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Les dynamiques contemporaines des petits espaces insulaires

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Academic year: 2022

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Texte intégral

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Géographie et cultures 

56 | 2006

Espace : échanges et transactions

Les dynamiques contemporaines des petits espaces insulaires

Jean‑Marie Théodat

Édition électronique

URL : http://journals.openedition.org/gc/10206 DOI : 10.4000/gc.10206

ISSN : 2267-6759 Éditeur

L’Harmattan Édition imprimée

Date de publication : 15 janvier 2006 Pagination : 136-138

ISBN : 2-296-00586-1 ISSN : 1165-0354 Référence électronique

Jean‑Marie Théodat, « Les dynamiques contemporaines des petits espaces insulaires », Géographie et cultures [En ligne], 56 | 2006, mis en ligne le 26 mars 2020, consulté le 29 novembre 2020. URL : http://

journals.openedition.org/gc/10206 ; DOI : https://doi.org/10.4000/gc.10206 Ce document a été généré automatiquement le 29 novembre 2020.

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Les dynamiques contemporaines des petits espaces insulaires

Jean‑Marie Théodat

RÉFÉRENCE

N. Bernardie et François Taglioni, 2005. Les dynamiques contemporaines des petits espaces insulaires, Paris. Éditions Karthala, 443 p.

1 L’ouvrage, codirigé par Nathalie Bernardie et François Taglioni, est le résultat d’un colloque qui s’est tenu à Porquerolles en septembre 2003. Il est divisé en trois parties selon une organisation thématique des différentes contributions. Au-delà de la diversité géographique des territoires analysés (vingt-trois communications au total), l’île demeure un objet scientifique dont les caractéristiques intrinsèques s’imposent comme un motif cohérent d’investigation. Pour plusieurs raisons, l’insularité apparaît comme une métaphore de la réalité globale du monde, de plus en plus réduit à une finitude organique, intégrée, saisissable d’un seul bloc. Il s’agit dans tous les cas de territoires à la superficie limitée, parfois séparés de la terre ferme par des étendues marines qui les placent en marge du système-monde, et qui font face, de ce fait, au défi de l’isolement. Il s’agit de territoires qui ont connu une succession de statuts et de rôles aussi diversifiés que ceux de relais, d’escale, de point de rupture de charge, de colonie, etc. Cette labilité est le signe non pas de l’inconstance, mais plutôt de la permanence, de façon sous-jacente, d’un ajustement permanent du point d’équilibre du territoire selon des règles changeantes, imprévisibles. Depuis les rentes de situations de l’époque de la navigation à voile, qui faisaient des îles-escales des éléments indispensables dans les liaisons à longue distance, jusqu’à la marginalisation relative consécutive au développement de la navigation aérienne, les îles sont passées par des phases contradictoires gui ont eu pour corollaires des mutations spectaculaires. C’est à prendre la mesure de ces mutations que s’attache cet ouvrage.

Les dynamiques contemporaines des petits espaces insulaires

Géographie et cultures, 56 | 2006

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2 Dans un contexte marqué par la mondialisation des échanges et la mise en réseau des territoires, les îles sont confrontées à une dialectique où interréagissent une aspiration à l’intégration et une tendance à la marginalisation des petites sociétés insulaires par rapport au reste du monde. Selon leur taille, leur situation géographique et la densité de leur population, les territoires insulaires étudiés ici prennent la valeur de réalités spatiales singulières. Cependant, cette constante singularité est aujourd’hui sensiblement remise en question par la réalité de la mondialisation dont les relations tendent à intégrer de plus en plus les territoires insulaires comme des articulations commodes au sein de réseaux de plus en plus étendus, de plus en plus complexes. Entre la banalisation de leur position, par la construction d’un pont par exemple, et la marginalisation toujours latente, les îles sont confrontées à la réalité de l’accélération des échanges et de la réduction de l’espace-temps. Cela leur donne moins de valeur, par rareté des escales, mais renforce leur position par la facilité accrue de liaisons avec les continents. Il est de plus en plus aisé de rallier la terre ferme, mais les escales sont de moins en moins nécessaires.

3 Il serait fastidieux de passer en revue les différentes contributions, mais on peut dégager certains thèmes communs qui donnent à cet ouvrage une réelle cohérence. On y trouve à la fois une définition sémantique bien sentie de la notion d’île, et qui permet de montrer la pertinence d’une approche spécifique, les îles n’étant pas des territoires comme les autres (Pelletier, Germanaz, Marrou, Taglioni). Pour des raisons qui ressortissent à la fois à la fragilité écologique (Lalo, Marchand, Joseph) et sanitaire (Brillet) et à la spécificité politique (Klein, Martinetti), l’insularité entraîne des modalités spécifiques des pratiques et des activités liées au tourisme, à l’affirmation politique et culturelle du territoire. L’analyse documentée des situations emblématiques d’îles-relais (Huetz de Lemps, Pébarthe, Marrou, Klein, Sabatier, Bernardie, Bruyas) permet de montrer que, malgré les vicissitudes de la modernisation des moyens de transport, les îles continuent de dépendre étroitement de la fréquence et de la régularité des liaisons avec la terre ferme. Dans les archipels, la fonction de relais continue de jouer un rôle important dans la hiérarchie des îles entre elles et définit un système où les rôles évoluent au gré des échanges et de la valeur des marchandises impliquées (Pelletier, Bambridge). On y trouve une analyse des situations spécifiques des très petites îles travaillées parfois par des tendances irrédentes (Brigand, Peuziat). Sur le plan culturel, ces îles sont souvent dans une alternative entre la dilution dans la culture dominante et l’affirmation d’une irréductible idiosyncrasie (Bock-Digne, Bérard, Barthe, Gil, Nicolas, Chauvin, Jaurand), elles apparaissent comme des entités à part que ni la mise en réseau liée à la mondialisation, ni le nivellement des pratiques lié à la standardisation des télécommunications ne semblent remettre en question : les identités insulaires restent ancrées dans les limites du territoire, quitte à intégrer des valeurs exogènes en les adaptant aux nécessités d’une réalité locale qui en fait des motifs de réajustement, non de mutation essentielle de leur ethos particulier.

Les dynamiques contemporaines des petits espaces insulaires

Géographie et cultures, 56 | 2006

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AUTEUR

JEAN‑MARIE THÉODAT Université Panthéon-Sorbonne

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