Changement climatique et cycles de projets des banques de développement
1Jiajun Xu (Institut de la nouvelle économie structurelle, Université de Pékin), Harvey Himberg (Consultant indépendant),
Kevin Gallagher (Global Development Policy Center, Université de Boston)
Objectifs et questions de recherche
Dans ce rapport, les auteurs analysent la mesure selon laquelle ces engagements officiels et ces principes sont devenus évidents dans les opérations des cycles de projets habituels d’un échantillon représentatif d’institutions financières de développement (IFD) opérant au niveau international. Tel que défini par la Banque mondiale, « le cycle de projet est le cadre utilisé pour concevoir, préparer, mettre en œuvre et superviser les projets. »
L ors du One Planet Summit qui s’est tenu en décembre 2017 à Boulogne-Billancourt (France), et suivant leurs engagements préalables visant à soutenir les cinq Principes volontaires pour l’intégration des préoccupations liées au changement climatique, neuf banques multilatérales de développement (BMD) ainsi que l’International Development Finance Club (IDFC) ont annoncé leur vision pour mettre en adéquation les moyens financiers avec les objectifs de l’Accord de Paris. Plus récemment, en parallèle de l’engagement des BMD, l’IDFC s’est engagé à intégrer le financement de la lutte contre le changement climatique aux opérations de prêts directs.
Méthodes
À la fois pour les BMD et les membres de l’IDFC, ce rapport analyse la stratégie, les rôles, les outils et les techniques utilisés pour intégrer le changement climatique dans leurs opérations au niveau des projets.
Pour chaque IFD à titre individuel, et pour les deux groupes d’IFD pris collectivement, cela implique trois niveaux d’analyse :
(1) Les stratégies des IFD sur le changement climatique, dans la mesure où elles font partie du processus d’intégration du changement climatique dans leurs structures opérationnelles de projets respectives ; (2) Leur rôle pour faciliter les efforts de leurs clients pour respecter les exigences auxquelles ils sont
soumis ;
(3) Les exigences réelles auxquelles chaque IFD soumet ses clients.
Pour cette analyse, les auteurs se sont appuyés sur des sources originales : les politiques environnementales et sociales, et les exigences relatives aux emprunteurs telles que stipulées dans les documents publics.
L’essentiel
Cette synthèse est publiée dans le cadre des groupes de travail de l’International Research Initiative on Public Development Banks, et à l’occasion de la 14ème conférence internationale de recherche de l’AFD sur le développement
1 Titre original : Climate Change and Development Bank Project Cycles
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CLIMATE CHANGE AND DEVELOPMENT BANK PROJECT CYCLES
Changement climatique et cycles de projets des banques de développement
Jiajun Xu (Institut de la nouvelle économie structurelle - INSE, université de Pékin, Harvey Himberg (Consultant indépendant), Kevin Gallagher (Global Development Policy Center, Université de Boston)
Résultats
L’un des principaux enseignements de ce rapport est que certaines étapes du cycle de projets, tel qu’il est mené actuellement, sont plus propices à l’intégration du changement climatique que d’autres. En particulier les étapes de sélection, de définition du champ de l’étude d’impact, d’évaluation de l’impact et du risque, de surveillance et de génération de rapport dans le cadre d’Études sur les impacts environnementaux et sociaux (ESIA) fournissent de nombreuses opportunités de prendre en considération le changement climatique.
En revanche, les processus tels que la divulgation d’informations à des étapes anticipées de l’évaluation de l’impact et du risque, la consultation des parties prenantes en cours d’évaluation ainsi que les mécanismes de réclamation, sont moins propices à l’intégration du changement climatique. Mais ils peuvent être modifiés, pour améliorer l’intégration des impacts et risques liés au changement climatique.
Recommandations
Bien que de nombreuses IFD s’orientent vers la bonne direction, il est urgent qu’elles revoient leurs ambitions, qu’elles coordonnent leurs actions et qu’elles se responsabilisent.
è Le sommet Finance en commun, qui rassemblera pour la première fois toutes les banques publiques de développement, est l’occasion rêvée pour prendre de telles décisions.
è Les IFD doivent dépasser leurs promesses initiales d’alignement avec les engagements obligatoires, et définir des objectifs clairs et des calendriers d’exécution.
è Ce sommet offre la possibilité d’une action coordonnée, par laquelle les IFD concernées peuvent unir leurs forces pour financer les transitions climatiques et, du même coup, partager entre elles les meilleures pratiques.
è Enfin, des mécanismes robustes pour la transparence et la responsabilité doivent être érigés aux niveaux local, national et international pour garantir que les IFD tiennent leurs engagements à l’avenir.
L’essentiel
Le programme de recherche « Réaliser le potentiel des banques publiques de développement pour atteindre les ODD » est initié par l’INSE et financé par l’AFD, la Fondation Ford et l’IDFC.
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