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Impact des interventions pharmaceutiques sur l’antibiothérapie des infections

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ARTICLE ORIGINAL

Impact des interventions pharmaceutiques sur l’antibiothérapie des infections

urinaires en service de soins de suite et de réadaptation

Impact of pharmaceutical interventions on antibiotic therapy of urinary tract infections in rehabilitation center

A. Rochefolle

a,∗

, O. Maison

a

, C. Chazaud

a

, C. Rioufol

a,b

, G. Rode

c,d

, J. Luaute

c,d

, S. Jacquin-Courtois

c,d

, A. Guinet-Lacoste

c

, E. Carré

a

aServicepharmaceutiquegroupementhospitalierSud,hospicescivilsdeLyon(HCL),165, cheminduGrand-Revoyet,69495Pierre-Bénite,France

bUniversitéLyon1,EMR3738,Lyon,France

cServicedemédecinephysiqueetréadaptationneurologique,hôpitalHenry-Gabrielle, hospicescivilsdeLyon,20,routedeVourles,69230Saint-Genis-Laval,France

dInsermUMR-S1028,CNRSUMR5292,ImpAct,centrederechercheenneurosciencesdeLyon, universitéLyon1,Lyon,France

Rec¸ule21juillet2016 ;acceptéle25avril2017 DisponiblesurInternetle31mai2017

MOTSCLÉS Infectionurinaire; Antibiotique;

Résumé

Objectif.—Le but de cette étude était d’évaluer l’intérêt de la collaboration médico- pharmaceutique sur la qualité de l’antibiothérapie dans la prise en charge des infections urinaires(IU)auseind’unétablissementdesoinsdesuiteetderéadaptation.

Auteurcorrespondant.

Adressese-mail:a.rochefolle@hotmail.fr(A.Rochefolle),Ophelie.maison@chu-lyon.fr(O.Maison),Chloe.chazaud@gmail.com (C.Chazaud),Catherine.rioufol@chu-lyon.fr(C.Rioufol),Gilles.rode@chu-lyon.fr(G.Rode),Jacques.luaute@chu-lyon.fr

(J.Luaute),Sophie.courtois@chu-lyon.fr(S.Jacquin-Courtois),Amandine.guinet-lacoste@chu-lyon.fr(A.Guinet-Lacoste), Emmanuelle.carre@chu-lyon.fr(E.Carré).

http://dx.doi.org/10.1016/j.purol.2017.04.007

1166-7087/©2017ElsevierMassonSAS.Tousdroitseserv´es.

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Indicateurqualité; Établissementde soinsdesuiteetde réadaptation

Patientsetméthodes.—Uneanalysequotidiennedesprescriptionsd’antibiotiquesaétéréa- lisée par le pharmacien via le logiciel informatisé de prescription. Tout patient ayant nécessitéuneinstaurationdetraitementpourlapriseencharged’uneinfectionurinaireentre le1erjanvier2014etle31décembre2015aétéinclusdansl’étude.Enplusdesactionsrégu- lièresdesensibilisation desprescripteurssurlebonusage desantibiotiques,lepharmacien aémisdesinterventionspharmaceutiquesafind’optimiser lesprescriptionsd’antibiotiques.

Parallèlement, 3 indicateurs qualité de l’antibiothérapie ont été suivis : la durée de l’antibiothérapie,laposologieetlaconformitédel’antibiotiqueàl’antibiogramme.Letauxde conformitédeces3indicateursapermisd’évaluerlaqualitédel’antibiothérapiedanslaprise enchargedel’infectionurinaire.

Résultat.—Centcinquante-quatrepatientsontétéincluset252infectionsurinairesontété suivies.Lepharmacienaréalisé68interventionspharmaceutiquesenlienaveclesantibiotiques (posologiessupra-ouinfra-thérapeutiques,duréesdetraitementnonpréciséesouinadaptées, voied’administrationnonadéquate...).L’évaluationdutauxdeconformitédes3indicateurs qualitéamontrédebonsrésultats,puisqu’ilsétaientde96,4%pourladuréedetraitement, 98,8%pourla posologie de l’antibiotiqueet99,2 %pourla conformitéde l’antibiotiqueà l’antibiogramme.

Conclusion.—Cetteétudenousapermisdemettreenévidencel’impactdelacollaboration médico-pharmaceutiquesurlaqualitédel’antibiothérapiedanslapriseenchargedel’IU.La sensibilisationdesprescripteurs,associéeàunsuiviquotidienparlepharmaciendesinstau- rationsdetraitementantibiotiqueetdeleurréévaluationpermettentd’optimiserlapriseen chargedesinfectionsurinairesdespatientsenservicederééducation.

Niveaudepreuve.— 4.

©2017ElsevierMassonSAS.Tousdroitsr´eserv´es.

KEYWORDS Urinarytract infection;

Antibiotic;

Qualityindicator;

Rehabilitationcenter

Summary

Background.—The aim of this study was to assess the impact of medico-pharmaceutical partnershiponthequalityofantibiotictreatmentinurinarytractinfection(UTI)withinreha- bilitationcenter.

Material.—Allantibioticprescriptionswerevalidatedbythepharmacistatthestartoftreat- mentandtwiceaweek.AllpatientswithsymptomaticurinarytractinfectionbetweenJanuary 1,2014toDecember31,2015wereincludedinthisstudy.Additiontoawarenessamongspeci- fierstopromotingtheappropriateuseofantibiotics,thepharmacistsuggestedpharmaceutical interventions(PI)inordertoimprovethequalityofantibiotictreatments.Atthesametime, 3qualityindicators(QI)werefollowed:duration,dosage,antibioticsusceptibility.Thecompli- anceratesofthis3QIallowedtoassessthequalityoftheantibiotictreatmentinurinarytract infection.

Results.—Thestudypopulationincluded154patientscorrespondingto252UTI.Sixty-eightPI weremadebypharmacistabouturinarytractinfectiontreatment(overdosageorunder-dosing, durationunknown,inadequaterouteofadministration).TheseQIachieved96.4%compliance withduration,98.8%compliancewithdosageand99.2%withtheantibioticsusceptibility.

Conclusion.—Thisstudyallowedshowingthemedico-pharmaceuticalimpactonthequalityof antibiotictreatmentsinUTI.Theawarenessamongspecifierswithadailyvalidationofpres- criptionbythepharmacistallowedtoimproveurinarytractinfectionscareinrehabilitation center.

Levelofevidence.— 4.

©2017ElsevierMassonSAS.Allrightsreserved.

La fréquence et la gravité des infections urinaires (IU) sont plus importantes chez les patients atteints de dys- fonction neurologique de la vessie par lésion médullaire parrapportàlapopulationgénérale[1].Enmoyenne,ces patients présentent chaque année 1,5IU [2]. L’IU est la

première cause de morbidité, d’hospitalisation et la deuxième cause de mortalité chez ces sujets [3,4]. Les antibiothérapies itératives qui en découlent favorisent la sélection degermesrésistantsetengendrentdes surcoûts liés à la prise en charge médicale des patients. Il s’agit

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doncd’unproblèmedesantépubliques’inscrivantdansle plannational2011—2016d’alertesurlesantibiotiques[5].

Deux auditscliniques avaient déjà été menésen 2009 et 2011surlapriseenchargedesIUdansnotreétablissement [1].Ilsontmontréqueladuréedeprescriptionetlaconfor- mitéduchoixdel’antibiotiqueàl’initiationdutraitement étaientlesdeuxpointsprincipauxàaméliorer.Lesrésultats decesauditsontabouti,encollaborationavecleséquipes médicales,àlamiseenplaced’unevalidationsystématique etnominativedesprescriptionsd’antibiotiquesparlephar- macienclinicien,associéeausuivide3indicateursqualité (IQ) de l’antibiothérapie (durée, posologie et conformité del’antibiotiqueàl’antibiogramme).Peud’étudessesont intéresséesà lapriseenchargedeces infectionschezles patientshospitalisésenétablissement desoinsdesuiteet deréadaptationneurologique(SSR)et/ouatteintsdevessie neurologique[3,4,6,7].

L’objectifdecetteétudeétaitd’évaluerl’impactd’une validation systématique des prescriptions d’antibiotiques parlepharmaciensurla qualitédel’antibiothérapiedans lapriseenchargedel’IUenétablissementdeSSR.

Matériel et méthodes

Ils’agitd’uneétudeprospectiveobservationnellemenéedu 1er janvier2014au31décembre2015auseind’unétablis- sementdeSSRspécialiséenrééducationneurologiqued’un centrehospitalo-universitairedeLyon.Cederniercomporte 195litsrépartisenhospitalisationcomplète(HC)(n=138), enhospitalisationdesemaine(n=50)etenhospitalisation dejour(n=7).Touslespatients adultesenHCayant pré- sentés une IU symptomatique et dont l’antibiothérapie a été entièrement conduite au sein de l’établissement ont étéinclusdansl’étude.Touslestypesd’IUontétéprisen compte:cystite,IUbassemasculine,pyélonéphrite,pros- tatiteetsepsisàpointdedéparturinaire.ChaqueIUétait caractérisée parleprescripteurau vudessignescliniques (fièvre,augmentation delaspasticité,hyperréflexieauto- nome, douleurs rénales, fuites urinaires,urines troubles, foncées, malodorantes ou hématuriques) et des résultats biologiquesassociés (CRP,bactériurie,leucocyturie). Face àl’absencedevéritableconsensusdesseuilsdebactériurie etdeleucocyturiechez lepatientneurologique, lespres- cripteurs décidaient dela nécessité de traiter ou non un patient. Pour chaque patient inclus,une validation phar- maceutiquedes prescriptionsétaitréalisée. Laqualité de l’antibiothérapieétaitévaluéeaposterioriselonles3indi- cateurs qualité. Un patient pouvait être inclus plusieurs fois selon le nombre d’épisodes d’IU présentés. La prise enchargedescolonisationsurinaireslorsd’examensurolo- giquesn’étaitpaspriseencomptedansl’étude.Lerecueil des données a été effectué via un tableur Excel®. Pour chaque IU, les données suivantes ont été relevées : les caractéristiques démographiques du patient (sexe, poids, âge, estimation du débit de filtration glomérulaire), les caractéristiques de l’IU (type d’infection, germe(s), pré- sence de BMR), les caractéristiques de l’antibiothérapie (antibiotique, famille, posologie, durée, sollicitation d’un avis spécialisé infectieux ou urologique) et les caracté- ristiques de l’analyse pharmaceutique (problème relevé, solution proposée, acceptation ou non de l’intervention

pharmaceutique). Des réunions d’informations thérapeu- tiquessurlebonusagedesantibiotiquesontégalementété organiséesparlepharmacienàchaquedébutdesemestre pourles nouveauxarrivants (praticiens hospitaliers, assis- tants,internesetexternes).

Dispensation contrôlée des antibiotiques et interventions pharmaceutiques

Les unités de soins ne détenaient pas de stock d’antibiotiques. Avant leur dispensation nominative, les prescriptionsétaientanalyséesetvalidéesàl’instauration du traitement puis réévaluées deux fois par semainepar le pharmacien via le logiciel de prescription CristalNet®. L’analyse pharmaco-thérapeutique était réalisée selon le niveau3recommandéparlaSociétéfranc¸aisedepharma- cie clinique (SFPC) : analyse de l’ordonnance au vu des donnéescliniques etbiologiquesdupatient, desonhisto- riquemédicamenteux etdesobjectifs thérapeutiques[8].

Des interventions pharmaceutiques (IP) étaient réalisées par le pharmacien lorsque la prescription d’antibiotique n’était pas conforme aux recommandations en vigueur [9—11] : choix de la molécule, durée, posologie, voie d’administration, forme galénique et plan de prise. Les IPétaientformulées viale logicielCristalNet® etcommu- niquées oralement au prescripteur afin de réévaluer et d’optimiser l’antibiothérapie. Les IP ont été enregistrées dansunfichierExcel® etsurlabasededonnéesAct-IP® de laSFPC.

Les indicateurs qualité de l’antibiothérapie

Aprèsdiscussion avecleséquipes médicales, 3IQ ontété retenus pour être suivis en continu parla pharmacie : la durée de l’antibiothérapie, la posologie et la conformité del’antibiotiqueàl’antibiogramme.Auvudesrecomman- dationsenvigueur au momentde l’étude,lescritères de jugementretenusontétélessuivants:

• duréejugéeconformesiconcordanteaveclesrecomman- dationsSPILFenvigueur[9—11];

• posologie jugée conforme si concordante avec les recommandations SPILF en vigueur et/ou aux résumés caractéristiquesproduit(RCP)[1,7,8];

• conformitédel’antibiotiqueàl’antibiogrammesigerme sensible à la molécule à j0 pour les traitements docu- mentés ou après résultat de l’antibiogramme pour les traitementsprobabilistes.

En cas d’avis infectieux ou urologique, les écarts aux recommandations étaient considérés comme conformes pourles3IQ.Lerecoursàunavisspécialisés’inscrivaitdans uncontextepluscomplexenerépondantpasauxrecomman- dationshabituellesdepriseenchargedesIU.

La conformité des IQ pour chaque épisode infectieux étaitréévaluéemensuellementaposterioriconjointement avec le médecin référent afin d’évaluer la qualité de l’antibiothérapiesurlaglobalitédel’épisodeinfectieux.

Analyse statistique

Lesdonnéesquantitatives sont exprimées enmoyenne et écart-type, les variables qualitatives sont exprimées en

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Tableau1 Caractéristiques des patients de cette étude.

Nombredepatients,n 154

Hommesb 99(64)

Âgea(années) 51,4±15,4

Poidsa(kg) 70,5±16,1

Duréemoyennedeséjoura(jours) 49,1±27,1 Fonctionrénaleb

DFG≥90mL/min/1,73m2 132(86) 60≤DFG<90mL/min/1,73m2 16(10) DFG<60mL/min/1,73m2 6(4) Modemictionnelb

Mictionsspontanées 98(39)

Sondagesintermittents 81(32)

Sondeàdemeure 55(22)

Autre 18(7)

Épisodesinfectieux

Nombretotald’infectionstoutes causesconfondues,n

629

Nombretotald’IU,n 292

Nombremoyend’épisodes/patienta 1,6±1,7 Ledébitdefiltrationglomérulaire(DFG)aétéestimégrâceà laformuleCKD-EPI.Lemodemictionnel«Autre»correspond à:modemictionnelnonrenseigné,étuipénien,néphrostomie etcystocath.

aValeursexpriméesenmoyenneetécart-type.

b Valeursexpriméesennombreetpourcentage.

nombreetpourcentage.Letestd’indépendance duChi2a étéutiliséavecunseuildesignificativitéfixéà5%(logiciel BioStatTGV:http://marne.u707.jussieu.fr/biostatgv/).Ila permisdedéterminers’ilexistaitunlienentreIPetfamille d’antibiotiques,d’une part, etsi le sexe étaitunfacteur de risqued’antibiothérapie non optimale à l’origine d’IP, d’autrepart.

Résultats

Au total, 154 patients ont été inclus dans l’étude. L’âge moyen des sujets était de 51,4±15,4 ans [17—85]. Les hommesreprésentaient64 % (n=99)de lapopulation. Au total,292IUontétérapportéesentrele1erjanvier2014etle 31décembre2015.L’IUreprésentaitprèsde46%(292/629) des infections dans notre établissement. Trente-neuf IU (13 %) ont été exclues (traitements menés en hôpital de semaineounonintégralementconduitsdansnotreétablis- sement).L’analyseadoncétéréaliséesur252épisodesd’IU.

Lescaractéristiquesdelapopulation sontdécritesdansle Tableau1.

LeTableau2résumelescaractéristiquesdechaqueépi- sode infectieux. Parmi les 252 IU, 39,1 % (n=99) étaient desprostatites,26,5%(n=67)descystites,16,2%(n=41) despyélonéphrites,16,2%(n=41)desIUbassesmasculines, 1,6%(n=4)dessepsisurinaires,0,4%(n=1)uneorchiépidi- dymite.LesIUétaientmonomicrobiennesdanslamajorité des cas(n=225, 90 %). Lesgermes lesplus fréquemment retrouvésétaient Escherichia coli (n=129, 47 %), Entero- coccus spp (n=45, 16 %) et Klebsiella spp (n=30, 11 %).

Tableau2 DescriptiondesIU.

n %

Typed’IU

Total 252

Cystite 66 26,2

IUbassemasculine 41 16,3

Pyélonéphrite 41 16,3

Prostatite 99 39,3

Sepsisàpointdedéparturinaire 4 1,6

Orchiépididymite 1 0,4

Germes

Total 275

Dontgermesmultirésistants 21 7,6

Escherichiacoli 129 46,7

Enterococcusspp 45 16,3

Klebsiellaspp 30 10,9

Proteusspp 20 7,2

Pseudomonasspp 27 9,8

Staphylococcusspp 13 4,7

Autres 11 4,0

Antibiotiques

Pénicillines 99 23,7

Fluoroquinolones 99 23,7

Céphalosporines 72 17,2

Sulfamides 57 13,6

Aminosides 40 9,6

Nitrofuranes 23 5,5

Biantibiothérapie 24 5,7

Triantibiothérapie 7 1,7

Sollicitationd’avisspécialisé

Total 18

Infectieux 13 5,1

Urologique 5 2

ConformitéauxIQ

Durée 244 96,4

Posologie 250 98,8

Conformitéàl’antibiogramme 251 99,2

Lesfamillesd’antibiotiqueslesplusprescritesétaientles␤- Lactamines(pénicillines24%etcéphalosporines17%)etles fluoroquinolones(23,5%).Unavisinfectieuxouurologique aétédemandépour18épisodesd’IU.

Danslecadredelavalidationpharmaceutiquedesanti- biothérapies,68IPontétéréalisées.Letauxdeconformité desprescriptionsavantvalidationpharmaceutiqueétaitde 85 % (378 prescriptions d’antibiotique conformes sur les 446prescriptionstotales).LeTableau3décritlesdifférentes IP et les optimisations proposées par l’équipe pharma- ceutique. La majorité des interventions concernait des prescriptionsnonconformesauxrecommandations(n=39, 57 %): posologie infra- ousupra-thérapeutique, duréede traitementanormalementraccourcieoutraitementprescrit suruneduréetroplonguesansrisquedesurdosage,méthode d’administrationnonadéquateet/ouplandeprisenonopti- mal.Dans35%descas(n=24),laduréedel’antibiothérapie n’étaitpaspréciséedanslaprescription.Quatre interven- tions ont mis en évidence une absence d’antibiothérapie alorsquenécessitéclinique,ils’agissaitdesituationspour lesquelleslacliniqueetlabiologie(fièvreetECBUpositive)

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Tableau3 Analysedesinterventionspharmaceutiques.

n %

Interventionspharmaceutiques

Nombred’IP 68

AcceptationdesIP 55 80,9

Problèmerelevé

Non-conformitéauconsensus 39 57,4

Prescriptionincomplète 24 35,3

Absenced’antibiothérapiealorsque nécessitéclinique

4 5,9

Associationdéconseillée 1 1,5

Solutionproposéeettauxd’acceptation

Ajout(prescriptionnouvelle) 5 7,4

Arrêt 2 2,9

Substitution/échange 8 11,8

Choixdelavoixd’administration 1 1,5

Suivithérapeutique 5 7,4

Optimisationdesmodalités d’administration

29 42,6

Adaptationposologique 18 26,5

étaient compatibles avec une IU justifiant un traitement antibiotique. Une intervention a souligné une association déconseillée (sulfamethoxazole trimethoprime etmédica- menthyperkaliémiant).Letauxd’acceptationdesIP était de81%.

À la suite des IP acceptées, le prescripteur a modi- fié l’antibiothérapie : 18 adaptations de posologie selon les recommandations et la fonction rénale, 10 modifica- tionsdeplandeprise(exemple:recommandationdeprise unique des aminosides), 4 ajouts d’antibiotiques confor- mément à l’antibiogramme, 24 précisions de durée de traitement,2arrêtsd’antibiothérapiesuiteàunduréede traitement supérieure aux recommandations, 8 substitu- tions ou échanges d’antibiotique lors de la réévaluation enlien avecl’antibiogrammeetunchangementdelavoie d’administration(relaisvoieinjectable—voieorale).

La collaboration médico-pharmaceutique a eu un réel impactsurlaqualitédel’antibiothérapieavecl’obtention d’IQ de taux élevés : 99,2 % pour la conformité à l’antibiogramme,98,8 % pour laposologie et96,4 %pour ladurée.Lesnon-conformitésconcernaientessentiellement destraitementsdébutésendehorsdeshorairesd’ouverture de la pharmacie et s’expliquaient par un retard ou un manquedecommunicationentrelesintervenants.

D’après le test d’indépendance du Chi2, il n’y avait pasderelationstatistiquementsignificativeentrefamilles d’antibiotiques et IP (P-value=0,3). Cependant, les IP concernaientd’avantagelesfemmesdefac¸onsignificative (P-value=0,03).

Discussion

L’infectionurinairereprésentait46%desinfectionsdenotre établissement ce quiest similaire avecles donnéesde la littérature [12]. Comme dans d’autres études, la quasi- totalité des IU était monomicrobienne à E. coli [13—15].

Enaccord avecles articles s’intéressant aux vessies neu- rologiques [6,16], notre population était majoritairement

masculinecequila distinguedes étudessurlesinfections urinairescommunautaires.Les␤-lactaminesetlesfluoroqui- nolonesétaientlesmoléculeslespluslargementutilisées,ce quiconcordeaveclesdonnéesdelalittérature[13,15,17].

Les IP réalisées concernaient d’avantage les sujets de sexe féminin du fait d’une meilleure standardisation des recommandationsdepriseenchargedesIUparrapportau sexe masculin au moment de l’étude. Elles concernaient l’ensembledesantibiotiquesprescritssansmiseenévidence d’unefamilleplusàrisquedeprescriptionnonoptimale.

Alors que nous avons choisi comme référence la liste desIP établiespar laSFPC, Arnaud etal.ont définideux typesd’écartsdansl’antibiothérapiepourlapriseencharge des IU : des écarts majeurs (non-conformité du choix de la molécule, prescription de molécule inactive d’après l’antibiogramme,abstention de traitement à tort) et des écartsmineurs(posologie,duréedeprescription,prescrip- tiondetraitementàtort,bithérapieinappropriée,absence de réévaluation à 72h) [15]. Cette étude montre que la non-conformitédeladuréedeprescriptionparrapportaux recommandationsétaitl’écartleplus fréquent,cequiest enaccordavecnotreétude.

Avant d’instaurer un suivi systématique de ces 3 IQ, d’autres IQ ont été testés. Seuls les IQ posologie, durée etconformité del’antibiotiqueàl’antibiogrammeontété retenus au vu de leur faisabilité en routine et de leur reproductibilité.L’IQ «choixdelamolécule»n’apasété retenupourdifférentesraisons.Toutd’abord,l’antibiotique de choix selon le germe identifié n’était pas clairement définiavant lesrecommandationsdelaSPILF2015[9].De plus, les molécules recommandées en première intention n’étaientpastoujoursadaptéesenservicederééducation.

En effet, l’utilisation de la voie injectable perturbe les activitésderééducationetlesinjectionsintra-musculaires sontlimitées parl’insuffisance musculaire des patients et parl’associationaux traitementsanticoagulants.Des trai- tements probabilistes par voie orale, choisis en fonction del’épidémiologielocale,commeparexemplelesulfame- thoxazoletrimethoprimeétaient ainsipréférés. Enfin,les traitements de première intention recommandés dans la priseen charge dela cystitenesont pastous disponibles en milieu hospitalier du fait d’une restriction de la liste desmédicamentsvalidésparlaCommissiondumédicament etdes dispositifs médicauxstériles (COMEDIMS). Cespro- blèmesd’accèsauxthérapeutiquessontégalementévoqués pard’autresauteurs[17].

Spoorenbergetal.ontdéfini9indicateursqualitédont lalimitationdel’usagedes fluoroquinolones[16].Ilserait intéressantdansnotrecasdemettreenplacecetyped’IQ afin de vérifier l’absence de prescription répétée de ces molécules dans des délais inférieurs à six mois selon les recommandationsdelaSPILF[18].Cependant,lamiseen placedecetIQsemblecomplexedufaitdelaméconnais- sancedestraitementsadministréshorsdel’établissement.

Letauxd’adéquationdel’antibiothérapiedansl’IUsans analysepharmaceutiquea été évaluépard’autres études entre40 % et 80 % [13,15,17,19]. Ce taux est fortement dépendantdutypedeservicedanslequell’étudeestmenée etdesactionsdesensibilisationmisesenplace.Néanmoins, commelesouligne l’étude lilloisedeDeconinck etal., le tauxd’adéquationdel’antibiothérapiedépendduchoixdu référentieletdescritèresdejugementemployés[17].Lors

(6)

desdeuxauditsmenéssurl’établissementen2009et2011, lestauxdeconformité étaientrespectivementde94% et 92 % pour la posologie, de 48 % et 74 % pour la durée et de 77 % et 92 % pour la conformité de l’antibiotique à l’antibiogramme [1]. Grâce à la collaboration méde- cin/pharmacien,àladiffusiondesrecommandationsetaux actions de pharmacie clinique, le taux d’adéquation des IQs’approche dansnotre étude des100 %. Ilyadonc un réel bénéfice à instaurer un suivi systématique des anti- biotiques pour garantir leur bon usage. Les résultats de cetteétudesontlefruitd’untravailpluri-professionneldont l’investissementauquotidiendesmédecinsetpharmaciens sontprimordiauxpourlaréussitedecettedémarche.

Ladispensationcontrôléeestunatoutdanslebonusage des antibiotiques comme le montre aussi l’étude menée àl’HôpitalSaint-Antoineà Paris[20].Néanmoins, ils’agit d’unprocessuschronophage nécessitantladisponibilité et l’investissementdes pharmaciens.Le recours àla réserve d’antibiotiqueslessoirsetweek-endsainsiquel’utilisation de reliquats de traitements peuvent être un biais car ils retardentla validation pharmaceutique qui ne s’effectue plusàj0dutraitement.

Lechangementdesinternesenmédecinetouslessixmois estundesfacteursderisqued’écartauxréférentielscomme lesouligned’autresétudes[13,15].Leursensibilisationdoit doncêtremaintenue.Lapublicationdesrecommandations enmai2015 pour la prise encharge des IU associéesaux soinssont plusclairesetprécises.Ellespermettront aussi d’améliorerlaqualitéinitialedesprescriptions.

Commeilestdéjàdécritdanslalittérature,ilseraitéga- lementintéressantquel’évaluationaposterioridesIQsoit réaliséepar un autre professionnel type infectiologue ou urologue[13,15,19,21].

Conclusion

LestauxdeconformitédestroisIQdenotreétudesontéle- vés:99%deconformitépourl’adéquationdel’antibiotique àl’antibiogrammeetlaposologieet96%pourladuréede l’antibiothérapie.Ils montrent le rôle important duphar- macienetdelacollaborationmédico-pharmaceutiquepour lebonusagedesantibiotiques,enparticulierdansunéta- blissement de SSR soumis à une forte prévalence d’IU.

Cesrésultatsnousconfortentdanslapoursuitedesactions menéesauseindel’établissement:informationetsensibi- lisationdesprescripteurs,analysepharmaco-thérapeutique des prescriptions, dispensation contrôlée nominative des antibiotiquesetpoursuitedusuividesIQenétroitecollabo- rationavecleséquipesmédicales.

Déclaration de liens d’intérêts

Lesauteursdéclarentnepasavoirdeliensd’intérêts.

Références

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