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Cahiers de la production théâtrale

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Academic year: 2022

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Cahiers de la production théâtrale

Directeur : Emile Copfermilnn N° 1 0 , J U I L L E T 1 9 7 5 , 6 , 5 0 F

DEUX COMPAGNIES, UN AUTEUR 2

I. ARTHUR ADAMOV 7

II. LES SPECTACLES DE LA VALLÉE DU RHÔNE 21

« M. le Modéré » 22

La fable 23

Le rire : exorcisme et combat 26

Le lieu du jeu 34

De l'Etang de Berre (1963-1966) à la Vallée du

Rhône (1969-1975) 36

Notes sur le langage 46

III. LE THÉATRE DE LA PLANCHETTE 49

« Le Ping-Pong » 50

Expropriation : appropriation 51

A. A. : sur « Le Ping-Pong » 53

Itinéraire dramaturgique 60

Petite histoire d'un théâtre en pays de liberté .. 73 Les textes de ce Cahier ont été écrits :

— pour les Spectacles de la Vallée du Rhône par Michel Bassari, Yves Lantheaume, Yves Pirgio- vanni, Alain Rais ;

— pour le Théâtre de la Planchette par : Pierre-Etienne Heymann, Hervé Loichemol, Maurice Regnaut, Alain Weiss.

E.D.I., 29, rue Descartes, 75005 Paris diffusion

Editions François Maspero 1, place Paul-Painlevé, V

PARIS 1975

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Deux compagnies, un auteur

Les Spectacles de la Vallée du Rhône et le Théâtre de la Planchette ont mis en commun le projet de présenter deux pièces d'Arthur Adamov dans le même lieu au festival d'Avignon 1975. Cette collaboration dans les domaines artistique, admi- nistratif, matériel, tient à la rencontre de deux équipes dont les points de convergence sont mul- tiples.

Elles ont des méthodes de travail identiques.

Dans chacune des équipes, la politique artistique, le choix du répertoire, l'approche dramaturgique des textes, la mise en œuvre scénique, les actions d'animation, sont le résultat d'une réflexion et d'une élaboration collectives.

Les deux animateurs, Alain Rais et Pierre- Etienne Heymann, sont issus de la décentralisa- tion, dont ils défendent une conception précise : l'implantation d'équipes permanentes, favorisant une continuité dans le travail, un dialogue actif et surtout un rapport dialectique avec le public, rapport nécessaire à l'évolution de la création.

Après quinze ans de travail dans la décentra- lisation pour Alain Rais (à Saint-Etienne, puis sur l'étang de Berre et la vallée du Rhône), plus de dix ans pour Pierre-Etienne Heymann (dans le Nord,

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puis à Strasbourg), les deux équipes qu'ils animent ont en commun leur absence de statut ; en com- mun aussi, malgré des structures et un fonction- nement différents, leur misère scandaleuse.

Les Spectacles de la Vallée du Rhône préfigu- rent depuis six ans à Valence l'activité d'un centre dramatique national, sans être reconnus comme tel, et avec des moyens n'atteignant pas le tiers de ceux des centres dramatiques les plus mal dotés.

Le Théâtre de la Planchette, qui s'attache à la recherche d'un répertoire contemporain destiné à un large public, demeure prisonnier du ghetto éco- nomique du « jeune théâtre ». Malgré son désir de s'implanter et travailler dans une région précise, il erre ou hiberne, au gré des aumônes publiques, et ne survit péniblement que grâce à l'aide frater- nelle de quelques établissements un peu moins pauvres.

Peut-être cette parenté de « destin » n'est-elle pas sans rapport avec la conception de la pratique théâtrale, commune à nos deux compagnies.

Avec Brecht (entre autres), nous pensons que

« le monde ne va pas bien, et il convient de le changer ». Nous souhaitons contribuer pour notre part (modeste) à ce changement.

Notre action n'a pas pour autant comme but de donner en spectacle une révolution utopique, révolution que les spectateurs croiraient vivre par projection, donc passivement.

Ni instrument de propagande ni tribune pour une simple dénonciation, notre pratique théâtrale essaie de mettre en lumière les contradictions du monde où nous vivons. Théâtre de description ?

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Il s'agit surtout d'éclairer les différentes formes d'aliénation que nous subissons. Adamov disait :

« un théâtre qui découvrirait l'imposture ».

Notre langage scénique tend à révéler les contradictions par des moyens poétiques, pas for- cément rationnels. Mais nous ne pouvons pas oublier que le théâtre n'existe que s'il rencontre vraiment ses spectateurs. Nous essayons de poser la question : quels spectateurs ? Nous les savons déterminés par la division sociale du travail. Nous leur devons de chercher à établir un rapport actif avec eux, sans paternalisme, sans rien éluder de la complexité des contradictions que nous décri- vons, mais sans nous satisfaire de la formule :

« Tant pis s'ils ne comprennent pas. »

Refusant de nous laisser entraîner par le mi- rage de la culture dite de masse, qui masquerait en toute innocence la réalité des aliénations et de la vie morcelée des hommes, nous ne voulons pas pour autant être abusés par la tentation illusoire de la seule violence esthétique, de la subversion formelle, hors de tout contenu.

Nous souhaitons soumettre notre travail à une attitude scientifique, étrangère au triomphalisme.

Nous cherchons, nous essayons d'avancer par pe- tites étapes ; nous ne prétendons pas bouleverser le monde à chaque tentative.

Notre pratique de la réflexion collective est une réalité, difficile à conquérir. Elle suppose un choix politique fondamental, qu'il importe d'assu- mer quotidiennement, sans garrotter la personna- lité artistique de chacun, et à propos duquel tout

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discours idyllique à usage publicitaire nous sem- blerait grotesque.

Si l'avant-garde se limite à une définition for- maliste, nous n'en sommes pas, résolument. Nous espérons par contre participer à l'avant-garde si notre travail, au lieu d'être « parasite et propriété de la bourgeoisie », contribue à la lutte dans un monde en mouvement pour sa transformation, lutte qui s'exprime aussi sur le plan du langage artistique.

Pourquoi avons-nous choisi de présenter deux pièces d'Adamov aujourd'hui ? L'idéologie domi- nante essaie par tous les moyens d'évacuer l'his- toire et la réflexion critique. Elle privilégie, dans la production théâtrale, un certain nombre d'atti- tudes de fuite : phraséologie révolutionnaire, pro- phéties, formalisme débridé, goût de cendres, scep- ticisme hautain à l'égard de « toutes » les idéolo- gies, etc. Il nous semblait urgent de travailler sur un classique français contemporain, qui nous ap- porte précisément le sens de la rigueur, de la ré- flexion critique, de l'histoire, et dont l'évolution (depuis ses débuts « avant-gardistes » jusqu'à sa prise de conscience politique) nous paraît exem- plaire.

Exemplaire aussi la volonté d'Adamov de ren- dre compte de tous les aspects de l'homme, sans en privilégier artificiellement aucun. Chez lui, la vision de l'homme est globale : son enracinement social, ses relations avec autrui, son inquiétude intérieure, ses névroses, ses rêves, l'émotion et le rire étroitement liés, dans une œuvre qui ne veut pas en rajouter sur l'absurdité de la condition

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humaine, mais témoigner que la vie est « difficile, très difficile seulement ».

Par ailleurs, lorsque notre choix s'est porté sur Adamov, nous savions que Roger Planchon préparait un travail (le spectacle : A.A.) qui, sous la forme d'un collage, allait éclairer les aspects psychologiques de l'œuvre, constituant une lumi- neuse « autobiographie imaginaire » d'Adamov.

Plus qu'un hommage à Adamov, il nous a paru nécessaire de présenter deux des pièces les plus représentatives de son engagement politique, de sa théâtralité, de sa clarté, de son enracinement dans l'onirisme, de son langage où la poésie vraie tord le cou au verbiage, et de son rire libérateur.

AVERTISSEMENT : Comme les précédents Cahiers, celui-ci a été rédigé avant la première répéti- tion. Pour la commodité de la lecture, il a été divisé en trois parties : une partie commune aux deux troupes (I), puis aux Spectacles de la Vallée du Rhône (II), enfin au Théâtre de la Planchette.

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ARTHUR ADAMOV

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Arthur Adamov (1908-1970)

1908

Naissance le 23 août à Kislovotsk, dans le Cau- case. Petite enfance à Bakou. Ses parents, d'origine arménienne, possèdent une bonne partie des pétroles de la Caspienne.

Education à la française. Entouré de servantes, l'enfant est obsédé par toutes sortes de peurs, surtout la peur d'être pauvre un jour.

1914

La famille s'installe en Allemagne, où le père hante les casinos.

En août, la guerre les fait fuir en Suisse. Ils y resteront huit ans. Le père joue de plus en plus, dila- pide sa fortune. Adamov déteste la Suisse, on lui fait trop sentir sa condition d'émigré.

1918

Les puits de pétrole des Adamov sont nationalisés.

A Genève, Adamov voit jouer les Pitoëff.

1922

Peu à peu ruinés, les Adamov reviennent en Alle- magne. Adamov étudie au Lycée français de Mayence.

Sa mère l'envoie souvent chercher son père qui joue au casino. Il se sent humilié.

1924

Les Adamov émigrent en France. Pauvreté. Ada-

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A R T H U R A D A M O V

T h é â t r e

I. LA PARODIE. — L'INVASION. — LA GRANDE ET LA PETITE MANŒUVRE. — TOUS CONTRE TOUS. — LE PROFESSEUR TARANNE.

I I . LE SENS DE LA MARCHE. — LES RETROUVAILLES. — LE PING-PONG.

I I I . PAOLO PAOLI. — LA POLITIQUE DES RESTES. — SAINTE EUROPE.

PAOLO PAOLI ( L e M a n t e a u d ' A r l e q u i n ) .

LES AMES MORTES, d ' a p r è s l e p o è m e d e N i c o l a s G o g o l ( L e M a n t e a u d ' A r l e q u i n ) .

LE PRINTEMPS 7 1 .

ICI ET MAINTENANT ( P r a t i q u e d u T h é â t r e ) . SI L'ÉTÉ REVENAIT.

OFF LIMITS.

G a l l i m a r d

LE DIRECTEUR : EMILE COPFERMANN IMPRIMERIE CH. CORLET, 14110 CONDÉ-SUR-NOIREAU

D é p ô t l é g a l : 3E t r i m e s t r e 1975

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