• Aucun résultat trouvé

LE PRONOM DE POLITESSE UEST-IL EN VOIE DE DISPARITION?

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2022

Partager "LE PRONOM DE POLITESSE UEST-IL EN VOIE DE DISPARITION?"

Copied!
19
0
0

Texte intégral

(1)

Éditions de la Maison des sciences de l'homme | « Langage et société » 2004/2 n° 108 | pages 57 à 74

ISSN 0181-4095 ISBN 2735110133 DOI 10.3917/ls.108.0057

Article disponible en ligne à l'adresse :

--- https://www.cairn.info/revue-langage-et-societe-2004-2-page-57.htm

---

Distribution électronique Cairn.info pour Éditions de la Maison des sciences de l'homme.

© Éditions de la Maison des sciences de l'homme. Tous droits réservés pour tous pays.

La reproduction ou représentation de cet article, notamment par photocopie, n'est autorisée que dans les limites des conditions générales d'utilisation du site ou, le cas échéant, des conditions générales de la licence souscrite par votre établissement. Toute autre reproduction ou représentation, en tout ou partie, sous quelque forme et de quelque manière que ce soit, est interdite sauf accord préalable et écrit de l'éditeur, en dehors des cas prévus par la législation en vigueur en France. Il est précisé que son stockage dans une base de données est également interdit.

© Éditions de la Maison des sciences de l'homme | Téléchargé le 28/07/2022 sur www.cairn.info (IP: 134.122.89.123)

(2)

1. INTRODUCTION AUX FORMES D’ADRESSE EN NÉERLANDAIS

Quatre formes de pronoms d’adresse existent aujourd’hui en néer- landais : jij est incontestablement une forme non-formelle du singu- lier, bien qu’à l’origine il ait eu une valeur de pluriel et plus tard de marqueur de politesse. Je, la forme simplifiée de jij, est également associée à des caractéristiques de singulier informel, mais peut aussi être utilisée dans un contexte pluriel et dans des situations plus for- melles. Le troisième pronom, u, est clairement un pronom formel. Il marque la plupart du temps le singulier, mais peut être aussi utilisé au pluriel. Le quatrième pronom, jullie, est tout aussi clairement une forme du pluriel. Comme son équivalent du singulier jij, ce pronom auparavant accepté seulement dans les situations informelles, a acquis à présent un emploi supplémentaire. On s’adresse à chaque membre d’un groupe de personnes avec u, mais on peut s’adresser à elles en tant que groupe grâce à jullie (cf. tableau page suivante).

La promotion de jullie implique un recul des contextes d’usage de la forme de politesse u. De nos jours, certains néerlandophones crai- gnent que une perde du terrain non seulement au pluriel, mais aussi

Suzanne Aalberse Université d’Amsterdam S.P.Aalberse@uva.nl

Le pronom de politesse u est-il en voie de disparition *?

* L’auteure remercie Katell Laveant, Fred Weerman, Ingrid Van Alphen, Mat Pires et Sonia Branca pour leurs commentaires sur ce travail.

© Éditions de la Maison des sciences de l'homme | Téléchargé le 28/07/2022 sur www.cairn.info (IP: 134.122.89.123)

(3)

dans la langue en général. Du fait de cette peur de voir disparaître u, il existe même pour les élèves des écoles élémentaires un entraîne- ment spécifique à la distinction entre u et jij, et l’un des membres d’un parti politique, le Lijst Pim Fortuyn, Johannes van Ruiten, a pro- posé de réintroduire l’usage de uà l’école (voir « Leerling moet weer u leren zeggen », 2002 ; Tweede kamer, 2002-03 : 3-4).

La première raison qui fait craindre une disparition de urepose sur l’observation suivante : le nombre de contextes dans lesquels u est utilisé a diminué avec le temps ; la seconde raison découle des cas fréquents où des locuteurs semblent intervertir l’utilisation du u for- mel et celle du pronom moins formel je. L’alternance des formes d’adresse est interprétée soit comme un signe discret de recul des contextes d’usage de u,soit comme le signe d’un apprentissage imparfait de la langue. Ces deux interprétations prédisent l’une et l’autre un avenir sombre à cette forme de politesse. Je me demande- rai dans cet article si une telle peur est fondée. Les cas d’alternance des pronoms seront d’abord examinés pour savoir s’ils s’expliquent par une acquisition incomplète de la langue. Je me demanderai ensuite si la perte de contextes d’usage implique réellement une perte du pronom. Afin de faciliter la comparaison et en dépit de la diffé- rence de langues, j’adopte les symboles proposés par R. Brown et A. Gilman (1960) : T (dérivé du latin tu) comme marqueur générique du pronom de familiarité et V (dérivé du latin vos) comme marqueur générique du pronom de politesse.

2. L’ALTERNANCE DES PRONOMS

L’une des menaces supposées sur l’existence du pronom de politesse urésiderait dans le fait que ce dernier est parfois confondu avec le pronom informel je et parfois même avec le pronom (très) familier jij.

(1) Tableau des formes d’adresse en néerlandais contemporain

singulier pluriel informel formel

jij + +

je + –/+ + +/–

u + +/– +

jullie + + +/–

© Éditions de la Maison des sciences de l'homme | Téléchargé le 28/07/2022 sur www.cairn.info (IP: 134.122.89.123)

(4)

Cette confusion serait le signe d’un apprentissage imparfait de la langue ou d’une subtile perte de contextes d’usage. Les informations sur l’alternance des pronoms dans les langues modernes sont limi- tées. Je n’en ai trouvé que dans la thèse d’Hanny Vermaas (2002).

Cette lacune dans les recherches sur les langues modernes contraste singulièrement avec l’existence d’informations sur les états plus anciens des langues. Des centaines d’ouvrages ont été écrits pour expliquer l’utilisation simultanée des formes V et T pour s’adresser à un même interlocuteur dans les textes anciens des différentes langues européennes.

2.1. Les causes de l’alternance des pronoms

Certains chercheurs affirment que l’alternance des pronoms est la conséquence d’un apprentissage imparfait de la langue entraînant un amalgame de la part du locuteur (Meert 1890, Wales 1983, 1996, Berteloot 2001). Le copiste (car, en particulier dans les études hollan- daises sur l’alternance des pronoms au Moyen Âge, il s’agit de

“fautes” de copiste) est présenté comme ne comprenant pas complè- tement le système d’adresse. L’alternance des pronoms résulterait de cette connaissance lacunaire de la langue.

Selon une seconde analyse, l’alternance ne résulte pas d’un appren- tissage imparfait, mais d’une stratégie pragmatique que certaines langues mettent en place, tandis que d’autres ne le font pas. Les langues dans lesquelles existent des alternances de pronoms disposent d’une forme non marquée pour une conversation entre deux interlo- cuteurs. Le locuteur peut cependant passer à une forme d’insistance dans l’adresse pour exprimer une émotion. Dans un dialogue de type T/T, le choix de V peut exprimer la distance ou un respect particulier.

R. Brown et A. Gilman (1989) appellent ces langues qui autorisent l’échange entre pronoms des “langues à affect”. Ils ne proposent pas de critère particulier pour distinguer les langues à affect des autres.

H. J. Simon (2003) nomme ces langues portées à l’alternance des

“langues à système d’adresse pragmatique”. Il affirme que dans un système pragmatique le pronom de politesse ne s’emploie que de manière métaphorique. Dans ces langues, il existe une règle pragma- tique qui précise que la deuxième personne du pluriel doit être inter- prétée comme une deuxième personne du singulier de politesse.

© Éditions de la Maison des sciences de l'homme | Téléchargé le 28/07/2022 sur www.cairn.info (IP: 134.122.89.123)

(5)

H. J.Simon prend l’exemple de l’allemand où le pronom de politesse est grammaticalisé. Bien que ce pronom de politesse, Sie, et la troisième personne du pluriel, sie, soient homophones et historiquement reliés, ils constituent désormais deux pronoms distincts, ce que montrent leurs comportements grammaticaux. Chaque pronom a des possibili- tés combinatoires spécifiques, et, dans certaines variétés d’allemand, le Sie de politesse s’accompagne d’un suffixe verbal différent du suffixe de sie3epersonne du pluriel. Ainsi, pour H. J. Simon, dès lors que la politesse devient partie intégrante de la grammaire, l’alter- nance pronominale est exclue. Les pronoms de politesse grammatica- lisés appartiennent donc au groupe des langues que H. J. Simon appelle des langues “à système grammatical”. Je préfère parler de

“langues à cliquet” car, comme pour le mécanisme qui permet à une roue dentée de tourner seulement dans un sens, on ne peut pas reve- nir en arrière dans l’utilisation de la forme T. Une fois que cette forme a été suggérée, il n’y a plus de possibilité de retour à la forme V. De leur côté, R. Brown et A. Gilman (1989) parlent de “langues à proxi- mité interactive”. La proximité implique l’utilisation d’une forme T et c’est la seule forme qu’on peut utiliser une fois qu’elle a été suggérée.

2.2. Analyse de l’alternance des pronoms néerlandais

Afin de savoir si le pronom néerlandais urisque de disparaître, nous devons donc nous demander si l’alternance résulte de l’utilisation d’une stratégie pragmatique (2.1.2) ou d’un apprentissage imparfait de la langue (2.1.1.). Si le locuteur intervertit deux pronoms d’adres- se par ignorance, uest en passe de disparaître. Si l’alternance est un outil pragmatique, usurvivra sans doute.

Le néerlandais présente les caractéristiques d’une langue à cliquet.

H. Bennis (2004) a montré que la forme de politesse en néerlandais dispose d’une déclinaison propre aux formes réfléchies. Cette expres- sion grammaticale de la politesse conduit, dans la terminologie de H. J. Simon (2003), à un système grammatical et non à un système pragmatique. Selon le système de R. Brown et A. Gilman (1989) nous sommes en présence d’une proximité interactive, car s’il est possible de s’adresser à une personne avec qui l’on est en contact régulier avec une forme T, une fois l’emploi de T suggéré, il est impossible revenir en arrière.

© Éditions de la Maison des sciences de l'homme | Téléchargé le 28/07/2022 sur www.cairn.info (IP: 134.122.89.123)

(6)

Selon les critères de ces deux auteurs, le néerlandais est une langue à cliquet. L’on ne s’attend pas à une confusion de pronoms dans le groupe des langues à cliquet. Le fait que des “confusions” se pro- duisent en néerlandais implique-t-il un manque de connaissances des locuteurs, qui intervertissent les pronoms ? Examinons quelques exemples. Le premier est présenté au numéro (2).

(2) (www.wistudit.nl/column.asp)

Kent Udat, van die dagen dat jeniet uit jebed kunt komen?

Êtes-vousconscient qu’un de ces jours tune seras plus capable de te lever?

L’exemple (2) semble constituer un cas typique d’alternance des pronoms, car jeserait un impersonnel (que l’on traduirait par on en français) et non une forme d’adresse. Toutefois, quoique dans bien des cas jesoit un impersonnel, ou qu’il puisse être interprété comme tel, on peut soutenir qu’il se produit un phénomène particulier quand jeet usont combinés dans une même situation, et ce, pour deux raisons. Tout d’abord, il existe beaucoup de stratégies permet- tant d’éviter d’employer jedans les situations formelles. On dispose en effet d’un autre pronom formel impersonnel, men. De plus, jeet u coexistent seulement dans un nombre limité de situations, que nous allons à présent étudier.

2.2.1. Les intentions conflictuelles.

U et jesont fréquemment mélangés quand une personne dans un contexte professionnel s’adresse à un public plus ou moins inconnu sur un sujet très intime. J’appelle ces situations des “situations de conflits d’intentions”. Les exemples (3) à (7) présentent de telles situations.

L’exemple (3) provient d’une émission de télévision nommée Puzzeltijd, un programme d’une des chaînes privées néerlandaises, RTL4. Le télé- spectateur est face à un écran présentant une série d’énigmes qu’il doit résoudre. Si la téléspectatrice – car cette émission a pour cible les femmes au foyer – trouve la solution, elle est invitée à composer un numéro de téléphone payant pour la proposer. La tâche principale de l’animateur consiste à encourager les téléspectatrices à téléphoner, afin de faire gagner de l’argent à la chaîne. L’animateur doit donc d’abord les inciter à s’imaginer en possession de cet argent si facile à gagner. La solidarité avec les téléspectateurs est ici importante, c’est pourquoi,

© Éditions de la Maison des sciences de l'homme | Téléchargé le 28/07/2022 sur www.cairn.info (IP: 134.122.89.123)

(7)

dans les phrases 3a-3e, jij est utilisé (et non pas je). Puis dans un deu- xième temps, l’émission se met au service des téléspectateurs. Le pré- sentateur est remplacé par une présentatrice qui dévoile les réponses des énigmes. Elle emploie alors le pronom udans la phrase 3f1.

(3) Puzzeltijd (l’heure des énigmes) a- Wat zou jijdoen met 500 euro ?

Qu’est-ce que tuferais avec 500 euros ? b- Stel jedat eens voor.

Imagine[2epersonne sing.] ceci.

c- Ga jede stad in en laat je jehelemaal gaan, los je jeschulden zo in één keer af of ga jeer lekker even tussenuit ?

Est-ce que tuirais en ville pour telaisser complètement aller, est-ce que tupaierais d’un coup toutes tes dettes ou bien tut’en irais pour quelques jours ?

d- De beslissing is aan jou.

C’est à toide décider.

e- Alles wat jehoeft te doen is even bellen met die oplossing.

Tout ce que que tuas à faire, c’est d’appeler avec la solution.

f- Laat ik unog één keer meenemen naar de puzzel.

Revenezdonc encore une fois aux mots-croisés (l’animatrice est devant un grand tableau de mots-croisés que les candidats doivent compléter).

L’exemple (4) est extrait d’un sermon. Le prêtre utilise jij quand il est proche des auditeurs, qu’il leur dit qu’ils ne doivent pas avoir peur d’être eux-mêmes, presque comme s’il transmettait la parole directe de Jésus, et qu’il parlait par sa bouche (4a-4b). Il emploie u quand il arrive à la fin du sermon, la partie la plus solennelle (4e).

Encore une fois, ce ne sont pas seulement uet jequi sont juxtaposés, mais aussi uet jij.

(4) Sermon (www.katholieknederland.nl/mediapastoraat/) a- Jijmag zijn die jebent!

Tuas le droit d’être qui tues!

b- Voor God hoef jegeen pretenties aan te meten je niet beter voor te doen dan jebent jeniet groter, maar ook niet kleiner te maken

Face à Dieu, tun’as pas besoin de prétentions, de faire semblant d’être meilleur que tues, de te rendre plus petit ou plus grand.

1. Dans les exemples (3) à (7), le pronom T est en gras et le pronom V est en italiques.

© Éditions de la Maison des sciences de l'homme | Téléchargé le 28/07/2022 sur www.cairn.info (IP: 134.122.89.123)

(8)

c- Dit leert Jezus. Ja, zijn juk is zacht en zijn last is licht!

C’est ce que nous apprend Jésus. Vraiment, son joug est doux et son fardeau léger !

d- Dit brengt ons langs de aanlokkingen van hoogmoed en eigendunk tot een leven in het spoor dat God voor ogen staat.

Ceci nous emmène le long des tentations de l’orgueil et de la suffisance à une vie dans la voie de Dieu.

e- En dan… Dan zijn uen ik op z’n mooist!

Et alors… Alors vouset moi serons le meilleur de nous-mêmes.

L’exemple (5) est intéressant, car dans cette publicité qui tente de persuader les jeunes mamans de s’abonner au magazine Ouders van nu(“Parents d’Aujourd’hui”), uet jesont juxtaposés pour des raisons qui échappent à l’interprétation. La phrase où je est utilisée : juist nu je het nodig hebt(c’est maintenant que vous en avez besoin) ne semble pas avoir un sens particulièrement impersonnel. L’alternance peut donc s’interpréter ainsi : la publicité doit mettre l’accent sur deux élé- ments : nous sommes à votre service et nous sommes proches de vous. L’une est exprimée avec la forme de politesse V (5b, 5e), l’autre avec la forme de solidarité T (5a, 5d).

(5) Ouders van Nu(Parents d’aujourdhui) a- Met Ouders van Nu leef jevoor twee

Avec Parents d’aujourd’hui, tuvis pour deux

b- In Ouders van nu leest ualles over uw nieuwe leven met uwkind, erva- ringen, twijfels en oplossingen van andere zwangere vrouwen en moeders.

Dans Parents d’aujourd’hui, vouslisez tout sur votre nouvelle vie avec votre enfant, expériences, doutes et solutions d’autres femmes enceintes etd’autres mères.

c- Maar ook alles over kinderziekten, de ontwikkeling van kinderen, veili- gheid en opvoeding.

Mais aussi tout sur les maladies infantiles, le développement des enfants, la sécu- rité et l’éducation.

d- Informatie waar jejuist nu behoefte aan hebt.

Des informations dont tuas besoinjustement maintenant.

e- Van officiële deskundigen, maar ook van ervaringsdeskundigen bij uits- tek ; moeders zoalsu.

Des avis de spécialistes officiels, mais aussi des spécialistes par excellence : des mères comme vous.

© Éditions de la Maison des sciences de l'homme | Téléchargé le 28/07/2022 sur www.cairn.info (IP: 134.122.89.123)

(9)

L’exemple (6) provient d’une publicité pour le club échangiste Part 2. On trouve dans les publicités pour clubs échangistes une très forte propension à mélanger les deux types de pronoms, du fait de l’opposition entre la distance imposée par le média et le caractère inti- me de la situation évoquée. On peut constater que le premier para- graphe autorise une lecture impersonnelle chaque fois qu’un pronom de deuxième personne est utilisé.

La possibilité de jouer sur l’ambiguïté est exploitée par deux fois, dans les phrases 6b(tu le remarqueras tout de suite) et (où tu peux prendre un verre au bar).Mais dans 6c où il serait possible de jouer sur l’ambiguïté une troisième fois, c’est avec le pronom formel et sans ambiguïté uqu’on s’adresse au lecteur (les sièges près de la cheminée vous permettent de vous laisser aller au rêve). La deuxième partie pré- sente une division claire des fonctions de u et je: uest utilisé pour donner des informations neutres et fonctionnelles, telles que des indi- cations pour parvenir à l’endroit (6f)(vous trouverez le club échangiste Part 2 sur Bredabaan 43 à Wuustwezel),et la partie plus personnelle 6g (tu ne le regretteras pas)utilise le pronom je.

(6) Club échangiste (www.xs4all.nl/~colibrie/Part2/welkom.htm)

a- Als je van spanning en erotiek houdt Kom (T)dan naar Part2, dé paren- club voor jong en oud

Si tu aimes le suspense et l’érotisme Viens (T)au Part 2, le club échangiste pour tous les âges

b- Dit merk je meteen bij binnenkomst waar jeonder het genot van een drankje aan de bar kan zitten

Tu le sens tout de suite en entrant, où tupeux t’asseoir au bar en te régalant d’une boisson.

c- Het zitje bij de open haard biedt u gelegenheid om lekker weg te dromen.

Le coin autour de la cheminée vous permet de vouslaisser aller à vos rêves.

d- Bij de erotische ruimtes kunt ueventueel video's bekijken.

Dans les pièces érotiques, vouspouvez aussi regarder des vidéos.

e- Er is een gezellige dansvloer waar muziek van nu en van vroeger wordt gedraaid. (ook op verzoek)

Il y a une agréable piste de danse avec de la musique d’aujourd’hui et même d’autrefois (sur demande)

f- Parenclub Part2 kunt uvinden aan de Bredabaan 43 te Wuustwezel, net over de grens aan de N263 Wernhout-Wuustwezel, afslag Loenhout.

© Éditions de la Maison des sciences de l'homme | Téléchargé le 28/07/2022 sur www.cairn.info (IP: 134.122.89.123)

(10)

Vouspouvez trouver le Club Part 2 à Wuustwezel, Bredabaan 43, juste après la frontière sur l’N263 à Wernhout-Wuustwezel, sortie Loenhout.

g- Kom eens gezellig langs, jezult er beslist geen spijt van krijgen!

Viensdonc nous rendre visite, tu ne le regretteras pas!

Dans les exemples (3) à (6), nous avons étudié l’alternance des formes T et V dans des situations où différentes règles d’usage des pronoms d’adresse entrent en conflit. Les sujets évoqués sont intimes et nécessitent donc l’utilisation de T, mais la distance entre celui qui écrit et le lecteur est si grande qu’elle implique l’emploi de V. C’est la coexistence de ces deux situations qui conduit à la co-présence des deux pronoms.

2.2.2. Conflit de règles

Parallèlement aux conflits d’intentions, il existe une deuxième cause d’interversion des pronoms : les situations dans lesquelles on perçoit un décalage entre deux règles différentes concernant la façon de s’adresser à quelqu’un, ce que j’appellerai un conflit de règles L’une des règles importantes du système d’adresse en néerlandais veut que l’on s’adresse à son interlocuteur selon le degré de respect qu’il (ou qu’elle) demande. J’appellerai cette règle « adressez-vous à moi selon mon souhait ». Un professeur d’université peut par exemple deman- der à un étudiant d’utiliser la forme T. Après cette demande, l’usage de la forme V est impoli. Une autre règle consiste pour l’étudiant à s’adresser au professeur avec une forme V en raison de la différence d’âge et de position. Il arrive que ces deux règles de hiérarchie et d’« adressez-vous à moi selon mon souhait » entrent en conflit, ce qui entraîne l'alternance des deux pronoms.

On constate le même type d’interversion des pronoms du fait du conflit de règles dans les entretiens à la télévision et à la radio. Le risque d’interversion augmente quand une personnalité importante veut montrer sa simplicité et sa décontraction en demandant à son interlocuteur de s’adresser à lui avec la forme T, ce que font souvent les hommes politiques. Dans l’exemple (7), l’interviewé, Mies Bouman, a prié qu’on utilise la forme T avec lui. Le journaliste veut obéir à sa demande, et commence à s’adresser à lui avec la forme T, mais il revient à la forme V.

© Éditions de la Maison des sciences de l'homme | Téléchargé le 28/07/2022 sur www.cairn.info (IP: 134.122.89.123)

(11)

(7) (Zomergasten, août 2002)

Kun jeuitleggen waarom udit fragment heeft uitgekozen?

Peux-tuexpliquer pourquoi vous(sing) avez choisi cet extrait?

Si l’on compare ces deux situations où l’alternance des pronoms se produit, on peut dire qu’il y a toujours conflit. Soit l’intention d’expri- mer la solidarité et la proximité dans la communication entre en conflit avec la nécessité de délivrer des informations neutres, soit la règle « adressez-vous à moi selon mon souhait » s’oppose à une autre règle d’adresse. Nous voulions répondre à la question suivante :

« l’alternance des pronoms résulte-t-elle d’un apprentissage imparfait de la langue ? ». La réponse est « non ». Au contraire : ce phénomène reflète la conscience chez le locuteur qu’existent des intérêts conflic- tuels dans le système d’adresse.

3.PERTES DE CONTEXTE D’USAGE

Parallèlement à l’inquiétude concernant l’apprentissage imparfait de la langue, les défenseurs du pronom ucraignent de voir la fréquen- ce d’utilisation de ce pronom décroître. Cette crainte semble fondée.

Cependant il faut se demander s’il existe une corrélation avérée dans l’histoire des langues entre la perte de contextes d’usage d’un pro- nom et sa mort, et, si tel est le cas, quelles conclusions on peut en tirer concernant l’avenir deu.

3.1. Glissements des champs d’application du pronom T Dans leur célèbre article écrit en 1960, R. Brown et A. Gilman mon- trent qu’à l’origine, les langues européennes ne fonctionnaient qu’avec une seule forme d’adresse au singulier, la forme T, qui conve- nait dans toutes les situations d’interlocution, intime ou distante, formelle ou informelle. L’utilisation des formes d’adresse au pluriel – utilisées également pour s’adresser de façon formelle à une per- sonne de statut supérieur dans des relations asymétriques – fut la première étape vers la perte de contexte d’usage de la forme T. Plus tard, l’emploi de la forme V au singulier augmenta. V s’utilisa pour s’adresser à un groupe plus important de gens, et l’on pouvait éga- lement l’employer dans des relations symétriques : à nouveau, perte de contextes d’usage pour la forme T.

© Éditions de la Maison des sciences de l'homme | Téléchargé le 28/07/2022 sur www.cairn.info (IP: 134.122.89.123)

(12)

Si l’on étudie les données historiques concernant le néerlandais, l’étape suivante dans l’évolution des modes d’adresse consiste en l’utilisation de V comme forme régulière d’adresse dans des relations symétriques. T est réservé aux relations asymétriques pour s’adres- ser à une personne de statut inférieur. Selon F. Braun (1988) et S. Dik (1997) par exemple, ce phénomène reflète une inversion dans l’expression de l’insistance. T était la forme non marquée qui conve- nait dans presque toutes les situations. Si l’on voulait donner un signe supplémentaire de respect à son interlocuteur, on utilisait V.

À présent, on emploie au contraire la forme V pour s’adresser à presque tout le monde. T est utilisé seulement pour les gens de sta- tut inférieur. T est à présent la forme d’insistance qui exprime le mépris. Cette connotation négative de T a causé la disparition du pronom sans connotation polie. On peut représenter cet ensemble d’évolutions dans un schéma cyclique comme en (8)

(8) stade 1 (T-T) stade 2 (T-T) (T-V) stade 3 (T-T) (T-V) (V-V) stade 4 (T-V) (V-V)

stade 5 (V-V)

(T-T) correspond aux relations symétriques employant la forme T, (V-V) aux relations symétriques employant la forme V et (T-V) aux relations asymétriques.

Ce schéma a l’avantage de bien décrire comment le pronom T a pu disparaître en néerlandais et en anglais, et le terme de « schéma cyclique » indique que l’ensemble du cycle peut se répéter, comme par exemple dans l’anglais parlé à la Jamaïque (voir Wales 1996), dans lequel l’ancienne forme V est à présent la forme T et la nouvel- le forme de pluriel est devenue la nouvelle forme de politesse.

Cependant, cette analyse du renversement de la marque d’insis- tance n’est pas totalement satisfaisante : le schéma circulaire suggère que la disparition du pronom de forme T est un phénomène universel.

Cette affirmation n’est pas fondée. De plus, les recherches d’H. Vermaas (2002) montrent que le glissement dans l’usage des pronoms et donc le renversement de la marque d’insistance sont des phénomènes spéci- fiques du contexte d’usage. Il est tout à fait improbable que la forme T se teinte d’une connotation négative dans tous les domaines.

© Éditions de la Maison des sciences de l'homme | Téléchargé le 28/07/2022 sur www.cairn.info (IP: 134.122.89.123)

(13)

La question suivante est donc de savoir pourquoi l’anglais et le néerlandais ont perdu leur forme T, si ce phénomène est si impro- bable. J. Muller (1926) et A. Van Aken (1996) suggèrent que la dispa- rition du pronom T ne résulte pas seulement de facteurs pragmatiques et sociologiques mais qu’il est aussi la conséquence d’un processus de simplification morphologique. Ils affirment que par le passé les locuteurs n’utilisaient pas fréquemment le pronom T, en partie parce que son emploi combiné avec celui du pronom auquel il était associé était moins économique que l’utilisation du pronom V avec ce der- nier. Considérons le paradigme verbal en anglais et en néerlandais.

En comparant les paradigmes (9), (10) et (11), l’on constate que le moyen néerlandais et l’anglais du sud de l’Angleterre possédaient trois marqueurs verbaux différents pour le singulier du paradigme

(9) Moyen néerlandais(Van Gestel et al. 1992)

singulier pluriel

1 -e -en

2 (T) -s -t

formel (V) -t -t

3 -t -en

(10) Anglais du nord de l’Angleterre (1300)(Lass 1992)

singulier pluriel

1 -s

2 (T) -s -s

formel (V) -s -s

3 -s -s

(11) Anglais du sud de l’Angeleterre XVesiècle(Lass 1999)

singulier pluriel

1

2 (T) -s

formel (V)

3 -th

© Éditions de la Maison des sciences de l'homme | Téléchargé le 28/07/2022 sur www.cairn.info (IP: 134.122.89.123)

(14)

verbal. Dans l’anglais du nord de l’Angleterre n’existaient que deux suffixes : un marqueur zéro pour la première personne du singulier et un marqueur -spour la deuxième et la troisième personne. Le point crucial réside dans le fait que la substitution du suffixe associé à T par le suffixe associé à V aboutit à un paradigme du singulier ver- bal plus simple, en anglais du sud comme en néerlandais : en néer- landais, V est associé au marqueur -t, de la même manière qu’en anglais du sud, V est associé à un marqueur zéro comme à la pre- mière personne du singulier. En anglais du nord de l’Angleterre, la substitution du suffixe V au suffixe T ne simplifierait pas le paradig- me verbal, car le suffixe T (de même que le suffixe V) est déjà le même que le suffixe de la troisième personne du singulier. Ainsi il est intéressant de constater que la forme T a disparu en néerlandais et en anglais du sud, et pas en anglais du nord.

À présent, prenons une perspective plus large et considérons par exemple les paradigmes verbaux du français (voir Rickard 1993) et de l’allemand vers 1500 (voir Ebert et al.2000) présentés dans les tableaux (17) et (18).

Le paradigme verbal allemand est simplifié : la deuxième et de la troisième personne ont la même terminaison verbale. En français, en

(18) Ancien Français avec T Ancien Français sans T

singulier pluriel singulier pluriel

1 -ons 1 -ons

2 -es -ez

formel (V) -ez -ez formel (V) -ez -ez

3 -e -ent 3 -e -ent

(17) Moyen Haut Allemand avec T Moyen Haut allemand sans T

singulier pluriel singulier pluriel

1 -e -en 1 -e -en

2 (T) -est -et

formel (V) -et -et formel (V) -et -et

3 -et -en 3 -et -en

© Éditions de la Maison des sciences de l'homme | Téléchargé le 28/07/2022 sur www.cairn.info (IP: 134.122.89.123)

(15)

revanche, il n’y a pas de simplification : la terminaison en -ez de la deuxième personne du pluriel est différente de la terminaison de la première et de la deuxième personne du singulier. Il est intéressant de noter qu’il existe des dialectes allemands sans forme T (Kloeke 1926), mais qu’il n’existe pas de dialecte français où la forme T serait absente.

Mon interprétation est la suivante : la disparition de la forme T résulte d’une interaction entre des changements qui ont une justifi- cation sur le plan social, c’est-à-dire entre des facteurs formels et la perte de contextes d’usage de T. La forme T peut disparaître, même si cela n’est pas systématique, si le contexte social veut que le champ d’utilisation de la forme T soit restreint, si la situation formelle est telle que la forme T est reliée à une terminaison verbale spécifique dans le paradigme, telle que -sen néerlandais ou -st en anglais du Sud, et si la forme V est reliée à une forme verbale dont la terminai- son est identique soit à la première soit à la troisième personne du singulier. Si ces conditions ne sont pas réunies, la forme T ne dispa- raît pas.

On peut également constater que la terminaison verbale de T est liée à la volonté d’éviter la forme T grâce aux données distribution- nelles T. Dans les derniers temps de sa présence en anglais comme en néerlandais, le plus souvent, T n’est pas en position sujet. Cela signi- fie qu’il n’y a pas besoin de combiner T avec un verbe conjugué. Si la forme T apparaît en position sujet, elle est combinée seulement avec des verbes non-lexicaux. Cette constatation suggère que la terminai- son de T n’est pas un élément d’un paradigme verbal général, mais seulement d’un paradigme spécifique à un mot (voir Pinker 1984).

Ainsi pour conclure cette partie, la réduction des domaines d’uti- lisation a pour conséquence de rendre possible la disparition de T, mais seulement lorsque y a aussi une raison formelle.

3.2. Glissement des champs d’application du pronom V Revenons à présent au schéma cyclique numéro (8). On voit qu’avec le temps, le domaine d’utilisation de V s’agrandit et que la forme V devient moins insistante. V est utilisé par davantage de locuteurs en direction de davantage de destinataires. Un pronom formel peut avoir pour fonction d’identifier le locuteur et/ou le destinataire

© Éditions de la Maison des sciences de l'homme | Téléchargé le 28/07/2022 sur www.cairn.info (IP: 134.122.89.123)

(16)

comme appartenant à une catégorie plus élevée ou comme étant à part, dans un sens positif. Si V est utilisé pour s’adresser à tout le monde, il perd son caractère élitiste. Ceux qui parlent la langue pour- raient trouver déplaisante cette évolution égalitariste et donc com- mencer à utiliser un autre pronom d’adresse.

Dans beaucoup de langues européennes, des titres tels que votre Honneur etvotre Altesse sont introduits comme nouveaux marqueurs pour s’adresser à quelqu’un d’important. Ensuite, ces titres entrent dans la grammaire comme nouveaux pronoms comme en espagnol usted, ou bien ils trouvent un équivalent dans le pronom de la troi- sième personne, par exemple leien italien, ou en allemand eret plus tard sie(au singulier et au pluriel). En allemand en particulier, comme le montrent G. Metcalf (1938) ou P. Listen (1999), on note une forte tendance à remplacer une forme V plus populaire par un nouveau pronom plus élitiste. On en arrive à des situations où l’on compte trois, quatre et parfois même cinq formes d’adresse formelle.

L. Kremer (1990) a montré qu’en général ces systèmes d’adresse com- plexes ne sont pas très stables. Quand elle est concurrencée par de nouvelles formes d’adresse formelles, la forme V antérieure disparaît du paradigme.

Pour conclure sur ce point, on peut dire que la disparition de V est bien plus courante dans les langues européennes que la disparition de T. Les langues défavorisent les marqueurs de nombre imprécis, et quand V en tant que marque de politesse n’est pas assez spécifique, pas assez élitiste, il subit la concurrence de nouvelles formes d’adresse.

Cette dernière remarque implique que ce n’est pas la diminution mais l’augmentation de ses contextes d’usage qui nuit à la survie de V.

3.3. Champs d’application et avenir de u

Puisque nous avons étudié la corrélation au plan historique entre la perte de contexte d’usage et la mort d’un pronom, reste cette ques- tion : quel avenir peut-on prédire à uà partir de l’observation de l’his- toire des pronoms ?

Nous venons de distinguer dans l’histoire des pronoms deux aspects qui peuvent être inquiétants pour u: tout d’abord, les formes V ont en général davantage tendance à disparaître que les formes T.

Alors qu’une forme T ne disparaît de la langue que s’il existe une

© Éditions de la Maison des sciences de l'homme | Téléchargé le 28/07/2022 sur www.cairn.info (IP: 134.122.89.123)

(17)

raison formelle et sociale à cela, il peut suffire d’une raison sociale pour qu’une forme V disparaisse. Le second motif d’inquiétude pour l’avenir de la forme V tient à la défaveur dont sont victimes les marqueurs de nombre imprécis. Cette menace pèse sur le u du plu- riel qui est déjà sérieusement concurrencé par le “vrai” pronom plu- riel jullie.

Un élément joue cependant en faveur d’un maintien de u, et c’est de loin son plus grand atout : la situation de perte de contextes d’usage est bénéfique aux formes V. Plus une forme est spécifique, moins il y a de chances qu’elle soit concurrencée, et s’il n’y a pas de concurrence, il n’y a pas de raison qu’elle disparaisse.

CONCLUSION

L’objet de cet article était de se demander s’il existait un danger de disparition du pronom de politesse u. Deux observations alimentent cette crainte : la première porte sur la confusion fréquente entre le pronom de politesse uet le pronom informel jij/je. On avance comme explication à ce phénomène l’apprentissage imparfait de la langue.

Les locuteurs ne comprendraient pas la signification exacte du pro- nom ou son utilisation et le pronom courrait donc le risque de dis- paraître. La deuxième observation suggère que u ne survivra pas longtemps du fait de la perte de son contexte d’usage, l’idée étant que si uest utilisé seulement dans un petit nombre de champs d’applica- tion, il disparaîtra naturellement.

Or, on a montré que l’alternance ne résulte pas d’un apprentissa- ge imparfait de la langue et qu’elle témoigne au contraire d’une connaissance subtile des conflits qui existent dans le système d’adres- se. L’alternance se produit seulement quand il y a conflit entre deux manières de s’adresser à quelqu’un. Mélanger uet jen’est donc pas le signe que le pronom uest en voie de disparition. D’autre part, la corrélation entre perte de contextes d’usage et disparition du pronom n’est pas la même dans le cas de T et dans celui de V. T disparaît parce qu’il perd des contextes d’usage ; V est menacé quand, ses contextes d’usage augmentant, il perd sa spécificité. Le fait que u ait un contexte d’usage limité n’est donc pas une menace mais plutôt un facteur favorable à sa survie. On peut donc prédire que le pronom u ne disparaîtra pas.

© Éditions de la Maison des sciences de l'homme | Téléchargé le 28/07/2022 sur www.cairn.info (IP: 134.122.89.123)

(18)

RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES

BENNISH. (2004), « Pronoms de la deuxième personne en néerlandais : Contrastes en forme et en interprétation », Franco-British Studies 33-34 (Second-person pronouns and forms of address in the languages of contemporary Europe).

BERTELOOTA. (2001), « Anrede pronomina in Brabant um 1400 », Robert Peters, Horst Pütz & Ulrich Weber (dir.), Vulipis Adolatio. Festschrift für Hubertus Menke zum 60. Geburtstag. Heidelberg, C. Winter : 41-56.

BRAUNF. (1988), Terms of Address : Problems of patterns and usage in various languages and cultures, Amsterdam, Mouton de Gruyter.

BROWNR. & A. GILMAN(1960), « The Pronouns of Power and Solidarity », Thomas Sebeok (dir.), Style in Language, Cambridge, MIT-press.

— (1989), « Politeness theory and Shakespeare’s four major Tragedies », Language in Society 18 : 159-212.

DIKS. (1997), The theory of functional grammar. Second revised edition, Part 1 : The structure of the clause,Kees Hengeveld (dir.), Berlin, Mouton de Gruyter.

EBERTR. P., O. REICHMANN, H. J. SOLMS& K. P. WEGERA(1993), Frühneuhoch- deutsche Grammatik, Tübingen, Max Niemeyer Verlag.

GESTELF., J. NIJENTWILHAAR, T. RINKEL& F. WEERMAN(1992), Oude zinnen;

Grammaticale analyse van het Nederlands tussen 1200-1700,Leiden, Martinus Nijhoff.

KLOEKEG. (1926), « De ondergang van het pronomen du » Nederlandse Taalkunde 20 : 1-10.

KREMERL. (1990), « Niederdeutsch-hochdeutscher Sprachkontakt : über Anrede- systememe in Westfälischen », Robert Damme et.al. (dir.), Franco-Saxonica.

Münsteresche Studien zur Niederländischen und niederdeutschen Philologie. Jan Goossens zum 60. Geburstag, Neumünster, Wachholtz : 161-179.

LASSR. (1992), « Phonology and Morphology », N. Blake (dir.), The Cambridge his- tory of the English language. Vol II. 1066-1476, Cambridge, Cambridge University Press.

— (1999), « Phonology and Morphology », R. Lass (dir.), The Cambridge histo- ry of the English language. Vol III 1476-1776, Cambridge, Cambridge University Press.

« Leerling moet weer u leren zeggen » (2002), NRC Handelsblad, 27 septembre : 3.

© Éditions de la Maison des sciences de l'homme | Téléchargé le 28/07/2022 sur www.cairn.info (IP: 134.122.89.123)

(19)

LISTENP. (1999), The emergence of German polite Sie : cognitive and sociolinguistic parameters, New York, Peter Lang.

MEERTH. (1890), Het voornaamwoord du, Genth, A.Siffer.

METCALFG. (1938), Forms of address in German (1500/1800), St. Louis, Washington University Press.

MULLERJ. (1926), « Bijdragen tot de geschiedenis onzer Nieuwnederlandsche aanspreekvormen », Nieuwe Taalgids20 : 81-104.

PINKERS. (1984), Language learnability and language development, Cambridge, Harvard University Press.

RICKARDP. (1989), A history of the French language, London, Unwin Hyman.

SIMON H. J. (2003), Für eine grammatische Kategorie Respekt im Deutschen.

Synchronie, Diachronie und Typologie der deutschen Anredepronomina, Tübingen, Max Niemeyer Verlag.

Tweede kamer, Vergaderjaar(2002-2003), n° 28600 VIII, nr 11, La Haye, SDU.

VAN AKEN A. (1996), « Van uitgang tot wooruitgang: het verdwijnen van de werkwoordsuitgangen van de tweede persoon uit het Nederlands » Manuscrit, Utrecht.

VERMAASJ.A.M (2002), Veranderingen in de Nederlandse aanspreekvormen van de der- tiende t/m de twintigste eeuw, Nijmegen, LOT dissertation series.

WALESK. (1983), «Thouand Youin Early Modern English : Brown and Gilman re-appraised », Studia Linguistica 37 : 107-125.

— (1996), Personal pronouns in present-day English, Cambridge, Cambridge University Press.

© Éditions de la Maison des sciences de l'homme | Téléchargé le 28/07/2022 sur www.cairn.info (IP: 134.122.89.123)

Références

Documents relatifs

Dans les banlieues de métropoles de plus d’un million d’habitants, les minorités représentent désormais 35 % de la population, un pour- centage équivalent à leur

Toutefois, la disparition du bégaiement peut ne pas être définitive, mais ce qui importe, c’est le fait que le sujet n’est plus gêné de parler avec cette autre façon

[r]

[r]

Depuis 2003, la tortue luth est désignée espèce en voie de disparition au Canada en vertu de la Loi sur les espèces en péril.. Cette espèce

Bref,  les  résultats  de  ce  sondage  nous  amènent  à  la  croisée des chemins puisqu’ils questionnent le rôle fon- damental  du  MF  contemporain.  En 

Pour l’heure, j’ai le sen ti ment que de nombreux progrès ont été accomplis dans le cadre du Plan can cer 2003-2008 avec cette expé rience du dis po si - tif d’annonce et de

Enfin, signalons que la réalisation de ces contrôles s’effectue dans le cadre d’une procédure définie dans un manuel de procédure disponible sur le website du SPP Is