B ÉRARD
Analise transcendante. Méthode nouvelle pour quarrer les courbes, et intégrer, entre des limites données, toute fonction différentielle d’une seule variable
Annales de Mathématiques pures et appliquées, tome 7 (1816-1817), p. 101-116
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I0I
ANALISE TRANSCENDANTE.
Méthode nouvelle pour quarrer les courbes,
etintégrer,
entre
des limites données,
toutefonction différentielle
d’une seule variable ;
Par M. BÉRARD ,
,principal du collége de Briançon, membre
de plusieurs sociétés
savantes.FORMULES D’INTÉGRATION.
M. Kramp
apublié (Annales
demathématiques,
tom.VI,
pag.281 )
une méthodeingénieuse,
dont lapremière
idée est due àM.
d’Obenheim,
pourintégrer,
entre des limitesdonnées ,
toutessortes de fonctions à une seule variable.
L’esprit
de cette méthodeconsiste à
décomposer
letrapèze curviligne qu’on
veut quarrer , sue- cessivement en2, 3, 4,
6 et I2 autrestrapèzes;
on a ainsi desaires
qui approchent
deplus
enplus
de la véritable airequ’on
cherche. On
imagine
ensuite que ces aires sont les ordonnées d’une courbequi
serapproche de plus
enplus,
d’uneligne asymptotique,
et l’ordonnée de cette courbe
correspondante a
x= a est une valeurtrès-approchée
de l’aire cherchée.Il faut
cependant
convenir que cette méthode, aquelque
chosed’empirique qui
ne satisfait paspleinement l’esprit. L’équation
parlaquelle
on lie les aires successives aux termes dé la série est en-tièrement
arbitraire ;
les résultats que l’on obtient varient suivant la loi des exposansde x,
dans la valeurgénérale de y ;
loiqui
semblerait devoir varier suivant les différens cas. Il arrive
donc
ainsi Tom.VII,
n.°IV,
I,er octobre I8I6.I4
I02
FORMULES
que cette
méthode
ne procure pas réellementle degré d’exactitude
qu’on
croirait être endroit
d’en attendre(*).
M.
Gergonne ,
dans un mémoirequi
faitsuite à
celui deM.
Kramp,
aproposé
unperfectionnement qui
repose sur une idéeséduisante,
maisqui
malheureusement ne réussitqu’imparfaitement,
et
quelquefois
mêmeéloigne
du but. Cegéomètre
cherche diversesaires de
plus
enplus approchées,
à la manière de M.Kramp,
en
employant
successivement différens diviseurs. Il considère ensuiteces aires diverses comme les termes d’une nouvelle
série ,
dont ilcherche , toujours
par les formules de M.Kramp,
le termequi répond
à x= o. Ceprocédé
estinexact,
parce que la loiqui
lie lestermes de’ la nouvelle série est
inconnue,
et quel’hypothèse qu’on adopte arbitrairement
ne saurait réussirqu’Imparfaitement
ou par hasard.Aussi ,
si l’onapplique
cette extension de la méthode à la recherche dulogarithme dé 2 ,
enemployant
17ordonnées ,
ontrouve des résultats
qui s’éloignent
deplus
enplus
de lavérité
à
mesurequ’on
pousseplus
loin leprocédé.
M.
Kramp paraît
avoir reconnu lesinconvéniens
de sapremière méthode, puisqu’il
en aproposé
uneautre (
tom.VI ,
pag.372 ).
-Cette seconde méthode
paraît
en effetpréférable à
lapremière;
elle consiste
(**)
à faire passer par un certain nombre depoints donnés ,
sur la courbeproposée,
une courbeparabolique 03B3=A +Bx+Cx2+Dx3+....;
cette courbeparabolique
coïncided’autant
(*) L’observation
critique
de M. Bérard esttrès-juste;
mais elle porte malheu-reusement sur toutes les méthodes connues
d’interpolation ,
dont pourtant on nasaurait se passer. On verra, au
surplus,
que leprocédé
que M. Bérard subs- titue à celui de M.Kramp
n’est pas lui-même exemptd’arbitraire ,
et consé- quemmentd’empirisme.
Il serait même assez difficile de concevoir que celapût
être autrement; attendu que cela tient intimement à la nature de la
question.
J. D. G.
(**) M. Lacroix ( du calcul
différentiel
et du calculintégral,
tom. II,page I41) annonce, pour son troisième volume, une méthode à peu
près
semblable.
D’INTÉGRATION.
I03mieux avec la courbe a quarrer , que le nombre des ordonnées cherchées est
plus grand ;
et il nes’agit plus
ensuite qued’intégrer
la formule
ydx , composée
alors d’une suite de monomesintégrables.
D’après
ceprincipe
M.Kramp
a calculé douzeformules,
cor-respondant
aux cas où l’on connait 2 ,3 , 4 ,...
I2 ou 13ordonnées de
l’espace à
quarrer.L’usage
de ces formules est très-simple.
La substitution des valeurs connues des ordonnéesdonne ,
sur-le-champ ,
l’airecherchée Xdx, plus
exactement etplus
briè-vement que par les séries ou toute autre méthode connue.
M.
Kramp
s’est arrêté à la formule relative à 13 ordonnées :« J’aurais
désiré,
ydit-il ,
depouvoir
continuer cettetable , jusqu’au
» diviseur
24;
maisl’immensité
du travail m’aeffrayé.
Il doit sans»
doute y
avoirquelque
méthodebeaucoup plus abrégée
quecelle
» que nous avons
suivie ; mais, jusqu’ici
dumoins , je
l’ai cherchée» vainement. »
M.
Kramp n’ayant
pu trouver les formules relatives a un nombred’ordonnées plus grand
que13,
a cherché à ysuppléer,
en com-binant les formules de son
tableau ;
mais le surcroît d’exactitudequi
en est résulté n’est pas assezimportant
pour ne rien laisser à désirer. J°ai donc cherché àperfectionner
un travail siutile ; j’ai
vaincu la difficulté
qui
avait arrêté M.Kramp ;
etj’ai
eu la satis-faction de rencontrer une nouvelle manière de
procéder, qui
n’arien de commun avec celle de cet habile
géomètre ,
etqui permet
de pousser
l’approximation
aussi loinqu’on
le désire.§.
LExposé
d’une nouvelleméthode.
Le
problème qui
nousoccupé peut
être énoncé ainsi :PROBLÈME.
Connaissant les deux ordonnées extrêmes d’unarc de
courbe,
ainsi queplusieurs
ordonnées intermédiaireséqui-
distantes ; exprimer, enfonction de
cesordonnées,
et de l’intervallecommun
qui
lessépare,
l’airemixtiligne comprise
entre lesdeux
ordonnées extrémes,
la courbe et l’axe desx?
I04 FORMULES
La
solution
de ceproblème
sera aussicelle
duproblème de l’intégration
des fonctions d’une seulevariable ,
entre deslimites,
données ; puisque intégrer Xdx,
c’estquarrer
la courbequi
apour
équation y=X.
Solution. Soient en
général
yo, yI, Y2,... yn les ordonnéesconnues et
équidistantes
de la courbey=X qu’il s’agit
dequarrer
entre les limites yo et yn. Pour
plus
desimplicité,
prenons pour unité l’intervalle communqui sépare
les ordonnéesconsécutives,
et supposons que la
première
03B3oréponde à
l’abcisse x=o. Soitenfin S l’aire cherchée
=Xdx.
Pour fixer les
idées ,
supposons les ordonnées données au nombre desept
seulement. Ce que nous dirons de ce casparticulier pourra
facilements’appliquer à
tout autre.I.° Je remarque que,
quelle
que soit la valeur de chacundes
coefficicns de la formule que nous
cherchons,
les ordonnéeséga-
iement
éloignées
des extrêmes doivent yjouer
le mêmerôle ; puisque
la
première peut
êtreprise
pour ladernière, et
vice versa :ainsi,
par
exemple , 03B32 et
03B34 doivent avoir le même coefficient.Cette observation
réduit
de moitié le nombre des coefficiens à trouver, et prouve que la formule doit être de cette forme :2.° Les coefficiens
inconnus A, B, C , D ,
doivent être telsque ,
quand
la courbeproposée y=X
estquarrable ,
la formula(F) donne,
pour l’aireS,
une valeurnumérique,
connue et exacte.Ainsi,
il est nécessaire et suffisant que ces coefficienssatisfassent à quatre
casparticuliers
que l’on pourra d’ailleursprendre d’une
infinité de manières
différrentes; mais parmi lesquels
on fera biende choisir les
plus simples ,
pourvuqu’elles
soient distinctes etqu’elles
ne soient pascomportées
les unes par les autres.3.°
Supposons ,
pourpremier
casparticulier
que laligne à
quarrer est une
droite parallèle
à l’axed-es x ,
dont elle estéloignée
de
laquantité
i.L’intervalle
entre lesordonnées
extrêmesétant 6,
D’INTEGRATION. I05
l’espace à quarrer
sera unrectangle
= 6. La formule(F) deviendra
donc
4.° Supposons,
pour deuxième casparticulier,
que laligne à
quarrer est une
parabole ordinaire,
touchant l’axe des x au milieude
l’intervalle qui sépare
les - ordonnéesextrêmes,
etpassant
par les extrémitéssupérieures
de cesordonnées,
que noussupposerons,
comme
ci-dessus égales
entre elles et à l’unité.En
supposant,
pour un moment,l’origine transportée
aupoint
de contact, et
remarquant
que l’on doit avoir y=I,lorsqu’on
faitx=±3, l’équation
de cetteparabole
seray=x2 9;
son aire seraydx=x2dx 9
= x3 27qui, prise jusqu’à x=3,
donnera Ipour
la moitié de la surface dont ils’agit
de manièreque
cettesurface S
sera 2.Au
moyen del’équation y= x2 9,
on trouverade plus
En conséquence,
on aura, parla substitution dans la formule (F), 2=2A+z 9B+2 9C; c’est-à-dire,
5.° Supposons,
pourtroisième
casparticulier,
que laligne à
quarrer
est uneparabole du quatrième degré, assujettie
d’ailleursaux mêmes
conditions aue
laprécédente ;
en larapportant
à lamême
origine,
elle aurapour équation y x4 81 d’où S=~ x4dx 8I = x5 5.8I;
ce
qui donne,
entre les limites+3 et -3 , S=s5,
On a deplus
I06 FORMULES.
On aura
donc,
par la substitution dans la formule(F), 6 s=2A+3z 8I B+2 8IC; c’est-à-dire,
6.°
Prenons
enfinpour
dernièrecourbe,
ettoujours sous
lesmêmes
conditions,
Inparabole
du sixièmedegré y=x6 729. Nous
au-rons
d’abord S=~x6dx 729=x77729;
cequi
donneradéfinitivement S=6 7.
Nous
aurons ensuiteIl viendra- donc ,
en substituant dans la formule(F), 6 7=2A+118 729 B+I 729C; c’est-à-dire,
7.° Nous
avonsdonc ,
pourdéterminer A, B, C
,D,
lesquatre équations
desquelles
ontire, par l’élimination,
D’INTÉGRATION.
I07Substituant
ces valeurs dans la formule(F) , après
avoirmultiplié
S
par 6,
cequi
revient àprendre
pour unité l’intervallequi sépare
les ordonnées
extrêmes,
on aura enfinOn
procédera
de la mêmemanière ,
pour trouver les formulesqui
doiventcorrespondre
à un autre nombre d’ordonnées ou de divisions de l’intervallequi sépare
les ordonnéesextrêmes ; ainsi, par exemple
, pour 9 ordonnées ou 8divisions ,
onemploira
lesparaboles
des2.e, 4.e,
6.e et 8.edegrés,
et deplus
laparallèle
à l’axe des x.
Tout autre
système
de courbesemployé à
la recherche des valeursnumériques
descoefficiens, exigerait
une éliminationplus laborieuse ;
et les formules
auxquelles
ilconduirait ,
différentesde celles-ci,
seraient en
général
moins exactes.Il serait sans doute aussi fastidieux que
superflu
de transcrireici tous les calculs
qui
ontservi à
former le tableau que nous allonsprésenter,
etqui
offre le recueil de toutes les formulesqui
peuvent
être utiles dans lapratique,
uniformément déduites duprocédé général
que nous venons de faire connaître.Cependant,
comme celle relative à a5
ordonnées,
ou au diviseur24
est, parbon
exactitude
laplus Importante
de toutes, et en mêmetemps
la
plus longue a
trouver ,puisqu’elle exige
environ IOO heures decalcul; je
croisdevoir, à
sonsujet , indiquer
brièvement la marche duprocédé ,
afinqu’on puisse facilement,
aubesoin,
lavérifier,
ou même la retrouver. Les
applications
quej’en
ai faites àplusieurs exemples,
et les résultats quej’en
aiobtenus semblent,
au sur-plus,
engarantir
suffisamment l’exactitude.On voit d’abord que la formule doit être de cette forme
S=A(yo+y34)+B(y1+y23)+c(y2+y22)+....+Ny12; (F24)
et
qu’il
faut I3 casparticuliers
pour déterminer les I3coefficiens
I08
FORMULES
A , B ; C ,... N.
Lepremier
de ces cas sera, commeci-dessus;
une droite
parallèle
à l’axedes x,
et distante d’elle d’unequantité égale
à l’unité.On
imaginera
ensuite une série deparaboles
des 2.e ,4.e, 6.e,.... 24.e degrés, ayant
toutes leur sommet sur l’axedes x,
au milieu de l’intervallequi sépare
les ordonnées extrêmes, touchant cet axe en.ce
point,
etayant conséquemment
leur axe- communparallèle
àtaxe des y. Chacune d’elles passera d’ailleurs par les. extrémités
supérieures
des deux ordonnéesextrêmes, supposées égales
entreelles et à l’unité. En
transportant l’origine
à ce sommet, leséqua-
tions de ces
paraboles
serontEn faisant l’intervalle
quF sépare
les ordonnées extrêmes=24,
on
calculera,
pour toutes cesparaboles,
les valeursde S, prises
entre ces mêmes
ordonnées, lesquelles
seront, ycompris
laparallèle
a l’axe des x ,
On
calculera enfin,
pour ces mêmesparaboles,
les24 ordonnées, égales
deux à deux. Leur substitutionsuccessive,
ainsi que celle desvaleurs correspondantes
deS,
dans la formule(F24), conduira
aux I3
équations
quevoici,
dont lasymétrie
estremarquable,
On.
élimineraM,
enretranchant successivement (2) de (3), (3)
de
D’INTEGRATION.
I09de
(4), (4)
de(5)
...(I2) de (I3); il
enrésultera II équations,
entre
lesquelles
on élimineraL ,
encombinant
encore deux à deuxles
équations qui
se suivrontimmédiatement;
oncontinuera
ainsi à éliminerK , 1
,H , G ,
... ,jusqu’à
cequ’on
soitparvenu à
la valeur de
A,
d’où l’on concluraensuite,
en remontant, celles- deB , C , D ,
... ,M ;
et on obtiendra enfin celle deN,
aumoyen ne
l’équation (I).
Il faudra ensuite diviserchaque
coefficientou , ce
qui
revient au même,multiplier S par 24,
afin que l’inter-valle
entre lesordonnées extrèmes,
que nous avions d’abordsuppose égal
à cenombre
devienneégal
à l’unité.Dans le tableau
suivant,
l’indicequi
accompagne la lettre F dé-signe
le diviseurqui
sert de baseà
la formulecorrespondante ;
ainsi, l’expression (F6) signifie
que l’intervalle I entre les ordonnées extrêmes y 0 et y6, a étépartagé
en 6parties égales,
ouqu’il y
a 7 ordonnées. La lettre S
représente toujours ~Xdx, c’est-à-dire,
l’aire
cherchée.
S. M. Recueil de formules.
II0
FORMULES
-Les
cinq premières
formules sont presque sans utilité dans lapratique ,
parcequ’elles
donnent uneapproximation trop
bornéela 6.me
servira
dans les cas lesplus ordinaires,
ainsique
la8.me,
D’INTÉGRATION.
IIIla I2.me devra être
employée
dans le cas où l’on vondpa avoirenviron
IO chiffres décimaux exacts :
enfin,
on ne devra faire usage de la24.me
que dans les cas , extrêmement rarcs, où l’on voudra pousserl’exactitude jusqu’à I6
à 18 chiffres.Dans
des
casextraordinaires ,
où l’on aurait besoin d’uneapproxi-
mation encore
plus grande)
onpourrait
calculer une formule pour49
ordonnées : il ne faudrait pour
cela que
dutemps
et de lapatience;
on
peut aussi, quoique
moinsparfaitement, remplir
le même but,en
partageant l’intervalle
des ordonnées extrêmes en un certain nombre departies égales
dont chacune soit ensuite subdivisée en24;
en
appliquant
ensuite àchaque
groupe de24
divisions laformule
(F24):
en voici unexemple.
Je suppose l’intervalle total
partagé
en 120parties égales,
par I2I ordonnées. En
représentant,
pourabréger , par p, a, b,
c, d, ... n, respectivement ,
les nombres de la formule(F24),
onobtiendra,
sansdifficulté,
la formulesuivante :
II2
FORMULES
Dans
l’emploi
de toutes cesformules,
-ilfaut remarquer que,
s l’intervalle entre lesQrdonnées extrêmes, qui
y estpris pour unité,
se
trouvait ,
engénéral, être a,
ilfaudrait multiplier par a
lavaleur de S donnée par la formule.
Il est une autre
remarque
assezimportante.
Si lacourbe
àquarrer
présente
unpoint d’inflexion,
entre les limites del’intégrale cherchée,
il sera bon dévaluer
séparément
lesportions
d’aire situées depart
et d’autre de ce
point ;
car le défaut de cette attention nepourrait qu’altérer
sensiblement l’exactitude du résultat. On verraci-après
comment M.
Kramp pour
avoirnégligé
cetteremarque ,
a été conduit àde
faussesconséquences,
et a cruapercevoir
unparadoxe
là où il n’en existait pas. Il est
presque- superflu
d’observerqû il
faudrait,
àplus
forteraison ,
en userainsi, si ,
entre les limites ,del’intégrale,
lacourbe offrait
un ouplusieurs points de rebrous-
sement.
§.
III.Application des formules.
Il
nous reste une dernièretâche à remplir :
il faut soumettrenos formules à
l’expérience qui
est la vraiepierre
de touche detoutes les
théories (*).
Nous
prendrons
pour I.reapplication
larecherche
duloga- rithme hyperbolique de 2, c’est-à-dire,
.end’autres
termes, la re- cherche del’intégrale de dx x,
entre x=I et x=2, ou encore laquadrature
del’hyperbole
y=I x,
entre les mêmes limites.(f) L’expérience
est en effet , la vraiepierre
de touche des méthodes em-piriques;
et nous sommes malheuremsement réduis àemployer
souvent de telles méthodes ; mais les véritables théories peuvent se passer de cette sanction ; etl’on n’a nullement besoin
d’expérience
pour êtreassuré ,
parexemple,
que la surface de lasphère
estquadruple
de celle de l’un de sesgrands
cercles. Il estbien vrai que le
peuple répète
souvent,diaprés
des gensqui prétendent
n’êtrepoint peuple, qu’expérience
passe science; mais il serait fort a désirer que lesgéomètres
pussent constamment-tenir un autrelangage.
J. D. G.
D’INTÉGRATION. II3
Pour appliquer à
cette recherche notre formule(F24), if faudra
faire
successivement,
dans y=I x,ou bien
ce
qui
donneraIl ne
s’agira
doncplus
que de substituer ces valeurs dans la formule(F24);
et onopérera
d’une manièreanalogue ,
si l’on veutemployer
toute autre formule. Le tableau suivantprésente
les ré-sultats obtenus
pour S
ouLog.2,
par nosformules (F6), (F8),
(FI2), (F24),
enregard desquels
nous avonsmis
ceux de M.Kramp qui leur correspondent.
Logarithme de 2.
La vraie valeur étant
0,69314 71805 59945 309;
II4 FORMULES
il s’ensuit que le résultat
dema
formule 11 esttrop fort de
0,00000 ooooo
662,
et celuide M. Kramp
de o,ooooo 00001663 y
l’erreur
de M.Kramp
est donc presquetriple
de la mienne.Je n’ai
point rapporté
les résultatsqu’on
obtient descinq
pre- miéresformules
, parce que,. par maméthode,
ces formules sont les-mêmes que celles de M.
Kramp.
Il en est de même pour les for- mules(F6) et (F s) ;
de sorte que les résultats des deuxprocédés
ne commencent à différer les uns des autres
qu’à partir
de(FI 2).
Cette
singularité
semblerait assez difficile àexpliquer
autrement que parquelque
erreur decalcul;
mais lepoint
essentiel est de savoirlaquelle
desdeux
formulesdoit
êtrepréférée;
etl’expérience
assurel’avantage
à la nôtre.Le
même tableau
faitencore
voir que le résultat de ma formule(F2 4)
n-’est en défaut que sur le I8.mechiffre ; approximation qu’au-
cune autre méthode ne saurait donner aussi
simplement ,
etqui
excède de beaucoup
les besoins ordinaires.J’at
pris,
pour 2.meapplication ,
la détermination de lalongueur
’de
l’arc
de45° ,
oude 3 4,
Latangente
de l’arc étantdésignée
par,x, On sait que la
question
seréduit à intégrer dx 1+x,
entre leslimites
x=o, x=I;
ou encore àquarrer,
entre les mêmeslimita la courbe- y= I x+x2.
En faisant successivementon trouve
ces
valeurs rnises
dans ma formule24,
on trouveD’INTÉGRATION.
II5valeur
qui
n’est en défautqu’au I6.me chiffre,
tandis que M.Kramp
n’a pu en trouver que 12
d’exacts
, par une combinaisonlaborieuse
deplusieurs
de ses formules.Dans ce 2.me
exemple,
nous n’avons trouvéque
15 chiffres exacts ; tandis que, dans leI.er,
nous en avionsobtenu 17
et presque 18.La raison de cette
différence
estqu’ici
la courbe y=-
a quar-rer a une
inflexion,
aupoint
dont les coordonnées sontx=I3, y=34:
cette circonstance donne lieu à une anomalie
qui
altère le résultat.Pour éviter’ cette source
d’erreur ,
il aurait falluquarrer séparé-
ment la courbe d’abord entre les limites x=o et
x=I 2,
et en-suite. entre les limites x=
I 3
et x=I, etprendre la
somme desrésultats ;
mais nous n’avions ici en vue que decomparer l’emploi
de notre formule
24
avec le résuitat obtenu par M.Kramp (*).
Ce
géomètre
pour n’avoirpoint
fait attention aupoint
d’in-flexion ,
a tiré de ses résultats desconséquences
tout-à-fait fausses.En
effet,
sa formule n.° 8 lui a donnéplus
d’exactitude que sesformules n.O 9 et
n.° IO;
cequi ,
aupremier abord , présénte
unvrai
paradoxe.
Mais il faut remarquer que , parl’emploi
de la for- mule n.O8 ,
il a pus’opérer,
entre les aires des deuxbranches
,de lacourbe
unecompensation
d’erreursqui
a pu nepoint
avoirlieu d’une manière aussi
avantageuse
dansl’application
des formulesn.° 9
et n.° IO. Au reste , dans lacourbe
mêmey=I x, qui n’a
pas
d’inflexion,
les résultais successivementobtenus
par lesdiverses
(*) On
approcherait,
ausurplus,
biendavantage
de la valeur de w, enprenant pour x la tangente d’un
très-petit
arc,sous.multiple
de 30°, etappli-
quant ensuite la formule(F24).
( Note de M.
Bérard
II6 FORMULES D’INTÉCRATION.
formules
nesemblent pas présenter
un accroissementrégulier d’ap- proximation qui permette F application de
laméthode
de M.d’Obenheim,
comme M.
Kramp
rayaitespéré.
Je
croispouvoir
conclure de tous les essais quej’ai fait, qu’au
moyen
de nos formules(Fe) J (F 8), (F12), (F24), (FI2o),
ontire tout le
parti possible
d’unnombre
donnéd’ordonnées,
etque
l’emploi
de ces formules offre lemoyen, à
la fois leplus
exactet le
plus expéditif d’intégrer
les différentielles d’une seulevariable.
On
peut ,
pour les diversesapplications i
consulter les mémoirescités,
dont l’es formuless’appliquent
à la mamère des nôtres.Les
géomètres
sentiront sans doùte que cette manière de déter- miner les coefficiensd’une formule,
par desapplications
faites àdes cas