocage de la migration (Laffaille et al., 2003). Ainsi, une limitation des habitats à coloniser est observée, si bien que l’aire de répartition de l'anguille européenne aurait ainsi été réduite depuis les années 80, de 7 à 25 %, suivant les zones considérées (Moriarty et Dekker, 1997). Cette perte d'habitat, entraînant une réduction de l'espace et de la nourriture disponible aurait un impact sur la croissance et l’état de santé des anguilles européennes (Machut et al., 2007), ainsi que sur leur survie (Domingos et al., 2006). Les capacités de franchissement de l’anguille étant limitées par rapport aux autres poissons migrateurs, un retard (Boubée et al., 2001) et même un blocage (Smogor et al., 1995)

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de la migration peuvent être observés lors de la présence d’une succession d’ouvrages. Ce retard ou ce blocage a plusieurs conséquences sur l’anguille. En effet, cela entraine une densification qui augmente les risques de prédation, de compétition alimentaire (intra et inter spécifique), de modification du sex-ratio (Wiley et al., 2004), de transmissions épidémiologiques et parasitaires, de surpêche… Il faut toutefois rappeler qu’il existe des dispositifs spécifiques adaptés qui tirent profit des capacités d’escalade de cette espèce (Porcher et al., 1992, Legault, A. 1992, Legault, A. 1988).

Une gestion adaptée et optimisée des ouvrages est donc très importante pour cette espèce, afin de lui permettre une colonisation optimale du réseau hydrographique disponible à l’amont de ces ouvrages ainsi qu’une migration sans retard. La migration d’avalaison est également à prendre en compte dans le cadre de l’étude de l’impact des ouvrages, car même sans turbine, les ouvrages peuvent poser des problèmes importants (orientation affectée, absence de solution de franchissement, retard de migration…).

3.5.2 Altération de la qualité de l’eau (pollutions récurrentes)

Outre les altérations de continuité écologique, il faut rappeler les altérations de la qualité de l’eau telles que les contaminations des milieux par de nombreux polluants récurrents (métaux lourds, hydrocarbures, HAP, hormones, produits phytosanitaires...). Les polluants récurrents de types PCB (Polychlorobiphényle) apparaissent comme des produits lipophiles rémanents, particulièrement abondants dans les sédiments. Les anguilles étant en contact étroit avec ces derniers, elles seraient particulièrement exposées (Larsson, 1984). Les PCB ont également un impact sanitaire sur les populations, en effet, la contamination induit des stress, des déséquilibres hormonaux ainsi que des augmentations de sensibilité aux pathologies (Bruslé, 1994). Mais c’est sur la partie de la population d’anguilles migrantes, notamment lors de la dévalaison puis de la migration, que les effets sont les plus importants. En effet, les anguilles en voie de maturation vont remobiliser leurs graisses et donc les PCB piégés dans ces dernières, ce qui va permettre l’expression de la toxicité des composés de types PCB et autres polluants lipophiles. Ainsi, les PCB à des doses sub-létales contribueraient à diminuer le potentiel reproducteur de l’espèce en perturbant le cycle biologique à différents niveaux, comme la migration de reproduction et la reproduction elle-même, en agissant sur la qualité des œufs et les larves ainsi produites. (Tapie, 2006)

3.5.3 Altération de l’habitat (chenalisation, rectification du tracé des cours d’eau …)

De nombreuses altérations peuvent être citées. Ainsi, la chenalisation des grands fleuves, opérée depuis le 19ème siècle afin d’assurer le transit fluvial des marchandises et de réduire le risque d’inondation est une des causes qui impacte les habitats potentiels. La chenalisation des cours d’eau,

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notamment sur les berges, est préjudiciable aux habitats (abris, végétations aquatiques…) et aux espèces piscicoles, dont l’anguille. Il est possible de citer également, la rectification du tracé (linéarisation des cours d’eau, recalibrage) qui pose des problèmes de réduction d’habitats.

Globalement l’altération de l’habitat consiste en un phénomène artificiel d’homogénéisation des surfaces accessibles aux espèces qui se traduit par une perte de diversité, de production et d’abris dans le milieu.

3.5.4 Prélèvement par pêche (professionnelle, amateur et braconnage) La pêche professionnelle, très réglementée, est autorisée en France sur tous les stades de l’anguille. Ainsi la pêche à la civelle, réservée aux professionnels, représentait un prélèvement de plus de 2000 tonnes avant les années 80, d’après le rapport du CIEM/WGEEL de 2008 alors que les quotas pour 2015/2016 autorisent le prélèvement de 57,5 tonnes dont 60 % destiné au repeuplement (ICES, 2008). Une réduction de plus de 50 % du nombre d’ayants droits de pêche à la civelle a été observée sur la période 2006/2015 (PGA - Rapport de mise en œuvre, Juin 2015). Pour ce qui est des anguilles jaunes et argentées, les prélèvements nationaux s’élevaient à 3500 tonnes dans les années 80 à moins de 1500 tonnes après 1990 (ICES, 2008). Pour l’anguille argentée, la pêche n’est autorisée que pour les professionnels depuis 2007 (PGA – Volet National : France). Pour ce qui est de la pêche amateur, il est impossible d’obtenir des données sur le nombre de pêcheurs ciblant l’anguille. Le GRISAM a tenté de faire une estimation du nombre de pêcheurs amateurs ciblant ou pêchant l’anguille. Cette dernière est évaluée à 147 000 pêcheurs de loisir et leurs captures représenteraient entre 500 et 2000 tonnes. En tenant compte de l'incertitude qui existe sur les estimations, le nombre total « d'équivalents anguilles argentées » prélevées se situerait entre 15 et 43 millions d'individus (Briand et al., 2008). Pour ce qui est du braconnage, il cible essentiellement le stade civelle dans la zone tidale des rivières pour l’exportation. Leur nombre et le niveau de leurs captures ne sont pas connus.

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4 Inventaire par pêche électrique – méthodologie

L’objectif étant de voir si des anguilles sont présentes dans le plan d’eau, si tel est le cas, cela signifierait qu’elles franchissent l’ouvrage et donc l’écluse Borland. Il est nécessaire de mettre en œuvre une stratégie d’échantillonnage visant à optimiser les probabilités de capture de cette espèce sur le plan d’eau.

Dans le cadre de cette étude, la méthode utilisée est celle inspirée des Échantillonnages Ponctuels d’Abondance (EPA) aussi appelée la pêche partielle par points. Cette technique permet d’obtenir des

données de présence et d’abondance pour chaque point.

Les contraintes sont les suivantes :

• La taille du milieu (mettre en œuvre un échantillonnage représentatif et non négligeable)

• La profondeur du milieu (disposer de données à différentes profondeurs).

4.1 Étape 1 : Choix des stations

Les quatre stations choisies en accord avec le maître d’ouvrage sont les suivantes :

Station 1 : Anse du ruisseau de la Salle – partie aval de la retenue

Stations 2 et 3 : partie médiane de la retenue entre le pont de la D36 et le pont SNCF, en rive gauche (station 2) et en rive droite (station 3)

Station 4 : Anse du ruisseau de la Maudouve – partie amont de la retenue

Les quatre stations (prospectées en pêche partielle par points) représentent une longueur unitaire d'environ 1000 m soit un total d’environ 27 % du périmètre global de la retenue (environ 14,5km). La localisation précise des stations a été validée en concertation avec le maître d'ouvrage, en ciblant principalement les zones diversifiées et peu profondes pour optimiser les chances de captures et répondre au mieux à l'objectif de l'étude.

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Figure 6 : Localisation et identification des 4 stations de pêche électrique (en rouge) (FISH-PASS)

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4.2 Étape 2 : Prélèvements et inventaires

4.2.1 Demandes d'autorisation

Conformément à l’article L.436-9 du Code de l’Environnement, des demandes d’autorisations de pêches scientifiques ont été effectuées auprès des services concernées, à savoir, la Direction Départementale des Territoires des Côtes d’Armor. L'arrêté a été reçu le 11 juillet2017.

Parallèlement à cette démarche, l’AAPPMA de St Brieuc-Quintin-Binic (titulaire des baux de pêche) a été contactée.

4.2.2 Période d’échantillonnage

Les 4 stations ont été échantillonnées du 19 au 21 juillet 2017.

4.2.3 Protocole d'échantillonnage par pêche électrique

Plusieurs méthodes de capture ciblées sur l'anguille existent et peuvent être utilisées en fonction des classes de tailles que l'on souhaite observer. Les méthodes passives (pièges non létaux de type verveux ou flottangs) sont plus sélectives vis-à-vis des classes de taille ; les flottangs, de par leurs caractéristiques, ciblent les anguillettes de taille inférieure à 15-20 cm. Les méthodes actives, de type pêche électrique sont moins sélectives vis-à-vis des classes de taille et des espèces cibles.

Ainsi, le choix de la méthode d’inventaire, validé par le maître d’ouvrage, s'est porté sur la pêche électrique de type partielle par point. Cette méthode a l’avantage d’être reproductible (suivi temporel de la population) mais ne peut être applicable qu’en zone rivulaire (profondeur inférieure à 2m).

Les pêches partielles par point (EPA) sont réalisées en bateau. Cette méthode est déjà largement utilisée par le bureau d’études FISH-PASS chaque année, principalement dans le cadre de suivis spécifiques des

populations d’anguilles et ceci depuis plus de 5 ans.

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Figure 7 : Pêches spécifiques anguille par prospection partielle sur la Loire (FISH-PASS)

4.2.4 Principe des pêches électriques partielles par point

La pêche électrique partielle par point est basée sur la mise en œuvre d’unités ponctuelles d’échantillonnage inspirées de la méthode des EPA (Nelva et al., 1979 ; Persat et Copp, 1990) dont elle diffère notamment par le nombre de points prospectés, le mode de prospection (régulier plutôt qu’aléatoire). L’unité d’échantillonnage est une zone ponctuelle correspondant approximativement à un déplacement de l’anode sur un cercle d’environ 1 m de diamètre autour du point d’impact de l’anode dans l’eau, sans déplacement de l’opérateur. Pour une électrode de 35 cm, le rayon d’action efficace a été estimé à 1.5 m, depuis le centre de l’anode, soit une surface échantillonnée évaluée à environ 12,5 m2 (Figure 8 ci-dessous). Cette surface échantillonnée est donné à titre indicatif ; elle est en effet très variable en fonction du matériel utilisé (type de groupe, diamètre de l'anode) et des caractéristiques physico-chimiques de l'eau. Ainsi, les densités seront ici exprimées en nombre d'individus par point (CPUE en nb/point).

Figure 8 : Principe régissant la définition d'une unité ponctuelle d’échantillonnage autour du point d’impact, depuis un bateau, d’après XP T 90-383

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4.2.5 Plan d’échantillonnage par station et répartition des points

Sur chaque station, 100 EPA sont réalisés en berge. En effet, les jeunes anguilles affectionnent tout particulièrement les zones de faibles profondeurs.

100 points par station ont été réalisés.

4.2.6 Temps de pêche

Le temps de pêche par point a été de 30 secondes. Deux brèves ouvertures du circuit électrique vers les 20 secondes afin de réamorcer le comportement de galvanotaxie des poissons potentiellement piégés dans les herbiers ou blocs. Les poissons sont capturés au voisinage de l’anode dont le périmètre d’action est de 1 mètre environ. L’échantillonnage se termine 5 secondes après que la dernière anguille ait été capturée.

4.2.7 Distance inter-points

La distance inter-points sera au minimum de 10 mètres pour les EPA en bateau tout en veillant à ce que cette distance soit compatible avec la longueur de la station (Figure 9).

Figure 9 : Exemple de plan d'échantillonnage (Belliard et al., Onema, 2012)

Pour accroitre la probabilité de capture, ce sont les habitats les plus diversifiés et les plus biogènes qui ont été prospectés.

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4.3 Étape 3 : Collecte de données et d’informations complémentaires

Pour les pêches partielles, pour chaque point (EPA), nous avons utilisé un système de type Pocket PC avec GPS et SIG embarqué (photos ci-dessous).

Figure 10 : Opérateurs de terrain avec une tablette PC (gauche) et une tablette GETAC (droite) (FISH-PASS)

Les caractéristiques suivantes ont été répertoriées pour chaque point :

La description du substrat : les granulométries dominantes et secondaires ont été déterminées en fonction de la clé suivante :

Tableau 2 : Échelle granulométrique de Wentworth modifiée (ONEMA)

La description de l’habitat, pouvant être utilisée par différentes espèces de poissons comme abris ou caches, a été également relevée sur chaque point : enrochement, encombres, ripisylve, hydrophyte, hélophyte, racine, berge nue, sous-berge, fosse, chenal, artificiel (anthropisé). Un habitat dominant et un habitat secondaire seront déterminés,

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L’estimation des vitesses du courant dans la section moyenne d’écoulement, les classes de vitesses proposées sont issues de la méthodologie IAM (Indice d’Attractivité Morphologique, Degiorgi et al., 2002) : <10 cm/s, 10-40 cm/s, 40-80 cm/s, 80-150 cm/s, >150 cm/s,

Coordonnées géographiques de chaque point en Lambert 93, La position du point par rapport à la berge : >10 m ; 5 à 10 m ; <5 m Le type de faciès : courant, plat, profond ou annexe,

La présence de végétation aquatique, La profondeur au niveau du point (en m), La capture ou non d’anguilles,

Le dénombrement des anguilles capturées pour chaque point par classe de taille (<15cm, 15 à 30cm, 30 à 45 cm, + de 45 cm)

Le dénombrement des anguilles échappées est également noté pour chaque point par classe de taille (<15cm, 15 à 30cm, 30 à 45 cm, + de 45 cm)

Ces éléments sont essentiels pour une bonne interprétation des résultats et permettent de comparer l’évolution de l’échantillonnage et des résultats entre les années. C’est également à partir de ces données qu’il est possible de relier la présence d’une espèce, l’anguille, à un « habitat » (habitat, substrat, profondeur…).

Pour chaque station, les paramètres suivants ont été renseignés :

• La date, l’heure de pêche, le type de milieu inventorié, le numéro de station et la commune.

• La longueur totale de la station (en m, précision métrique), mesurée sur photographies aériennes,

• Le type de pêche (pêche anguille),

• Le mode de pêche : EPA en bateau ou à pieds

• La stratégie d’échantillonnage : pêche par points,

• Les conditions hydrologiques : hautes, moyennes ou basses eaux.

• Les conditions climatiques : vent, couverture nuageuse, précipitations.

• Plusieurs photos de chaque station seront également effectuées afin de bien décrire les différents secteurs de pêches (berges seuil, …)

Mesures physico-chimiques

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Pour chaque station des mesures physico-chimiques ont été effectuées directement sur le terrain :

• Température (en °C)

• Conductivité à 25°C, (en µS/Cm)

• Turbidité (nulle, faible ou appréciable)

• O2 dissous, (en mg/L)

• Saturation en O2, (en%)

Un prélèvement d’eau a été effectué en complément et analysé dans notre laboratoire afin d’avoir une valeur quantitative de la turbidité (en NTU) ainsi qu’une valeur de pH qui pourrait révéler et expliquer un éventuel problème de qualité d’eau.

4.4 Étape 4 : Traitement et analyse des données

Cet échantillonnage permet de dresser les principales caractéristiques du peuplement, des espèces du peuplement et des populations.

4.4.1 Synthèse des données descriptives

La description de la station, les résultats des mesures physico-chimiques, sont résumés dans une synthèse illustrée de tableaux, graphiques et photographies.

4.4.2 Caractéristiques du peuplement piscicole Pour chaque station, ont été relevés :

La Richesse spécifique (nombre d'espèces)

La Composition en espèces (liste des espèces) ainsi que leur statut

L’état sanitaire des anguilles : L’état sanitaire des anguilles est caractérisé par l’occurrence de poissons présentant une pathologie par rapport aux individus sains. Pour les poissons présentant une pathologie, l’occurrence du nombre de pathologies par individu sera étudiée.

Une synthèse des pathologies observées sera réalisée sur les différentes stations. Les pathologies observées par individus seront consignées dans un tableau disponible en annexe.

La structure en classes de tailles

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5 Résultats

5.1 Caractéristiques des stations de pêche prospectées

5.1.1 Caractéristiques physico-chimiques et les profondeurs mesurées Le tableau 3 présente les caractéristiques physico-chimiques et les profondeurs mesurées des 4 stations de pêche électrique.

Tableau 3: Caractéristiques physico-chimiques et profondeurs mesurées (FISH-PASS)

Stations Date Température

(°C)

Conductivité (µS/cm)

O2 dissous (mg/l)

O2 saturation (%)

Turbidité

(NTU) pH Profondeur

moyenne (cm)

Profondeur min (cm)

Profondeur max (cm)

1 19/07/2017 22,4 222 8,2 95 10 7,49 82 10 250

2 20/07/2017 21,5 240 8,9 103 11 7,69 71 10 250

3 21/07/2017 21,1 235 8,3 94 12 7,49 86 30 250

4 20/07/2017 21,3 247 7,7 88 13 7,45 60 10 250

21,10 222 7,70 88 9,58 7,45 59,9 10 250

22,40 247 8,90 103 12,58 7,69 85,9 30 250

21,58 236 8,28 95 11,22 7,53 74,6 15 250

0,57 11 0,49 6,16 1,26 0,11 46,6 10 0

MIN MAX MOYENNE ECART-TYPES

Température : La température, est hétérogène sur l’ensemble des stations. Les variations observées sont à mettre en relation avec le jour et l’heure où la mesure a été prise (min = 21,1°C; max = 22,4°C ; moy = 21,6 ± 0,6°C).

Conductivité : La conductivité est également homogène (min = 222 µS/cm ; max = 247 µS/cm ; moy = 236 ± 10 µS/cm).

O2 dissous et saturation: Les valeurs en oxygène sont homogènes, elles dépendent à la fois du moment de la journée et du recouvrement par les végétaux aquatiques. (O2 dissous = min = 7.7 mg/L; max = 8.9 mg/L; moy = 8.3 ± 0.5 mg/L - %O2 = min = 88%; max = 103%; moy = 95 ± 6%).

Turbidité : la turbidité de l’eau est faible, elle est comprise entre 10 et 13 NTU (moy = 11 ± 1 NTU).

pH : le pH est stable sur l’ensemble des stations (moy = 7,5 ± 0,1).

Profondeur : Les profondeurs mesurées en zone rivulaire sont également homogènes entre les stations (moy = 75 ± 15 cm).

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5.1.2 Caractéristiques des habitats rivulaires

L’occurrence des habitats par station est représentée par la Figure 11.

Notons que les relevés ont été effectués à une côte quasi-maximale de la retenue (87 m NGF sans marnage).

Figure 11 : Typologie des habitats prospectés au sein de chaque station (FISH-PASS)

La station 1 située au niveau de l'anse du ruisseau de la Salle est dominée par les habitats rivulaire de type ripisylve (52% des observations), berge nue (13%) et enrochement (12%). Les hydrophytes peuvent être considérés comme anecdotiques en cette station (4 points sur 100).

Figure 12 : Ripisylve en contact dans la station 1 (FISH PASS)

Les stations 2 (située en rive gauche de la retenue en face de l'arrivée du ruisseau de Gourgou) et 3 (en rive droite en face de la station 2) offrent une mosaïque d'habitats diversifiée et dominée par la litière, les enrochements et de la roche mère. Les hydrophytes peuvent être considérés comme anecdotiques en ces stations (2 points sur 100 pour les deux stations).

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Figure 13 : Roche mère dans la station 2 (FISH PASS)

Figure 14 : Litière dans la station 3 (FISH PASS)

Pour la station 4, située dans l'anse de la Maudouve, les habitats rivulaires sont différents des autres stations, ils sont nettement dominés par les habitats de type "végétation" : la litière (37%), la ripisylve (21%), les branchages (16%) et les hydrophytes (11%). Les hydrophytes sont bien présents en cette station (19 points sur 100).

Figure 15 : Hélophytes et hydrophytes dans la station 4 (FISH PASS)

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5.1.3 Caractéristiques des substrats

L’occurrence des substrats est représentée par la Figure 16.

Les substrats dominants de la station 1 sont l'argile (53% des observations) et la dalle (14%).

Comme pour les habitats rivulaires, les substrats des stations 2 et 3 sont assez similaires. Ils sont plutôt grossiers et dominées par les blocs, la dalle et les pierres grossières.

Le substrat nettement majoritaire de la station 4 est le limon (61%).

Figure 16 : Types de substrats prospectés au sein de chaque station (FISH-PASS)

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5.2 Résultats des prospections par pêches électriques - Anguilles 5.2.1 Abondance et données générales sur le peuplement

Le suivi réalisé sur les 4 stations de la retenue du Gouët a permis la capture de 37 anguilles et l'observation de 8 individus échappés dont la classe de taille a été évaluée visuellement. La Figure 17 et le Tableau 4 présentent les résultats par station. On note que les plus grandes densités ont été observées dans la partie médiane de la retenue, probablement à mettre en lien avec les caractéristiques habitationnelles du secteur. Les abondances sont très faibles, elles varient de 2 à 23 anguilles par station (CPUE de 0,02 à 0,23 ind/points). Rappelons ici que chaque station représente 100 points de pêche électrique.

Figure 17 : Graphique des captures et observations par station (FISH-PASS)

Tableau 4 : Tableau récapitulatif des données biométriques des anguilles par station (FISH-PASS)

1 4 1 5 0,05 1261 501 378 704 152

2 19 4 23 0,23 4461 481 324 685 104

3 12 3 15 0,15 2668 453 307 725 135

4 2 2 0,02 466 462 274 649 265

TOTAL 37 8 45 0,11 8856

écart- type StationAbondance

(captures)

CPUE (nb ndividus/point) TOTAL

Abondance (observations)

Biomasse (captures en g)

Taille moyenne (captures en mm)

Taille min (captures en mm)

Taille max (captures en mm)

Les tailles mesurées sont comprises entre 274 mm et 725 mm (moyenne = 473), la proportion d'individus migrants en montaison (50 - 150mm / 150 - 300mm) est très faible, surtout à cette distance à la limite tidale (12 km environ). A part cette classe de taille de "juvéniles", toutes les classes sont représentées mais avec des densités très faibles (Figure 18).

(36)

Figure 18 : Diagramme des classes de taille N=37 (FISH-PASS)

Malgré le très faible nombre d'individus capturés, la Figure 19 présente une représentation en fréquence des classes de taille en fonction des classes fréquemment utilisées.

Figure 19 : Diagramme des fréquences des classes de taille Gouët (N=37)

La Figure 20, issue de Lafaille et al. 2003 – modifiée par FISH-PASS, présente les différentes structures théoriques des populations d'anguilles. Notons ici que les âges indiqués dans le tableau associé sont des âges théoriques donnés à titre informatif. En effet, les croissances de l'anguille sont très dépendantes des conditions abiotiques, de la latitude et des ressources trophiques, elles peuvent varier de quelques millimètres à pratiquement 10 centimètres / an.

Références

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