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1 UR 02 - Cours 3

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Academic year: 2022

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UR 02 - Cours 3

Philippe Dehan

Les temps et la ville :

Naissance des villes

Agglomérations spontanées Villes créées

Développement des villes

De la ville l’agglomération ou l’aire urbaine

L’espace de la ville - Morphologie urbaine

Définition des formes urbaines Rapport au site

Structure urbaine Tracé et découpage Espaces publics

Rues, Espaces de flux, de desserte

Places, parcs et jardins : espaces de vie et de détente Composition urbaine

Le parcellaire

Morphologie et évolution du bâti Espace bâti et non bâti

Typologies bâties

Compositions urbaines et vocabulaire architectural

Densités urbaines

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Les temps et la ville :

Les villes naissent, grandissent, se développent. Elles peuvent aussi avoir des périodes de décroissance ou de stagnation et, enfin elles peuvent mourir. Habuba Kébira est morte après un siècle et demi de vie. Plus près de nous, Volubilis ou Pompéi, ou Oradour sur Glane, sont aussi des villes qui sont mortes : après une catastrophe, les habitants les abandonnent pour s’installer ailleurs, à côté ou beaucoup plus loin.

Naissance des villes

La ville naît de l’action d’un essaim d’hommes groupés, qui s’installe et agit sur un territoire. Deux formes de créations peuvent être distinguées : les « agglomérations spontanées » et les villes créées.

Agglomérations spontanées

Les villes spontanées se forment par l’action non formalisée du groupe humain sur le lieu qui lui permet d’exercer une activité et souvent aussi, de se défendre. Elles se constituent généralement le long d’un axe de transport, souvent à un point de passage, au croisement de deux axes (deux routes, une route et un fleuve, deux fleuves, la route et la mer, …) ou dans un lieu facile à défendre (promontoires ou îles). Il y a aussi des villes dont l’élément de formation est lié aux créations humaines : église, villa, …

Le milieu, la géographie a donc une influence essentielle sur la formation des villes spontanées. Villes nées d’un carrefour permettant les échanges, villes nées sur les rives d’un fleuve. Etapes sur une route, etc. Les géographes notent que la plupart des villes ont une fonction d’origine. Leur croissance apporte une diversification de leurs fonctions. Ces villes se structurent plus ou moins bien, en fonction de la rapidité de leur croissance. C’est le mode de formation de nombreuses villes, mais c’est aussi celui des bidonvilles qui se mettent en place dans l’orbite de grandes villes sous la pression de l’exode rural.

La croissance peut se faire à partir du même élément ou d’une autre fonction urbaine.

Villes créées

La ville peut aussi naître de la volonté délibérée d’un groupe humain organisé. Ce sont les "villes créées", les villes neuves, les villes nouvelles. Des hommes décident de créer ex-nihilo une cité pour répondre à des objectifs liés à leurs activités. Les villes créées sont aussi très anciennes : on compte un grand nombre de villes neuves dans l’antiquité, en Mésopotamie, chez les grecs, les romains.

Les villes créées le sont par la volonté d’un groupe organisé, souvent très structuré, hiérarchisé avec un pouvoir fort.

Elles le sont avec un objectif précis : colonisation, commerce, défense, industrie, etc.

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Dans l’antiquité ou lors de la colonisation espagnole en Amérique du sud, la création des villes se faisait en respectant des rites de fondation : sacrifices, traçage d'un sillon sacrée sur le site de l'enceinte, positionnement des croix et places principales par rapport au soleil.

On trouve des villes créées de manière globale, selon un plan régulier, dès le deuxième millénaire avant JC, comme Haradum (Huot). S’il n’est pas unique, le modèle le plus répandu est celui du plan en damier avec un quadrillage régulier de rues. C’est ainsi que certaines villes égyptiennes comme Kahun et Ttell-el-Armana qui datent de 2500 av JC ont « une régularité de plans comparable » aux cités américaines actuelles (Lavedan). Cette géométrie simple est largement développée par les grecs puis les romains. Ces derniers organisent les villes comme les camps militaires, quadrillent la campagne italienne de chemins définissant des carrés d'un km de coté et organisent toutes leurs villes à partir du croisement de deux axes principaux, le cardo et de décumanus.

Beaucoup de villes neuves sont entièrement tracées à partir d'une telle géométrie qui se déploie sur le territoire. C'est la cas des nombreux plans en damier des villes coloniales grecques ou romaines, d'Aîgues Mortes pour le départ des croisades ou des bastides bâties dans le sud de la France à la fin du moyen âge.

Mais les villes neuves peuvent ne pas être totalement organisées et la fondation peut se limiter à la création de grandes structures : enceinte, voies principales, forum, centres religieux et centres du pouvoir, sans que soit défini l’ensemble des quartiers qui se mettent en place progressivement au fur et à mesure de l’occupation des habitants. Ce fut souvent le cas des villes arabes ; on le verra avec Marrakech. Habuba Kebira fut une ville créée où la structure globale est dessinée mais pas l’ensemble des voies. C’est ainsi qu’à Habuba Kebira, l’enceinte et la forme générale sont dessinées mais la forme des quartiers semble plus spontanée. C'est le cas à marrakech.

Il y a plusieurs grands moments de créations urbaines en occident :

La colonisation grecque du 8ème au 6ème siècle avant JC (90 villes sur les rivages de Grèce et d'Italie) Les villes fondées en Asie mineure après Alexandre le Grand (70 villes)

Les colonies militaires des Romains

Les villes neuves européennes de la fin du moyen âge Les villes de colonisation créées sur le continent américain Les villes coloniales d’Afrique, d’Afrique du nord, d’Indochine Les villes nouvelles d’après-guerre, en Europe.

Les raisons originelles de ces créations peuvent varier.

Il y a des causes économiques (ports, villes industrielles, colonisation…), le développement des villes de la fin du moyen âge lié aux monastères cherchant à attirer des immigrants sur leurs domaines.

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Il y a les causes politiques : dans l’Egypte ancienne, plusieurs souverains ont cherché à créer leur capitale. Un mobile qu’on retrouve plus récemment à Brasilia (Brésil) et Chandigarh (Penjab - Inde). Les considérations militaires et la volonté de colonisation sont les principales raisons (Grèce, Rome).

Il y a des causes religieuses : Henrichemont, créé par Sully pour accueillir les protestants persécutés, Salt Lake City est la ville des mormons.

Les villes créées pour l’agrément ou l’hygiène, comme les stations balnéaires, thermales, certaines cités jardin ou Sun city la ville réservée au 3ème âge, interdite aux moins de 50 ans dans les années 60 et qui fait aujourd'hui fait de nombreux adeptes, principalement aux USA.

Développement des villes

Après leur fondation, les villes se développent, plus ou moins vite. Certaines périclitent. Richelieu, ville fondée par le cardinal n’a jamais vraiment pris son envol. Versailles a stagné pendant quelques siècles après le départ des rois.

Même si elles ne sont pas abandonnées, elles restent alors dans des espaces un peu trop vastes pour le nombre d’habitants. D’autres, une majorité, vont croître au fur et à mesure des besoins des habitants. Quelque soit leur origine (création ou naissance spontanée,) leur développement associe presque toujours, croissance spontanée et extensions programmées. En fait, la ville se constitue par stratification et qu’elles marquent donc encore la ville aujourd’hui. Ainsi très souvent, certaines traces de la ville romaine, comme le tracé des rues, marquent encore la structure de nos villes.

De même, le resserrement urbain qui eu lieu avec la chute de l’empire romain a parfois laissé des traces très visibles sur la ville. La civilisation romaine était déjà très urbaines. Les villes étaient très développées et un réseau de routes ville reliait les cités sur tout territoire. Les traces les plus courantes de cette période sont le cardo et le décumanus croisée des voies principales de la ville romaine, ainsi que certains quadrillages de rues qui marquent encore la structure des rues actuelles. Les romains n’hésitaient pas à réaliser de grands travaux d’infrastructure pour apporter l’eau de très loin. C’est ainsi que les aqueducs, comme le pont du Gard qui alimentait Nîmes, ont laissé des traces durables dans le paysage. Par ailleurs, les grandes villes disposaient d’équipements publics, thermes, forum, théâtre, arènes, stades qui, ont soit été intégrés dans la ville, soit se sont transformés en espace publics.

Après la lente dissolution de l’empire romain qui conduit à la chute de l’empire d’occident en 476, les échanges et le commerce inter-régional se réduisent, les villes se replient sur elles-mêmes et rétrécissent enfermées par une muraille protectrice. C’est ainsi que, souvent, les arènes romaines sont urbanisées, devenant des quartiers ou des places. Ce fut le cas à Nîmes ou les arènes furent habitées jusqu’au 19e siècle. A Lucca, en Toscane, les gradins se

transformèrent en immeubles tandis que l’arène elle-même devint une place.

L’invasion arabe du 9e siècle, conduisit à une rupture entre l’occident et l’orient et qui entraîna une décadence

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commerciale accentuant le repli urbain. Ce n’est qu’à la fin du moyen-âge, entre le 11 e siècle et jusqu’au 13e siècle, que les échanges reprennent, que la vie municipale se développe et que, partout en Europe, des villes naissent.

L’exemple des bastides du sud de la France est le plus célèbre. A partir de cette période, les villes rentrent en phase de croissance. La découverte de l’Amérique puis l’émergence du capitalisme va donner à cette croissance, un nouvel impact et la dimension de certaines villes va se modifier de manière radicale.

Formes de la croissance urbaine

Qu’elle soit née spontanément ou créée, la ville se développe ensuite en mixant les différents modes de croissance : certains secteurs feront l’objet de développement spontanés issus d’une multitude d’initiatives autour d’une voie ou d’un axe, d’autre feront l’objet d’un plan préconçu, qu’il soit d’initiative publique ou privée et tous ces secteurs seront progressivement soumis aux aléas individuels des choix de transformation ou de reconstruction. Seules les villes de fondation très récentes peuvent être des pures créations. Les autres subissent toutes des modifications progressives qui sont profondément marquées par la réglementation urbaine.

Comme pour les créations, il y a les extensions spontanées et les extensions créées.

Les phases de croissance spontanées s’appuient généralement sur les axes routiers et les éléments naturels. Une croissance, dont témoignent tous les faubourgs qui se créent au moyen âge en dehors des murs de la ville. Mais ce peut être la création de quartiers entiers, parfois très rapidement, comme c’est le cas des bidonvilles, des villes du tiers monde, où des sans logis peuvent s’installer en très peu de temps sur un site.

Les extensions programmées intègrent généralement les fragments urbains spontanés. Les deux modes majeurs vont être :

Les développements impulsé ou coordonnés par la puissance publique : dans le passé on créait une nouvelle enceinte, définissant de nouvelles zones ouvertes à la création de nouveaux quartiers. Pendant longtemps ont fit des plans d’extension, définissant le tracé des futures voies permettant d’ordonner les développements par un règlement.

Aujourd’hui on crée des Zones d’aménagement concerté (ZAC) pour lequel on définit le programme et la forme urbaine.

Les plans spéculatifs issus des propriétaires qui lotissent leur terrain en créant des rues et en divisant des lots. Les lotissements de maisons individuelles, les zones d’activités ou de commerce, créés en lisière d’agglomération entrent dans cette catégorie.

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Enfin, la reconstruction - transformation est une réalité permanente de la ville : les dynamiques individuelles et collectives des habitants, conduisent à une permanente reconstruction de la ville sur elle-même.

On peut citer Victor Hugo qui, dans Notre-Dame de Paris, parle beaucoup de la ville : « les maisons se pressent, s’accumulent et haussent leur niveau comme de l’eau dans un réservoir. Elles commencent à devenir profondes, elles mettent étages sur étages, elle montent les unes sur les autres, elles jaillissent en hauteur comme toute sève comprimée, et c’est à qui passera par-dessus ses voisines pour avoir un peu d’air. La rue de plus en plus se creuse et se rétrécit ; toute place se comble et disparaît. Les maisons enfin sautent par dessus le mur de Philippe Auguste et s’éparpillent joyeusement dans la plaine sans ordre et tout de travers comme des échappées. »

Ce texte parle de la ville du moyen âge selon la vision hygiéniste qui se développe au 19e siècle : la ville est un organisme végétal, une friche en désordre, qui faut tenter de mieux maîtriser. Une bonne partie des réglementations urbaines sont là pour gérer ces transformations du bâtie enessayant de ménager l’intérêt collectif en canalisant les initiatives individuelles.

Ces transformations peuvent prendre quatre formes :

Extension de l’emprise : on étend la surface bâtie, c'est-à-dire la zone construite de la parcelle par l’édification d’un bâtiment plus ou moins haut, plus ou moins similaire à celui qui existait.

La densification progressive de la ville, peut aussi conduire à des redécoupages parcellaires : sur les grandes parcelles, au fil des ans, en fonction de la demande et des besoins des propriétaires, on divise les grandes parcelles se divisent. Il arrive, comme c’est le cas sur les îlots d’origine de Versailles que les îlots les plus grands soient redivisés par de nouvelles rues ou ruelles, le long desquels un nouveau parcellaire voit le jour.

surélévation : on étend la densité bâtie en augmentant le nombre d’étage des bâtiments existants

reconstruction : on démolit et reconstruit selon de nouveaux besoins ou en fonction d’une nouvelle réglementation.

Ces trois modes conduisent donc, généralement, à une densification de la parcelle.

Mais on peut aussi agir à l’inverse :

dédensification : depuis la seconde guerre mondiale en Europe on a favoriser la dédensification des ensembles urbains les plus dense, en réalisant par exemple des « curetage » d’îlots. Ces curetages, consistaient à conserver le bâti principal, le plus ancien et à supprimer tout ou partie des ajouts postérieurs, permettant souvent de retrouver une cour ou un jardin.

Alors que ces interventions relevaient plutôt de la gestion que du projet programmé, ce type de mutation, à acquis une nouvelle ses lettre de noblesses au cours des dernières décennies où la reconversion des friches est devenu un enjeu à la fois économique et symbolique des villes centres, face aux extension périphériques et rurbaines. On parle alors de reconstruire la ville sur la ville comme une alternative à l’extension urbaine. La reconstruction de la ville

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sur la ville porte généralement sur des friches industrielles, ferroviaires ou militaires qui sont transformées en quartier, de logement, de bureaux, de commerces selon un nouveau tracé de voies et un nouveau découpage parcellaire, Ce type de mutation avec la mutation fonctionnelle et économique

Cycles de croissance urbaine

Des géographes et sociologues allemands et américains ont essayés de caractériser le cycle de croissance urbaine à travers divers schémas :

Les sociologues de l'Ecole de Chicago, Park et Burgess ont développé un schéma radioconcentrique qui démontre une certaine superposition entre la répartition sociale et la répartition géographique: le centre est occupé par un noyau constituant la zone d'affaire, après une zone de transition on trouve un anneau de résidences occupées par les travailleurs les moins favorisés (ouvriers / immigrés, ...) puis une zone résidentielles plus aisée avant des banlieues très chics. Park et Burgess et applique ce schéma général à Chicago en le coupant en deux par le lac Michigan. Ce schéma, propre aux USA, semble avoir une certaine pertinence, et l'on constate aujourd'hui une modification par un retour de certaines classées aisées dans les zones centrales tandis que certains quartiers périphériques se dévalorisent

Si l’on regarde la croissance européenne aujourd’hui on voit une complexité supérieure à ces schémas : Noyau ancien

Centre ancien Centre ville Faubourgs Banlieue

Croissance rurbaine La ville archipel

Les termes pour qualifier les différents éléments de la structure urbaine sont nombreux

centre ville, hyper-centre, cœur d’agglomération, faubourg, banlieue, périphérie, zone périurbaine, zone suburbaine, zone rurbaine, cité-jardin, lotissement, grand ensemble, cité.

De la ville à l’aire urbaine

Ainsi, la ville ne constitue plus aujourd’hui un ensemble compact bien défini, placé sur une commune unique. Elle forme une agglomération qui se développe sur plusieurs communes et comprend des phénomènes urbains de nature

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différenciée comme en témoignent la profusion des termes mobilisés par les urbanistes pour qualifier les différentes zones : centre ancien, hyper-centre, cœur d’agglomération, centre ville, faubourg, banlieue, cité-jardin, lotissement, grand ensemble, cité, zone périurbaine, zone suburbaine, zone rurbaine.

Pour parler de ces ensembles composites qui s’agrègent autour des villes anciennes pour constituer un ensemble urbain, les géographes font appel à la notion d’aire urbaine. Pour l’Insee, une aire urbaine est un ensemble de communes, d'un seul tenant et sans enclave, constitué par un pôle urbain, et par des communes rurales et/ou une couronne périurbaine dont au moins 40 % de la population résidente a un emploi travaille dans le pôle ou dans des communes attirées par celui-ci. Dans ses Atlas de la France urbaine, la géographe française Denise Pumain définit les aires urbaines à partir de 20000 habitants. Mais, comme pour la définition statistique des villes, celle des aires urbaine varie aussi beaucoup. L’équivalent anglo-saxon, l’ urban area ou urbanized area aux Etats-Unis est un groupe d'unités de recensement d'une densité de population d'au moins 1 000 habitants par mile carré et les unités adjacentes d'une densité d'au moins 500 habitants par mille carré. En Australie, cette densité minimale tombe à 200 habitants par km² alors que le Royaume-Uni, introduit un autre type de critère : que l'écart entre habitations ne dépasse pas 200 m.

Au-delà des aires urbaines, différents vocables ont été inventé pour parler des continuités urbaines des plus grandes agglomérations se formant de différentes aires urbaines : on parle de conurbations allant de New-York à Philadephie ou de Tokyo à Kyoto ; autant de mégapoles qu'un regard critique qualifie parfois de mégalopoles.

Pour les plus grandes agglomérations on a du inventer différents vocables pour parler des nouvelles formes urbaine : Agglomération

métropole, Conurbation mégapole.

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Définition des formes urbaines

Du point de vue physique, l’agglomération se place sur un site naturel donné (géographique, hydrologique, végétal) qui impose ses contraintes et qui la modèle au moins partiellement. En retour, l’occupation urbaine va modifier le site, créer un nouveau territoire.

Du point de vue physique, les formes urbaines se caractérisent par quatre éléments majeurs : le site

le tracé et le découpage de l’espace urbain la structure du parcellaire

la morphologie du bâti.

Ce phénomène est presque universel. On trouve des groupements humains sans système parcellaire, en particulier certaines tribus nomades qui par essence ne sont pas attachées au sol où dans certains villages d’Afrique par exemple, où le parcellaire est collectif. Mais ce ne sont pas des villes. Les relations collectives n’atteignent pas un grand degré de complexité.

On trouve aussi quelques exemples de villes sans espace public, en Asie ou dans le Sahara où les maisons sont distribuées par leurs toits : on entre par la cour en descendant depuis le toit.

Mais ces cas particulier sont rares et quelque soit le continent et la civilisation, de manière générale, les agglomérations se constituent à partir d’une division du sol en propriétés individualisées et ces parcelles sont distribuées par des espaces urbains d’usage public, le plus souvent des rues, mais aussi des places, des ruelles, des impasses, des avenues, ou encore comme à Amsterdam ou Venise, des canaux, etc.

Le site

Les villes entretiennent avec leur site naturel, géographie des relations très fortes, mais aussi très différenciées. Si l’on compare une ville comme San Francisco où un damier systématique fut posé sur un relief très prononcé à un village comme Gruissan en France ou les villes d’Assise ou de Sienne en Italie, où les rues forment un réseau courbe qui s’adapte aux particularités du relief on a deux types opposés de plans. L’un repose une géométrie systématique, qui ne s’occupe pas de l’existant, l’autre se créer en fonction des contraintes de l’espace naturel. La relation au cours d’eau est aussi très significatif. Une ville comme Paris s’est bâtie autour de l’île de la cité de manière plus ou moins équilibrée sur les deux rives (même si la rive droite a toujours été un peu plus large). Londres à l’opposé s’est développé le long de la Tamise, au nord, ce n’est que très tard, au XIXe siècle que la ville a traversé le fleuve. En conséquence, un réseau très serré de pont existe à Paris, alors qu’à Londres les traversées sont rares.

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Le site laisse des traces dans la ville, rue courbe, espace vert (ancienne carrière, rocher,…). Pour comprendre certaines choses sur le relation entre le site et la ville il faut faire appel à la toponymie : les termes peuvent être une indication importante sur la mémoire des lieux et peuvent donner des informations sur les risques naturels. D’une manière générale, la toponymie est une source précieuse de renseignement sur la nature du site et de ses risques (tuilerie indique un terrain argileux, le marais…) Il faut donc étudier de manière attentive les cartes IGN.

Structure urbaine

Comme la ville se construit et se développe dans la durée, la structure des quartiers est différenciée. Dans les villes spontanées, le plan est souvent radio concentrique. Le développement se fait progressivement d’abord le long des voies qui sortent de la ville (en doigt de gant) avec des faubourgs. Puis, lorsque la pression est trop importante, on crée une nouvelle enceinte et les faubourgs sont intégrés, les quartiers intérieurs sont redécoupés au fil des lotissements.

Dans les villes créées, en particulier dans les villes coloniales, le plan le plus courant est un damier, qui lui ne change a priori pas de forme en s’éloignant du centre.

Les villes créées dépendent moins directement de la géographie et l’ont connaît des plans qui tiennent peu compte du relief (le damier de San Francisco).

C’est l’occupation des îlots qui évolue en se dédensifiant, et généralement els parcelles deviennent plus larges en s’éloignant du centre. Mais il est courant, comme c’est le cas à Aigues mortes que, dans le centre, le damier soit redécoupé avec de plus petits îlots que sur la périphérie.

Tracé et découpage

Le tracé des voies et le découpage de l’espace urbain définit la forme des espaces publics (d’usage public ou collectif) tels les rues et places et le découpage des îlots avec leurs parcelles d’usage privé que les propriétaires utilisent, en particulier par la construction d’immeubles.

Le tracé des voies est souvent hiérarchisé, sauf dans le cas de villes de damiers réguliers.

Il y a des axes principaux et des voies secondaires, des voiries tertiaires (de desserte), des places principales des places secondaires. L’espace urbain est hiérarchisé. Il constitue un système. Les principales voies prolongent les routes extérieures qui relient la ville aux autres villes. Ces voies constituent des axes majeurs qui relient aussi les principaux pôles de la ville et supportent souvent les fonctions commerciales de la ville. Il existe des voies moins importantes qui distribuent l’intérieur des quartiers et les parcelles privées. Il est intéressant de noter que, malgré les

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apparences, de telles hiérarchies se retrouvent dans les médinas arabes qui, malgré une structure labyrinthique, se composent aussi de voies de passage, souvent commerçantes, définissant des quartiers dans lesquels les maisons sont desservies par les impasses tortueuses.

Le tracé des voies peut avoir des origines géographiques : il s’adapte au relief, ou suit la rive d’un fleuve, etc. Les urbanistes ont développé un savoir-faire urbain et, dans les compositions, les axes peuvent prendre en compte différents paramètres visuels. Un monument, un paysage, etc.

Le tracé des voies peut aussi avoir une plus ou moins grande rationalité quant à l’investissement : sous les voies passent les réseaux et la manière dont le tracé est conçu, le découpage parcellaire, la densité de l’occupation ont une incidence sur la conception et le coût d’investissement et d’entretien des réseaux.

Espaces publics

Rues, places, canaux -à Venise ou Amsterdam-, l’espace public sert à la circulation, à la distribution des parcelles privées, mais aussi à la vie collective (réunions, marchés, …). Les places ont toujours eu une importance majeure : lieu de vie collective, c’était le cœur de la cité dans l’antiquité avec les agoras grecques ou les forums romains.

L’espace public sert aussi généralement à l’éclairage naturel de l’intérieur des immeubles. Ce n’est pas toujours le cas, comme en témoignent les villes arabes dont les maisons, constituées autour d’une cour ou d’un jardin, s’éclairent sur celui-ci et s’ouvrent très peu sur l’espace de la rue.

Ses formes et son usage sont définis par des règles plus ou moins précises suivant les époques et les cultures. Le statut juridique de l’espace urbain est généralement public. Mais il arrive que sa propriété soit privée mais collective (voies privées) : impasses d’usage semi-privatif (par les habitants du quartiers), sans aucun commerce et qui étaient souvent fermées le soir.

Les espaces urbains sont généralement plurifonctionnels. A part les autoroutes urbaines, même les voies piétonnes des centres villes servent généralement aux livraisons. Ils sont généralement découpés en plusieurs zones :

Chaussées, Trottoir

mais on peut trouver des Terre-plein, des pistes cyclables, des circulations en site propre (bus tramway)….

L’espace urbain est le support de nombreux flux. En dehors de celui visible des voitures, cycles, piétons,le sous-sol regorge de tous les réseaux (eau, électricité, gaz, téléphone, câbles,…, assainissement). Ils sont généralement placé sous les trottoirs ou pour les plus gros (assainissement) sous la rue. Dans certains quartiers modernes on trouve aussi des réseaux de chauffage urbain.

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Pluralité des espaces publics

Les espaces urbains se répartissent en différents types. Même si les promoteurs ont tendance a déplacer le vocabulaire pour adopter le terme le plus valorisant, il faut connaître la signification des termes, être attentifs aux appellations locales, qui font partie du patrimoine culturel d’un lieu : les traboules à Lyon, …).

Certains espaces sont d’abord dédiés à la circulation et à la distribution des édifices.

Rue : dans une agglomération, c’est une voie bordée, au moins en partie, de maisons ou d’immeubles ; elle s’oppose à la route qui est une voie de communication reliant des agglomérations.

Avenue : (1549, de avenir, arriver) historiquement, l’avenue était l’artère par laquelle on entrait dans une agglomération ou qui conduisait à un château. Ce nom caractérise donc principalement des artères larges généralement bordées d’arbres et de bâtiments, implantées de façon radiale par rapport au centre de l’agglomération.

Par extension, le mot est parfois employé pour toute voie urbaine un peu large et/ou plantée.

Boulevard : (du néerlandais Bolwerc : rempart) A l’origine le boulevard est une promenade plantée établie à l’extérieur ou en remplacement d’un rempart. Les premiers boulevards sont donc implantés de manière concentrique par rapport au centre ancien. Par extension, depuis Haussmann, le boulevard caractérise une artère large et plantée d’arbre (proche de l’avenue).

D’autres termes permettent de qualifier différentes espaces particuliers :

Mail (promenade plantée), Ramblas (Barcelone), Parkway, Passage, Ruelle, Venelle, Traboule (Lyon), Mews (desserte arrière de service à Londres), Close, Villa, Impasse (résidences organisées autour d’un espace fermé ou d’un petite voie privée ou en impasse).

Enfin, il y a une série d’espaces publics qui ne sont pas destinés à la circulation ou à la desserte mais à la vie collective et à la promenade.

Il y a les places qui sont des lieux publics, espace découvert, généralement entouré de construction. Il existe des places ouvertes, des places fermées.

Il faut noter que pendant longtemps les églises étaient des lieux ou l’on se rencontrait où on traitait des affaires. C’est pourquoi certains plans anciens comme le plan de Nolly présentait les espaces publics en ajoutant aux rues et aux places les espaces intérieurs des bâtiments ayant une fonction publique.

Il y a aussi, désormais, depuis le 19e siècle différents espaces de détente urbains.

Square, Jardin public, Parc et bois correspondent à des échelles différenciées d’espaces verts dans la ville.

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Pendant longtemps, les parcs et jardins étaient privés et leur usage était limité. Il arrivait que le prince ou le roi les ouvre au public, mais à un public sélectionné. L’histoire regorge de problèmes de d’incivilité voir d’agression de la part des laquais qui attendaient leur maître aux portes des jardins. Les parcs étaient aussi des lieux dangereux parfois.

Et, à Londres, au 18eme siècle, il fallait attendre d’être suffisamment nombreux et constituer une caravane de calèches, pour traverser Hyde park sans se faire attaquer par les « mohocks ».

Composition urbaine

Les espaces publics font souvent l’objet de compositions savantes, de mise en scène spécifique de la part des urbanistes. Un schéma de composition classique est l’ordonnancement d’une voie, souvent une avenue vers un château ou un palais (Versailles ou Karlsruhe). L’axe du Louvre se prolonge désormais au-delà de la Défense, jusqu’à la Seine. Un tel axe à mis plusieurs siècle à se concrétiser. A des échelles plus modestes, très souvent une voie met en valeur un monument, église ou équipement, ou point haut du site. C’est un savoir faire qui un peu oublié pendant les années modernistes mais qui retrouve aujourd’hui droit de cité.

Les îlots : le tracé des voies et des places définit des entités foncières importantes constituant des îlots généralement divisés en plusieurs parcelles (sauf dans le cas de « grandes emprises » comme les hôpitaux, casernes, … Les îlots peuvent être de dimensions très différenciées. La trame urbaine n’est souvent pas homogène. Dans les villes de création spontanée, les îlots sont généralement plus petits dans le centre ancien, et s’élargissent en périphérie. La densité d’occupation est souvent très différente aussi, avec une forte densité construite dans les centres et une moindre occupation dans la périphérie. En conséquence, le type d’habitat et le type d’activités de chacun des îlots ne sont pas similaires. Dans la ville traditionnelle, commerçants et artisans étaient implantés au centre, dans des immeubles souvent plus hauts. Les espaces non bâtis (cours, jardins) se réduisent à peu de choses, dès qu’il existe une forte pression foncière et économique.

Les parcelles périphériques permettent d’accueillir des activités demandant plus d’espace (usines,…). Certaines conservent un caractère agricole (jardins maraîchers). Grâce à leur épaisseur, ces parcelles autorisent aussi un usage plus différencié qu’au centre. Par exemple, une croûte d’immeubles de logements le long des rues et une activité de production, ou un jardin en cœur d’îlot. D’autres types d’habitation à l’intérieur, …

Lorsqu’un plan règle le développement de la ville, les îlots peuvent tous être de même dimension. C’est le cas de nombreux plans des villes coloniales d’Amérique du sud ou des plans de ville d’Amérique du nord. L’îlot doit être conçu de bonne taille afin de permettre son appropriation de différente manière. New York est conçue sur la base d’un îlot de 60 m x 180 m. A Chicago et Montréal, l’îlot est de 60 x 150 m environ. De grandes entités qui autorisent différents types de redivision et une pluralité d’usages. Dans le livre « projet urbain », Philippe Panerai et David

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Mangin étudient toutes les possibilités de division et d’occupation d’une parcelle de 30 x 36 m qui constitue une division d’un îlot new-yorkais.

Les îlots peuvent être simples et homogènes, mais dans une ville mixte où ils ont une histoire ancienne, ils sont le résultat d’évolutions longues qui ont conduit à de nombreuses superpositions et évolutions qui expliquent sa complexité.

Le parcellaire est le point d’accroche du spatial sur le juridique. Dans nos civilisations, la parcelle est l’élément fondateur de l’occupation humaine du territoire. Le parcellaire ne concerne pas que la ville puisqu'il affecte aussi l’espace rural. Les parcelles sont privées. Même lorsqu’elles appartiennent à un organisme public (ville par exemple), elles font partie de son domaine privé et elles n’ont pas le même statut juridique que l’espace public.

L’espace public est inaliénable, par contre le domaine privé de la collectivité peut être vendu. Dès qu’il y a enjeu important (conflits entre propriétaires, impôts), le plan parcellaire permet de définir les limites de la propriété. Et, comme le rappelle Pierre Merlin « le droit de propriété a été solennellement reconnu par la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 ». Le propriétaire utilise donc sa parcelle comme il le veut dans la limite des règles du droit du sol. Il peut en particulier la cultiver, la construire ou la lotir (c’est à dire la rediviser en lots) lorsqu’elle est sous influence urbaine.

La division parcellaire est l’instrument qui permet de délimiter la propriété privée. Sur le sol, elle se matérialise par des bornes ou des clôtures.

Il peut n’y avoir qu’une seule parcelle sur un îlot monofonctionnel, mais généralement l’histoire a induit des découpages et redécoupages qui induisent un parcellaire plus complexe.

Lorsque les villes sont spontanées, le parcellaire rural laisse généralement des traces profondes car la ville se constitue à partir du redécoupage des parcelles antérieures. Leur forme, leur taille ont une influence sur la forme urbaine. Dans le cas de création sur de grandes parcelles, les promoteurs de l’opération effectuent eux-mêmes la division parcellaire. Le dessin peut alors être plus systématique et plus régulier. Au fil de la densification de la ville, les parcelles peuvent changer d’affectation et être de nouveau divisées.

En effet, les parcelles privées sont aménagées et construites par leur propriétaire en fonction de ses besoins et de ses désirs. Il essaye en général d’utiliser au mieux sa parcelle en fonction de ses besoins, des possibilités techniques de construction et du marché foncier. Plus la demande est forte, plus le propriétaire a tendance à vouloir densifier sa parcelle, en élargissant l’emprise du bâtiment ou en construisant plus haut. L’utilisation des parcelles dépend de l’offre et de la demande. La ville évolue lentement lorsque la demande est faible, par contre, elle se densifie ou s’étend lorsque la demande s’accroît.

La volonté du propriétaire peut être tempérée par des contraintes (servitudes) imposées par le pouvoir (garant de

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l’intérêt collectif) qui essaie de gérer ces évolutions. Les servitudes définissent les règles et les limites dans lesquelles le propriétaire peut agir sans nuire à la collectivité (constructibilité, hauteurs, alignement, matériaux, etc.).

L’histoire montre qu’il n’y est souvent parvenu que de manière limitée. C’est ainsi qu’à Paris, entre 1549 et 1781, 17 édits royaux ont été pris pour interdire de construire hors des murs. Cette profusion démontre que l’édit n’était pas respecté. La pression économique, induisant la création des faubourgs autour des villes, liée à l’absence de droits d’octroi (douane) hors des murs et à l’importance de la zone de chalandise autour des portes de la ville, était plus forte que l’autorité.

La parcelle privée est donc l’élément matériel de base de la ville et c’est à partir de son évolution individuelle que la ville traditionnelle se transforme. Pour l’urbaniste aujourd’hui, le parcellaire est un instrument de lecture de la ville. Car, à côté de la tendance à la densification, la pression économique conduit aussi à une redivision des parcelles et les plans de villes montrent bien que les parcelles sont généralement plus petites, les îlots plus recoupés dans le centre et que plus on s’éloigne du centre, plus la pression diminue, plus les parcelles s’élargissent.

Observer la structure du parcellaire et le tracé des voies permet de comprendre la ville car les limites de propriétés sont beaucoup plus stables que le bâti lui-même.

Le parcellaire évolue, le plus souvent par division, plus rarement par remembrement, mais sa structure marque généralement de manière radicale le paysage urbain : le rythme du parcellaire, sa profondeur, sont des éléments déterminant de la forme des bâtiments s’y implantant. Il détermine la silhouette des rues, le caractère de la ville, son ambiance. Le plan parcellaire permet de lire beaucoup de choses pour comprendre la ville.

Morphologie et évolution du bâti.

L’occupation de la parcelle peut être variée. Une majorité des parcelles urbaines sont bâties et intègrent souvent plusieurs fonctions : de l’habitat, du commerce, de la production industrielle ou artisanale, cour, jardin d’agrément, parking,…, l’imbrication de ces différentes activités se faisant soit par strates horizontales soit dans la profondeur de la parcelle. Les caractéristiques du bâti sont moins stables que le tracé des voies et le parcellaire. L’occupation du sol et du bâti évolue en fonction de la demande, de la pression économique. Le bâti varie selon ses caractères formels, continuité ou discontinuité, hauteur des bâtiments, occupation des parcelles. Mais les choses ne sont pas figées. Le temps, deuxième composante de la ville, marque l’espace de ses évolutions. L’évolution d’un îlot de la ville de Versailles montre un processus de densification progressif. La ville se reconstruit en permanence sur elle-même, et la vision d’un tissu urbain figé qu’on trouve dans de nombreux plans réglementaires actuels, est une notion très récente.

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Espace bâti et non bâti

Les espaces non bâtis se composent d’abord des espaces publics que j’ai déjà décris. Mais aussi de différentes espaces privés dont l’usage est réservés aux propriétaires ou aux habitants. Différents espaces verts, jardins potagers, jardins familiaux, jardin devant la maison, jardin de derrière, …

Et puis il y a les friches qui sont des terrains, bâtis ou non, en déshérence fonctionnelle : friche, friche industrielle, friche militaire, friche ferroviaire, ….

Typologies bâties

Il existe différents types d’édifices urbains qu’il faut savoir reconnaître, nommer et observer.

Pour l’habitat, le nombre de termes est très riche :

Immeuble : dans son sens juridique, le terme immeuble se réfère à tout ce qui ne peut pas bouger : un terrain, une maison individuelle, sont considérés comme des biens immobilier, donc immeubles.

En urbanisme, le terme immeuble est un terme générique qui désigne un bâtiment urbain de plusieurs étages, occupé soit par des habitations, soit par des bureaux, soit par des activités ou des équipements.

Immeuble mixte : l’immeuble peut aussi abriter un programme mixte de ces fonctions, ce qui était très souvent le cas dans la ville ancienne et qu’on cherche aujourd’hui à retrouver.

Immeuble collectif : bâtiment d’habitation comportant plusieurs niveaux composé de logements (appartements ou duplex, voire triplex). L’immeuble collectif peut comporter un « socle » (rez-de-chaussée, éventuellement premier étage) de commerce ou d’activité. Les logements peuvent être locatif ou appartenir aux habitants (copropriétés). Les communes parlent aujourd’hui de « petit collectif » pour des immeubles entre R+1 et R+3 pour éviter de faire peur aux électeurs…

Barre : immeuble collectif linéaire ; la barre est une des principale figure des quartiers d’urbanisme moderne qu’elle symbolise. Dans les années 50 – 60 certaines barres ont atteint 1 km de long.

Tour : immeuble de grande hauteur qui s’oppose à l’horizontalité des barres auquel il était souvent associé dans les plans masses d’urbanisme moderne. Les tours de bureaux sont employées dans les centres d’affaires comme la Défense. L’ensemble qu’elle compose symbolise le dynamisme et la puissance des sociétés qu’elles abritent.

Les grands ensembles comportent très souvent, des tours à usage d’habitation. Dans les années 60 – 70, les tours

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étaient souvent composées d’un nombre restreint de types de logements et s’adressaient à des populations homogènes. Ex : les « tours des célibataires », qui existent dans différentes cités.

Les tours existant dans les villes traditionnelles avaient une fonction essentielle symbolique, de repère ou de défense, et constituaient un point focal dans la composition urbaine. En conséquence, elles accueillaient généralement des programmes spécifiques. Au contraire, la banalisation typologique et programmatique des tours dans les plans d’urbanisme moderne a conduit à leur dévalorisation symbolique et fonctionnelle.

Dans les grands ensembles ce sont les tours et les barres de grande hauteur qui posent le plus de problème. De nombreux gestionnaires sont aujourd’hui conduits à les détruire.

Plot : bâtiment ponctuel, proche d’une tour dans son principe, mais de faible hauteur (4 ou 5 niveaux). Les plots ne dépassent généralement pas des arbres de hautes tiges et sont organisés autour d’un unique noyau vertical.

Maison : bâtiment d’habitation construit pour loger une seule famille. La maison s’oppose à l’immeuble ou à l’appartement.

Maisons de ville : Ce terme désigne des maisons unifamiliales en bande situées en milieu urbain. Cette implantation urbaine implique un jardin réduit ou inexistant, l’accolement et souvent l’alignement sur rue. D’un point de vue typologique, la maison de ville dispose généralement d’une cour ou courette arrière permettant l’éclairement des pièces. Depuis les années 70, l’expression a une connotation positive, et on l’utilise pour valoriser des opérations denses de maisons individuelles, souvent en bande.

Maison individuelle : terme actuellement employé pour qualifier la maison unifamiliale. Les maisons individuelles peuvent être isolées, jumelées ou accolées en bandes, La notion de maison individuelle est associée au terrain sur lequel elle est construite.

Habitat intermédiaire : habitat collectif doté de certaines qualités de la maison individuelle : grande terrasse, accès individualisé, duplex, accès directe au garage, etc. Issu des recherches de Henri Sauvage au début du 20e siècle, l’habitat intermédiaire fut très en vogue dans les années 1970. Il a souvent prix la forme de bâtiment en gradins ou de pyramides et pouvaient parfois proposer des systèmes de superposition de maisons.

Hôtel particulier : c’était l’habitat urbain de la noblesse, puis de la haute bourgeoisie du XVIIIe au début du XXe siècle. L’hôtel particulier est donc une maison de luxe qui comporte en général deux ailes latérales entourant une

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cour ou un jardin côté rue. Certains architectes modernes ont aussi construit des hôtels particulier au dernier étage d’immeubles d’habitation

Villa : la villa, est une grande maison et son jardin, à la campagne ou au bord de la mer. La notion de “retraite” y est liée : la villa n’est pas située dans un environnement trop dense de maisons individuelles, on ne devrait pas y être dérangé, ni par les voisins, ni par les voitures.

Pavillon : Ce terme désigne une villa modeste, transposée en milieu urbain. Il suppose que la maison n’est pas accolée, qu’elle dispose d’un jardin et sans doute d’un espace de devant. Depuis l’entre deux guerres, le pavillon est devenu le symbole des quartiers populaires de maisons individuelles. Ce terme à donc à la fois une connotation positive pour les habitants, puisqu’il symbolise leur accession à la propriété, et négative pour les urbanistes, qui déplorent l’étalement pavillonnaire.

Ferme : C’est une maison individuelle en milieu rural, à laquelle est lié un terrain agricole ou d’élevage. Elle peut être isolée ou intégrer un hameau.

Maison isolée : Elle n’est pas accolée à une maison voisine, et dispose donc de ses quatre façades.

Maisons mitoyennes : Il y a mitoyenneté quand deux maisons voisines partagent un même mur pignon (que le pignon opposé soit lui aussi mitoyen ou non).

Accolement : L’accolement implique la mitoyenneté d’une ou plusieurs façades avec une maison voisine. Il peut s’agir d’une ou des deux façades latérales, et plus rarement de la façade arrière en l’absence de jardin.

Maisons jumelées : Deux maisons jumelées partagent un pignon commun, le pignon opposé n’étant pas accolé.

Mais le terme de jumelage implique le projet de créer un bâtiment unique divisé en deux logements individuels : il s’utilise dans le cadre d’une opération groupée, avec un maître d’ouvrage unique. Si deux maisons voisines se retrouvent accolées parce que deux maîtres d’ouvrage ont choisi la même limite de terrain pour s’implanter, on ne peut parler de jumelage : on parle simplement de mitoyenneté.

Maisons quadruples

La constitution de maisons quadruples implique l’accolement de la maison sur deux façades perpendiculaires l’une à

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l’autre.

Maisons en bande

On parle de maisons en bande quand une série continue de maisons sont accolées de part et d’autre. Il suffit pour cela de trois maisons mitoyennes, c’est-à-dire qu’une au moins est accolée sur deux côtés (même si les deux autres ne sont accolées que sur un seul côté). En Normandie on parle aussi de Maisons en tènement terme désignant des maisons qui se “tiennent”, donc accolées de part et d’autre.

Extensions, rajouts : Ce sont les différentes constructions prenant place sur le terrain et postérieures à la réalisation de la maison : garage, cabane pour ranger le matériel de jardin, atelier de bricolage, agrandissement de pièces... Elles peuvent être isolées ou mitoyennes au logement, et dans ce cas, communiquer depuis l’intérieur ou seulement depuis l’extérieur. Les dimensions de la parcelle et la position de la maison facilitent plus ou moins ce type d’interventions.

La véranda est l’extension la plus typique de la maison individuelle.

Il existe ensuite différents types d’édifices pour les activités. On parle : d’immeubles ou de tour de bureau

d’hôtel industriel d’immeubles d’activité d’atelier

d’entrepôts ou de hangar centre commercial

Enfin pour les bâtiments usage collectif on parle généralement d’équipement : équipement sportif (stade, piscine, patinoire, gymnase, …)

équipement public (Mairie, préfecture, hotel du département, …) équipement culturel (médiathèque, musée, …)

équipement social (maison des jeunes, bourse du travail, maison des syndicats, …)

équipement hospitalier ou équipement sanitaire, équipement médico-social (maison de retraite, …) Dans l’analyse d’une ville les grands équipements constitue généralement

Grammaires architecturales

Les notions d’alignement et de retrait (le long de la limite privée /public), de prospect (hauteur et retrait à partir d’une certaine hauteur) qui sont intégrés aux règlement successifs, ont façonné la silhouette des villes. Les

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changements de réglementation étant plus rapides que l’évolution matérielle de la ville, leur application successive entraînent des hétérogénéités dans le tissu urbain.

La composition urbaine marque aussi fortement l’architecture urbaine qui est généralement marquée par l’opposition soubassement, corps de bâtiment, couronnement et qu’on retrouve sous différentes formes et styles à différentes époques. Le marquage des angles avec des tabatières, des pans coupés, des bow window courbes fait aussi partie de la mise en scène classique de la ville et même l’architecture moderne s’y est essayé.

Principales références bibliographiques

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Lewis Munford « The city in history » Spiro Kostof « The city shaped »

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Références

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