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Chicago 2017 : un profil original

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La Lettre du Cancérologue • Vol. XXVI - n° 6-7 - juin-juillet 2017 | 257

ÉDITORIAL

Chicago 2017 : un profil original

Chicago 2017: an original profile

C

ette réunion de l’American Society of Clinical Oncology nous aura sans doute tous un peu surpris par son contenu.

Nous attendions les avancées les plus brillantes dans les nouveaux concepts thérapeutiques et les nouveaux outils de décision provenant des big data... C’est manifestement encore un peu trop tôt ! L’attention s’est en effet plus portée sur l’humain, avec des données permettant au patient lui-même de peser sur sa nouvelle vie par des mesures de prévention ou par un contrôle psychologique.

La première étude de prévention portait sur près de 1 000 patients opérés d’un cancer du côlon, et recevant une chimiothérapie adjuvante. Un questionnaire approprié a pu permettre de mesurer l’adhésion de ces patients aux règles de l’American Cancer Society : contrôle du poids, règles diététiques, exercice physique. Les patients ayant un score d’adhésion élevé avaient un pronostic significativement meilleur, la différence de survie avoisinant celle obtenue grâce à la chimiothérapie !

Une autre étude, encore plus exotique dans ses résultats, nous démontrait qu’une consommation hebdomadaire de noix et d’amandes de l’ordre de 80 g donnait aussi des résultats du même type.

Si l’on y ajoute la correction des hypovitaminoses D, on possède maintenant un rationnel pour des interventions simples qui améliorent les chances de nos patients.

L’étude la plus impressionnante dans cette thématique est celle des Patient-Reported Outcomes.

Elle évalue en effet une nouvelle technique de suivi, les patients rapportant et scorant la gravité de leurs symptômes régulièrement et à distance sous le contrôle d’une infirmière “coordinatrice”. Ce suivi est comparé au suivi habituel : consultations médicales et appels dans l’intervalle en cas de problème.

Le suivi continu améliore la qualité de vie des patients, diminue le risque de recours aux urgences hospitalières, mais surtout semble avoir un impact sur la survie.

La psycho-oncologie était aussi à l’honneur cette année, avec 3 études originales dans leur conception ou dans leurs résultats. La première, réalisée par une équipe australienne, portait sur la peur de la rechute, qui empoisonne véritablement la vie des patientes opérées pour un cancer du sein.

Une intervention comportant des entretiens en face-à-face avec un thérapeute portant sur le contrôle de l’incertitude et de l’attention ainsi que des exercices de méditation a donné des résultats significatifs.

Cela permet une réduction de la peur de la rechute et de l’anxiété, et améliore la qualité de vie de ces patientes. Une étude canadienne avait pour but un soutien en situation de cancer à un stade avancé.

Elle a permis une réduction et une prévention de la dépression. Une étude suisse utilisait la méthode de la therapist-guided online intervention. Le thérapeute, situé à Bâle, intervenait pour des patients habitant ailleurs en Suisse, en Allemagne ou en Autriche. Son travail semble améliorer la qualité de vie des patients et réduire le risque de détresse psychologique, mais peu influencer le risque d’anxiété et de dépression.

On le voit, cette réunion de l’ASCO® présentait un caractère original grâce à ces quelques études.

Celles-ci ne sauraient cependant résumer à elles seules toute la richesse de ce congrès. Il nous faut aussi insister sur les progrès thérapeutiques en situation adjuvante dans les cancers des voies biliaires, les cancers du poumon EGFR+, les cancers du sein HER2+, les progrès dans la prise en charge des cancers du poumon ALK avancés.

La question de la désescalade thérapeutique, sujet nouveau en oncologie, était aussi abordée dans les cancers du côlon opérés.

Une mention spéciale mérite d’être accordée cette année à l’amélioration de la séquence thérapeutique, qui bénéficie de façon spectaculaire aux patients atteints d’un cancer de la prostate avancé, 37 à 38 % de réduction du risque de décès dans 2 études.

Pour ce qui est de l’utilisation de nouveaux outils d’intelligence artificielle, d’autres biomarqueurs prédictifs, nous restons un peu sur notre faim. Citons cependant la belle étude de O. Trédan (Lyon) sur le profil moléculaire comme outil décisionnel.

Pour entrer dans le détail des avancées thème par thème, tous les experts de La Lettre se sont mobilisés pour vous proposer leur meilleure synthèse.

À vos lettres !

Le Pr Jean-François Morère déclare avoir des liens d’intérêts avec Roche, Boehringer Ingelheim et Pierre Fabre.

Pr Jean-François Morère

Service d’oncologie médicale, hôpital Paul-Brousse, Villejuif.

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