Chap.8 :
Puissances et fonctions de référence
Partie 1 : les puissances
a) Puissances d’un nombre réel :
Définition : puissance d’un réelSoit 𝑎 un nombre réel et 𝑛 un entier (𝑛 ≥ 2). On pose : 𝑎&= 𝑎 × 𝑎 × 𝑎 × … × 𝑎*+++++,+++++-
& /0123456
Exemples : 58=5 × 5 × 5 × 5 = 625 (−6)< =−6 × (−6) × (−6) = −216
Conséquence : si 𝑚 et 𝑛 sont deux nombres entiers supérieurs ou égaux à 2 et 𝑎 un réel, on a : 𝑎?× 𝑎& =𝑎?@&
Éléments de démonstration :
𝑎?× 𝑎& =𝑎 × 𝑎 × 𝑎 × … × 𝑎*+++++,+++++-
? /0123456
× 𝑎 × 𝑎 × 𝑎 × … × 𝑎*+++++,+++++-
& /0123456
= 𝑎 × 𝑎 × 𝑎 × … × 𝑎*+++++,+++++-
?@& /0123456
= 𝑎?@&
Exemple : 2<× 2A=2<@A= 2B= 32
Remarques : par extension de l’égalité précédente à tous les 𝑛 entiers, on obtient :
𝑎D× 𝑎&= 𝑎D@&= 𝑎& donc on pose naturellement : 𝑎D=1
𝑎E× 𝑎& = 𝑎E@& = 𝑎 × 𝑎& donc on pose naturellement : 𝑎E=𝑎
𝑎&× 𝑎F& = 𝑎&@(F&) = 𝑎D= 1 donc on pose naturellement : 𝑎F& = E
0G (pour 𝑎 ≠ 0).
Par commodité, on prendra donc pour la suite 𝑎 réel non-nul.
Propriétés : propriétés algébriques sur les puissances Soient 𝑎 un réel et 𝑚 et 𝑛 deux entiers relatifs. Alors :
𝑎?× 𝑎&=𝑎?@& 00JG =𝑎?F& (𝑎?)&=𝑎?&
Éléments de démonstration :
0J
0G = 𝑎?× E
0G= 𝑎?× 𝑎F& = 𝑎?@(F&)= 𝑎?F&
(𝑎?)&= 𝑎*+++++,+++++-?× 𝑎?× … × 𝑎?
& /0123456
= 𝑎 × 𝑎 × … × 𝑎*+++,+++-
? K0L4326 M3 & /0123456
= 𝑎 × 𝑎 × … × 𝑎*+++,+++-
?×& /0123456
= 𝑎?&
Exemples : 2B× 2F8= 2B@(F8)= 2E= 2 NNOP= 7BF<= 7A= 49 (20A)<= 20A×<= 20T
Rappels : en l’absence de parenthèses, on effectue d’abord les puissances, puis les multiplications et divisions, et enfin les additions et soustractions. En revanche, en présence de parenthèses, les calculs entre elles sont prioritaires. Ainsi 2 + 5<= 2 + 125 = 127 mais (2 + 5)<= 7< = 343
Propriété : soient 𝑎 et 𝑏 deux réels et 𝑛 un entier relatif.
Alors 𝑎&× 𝑏& =(𝑎 × 𝑏)&
Éléments de démonstration : 𝑎&× 𝑏& = 𝑎 × 𝑎 × … × 𝑎*+++,+++-
& /0123456
× 𝑏 × 𝑏 × … × 𝑏*+++,+++-
& /0123456
=𝑎 × 𝑏 × 𝑎 × 𝑏 × … × 𝑎 × 𝑏*+++++++,+++++++-
& /0123456
en réorganisant les facteurs.
=(𝑎 × 𝑏)&
Exemple : 118× 38=(11 × 3)8= 338
b) Les puissances de dix :
En tant que cas particulier pour 𝑎 = 10, les règles découlent évidemment de la partie I. Ainsi :
10?× 10& =10?@& EDEDJG =10?F& (10?)&=10?&
10D=1 10E=10 10F& = E
EDG
• 10F< n’est pas négatif. En effet, 10F<=
EDP= 0,001> 0. En revanche, −10F< est bien négatif.
• 10T correspond à un million, 10Y correspond à un milliard.
Définition : écriture scientifique
L’écriture scientifique d’un réel strictement positif est la seule écriture de ce nombre sous la forme : 𝑎 × 10K
avec 𝑎 un nombre décimal de l’intervalle [1; 10[ et 𝑝 un entier relatif.
Exemples : 4 120 000 peut s’écrire 412 × 108 ou 4120 × 10< ou 0,412 × 10N mais son écriture scientifique est 4,12 × 10T
0,005 = 5 × 10F<
0,000 478 = 4,78 × 10F8 3,14 = 3,14 × 10D Remarques :
• 0 est le seul réel qui n’a pas d’écriture scientifique.
• L’écriture scientifique d’un réel strictement négatif se définit sensiblement de la même manière, mais avec 𝑎 ∈ ]−10; −1].
Exemple : recherchons l’écriture scientifique et décimale de 𝐴 = 7,5 × 10B× 32,8 × (10FB)A 𝐴 =7,5 × 10B× 32,8 × (10FB)A d donc 𝐴 =7,5 × 32,8 × 10B× (10FB)A
D’où 𝐴 =246 × 10B× 10FED donc 𝐴 =246 × 10FB
Ainsi 𝐴 =2,46 × 10F< (écriture scientifique) ou encore 𝐴 =0,00246 (écriture décimale)
Dans toute la suite, on va s’intéresser à des fonctions de référence définies grâce à des puissances : les fonctions affines (puissance 1), la fonction carré (puissance 2), les fonction cube (puissance 3) et la fonction inverse (puissance… −1)
Partie 2 : fonctions affines
Définition : une fonction affine est une fonction 𝑓 définie sur ℝ par 𝑓(𝑥) = 𝑚𝑥 + 𝑝 (𝑚 et 𝑝 étant réels).
Propriété : on considère deux nombres réels 𝑎 et 𝑏.
§ Si 𝑚 > 0, alors 𝑚𝑎 + 𝑝 et 𝑚𝑏 + 𝑝 sont rangés dans le même ordre que 𝑎 et 𝑏.
§ Si 𝑚 < 0, alors 𝑚𝑎 + 𝑝 et 𝑚𝑏 + 𝑝 sont rangés dans l’ordre inverse de 𝑎 et 𝑏.
§ Si 𝑚 = 0, alors 𝑚𝑎 + 𝑝 = 𝑚𝑏 + 𝑝 = 𝑝 donc 𝑚𝑎 + 𝑝 et 𝑚𝑏 + 𝑝 ont même valeur.
Démonstration : supposons que 𝒂 < 𝒃
1er cas : si 𝒎 > 𝟎, alors 𝒂 < 𝒃 implique 𝒎𝒂 < 𝒎𝒃 donc 𝒎𝒂 + 𝒑 < 𝒎𝒃 + 𝒑.
2ème cas : si 𝒎 > 𝟎, alors 𝒂 < 𝒃 implique 𝒎𝒂 > 𝒎𝒃 donc 𝒎𝒂 + 𝒑 > 𝒎𝒃 + 𝒑.
3ème cas : si 𝒎 = 𝟎, alors 𝒎𝒂 + 𝒑 = 𝒑 = 𝒎𝒃 + 𝒑.
Rappel : 𝑚 est appelé coefficient directeur et 𝑝 ordonnée à l’origine.
Conséquence : variations des fonctions affines
Une fonction affine de coefficient directeur strictement positif est strictement croissante sur ℝ.
Une fonction affine de coefficient directeur strictement négatif est strictement décroissante sur ℝ.
Une fonction affine de coefficient directeur nul est constante sur ℝ.
Démonstration : cette propriété est une conséquence immédiate de la propriété précédente.
Jusqu’à 05 :35
Variations Courbe représentative
Exemple : 𝑓(𝑥) = 𝑚𝑥 + 𝑝
Variations Courbe représentative
Exemple : 𝑓(𝑥) = −𝑥 + 3
Partie 3 : fonction carré
Définition : la fonction carré est la fonction 𝑓 définie sur ℝ par 𝑓(𝑥) = 𝑥A.
Propriété : on considère deux nombres réels 𝑎 et 𝑏.
§ Si 𝑎 et 𝑏 sont tous les deux positifs, alors 𝑎A et 𝑏A sont rangés dans le même ordre que 𝑎 et 𝑏.
§ Si 𝑎 et 𝑏 sont tous les deux négatifs, alors 𝑎A et 𝑏A sont rangés dans l’ordre inverse de 𝑎 et 𝑏.
Démonstration : supposons que 𝒂 < 𝒃 soit 𝒂 − 𝒃 < 𝟎.
On sait que 𝒂𝟐− 𝒃𝟐 = (𝒂 − 𝒃)(𝒂 + 𝒃).
1er cas : si 𝒂 et 𝒃 sont tous les deux positifs alors 𝒂 + 𝒃 est positif.
On en déduit que 𝒂𝟐− 𝒃𝟐= (𝒂 − 𝒃)(𝒂 + 𝒃) est négatif. Finalement, 𝒂𝟐< 𝒃𝟐. 2ème cas : si 𝒂 et 𝒃 sont tous les deux négatifs, alors 𝒂 + 𝒃 est négatif.
On en déduit que 𝒂𝟐− 𝒃𝟐= (𝒂 − 𝒃)(𝒂 + 𝒃) est positif. Finalement, 𝒂𝟐> 𝒃𝟐.
Remarque : lorsque 𝑎 et 𝑏 ne sont pas du même signe, leurs carrés peuvent être rangés dans le même ordre ou dans l’ordre inverse. Le carré le plus petit est celui du nombre ayant la plus petite distance à zéro.
00 :00à02 :04
𝑥
Variations de 𝑓
𝑥
Variations de 𝑓
Cas 𝒎 > 𝟎
Cas 𝒎 < 𝟎
Démonstration : cette propriété est une conséquence immédiate de la propriété précédente, en effet, on a démontré que la fonction carré conserve l’ordre sur [0 ; +∞[ et change l’ordre sur ] − ∞ ; 0].
Variations Courbe représentative
La fonction carré est strictement décroissante sur l’intervalle ] − ∞ ; 0] et strictement croissante sur
l’intervalle [0 ; +∞[.
Définition : représentation graphique
On dit que la courbe représentative de la fonction carré est une parabole de sommet 𝑶.
Propriété : symétrie
La courbe représentative de la fonction carré est symétrique par rapport à l’axe des ordonnées.
Remarque : la fonction carré est donc une fonction paire : en effet, elle est définie sur un ensemble symétrique par rapport à l’origine du repère et, pour tout nombre réel 𝑥, 𝑓(−𝑥) = (−𝑥)A= 𝑥A = 𝑓(𝑥).
Partie 4 : fonction cube
Définition : la fonction cube est la fonction 𝑓 définie sur ℝ par 𝑓(𝑥) = 𝑥<.
Propriété : on considère deux nombres réels 𝑎 et 𝑏.
𝑎< et 𝑏< sont rangés dans le même ordre que 𝑎 et 𝑏.
Conséquence : variations de la fonction cube.
La fonction cube est strictement croissante sur ℝ.
Démonstration : cette propriété est une conséquence immédiate de la propriété précédente, en effet, la fonction cube conserve l’ordre sur ℝ.
𝑥
Variations de 𝑓
03 :58à06 :51
Variations Courbe représentative
La fonction cube est strictement croissante sur ℝ.
Propriété : symétrie
La courbe représentative de la fonction cube est symétrique par rapport à l’origine du repère.
Remarque : la fonction cube est donc une fonction impaire : en effet, elle est définie sur un ensemble symétrique par rapport à l’origine du repère et, pour tout nombre réel 𝑥, 𝑓(−𝑥) = (−𝑥)<= −𝑥<= −𝑓(𝑥).
Partie 5 : fonction inverse
Définition : la fonction inverse est la fonction 𝑓 définie sur IR * par 𝑓(𝑥) =Em .
Propriété : on considère deux nombres réels 𝑎 et 𝑏 non nuls et de même signe.
E
0 et En sont rangés dans l’ordre inverse de celui de 𝑎 et 𝑏.
Démonstration : supposons que 𝒂 et 𝒃 soient non nuls, de même signe et que 𝒂 < 𝒃 alors 𝒃 − 𝒂 > 𝟎.
On sait que 𝟏𝒂−𝟏𝒃=𝒂𝒃𝒃 −𝒂𝒃𝒂 =𝒃F𝒂𝒂𝒃.
De plus, on a supposé que 𝒂 et 𝒃 sont de même signe donc 𝒂𝒃 est positif. Finalement, 𝟏𝒂>𝟏
𝒃.
Remarque : l’inverse d’un nombre étant du même signe que ce nombre,
l’inverse d’un nombre négatif est toujours inférieur à l’inverse d’un nombre positif.
Conséquence : variations de la fonction inverse
La fonction inverse est strictement décroissante sur ] − ∞ ; 0[ ainsi que sur ]0 ; +∞[.
Démonstration : cette propriété est une conséquence immédiate de la propriété précédente, en effet, on a démontré que la fonction inverse change l’ordre sur ]0 ; +∞[ et change l’ordre sur ] − ∞ ; 0[.
𝑥
Variations de 𝑓
06 :51à09 :28
La fonction inverse est strictement décroissante sur l’intervalle ] − ∞ ; 0[ et sur l’intervalle
]0 ; +∞[.
Définition : courbe représentative
On dit que la courbe représentative de la fonction inverse est une hyperbole de centre 𝑶.
Propriété : symétrie
La courbe représentative de la fonction inverse est symétrique par rapport à l’origine du repère.
Remarque : la fonction inverse est donc une fonction impaire : elle est définie sur un ensemble symétrique par rapport à l’origine du repère et, pour tout nombre réel 𝑥, 𝑓(−𝑥) =FmE = −E
m= −𝑓(𝑥).
Partie 6 : position relative
a) Cas général
Propriété : positions relatives
On considère deux fonctions 𝑓 et 𝑔 définies sur un intervalle 𝐼 et on note 𝐶/ et 𝐶s leurs courbes représentatives respectives dans un repère (𝑂, 𝚤⃗, 𝚥⃗).
§ Si, pour tout nombre réel 𝑥 appartenant à 𝐼, 𝑓(𝑥) < 𝑔(𝑥) alors 𝐶/ est en dessous de 𝐶s.
§ Si, pour tout nombre réel 𝑥 appartenant à 𝐼, 𝑓(𝑥) > 𝑔(𝑥) alors 𝐶/ est au-dessus de 𝐶s.
Méthode pratique pour étudier la position relative de deux courbes :
Il est bien souvent plus simple d’étudier le signe d’une expression que de comparer deux expressions.
En conséquence, pour faciliter l’étude de la position relative de deux courbes 𝐶/ et 𝐶s, il suffit d’étudier le signe de 𝒇(𝒙) − 𝒈(𝒙) :
• Si, pour tout nombre réel 𝑥 appartenant à 𝐼, 𝑓(𝑥) − 𝑔(𝑥) < 0 alors 𝐶/ est en dessous de 𝐶s.
• Si, pour tout nombre réel 𝑥 appartenant à 𝐼, 𝑓(𝑥) − 𝑔(𝑥) > 0 alors 𝐶/ est au-dessus de 𝐶s. 𝑥
Variations de 𝑓
b) Exemple des fonctions identité, carré et cube
En observant les courbes représentatives ci-contre, on peut conjecturer la propriété suivante :Propriété : pour tout nombre réel 𝑥 positif, on a :
§ Si 0 ≤ 𝑥 ≤ 1, alors 𝑥<≤ 𝑥A≤ 𝑥.
§ Si 𝑥 > 1, alors 𝑥 ≤ 𝑥A ≤ 𝑥<. Démonstration :
Comparaison de 𝒙 et 𝒙𝟐 :
Pour tout nombre réel 𝑥, on a : 𝑥A− 𝑥 = 𝑥(𝑥 − 1).
- Si 0 ≤ 𝑥 ≤ 1 alors 𝑥 ≥ 0 et 𝑥 − 1 ≤ 0.
On en déduit que 𝑥(𝑥 − 1) ≤ 0 soit 𝑥A− 𝑥 ≤ 0 ou encore 𝑥A≤ 𝑥.
- Si 𝑥 > 1 alors 𝑥 ≥ 0 et 𝑥 − 1 ≥ 0.
On en déduit que 𝑥(𝑥 − 1) ≥ 0 soit 𝑥A− 𝑥 ≥ 0 ou encore 𝑥A≥ 𝑥.
Comparaison de 𝒙𝟐 et 𝒙𝟑 :
Pour tout nombre réel 𝑥, on a : 𝑥<− 𝑥A = 𝑥A(𝑥 − 1).
- Si 0 ≤ 𝑥 ≤ 1 alors 𝑥A≥ 0 et 𝑥 − 1 ≤ 0.
On en déduit que 𝑥A(𝑥 − 1) ≤ 0 soit 𝑥<− 𝑥A ≤ 0 ou encore 𝑥<≤ 𝑥A. - Si 𝑥 > 1 alors 𝑥A≥ 0 et 𝑥 − 1 ≥ 0.
On en déduit que 𝑥A(𝑥 − 1) ≥ 0 soit 𝑥<− 𝑥A≥ 0 ou encore 𝑥< ≥ 𝑥A.
On en déduit la propriété suivante : Propriété : positions relatives
On considère les fonctions 𝑓, 𝑔 et ℎ définie sur [0 ; +∞[ par 𝑓(𝑥) = 𝑥, 𝑔(𝑥) = 𝑥A et ℎ(𝑥) = 𝑥<. En notant 𝐶/, 𝐶s et 𝐶• leurs courbes représentatives respectives, on a :
Si 0 ≤ 𝑥 ≤ 1, alors 𝐶• est en dessous de 𝐶s qui est en dessous de 𝐶/. Si 𝑥 > 1, alors 𝐶/ est en dessous de 𝐶s qui est en dessous de 𝐶•.
A LA CALCULATRICE
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