Perspectives d’application des cultures d’organes in
à la multiplication végétative du Pin maritime,
Pinus pinaster Sol.
M. RANCILLAC
Avec la collaboration
technique
de P. LAFARGUE I.N.R.A.,Station de Physiologie végétale
Centre de Recherches de Bordeaux 33140
Pont-de-la-Maye
Résumé
Chez le Pin maritime,
espèce multipliée
presque exclusivement par semis faute detechniques
efficaces demultiplication végétative,
nous avonsappliqué
les méthodes de culture d’organes in vitro dans le but d’obtenir à court terme des clones à partir de semences sélectionnées et à long terme une méthode demicropropagation
de masse.A partir d’embryons isolés de semences et d’apex entiers
prélevés
sur desgerminations âgées
de 6 semaines, nous avons obtenu de nouveaux bourgeons de façonreproductible
sous l’influence d’une cytokinine (benzyladénine, 2 mg/1).
Des
bourgeons,
une fois isolés de l’organeoriginel,
ont pu former des racines sousl’influence d’une auxine (acide
naphtylacétique,
0,02 mg/1) ; mais la reconstitution de plants entiers n’a pu être obtenue de façon reproductiblequ’à partir
des bourgeons axillaires d’apex entiers.Dans l’état actuel de nos essais, une semence peut être
dupliquée
8 fois en moyenne dans unlaps
de temps de 6 mois environ ; la méthode doit donc êtreperfectionnée.
L’observation de racines dichotomisées sur certains plants nous fait envisager la
possi-
bilité d’une mycorhization
systématique
des racines avant la transplantation en serre par des souchesfongiques
sélectionnées afin de favoriserl’implantation
desjeunes
arbres.I. - Introduction
Les
peuplements
de Pinmaritime,
Pinuspina.rter Sol.,
sont étendus enFrance,
mais souvent de médiocre« qualité
». Aussi des travauximportants
d’améliorationgénétique
ont-ils étéentrepris depuis plusieurs
années. Mais les résultats sont ralentis par le fait que le Pin estmultiplié
presque exclusivement par semis. Eneffet,
commepour de nombreuses autres
espèces ligneuses,
les méthodes traditionnelles demultipli-
cation
végétative
parbouturage
ne sont pasapplicables
à un niveau commercial àcause du faible pourcentage de réussite. On constate souvent que la
rhizogenèse
seproduit
d’autantplus
difficilement que le matérielprovient
d’arbresplus âgés.
Onsurmonte
parfois
ceproblème
de « vieillissement du matériel par des artifices culturaux sur lespieds-mères : prélèvements
derejets
de souches pour le Chêneou le Hêtre
(CORNU
et al.,1977), tailles,
arcures, incisions annulaires ou néoformations debourgeons,
comme il a été montré dans unesynthèse
récente(F RANCLET , 1977),
sur d’autres
espèces.
Mais cespratiques
restent pour l’instant limitées.C’est
pourquoi,
nous avonsenvisagé
d’utiliser lestechniques
de culture de tissus in vitro. Des résultats récents obtenus chezplusieurs
conifères nous confortentdans cette voie de recherche. Nous ne citerons que des travaux
ayant permis
larégénération
deplants
entiers racinés : Picea abies(C HALUPA , 1975),
Piceaglauca (C
AMPBELL
& DURZAN,1975, 1976),
Picea sitchensis(W EBB
&S TREET , 1977),
Pinusgerardiana (K ONAR , 1975),
Piniispnlustris
(SOMMER &B ROWN , 1974 ;
SOMMER etal., 1975),
Pinuspinaster (D AVID
&D AVID , 1977 ;
DAVID etal., 1978),
Pinus radiata(R
EILLY
&B ROWN , 1976 ;
REILLY &W ASHER , 1977),
Pinus taeda(M OTT
etal., 1977), Pseudotsuga
inenziesii(SOMMER, 197$ ;
CHENG &V OQUI , 1977 ;
BOULAY &FR ANC LET, 1977), Tsuga heterophylla (C HENG , 1976), Thuya plicata (C OLEMAN
&THORPE, 1977).
Au cours de notre
expérimentation,
nous avonsessayé
d’abord de déterminer lespotentialités organogènes
du matérieljeune, puis,
de mettre aupoint
une méthodereproductible
pour constituer des clones formés decopies-conformes
àchaque génotype
initial.
II. - Matériel et méthodes
A. - Matériel
végétal
Des semences du commerce
(Coopérative
duSud-Ouest, C.A.F.S.O.),
stockées à l’obscurité en chambre froide(-I- 2 °C),
sont désinfectées par immersion dans unsoluté d’eau
oxygénée
concentré(110 volumes)
etagité pendant
30minutes ; puis
elles sont rincées 3 fois à l’eau stérile et
placées
par deux dans des tubes de verre(diamètre :
22 mm, hauteur : 160mm)
sur un milieu solidifié par del’agar (8 g/1)
contenant les macro-éléments de la solution S ci-dessous.
Les tubes sont obturés par un
capuchon métallique
non étanche.Après
6 se-maines de
germination,
lesplants
sontprêts
pour l’excision de leurs différents organes :fragments
decotylédons, segments
d’axeshypocotylés
etradiculaires,
apex feuillés entiers avec ou sans lescotylédons
etcomprenant
3 à 4 mm d’axehypo- cotylé.
Pour la culture des
embryons isolés,
onprocède
différemment : les semences sont imbibées dans l’eau stérile à20 &dquo;C,
àl’obscurité, pendant
6 à 15heures,
l’aérationdu milieu étant assurée par
agitation
de va-et-vient(100/minute). Puis, après
cassagedes
téguments
durs externes et incision des tissuspériphériques,
onprélève
avec unepince
finechaque embryon
que l’on ensemence sur le milieu nutritifcomprenant
unecytokinine.
Les tubes sont obturés par untampon
de cotonhydrophile
et recouvertsd’une feuille d’étain ou d’aluminium.
B. - Environnement
climatique :
lumière ettempérature
L’ensemble de
l’expérimentation
est effectué en chambre climatisée dans les conditions suivantes(sauf
mentionspéciale
dans letexte) :
- la
lumière,
detype fluorescent,
fournit un éclairement au niveau des cultures de 2 000 luxenviron, pendant
16 heures parcycle
de 24heures ;
- la
température
autour des tubes est maintenue constante à 20 °C environ.C. -
Composition
des milieuxntetritifs
utilisésLa
composition
des milieux nutritifs est donnée dans le tableau 1. Comme milieu deréférence,
nous avonsemployé
la solution de MURASHIGE & SKOOG(1962), légèrement modifiée,
dénommée « solution M ». Les autres milieux utilisés en compa- raison sont dénommés « solution S» (macro-éléments
de RISSER &W HIT E, 1964,
modifiés par SOMMER et al., 1975) et «.Yolutioiz H(micro-éléments
de la solutionde
H ELLER , 1953).
Le
pH
des milieux estajusté
à5,5 après
addition de tous lescomposés,
ycompris
les
régulateurs
de croissance.La stérilisation se fait par
autoclavage
à 115 &dquo;Cpendant
20 minutes.III. - Résultats
expérimentaux
La démarche que nous avons suivie est celle-ci : dans un
premier temps,
induireou stimuler le
développement
de nouveauxbourgeons (phase
decaulogenèse), puis
isoler ces
bourgeons
et, dans un deuxième temps, provoquer leur enracinement(phase
de
rhizogenèse)
defaçon
à reconstituer desplants
entiers autonomes.D’après
la littérature et nos travaux antérieurs(M ARGARA
&R ANCILLAC , 1966),
nous savons que
parmi
les facteursexogènes
lesplus importants
pourl’expression
despotentialités organogènes
destissus,
deux groupesprédominent :
lesrégulateurs
decroissance,
enparticulier
les auxines et lescytokinines,
et les facteursnutritifs,
enparticulier
les sels minéraux(M URASHIGE
&S KOOG , 1962)
et lesglucides
assimilables.Dans nos essais sur le Pin
maritime,
ce sont donc essentiellement ces deux groupes de facteurs dont nous avonsanalysé
le rôle defaçon qualitative
etquantitative
surchaque type
dematériel,
àchaque phase
de la culture(caulogenèse
etrhizogenèse).
A. - Phase de
caulogenèse :
induction ou stimulation dubourgeonnement
1. Action des
régulateurs
de croissanceLa
présence
d’unecytokinine
s’est révélée déterminante pour induire la caulo-genèse ;
labenzyladénine
estplus
efficace que la kinétine. Une concentrationcomprise
entre 2 et 4
mg/1
est laplus
favorable.- Sur des
embryons
matures(photo 1),
comme sur dessegments d’hypo- cotyles
et decotylédons
ou descotylédons entiers,
lesbourgeons
sontnéoformés
àpartir
de cals. Sur lesembryons,
on peut noter de 20 à 40 méristèmes.- Sur des apex entiers isolés de
jeunes germinations,
lesbourgeons
se déve-loppent
à l’aisselle des feuillesjuvéniles
et descotylédons (photo 2)
àpartir
desméristèmes axillaires
préformé,r.
On note de 6 à 18bourgeons.
Les
auxines, AIA, AIB, ANA,
ne sont pasindispensables
aubourgeonnement
et favorisent
plutôt
la croissance des cals. L’acidegibbérellique
montre une action défavorable.2. Action des
facteurs
de la nutritionNous avons observé que la formation des
bourgeons
axillaires sur les touffesapicales
nécessite un niveau d’éléments minérauxplus
élevé(.solution M)
que pour desbourgeons
néoformés sur desembryons (solution S
pour lesmacro-éléments,
et solution M diluée de moitié pour lesmicro-éléments,
les additifsorganiques
restantinchangés).
Lesexigences
des deux types de matériels sont donc différentes. Par contre,l’optimum
en saccharose se situe aux environs de 20g/1
pour les divers matériels.3. Action de la lumière et de la
température
La lumière s’est révélée
indispensable
à lacaulogenèse
dans nos conditionsexpé- rimentales,
les cultures à l’obscurité formant un calqui
brunit ensuite et se nécrose.Nous avons
essayé
par ailleurs d’accélérer ledéveloppement
desbourgeons
en élevantla
température :
unetempérature
de 25 &dquo;C favorise mieux la croissance desbourgeons
que 20 °C.
4. Conclusion
Pour obtenir une
caulogenèse importante
il faut faireagir
en.sembleplusieurs
fac-teurs
exogènes :
unecytokinine,
un milieu nutritif enrichi en éléments minéraux et orga-niques
où lesglucides
doiventjouer
un rôleénergétique essentiel,
et unetempérature
élevée. Mais les divers organespeuvent
avoir desexigences particulières
en tel outel élément pour
exprimer
leurspotentialités. Ainsi,
de tous les matériels mis enculture,
seuls lesembryons
isolés et les apex entiers ont pu donner defaçon
repro-cluctible une
caulogenèse
intense et desbourgeons
suffisammentdéveloppés
pour être isolés et transférés sur des milieux propres à larhizogenèse.
Les autres organes ont formé depetits
cals avecparfois
unbourgeonnement,
mais defaçon
aléatoire(tableau 2).
B. - Phase clc:
rhizogezzèse :
induction des racines sur le,s
bourgeons
isolés1. Action des
régulateurs
de croissanceLa
présence
d’une auxine a été déterminante pour induire larhizogenèse,
maisseuls
(tableau 2)
lesbourgeons
axillaires isolés des touffesapicales
dejeunes germi-
nations se sont révélés aptes à l’enracinement de
façon reproductible (photo 3).
Lesbourgeons
néoformés àpartir
des tissus desembryons
n’ont donné que 2 enraci- nements surprès
de 100bourgeons
isolés. Par ordre d’efficacité et dereproductibilité
des
résultats,
nous avonsANA >
AIB > AIA. Deplus,
la« qualité
» de l’enraci-nement varie selon la concentration utilisée
(tableau 3).
Les grosses racines sont courtes, très peu ramifiées et entraînent une mortalitéimportante
desplants
aurepiquage
par contaminationfongique
ou mauvais raccordement vasculaire avec lebourgeon.
Par contre, les racines finess’allongent
et se ramifient facilement assurant unereprise
desplants
de l’ordre de 80 à 90 p. 100.Les
cytokinines
ont été défavorables et l’acidegibbérellique
s’est montré sanseffet durant la
phase
derhizogenèse.
. -- - m ,.,
2. A clioll de.s
facteurs
de lu nutritionDes essais
comparatifs
avec diversescompositions
des milieux nutritifs ontmontré pour les deux
types
debourgeons,
néoformés etaxillaires,
que :- les macro-éléments de la solution S sont
préférables
à ceux de la solution M ;- les micro-éléments de la solution H sont
préférables
à ceux de la solution deréférence
M,
ou M diluée de moitié.Le seuil nutritif
requis
pour larhizogenèse
est doncplus
faible que celuiexigé
pour la
caulogenèse.
Cela se traduit aussi par le fait que 5 à 10g/l
de saccharosesont suffisants pour la
rhizogenèse.
3. Actioti d’alltres
factc·urs
L’exigence thermique
semble inférieure à celle de lacaulogenèse puisqu’une
teinpér(itiire
de 2lJ &dquo;C estplus
favorable à la formation des racines que 25 &dquo;C.Nous avons vérifié par ailleurs que le niveau d’insertion des
bourgeons
sur l’axeépicotylé, depuis
leplan cotylédonnaire jusqu’à l’apex,
n’a pas d’influence sur lespotentialités
derhizogenèse
de cesbourgeons.
Par contre, lespetits bourgeons
oules
bourgeons
isoléstrop
tôt ne donnentgénéralement
pas de racines. Il semble bien que le stade ded éveloppeme ll t
atteint par lesbourgeons
soitimportant
pour leuraptitude
à larhizogenèse.
Cepoint
reste àpréciser
pourpouvoir quantifier
la méthode.4.
Morphologie h articulière
dessystèmes
racinairesIl arrive
parfois
que l’onobserve,
sur les racinesprincipales néoformées,
des racines secondaires courtes etbifurquées ;
celles-ci(photo
4),d’aspect dichotome,
peuvent se ramifier à nouveau prenant une forme coralioïde. Cephénomène
estintéressant car on sait
qu’il
seproduit
dans les conditions naturelleslorsque
lesracines du Pin sont colonisées par des
champignons
ditsmycorhiziens
et que s’établitune
symbiose
entre les deuxorganismes.
Or, dans nos conditions de culture in vitro,aucune contamination
exogène
de typefongique
n’est observée, cequi
pose laquestion
du déterminisme dc la formation de ces racines courtes dichotomisées.5. Coiiclitsioti
Pour induire la
rhizogenèse.
une auxineexogène
semble l’un des facteurs lesplus importants. Mais,
dans nos conditionsexpérimentaies,
un Seulmatériel,
lesbourgeon,r
axillaires isolés destouffes apicale.s entière.s,
estcapable
de néoformerdes racines de
façon reproductible
(tableau2).
Ces racines deviennent visibles entre 3 et 6 semaines àpartir
du début du traitementauxinique.
Selon les touffcsapicales,
le nombre de
bourgeons
isolésqui
s’enracinent,exprimé
enpourcentagc,
varie de50 à 100 p. 100. On obtient pour l’instant en moycnne 8
bourgeons
enracinés par touffe.Avant la
transplantation
cn serre, il convient de laisserl’appareil
racinaire se déve-lopper pendant
encore un ou deux mois sur le même milieu dc culture. Durant cettepériode,
latige s’allonge
et c’est unplant déjà
bien constitué(photo 5)
que l’onrepique
alors sans difficulté
(photo
6).IV. - Conclusion
générale
et discussionA
partir
dejeunes plants
issus de semences, nous avons montréqu’il
estpossible
de stimuler le
développement
desbourgeons
axillaires formés sur l’axeprincipal
àl’aisselle des feuilles
juvéniles
et descotylédons,
d’isoler cesbourgeons
et de pro- voquer leur enracinement.Par cette
méthode,
que nous avons résumée dans un schémagénéral (figure 1), chaque
semencepeut
donner nonplus
unplant unique,
maisplusieurs copies
de ceplant
formant alors un clone. Pourl’instant,
le nombre decopies
est encore restreint(8
par clone en moyenne) ; des essais sont en cours pour augmenter l’efficacité de la méthode : enprécisant
les stades dedéveloppement optimum
àchaque étape
de laculture et en obtenant
plusieurs générations
successives debourgeons
aptes à s’enra- cincr.D’autres essais à
partir
degénotypes
sélectionnéspermettront également
devérifier la
généralisation
de la méthode et de mieuxquantifier
d’une part la réaction individuelle, d’autre part la réaction dechaque famille,
comme cela a été fait pour Pinus taecla(M OTT et al., 1977).
Nous étudieronségalement
lespossibilités
de my- corhization in vitro des racines par des souchesfongiques
sélectionnées pour vérifier si ce traitement favorisel’implantation
et la croissance ultérieure desjeunes
Pins.Ces différents
points
ferontl’objet
depublications
ultérieures.Si l’on compare les
parties
aériennes desplants
obtenus in vitro avec celles deboutures de
« brachyblastes allongés » après
taille despieds-mères,
on remarqueles
caractéristiques
suivantes(photo 7) :
les boutures issues de lamultiplication végé-
tative de
« brachyblastes allongés p gardent l’aspect déjà
adulte despieds-mères,
etcela même si l’on effectue un nouveau
bouturage
àpartir
de la pousse de l’année de lapremière bouture ;
aucun caractère de «re-juvénilisation
» ne se manifeste (RAN- CILLAC, résultat non
publié) ;
par contre, tous lesplants
issus de lamultiplication végétative
in vitroprésentent
lescaractéristiques juvéniles
desplantules
dont ils sontissus
(présence d’euphylles
lelong
de l’axeprincipal,
enparticulier).
Du
point
de vuegénétique,
la méthode in vitro offre les mêmes« garanties
»contre les mutants ou les variants que les
techniques
demultiplication
traditionnelles parbouturage,
marcottage ougreffage,
dans la mesure où on nel’applique qu’à
des méristèmes
préformé.s
et où on ne met en oeuvre des facteursphysiologiques
que dans des limites rencontrées dans la nature.Au moment où des semences sélectionnées commencent à être récoltées dans les vergers à
graines,
des clones obtenus àpartir
de ces semences seront trèsutiles pour gagner du
temps
dans les tests de descendance et pourpouvoir apprécier
au
plus juste
les« gains génétiques
» effectifs en éliminant l’influence des micro-sites par des essais sur le terrainplus
diversifiés.Ainsi,
l’utilisation des cultures in vitro pourra trouver saplace
à brève échéance dans les schémas habituels de la sélection.Reçu
poiirpublication
en octobre 1979.Summary
In vitro
micropropagittioti of
Pinuspinaster
Pimcs pillaster is so far propagated
by
seeds only ; the traditionalvegetative multiplication procedures
cannot be used on alarge
scale. Weinvestigate
in vitro tissue culturetechniques
to get clonal
propagation quickly
from selected genotypes and an efficient method ofmass propagation on a long term
period.
A
cytokinin
stimulus(benzyladenin,
2 mg/1) promotes new bud formation on excised embryos andapical
parts of 6 week-old seedlings ; results arereproducible.
After excisionof these new buds from the
primary explants,
an auxin stimulus(naphtylacetic
acid, 0.02mg/1)
promotes new root formation ; butonly axillary
buds excised fromapical
parts of seedlings rebuild wholeplants
in areproducible
way.According
to ourexperimental
conditions, we can get a mean of 8copies
per seed on a 6 month delay. The method has to beimproved.
Sometimes we observe dichotomous root formation in our assays ; so we plan to put selected strains of
mycorrhizae
in test-tubes on the newly formed roots to help young trees settling.Références
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