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Méthode de Newton pour les polynômes.

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Academic year: 2022

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Texte intégral

(1)

Méthode de Newton pour les polynômes.

Référence : Analyse 2, Exercices.

Antoine Chambert-Loir et Stéfane Fermigier 2011-2012

Soitξ1< . . . < ξrdes réels, etm1. . . , mrdes entiers non nuls. On considère le polynôme P =

r

Y

i=1

(X−ξi)mi.

On choisit unx0> ξr, et on considère la suite (xn)n définie par xn+1=f(xn), où

f(x) =xP(x) P(x).

Alors la suite (xn) converge versξr, et on a une estimation de la vitesse de convergence : – simr= 1, alors pour toutc >0,

|xnξr|=o(cn).

– simr>1, alors il existec >0 telle que

|xnξr| ∼c

1− 1 mr

n .

Démonstration. On reconnait enP/P la dérivée logarithmique deP, et donc on a P(x)

P(x) =

r

X

i=1

mi

xnξi

.

La relationxn+1=f(xn) se réécrit donc

xn+1=xn

r

X

i=1

mi

xnξi

!−1 .

Donc, sixn> ξr, alorsxn+1 < xn. Il ne nous reste donc qu’à montrer quexn+1> ξr pour avoir la décroissance de (xn).

On peut prolongerf àI:= [ξr,∞) (ξrest une racine dePd’ordre 1 de moins que deP, et doncPr)/Pr) = 0) en posantfr) =ξr.

1

(2)

f est dérivable surI :

f(x) = 1−1 +P(x)P′′(x) P(x)2

= P P′′

P′2 (x)

Comme les zéros deP sont dans [ξ1, ξr], il en est de même pour les zéros deP etP′′(théorème de Gauß-Lucas), et donc (les coefficients sont positifs)f est strictement croissante surI.

On a donc, pourxn> ξr:

ξr=fr)< f(xn) =xn+1.

Finalement, la suite (xn) est décroissante et minorée, et donc converge, nécessairement vers un point fixe def : ξr.

Intéressons-nous maintenant à la vitesse de convergence de la suite.

Commençons par calculerf(x) plus précisemment. On a vu P

P (x) =X

i

mi

xξi

, et donc en dérivant :

P P′′P′2

P2 (x) =−X

i

mi

xξi 2

.

Donc

f(x) =P P′′

P′2 (x) = 1− X

i

mi

xξi

!−2 X

i

mi

(x−ξi)2

! .

On peut en déduire

xlimξr

f(x) = 1− 1 mr

.

Regardons d’abord le casmr= 1. On a doncfr) = 0. Donc, par théorème de Taylor-Lagrange, il existe un yn tel quef(xn)−fr) = (xnξr)f(yn).

On a doncf(yn)−−−−→

n→∞ 0, et donc, sic >0, l’existence d’un rang à partir duquel|f(yn)|< c.

Donc|xn+1ξr|6c|xnξr|, et une récurrence immédiate nous donne

|xnξr|=O(cn).

Quitte à réécrire l’égalité avec unc< c, on peut remplacerO paro.

Il nous reste le cas mr >1. On a doncfr) = 1−m1r ∈(0,1). On peut à nouveau appliquer la formule de Taylor-Lagrange :

∃yn∈(ξr, xn), xn+1ξr=f(yn)(xnξr).

En passant au log :

log(xn+1ξr)−log(xnξr) = logf(yn)−→

n logfr).

2

(3)

Ainsi, par théorème de Cesáro, on a

log(xnξr)∼nlogfr).

Cependant, il est interdit de prendre l’exponentielle pour conclure. Montrons donc que log(xnξr)−nlog(ξr) converge.

On peut à nouveau appliquer la formule de Taylor-Lagrange, à l’ordre 2 :

∃zn∈(ξr, xn), xn+1ξr=fr)(xnξr) +f′′(zn)

2 (xnξr)2. On a en particulier

εn := xn+1ξr

fr)(xnξr)−1 =O(xnξr).

Comme on a vu log(xnξr)∼nlog(fr)), donc il existe une constantefr)< c <1 telle que |xnξr|= O(cn).

On a donc log(1+εn) =O(cn), et comme la série de terme généralcnconverge, celle de terme général log(xn+1ξr)−log(xnξr)−logfr) aussi. Par série téléscopique, c’est exactement dire que log(xnξr)−nlog(fr)) converge, vers un certainλ.

On conclut :

xnξreλfr)n.

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