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De l'emploi en oculistique de quelques médicaments généraux administrés en collyres et en bains oculaires (iodure de potassium et salicylate de soude) · BabordNum

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(1)

FACULTÉ

DE

MÉDECINE

ET DE

PHARMACIE

DE

BORDEAUX

ANNÉE 1898-1899 !»« 106

DE L'EMPLOI EN OCULISTIQUE

il

Administrés en Collyres et en Bains Oculaires

(lodure de potassium et Salicylate de Soude)

THÈSE POUR LE DOCTORAT EN MÉDECINE

présentée et soutenue

publiquement

le 31 Juillet 1899

Raoul-Jean-Joseph BOUTEUIL

au Prêcheur(Martinique), le 24 Novembre 1870

Examinateurs de laThèse:<

MM. BADAL professeur.... Président.

MASSE professeur.... j BINAUD agrégé

j

Juges.

CHAVANNAZ agrégé )

La Candidat répondra aux questions qui lui seront faites sur les diverses parties de l'Enseignement médical.

BORDEAUX

IMPRIMERIE

DU MIDI PAUL CASSIfiNOL

91 1UIIC POUTK-IH.IKAUX 01

1^ 9

(2)

Faculté de Médecine et de Pharmacie de Bordeain

M. DE NAB1AS,doyen M. PITRES, doyen

honoraire.

ft»llOFKS$KUIlS

MM. MIGÉ \

DU^U

Y

I Pr0^essein'8 honoraires.

moussôus! !!!!.

MM.

.

, \ PICOT.

Clinique interne PITRES

Médecinelégale Physique

Chimie ,

Clinique externe

j

LANELONGUE. Histoire naturelle ...

Pathologie et théra-

Pharmacie

peutique générales.

VERGELY. Matière médicale

....

Thérapeutique

ARNOZAN. Médecine expérimenté

Médecineopératoire. MASSE.

taie

Clinique d'accouché-

Clinique ophtalmolo-

ments LEFOUR. gique

Anatomie pathologi-

Clinique des maladies

que COYNE.

chirurgicales des

en-

Anatomie N. fants

Anatomie générale et ,

Clinique gynécologique

histologie

VIÀT1LT." Clinique médicale des

Physiologie

JOLYET. maladies des enfants

Hygiène LAYET.

Chimie biologique...

AGRKCIKS UN i:\l iH I4 i: :

skotion de médecine (Pathologie interneet Médecine

MM. CASSAET. | MM. Le DANTEC.

AUCHÉ.

j

HOBBS.

SABRAZÈS. |

section de chirurgie et accouchements (MM. BINAUD. |

Pathologie

externe]

BRAQUEHAYE

|

( CHAVANNAZ. |

MM.

MORACHE.

BERGON1É.

BLAREZ.

GÏJILLAUD.

FIGUIER.

de NABI AS.

FERRÉ.

BADAL.

P1ECHAIJD.

BOURSIER.

A. MOUSSOUS.

DEN1GÈS.

Accouchements.

\MM.

légale.)

CHAMBRELENT FIEUX.

Anatomie

Section des sciences anatomiqueset physiologiques

jMM.

CANNIEU.

PRINCETEAU ( Physiologie....

Histoirenaturelle.

MM.,

PACHON,BEILUE.

section dessciences physiques

Physique

MM. SIGALAS. ( Pharmacie

COll11$ COMPLÉMENT.*11114$ : Clinique desmaladies cutanées et

syphilitiques MM.

Clinique desmaladies'desvoies

urinaires.

Maladies du larynx, desoreilles et

du

nez Maladies mentales

Pathologie interne Pathologie externe Accouchements Chimie

Physiologie...

Embryologie. ' Pathologie oculaire

Conférenced'Hydrologie et

Minéralogie

Le Secrétaire de la Faculté: LEMA1RE.

M. BARTHE.

DUBREU1LH.

POUSSON.

MOURE.

RÉGIS.

RONDOT.

DENUCÉ.

CHAMBRELENT.

DUPOUY.

PACHON.

CANNIEU.

LAGRANGE.

CARLES.

Pardélibération du5 août 1S79, la Faculté aarrêté que les opinions émises

dans les

Thèsesqui luisontprésentéesdoivent

être considérées

comme propres

à leurs auteurs, et

qu'elle n'entend leurdonner ni

approbation ni improbation.

(3)
(4)

A MES AMIS

A MES MAITRES DE LA FACULTÉ DE

MÉDECINE

DE BORDEAUX

(5)

A LA MÉMOIRE DE MONSIEUR LE DOCTEUR ULRY

(6)
(7)

A mon Président de Thèse

MONSIEUR LE DOCTEUR BADAL

PROFESSEUR DE CLINIQUEOPHTALMOLOGIQUE A LA FACULTÉDE MEDECINE

DE BORDEAUX

CHEVALIER DE LA LÉGION D'HONNEUR

(8)
(9)

INTRODUCTION

L'idée de cette étude nous a été suggérée par M.

le profes¬

seurBadal, et c'est dans son serviceque nousavons

recueilli

toutes nos observations. Qu'il nous soit permis

de le

remer¬

cier de nous avoir fait l'honneur d'accepter la présidence de

notrethèse. Nous ne saurionstrop profiter de cette

circons¬

tance pour

lui témoigner notre reconnaissance

pour

tout le

bien que nous avons

retiré de

son

enseignement et

pour

la

constante bienveillance dont il nous a toujours comblé durantle coursde nos études.

Merci à M. le Dr Cabannes pour les

conseils qu'il

nous a prodigués

pendant l'exécution de

ce

travail;

son concours

nous aété

précieux;

nous ne savons

trop comment lui dire

toutle bien que nous pensons

de lui.

Nous remercions vivement notre camarade, M. Aubaret, interne du service, pour

les observations qu'il

nous a com¬

muniquées, ainsi

que

M. le Dr Picot, chef de clinique ophtalmologique.

Nous sommes heureux de pouvoir adresser

ici

un

hom¬

mage à notre

regretté camarade, M. le Dr Ulry:

nous

n'ou¬

blions pas

qu'il

a

guidé

nos

premières recherches et qu'il

nous a constamment soutenu desesconseils.

Que nos maîtres

de la Faculté veuillent bien agréer

l'hommage de notre

profonde reconnaissance.

(10)
(11)

PREMIÈRE PARTIE

CHAPITRE PREMIER

Injections intra-oculaires. Historique. Avantages

et Inconvénients.

Dans les cas d'infections intense

de la cornée

ou

profonde

de l'œil, les collyres

habituellement employés en thérapeu¬

tique oculaire

(sulfate de zinc, atropine) n'ayant pas arrêté

les

progrès des

unes,

ni modifié la marche des autres, les

ophtalmologistes pensèrent qu'en s'adressant à des antisep¬

tiques

administrés

par une

voie qui en permettrait l'absorp¬

tion rapide

ils obtiendraient des résultats meilleurs. Porter

l'antiseptique

dans l'œil lui-même et non plus à sa surface,

arrivera détruire les microbes sans

nuire

aux

éléments de

l'œil parune

action caustique

ou

nécrosante du médicament,

tel étaitle

problème. On tenta l'effet des liquides en injection

intra-oculaire et on fit aussi des

injections sous-conjonc-

tivales.

Rothmund, le premier,

fit des injections intra-oculaires

pour

éclaircir les taies de la cornée. De Wecker les employa

contre le décollement de

la rétine;

ces

auteurs opéraient

avec del'eau salée.

En 1889, Shœler

(*)

essaya

des injections intra-oculaires de

(!) Shœler, in

Berliner Klinische Wochenschrift, 1889, n° 27.

(12)

12

salicylate

de soude dans les suppurations du

globe,

particu¬

lièrement dans

Firido-cyclite

suivie de panoplitalmite. Il prétenditen avoir obtenu de bons

résultats;

et, à

l'appui,

il cite l'observation d'une enfant de dix-huit mois, atteinte

d'irido-cyclite

septique suraiguë, chez

laquelle

une injection

de

salicylate

de soude à

500/0

auraitamenéuneamélioration notable. En même

temps,

il fit sur le

lopin

des expériences

avec des

injections

de quinine

(2 0/00),

de sublimé

(5 O/'OO).

Considérée en elle-même, la méthode des injections intra- oculaires a une certaine

valeur;

elle'réalise un progrès dans la

thérapeutique

oculaire : en permettant de porter le médi¬

cament sur la partie atteinte, elle en rend l'effet plus rapide.

Mais cette pratique offre degraves inconvénients.

Le

sublimé,

en

effet,

introduit dans lachambre

antérieure,

détruit la couche épithéliale qui tapisse la membrane de

Descemet;

la cornée se trouble, l'œil larmoie, et il y a une forte injection ciliaire

(Nuel).

Injecté dans le vitré, le sublimé se précipite immédiate¬

ment en albuminate de mercure, comme l'ont démontré les recherches de M. Boë

(de Paris),

et l'onsait qu'à l'état d'albu- minate le mercure a perdu ses propriétés

antiseptiques.

De

plus,

ces injections offrent de graves dangers. M. de Wecker rapporte lecas d'un maladequi,

depuis longtemps

atteint de chorio-rétinite

syphilitique,

fut subitementpris surles deux yeux

d'irido-choroïdite.

M. de Wecker résolut d'injecter dans le plus mauvais œil une goutte de sublimé au millième.

L'œil injecté resta

beaucoup

plus

longtemps

irrité et garda

son corps vitré définitivement troublé sans amélioration accuséede la vision.

Les injections intra-oculaires de

salicylate

de soude préco¬

nisées par Shœler (50

0/0)

produisent des effets d'irritation qui amènent

également

un trouble définitif du corps vitré.

De plus, l'œil étant perforé par la pénétration de l'aiguille à

injection,

l'entrée des microbes extérieurs se trouve nota¬

blement facilitée : d'où la possibilité d'une infection ulté¬

rieure.

(13)

AO

lo

Il faut aussi tenir compte de la douleur

très

vive que

provoquent ces injections.

En somme, les injections intra-oculaires ne sont pas recommandables. Si elles offrent quelques avantages, les

inconvénients qu'elles présententdoivent les faire repousser de la pratique : aussi leur emploi est-il tombéen

désuétude.

Injections sous-conjonctivales. Historique. Avantages

et Inconvénients.

N'ayant pas obtenu des injections intra-oculaires les résul¬

tats

espérés,

les ophtalmologistes essayèrent les injections sous-conjonctivales.Gallenga

(de Parme),

Secondi (de

Gênes),

et après eux Reymond

(de Turin)

les

pratiquèrent

avec succès. En France, Abadie et Darier(de Paris), le professeur

Badal et M. Lagrange

(de Bordeaux) employèrent des injec¬

tions sous-conjonctivales de sublimé dans différentes affec¬

tions oculaires supposées infectieuses.

En1892, M. leDrRoché

(d)

en fit le sujet de sa

thèse

inau¬

gurale etles préconisa dans

l'ophtalmie

sympathique, l'iritis aiguë sous toutes ses formes, et

particulièrement

l'iritis

syphilitique, dansfirido-choroïdite, les kératites infectieuses;

dans les maladies du fond de l'œil : choroïdites, rétinites, névrites, atrophies, en un mot, dans tous

les

cas

où la

médication mercurielle est

indiquée

et

il est nécessaire

d'enrayer à bref délai les progrès du mal.

Depuis quelque temps, on a

substitué

au

sublimé le

cya¬

nure de mercure, médicamentdont le pouvoir antiseptique égale àpeu près celui du

sublimé,

tout en étant

plus rapide¬

ment diffusible etmoins irritant que cedernier.

En 1897, MM. Fromaget etLaffay

(2)

ont

fait

surle

lapin des

P) Roché, Des injections sous-conjonctivales de sublimé en thérapeutique

oculaire(ThèsedeBordeaux 1892).

(*) Fromaget et Laffay, Journal de médecine de Bordeaux (Société d'auatomieet de physiologie de Bordeaux, 12 avril

1897),

(14)

14

expériences

avec

le

salicylate de soude en injections sous- conjonctivales. Ils ont employé des solutions de moins en moins concentrées. Une première injection d'un quart de centimètre cube d'une solution de

salicylate

de soude à5/10

est faite a un lapin. « Aussitôt après, l'œil est extrêmement larmoyant. Deux

jours après, là

conjonctive et la cornée offrent l'aspect d'une bouillie blanchâtre qui s'élimine peu à peu. La

paupière

elle-même est

mortifiée;

les jours sui¬

vants, tous ces tissus nécrosés sont en pleine suppura¬

tion. »

Avantages

et

inconvénients

de cette méthode. Pour excellentes que soient les injections sous-conjonctivales des sels de mercure, qui, du reste, ne comptent plus leurs parti¬

sans, elles ne sont pas sans

présenter

de sérieux inconvé¬

nients.

Nous avons vu que, dans l'injection

intra-oculaire,

l'anti¬

septique, agissant directementsur le point même où on l'a injecté, détruit à la fois les microbeset les milieux de l'œil; dansl'injection

sous-conjonctivale, l'antiseptique

traverse les espaces

lymphatiques

cornéens et les vaisseaux conjoncti-

vaux pouratteindre la chambre antérieure, et reste efficace

en s'accompagnantde désordres moindres.Mais ces métho¬

des sont très

douloureuses;

elles provoquent des phénomè¬

nes inflammatoires assez marqués; à la suite de l'injection sous-conjonctivale

(salicylate

de soude, sels de

mercure)

se montrent de la

photophobie,

du chémosis considérable, de l'œdème des paupières, des troubles divers de la cornée; et même ces phénomènes

inflammatoires

peuventse propager à la glande lacrymale, comme nous l'avons vu dans le ser¬

vice de M. le professeur Badal. Ces accidents persistent plu¬

sieursjours..

Nous devons ajouter que leur effetest souvent variable et

qu'il est difficile de savoir quel sera le résultat dans tel cas

donné. L'inconstance des succès tient peut-être à ce que les

antiseptiques

n'arrivent dans la chambre antérieure qu'en proportion minime.

(15)

15

« De plus,

l'injection sous-conjonctivale

ne

permet

pas

de

faire une antisepsie

complète

et

rigoureuse des culs-de-sac

conjonctivaux,où vivent à

l'état normal des microbes

sus¬

ceptibles de devenir rapidement

nocifs. Cette désinfection

estdifficile, pour ne pas dire

impossible

:

suivant M. Flugge,

avec unesolution de sublimé à i/5000, il

faudrait plusieurs

heures pour détruire ces

microbes. Or, cette destruction

ne

nous paraît pas devoir

être

un

fait négligeable,

non

seule¬

ment danslescasune interventionsurl'œilestnécessitée, mais encore dans ceux où des lésions

profondes (iritis,

irido-cyclite,

irido-choroïdites aiguë

ou

subaiguë) viennent,

par la

fluxion collatérale qu'elles provoquent

sur

la

con¬

jonctive, en exalter

momentanément le microbisme, et

placer ainsi

l'œil

dans un

état de moindre résistance

»

(Ca bannes).

(16)
(17)

CHAPITRE II

Méthode des bains oculaires.

Expériences de Gosselin, d'Ulry et Frézals

sur

la rapidité dJaJjsorption de la

cornée.

C'esten face de tels inconvénients que M. le professeur

Badal s'est demandé si des bains oculaires, pratiqués avec des solutionsantiseptiques non irritantes, ne donneraient

pas des résultats bienfaisants.

Nous avons donc sur son conseil soumis un certain nom¬

bre de malades à cette méthode, et bien que le nombre des observations ne nouspermette pas de tirer des conclusions

encore trop optimistes', nous pouvons cependant, en nous fondant sur des succès incontestables,

espérer

beaucoup à

l'avenir de cette nouvelle méthode thérapeutique. Elle nous paraît, en effet, avoir le double avantage de détruire ou

d'affaiblir les microbes de la conjonctive parle contact pro¬

longé d'un antiseptique, et de permettre l'absorption dece même liquide, qui ira

combattre les

agents localisés dans les membranes profondes enflammées.

L'idée des

collyres

permanents avait

été déjà

conque en 1886, parM le Dr Chibret

(*),

de Montpellier: à l'instar de

Galezowsky,

qui

introduisait

sous

les paupières,après

l'opé¬

ration de lacataracte, des plaques minces de gélatine anti¬

septique, M. le Dr Chibret imagina un collyre

qu'il

appela

«ouate-collyre ». Il s'agit

d'un petit

morceau de ouate de (fl Dr Chibret, Collyres permanents (Bulletin de la Société française d'ophtalmologie. Paris, 4'année, 1886).

Bo,

(18)

20 millimètres sur 15 millimètres, sur lequel on place un peu de pommade, assez consistante, à base de cire et de vaseline iodoformée, et qu'on introduit dans le cul-de-sac conjonctival; cette «

ouate-collyre

» peut rester en place plu¬

sieursjours.

Certes, l'idéeest ingénieuse;mais la gêne que provoque la présence sur la conjonctive de ce pansement suffirait à elle seule pour le fairerepousser de la pratique : aussi l'usage ne

s'en est-il pas répandu.

Par contre, la méthode des bains oculaires réalise pleine¬

mentl'idée conçue par M. Cbibret, et permet de faire de

l'antisepsie

continue permanente, non seulement à la sur¬

face de l'œil, mais encore dans les partie profondes. Les liquides

antiseptiques,

placés sur la conjonctive,

pénètrent

en effet rapidement dans la chambre

antérieure;

etce qui

nous permet de penser que cette absorption est active, ce sont les récentes recherches de MM.

Ulry

et Frézals (1).

Ces expérimentateurs n'ont cependant pasété les premiers qui sesoient

occupés

de cette question.

En 1855, Gosselin

(2),

partant de cefaitquequelques gouttes d'acideprussique misessur la conjonctived'unanimal déter¬

minent la mort dans

l'espace

de quelques secondes, s'est demandéquel était le trajet suivi par les

liquides

pourpéné¬

trer dans l'œil. En conséquence, il institua une série

d'expé¬

riences avec des solutions d'iodure de potassium, de bella¬

done,

d'atropine

et de chaux.

Dans une première expérience, il instille dans l'œil d'un lapin quelques gouttes d'une solution aqueuse d'iodure de potassium à 200/0; au bout de 7 minutes, l'iodure est re¬

trouvé dans les mailles de la cornée.

0) Ulry etFrézals, Recherches expérimentales sur la pénétration dans l'œil descollyresaqueux d'iodure de potassium et de salicylate de soude (Archives d'ophtalmologie,février etmars 1899).

[*)Gosselin, Trajet intra-oculaire des liquides absorbés à la surface de l'œil {(lazette hebdomadaire de médecineet de chirurgie UII, n°*36et39, 1855).

(19)

- 19 -

Dansdes expériences ultérieures, Gosselin obtint les ré¬

sultats suivants :

Au bout de 3 minutes, l'iodure de potassium seretrouve dans l'humeuraqueuse,ce médicament séjourne pen¬

dant 20 à 30 minutesavant de passer dans la circulation gé¬

nérale.

L'iodure estdécelé plus tard dans les autres parties de l'œil et particulièrement dans le corpsvitré, la

sclérotique

et la choroïde.

L'humeuraqueuse retient pendant plus

longtemps

que les autres éléments de l'œil la substance absorbée, aussi bien celle qui est entrée directement que celle qui a pu être apportée par les capillaires (circulation générale).

Gomment se fait le passagedes liquides dans la cornée et la chambre antérieure.

D'après Laqueur

(*),

l'absorption nepeut s'établir qu'après

une destruction préalable de l'épithélium superficiel de la face antérieure delà cornée; cet auteur, ayant enlevé l'épi¬

thélium cornéen chez le veau et le porc, constata qu'une so¬

lution de

ferro-cyanure

de potassium pénètre après une demi-heure à une heure dans l'humeur aqueuse;, il remar¬

qua aussi que les parties

périphériques

de cette membrane sont plus aisément perméables que les parties centrales.

Waldeyer (2)

prétend que l'épithélium n'a pas un pouvoir d'occlusion aussi grand : ce qui le prouve, c'est l'effet rapide

des solutionsd'atropine. Quant à

l'absorption

de sels ferru¬

gineux, ils traverseraient de préférence les canalicules

lym¬

phatiques

pour se rendre dans la chambre antérieure.

Leber

(3)

pense que le passage s'effectue exclusivement à travers la substance cornéenne propre, et

qu'inversement,

nulle transudation d'humeur aqueuse ne peut se produire grâce à l'endothélium de la membrane de Descemet.

(*) Laqueur,Centralbl. f. cliemsd. Wissensch.,1872.

(ù Waldeyer,Traité d'ophtalmologiedeWeckeret Landolt, (3) Leber,Arch. d'Opht., t. XIX, p.27.

(20)

- 20 -

Pfluger (*)

montre que

l'absorption

dépend

beaucoup

de

l'état de

l'épithélium

cornéen. En effet, une solution de suc- cinyl-fluorescéine étant instillée sur la cornée, celle-ci se teint légèrement engris ; si on frotte la cornée, l'intensité de la coloration augmente ; en scarifiant légèrement l'épithé¬

lium, la coloration devient gris foncé, en même temps que l'humeur aqueuse se teinte notablement.

Enfin, MM. Ulry et Frézals

(2)

ont étudié récemment le rôle delà cornée et de la conjonctive dans l'absorption des liqui¬

des ; ils ont employé un dispositif très ingénieux « permet¬

tant d'isoler soit la conjonctive, soit la cornée, et de laisser les solutionsen contact avec l'une seulement de ces deux membranes ». Ils ont obtenu les résultats suivants :

Les

collyres

aqueux déposés à la surface du globe ocu¬

laire pénètrent dans la chambre antérieure par l'intermé¬

diaire de la cornée. 11 n'en passe dans l'humeur aqueuse par¬

la conjonctive que des quantités infinitésimales.

2° Dans l'absorption des collyres aqueux, la cornée se

comporte comme une série de membranes superposées à perméabilité différente.

La cornée n'absorbepas lescorps gras. Les substances actives, déposéessous forme de pommades ou de collyres

huileux dans lesacconjonctival, pénètrent dans la chambre antérieure par l'intermédiaire des lames qui les dissolvent.

Mais,

jusqu'ici,

les expérimentateurs s'étaient simplement

bornés à étudier

l'absorption

des liquides

déposés

à la sur¬

face de l'œil. Complétant la question, MM.

Ulry

et Frézals

ontentrepris, avec dessolutions aqueuses d'iodure de potas¬

sium et de

salicylate

de soude, une série

d'expériences

quan¬

titatives, pour comparer les doses respectives deces médica¬

ments qui pénètrent dans le globe oculaire, suivant qu'ils

(j) Pflogkr, Klinischa Monats. f. Aag.,mars 1882.

Ulry etFrézals, Rôle de la cornée dans l'absorption des collyres (Arch.

d'Opht., avril 189'.-)

)

(21)

- 21

sont déposés sur

la conjonctive,

sous

la conjonctive ou in¬

gérés.

Nous

reproduisons ci-dessous le résumé de leur expé¬

rience :

Tableaudes

quantités d'iodure de potassium retrouvées dans

Vhumeuraqueuse

et le

corps

vitré.

Expériences Quantitésadministrées

Durée de

l'expé¬

rience (Ei!

Dose de

JK con-l tenue dans humeur aqueuse

par

cc. Dose de IK con¬ tenue dans humeur vitrée

par

cc.

/ Instillations. Solution au l/5e. i h O D0ra,041 I.

)

X10 minutes.gouttes toutes les

(

Œillère. Solution au l/5e. î h. O G0>n,057

/ Instillations. Solution au l/10e. 1/2 h. 0 G 0m,011 Néant.

II.

S

X10gouttesminutes.toutes les

(

Instillations. id. 1 h O D 0m,02 Traces

( Voie stomacale. 1/2 li. 0 D Néant. Néant.

IH. 0 gr.06 cgr.

/ Voie stomacale. 1 h. O G Néant. Néant.

( Voie stomacale. . 1/2 h. O D 0m,084 0m,084

IV" 1 gramme.

f Voie stomacale. 1 h. O G 0^,084 0^,084 ( Voie

stomacale.

0 gr.20 cgr. 1 h. O D0ra,02 0m,016

^ i Voie stomacale et 0 gr.20 cgr. et sol. 1 h. 0 G0m,041 0m,016

au 1/10e. X gouttes

(

Instillations. toutes les 10 min.

/ Injection sous- 1 cc. de la solution 1/2 li. O G 0m,041 Traces

yj

)

con

jonctivale.

au 1,/IOe.

( id.

id. 1 h. O D Û»',04i 0m,016

Dans la

première expérience, la quantité d'iodure (0m057)qui

pénètre dans

l'humeur

aqueuse

à la suite d'un bain, est su¬

périeure

à celle qui pénètre (0m041) par les instillations.

(22)

22

Dansla troisième

expérience,

on fait

ingérer

0 gr. 06cent, d'iodure à un

lapin

pesant!

kilogramme;

à cette dose, qui correspond à 3 grammes pour un hommedeGO kilos, l'iodure

ne se retrouve pas dans l'humeur aqueuse; on ne l'y décèle qu'en en faisant absorber une dose relativement énorme.

(Exp.

IVJ.

Ainsi, «

lorsque

la quantitéd'iodure administréepar le tube digestifest proportionnelle à la dose

clinique

moyenne, les

humeurs de l'œil ne donnent pas la réaction de l'iode »

(Ulry

et

Frézals).

De plus, l'administrationde l'iodure

parvoie stomacale et par voie conjonctivale permet de faire pénétrer dans la chambre antérieure une quantité

beaucoup

plus considéra¬

ble de ce médicament.

MM. Ulry et Fr.ézals, opérant de la même

façon

avec des solutions aqueusesde

salicylate

de soude, ont montré que le

salicylate

desoude administré par voie stomacale nepénètre dansl'humeur aqueuseen

quantitéappréciableque lorsqu'on

en a fait ingérer une dose

considérable,

et qu'on peut, en

l'administrant sous forme de

collyre

aqueux et de bains

oculaires,

en faire pénétrer une quantité notablement plus grande.

A la suite deces

recherches,

nous avons expérimenté au

point de vue

clinique

l'ioduredepotassium et le

salicylate

de soude. Ces

médicaments, employés

ordinairement par la voie interne, ont été administrés sous for ne de collyres

aqueux et de bains oculaires, dans les affections où leurem¬

ploi se trouve

indiqué.

Nous allons voir queles résultats

cliniques

ont répondu

aux

expériences,

et les quelques observations que nous re¬

produisons permettent

d'apprécier

la valeur de cette mé¬

thode

thérapeutique.

Après avoir relaté les casoù l'iodure a été appliqué, nous citerons ceux qui ont trait au

salicylate.

(23)

DEUXIÈME

PARTIE

OBSERVATIONS

ObservationI

(EncollaborationavecM. le Dr

Ulry.)

H..., cinquante-neufans.Ckoroïdite séreusede

l'œil gauche

avec

V. < 1/10.

Instillations de collyresàl'iodure de potassium et bains

oculaires. Au

bout dehuitjours, amélioration

notable. Onze jours après, le malade sort

avec Y. = 1/10.

M. X...,

cinquante-neuf

ans, se

présente le 23

mars

1899 à la

con¬

sultationde M. leprofesseur

Badal

pour un

affaiblissement delà

vue

de

l'œil gaucheplus marqué

depuis

un

mois.

Le malade n'a jamais eu ni

syphilis, ni blennorragie, ni rhuma¬

tisme. Sasanté a ététoujours bonne et sa

vision excellente jusqu'à il

y a

deux ans, abaissé à ce momentde

l'œil gauche seulement. A cette épo¬

que, on le soumet dans

le service de M. Badal

au

traitement

par

l'iodure

de potassiumen ingestion. Au

bout de deux semaines, il quitte l'hôpital

avec une amélioration légère.

A partir dece momentsa vueva

s'affaiblissant, et il est de

nouveau

admis le 23 mars à l'hôpital. Il présente

les signes d'une choroïdite

séreuse.

L'iodure estadministré non plus en

ingestion, mais

sous

forme de

collyres

(1/10)

eten

bains oculaires (20/300).

1er avril. Au boutd'une huitaine dejours,

survient

nne

amélioration

.asseznotable : en effet, lemalade, qui àson

entrée dans le service

ne

(24)

24

distinguait

rien, voitles doigts placés à 10 centimètres. Le vitré est le

sièged'un exsudât épaisqui masque absolumentle fond de l'œil.

7 avril. L'amélioration s'accuse de plus en plus. Le malade voit les

doigts placés à 50 centimètres; et à l'examen

ophtalmoscopique,

on

constate que le corps vitréest moins trouble; l'exsudat se résorbe, per¬

mettant de

distinguer

la papille dont les contours sont encore flou.

11 avril. L'acuité visuelle est aujourd'hui égale à 1/10. Le vitré

a presquerepris sa transparence etle fond de l'œil se

distingue

nette¬

ment.

Observation II

(En collaborationavecM. le Dr Ulry.)

F..., soixante-seizeans. Choroïdite séreuse. Vision très affaiblie surtout à

gauche. Instillations de collyre àl'iodure depotassiumetbains oculaires.

Sixjoursaprès,grandeamélioration :V. OD=1/3,OG<21/10. Onze jours après, V. OD = 3/4, OG< 1/10.

Mme X..., soixante-seize ans, cuisinière, se présente le 4 avril à la consultation de M. le professeur Badal, et se plaint d'une abolitioncom¬

plète de la vision de l'œil gauche survenue ily a quelques jours. Elle est admise dans le service elle restejusqu'au22 avril.

Elle nous apprend que sa santé atoujours été bonne, à partlavariole dont elle aété atteinte dans sa jeunesse. Elle n'a eu ni syphilis, ni rhumatis.me, ni pertes blanches. Mariée, elle a eu cinq enfants bien portants.

Sa vue aété bonnejusqu'en 1889; à cette époque (étant âgée de

60

ans),

sa vision de l'œil gauche a faibli rapidement. La malade, qui avaitcomme un brouillard devant les yeux, éprouvait dessensations de mouchesvolantes; cestroubles

s'accompagnaient

d'une

céphalalgie

vio¬

lente. Soumise par M. le professeurBadal à un traitement dont elle ne

sait indiquer la nature, ellerecouvre la vue au bout de trois mois.

Des récidives seproduisenten 1891 et en 1897, et les poussées nou¬

vellesdisparaissent sous l'influence du même traitement préconisé en

1889.

Enfévrier 1899, Mme X... constate que sa vue baisse encore rapide¬

ment; cette fois, les deuxyeux sont atteints etla malade ne peut rien

(25)

25

distinguer. Elle estadmise le4 avril dans le service

de M. le professeur

Badal. Elle présente les signes d'unechoroïdite séreuse.

Elleestsoumise aussitôtau traitement par l'iodure de

potassium

: bains oculaires avec unesolution d'iodure à 100/0, deux

fois

par

jour,

pendant un quart

d'heure

chaque

fois,

et

trois fois

par

jour quelques

gouttes d'un collyreà 1 /10.

10 avril. Sixjours après sonentrée, la malade accuse une

améliora¬

tion manifeste : le brouillard qu'elle avait devant les yeux se

dissipe,

dit-elle. L'acuité visuelle de l'œil droit est égale à

1/3.

La

vision de

l'œilgauche est légèrement améliorée : la malade,

qui

ne

voyait

pas

de

cet œil,peut compterles doigts placés àun mètre.

A gauche, onconstate àl'examen ophtalmoscopique que

le vitré est

toujourstroublé par un exsudât

épais. Il

est

moins abondant à droite

:

on peut délimiter facilement la

papille,

et on

aperçoit quelques taches de

choroïdite.

15 avril. L'améliorations'accentue. L'acuité est égale à

3/4

pour l'œil droit, et inférieure à 1/10 pourl'œil gauche;

la malade

nous

dit

qu'elle voit cependant mieux

de

ce

dernier. L'exsudat est résorbé à

droite; ily aencore unléger

trouble

à

gauche.

22 avril. L'amélioration persiste : la

malade quitte l'hôpital.

Observation III

(En collaborationavec M. le D'Ulrt.)

F..., trente-neufans. Choroïdite séreuse double. lodure à l'intérieur

pendant

un mois : aucune amélioration. Vision très affaiblie. Bains oculaires et iodure àl'intérieur. Trois semaines après, amélioration

notable. Trente

jours après, V. OG -

2/3,

OD=

1/2. Récidive

:

V.

=

1/4 des deux côtés.

Trois séancesdebains aulieu de deux. Purgatif. Huit jours après, au¬

cune amélioration. Suppression des bains. Iodureà

l'intérieur, linimentà

latempe :légère amélioration, V.=

1/3

à

droite

comme

à gauche. On

combineles bains oculairesavecl'iodure àl'intérieur.

Mme X..., trente-neufans,

femme de service,

se

présente le 9 avril à

laconsultation de M.le professeur

Badal.

Ellen'ajamaiseu ni

rhumatisme, ni syphilis; les règles sont régu¬

lières; il n'ya pas de pertes

blanches. Son affection

a

débuté il

y a un

(26)

mois par un trouble très marqué de la vue. Elle a pris sans succès de l'iodure de potassium à l'intérieur; elle n'a éprouvé de ce traitement aucune espèce d'amélioration.

Sa vuen'ajamais été faible. Elleprésente tous lessignes d'une cho- roïdite séreuse, avec floconsabondants dans l'oeil gauche dont l'acuité est très faible.

Onla fait entrerdans le service elle reste jusqu'au 11 mai. On la soumetautraitement des bains d'iodure de potassium, en lui recom¬

mandant aussi l'iodure à l'intérieur.

Les doses d'iodures employées sont20 grammes pour 300 tant pour

l'ingestion que pour lesbains. Ces bainssontpris deux fois parjour: la solution étantpréalablementchauffée, lesyeux baignent alternativement danscette solution pendant dix minuteschacun. La malade fait ainsi deux séances parjour.

Pendant les quelques jours qu'elle reste à l'hôpital, elle ne constate aucune amélioration; celle-ci ne s'est montrée qu'une quinzainedejours aprèssa sortie de

l'hôpital.

Àce moment, la vision est devenue plus claire, etlesmouches volantes, dont la malade avait la perception assez nette au moment où elle prenaitces bains, avaient diminuéde grosseur etde nombre.

Examinéele 15juin, elle présenteuneamélioration notable. L'exsudat du vitrése

résorbe;

la papille devient visible à l'examen ophtalmosco- pique; il persiste cependant un légerexsudât dansle corps vitré.

Y. OG

2/3

OD =

1/2

La maladeest revue le 29 juin. Elle nous apprend que depuis six jours, sans raison, la vueredevienttrouble,et la maladeprétend qu'elle

se trouve à peu près dans le même étatqu'au début.

En l'examinant, onconstate une inégalité pupillaire assez marquée;

la pupille gaucheestplus large. Lesréactions à la lumièreet àl'accom¬

modation existent, moins marquées pour cette dernière. La tension est normale des deux côtés. L'acuité à gauche commeà droiteest égale

à

1/4.

A l'examen

ophtalmoscopique,

on constate à l'œil gauche l'existence d'une choroïditeséreuse, avec gros flocons formant comme une vraie

(27)

toile d'araignée dans lecorps

vitré.

On

devine plutôt la papille qu'on

ne la voit. L'œil gauche estemmétrope.

A l'œildroit, les flocons sontlégers, poussiéreux; on ne trouve pas de toile.

On supprimel'iodure en

ingestion,

eton

fait faire à la malade trois

séances de bains parjouraulieu de deux, on

conseille

un

purgatif (eau

de

Rubinat).

8juillet. La

malade n'accuse

aucune

amélioration. On supprime

momentanémentles bains. On ordonne de l'iodure de potassium en

ingestion 15/300; en

même

temps on

fait placer

à

la

tempe un

liniment

stimulant.

15juillet. Légère

amélioration

: Y. =

1/3

à

gauche

comme

à droite.

Onfait continuer l'iodure à l'intérieur etreprendre les bains.

Observation IY

(Personnelle).

F..., soixante-deuxans,choroïdite séreuse del'œil gaucheavec V. < 1/10.

V. OD= 1. Instillations d'uncollyreà l'iodurede potassium etbainsocu¬

laires.Quinzejours après, V. OG =1/10. Quatre semaines après, Y. OG -3/4.

Mrae X..., soixante-deuxans,lingère, seprésente

le

9

juin

à

la

con¬

sultation de M. leprofesseur Badal, et se

plaint d'un affaiblissement

très marqué de lavue de l'œil gauche.

Sa santé a toujours été bonne. Bien

réglée, mariée à dix-neuf

ans, ellea trois enfants qui sontbien portants.

Elle n'a jamais

eu

ni syphilis,

ni rhumatisme.

Ily a huitmois, elle constate quesavue,

qui

a

toujours été bonne,

va s'affaiblissant deplus en plus.

Etat actuel. L'œil droit estnormal. V.=.1.

L'acuilévisuelle de l'œil gauche est inférieureà

1/10

:

la malade dis¬

tingue les doigts placés à 1 mètre.

Elle éprouve des sensations de

mou¬

ches volantes, et voit lesobjetscomme à travers un

brouillard.

A l'examen ophtalmoscopique, on constate que

le

corps

vitré

est

le

siège d'un exsudât qui masque

complètement le fond de l'œil.

On soumetla malade autraitementioduré administrésous forme de collyres

(1/10)

et de

bains oculaires (20/300),

(28)

- 28

24juin. La maladeaccuse une amélioration notable; elle nous dit que le brouillard se dissipe et que les mouches volantes paraissent

moins grosses et moins abondantes. L'acuité visuelle est égale à 1/10.

Le corps vitré reprend sa transparence.

Lapapilleest visible eton aperçoitquelques plaques de choroïdite.

5juillet. L'amélioration s'accentuede plus en plus. L'acuité visuelle est égaleà 3/4. Le vitréa reprissa transparence.

Observation V

(En collaborationavecM. le DrCabannes.)

H..., trente ans,choroïditespécifique. Collyre à l'iodure de potassium à

0,25/10etsirop de Gibert pendant trois semaines. Aucune amélioration.

V. OG =1. OD <1/10. On supprime le sirop de Giberteton ordonne des bains oculaires etun collyred'iodure à 1/10. Trois jours après, grande amélioration. Huitjours après, V. OD = 1/4. Quinze jours après, V.

OD= 1/2.

M. X...,trenteans,

cultivateur,

se présente le 6 juin à la consulta¬

tion de M. leprofesseur Badalpour un affaiblissementde lavue survenu à l'œil droitdepuis unequinzaine dejours.

Jusqu'à

dix-huit ans, sa santé a toujours été bonne. A cette époque,

il est atteint de rhumatisme articulaire aigu; une nouvelle poussée sur¬

vient un an après, et à vingt ansil est réformé pour une affection du

cœur. Il n'ajamais eu la syphilis. Sa vuen'a jamais été faible; il fait remonterle début de salésionà une quinzainedejours: comme il pré¬

sentaitlessignes d'unechorio-rétinite, on lui ordonne un collyre à l'io¬

dure de potassium à 0,25 pour 10etdusirop de Gibert.

Le maladese présente de nouveau le 28 juin à la consultation et n'accuseaucuneamélioration.

Etatactuel. L'œil gauche est normal :Y. = 1. L'acuité visuelle de l'œil droitest inférieure à 1/10: le malade

distingue

à peine les doigtsplacés à50centimètres.

Al'examen

ophtalmoscopique,

on constate des lésions de choroïdite récente de la région maculaire : la choroïde est le siège de saillies d'une coloration grisrosé, d'apparence congestive. On porte le diag¬

nostic de choroïdite

syphilitique

disséminée.

(29)

29

Onsupprime

le

sirop de Gibert. On ordonne un

collyre d'iodurede

potassium à1/10 et

des bains oculaires

avec une

solution d'iodure à 20

grammes pour

300.

6juillet. Le malade accuse une

amélioration très notable; elle

se seraitmanifestée le troisième jour du traitement.

L'acuité visuelle est

égale à 1/4.

Les lésions de choroïdite maculaire sontmoins marquées; la région

de lamaculareprend de plusen plusson aspecthabituel etsacoloration

normale; les plaques de choroïdite de la partie

supérieure

de

la choroïde

sepigmentent;

celles

qui sont

situées

à

la partie inféro-externepâlissent,

leurs contoursdeviennent rosés et tendent à seconfondre avec lespar¬

ties sainesdu fond de l'œil.

13juillet. L'amélioration s'accentue de

plus

en

plus. L'acuité visuelle

estégaleà 1/2.

Observation VI

(Personnelle).

H.... trente-cinqans, choroïditeet décollement de la rétine de l'œil gauche

avecV. <C 1/10. Staphylome postérieur del'œil droit.V. =

1/3

avec verre

20. Iodure de potassiumà l'intérieur pendant six mois, aucune amé¬

lioration. Instillations d'uncollyreàl'iodure. Un moisaprès, amélioration rapidemais très légère. Bains oculaires à l'iodure de potassium. Dix jours après,grandeamélioration de l'œil gauche avecV.=

1/4.

OD

V.=i/3

avecverre20.

M. X..., trente-cinqans, distillateur, se présente au

mois de janvier

àlaconsultation de M. le professeur Badal.

Sa santé atoujoursétébonne,à part une

fièvre typhoïde dont il

a

été

atteint à vingt ans. Il

n'a

jamais eu

ni syphilis, ni blennorragie, ni

rhumatisme.

De dix-sept à vingt ans,

la

vue,

qui

a

toujours été

un peu

faible,

va s'abaissant de plusen plus, sans

cependant s'affaiblir

au

point de faire

exempter le malade du service

militaire. A vingt-cinq

ans,

il prend des

verres. A partir de cette époque,

la vision diminue rapidement.

On porte le diagnostic de

choroïdite

et

de décollement de la rétine,

et

on ordonne de l'iodure de potassium en

ingestion (20

grammes pour

300).Le traitement n'amenantaucun

résultat, le malade

se

présente de

pou veaule 2

juin

à

la consultation. On lui conseille

un

collyre à l'io-

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