Séance 6 Sous-traitance et
relations inter-entreprises
Les chantiers de l’Atlantique
De Alstom au norvégien Aker Yards en 2006
Désormais sous le contrôle du coréen STX
De la conception à la coordination de centaines de sous-traitants (moteurs, ventilation,
agencement, …)
Plus de 800 sous-traitants pour un paquebot
Un système de rang => Rang 1, 2
Vers un système “clé en main” => chaque
entreprise organise son réseau de fournisseurs et
fournit clé en main des modules, le Chantier se
chargeant de la conception et des tests
Questions
Comment expliquer les relations contractuelles inter-entreprises ?
Pourquoi les contrats se caractérisent souvent par une relation d’autorité ou une hiérarchie ?
Un donneur d’ordre ou un coordonnateur et des sous- traitants de rang 1, 2, …
Une tête de réseau et des franchisés
Eclairage de la théorie des contrats incomplets
Grossman et Hart (1986), Hart et Moore (1988, 1990), Hart (1995)
L’autorité comme solution à l’incomplétude des contrats
=> un droit donné à un des cocontractants de gérer l’incomplétude et de conduire la renégociation
Un modèle de contrat incomplet
Supposons une relation bilatérale entre deux agents A et B nécessitant des investissements
Des investissements non vérifiables ou non contractualisables
Des renégociations peuvent donc intervenir ex post une fois les investissements effectués
Date 0
Renégociation du contrat
Choix
d’investissement Signature du contrat
allocation des droits de propriété
Date 1 Date 2
Un modèle de contrat incomplet
A investit I et génère un surplus R(I) avec R’>0 et R’’<0
Agent B n’investit pas
Investissement complètement spécifique (pas d’option de sortie pour A)
Si A et B séparés
A obtient sans investissement P0 pour un coût C0 (contractualisable) et doit renégocier le partage du surplus de l’investissement
Max P0 –C0 + (1/2R(I) –I => I** tel que R’(I**)=2
Si A obtient les droits sur la relation avec B
Pas de renégociation sur le partage du surplus
I* tel que R’(I*)=1 => maximisation du surplus
I*>I** => investissement plus élevé
Le cas Dell,
Un modèle économique original basé sur
L’assemblage dans ses propres usines
La vente directe par téléphone ou Internet
Avantages
Réactivité et offre sur mesure
Customisation des ordinateurs
Chaîne logistique optimisée
Contrôle de la qualité des produits et services
Economie sur les coûts d’intermédiation (grossistes, détaillants)
Mais inconvénients
La clientèle grand public mal couverte
Des coûts d’assemblage plus élevés que chez les sous- traitants asiatiques
Le cas Dell,
Une place de leader remise en cause par HP-
Compaq, mais aussi des entrants récents (Asus, Acer, Lenovo)
Décision stratégique de revenir sur ce modèle datant de 1994
Recours à la distribution indirecte
Accords avec Walmart aux USA, Dixons au RU, Carrefour en France
Recours à un modèle complet de sous-traitance
Plan de cession ou fermeture de toutes ses usines
18 usines aux Etats-Unis, Europe et Asie
Appel à des sous-traitants comme Compal, Quanta ou
Wistron qui assemblent la grande majorité des ordinateurs vendus dans le monde
Eclairage de la théorie des contrats incomplets
Références
Hart and Moore (2007) “Incomplete contracts and ownership: some new thoughts” AER 97, pp.182-186.