Images,
images scientifiques, manuels scolaires
Pierre CLEMENT clement.grave@free.fr
MASTER HPDS
Une image = ?
(1) Ce n’est pas son référent
« Les signes iconiques ne possèdent pas les propriétés de l’objet représenté (...) ils reproduisent certaines conditions de la perception de l’objet mais après les avoir sélectionnées selon des codes de reconnaissance et les avoir notées selon des conventions graphiques » (U. Eco 1968).
L’image n’induit pas la même perception / action que ce qu’elle représente (« ce » = un objet, un concept, ...)
Signifié
Signifiant Référent
Une image = ?
(1) Ce n’est pas son référent
« Les signes iconiques ne possèdent pas les propriétés de l’objet représenté (...) ils reproduisent certaines conditions de la perception de l’objet mais après les avoir sélectionnées selon des codes de reconnaissance et les avoir notées selon des conventions graphiques » (U. Eco 1968).
L’image n’induit pas la même perception / action que ce qu’elle représente (« ce » = un objet, un concept, ...)
(2) L’image (« énoncé iconique ») est perçue dans sa globalité, contrairement aux énoncés alpha-
numériques
L’énoncé iconique, perçu globalement, peut ensuite être analysé au niveau des différents signes iconiques qui le composent.
L’énoncé textuel nécessite un déchiffrage des signes successifs (mots, phrases, ...) avant de percevoir le sens de l’ensemble du texte.
Une image scientifique = ?
C’est une image dont le message (le signifié) est scientifique
Par exemple :
• des images de référents scientifiques (concepts ou objets scientifiques),
• des images obtenues avec des appareils sophistiqués et interprétées par des scientifiques (M.e., scanner, oscilloscopes, etc.),
• des images familières jointes à une interpétation
scientifique (légende, fléchage, schématisation, ...)
Questions à se poser face à une image scientifique
(1) Qui l’a produite ? (scientifiques ? ingénieurs ? enseignants ou vulgarisateurs ?)
(2) Pour qui ? (pour d’autres scientifiques, pour tout public ? pour un manuel scolaire ou un document de vulgarisation sc. ?)
(3) Comment ? (codes scientifiques et codes iconiques ?)
(4) Dans quel but ? (fonctions, messages ?)
Différentes grilles d’analyse d’une image scientifique
(1) Typologie d’images figuratives ou graphiques
(ex. ADN). (2) Fonction esthétique
(ex. IRM).(3) Fonction heuristique
(ex. feuille platane, graphes ACP).(4) Message, connotation, KVP
(ex. jumeaux, évolution).(4) Idéologie d’une image scientifique
Umberto Eco (in La structure absente, p.163)
« L’idéologie sous le profil sémiologique se révèle être la connotation finale de
la chaîne des connotations ou la connotation de toutes les
connotations internes. »
(liens avec KVP : cf. différents exemples)
On apprend à voir.
On voit en fonction de ce qu’on se représente.
Chacun construit son monde de représentations,
son « umwelt »
Mais la perception visuelle est TOUJOURS couplée :
• À d’autres perceptions
• A la motricité
• A l’apprentissage sensori-moteur (et cérébral)
On apprend à voir !
Exemple des châtons (Held & Hein 1963)
(voir aussi les grillons des forêts / ceux des champs)
Voir :
de l’œil au cerveau ?
(from Varela 1989)
On voit à 80% avec son cerveau
(Varela 1989, from Singer 1982, Clément et al., 1997, 2016)
20%
80%
son « umwelt »
J. von Uexküll (1926, 1934, 1965) G. Cangulihem (1965)
R. Campan (1980)
P.Clément, R. Scheps & J. Stewart (1997)
Chacun construit non seulement ses propres connaissances, mais aussi son monde, son umwelt, ce qu'il peut percevoir et ce sur quoi
il peut agir, aussi bien sur le plan matériel (spatio-temporel) que
sur le plan intellectuel (les
concepts maîtrisés, …) :
Histoire de la tique femelle
Le cercle fonctionnel
J. von Uexkühl,1934, 1965
Cerveau et Umwelt
dans le cercle fonctionnel
Clément et al.,1997, Clément 1999