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EPS, une discipline scolaire « par corps »
Aucune autre discipline n’est autant marquée par la problématique des corps que l'EPS, discipline à part entière et entièrement à part. L’EPS compose avec des différences, motifs qui ont servi longtemps à la séparation des sexes.
L’EPS met en jeu concrètement la dimension corporelle. Cela touche à l’affectivité, la sexualité, à la culture familiale et aux représentations qui en découlent. Aors que l’éducation physique a été une des toutes premières disciplines scolaires, il a été longtempsimpensable que filles et garçons puissent être éduqués physiquement ensemble. C’est donc« la différence » des corps qui a fabriqué durablement le séparatisme de la discipline, la mixité des cours intervenant bien après l’obligation légale.
Si aujourd’hui, la quasi-totalité de l’enseignement mélange les filles et les garçonsles pratiques pédagogiques restent elles, sensiblement marquées par ces différenciations.
D’une part, les pratiques sportives sur lesquelles s’appuie notre enseignement ayant subies pour des raisons historiques sociales et/ou politiques ce séparatisme, les enseignant-es ont à charge de convaincre que, non, les filles ne sont pas « génétiquement » programmées pour n’aimer que la danse, la gymnastique ou les activités d’entretien, que, oui, les garçons peuvent aimer se mettre en spectacle en danse et que filles et garçons peuvent devenir des adeptes de la compétition en sports collectifs.
D’autre part, les relations entre les filles et les garçons, sont plus difficiles à mettre en jeu car elles sont médiées par des activités du corps qui doivent ou peuvent se toucher ou se juger.
Ces écarts d’appréciation touchent au quotidien notre enseignement. En n’y prêtant pas gare, nous pouvons alimenter la machine à différenciation en discriminant les garçons qui ne répondraient pas à la norme ou en mettant de côté les filles qui ne seraient pas sportives ou en supposant que celles qui le seraient, seraient des « garçons manqués ».
Ainsi, en EPS, les modalités pédagogiques (regroupement des élèves dans des groupes et des équipes, démonstrations, verbalisation, sont autant de sujets devant donner lieu à une réflexion inscrite dans le contenu même de nos cours.
Cette question impacte plus que dans d’autres disciplines la question des différences de sexe
1modalité supplémentaire de hiérarchisation entre les élèves. Nous devons déconstruire les préjugés et les stéréotypes en supposant que les apprentissages sportifs sont accessibles à tout le monde, quelque soit son sexe.
Une visée émancipatrice ambitieuse !
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