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AIRFAF. Régions. Nord Est Voyage en Allemagne et en Autriche

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Academic year: 2022

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AIRFAF Régions

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AIRFAF contact - n°4 - 2016 Le premier jour a été consacré à la visite de la station expérimentale de Boxberg dans le Bade Würtemberg et la visite d’une exploitation Naisseur de 2 000 truies en Bavière. Le deuxième jour, nous avons visité un élevage de 250 truies Naisseur-engraisseur en Bavière, puis l’entre- prise SCHAUER en Autriche pour terminer par un élevage Naisseur-Engraisseur de 90 truies toujours en Autriche. Le troisième jour a été consacré à la visite de la coopérative de séchage de maïs grain de Reding et enfin, nous avons vu un dernier élevage sur la route du retour avec un équipement WEDA.

Nord Est

Voyage en Allemagne et en Autriche

Après AIRFAF Sud-Est, une délégation d’AIRFAF Nord-Est (9 éleveurs et 4 conseillers) s’est rendue en Allemagne et en Autriche du 20 au 23 juin 2016 juste 3 ans après le Danemark.

Le voyage a été rendu possible grâce à l’appui d’Aloïs GIMPLINGER, directeur commercial France de SCHAUER Agrotronic, entreprise de matériel agricole dont le SPOTMIX….

La commande auprès d’Aloïs GIMPLINGER était de découvrir des élevages « derniers cris ». Nous n’avons pas été déçus. La bonne réputation allemande sur l’insertion paysagère, la qualité des équipements et l’accueil chaleureux de nos hôtes a bien été confirmée.

Boxberg :

station expérimentale Külenthal :

élevage Kratzer et Rauch Mengkoven :

élevage Johann Maier Prambachkirchen : SCHAUER

Heilingenberg : élevage Pöcherstofer Neuhaus AM INN : coopérative Reding

NEUHAUS AM INN BOXBERG

KŰLENTHAL

PRAMBACHKIRCHEN MENGKOVEN

HEILINGENBERG

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La station expérimentale de BOXBERG

La station expérimentale de Boxberg se situe dans le Land du Bade-Wurtemberg entre Stuttgart et Nuremberg en pleine campagne entourée de champs de céréales. Le Bade-Wurtemberg compte parmi les régions économi- quement les plus compéti- tives en Europe. En 2010, le PIB du Bade-Wurtemberg est de 361,8 Millions € (14,5 % du PIB allemand), soit environ

33 651 € par habitant (Allemagne : 27 300 € ; UE : 2 360 €).

La station est gérée par le Land depuis 2008. Le gouverne- ment du Land, écologiste-socialiste, oriente les objectifs de recherche de la production porcine. Ainsi, les maternités en liberté et le porc sur paille sont à l’honneur.

Nous avons été accueillis par Monsieur HERLZLICH qui a pré- senté le plan de la station.

Une partie des essais est consacrée à la production conven- tionnelle, l’autre à la production sous cahier des charges biolo- gique ou bien-être animal.

Bâtiments en production

conventionnelle Bâtiments en production Bien-être

168 truies : 9 maternités,

3 salles de gestantes, 2 salles de post-sevrage 6 salles d’engraissement pour 640 places

84 truies :

320 places de post-sevrage, 240 places d’engraissement

Outre les opérations de recherche, le site de Boxberg possède aussi une station de testage de verrats. L’Allemagne compte 10 stations de contrôle de performance détenues par les Länder contrairement en France où les stations sont sous obédience privée.

Enfin, un abattoir jouxte la station pour étudier la qualité des animaux en fonction des essais alimentaires.

La station, qui emploie 60 personnes, est un centre de forma- tion et gère les statistiques régionales.

Monsieur VILANDER, responsable du site expérimental sur le Bien-Être animal nous a accompagnés lors de la visite des dif- férents lieux d’expérimentation.

Recherche de l’autonomie protéique

Les recherches alimentaires portent sur la substitution du tourteau de soja par du tourteau de colza, de la féverole et des pois protéagineux. Il y a aussi une incitation à la culture de soja par la recherche de variétés précoces. L’objectif de la politique d’autonomie protéique est identique en Autriche et en Hongrie.

La culture de lupin est plus développée dans le nord de l’Alle- magne du fait d’un climat plus froid. Au sud de l’Allemagne, la culture de soja peut être développée.

Visite des bâtiments

D’emblée, les visiteurs sont surpris par le nombre de panneaux photovoltaïques installés sur les toitures.

Bade-Wurtemberg

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3 7

2 1

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6 a

b c

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1. Bâtiments administratifs 2. Internat

3. Logements de service 4. Silots pour méthanisation

5. Fosses à lisier / Unité de méthanisation

6. Stockage et fabrication de l'aliment / Entrepôt de paille Production conventionnelle 7. Maternité

8. Post-sevrage / Engraissement

Production alternative 9a. Maternité

9b. Post-sevrage 9c. Engraissement

Contrôle des performances 10. Local de livraison 11. Contrôle des performances 12. Abattoir

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1. Bâtiments administratifs 2. Internat

3. Logements de service 4. Silots pour méthanisation

5. Fosses à lisier / Unité de méthanisation

6. Stockage et fabrication de l'aliment / Entrepôt de paille Production conventionnelle 7. Maternité

8. Post-sevrage / Engraissement

Production alternative 9a. Maternité

9b. Post-sevrage 9c. Engraissement

Contrôle des performances 10. Local de livraison 11. Contrôle des performances 12. Abattoir

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AIRFAF

AIRFAF contact - n°4 - 2016

Les gestantes

9 cochettes sont introduites toutes les 3 semaines. Elles sont regroupées grâce au régumate puis introduites dans les lots de truies.

Les gestantes sont conduites en groupe dynamique. Les truies sont en liberté jusqu’aux chaleurs puis bloquées 5-6 jours après l’IA puis relâchées ensuite. Elles restent dans le local ver- raterie jusqu’à l’échographie réalisée 28 jours après l’insémina- tion. Du 70ème au 80ème jour de gestation, elles sont triées puis on les laisse tranquilles jusqu’à la mise-bas. Elles consomment 2 kg d’aliment par jour voire 3 kg après sevrage. La ration ges- tante est distribuée jusqu’au 1er jour de mise-bas, ensuite, les truies reçoivent un aliment allaitante.

Le mode de distribution des aliments se fait par l’alimentateur SPOTMIX à l’aide de sondes en aliment sec ou humide. Aloïs GIMPLINGER a précisé que le SPOTMIX convenait à tout éle- vage de 150 truies Naisseur-Engraisseur et pour l’ensemble des stades de production.

Pour un élevage de plus de 200 truies, il est préférable de réserver le SPOTMIX aux truies gestantes et en maternité et de prévoir un autre système pour l’engraissement.

Des cordes en chanvre sont dis- posées régulièrement en guise de matériaux manipulables.

Le sol est en caillebotis sur fosse avec fluschage et séparations.

Les fosses d’une capacité de stockage de 3-4 semaines sont rincées une fois vides.

Les maternités

Les maternités en production conventionnelle sont conduites soit avec des cases « balance », soit en case en liberté de marque SCHAUER. En Autriche, il est possible de bloquer les truies 4 à 5 jours après la mise-bas. Ici, les truies ne sont pas du tout bloquées car il a été observé un meilleur comportement des animaux. Une niche à porcelets leur permet de se protéger de la truie. Le taux de perte des porcelets sous la mère s’élève à 20 %. Une truie sèvre en moyenne 25 porcelets par an.

On a pu observer le calme des truies pas du tout effrayées de la visite de 15 Français. Certaines cases sont en cours de modi- fication et plusieurs modèles étaient en expérimentation.

Le bâtiment de stockage et la fabrique d’aliment

Le SPOTMIX est utilisé pour un transfert pneumatique. Le dis- tributeur « rotative » est sans usure. Il faut toutefois changer les clapets de temps en temps.

La fabrique d’aliment est constituée d’un broyeur, d’un apla- tisseur et d’un mélangeur avec jauge de contrainte. Le mélan- geur est d’une capacité d’une tonne.

Il n’y a pas de fosse de réception des matières premières. Les livraisons sont effectuées par camion pneumatique. En Alle- magne, la FAF intégrale est rare. Le modèle courant est basé sur un noyau tourteau de soja ou tourteau de colza puis blé, orge, maïs humide. La base céréales peut être accompagnée d’un complémentaire. Même s’il ne s’agit pas de FAF intégrale,

« tout le monde fait de la FAF ».

Les Länder du Bade Wurtemberg et de la Bavière sont des régions de forte production de maïs. Les rendements y sont très élevés : 110 à 120 qx sans arrosage pouvant atteindre 130- 140 qx. Les éleveurs incorporent jusqu’à 60 % de maïs dans les rations voire 65 % en Autriche.

Petites trémies pour l’ajout de petites quantités (doseurs)

Cuve de préparation des aliments

Cuve de distribution avec pesée à 10 g

Micro doseur : 20 g / 50 kg ; 1 / 1 000 g

Pesée Mélange Mélange de l’antibiotique

avec le soja

Incorporation des acides aminés pour les mâles entiers

Tombe dans la cuve de distribution

En cas d’utilisation de maïs grain humide, le nettoyage de la trémie est nécessaire une fois par mois. Il n’y a pas besoin de nettoyage en sec.

L’incorporation d’acides aminés est possible mais il y a risque de voutage malgré le système de dévoutage. C’est rarement utilisé en élevage.

Production Consommation Tourteau de soja

L’écart est trop important : difficile de produire l’équivalent en Allemagne

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Une production alternative : porc Bien-Être

La visite s’est poursuivie par la production de porcs sous label Bien-Être. Face aux surcoûts de production biologique et la difficulté de valorisation auprès du consommateur, le gou- vernement local a fait le choix d’orienter les essais sur la pro- duction de porcs Bien-Être. Le gouvernement croit en cette production et prévoit 30 % de la production sous ce label mais renonce à la production biologique.

Ainsi, les porcs charcutiers sous ce label sont vendus à 2,50 € par kilo.

Nous avons pu visiter les bâtiments de truies et de post- sevrage dédiés à cette production alternative. Les bâtiments sont en ossature bois à un pan avec une hauteur sous toiture permettant de bénéficier de la lumière en hiver. La ventilation est statique. Lorsque les hivers sont rigoureux avec – 15°C dehors, il fait – 6°C à l’intérieur.

Le bâtiment truies est composé de 2 salles de 12 places de ma- ternité avec courettes. Les porcelets sont sevrés à 4 semaines au poids de 10 kg. Les truies sèvrent en moyenne 10-11 por- celets par portée. Elles consomment jusqu’à 12 kg d’aliment par jour.

La castration des porcelets est pratiquée mais les queues ne sont pas coupées.

Trois modes de conduite des porcelets en post-sevrage Les essais portent sur trois modes de conduites à savoir :

• Animaux sur paille et courette,

• Animaux sur caillebotis et courette,

• Animaux sur caillebotis sans courette.

Les courettes sont couvertes d’un filet brise vent afin de pro- téger les porcelets des coups de soleil. Les cases sur paille sont nettoyées tous les jours.

Les normes de ces bâtiments correspondent à celles de la pro- duction biologique.

Aloïs GIMPLINGER a souligné les moins bonnes performances en caillebotis intégral sans courette en ventilation statique.

En effet, nous avons remarqué de la toux dans cette partie du bâtiment alors qu’il n’y en avait pas du tout dans les logements avec courettes. Comme dit Aloïs « On ne copie pas ça ».

Les bâtiments d’engraissement

L’engraissement est effectué dans des bâtiments convention- nels avec ventilation dynamique, couverts de panneaux pho- tovoltaïques.

Les lots des plus petits sont alimentés au SPOTMIX car ils consomment mieux qu’en sec. Il a été remarqué qu’il man- quait des séparations.

L’utilisation des auges courtes avec sondes est courante en Allemagne. Il n’a pas été noté de différences de performances entre auges courtes et auges longues mais la préférence est donnée aux auges courtes.

Les femelles sont engraissées jusqu’à 120 kg et les mâles jusqu’à 113 kg.

Après cette visite sous un ciel clément, nous avons pris la douche et sommes allés nous restaurer dans la cafétéria de la station. Repas fort apprécié du fait du départ matinal à 3 h…

Protéines alternatives

Monsieur HERLZLICH a présenté les revues éditées par la sta- tion sur les résultats technico-économiques des essais et les statistiques de la filière porcine dans le Bade Wurtemberg.

Face à la hausse de la dépendance au tourteau de soja, le Land souhaite diminuer cette dépendance.

Les consommateurs allemands sont plus sensibilisés par la déforestation du Brésil que par les cultures OGM. Le tourteau de soja a mauvaise réputation. La recherche s’oriente donc sur la possibilité de faire un porc label sans soja.

Laurent ALIBERT a rappelé que des essais ont été effectués à Villefranche de Rouergue avec l’arrêt du tourteau de soja dès 30 kg. La conclusion est que même si on équilibre les acides aminés, il manque un peu de matière azotée totale.

Petites trémies pour l’ajout de petites quantités (doseurs)

Cuve de préparation des aliments

Cuve de distribution avec pesée à 10 g

Micro doseur : 20 g / 50 kg ; 1 / 1 000 g

Pesée Mélange Mélange de l’antibiotique

avec le soja

Incorporation des acides aminés pour les mâles entiers

Tombe dans la cuve de distribution

En cas d’utilisation de maïs grain humide, le nettoyage de la trémie est nécessaire une fois par mois. Il n’y a pas besoin de nettoyage en sec.

L’incorporation d’acides aminés est possible mais il y a risque de voutage malgré le système de dévoutage. C’est rarement utilisé en élevage.

Production Consommation Tourteau de soja

L’écart est trop important : difficile de produire l’équivalent en Allemagne

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AIRFAF

AIRFAF contact - n°4 - 2016 Les principaux axes de la recherche allemande

Productivité des plantes céréales et légumineuses

Aliments sains en production durable

Sources de protéines Utilisation des ressources

naturelles Sans énergie

Sollicitations des Centres d’économie ruraux pour évaluer les conséquences économiques quand on change les critères ci-dessus

Monsieur HERLZLICH a ensuite rappelé l’équilibre entre les acides aminés et différencié les acides aminés essentiels des acides aminés secondaires.

Acides aminés

essentiels Acides aminés

moins essentiels Acides aminés non essentiels Lysine

Méthionine Thréonine Tryptophane

Cystine Alanine

En cas de substitution du tourteau de soja par le tourteau de colza, il faut veiller à l’équilibre des acides aminés essentiels.

La féverole et le pois manquent de méthionine et de cystine ; on peut le corriger avec le tourteau de colza. Les calculs ont été faits avec les tables françaises (INRA-PORC). Le travail de correspondance a été effectué avec les protéines brutes puis avec les protéines digestibles.

Prix comparés entre formules de différentes sources de protéines

Ration

Coût de production du

porc €/kg de carcasse

Prix de l’aliment

€/kg de carcasse

Tourteau de soja 1,434 0,614

Complémentaire 1,422 0,608

Tourteau de

colza amélioré 1,421 0,609

N.B. : prix du soja produit en Allemagne le jour de la visite : 450 – 500 €/t

Élevage KRATZER & RAUCH

L’après-midi, nous nous sommes rendus en Bavière à Külen- thal près de Munich pour la visite annoncée d’un élevage de 900 truies Naisseur-Engraisseur.

La Bavière est le plus grand land d’Allemagne pour ce qui est de la superficie. Ses principales villes sont Munich et Nurem- berg.

La visite était prévue sur le site de post-sevrage de 5 000 places équipées d’un SPOTMIX situé à proximité de la fabrique d’ali- ment et d’un silo tour de maïs inerté.

L’éleveur a présenté l’évolution de l’exploitation. C’est la 7ème génération qui travaille sur ce site entouré de cultures de céréales et de féverole.

De 1993 à 2005, le site ne détenait que le post-sevrage dont les animaux provenaient d’une maternité d’autres élevages.

En 2005, les éleveurs ont investi dans un bâtiment de naissage de 1 000 places de truies suivi de l’investissement d’une partie du post-sevrage.

Un deuxième bâtiment de 1 000 truies supplémentaires a été construit récemment. La capacité du post-sevrage est de 10 000 places. Les porcelets de 30 kg sont revendus à des engraisseurs locaux. Les engraisseurs recevant les porcelets possèdent des bâtiments de 1 000 à 4 000 places.

D’autres sites détiennent 800 places de sevrage-engraisse- ment et 1 000 places d’engraissement pour le renouvellement des cochettes.

4 salariés s’occupent des truies et des porcelets. Les nouveaux bâtiments sont performants et nécessitent 3,6 heures de tra- vail par truie.

De bonnes performances

La productivité numérique des truies est satisfaisante avec 28- 29 porcelets sevrés par truie et par an. Selon l’éleveur, grâce à la génétique, les portées sont très homogènes avec un poids de naissance plus élevé et moins de pertes. Il n’y a quasiment pas de porcelets chétifs ; ce qui explique aussi le faible besoin en main d’œuvre. Le taux de mortalité en post-sevrage n’est que de 1 %.

Une autonomie alimentaire partielle

Les 200 ha de l’exploitation ne suffisent pas à assurer l’ali- mentation de tout le cheptel. L’éleveur qui n’achète que des matières premières le fait auprès des céréaliers locaux en échange du lisier sous la forme de contractualisation.

Un programme de diversification des cultures est accompa- gné par les pouvoirs publics. Nous supposons que cela cor- respond aux MAEC en France. Ainsi, les exploitants doivent cultiver 5 espèces végétales différentes avec un minimum de surface par culture. Les aides à l’implantation de féverole s’élève à 120 €/ha.

Les contrats échange céréales-effluent semblent très lourds.

Ceci dit, leur procédé satisfait l’Administration lors des contrôles depuis 10 ans.

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Les formules d’aliment sont à base de blé, orge et maïs inerté complété par un noyau, soit 180 t par an que l’éleveur va cher- cher lui-même avec une remorque. Le noyau est composé de tourteau de soja, d’huile de poisson, de féverole et comprend les minéraux et les vitamines. Le prix de l’aliment gestantes est compris entre 240 et 260 €/t.

L’aliment 1er âge est réalisé à partir d’un complémentaire à 20 %.

Les formules d’aliment post-sevrage contiennent 25 % de maïs. 65 ha de l’exploitation dédiés à la culture de maïs sont entièrement utilisés. Mais il y a nécessité de compléter la pro- duction par des achats pour un stockage de 1 000 t de maïs inerté. Les achats de maïs sont réalisés de la mi-septembre à la mi-novembre.

Tous les aliments sont fabriqués à proximité des bâtiments de post-sevrage et sont transportés par remorque pour les truies.

Deux bâtiments post-sevrage

Les porcelets sont sevrés à 4 semaines puis élevés dans 2 bâtiments différents : l’un en ventilation statique, l’autre plus récent en ventilation dynamique.

Le bâtiment statique, couvert de panneaux photovoltaïques, est satisfaisant au niveau de l’ambiance. Ce bâtiment ne né- cessite aucun réglage et il n’y a pas de cannibalisme. L’incon- vénient se situe au niveau du nettoyage des salles qui néces- site plus de main d’œuvre notamment à cause des niches à porcelets. Lesquelles niches sont chauffées à partir de 2 co- générateurs avec l’achat de gaz.

Un tiers des mâles n’est pas castré. Cela permet d’anticiper l’interdiction de la castration sans anesthésie qui sera effec- tive au 1er janvier 2019. Ces porcelets mâles entiers sont livrés auprès de 3 engraisseurs qui font abattre les animaux au poids de 96 kg carcasse. Les pénalités se situent en deçà de 84 kg et au-delà de 104 kg carcasse.

1 000 porcelets sont vendus chaque semaine. Les camions proviennent de différentes fermes et ce sont les engraisseurs qui viennent chercher les porcelets.

Le bâtiment neuf non équipé de niches est plus gourmand en énergie car cela nécessite de chauffer toute la salle. Le bâti- ment ancien nécessite plus de main d’œuvre en nettoyage.

La place de porcelet du bâtiment neuf était de 230 € en 2011.

Une fabrique d’aliment Buschoff et un Spotmix

Le broyage : des broyeurs dédiés aux matières premières

7 000 tonnes d’aliment sont fabriquées annuellement. En 1999, les éleveurs se sont équipés d’un broyeur mélangeur d’une capacité d’1,5 t/h. La fabrique tourne jour et nuit avec un pré-broyage des matières premières.

Actuellement, la FAF est constituée d’un broyeur dédié au maïs et d’un broyeur dédié au blé et à l’orge. Il est pr évu l’achat d’un troisième broyeur pour le soja.

Le stockage comprend

• 1 silo tour béton de maïs inerté. L’investissement du silo avec l’élévateur et le système de reprise s’élève à 160 000 €.

Un échantillon de maïs nous a été présenté. Le maïs passé par le pré-nettoyeur était très propre et sentait bon ;

• 2 silos souples pour le soja. Achat récent de 2 silos souples noirs ;

• 3 silos d’aliments 1er âge et 2ème âge (nourrains) ;

• 1 silo de farine de poisson

Dessin se trouvant sur le mur du post-sevrage .

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AIRFAF

AIRFAF contact - n°4 - 2016 Le SPOTMIX

Avec le SPOTMIX, il est possible de traiter les animaux à la case.

En effet, l’eau étant injectée dans la descente avant les auges, on peut y incorporer un traitement par voie liquide. Dans cette exploitation, il est donc possible de traiter les animaux par 3 voies :

• via les micro doseurs du Spotmix,

• via l’eau injectée dans les descentes du Spotmix,

• via le réseau d’eau classique (pipettes).

Le SPOTMIX a été acheté en 2009. Depuis cette date, il n’a été remplacé qu’une écluse et une seule fois. Toutefois, le com- presseur, très sollicité, peut casser. En distribution en sec, l’usure est supérieure à la distribution humide. Ici, tout passe par des tuyaux en inox. Il faut changer le 1er coude jusqu’au 1er aiguillage tous les ans.

L’aliment passe dans une écluse doseuse avant d’être trans- féré en pneumatique. Le SPOTMIX permet de distribuer 6 vannes. Le SPOTMIX fonctionne 12 à 14 heures par jour avec un 1er repas à 4 h du matin et un dernier repas à 23 h.

C’est un équipement plus simple que la machine à soupe.

Avec ce système, il est possible d’alimenter 600 à 700 truies et 5 000 porcelets maximum.

Élevage Johann MAIER

Le mardi matin a débuté par la visite d’un élevage naisseur-en- graisseur de 250 truies en FAF en totalité, silo tour maïs inerté et machine à soupe. L’exploitation de Monsieur MAIER com- prend 130 ha de cultures et quelques hectares de forêt.

La main d’œuvre est constituée de Monsieur MAIER, son épouse et son fils.

Des investissements récents de 2014

Le choix d’investir dans un bâtiment truies découle de la diffi- culté à s’approvisionner en porcelets. Les investissements ont concerné la maternité, les gestantes, une partie de l’engraisse- ment et la fabrique d’aliment.

La distribution de l’aliment se fait par la machine à soupe en totalité. Il devenait moins onéreux d’avoir un système complet machine à soupe pour tous les stades de production.

Le montant total des investissements comprenant la FAF, les bâtiments et la machine à soupe s’élève à 1,5 million €. La moi- tié de ces investissements a été financée par un emprunt sur 20 ans avec des taux d’intérêts fixes de 1,5 à 2 % sur 10 ans.

Des achats de matières 1

ères

L’éleveur doit acheter ¼ des matières 1ères consommées par les animaux dont un peu de maïs. Il s’agit notamment du tour- teau de soja et des minéraux. L’utilisation du tourteau de colza aurait fait baisser la consommation des aliments par les ani- maux.

Une fabrique d’aliment rutilante

Un bâtiment pour la fosse de réception couverte d’une grille permet un transfert efficace des matières 1ères vers les silos de stockage avec un débit de 40 t/h en céréales et 60 t/h en maïs.

Les céréales passent par un pré nettoyeur et un cyclone qui oriente les céréales sèches à gauche pour les silos de stockage à proximité de la fabrique et le maïs humide à droite vers le silo tour situé derrière la fabrique. Le silo tour est équipé d’un poumon de 100 m³.

Le broyeur à maïs est situé dans un local à proximité du silo tour. Le maïs broyé est ensuite stocké dans un silo d’une capa- cité de 1 t avant d’être orienté vers la machine à soupe.

Une partie du stockage des céréales est effectuée dans d’an- ciens bâtiments mais cela augmente le temps de manuten- tion. Il est donc prévu d’installer des silos tôle autour du silo à maïs.

Petites trémies pour l’ajout de petites quantités (doseurs)

Cuve de préparation des aliments

Cuve de distribution avec pesée à 10 g

Micro doseur : 20 g / 50 kg ; 1 / 1 000 g

Pesée Mélange Mélange de l’antibiotique

avec le soja Incorporation des acides aminés pour les mâles entiers

Tombe dans la cuve de distribution

En cas d’utilisation de maïs grain humide, le nettoyage de la trémie est nécessaire une fois par mois. Il n’y a pas besoin de nettoyage en sec.

L’incorporation d’acides aminés est possible mais il y a risque de voutage malgré le système de dévoutage. C’est rarement utilisé en élevage.

Production Consommation Tourteau de soja

L’écart est trop important : difficile de produire l’équivalent en Allemagne

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La conservation du maïs et son utilisation

Le maïs est récolté en général à 32-35 % d’humidité (25-30 % en 2015). L’éleveur utilise systématiquement des bactéries lac- tiques car il pense que cela améliore la qualité. Des analyses fourragères et sanitaires (mycotoxines) sont réalisées après la récolte.

Le maïs est incorporé uniquement dans les formules d’en- graissement jusqu’à 50 %. Il n’est ni utilisé dans les formules truies ni en post-sevrage car l’exploitation n’en produit pas suffisamment d’une part et pour éviter le risque mycotoxines d’autre part.

La machine à soupe

De marque SCHAUER, elle est livrée pré-assemblée afin de limiter le temps d’installation. Un prélavage est effectué à l’eau claire. Un système d’incorporation d’acide est installé pour l’amélioration de la conservation du mélange. L’acide n’a pas de finalité de nettoyage. La cuve est cependant très propre.

Un cône pointu en fond de cuve permet de faire de petites quantités.

Le stockage des minéraux

Les silos de stockage de minéraux sont modulables et en acier pour faciliter leur descente.

Informations générales

Les bâtiments de truies gestantes et maternité sont équipés d’échangeur de chaleur permettant de réchauffer les salles en hiver et de les refroidir en été (effet cooling).

Les cages maternité sont de surface importante environ 6 m² par truie. Ces grandes cases répondraient à l’anticipation des surfaces qui pourraient être exigées pour les maternités avec truies en liberté.

La fosse à lisier est d’une capacité de stockage de 1 500 m³ et de 6 m de profondeur. En Bavière, il y a obligation d’avoir une capacité de stockage des effluents de 6 mois. Il y a discussion pour passer à 8-9 mois d’où une fosse d’une capacité permet- tant d’anticiper cette mesure.

Au moment de la visite, le porc charcutier était rémunéré 1,57 € le kilo contre 1,45 € en France voire 1,50 €.

Des cheminées très hautes. Les visiteurs sont tous étonnés de la hauteur des cheminées. En Allemagne la hauteur minimale règlementaire des cheminées est de 1,50 m.

Local de la fosse de réception

Local broyeur à maïs Silo tour

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AIRFAF

AIRFAF contact - n°4 - 2016

SCHAUER Agrotronic Gmbh

Après avoir passé le Danube, nous voici en Autriche au siège de l’usine SCHAUER située en plein cœur de la petite ville Prambachkirchen.

La maison SCHAUER occupe 20 000 m², emploie 300 per- sonnes et détient 45 millions de chiffre d’affaire.

SCHAUER est spécialisé dans le matériel de distribution d’aliment développé et fabriqué en usine mais aussi dans la conception de logiciels de distribution et les cartes électro- niques.

Les horaires sont basés sur 38 h hebdomadaires de 7 h à 15 h et ½ heure de pause le midi.

Nous avons visité l’unité d’assemblage, le hangar de stockage et les bureaux.

L’usine d’assemblage

Elle marque tout d’abord par son aspect familial mais tout de suite, on voit l’équipement de matériel de précision comme la coupe de tôle par laser qui fonctionne en 3 x 8.

Les plaques sont en inox galvanisé et sont prises automatique- ment avant d’être découpées.

Une seule personne est basée à ce poste.

90 % des coupes de tôles le sont pour eux-mêmes et 10 % pour un tiers notamment Butinger.

Nous sommes passés ensuite à la station de soudure ma- nuelle puis à celle robotisée et enfin, à la salle d’assemblage du Spotmix. Aloïs GIMPLIGER nous a montré l’installation de joints assez souples.

Le montage de DACS pour des groupes statiques et dyna- miques en petits élevages avec auge pivotante

Le stockage de matériel

Le matériel entreposé avant expédition concerne des produits destinés aux bovins et aux porcins. Le métal galvanisé est plu- tôt réservé aux bovins et l’inox aux porcins. Nous présentons ci-après quelques matériels pas forcément représentatifs de ce qui était présent le jour de la visite.

Maïs stocker : il s’agit d’une cuve très solide posée sur châs- sis et pouvant être chargée avec un godet télescopique. Une lame racleuse située au fond de la cuve permet de niveler le maïs. L’équipement nécessite un moteur de 5 KW/h. Les mo- dèles de maïs stocker varient de 500 l à 18 000 l. Les parties en contact avec le maïs sont en inox, les pièces extérieures en métal galvanisé.

DAC en soupe : Aloïs GIMPLINGER a précisé la gestion difficile de ce matériel pas vraiment sécurisé.

Distributeur de paille  : il s’agit d’un matériel qui distribue de petites quantités de paille pour répondre aux exigences

« WELFARE = Bien-Être » testé en stations expérimentales. Des mesures de comportement et de performance sont effec- tuées. C’est un matériel encore trop onéreux pour être utilisé en élevage.

Machines à soupe coniques : nous avons vu les mêmes mo- dèles que celui présent dans l’élevage visité le matin. Selon Aloïs GIMPLINGER, ces machines à soupe sont robustes et tournent encore à 30-40 ans d’âge.

Nous avons terminé la visite par le local de réparation des cartes électroniques (soudure).

Monsieur SCHAUER, PDG de l’entreprise est venu nous saluer et a annoncé que le marché français était pour eux très impor- tant d’où la nécessité de montrer leurs produits les meilleurs.

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Présentation du SPOTMIX

Le SPOTMIX est un système de préparation d’aliment sec ou humide. C’est un système qui peut doser de très petites quan- tités avec :

• une précision de la balance de plus ou moins 10 g,

• une ration minimale de 0,5 kg,

• une performance d’alimentation allant jusqu’à 600 kg d’ali- ment sec à l’heure,

• la possibilité de distribuer un aliment sec ou liquide,

• des robinets à eau automatisés pour l’adaptation de l’humi- dité de la ration.

• une alimentation sans résidus jusqu’à 200 m du lieu de consommation des animaux.

La distribution se fait à l’aide d’un distributeur rotatif pour 6 emplacements d’alimentation. C’est un matériel fiable et résistant à l’usure.

Après l’ouverture de l’air comprimé, suit l’ouverture de la vanne d’eau qui donne un brouillard d’eau puis distribution de l’aliment dans l’auge.

La vanne d’eau reste ouverte pour purger les tuyaux puis il y a fermeture de la vanne.

Le SPOTMIX fonctionne mieux avec des auges courtes de 1,50 à 2 m afin d’éviter qu’elles ne se salissent.

Une dilution différente selon les animaux :

• 1 kg d’aliment pour 1 l d’eau donne de la bouillie pour les porcelets sous la mère pendant 8 jours,

• 1 kg d’aliment pour 1,8 l d’eau à distribuer au sevrage jusqu’à 2,5 kg,

• 1 kg d’aliment pour 4 l d’eau à distribuer en maternité (ali- ment très liquide).

FAF et SPOTMIX

Le SPOTMIX peut servir comme une petite mélangeuse en FAF partielle. Il permet de doser de petites quantités : 25, 26, 27 kg.

Minéraux et SPOTMIX

Il faut veiller au compactage possible des minéraux. Il est recommandé de réduire les distances de transfert en installant les trémies de minéraux à proximité de la mélangeuse et en évitant les coudes.

Élevage PÖCHERSTORFER KG

La visite de SCHAUER s’est poursuivie par la visite d’un élevage naisseur-engraisseur de 90 truies en FAF et maïs inerté en silo tour avec un équipement SPOTMIX toujours en Autriche.

Nous voilà en plein cœur de l’Autriche …. Accueillis par une devise sur le mur de la maison d’habitation que nous nous sommes amusés à déchiffrer en attendant l’éleveur.

« Le travail du paysan et la bénédiction de Dieu préservent la paix et assurent le pain »

L’exploitation est conduite par Monsieur PÖCHERSTORFER et son épouse. Ils ont deux fils l’un de 12 ans et l’autre de 16 ans actuellement en école d’agriculture.

Monsieur PÖCHERSTORFER est double actif ; il est classifica- teur dans un abattoir 20 heures par semaine.

L’exploitation compte 100 ha, 90 truies et 800 places d’engrais- sement. L’assolement est décomposé en maïs, blé, orge et Les caractéristiques du SPOTMIX présentées en salle

Matériel Caractéristiques Fonctionnement

Cuve de distribution à 2 lames 1 lame convexe

1 lame concave L’une des lames dirige l’aliment vers l’extérieur Compresseur d’air Pression 5-6 bars

Débit 350 l / minute au minimum

Compresseur 10 bars Pousse l’aliment jusqu’à 230 m maxi Distribution de l’aliment Aiguillage pour 2 lignes principales

Distributeur rotatif

6 descentes

Possibilité d’ajouter de l’eau ou du lactosérum L’eau peut être traitée avec des acides organiques

Prise d’eau Pression environ 2 bars

Débit 20 l/mn au minimum - Cuve à eau fraîche 1 000 l

Pompe alternative

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AIRFAF

AIRFAF contact - n°4 - 2016 soja. Le soja est maintenu grâce aux subventions du 2ème pilier

de la PAC. La récolte se situe en moyen entre 3 t et 3,5 t / ha.

Certaines années, elle atteint 4 t / ha. L’année 2015 n’a pas été brillante avec 2,8 t / ha. L’objectif est de devenir autonome en protéines.

Pour l’instant, les exploitants introduisent de la graine de soja crue dans les formules à raison de 1 %. Quand la production sera plus importante, ils feront toaster la graine.

La conduite des truies se fait en 7 bandes avec sevrage à 4 semaines. Le choix a été fait de ne pas avoir une conduite trop intensive. La productivité numérique s’élève à 25-26 porcelets sevrés par truie par an.

Un élevage conventionnel

C’est un élevage représentatif des élevages autrichiens.

Comme 70 % des éleveurs autrichiens, il bénéficie d’une prime de 3 ct par kg. Un porc charcutier de 95 kg carcasse est rémunéré 150 €, 175 € avec les taxes.

L’autorenouvellement est assuré par un troupeau de grands parentaux Landrace :

Les deux verrats Landrace sont prélevés en totalité. Mais il y a achat de semence en Piétrain. Le prix de la dose de semence de Piétrain est de 3-4 € contre 14-15 € en Landrace. En compa- raison, la dose de Piétrain en France est de 6 €.

Une faible pression sanitaire

Les cochettes sont systématiquement vaccinées contre la par- vovirose. Il n’y a pas de vaccination contre le mycoplasme ni le circovirus. Les frais vétérinaires s’élèvent à 1,30 € par porc charcutier.

Des aliments blancs sont distribués en post-sevrage. Toutefois, dans l’ancien bâtiment, les éleveurs complètent les aliments avec des probiotiques et des huiles essentielles.

Le bâtiment d’engraissement : 1 000 places à 300 000 €

Le bâtiment d’engraissement de 1 000 places a été construit en 2013 quand l’exploitation a obtenu plus de surfaces de cultures. Il est actuellement surdimensionné. Le montage des

murs, des plafonds et des séparations a été effectué par les éle- veurs. Les équipements intérieurs proviennent de SCHAUER.

Les cases sont équipées d’auges de 3 m avec sondes à raison de 33 porcs charcutiers par case. L’aliment est distribué à partir d’un SPOTMIX. Les animaux sont nourris à volonté et sont très calmes à l’auge. Les sondes sont programmées en fonction de la vitesse de consommation. La quantité d’aliment distribuée est donc dépendante de l’appétit des animaux. Le GMQ des porcs de 25 kg est situé entre 860 et 900 g.

Les formules porcs charcutiers sont à base de maïs humide.

Le tourteau de soja provient d’un port situé sur le Danube à 20 km de l’exploitation.

La fabrique d’aliment

La fosse de réception est située sous un hangar tout neuf et recouverte d’une grille. Le maïs est déchargé dans la fosse de réception puis repris pour être conservé dans un silo tour en béton situé à l’extérieur du hangar. L’objectif est que le grain reste entier.

Le hangar de 1 200 m² avec charpente bois et dalle béton a été conçu pour stocker du matériel et des céréales à plat no- tamment le blé. Étonnés par la surface du sol bétonné, nous avons demandé le prix du béton. La dalle est de 15 à 17 cm d’épaisseur. Le béton a coûté 20 000 €, soit 16 € / m² sans les ferrailles. En France, il faut compter 35 € / m². Le coût total avec terrassement et treillis a été de 45 000 €.

Deux élévateurs peuvent être commandés à distance par un smartphone. La présence de deux élévateurs pose question.

En cas de météo défavorable au moment de la récolte, il y a possibilité de livrer 5 remorques à l’intérieur. Un prénettoyeur est situé en haut du hangar avant passage dans le silo.

Après broyage, le maïs est transféré vers le maïs stockeur puis transféré à nouveau dans le SPOTMIX via un cône.

Le cœur de la fabrique d’aliment est situé dans l’ancien bâti- ment au-dessus du bâtiment truies.

Truie Landrace

Verrat Piétrain Verrat Landrace

porcelets et porcs charcutiers

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Un aliment avec du foin !

Le mélange est composé de mi- néraux, de céréales broyées, de maïs humide, de soja et de foin.

En truies gestantes, du foin est incorporé à l’aide d’un vieux broyeur sans grille. Le dosage est manuel et la quantité impré- cise mais le bien-être animal est respecté et le foin ne manque pas dans la région.

La coopérative de séchage

et stockage de maïs et de céréales à Reding

La coopérative a été créée en 1969 avec 120 céréaliers-éle- veurs.

Suite aux extensions en 1979, 2000, 2005 et 2009, la coopé- rative compte désormais 850 adhérents et emploie 5 salariés permanents.

L’objectif de la coopérative est de sécher le maïs au prix le plus bas possible, soit un coût de séchage de 1,5 € par quintal en moyenne.

La capacité de stockage est de 120 000 t de maïs, 15 000 t de blé, 3 500 t d’orge, 3 500 t de colza, 1 000 t de soja et du tournesol.

Un équipement de stockage en partie de France

• 3 fosses de réception de 500 t / h : les nouvelles fosses per- mettent de réceptionner 2 remorques en même temps : l’une benne sur le côté pendant l’autre benne en arrière à raison de 120 t/h chacune.

• 3 sites de chargement des céréales

• 6 séchoirs permettant le séchage de 2 500 t / jour

• des silos de stockage de la marque PRIVÉ dont un de 47 ans : - les petits silos avec cônes sont réservés au Maïs Grain

Humide,

- les gros silos de 9 000 m³ ou 6 000 t sont réservés aux céréales sèches

- le plancher des silos est perforé pour assurer la ventila- tion ; un souffleur de 2 x 20 Kw/h permet de refroidir 40 à 50 000 m³/h.

• 3 tours carrées pour le séchage du maïs. Il s’agit d’équipe- ments acquis en 2000, 2005 et 2013. Deux tours identiques sont équipées de chaudières situées en bas et une tour avec séchage au milieu. La dernière tour, acquise en 2013, est un prototype qui permet un gain d’énergie de 10 % et d’obte- nir une meilleure qualité du maïs. La capacité de séchage varie de 15 à 35 t/h, en moyenne de 32 t/h, l’humidité étant plus forte en début de campagne environ 30 %. L’installation fonctionne au gaz avec une consommation de 1 400 KW.

Enfin, il y a un système de récupération de chaleur.

- le maïs séché sort à 25°C et il n’est pas nécessaire de le refroidir ;

- un rouleau à grille avec air sert au nettoyage du grain ; - après séchage du grain, un système d’aspiration des

poussières permet d’améliorer la qualité ;

- une vis racleuse ramène le grain au milieu et tourne en même temps.

• 1 nettoyeur de la marque MAROT

• Des élévateurs ronds ou carrés : une meilleure stabilité a été observée avec les élévateurs ronds par rapport aux élé- vateurs carrés, notamment à l’extérieur, car il y a moins de prise au vent. Toutefois, une fois chargés, il n’est pas noté de différence. Il y a très rarement des bouchons. Quand cela arrive, c’est le plus souvent au pied de l’élévateur. Les éléva- teurs ont un débit de150 t/h.

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AIRFAF

AIRFAF contact - n°4 - 2016

Une entreprise à 90 % pour le maïs

À la création de l’entreprise, il y avait du maïs cultivé à 98 % sur des terres sableuses et caillouteuses. Avant l’arrivée de la chrysomèle en 2007, les rendements se situaient entre 120 et 130 qx. Les rendements en blé sont inférieurs de l’ordre de 70 à 80 qx souvent pénalisés par les fortes chaleurs de juin et juillet qui atteignent 35 à 36°C. Maintenant, l’implantation de maïs représente 2/3 des surfaces.

Les surfaces moyennes de 40 à 60 ha par céréalier sont situées dans un rayon de 20 à 30 km autour de la coopérative.

La commercialisation des produits se fait auprès des industries de l’aliment du bétail et des usines d’amidonnerie pour le maïs corné.

Une récolte sur 7 semaines

La coopérative établit un plan d’étalement des récoltes avec des livraisons avant ou après le 15 octobre. L’agriculteur doit choisir la semaine de livraison quelques semaines avant la récolte. Mais en cas de mauvais temps annoncé, il est possible d’effectuer la récolte un jour en avance pour une livraison le jour j.

Les livraisons s’effectuent de 7 heures à 21 heures.

Contrôles qualité et traçabilité

Des échantillons sont prélevés régulièrement au moment des livraisons des matières premières. Des analyses de la teneur en humidité, du taux de protéines du blé et de mycotoxines sont réalisées systématiquement.

Le taux d’humidité se situe généralement à 30 % ; il était de 28 % en 2015.

En 2014, le maïs contenait un taux très élevé de DON. Il a été remarqué que les lots récoltés en octobre étaient moins contaminés que ceux de novembre. En 2016, la coopérative possédait encore des stocks de ce maïs difficile à écouler sur le marché.

Discussion à bâtons rompus sur la filière porcine bavaroise

Le directeur de la coopérative est triple actif comme beau- coup d’agriculteurs allemands. Il est aussi directeur commer- cial d’une autre coopérative et agriculteur-éleveur avec son épouse et possède une exploitation de 65 ha et 600 places d’engraissement.

Ceci est possible car son épouse reste sur l’exploitation et son père y est encore très actif. Il passe environ 3 semaines par an dans l’élevage.

La rémunération du maïs pour l’agriculteur est de 180 €/t toutes taxes comprises, soit 160 €/t hors taxes. Le coût du stoc- kage est de 3,5 €/t pour 1 an.

Le prix du maïs s’est longtemps situé à 140 €/t. Depuis 4 semaines, il est à 160 € ; mais le directeur s’attend à ce que le prix baisse.

Une situation économique difficile des éleveurs de porcs de Bavière depuis plusieurs années

La situation des éleveurs de porcs en Bavière ces dernières années a été difficile pour les Naisseurs et les Engraisseurs avec un prix payé du porc compris entre 1,30 et 1,50 € H.T. par kilo ne permettant pas de couvrir le coût de revient qui atteint 1,60 € par kilo.

Le prix de revient dépend, entre autre, du montant des amor- tissements. Les durées d’amortissement varient selon le type d’investissement, soit :

• Hangar : 30 ans,

• Porcherie : 20 ans,

• Matériel : 14 ans.

Une production à la baisse

Dans l’arrondissement de Bavière où nous nous trouvons, le nombre de porcs produit est en légère baisse. On observe la concentration des élevages et l’augmentation du nombre de places d’engraissement chez les éleveurs. Le nombre de truies est globalement en baisse en Bavière du Sud.

Les élevages sont globalement de taille moyenne. Les Nais- seurs-Engraisseurs spécialisés détiennent, en moyenne, 80 à 120 truies. En général, les tailles d’élevage sont les suivantes :

• Naisseur-Engraisseur : 80 à 100 truies,

• Naisseur : 200 à 300 truies,

• Engraisseur : 2 000 places.

Les exploitations ont une superficie moyenne de 30 à 40 ha. La moitié des agriculteurs sont doubles actifs en Bavière contre près de 60 % en Autriche.

Il n’y a pas de surfaces minimum à l’installation. Toutefois, pour bénéficier de la retraite agricole, il faut avoir 8 ha.

Les éleveurs de Bavière ne semblent pas très optimistes pour l’avenir du fait des contraintes liées au Bien-Être animal, aux normes des émissions gazeuses et au respect du plan d’épan- dage.

Le directeur de la coopérative ne pense pas que les éleveurs d’Allemagne du Nord soient mieux lotis que ceux de la Ba- vière. En effet, ils ont des rendements moins bons en maïs et connaissent des problèmes de compétitivité. 7 länder obligent l’installation de laveurs d’air dans les bâtiments por- cins. A priori, le pic de production serait atteint en Allemagne.

En tant qu’éleveur, il a le sentiment que la société soupçonne les éleveurs d’agrandir leurs élevages à la limite de la légalité.

Les producteurs allemands essaient de trouver des solutions pour les mâles entiers. La crainte est le risque que cette pro- duction fasse baisser la consommation de viande de porc.

Un sujet sensible : la TVA

Les périodes de calcul sont différentes entre le bénéfice agri- cole et les revenus imposables, soit :

• 1er juillet – 30 juin = calcul du bénéfice agricole

• 1er janvier – 31 décembre = calcul des revenus imposables

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Dans les années 2012, les agriculteurs allemands ont bénéficié de bons rendements et de bons prix en céréales et en produc- tion laitière et ont dû payer l’impôt sur les bénéfices.

Il existe trois types de TVA :

• Une TVA sur les achats manufacturés à 19 %

• Une TVA sur les produits alimentaires à 7 %

• Une TVA sur les produits agricoles à la vente à 10,5 % L’agriculteur peut souscrire au régime forfaitaire, dans ce cas, c’est l’Etat qui détermine le pourcentage de TVA à récupérer.

Si c’est plus intéressant pour l’agriculteur, il peut déclarer la TVA sous le régime du réel et récupérer plus de TVA notam- ment lorsqu’il a investi.

Une main d’œuvre moins chère ?

Le niveau du SMIC allemand est de 8,50 € de l’heure contre 9,80 € en France. Actuellement, des contrôles sont instaurés pour vérifier que les salariés sont payés correctement. Il est vrai que dans l’abattoir situé à 30 km avec 15 à 20 000 porcs abattus par semaine, des travailleurs roumains y sont présents depuis 20 ans avec des rémunérations inférieures au SMIC.

Ceci a permis des gains de compétitivité importants à la filière allemande par rapport à la filière française. Mais l’écart semble se réduire du fait d’une nouvelle législation.

Conclusion

Après la découverte de la production danoise, les éleveurs d’AIRFAF Nord-Est souhaitaient mieux connaître les modes de production en Allemagne, 1er producteur de porcs en Europe.

Filière dynamique vue de ce côté du Rhin, la filière allemande semble prête à s’adapter aux exigences sociétales comme le Bien-Être animal. On a observé nombre de matériaux manipu- lables dans les salles de gestantes (cordes de chanvre, chaînes) et les salles de post-sevrage et d’engraissement. Que ce soit à

la station expérimentale de Boxberg ou chez les éleveurs, le mode d’élevage avec les truies en liberté en maternité et les mâles non castrés semble être le prochain défi de la filière.

Du fait d’exploitations agricoles de faibles surfaces, la multi- activité semble aussi très généralisée. C’est peut-être ce qui explique le développement de la production d’énergie : pho- tovoltaïque et méthanisation.

Il y a une forte compétition entre les terres agricoles et les terres dédiées aux industries. Ainsi, la ville du siège de BMW, a racheté 52 ha pour 8,5 millions €. Quand BMW a besoin de terres, la société rachète des terres agricoles pour compenser la perte d’un agriculteur.

Les bâtiments d’élevage sont bien intégrés dans le paysage.

Quand les toitures ne sont pas recouvertes de panneaux pho- tovoltaïques, elles sont recouvertes de tuiles. Depuis la route, il a été parfois difficile de distinguer les bâtiments d’élevage des maisons d’habitation.

Côté fabrique d’aliment, les équipements sont performants et robustes. Les silos tour sont en béton, les fosses de récep- tion des matières premières recouvertes de grilles. Les éléva- teurs sont situés à proximité de la fosse de réception. Les trois élevages visités disposaient de pré nettoyeurs de céréales.

Les formules d’aliment sont à base de maïs humide et céréales produites sur l’exploitation. On a pu voir la présence de la farine de poisson utilisée en post-sevrage.

Enfin, l’assolement avec la présence de féverole répond à une forte sensibilisation des länder à l’autonomie protéique.

Ainsi, la politique économique des Länder allemands est bien orientée vers des exigences environnementales et de bien- être animal tout en permettant une valorisation économique des produits notamment à travers la promotion de la consom- mation locale du porc produit en Allemagne.

Catherine Challan Belval Pour AIRFAF Nord Est

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