Influence de la température ambiante
sur
les cinétiques des températures corporelles
et
confort thermique des porcelets nouveau-nés
A. DUSSUEL P. BERBIGIER
Station de Bioclimatologie,
Centre national de Recherches agronomiques, LN.R.A., ., 7
8
000 Versailles (France)
Résumé
La température superficielle de peau (Ts) mesurée par radiothermométrie infra-rouge,
ainsi que la température rectale (Tr) de 33 porcelets de race Large White, sont enregistrées en
continu pendant la première heure de vie de l’animal. On a étudié les variations des températures corporelles et l’évolution des pertes de chaleur des porcelets pour des températures ambiantes (Ta) comprises entre 23 et 40 °C.
La régulation initiale de température (Irc heure de vie) semble se situer principalement
au niveau superficiel, sauf pour les animaux les plus légers (P -! 850 g) qui ont des difficultés à maintenir leur température de surface (’ls) constante. Cette régulation a probablement une origine musculaire (frisson).
Ce mécanisme de régulation superficielle chez le nouveau-né est très différent de celui du porc homéotherme plus âgé (régulation centrale); cependant la forme des courbes de confort
thermique (production de chaleur en fonction de Ta) est la même.
La température critique inférieure de confort thermique est environ 35-36 °C pour les animaux de poids supérieur à 85o g. Celle-ci peut être déterminée avec précision par la mesure de la température de surface (Ts) : en effet, on observe vers 35-3f! °C, une augmentation impor-
tante de ’I>s, caractéristique du confort thermique.
I. - Introduction
Le
porcelet
nouveau-né est très sensible au froid. En effet ses réservesénergé- tiques
sont faibles parrapport
à d’autresespèces (WrnDOwsoN, i 95 o),
son isolationthermique
est mauvaise(pelage
peudense,
absence degraisse sous-cutanée);
de
plus,
iln’acquiert
queprogressivement
son homéothermie.Cependant
certainsmécanismes sont constatés très tôt : frisson dès la
naissance,
érection dupelage
à
partir
du6- 7 e jour (Bu’rcHr!!x!R
etSHANKLI N , 1965).
La survie et la croissance du
porcelet
nouveau-nédépendent
fortement desconditions
de confortthermique.
Eneffet,
onenregistre
laperte
moyenne de 13p. cent des animaux nés-vivants
pendant
les troispremiers jours
de vie(K ERN -
KAMP
,
zg65;
NW!,s!!r etal.,
ig7q.;ENGI,ISH, 197 6),
leplus
souvent parhypo- glycémie
fatale et écrasement par la mère.La chute de la
température
rectale(!TouxT,
1959; DE LA PORTE DES VAUXet
AuMaiTx!, 19 6 7 ; Kov!cs,
RAFAI etS ALLAL , 19 6 7 ), suivie de la mobilisation
des réserves énergétiques, principalement
des glucides (E LNE iL
et lVIC CANCE , ig6 5 ;
DE LA PORTE DES VAUX et
AuMmTR!, 19 6 7 ),
est bien connue,mais
les études concernantla thermorégulation
durant lespremiers
instants suivant la naissance sontplus
rares ouinexistantes,
sans doute par suite del’inadaptation
des moyensd’investigation classique (calorimètres
et chambresrespiratoires)
à l’étude d’unphénomène
variantrapidement
au cours dutemps.
Par contre, des mesuressimples
et instantanées detempérature
cutanée sontparfaitement adaptées
àl’étude d’un tel
phénomène.
Dans
l’expérience présente,
nous avons cherché à examiner les variations destempératures corporelles
des animaux en fonction de latempérature ambiante,
et à déterminer le confort
thermique pendant
lapremière
heure de vie.II. - Matériel et méthodes
Les
expériences
ontporté
sur 33porcelets (i porcelet
parportée)
de raceLarge
White. On a choisi lepoids
des animaux defaçon
à obtenir trois classes depoids
d’effectifcomparable :
600< P <85o
g,85 0
g < P G 1 100g, P > 1 100g.Dès la
naissance,
la membraneamniotique
estretirée,
leporcelet
estpesé, puis placé
dans une enceinte thermostatée( 0 , 3 m 3 )
où il est maintenususpendu
par des
sangles
minces selon latechnique
deS TO nisnuGx ët al.,
1973. Latempé-
rature ambiante dans l’enceinte
peut
varier entre 20et 40 °C suivant letraitement;
les
parois
sont à latempérature
de l’air intérieur.Les
températures
rectale(Tr)
et ambiante(Ta)
sont mesurées à l’aide dethermocouples cuivre-constantan,
latempérature
de surface(Ts)
est mesuréesur le dos de l’animal à l’aide d’un radiothermomètre
(P ERRIER , rg 7 o).
L’humiditérelative de l’air est déterminée avec une sonde au chlorure de
lithium,
la vitessede l’air
(mesurée
avant lesexpériences)
avec un anémomètre à fil chaud(CHIAPAL E
, 1970).
Les
températures
rectale(Tr)
etsuperficielle (Ts)
desporcelets
sont enre-gistrées
en continupendant
l’heure suivant la naissance. L’humidité relative de l’air est mesurée à 10 cm environ au-dessus del’animal,
hors de sa couchelimite,
de 5 mn en 5 mn.III. - Résultats
A. - Vitesse et humidité de l’air dans l’enceinte
. La vitesse de l’air à l’intérieur de
l’enceinte,
très constante, est de 6cm /s.
L’humidité relative de l’air ambiant n’est pas
contrôlée,
mais lapression partielle
de vapeur d’eau demeure faible et
pratiquement
constante(8, 5
mm demercure)
en-dessous d’une
température
ambiante de 35°C; au-delà,
elle s’élève assez forte-ment
( 1 6
mm de mercure à39 &dquo;C).
B. -
Influence de
latempérature
ambiante et duPoids de
l’animalsur les
températures superficielle
et rectaleI
. -
Tem!érature superficielle (Ts)
La
figure
lareprésente
les variations de latempérature superficielle (Ts), prise
autemps
t où latempérature
rectale(Tr)
est minimum(valeurs
corres-pondant
à unéquilibre thermogenèse-thermolyse),
en fonction de latempérature
ambiante
(Ta).
Letemps
mis pour atteindre ce minimumprésente
unegrande
variabilité suivant les animaux : de i5 mn à
plus
d’une heureaprès
la naissance.On constate
(fig. ia) :
-
qu’en-dessous
de3 6 °C, malgré
une certaine variabilitéindividuelle,
latempérature
de surfacedépend
peu de latempérature ambiante;
- que
cependant,
pour les animaux lesplus légers (6 00
< P G8 50
g envi-ron),
latempérature
de surface(Ts)
esttoujours
inférieure à celle des animauxplus
lourds(P > 8 50 g),
àtempérature
ambianteégale;
l’écart diminuelorsque
la
température
ambianteaugmente;
-
qu’au-dessus
de3 6 °C,
Tsaugmente
très vite avecTa,
du moins pour les animaux lesplus
lourds(P
>85 0 g).
’
Une
analyse
decovariance,
limitée auxtempératures
ambiantescomprises
entre 23 et
3 6 °C, permet
depréciser
l’effet dupoids.
On arepris
les trois classes depoids
définiesplus
haut(cf. II).
On montrequ’on peut
confondre les valeurs obtenues par les animauxreprésentant
les deux classes depoids supérieures
à8
5
o
g(pas
de différencessignificatives).
La
comparaison
des droites derégression correspondant
aux deux classes(6
00
< P G8 50
g et P >8 50
g : tabl. la etfig. la)
montre que les animaux lesplus
lourds ont unetempérature
de surface(Ts) significativement supérieure
àcelle des animaux
plus légers; cependant,
lafigure
ra semble montrer quelorsque
la
température
ambiante(Ta) augmente,
l’écart diminue.L’analyse statistique
ne
permet
pas de conclure définitivement sur cepoint :
le test d’horizontalité des droites et lacomparaison
de leurspentes
semblent en contradiction.Mais,
étant donné le faible nombre d’animauxlégers (6 00
< P !8 50 g),
les différences sont à la limite designification.
Il semble donc que, pour des
températures
de l’aircomprises
entre 23 et3
6 °C,
latempérature
de surface(Ts)
nedépende pratiquement
pas de Ta pour les animaux lesplus
lourds(P > 8 50 g),
alorsqu’elle augmente
avec Ta pour lesplus légers (6 00
< P <8 50 g),
tout en restant inférieure à celle des animaux depoids supérieur
à85 0
g.2
. -
Température
rectale(Tr)
La
figure
1b représente
les valeurs minima de latempérature
rectale(Tr)
en fonction de la
température
ambiante(Ta).
La
comparaison
de cettefigure
avec lafigure
lapermet
de montrer :- que, comme pour la
température
de surface(Ts),
les animaux depoids
faible
(6 00
< P <8 50 g)
ont unetempérature
rectale minimum inférieure à celle des animauxplus
lourds(P
>8 50 g),
du moins pour destempératures
ambiantesinférieures à
30 °C environ;
- que, par contre, il
n’y
a pas, pour destempératures
ambiantessupé-
rieures à
3 6 °C, d’augmentation brusque
de latempérature rectale;
- que la
dispersion
despoints expérimentaux
estplus grande.
Une
analyse statistique analogue
à laprécédente
a étéfaite,
mais cette fois-cipour Ta
comprise
entre 23 etq.o °C.
Les résultats obtenus(fig.
Ib et tabl.ib)
sont de même nature que pour la
température
de surface(Ts) :
- pour la classe des animaux de
poids supérieur
à8 5 o
g, latempérature
rectale
(Tr) peut
être considérée commeindépendante
deTa, lorsque
celle-ciest
comprise
entre z3 et40 °C;
- pour les animaux dont le
poids
estcompris
entre 600 et85 0 g, la pente
de la droite derégression
estsignificativement
différente de zéro(tabl.
16 : testde l’horizontalité de la
droite) :
latempérature
rectale(Tr) augmente
avec latempérature
ambiante(Ta),
etparvient
au même niveau que celle des animauxde
poids supérieur
à8 50
glorsque
Ta atteint30 °C.
C. -
Évolution
destempératures corporelles
enfonction
dutemps i;tant
donné que lestempératures corporelles (Ts)
et(Tr) dépendent
peu de latempérature
ambiantelorsque
celle-ci est inférieure à3 6 °C,
du moins pour les animaux lesplus
lourds(P
>8 50 g),
onpeut
calculer lestempératures (Ts)
et
(Tr)
moyennes et les intervalles de confiance à un instantdonné,
pour les animaux depoids supérieur
à85o
g. Lafigure
2représente
lescinétiques
des moyennes detempératures
obtenues entre 2,5 et 60 mnaprès
la mise-bas.La
température superficielle (Ts)
moyenne varie très peu au cours dutemps.
Les intervalles de confiance à 5 p. cent sont peu
importants (maximum
de l’ordrede 2 °C).
Par contre, la
température
rectale(Tr)
moyenne décroît entre 2,5 et 25 mnaprès
lamise-bas,
selon une loi detype exponentiel.
Les intervalles de confiance sontplus importants
que pour latempérature
de surface(maximum
de l’ordrede
3 °C).
I>. -
Température critique
deconfort thermique
duporcelet
noaaveaaa-néLorsque
l’animal est sec, soit environ 25 mnaprès
lanaissance,
lespertes
de chaleur par voie cutanée sont
égales
auproduit
de l’écart detempérature (Ts
-Ta)
par le coefficientd’échange
radiatif-convectif(C r -E- Ce),
si onnéglige
la
perspiration
insensible(B!xsrGWR, 1975).
On a
donc,
pour l’animal sec :où cpM est la
production
de chaleur par unité de surface de peau de l’animal(W.m-!).
On a
représenté (fig. 3 )
les variations de cet écart(Ts
-Ta) (moyenne
observéeentre 25 et 60 mn
après
lamise-bas)
et de lathermolyse
locale du dos estimée àpartir
del’équation (i)
enprenant
un coefficientd’échange
radiatif - convectifmoyen
(C c
-f-C r )
=6, 77
W. m -2 . C-1(B ERBIGIER ,
LE DIVIDICH etK OBILINSKY , 1977
),
en fonction de latempérature
ambiante(Ta).
Pour les animaux dont le
poids
estsupérieur
à8 50
g, lepoint anguleux
obtenupour Ta = 35,5 °C
peut
être considéré commecorrespondant
à latempérature
critique
inférieure de confortthermique.
Pour les animaux dont le
poids
estcompris
entre 600et85 0
g on ne retrouve pas cepoint anguleux :
la zone de confort semble se situer au-dessus de39 °C.
On remarque que
(Ts
-Ta) peut
être nul oumême négatif
aux hautestempé-
ratures ambiantes.
IV. - Discussion et conclusion
Parmi les facteurs ambiants
influençant
l’évolution destempératures
corpo- relles desanimaux,
on n’a retenu que latempérature
ambiante(Ta).
Eneffet,
la
température
moyenne desparois (Tp)
est sensiblementégale
àTa;
lapression partielle
de vapeur d’eau de l’air à l’intérieur de l’enceinte demeurepratiquement
constante, et peu différente de celle de l’air
extérieur,
pour destempératures
ambiantes
(Ta)
inférieures à35 °C,
cequi signifie
que laquantité
d’eauévaporée
est faible. Au-dessus de
35 °C,
elle s’élève fortement : cecipeut s’expliquer
parune
augmentation
del’évaporation respiratoire
des animaux(M OUN T, 19 68).
Mais l’humidité de l’enceinte ouverte sur le milieu extérieur est fortement influencée par l’humidité de ce
milieu,
aussil’interprétation
des variations d’humidité sui- vant Ta doit être nuancée.De
l’analyse
desrésultats,
onpeut
tirer les conclusions suivantes :- on observe vers
35 - 3 6 °C,
du moins pour les animaux dont lepoids
estsupérieur
à85 0
g, uneaugmentation importante
de latempérature
de surface(Ts) (fig. la).
Celle-ci estprobablement
due à unevasodilatation, caractéristique
du confort
thermique (M OUNT , y 68).
Latempérature critique
inférieure de confortthermique
desporcelets
nouveau-nés depoids supérieur
à8 50
g, est donc d’environ35 - 3 6 °C.
Onpeut
comparer cette valeur à celles données par d’autres auteurs pour des animauxplus âgés : 34 °C
entre la 10e et la i8! heure de vie(MounT, I959)! 33 - 35 °C
pour lepremier jour (K OVA C S
et RAFAI,1973 ).
Il sembledonc que la sensibilité
thermique
diminue dès lespremières
heuresaprès
la nais-sance, ce
qui
doitcorrespondre
à la mise enplace progressive
de larégulation thermique;
- il existe un seuil de
poids (8 50 g)
au-dessousduquel
lesporcelets
ont desdifficultés à
réguler
leurtempérature
de surface. Eneffet,
les animaux dont lepoids
estcompris
entre 600 et8 50
g ont destempératures corporelles plus faibles,
du moins auxtempératures
ambiantes inférieures à30 °C.
On constate deplus,
chez un animal extrêmement
léger (P
= 550 g :fig.
la etb, fig. 3 )
que ces diffé-rences s’accentuent encore. Pour de tels
animaux,
latempérature
de confort estplus
élevée et n’a pas pu être atteinte au cours del’expérience.
Les variations de Tr et Ts en fonction du
poids peuvent
êtrecomparées
avecles variations des coefficients
d’échange
cutanés(B ERBIGI E R
et DussuEi.,., r9!7).
On remarque que le seuil de
poids correspondant
àl’augmentation
du coefficientd’échange
est le même que celuiqui correspond
au «décrochage
» de Tr et Ts.Les différences de
températures corporelles pourraient
n’être duesqu’à
l’effetphysique
de la variation depoids
desporcelets.
Onpeut
aussirapprocher
cecide la diminution du taux de
glucose sanguin
chez les animaux depoids
inférieurà 800 g
(DuDZUS
et UECKER,rg 7 6). Cependant,
laportée
de ce résultat est limitéepar le fait que les animaux
légers représentent
moins de 5 p. cent des effectifs desportées,
et ont leplus
souvent un avenirzootechnique
assezcompromis :
animaux peu
compétitifs
à latêtée,
faible vitesse de croissance consécutive à uneingestion
limitée d’aliments.Mais le
point
leplus
intéressant est sans doute que larégulation
initiale detempérature ( I re
heure devie)
se situe essentiellement au niveausuperficiel,
etqu’elle
a lieu avant la stabilisation dela température rectale, qui
résulte deséchanges thermiques
entre la surface et lesparties
centrales. Eneffet,
latempé-
rature de surface
(Ts)
nedépend,
sauf pour les animaux lesplus légers (6
00
< P G8 50 g),
ni de latempérature
ambiante(entre
23 et3 6 °C : fig. I a),
ni du
temps (à partir
de 2,5 mnaprès
la mise-bas :fig. 2 ).
Par contre, latempéra-
ture rectale
(Tr)
décroît selon une loi detype exponentiel (fig. 2 ) caractéristique
du refroidissement d’un solide inerte
(pas
derégulation centrale).
Larégulation superficielle
aprobablement
uneorigine
musculaire(frisson :
BUTCHBAKER etSHANKI,IN, 1965).
Une
représentation plus classique
du confortthermique
est donnée par lafigure 3 (qui
ne traduit que lathermolyse
cutanéedorsale).
Celle-cipeut
s’inverseraux hautes
températures
ambiantes(Ta > Ts) :
lathermolyse
doit se faire alors parévaporation respiratoire.
I,es valeurs de la
thermolyse
cutanée obtenues pour Tacompris
entre 23et
40 °C
sontcomparables
à celles de lathermogenèse
données parNICH!I,I!ANN ,
B ARNI C
K et Lvxs
( 1975 , fig. 3 ),
sachant que la méthode utilisée ici ne rend pascompte
deséchanges respiratoires.
Il semble donc que la valeur de6, 77
W. m-2.OC-1soit une bonne estimation du coefficient
d’échange
radiatif-convectif(C c
+C r )
moyen, et que la
température
de surface du dosreprésente
bien latempérature
de surface moyenne
pondérée
par les coefficientsd’échange correspondant
auxdifférentes
parties
du corps de l’animal.JoYC>:,
BI,aYT!R et PARK( 19 66)
trouventd’ailleurs,
sur le mouton, un coefficientd’échange
radiatif-convectif similaire(de 6, 25
à 7,15W. m- 2 . °C- J )
sensiblement inférieur à la valeurthéorique (ô,
35
W.m-2 .O C- 1 ‘’UINSLOW,
GAGGE etHERRINGTO N , 1940).
L’aspect
de la courbe de lafigure
3 est le même que celui des courbes de confortthermique (production
de chaleur en fonction de latempérature ambiante)
obtenues chez le porc
plus âgé (K I ,r~IBER, ig6i),
bien que latempérature
rectalene soit pas constante chez le nouveau-né
pendant
lapremière
heure de vie. Desrégulations
de natures différentes(centrale
dans un cas,superficielle
dansl’autre),
aboutissent
cependant
au mêmetype
de variation deséchanges thermiques
enfonction des conditions ambiantes.
En
conclusion,
les résultatsprésents
montrent que, chez lenouveau-né,
les mécanismes derégulation thermique superficielle
sontprimordiaux.
Cetterégula-
tion s’exerce de manière à maintenir constante la
température
de surface de la peau,quelle
que soit latempérature
ambiante(entre
23 et3 6 °C)
et letemps
écoulé
depuis
la mise-bas(jusqu’à
uneheure).
Latempérature
centrale par contre est peurégulée.
Ce mécanisme est très différent de celui que l’on constatelorsque
l’homéothermie est bien établie.
Cependant
la forme des courbes de confort ther-mique (production
de chaleur en fonction deTa)
est la même. Latempérature critique
inférieure de confortthermique
semble être de l’ordre de35 - 3 6 °C,
pour lesporcelets nouveaux-nés ayant
unpoids supérieur
à8 50
g..Accepté pour publication en novembrc 1977.
Summary
Influence of
the environmentaltemperature
onbody temperature
kineticsand thermal
comfort
in neonatePiglets
The skin temperature (Ts) measured by infra-red radiothermometry as well as the rectal temperature (Tr) of 33 Large White piglets were recorded continuously during the animal’s first hour of life. The variations in the body temperature and the evolution of heat losses in the piglets were measured at environmental temperatures (Ta) ranging between 23 and 40 °C.
During the 1st hour of life, the regulation of the temperature seems mainly to be located
at the body surface, except in the lightest animals (P -! .85o g) which have difficulties in main-
taining a constant skin temperature (Ts). This
regulation
is most likely of muscular origin (shivering) .’
The mechanism of surface temperature regulation in the neonate is very different from that of the older homeothermal pig (central regulation). However the shape of the thermal comfort curves (heat production according to Ta) is the same.
The lower critical temperature of thermal comfort is about 35-36 °C for animals weighing
more than 850g. This temperature can be accurately determined by measuring the skin tem- perature (Ts). From a temperature of 35-36 °C, a large increase in Ts, characteristics for thermal comfort, was observed.
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