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Alep et la Syrie du Nord

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Academic year: 2022

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Appel à contribution

Pour une publication collective IFPO, coordonnée par Thierry Boissière, Jean-Claude David et Jamel Barout à paraitre en 2010,

sur le thème :

ALEP ET LA SYRIE DU NORD

De l’Empire aux Etats, les métamorphoses contemporaines d’une ancienne métropole et de sa région

Capitale économique de la Syrie du nord et seconde ville du pays, Alep a bâti sa prospérité sur un important commerce local, régional et international et sur le dynamisme de ses activités de production. Jusqu’à la fin de l’époque ottomane, elle était le centre d’un « arrière pays » commercial fluctuant, qui pouvait se déployer, quand la conjoncture le permettait, bien au-delà des frontières actuelles de la Syrie. Il comprenait alors les régions d’Alep et d’Idlib, d’Antioche (Sandjak d’Alexandrette), une partie du sud et du centre de l’Anatolie, la vallée de l’Euphrate et la Djéziré jusqu’à la région de Mossoul. Les relations commerciales d’Alep se prolongeaient vers la Méditerranée et l’Europe, l’Asie centrale, la Péninsule arabique et, via le golfe arabo-persique, jusqu’aux côtes occidentales du subcontinent indien. Cette aptitude de la ville à se déployer dans un espace à la fois territorialisé et en réseau a longtemps été le corollaire de sa vocation de « centre de commerce et d’industrie le plus important des territoires asiatiques de l’Empire ottoman » (E. Wirth). L’instauration des frontières syro-turques à l’époque mandataire, l’élévation de Damas au rang de capitale du nouvel État syrien et la cession du Sandjak d’Alexandrette à la Turquie (1939) vont contribuer à « provincialiser » la ville. Celle-ci se recentre alors sur son arrière-pays immédiat et son prolongement oriental, la Djézireh, tout en préservant certains échanges commerciaux avec l’Anatolie et d’autres régions plus lointaines. On constate donc une réduction et une réorientation de l'aire d'activité d'Alep au moment même où la Syrie se trouve amputée d’une partie des territoires considérés comme appartenant au Bilad al-Sham (Liban, Jordanie, Palestine). L’ouverture économique que connaît la Syrie depuis une quinzaine d’années semble pouvoir donner à Alep l’opportunité de reprendre une place plus importante au Proche-Orient.

Nous souhaitons présenter les changements qui ont affecté Alep et la partie septentrionale de la Syrie durant la période mandataire et jusqu’au présent et en proposer une sorte de « définition contemporaine ». Les bouleversements récents sont encore à l’œuvre : la gestation du nouveau schéma national dans lequel s’inscrivent Alep et sa région, avec la mise en place des frontières étatiques et l’élaboration d’un jeune État-nation, a sans doute été plus difficile là qu’ailleurs en Syrie. Nous souhaitons décrypter les modes de production et de fonctionnement de ce nouvel espace régional dans une Syrie qui semble très centralisée. Nous souhaitons également préciser la connaissance des mécanismes de production d’un nouvel espace urbain sans doute profondément marqué par une mondialisation rarement préoccupée de développement « durable ».

De la ville d’empire à la ville provinciale : Alep construit son espace régional à l’intérieur des frontières syriennes.

Dans le système monde de l’Empire ottoman à son apogée, la « Syrie du Nord » n’existait pas. L’espace longtemps structuré comme une vaste et mouvante aire d’influence administrative, politique et surtout économique, se définissait à partir de son centre, Alep, plus que par des limites précises. La mise en place de frontières entre la Turquie et la Syrie à partir de 1923 a imposé aux espaces d’Alep, au nord et au nord-ouest, une limite officielle, alors que la nouvelle organisation administrative du territoire syrien, entre centralisme bureaucratique et aménagement régional, lui imposait un cadre administratif contraignant. Plusieurs questions se posent désormais : comment une frontière nationale et de nouvelles divisions administratives participent-elles au façonnement d'une « région » dans un sens très différent de celui de l'aire de relation d’Alep ottomane ? Quelles ont été les conséquences régionales de la mise en place de la frontière syro-turque, perçue à la fois comme « espace frontière » et comme « confins » ? Que reste-t-il des formes anciennes de territoires, ethniques, tribaux, des espaces d’influence d’Alep, des réseaux commerciaux de courte ou longue portée, etc., qui ont longtemps fonctionné dans le cadre largement ouvert de l’Empire ottoman ? Si certaines de ces formes subsistent, comment coexistent-elles désormais avec les clôtures plus ou moins étanches et étroites des frontières nationales ?

Une redéfinition contemporaine de la région du Nord dans le cadre national syrien pourrait aussi s’appuyer sur l’Histoire et sur une analyse des récits et des événements fondateurs d’une certaine « identité régionale », même si celle-ci reste largement hypothétique. Ainsi, quelques années avant la grande révolte druze (1925-1926), la Syrie

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du Nord a été le théâtre d’une forte résistance au Mandat français. Cette « Révolte du Nord » (1919-1921), initiée par les campagnes et relayée par les villes (Alep, Idlib, Antioche), représente un de ces moments où l’histoire régionale semble rejoindre l’histoire nationale et la constituer en partie. Après l’échec de cette révolution, les élites alépines poursuivront la résistance au Mandat par des moyens plus politiques, s’inscrivant principalement dans deux grands courants au sein du Bloc National, l’un radical, l’autre plus pragmatique et davantage tourné vers Damas. Deux courants qui s’opposeront longtemps et qui reflèteront d’une certaine manière la compétition existant alors entre Alep et Damas. Des divergences existent également entre une histoire officielle, nationale et idéologisée de la révolte et une histoire qui s’inscrirait davantage dans la mémoire des groupes. Qu’est-ce que ces divergences, si elles sont avérées, nous apprennent sur le rapport entre « mémoires régionales » et histoire nationale, mais aussi sur les clivages et les divergences mémorielles qui traversent la région du Nord et qui contribuent à la définir en quelque sorte par défaut ? L’une de ces lignes de fracture pourrait ainsi être l’opposition villes / campagnes.

Les avatars de l’exploitation et de la mise en valeur du potentiel agraire de la Syrie du Nord : retour de l’initiative privée.

Le monde rural de la Syrie du Nord a connu de profondes mutations depuis les années 1930 : développement d’une agriculture capitaliste (années 1950), réformes agraires et mise en place de coopératives et de fermes d’Etat (années 1960), vastes projets de développement hydro-agricole (années 1970). Parallèlement, on a assisté au développement des villes petites et moyennes proches d’Alep (Sfira, Maskané, Membej, Deir Hafer, Tabaqa), ou plus lointaines et plus importantes comme les villes de l’Euphrate et de la Djeziré (Raqqa, Deir ez-Zor, Hassaké, Qameshliyé), et au renforcement de l’exode rural à destination d’Alep puis des villes moyennes.

Cette réflexion concernerait donc la situation actuelle de ces campagnes du Nord et plus particulièrement les effets conjugués de plusieurs phénomènes qui traversent la région : une urbanisation croissante et une recomposition des structures agraires et des systèmes de production du fait de la re-privatisation des terres des fermes d’Etat, redistribuées aux paysans, à des fonctionnaires et à des familles d’anciens grands propriétaires spoliés par les réformes agraires, sans oublier la politique de mise en irrigation de vastes régions entre l’Euphrate et Alep, jusqu’aux portes de la ville. À travers ces changements, marqués par le retrait partiel de l’État et du secteur coopératif, se pose la question du retour de l’initiative privée en terme d’investissements et de mise en valeur des terres. Quelle place occupent les investisseurs alépins et peut-être damascènes dans ce retour massif des capitaux privés ? Les entrepreneurs des villes petites et moyennes jouent-ils aussi un rôle dans cette nouvelle configuration régionale ? Au- delà de ces changements, c’est aussi la question des relations villes / campagnes qui pourrait ainsi être posée en de nouveaux termes.

Alep dans la mondialisation : nouvelle topographie et nouveaux espaces sociaux du commerce.

Jusqu’à l’indépendance, les villes syriennes étaient des « villes-souks », représentatives d’un système dans lequel l’ensemble de l’économie s’opérait dans et par le souk, expression spatiale de l’organisation économique de la société. La matière urbaine était alors modelée en fonction du souk et des circulations qui lui donnaient accès. Si les produits, les technologies, les réseaux et l’organisation des activités économiques dans l’espace et dans la société de ces villes ont depuis changé, les souks traditionnels restent un élément important de leur visibilité et de leur personnalité économique et sociale. Les souks d’Alep représentent l’un des ensembles commerciaux anciens les plus étendus du monde arabe. Ils centralisent encore une part importante des activités de la ville et de la région et font preuve d’un certain dynamisme en s’étendant sur des secteurs de la vieille ville autrefois dévolus à l’habitat. Ils rassemblent des activités de commerce de gros et de détail pour la ville et la région, des lieux de fabrication et de vente, de très petites entreprises, des sièges d’entreprises commerciales et industrielles dont les espaces d’activité sont dans des zones industrielles ou en périphérie.

Cependant, depuis les premières décennies du XXe siècle, tous les niveaux d’activités économiques se sont considérablement développés à Alep et ont construit une nouvelle visibilité en occupant de nouveaux espaces au cours de plusieurs phases d’expansion : les années 1930 du mandat français, les décennies 1940-60, les années 1980 marquées par une première phase d’ouverture économique, les décennies 1990-2000 durant lesquelles cette ouverture a été renforcée et s’est accélérée. Cette tendance au développement et à la diversification des centralités commerciales n’est pas seulement la conséquence de la croissance de la ville et de la diversification de ses activités mais aussi la manifestation de la mise en place progressive d’un nouveau système urbain qui interfère avec celui de la « ville-souk » orientale en générant de multiples formes « métisses » transitoires. Ainsi certains quartiers proches

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du centre, autrefois majoritairement résidentiels, sont devenus les vitrines de l’ouverture économique où s’affichent des marques étrangères. Un nombre croissant de centres commerciaux (subermarket, mall) a récemment vu le jour au centre et en périphérie. En même temps les souks de proximité ont essaimé jusqu’à l’orée des quartiers les plus riches à l’ouest, pour la fourniture de produits alimentaires semi-préparés, tandis que les quartiers informels, mal reliés au centre ville, s’équipaient aussi en commerces de proximité. Les contributions portant sur ce thème du commerce devront présenter une analyse des pratiques sociales liées à l’activité marchande dans ces différentes formes d’espace commercial, à la fois opposées et complémentaires, que sont les souks anciens et les commerces centraux et les malls en périphérie.

Alep dans la mondialisation : évolution de sa fonction économique comme centre industriel et commercial.

Principal centre urbain de la Syrie du Nord, Alep concentre donc une grande partie des activités économiques de la région et reste un pôle régional important, au-delà même des frontières nationales. Il n’est qu’à observer pour s’en convaincre la foule de Turcs venant du Sandjak investir les commerces du centre ville à l’occasion des fêtes musulmanes. La signature récente (2006) d’un accord de libre-échange entre la Syrie et la Turquie a sans doute contribué à raffermir cette position régionale d’Alep, renforçant aussi la présence de capitaux et de produits manufacturés turcs dans les principales zones commerciales de la ville. Assiste-t-on pour autant à la (re)naissance d’une grande métropole régionale ? Quelle place la ville occupe-t-elle par rapport à Damas dans le contexte de l’ouverture de la Syrie à l’économie mondialisée ? Les savoir faire accumulés au cours des siècles par les entrepreneurs alépins ont-ils encore une valeur et une efficacité dans l’économie mondialisée ? Ces questions se posent dans un contexte de crise mondiale, et l’avenir de l’activité des dizaines d’usines construites ces dernières années autour d’Alep peut sembler bien compromis alors que d’autres pays réceptacles de la délocalisation ont déjà considérablement souffert.

Il serait intéressant, sinon de prendre la mesure statistique du poids des différents secteurs de l’activité économique d’une ville qui laisse voir une certaine opulence, au moins d’apprécier qualitativement, de repérer et de décrire des secteurs économiques étroitement imbriqués et complémentaires, que l’on pourrait qualifier suivant certains de leurs caractères et de leurs liens avec l’identité de la ville : secteur commercial et de production traditionnel, industrie mondialisée, secteur informel, micro entreprise traditionnelle modernisée. Ces secteurs ou types d’entreprises se caractérisent aussi par leur localisation dans l’espace urbain et la typologie spatiale et architecturale de leurs locaux, leur base sociale et économique : associations familiales trans-générationnelles ou horizontales, association fermées d’origine tribales (c’est souvent le cas des entreprises de transport), sociétés pseudo-modernes groupant des associés et investisseurs divers pour une meilleure efficacité dans le contexte politico-économique national…

Parmi les associés indispensables au bon fonctionnement d’une entreprise, se trouvent nécessairement des

« proches » du pouvoir qui ne sont pas obligatoirement des damascènes mais des maillons forts de réseaux ancrés dans la capitale. Les contours de ces alliances doivent être bien définis et leurs limites connues : la méfiance reste un réflexe « provincial » très alépin. Cette nécessité pour les élites alépines de « se placer » à Damas ne peut encore passer par la démocratie, mais les moyens stratégiques sont sans doute innombrables et souvent peu voyants : leur connaissance est pourtant nécessaire à la compréhension de la véritable « toile» des pouvoirs dans le pays.

L’argent et les biens. Acquérir, préserver et transmettre le patrimoine : l’impact sur la forme urbaine.

Nous partons de l’idée que la ville est « une unité économique qui n’est pas réductible à l’économie de l’entreprise ou à celle du marché » (Jean Rémy), les principaux mécanismes de production de la ville étant effectivement d’ordre économique. Le souvenir et les conséquences des nationalisations et de la réforme agraire, réformes initiées au temps de l’Union avec l’Egypte, puis poursuivies et amplifiées par le parti Baath, marquent encore le pays, par des choix d’aménagement régional et de planification et des effets sur les mentalités et les comportements socio-économiques.

Le mouvement de libéralisation et d’ouverture économiques a été remarquable depuis quelques années, mais l’évolution est lente et les comportements restent marqués par des stigmates et par le poids de caractéristiques plus structurelles : importance du travail indépendant et des entreprises individuelles et familiales, souvent informelles, relative faiblesse du salariat, méfiance à l’encontre de la banque et des prêts bancaires, etc. Les stratégies familiales et les solidarités de groupe mobilisées pour la constitution des entreprises et dans beaucoup de projets de vie, la pluriactivité et la diversification des placements et des spéculations, notamment foncières et

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immobilières, la préférence pour la formation sur le tas et un certain dédain pour les formations universitaires notamment chez les commerçants, l’informel et les pratiques de contournement des règlements, sont des corollaires de ce lourd héritage. En fait, la forme urbaine et les mécanismes de développement de l’espace urbain, sont directement marqués par ces comportements et ces fonctionnements socioéconomiques dans une négociation avec les

« fabricants » de la ville, urbanistes, municipalité, investisseurs. Il serait intéressant d’analyser la façon dont les stratégies familiales d'accumulation de capital et de développement des moyens de vie, qui peuvent être celles des petits entrepreneurs du textile ou des grands hommes d'affaire qui brassent les millions, participent à la formation de l’espace urbain et dessinent une ville par delà les mouvements de croissance proprement démographiques, du fait de l’importance de leurs placements fonciers et immobiliers.

Une métropole régionale qui revendique son passé : aménagement urbain et patrimoine culturel.

Alep compte désormais près de trois millions d’habitants et connaît une croissance continue qui devrait porter sa population à cinq millions d’ici à une quinzaine d’années. Les questions qui se posent désormais sur son présent et son avenir portent entre autres sur les changements de la forme urbaine et leur gestion ou leur contrôle, sur les relations entre centre et périphéries, sur les transports urbains, sur la préservation et la valorisation du patrimoine urbain et architectural particulièrement dense dans le centre ville, etc.

L’urbanisme à Alep depuis l’indépendance s’est exprimé par plusieurs plans directeurs très différents dans leur esprit, dans leur mode d’élaboration et dans leur application. Le plan Gutton (1954), le plan Banshoya (années 1970), le plan du Maktab Dirasat (fin des années 1990) sont représentatifs d’époques et d’écoles, et sont différemment articulés avec la réalité de la ville et avec ses dynamiques de production de l’espace. La ville actuelle, relativement cohérente, est le produit de cet aménagement urbain discontinu et de collages dont il serait intéressant de connaître les mécanismes non institutionnels, particulièrement actifs. Ces mécanismes sont d’ordre économique et financier, mais aussi social et culturel, avec des interfaces que nous nous proposons d’éclairer. Contrairement à Damas, Alep est assez ramassée sur elle-même et son tissu ne présente pas de discontinuités importantes. Elle a su préserver une certaine continuité esthétique entre son centre ancien (mdiné) et ses extensions ottomanes, mandataires et modernes. Elle a pourtant connu d’importantes transformations morphologiques et présente de nombreux clivages, clivages sociaux entre l’Ouest occupé par les nouveaux quartiers résidentiels de la classe moyenne et supérieure, le Nord et l’Est connaissant un développement important de l’habitat informel dévolu à une population citadine et néo- citadine pauvres. Plusieurs contributions pourraient s’intéresser à ces formes d’extension : quelles formes de ville se mettent là en place ? A quel type d’intégration ou d’autonomie a-t-on affaire (problème aussi d’accès, de circulation et de transports en commun) ? Des clivages plus internes, en tous les cas trans-classes sociales, se construisent également sur la base de la religion ou de l’appartenance ethnique. Il y a là aussi tout un champ de réflexion portant sur le rapport ville / imaginaire, sur les formes de territorialisation et les fractures qui structurent et marquent la ville.

Le thème de la mémoire des communautés minoritaires s’inscrivant dans des espaces territorialisés pourrait être aussi abordé.

Il faudrait donc s’intéresser à la ville comme espace et comme société, en train de se faire, de se défaire et de se refaire, aussi bien à sa périphérie qu’en son centre, en prenant en compte les pratiques et les représentations aussi bien que les projets d’aménagement et le plan directeur. Il convient d’interroger les relations pouvant exister entre pratiques (sociales, économiques, culturelles, politiques) et espaces. L’étude de la « fabrique de la ville » pourrait enfin passer par une réflexion sur les différentes formes d’ingénierie urbaine. Une analyse de la place des architectes et des ingénieurs pourrait ainsi être utile afin de comprendre la façon dont se construit le Projet urbain.

Le tissu et les monuments classés et protégés comme patrimoine national ou patrimoine mondial sont des lieux de vie, du quotidien, des loisirs, de la promenade, de la « culture ». Il s’agit dans cette réflexion de mesurer et d’analyser la conscience qu’ont les habitants du fait patrimonial et de constater les interactions entre le statut de

« patrimoine » du tissu urbain, de l’espace domestique, des sites antiques, et les comportements des habitants / usagers. Un autre aspect de la recherche vise à savoir ce que peut être le « patrimoine » pour les habitants de ces quartiers et si leur propre vécu (manières d’habiter, attitudes, structures familiales) est un élément immatériel du patrimoine et a un impact sur le patrimoine matériel, qui leur est à la fois extérieur et profondément intime. La présence active des habitants/usagers participe-t-elle d’une certaine façon à la patrimonialisation ou est-elle une entrave à cette patrimonialisation ? La mise en valeur touristique du patrimoine urbain et régional concerne la population à différents niveaux, comme propriétaires/usagers de l’espace domestique, comme usagers de l’espace public et des réseaux partagés, comme investisseurs/spéculateurs… Ici encore, il importe de s’intéresser aux interactions et concurrences entre ces valeurs diverses, notamment les valeurs d’usage, les valeurs de patrimoine culturel, les valeurs de patrimoine foncier et immobilier.

Références

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