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Les auditions reprises au BCEN

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Academic year: 2022

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HAÏTI/CONJONCTURE

Jocelerme Privert et le Nonce apostolique se contredisent

À l’occasion de la présentation des vœux traditionnels de fin d’année, le président provisoire de la République, Jocelerme Privert, a rencontré le Corps diplomatique. Dans les prises de paroles, le chef de l’État et le Nonce apostolique ne s’accordent pas sur la situation socio- économique du pays. La rencontre s’est tenue au Palais national, le lundi 19 décembre 2016.

Les juges du BCEN, le 19 décembre 2016. | Photo : Ruben Chéry

HAÏTI/CONTENTIEUX ÉLECTORAL

Les auditions

reprises au BCEN

Timide la Noël…

Ritzamarum Zétrenne

»»» lire page 3

»»»   P. 16

SOCIÉTÉ

Une première liste de trente joueurs

Kenson Désir

»»»   P. 23

SPORT

Des magasins

augmentent le prix du dollar à l’achat

Harrios Clerveaux

»»»   P. 12

ÉCONOMIE

»»» suite page 6

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Lassitude !

On attend avec anxiété les résultats définitifs des élections du 20 novembre. Le processus de contestation suit son cours selon les prescrits du décret électoral pendant que l’on con- state une lassitude croissante au sein de la population. Ce qui est intéressant à constater c’est que les menaces à peine voilées d’un secteur politique de « gâcher » les fêtes de fin d’année ne semblent pas être trop prises au sérieux. Partout à Port-au-Prince et dans les villes de province, les gens se pré- parent à festoyer comme d’habitude. Des groupes musicaux importants, performant à l’étranger, ont une programmation qui prend en compte nos principales villes de province. Cer- taines mairies, bien que timidement, s’attellent au nettoyage de la voie publique. Certaines rues se font féériques dès la nuit tombée avec leurs arbres et les façades des maisons dé- corées de toutes les lumières. La fête est là en dépit de tout.

La situation économique difficile avec la décote continuelle de la gourde, elle aussi, ne va pas trop empêcher la popu- lation de fêter, même avec peu de moyens, juste le temps aussi d’oublier un quotidien peu agréable. Ces festivités qui s’annoncent, ne doivent pas nous faire rater des observations assez curieuses comme la manière d’afficher les prix d’entrée aux grandes soirées. Si dans nos villes de province et dans certains lieux de la capitale, les prix sont annoncés en mon- naie nationale, dans les zones dites huppées il faut montrer le billet vert pour avoir accès à la bamboche. Comme si deux économies, deux pays se côtoyaient dans une relation am- bivalente, courtoise parfois, mais aussi pleine de frustrations et de violences refoulées. De la rue au trottoir, des murs aux grands salons, le pays vacille dans ses contradictions, les acteurs sur la corde raide au-dessus d’un gouffre où chacun, empêtré dans son univers, pense pouvoir ne jamais y tomber.

La politique, en dépit de la proximité de la Noël et du Nou- vel An, on ne l’oublie pourtant pas. De temps en temps, une réflexion fuse dénotant la lassitude dont nous parlions au début. La grande peur est là, pas de ce secteur qui men- ace de « gâcher » les fêtes. Mais de celle de tout reprendre encore une fois dans un jeu de fous qui ne ferait que plon- ger le pays dans encore plus d’incertitudes avec des acteurs qui chacun ne voudront jamais reconnaître leur défaite et qui s’évertueront à profiter des immanquables irrégularités qu’aucun organisme électoral ne pourra éviter totalement dans un contexte où notre matériel humain a un déficit édu- catif flagrant.

Ce qui est important, c’est que la société ne cède ni au chan- tage ni à l’intimidation, de quelque secteur que cela puisse provenir. Un gouvernement doit être installé et la société ci- vile devra s’organiser, se réorganiser pour défendre ses droits de manière plus intelligente. Il faut se battre pour une autre gouvernance et faire comprendre constamment à ceux qui sont aux timons des affaires qu’ils sont redevables par-devant la nation. Cette nouvelle année qui frappe à nos portes devrait porter tous les décideurs de ce pays à se mettre à l’écoute du pays profond. Ce pays profond fondamentalement jeune. Il s’y passe des choses. Beaucoup de choses. Qu’on ignore ou que l’on veut ignorer. Et l’ignorance, quel que soit du côté de la barricade où l’on se trouve est toujours… dangereuse.

Gary Victor ÉDITO

| ACTUALITÉ

C

ette reprise concerne deux centres de vote, précise une note de presse du CEP, en date du vendredi 16 décembre 2016, transmise à AlterPresse.

Les élections présidentielles, d’un tiers du Sénat et des législatives com- plémentaires du dimanche 20 no- vembre 2016 n’ont pas pu avoir lieu dans tous les centres de vote dans la commune de Roseaux.

Une rivière en crue avait empêché la livraison à temps des matériels à des- tination de 10 bureaux de vote.

Selon le calendrier électoral remanié par le CEP, après les dégâts causés par le passage de l’ouragan Matthew sur

Haïti, un second tour aura lieu le di- manche 29 janvier 2017.

C’est également le 29 janvier 2017 que le Conseil prévoit de réalis- er les scrutins pour les Conseils d’administration de sections com- munales (Casec), les Assemblées de sections communales (Asec) et les délégués de ville.

La campagne électorale, pour les candidates et candidats arrivant au second tour ainsi que les car- tels des Casec, Asec et des délégués de ville, débutera officiellement le jeudi 29 décembre 2016, pour pren- dre fin le vendredi 27 janvier 2017.

Source : AlterPresse HAÏTI / ÉLECTIONS

Reprise, le 29 janvier 2017, des élections à la députation à Fond Cochon (Roseaux)

Le Conseil électoral provisoire (CEP) annonce la reprise des élections à la députation, le dimanche 29 janvier 2017, dans la section communale de Fond Cochon, située dans la circonscription de Roseaux (département de la Grand’ Anse).

Reprise, le 29 janvier 2017, des élections à la députation à Fond Cochon (Roseaux). | Photo (archives) : Ruben Chéry

(3)

R

eportée sine die depuis le mercredi 14 décembre, la séance au BCEN a lieu le lundi 19 décembre.

Conseillers électoraux, juges, avocats, représentants des parties en contestation et observateurs nationaux et internationaux ont répondu à l’appel du CEP pour la reprise des audiences. Pomme de discorde lors de la tentative de composition du tribunal électoral, trois chambres ont été programmées, selon les vœux des avocats de Jude Célestin, Jean-Charles Moïse et Maryse Narcisse, pour entendre les affaires leur concernant. Toutefois, contrairement à la demande initiale de ces candidats, une seule chambre a statué sur les trois cas de contestation des élections présidentielles alors que quatorze dossiers concernant les législatives ont été répartis au niveau des deux autres chambres.

Cette décision du président du BCEN, Me Carlos Hercule, cette fois, n’a pas été contestée. Encore moins quand le sort a décidé que deux des trois conseillers élector- aux qui n’ont pas signé les résultats de la présidentielle, Josette Dorcely et Jean Simon St Hubert, siègent au niveau de la section devant statuer sur les cas de contestation de la pré- sidentielle. Aucune résistance à ce niveau. Le CEP avait tranché. Les demandes de récusation des con- seillers électoraux ont été jugées in- fondées. Les avocats Jacky C. Pierre, Joseph Briel Latice et le juge Joazéus Agnès complètent ce tribunal élec- toral.

La plaidoirie des avocats des parties

contestataires diffère à quelques ex- ceptions près. Mais la toile de fond demeure : toutes les parties récla- ment une vérification en profond- eur des élections du 20 novembre.

Me André Michel, le seul avocat constitué de Jude Célestin présent à l’audience, n’a cessé d’insister sur le contrôle de qualité des procès-ver- baux, indispensable selon lui à la vé- rification de l’authenticité du vote.

Ce qui passe, pour lui, par l’examen de 78 % des PV tabulés de façon ir- régulière et des 22 % des PV mis à l’écart au centre de tabulation.

Même requête de Maryse Narcisse, via Me Gervais Charles et Me Axene Joseph, qui précise que 74.17 % des PV ont été comptabilisés sur simple constatation visuelle. Pourtant le décret électoral en son article 171.1 établit quatorze critères de recev- abilité d’un PV pourtant non pris en compte au CTV. L’article 158.1 dudit décret a aussi été évoqué pour justifier la nécessité d’une vérifica- tion des procès-verbaux. À savoir que certains votants n’auraient pas signé ou apposé leurs empreintes digitales sur la liste d’émargement après le vote.

Dans cet ordre, l’un des avocats de Jean-Charles Moïse, Me Evelt Fan- fan, a énuméré un ensemble de procès-verbaux contenant des don- nées manquantes ou comportant uniquement des empreintes. Dans certains cas, ils ne contiennent ni signatures ni empreintes digitales.

Comme Jude Célestin, M. Moïse réclame dans sa requête, le contrôle de qualité au niveau de 78 % des procès-verbaux tabulés.

Si leurs requêtes ont été déclarées

recevables au niveau de la forme par le BCED, les parties contestataires ont déployé leurs moyens pour con- vaincre le BCEN d’ordonner par avant dire droit la vérification des PV au CTV. Les avocats jonglent à la fois sur le juridique et le poli- tique pour y arriver. Me André Mi- chel, à ce titre, déclare que : « plus que l’affaire de Jude Célestin, c’est la stabilité du pays qui se plaide au tribunal électoral ». Il rappelle que les élections contestées en 2010 ont provoqué, selon lui, « l’incendie de la ville des Cayes » par les partisans du candidat à la présidence d’alors, Michel Martelly. En 2016, poursuit- il, la population a eu recours à la violence dans les rues pour freiner la tenue du scrutin du 24 janvier.

Me Gervais Charles, de son côté, a aussi rappelé que c’est à la faveur d’une vérification au CTV que les élections de 2015 ont été annulées.

Pas moins de soixante-dix-huit procès-verbaux tirés au hasard, selon lui, ont été, tous, entachés d’irrégularités. Le BCEN, a-t-il, toutefois, déploré, avait pris la dé- cision scandaleuse de n’écarter que ces PV avant de proclamer les ré- sultats définitifs des élections pré- sidentielles plaçant le candidat du PHTK en tête du classement.

Les auditions au BCEN se pour- suivent ce mardi 20 décembre. Au niveau des législatives, deux affaires sont attendues dont celle mettant aux prises les candidats à la députa- tion de Grand-Goave, Jean Marcel Lumérant et Jean Philippe Sassine.

Jean Michel Cadet

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ACTUALITÉ |

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HAÏTI/CONTENTIEUX ÉLECTORAL

Les auditions reprises au BCEN

Les auditions au Bureau du contentieux électoral national (BCEN) ont repris leurs droits le

lundi 19 décembre. Les affaires des candidats à la présidence Jude Célestin, Jean-Charles

Moïse et Maryse Narcisse demandant la vérification approfondie au centre de tabulation des

votes ont été entendues. Au niveau des Législatives, pas moins de quatorze cas de contestation

ont été programmés alors que deux autres sont attendus le mardi 20 décembre.

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L

a grève se poursuit au sein des hôpitaux et centres hospitaliers publics du pays.

Le sursis d’une semaine accordé au MSPP pour laisser fonctionner les cellules d’urgence a pris fin. Les grévistes ont juré de rester sur les lieux chaque jour pour forcer les nouveaux demandeurs de soin à retourner chez eux. À l’Hôpital de l’Université d’État d’Haïti (HUEH), seulement les personnes devant subir une dialyse seront admises.

Concernant les hospitalisés, les grévistes ont laissé croire qu’ils ne les empêchent pas de recevoir les soins que nécessite leur cas. Mais ils lancent une mise en garde à qui- conque veut faire le travail à la place du petit personnel en grève. Ce, pour signaler que la bonne marche de cette cellule d’urgence est con- ditionnée à l’exécution de certaines tâches par le personnel actuelle-

ment en grève. « Si les médecins peuvent continuer à prodiguer des soins aux personnes hospitalisées à eux seuls sans l’aide du person-

nel qu’ils le fassent », scandent-ils.

« Tout a commencé lorsque le di- recteur général du MSPP a réuni les chefs de file du mouvement syndical pour leur annoncer que le ministère de l’Économie et des Finances (MEF) a fait savoir qu’il n’y a pas de fonds disponible pour répondre à la demande du personnel sanitaire », a indiqué Lévis Milot Félix. M. Félix a également rappelé que des promess- es non tenues sur la révision de la grille salariale ont été faites à plus- ieurs reprises par la ministre de la Santé publique et de la Population, Daphné Benoit Delsoin.

La CTH offre son support à la Fenatras

La Confédération des travailleurs haïtiens (CTH) a publiquement donné son support à la Fenatras dans le cadre de ce mouvement.

L’un des dirigeants de cette struc- ture a indiqué que cette institution s’est alignée du côté de la Fenatras afin de promouvoir le travail décent pour tous les personnels des hôpi- taux publics du pays. « L’inflation bat son plein, le pouvoir d’achat des travailleurs diminue, la révision de la grille salariale est dans ce cas plus que nécessaire », a souligné ce responsable. Ainsi, le mot d’ordre reste inchangé. Nomination et révi-

sion de la grille salariale. Sinon, grève jusqu’au bout.

Le Sénat encore préoccupé Le président de la Commission santé du sénat, Francisco Delacruz, qui a opiné sur la situation lamentable du système sanitaire du pays ces derni- ers temps a laissé croire que c’est ir- responsable de la part des autorités du MSPP de laisser le pays sombrer dans cette crise depuis pas mal de temps. Le sénateur pense que c’est injuste que des individus après 15 ans de service au sein d’une institu- tion étatique peinent à trouver leur lettre de motivation.

L’élu du département du Centre pense que la grève a sa raison d’être puisque le personnel de santé a exprimé à plusieurs reprises ses préoccupations aux autorités du MSPP. Il admet que la situation du pays est un peu difficile. Mais, selon lui, la ministre est en train de jouer un mauvais jeu en faisant des promesses qu’elle ne tient pas.

Le sénateur Delacruz tire la son- nette d’alarme dans l’idée de forcer le ministère à se pencher sur ce dos- sier afin d’éviter à la population de payer les frais.

Evens Régis

eregis@lenational.ht

| ACTUALITÉ

HAÏTI/SANTÉ PUBLIQUE/GRÈVE

À l’HUEH, les cellules d’urgence quasiment fermées

Lundi 19 décembre, le coordonnateur général de la Fédération nationale des travailleurs de la santé (Fenatras), Lévis Milot Félix, a ordonné la fermeture de toutes les cellules d’urgence des 19 hôpitaux et centres hospitaliers concernés par la grève lancée depuis une semaine. Il a été convenu de fermer ce service au cas où les autorités du ministère de la Santé publique et de la Population (MSPP) ne donneraient aucune suite à la demande des grévistes.

La grève se poursuit au sein des hôpitaux et centres hospitaliers publics du pays. | Photo (archives) : Thad Reginal Derenoncourt

(5)

A

u regard de l’article 187 du décret électoral en vigueur, le Bureau du contentieux électoral départemental du Sud ne pouvant pas rendre une décision favorable aux demandes des candidats protestataires après la publication des résultats préliminaires des dernières élections législatives, se voit obliger de transférer les cas de contestations au BCEN, déclare le vice-président du BED Sud, John St-Tyl, occupant provisoirement la fonction de président dudit bureau.

Selon le président a. i du BED Sud, les quatre candidats protestataires n’étant pas d’accord avec les résultats publiés, demandent l’autorisation d’accéder au Centre de tabulation

des votes (CTV) pour vérification et recomptage. Ce qui, dit-il, ne relève pas de la compétence du Bureau du contentieux électoral départemental.

M. St-Tyl précise que seul le BCEN peut accorder une telle autorisation.

Les quatre candidats ayant contesté les résultats dans le Sud, souligne le numéro un du BED Sud, sont : Julner Lainé, candidat à la députation pour la commune de Port-à-Piment, Wil- frid Evins pour la circonscription de Camp-Perrin-Maniche, le candidat au Sénat de LAPEH Pierre Francky Exius et celui du PHTK Pierre François Sil- dor. Le président du Bureau électoral départemental rappelle que la date limite de contestation au BCEN pren- dra fin ce mardi 20 décembre pour les sénatoriales, les décisions étant af- fichées au BED Sud depuis le samedi

17 décembre dernier. Alors que la date limite de contestation pour les candi- dats à la députation est déjà expirée, les décisions étant affichées depuis jeudi dernier, explique le président du BED Sud, John St-Tyl.

Par ailleurs, John St-Tyl apporte un démenti formel aux rumeurs faisant croire que le Bureau électoral départe- mental du Sud, lors des élections du 20 novembre 2016, œuvrait contre un quelconque candidat. M. St-Tyl met en défi quiconque, le candidat ou l’instance qui pourrait venir avec des preuves que le BED du Sud avait affi- ché des penchants pour un candidat quelconque.

Parallèlement, la fondation 30 septem- bre dans le Sud a organisé, le lundi 19 décembre 2016, un sit-in devant les lo- caux du Bureau électoral départemen-

tal Sud en vue de demander aux mem- bres du CEP de respecter le décret électoral. Le coordonnateur de la fon- dation 30 septembre, Siméon Henri- Claude, plaide en faveur d’un tribu- nal électoral pour trancher les cas de fraudes électorales qui ont été enregis- trés dans les dernières élections. Aussi, ajoute-t-il que les candidats impliqués dans les cas de fraudes doivent être punis selon le décret électoral de mars 2015. Ce qui, précise-t-il, favorisera le processus du 2e tour.

Edver Serisier

ACTUALITÉ |

HAÏTI / SUD / LÉGISLATIVES

Le BCED incompétent, les cas sont transférés au BCEN

Dans une conférence de presse, le lundi 19 décembre 2016, le vice-président du Bureau électoral départemental Sud, John St-Tyl, déclare que le BCED est incompétent pour satisfaire les requêtes des candidats protestataires. Ainsi les quatre cas de contestation reçus, déclare-t-il, sont transférés au Bureau du contentieux électoral national (BCEN).

Le vice-président du BED Sud, John St-Tyl, le 19 décembre 2016. / Photo : Edver Serisier

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HAÏTI/CONJONCTURE

Jocelerme Privert et le Nonce apostolique se contredisent

D

ans son intervention de circonstance, le Nonce apostolique, Eugène Martin Nugent, a présenté un tableau sombre de la situation socio-économique. Le constat est alarmant. Il en veut, entre autres, à la violation des droits de l’homme en évoquant le rapport de l’expert indépendant des droits humains des Nations Unies en Haïti, Gustavo Gallón. À ce titre, il a cité l’incapacité des Haïtiens à avoir l’accès à l’eau potable et le manque d’efforts visant à réduire le taux d’analphabétisme dans le pays.

À son avis, cette année, le pays a fait une expérience sans précédent par rapport à la détérioration des conditions socio-économiques.

Se voulant optimiste, le prélat dit souhaiter que des efforts se multiplient pour améliorer progressivement la qualité de vie de la population via la collaboration des autorités haïtiennes avec ses partenaires internationaux.

« L’année 2017 s’annonce celle d’énormes défis, mais aussi celle de grandes opportunités », a-t-il conclu.

Jocelerme Privert répond au Nonce apostolique

Au moment de prendre la parole, d’emblée, le président Jocelerme Privert a fait remarquer que l’année 2016 a été marquée d’événements, les uns plus exaltants que les autres.

Les premiers, tendant jusqu’à la jubilation et les autres dramatiques allant jusqu’au désespoir. Ni les uns ni les autres, souligne-t-il, ne nous ont épargné des émotions et des transes en exacte proportion de notre foi en l’avenir et de notre désir commun d’instaurer la stabilité dans notre pays et d’assurer le bien- être de nos concitoyens. À ce titre, le président de la République a fait remarquer que le gouvernement a été confronté à un ensemble d’adversités permettant d’arriver à la relance du processus électoral initié depuis en 2015.

À en croire le chef de l’État, cette situation paraissait encore plus difficile quant à la décision des partenaires habituels du pays de ne pas financer la suite de ces

compétitions. Quand les habituels partenaires du financement électoral, affirme-t-il, ont annoncé leur abstention à soutenir la poursuite du processus électoral, il a indiqué avoir, à l’unisson, pris la courageuse décision de puiser dans les maigres ressources du trésor public pour payer les élections de la nation. Pour lui, il s’agissait d’un sacrifice supplémentaire et énorme imposé au peuple haïtien. Celui- ci, affirme-t-il, avait acquiescé aux offres spontanées de contribution patriotique, fusant de toutes parts et de toutes les catégories sociales à manifester une inébranlable volonté d’appropriation d’attribut de la souveraineté nationale.

Dans cette veine, poursuit Jocelerme Privert, une politique d’austérité a été appliquée. Des projets d’apaisement social ont été écartés. Il en a été de même pour des projets de développement et d’infrastructure. Il a cependant fait remarquer que la décision valait la peine au plus haut sommet de l’État en vue de faire de ce chantier la principale et l’unique priorité.

Ainsi, le trésor public est parvenu à décaisser, à date, environ 40 millions de dollars américains pour la conduite du processus électoral.

La dépréciation de la gourde Quant à la dépréciation de la gourde, Jocelerme Privert tente de se dédouaner. À l’arrivée de

cette équipe gouvernementale, la situation financière du pays, fait-il remarquer, n’était pas des plus rassurantes. À son avis, elle était caractérisée par de faibles performances macro-économiques et une gestion des finances publiques qu’il qualifie de désastreuse. Elle pouvait se résumer sur le couple des éléments principaux suivants : « la monnaie nationale, en mars 2016, avait déjà franchi la barre de 64.50 gourdes pour un dollar américain versus la faible capacité d’une économie basée uniquement sur les importations ».

Cependant, il faut préciser qu’à l’arrivée au pouvoir, le 7 février 2016, le taux de la BRH affichait 60.28 gourdes pour 1 dollar.

Outre cette considération, le président de la République a fait savoir que le pays avait des dettes énormes envers le PDVSA (Petróleos de Venezuela S.A). À ce titre, il a expliqué que les factures pétrolières de juillet 2015 à janvier 2016 étaient impayées. De plus, poursuit M. Privert, les dettes de l’État s’amoncelaient envers ses fournisseurs pour des projets, des acquisitions et des travaux d’infrastructures. À cela s’ajoutaient des salaires impayés dans tous les ministères et dans toutes les institutions publiques. Sans omettre la non-réalisation de la campagne agricole d’hiver ayant échappé à l’attention du gouvernement

englué dans la gestion de la crise postélectorale de 2015.

Le gouvernement du Premier ministre Enex Jean-Charles a été privé du soutien financier de la communauté internationale, durant la période allant de février à septembre 2016 informe le chef de l’État ; l’actuelle équipe n’était pas parvenue à bénéficier de l’assistance financière des partenaires internationaux du pays. Et cela, en dépit de l’évidence de cette crise alimentaire à laquelle sont confrontés environ 3.5 millions de compatriotes. Le gouvernement avait choisi alors d’emprunter la voie du sacrifice et de l’austérité par le biais d’un système de « cash/management » au niveau du ministère de l’Économie et des Finances (MEF). Dans ces conditions désastreuses, l’inflation de la période qui culmine à 12,5 % n’est pas trop éloignée de la moyenne des 12 dernières années où elle était de 9,5 %.

L’investissement privé a bénéficié d’un environnement plus ou moins stable. Le pays a connu une certaine compétitivité. À ce titre informe l’ancien sénateur, près de 10 000 emplois sont en passe d’être créés.

Et on en prévoit 40 000 pour l’année 2018 à la Société nationale des parcs industriels (Sonapi), au Parc Caracol et à Codevi.

Reynold Aris

| ACTUALITÉ

À l’occasion de la présentation des vœux traditionnels de fin d’année, le président provisoire de la République, Jocelerme Privert, a rencontré le Corps diplomatique. | Photo : facebook.com/presidencehaiti

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ACTUALITÉ |

HAÏTI /INSÉCURITÉ

Les bandits opèrent à visière levée !

À quelques jours de la Noël, la situation sécuritaire dans la capitale, Port-au-Prince, reste préoccupante. Les braquages à main armée deviennent plus systématiques et les meurtres commis suite aux actions spectaculaires des bandits se multiplient. Le déplacement du centre commercial du pays à Pétion-ville, élargit un peu plus le champ d’action des bandits qui opèrent à visière levée, quasiment sans crainte de se faire appréhender par les forces de l’ordre.

L

’assassinat, lundi 19 décembre, devant les locaux de la mairie de Delmas, de deux employés de l’institution est un signe clair que le bandit n’a plus peur.

Aujourd’hui la peur est plus dans le camp du citoyen paisible. Si le ministre de la Justice avait déclaré, la semaine écoulée, zéro tolérance contre les malfrats, c’est un cri qui, pour ces fossoyeurs, sonne creux tant les actions impressionnantes se sont multipliées ces derniers jours, notamment dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince.

Autre fait marquant de cette même journée est l’assassinat d’un homme dans le quartier de Morne-Hercule, après avoir résisté à un hold-up.

En effet, à Pétion-Ville, les braquages sont devenus familiers, tant ils sont répétitifs. Et comme souvent la police est absente, même dans des points où généralement ils établissent leurs points fixes. Le samedi 17 décembre, plusieurs citoyens se sont fait dépouiller de leur bien et autre objet personnel. À la rue Panaméricaine, à l’angle de la rue Clerveaux, un homme qui revenait de la banque s’est fait braquer par deux individus circulant à motocyclette, armés de pistolets.

Après leur forfait ils ont intimé l’ordre à la victime de courir. Sous les regards impuissants des passants. Alors que ce coin est constamment surveillé par les agents de la PNH et que cette commune est le lieu de résidence de la direction générale de la PNH.

La semaine écoulée, deux jeunes femmes (Edwidge et Stéphania) ont été attaquées puis séquestrées dans leur voiture par deux hommes armés dans le quartier de Montagne noire. Elles ont été dépouillées de leurs objets personnels avant d’être balancées au sol comme de vulgaires colis par leurs agresseurs. Elles ont eu la vie sauve grâce au passage d’une voiture qui a troublé les malfaiteurs, lesquels ont pris la fuite tout en les menaçant de les retrouver si d’aventure elles rapportaient le forfait à la police. Malgré tout, ont- elles expliqué, l’accueil que leur ont fait les agents de la PNH en poste au commissariat de Thomassin, au moment de leur déposition, était pour le moins odieux. L’un des agents leur a même conseillé de laisser le pays avec

une rare agressivité. Un fait récurrent qui entame un peu plus la confiance de la population dans les agents de l’ordre dont certains sont eux-mêmes, rapporte-t-on, membres de gang.

Pourtant, même les agents de la Police nationale sont dans le viseur de ces malfrats. Pour l’année en cours, pas moins de 26 policiers ont déjà trouvé la mort sous les balles assassines des bandits. Le cas le plus spectaculaire reste l’assassinat du policier Claude Rigaud Clermont dans le quartier de Monoville limitrophe de l’autoroute du Canapé-vert.

Cet acte macabre a eu la vertu de précipiter l’intervention des forces policières dans la zone pour libérer une population terrorisée depuis plusieurs années par ces individus armés qui remplaçaient l’État dans ce vaste bidonville flanqué dans le ventre du morne l’Hôpital. Pourtant ces zones sont aussi habitées par de nombreux agents de la PNH.

Il n’est donc point étonnant de voir des hommes armés semer la peur dans le pays, d’autant que certaines informations rapportées par la presse locale montrent ces chefs autoproclamés de quartier, en parade avec des hommes politiques puissants du pays. Même des autorités.

Lesquelles sont accusées de protéger

« ses chefs de gang ». Les cas des tristement célèbres « Tèt Kale » et « Lèlè », ce dernier qui s’est même arrogé le droit d’entrer chez un policier pour le capturer et le tuer, donnent froid au dos. Et son assassinat, dit-on, par un autre gang à Cité-Soleil, alimente la polémique et prête à de multiples interprétations comme celles d’une exécution en bonne et due forme pour s’assurer de son silence.

La Police a toujours un plan. Lequel en se référant aux faits ne suffit pas pour protéger les agents de l’institution, encore moins la population. Les grands déploiements annoncés tardent à se faire sentir. Port-au-Prince a peur. Et c’est un fait. Encore que la circulation des armes dans le pays se fait de manière incontrôlée. Avec la crise électorale qui continue, et ce champ libre laissé aux bandits, nul doute que l’on se dirige vers un état d’urgence sécuritaire.

Lionel Édouard

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| TRIBUNE

Plaidoyer pour une Compagnie Nationale d’Assurance agricole en Haïti

PARTIE 1

H

aïti a connu son lot de sinistrés. Si on survole rapidement les ouragans plus catastrophiques, il est de bon ton d’évoquer qu’en date du 11 et 12 octobre 1954, l’Ouragan Hazel a touché toutes les régions du terroir. À plus de 249 km/h, le cyclone dévaste le pays en faisant plusieurs milliers de victimes.

Moins de dix (10) ans plus tard soit le 3 octobre 1963, l’ouragan Flora rav- age le département du Sud avec un lourd bilan de cinq mille (5000) morts.

Le 29 septembre 1972, c’est au tour de l’ouragan Inès de dévaster, à plus de 170 km/h, les départements du Sud et de l’Ouest.

Le 18-19 septembre 2004 : l’ouragan Jeanne traverse la bande septentrionale d’Haïti et le haut Artibonite causant des inondations qui ont fait 1 870 morts. Le bilan s’élève à 2 620 blessés, 846 dispa- rus, près de 300 000 sinistrés et plus de 3 000 morts. Gonaïves est la ville la plus durement frappée .

Le séisme du 12 janvier 2010 s’est révé- lé plus meurtrier qu’il n’est possible d’imaginer avec un bilan d’environ trois cent mille (300,000) morts et des pertes matérielles inestimables, plus d’un a cru que le pays ne se relèverait plus, par ail- leurs l’a-t-il fait ?

Plus récemment au mois d’octobre de l’année en cours l’Ouragan Mathieu a détruit le département de la Grande- Anse, du Sud et une partie des Nippes.

Des pertes en vie humaine sont enreg- istrées, des biens sont détruits, des mil- liers de personnes sont sinistrées.

Après ces cataclysmes, il importe tou- jours de sauver ce qui reste, il y a spon- tanément une réponse humanitaire née de l’urgence du moment qui s’articule justement autour des victimes, « l’Aide aux Victimes » !

De 1953 à 2016, l’étau s’est refermé et la spirale a continué. L’économie na- tionale encaisse coup sur coup. Dans l’intervalle, les familles s’effondrent et peinent à se relever. Ceux qui sont par- tis n’ont pas laissé de prime d’assurance garantissant au moins une survie finan- cière à leurs héritiers et ayants droit.

L’absence de législation moderne en matière d’assurance agricole n’a pas pu protéger les cultivateurs qui ont vu par- tir en l’espace de quelques instants, des années de dur labeur, le travail de toute une vie.

Le vide au niveau de ce secteur laisse la liberté aux compagnies d’assurances ha- ïtiennes de s’autoréguler afin d’assurer leur subsistance suivant leurs propres intérêts et en adéquation aux exigences

du marché actuel. L’assurance est un produit commercial très en vogue en matière de compétitivité économique.

Elle est reconnue pour être à l’heure actuelle le garant de tout investissement : agricole, économique, sanitaire, con- struction, élevage, automobile, prêt, ac- cident, recherche, pêche, etc.

Le support de l’assurance est un con- trat, sources d’obligations juridiques. Il constitue donc une matière juridique et il est aussi technique en ce sens qu’il s’applique d’une part à des personnes, mais encore à des activités et à des biens.

IL est un contrat onéreux impliquant le paiement d’une prime. L’assurance a donc pour base la finance, elle assure la pérennité des activités économiques et de productions. L’ économie ne peut se passer de l’assurance pour le finance- ment de ses activités. Il importe qu’elle soit encadrée par les pouvoirs publics.

L’État délègue des autorités administra- tives indépendantes ayant la compé- tence de contrôler les assureurs en tant qu’ entreprises et en tant qu’activités.

Les assureurs et les banquiers devraient être soumis au même organe de con- trôle, car la quasi-totalité des ban- quiers a une filiale d’assurance d’où l’importance d’une réforme en profon- deur de la loi sur le système bancaire en Haïti vu le caractère désuet de la loi du 22 février 1948 frappant d’un droit spécial les primes d’assurance et celle du 13 juillet 1956 sur les compagnies d’assurance, modifiée par le décret du 20 mars 1981 (référence : Le Monit- eur # 90 du jeudi 23 aout 1956). De 1981 à nos jours, le régime juridique en matière d’assurance demeure très pauvre en Haïti. Il est donc nécessaire de moderniser cette législation et d’en instituer une structure homogène en la codifiant.

Genèse de l’assurance

À l’origine on distingue deux types d’assurance : d’une part, les assurances maritimes, qui sont nées à la fin du 16e siècle dans le but de garantir la perte des cargaisons des navires des com- merçants de Venise ; d’autre part les assurances terrestres et aériennes. Les assurances terrestres sont apparues au Royaume-Uni au 17e siècle, lorsque des compagnies et des entreprises propo- saient de garantir le risque d’incendie, suite à l’incendie de Londres dans l’année 1666 qui a détruit 13.000 mai- sons. On a donc institué une assurance des immeubles contre les incendies qui fut la première en la matière. Cette insti- tution s’est étendue en France au cours de la deuxième moitié du 17e siècle par

la création de la Société d’assurance de Paris et elle s’est développée au cours du 18e siècle avec la création des caisses de secours (le Bureau des incendies).

Depuis, les assurances n’ont cessé de croître et elles garantissent les risques les plus divers (vols, dégâts, inondations, bris de machines, crédits, construction, transport, aviation, informatique, santé et accident corporel). Au milieu du 19e siècle, un autre phénomène est apparu : l’essor industriel et l’essor du transport.

Il fallait dédommager les victimes des accidents de travail et les accidents de transport survenus à l’occasion de cedit essor. L’assurance de responsabilité a donc été établie.

En effet on rencontre en Égypte à l’époque des Pharaons, les tailleurs de pierres qui se protégeaient par des ac- cords de sécurité mutuelle. Et il était convenu dans ces accords que si l’un d’entre eux succombait à un accident, les autres subvenaient aux besoins de sa famille. Cette combine se révèle être l’un des aspects techniques de l’opération d’assurance : la mutualisa- tion ou la collectivisation des risques.

Cette idée de mutualisation se retrouve dans la politique de diversification des risques garantis par l’assureur. C’est ainsi qu’un assureur garantit en général plusieurs sortes de risques afin de com- penser les risques déficitaires par les risques bénéficiaires. Pour déterminer la probabilité de la réalisation du ris- que qu’il garantit, l’assureur utilise les lois mathématiques, en particulier les calculs de probabilité tout en exploitant les statistiques de sinistres de même nature (risques homogènes). L’assureur peut sélectionner les risques qu’il en- tend garantir, déterminer les conditions du contrat et calculer le montant de la prime. Par exemple, une personne qui a son permis depuis moins de six mois aura trois fois plus d’accidents qu’une autre personne qui a son permis depuis cinq ans. Pour cette raison, les jeunes conducteurs supportent et exigent une prime plus élevée. Tout cela nous amène à comprendre que le contrat d’assurance est un contrat générateur d’engagement réciproque entre l’assuré et l’assureur. En contrepartie du verse- ment d’une prime, aussi appelée coti- sation, l’assureur garantit à l’assuré des prestations pécuniaires (indemnités ou prestations forfaitaires), ou en nature (exempt : une assistance juridique) dans le cas où le risque prévu au contrat se réaliserait. Ce contrat est original, parce qu’il s’agit d’un contrat aléatoire, com- me le jeu ou le pari. En effet, l’exécution de la prestation de l’assureur dépend

d’un évènement incertain : la réalisa- tion du risque de l’assuré. L’assureur ne sait donc pas à l’avance si le risque qu’il accepte de garantir se réalisera. S’il se réalise l’assureur subira une perte, dans le cas contraire l’opération d’assurance lui procurera un gain.

L’absence d’un code des assuranc- es en Haïti et de législation adaptée n’empêche pas aujourd’hui de poser cette problématique combien utile et nécessaire dans le cadre de la mod- ernisation du secteur agricole haïtien afin de s’assurer qu’un meilleur encad- rement puisse être donné à celui-ci à travers une politique publique bien définie. Ce vide juridique et institution- nel fait peur à l’investissement local, voire international. Des centaines et des milliers de familles haïtiennes vi- vent et pratiquent l’agriculture et sont privées d’outils modernes. Ces familles sont livrées à elles-mêmes quand elles assument les conséquences des ca- tastrophes naturelles avec tout ce que cela comporte de pertes. On est con- scient que les connaissances basiques qu’acquièrent certains agriculteurs ou groupements d’agriculteurs ou le peu d’informations qu’ils disposent, ne suf- fisent pas pour leur permettre de faire face. Aucun pays ne peut se développer avec autant de tares. C’est pourquoi seul un projet d’assurance agricole incluant la création d’un environnement sain, peut garantir la sureté des récoltes avec en amont, la création d’infrastructures d’agricultures modernes, ceci permettra d’appréhender la complexité qu’encoure ce secteur et le pays gagnera à sortir de sa dépendance économique.

Tout ce qui compte aujourd’hui, c’est de placer suivant un ordre prioritaire l’Assurance agricole dans notre poli- tique publique, insérer la matière dans nos débats politiques, univer- sitaires et scientifiques. Il va sans dire que l’Assurance doit intégrer les cursus de nos facultés d’agronomies, de Droit, des sciences économiques.

N’étant pas incluse dans le cursus universitaire haïtien, l’assurance de- meure un savoir inexistant en Haïti

; or l’Université devrait être un es- pace de production, de savoir et de recherche. Aujourd’hui il est impéra- tif d’emboiter le pas en adéquation aux avancées juridiques modernes, le droit étant dynamique et non sta- tique, il convient aussi de s’orienter sur des métiers d’avenir c’est-à-dire d’embrasser de nouvelles filières de métiers et de connaissances.

Me Ikenson Edumé Professeur à l’Université

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L

es quelque 136 millions d’Américains qui se sont rendus aux urnes le 8 novembre n’ont pas directement élu le prochain locataire de la Maison Blanche... mais 538 grands électeurs chargés de le faire.

Le républicain Donald Trump est sorti vainqueur (306 grands électeurs contre 232) face à sa rivale démocrate Hillary Clinton, grande favorite des sondages.

Le vote de ces grands électeurs, élus ou militants locaux pour la plu- part inconnus du grand public, est d’habitude une pure formalité et passe quasiment inaperçu.

Mais la personnalité de M. Trump, la tonalité extrêmement agressive de la campagne et le fait que Mme Clinton ait remporté le vote popu- laire (avec plus de 2.5 millions de voix d’avance, selon un décompte provisoire) lui donnent cette année un relief particulier.

Pour parvenir à leurs fins, les an- ti-Trump doivent convaincre 37 grands électeurs du Grand Old Party d’abandonner leur candidat.

Difficile de prédire le résultat mais, à ce jour, seul Christopher Suprun (Texas) a publiquement annoncé qu’il suivrait cet appel à la révolte.

Dans une tribune début décembre au New York Times, il expliquait pourquoi il ne voterait pas pour « quelqu’un qui montre chaque jour qu’il n’a pas les qualités requises pour la fonction présidentielle ».

Dans l’hypothèse, improbable, où il serait suivi en nombre, il reviendrait alors à la Chambre des représentants

de désigner le successeur de Barack Obama. La secousse serait évidem- ment de taille, mais cette dernière étant aux mains des républicains, Donald Trump l’emporterait in fine.

Un sondage Politico/Morning Con- sult publié lundi montre que les Américains ont peu d’enthousiasme pour cette « révolte »: 46 % d’entre eux jugent que les grands électeurs devraient être tenus de suivre le vote de leur État (34 % pensent le con- traire). Sur l’opportunité de modi- fier la Constitution pour remplacer ce système par le suffrage universel direct, ils sont davantage partagés:

46 % pour, 40 % contre.

Les résultats, qui devraient remont- er État par État dans les jours à ve- nir, seront officiellement annoncés par le Congrès le 6 janvier.

Démocrates divisés

Les piratages menés par la Russie, selon le renseignement américain,

durant la campagne électorale, ont ajouté encore au caractère passionnel du débat.

Dix grands électeurs (neuf démocrates, un républicain) ont adressé une lettre ouverte à James Clapper, directeur sortant du renseignement américain, lui demandant d’être informés sur l’enquête en cours avant de passer au vote.

John Podesta, ancien directeur de campagne d’Hillary Clinton, dont des milliers de messages ont été piratés et mis en ligne dans les semaines ayant précédé le scrutin présidentiel, a appuyé leur demande.

En vain. « La vraie question est de savoir pourquoi les démocrates (...) tentent à tout prix de délégitimer le résultat de l’élection », s’est insurgé dimanche Reince Priebus, proche de M. Trump, qui occupera à partir du 20 janvier le poste très envié de secrétaire général de la Maison

Blanche.

Dénonçant sur Fox News une tentative « d’intimidation » des grands électeurs - « certains ont reçu plus de 200 000 emails » -, il a jugé qu’elle était vouée à l’échec.

« Si mes nombreux soutiens se comportaient et menaçaient les gens comme le font ceux qui ont perdu l’élection, ils seraient méprisés et traités de tous les noms! », a tweeté le président élu.

Très actif, le groupe « Hamilton electors », soutenu notamment par la bouillonnant réalisateur Michael Moore, a de son côté appelé à des rassemblements lundi à travers le pays.

Pour défendre l’importance d’un vote « en conscience » des membres du collège électoral, il s’appuie sur les mots d’Alexander Hamilton, l’un des pères fondateurs, selon lequel ce système a été mis en place pour que la présidence ne soit jamais confiée à un homme n’ayant pas « les qualités requises ».

Mais tous les démocrates ne sont pas, loin s’en faut, favorables à la démarche.

« Même si je partage de réelles inquiétudes sur l’élection et sur Donald Trump, la plupart des grands électeurs suivront, et devraient suivre, les résultats des urnes », estimait dimanche soir sur Twitter David Axelrod, ancien proche conseiller de Barack Obama.

« Un vote contraire déchirerait le pays », ajoutait-il.

Source : AFP

L

’homme qui a ouvert le feu sur le diplomate, Andreï Karlov, pendant qu’il visitait une exposition d’art à Ankara, était « de la police », a déclaré le maire d’Ankara, Melih Gökçek. Une information également relayée par

le quotidien progouvernemental Yeni Safak, qui identifie le tireur présumé comme un membre des forces antiémeutes.

« Pendant que l’ambassadeur faisait un discours, un homme grand, portant un costume, a tiré d’abord

en l’air, puis a visé l’ambassadeur

», a raconté à l’AFP Hasim Kiliç, correspondant du quotidien Hürriyet dans la capitale turque présent sur les lieux au moment de l’attaque. « Il a dit quelque chose à propos d’Alep et d’une vengeance ».

Sur des images postées par des médias turcs, on voit l’ambassadeur allongé à terre et un homme armé d’un pistolet se tenir près de lui.

M. Karlov a succombé à ses bles- sures par balle, a annoncé la porte- parole du ministère russe des Af-

Des anti-Trump rêvent d’une révolte du collège électoral

Leurs chances de succès sont ténues mais ils veulent y croire: les démocrates redoutant l’installation de Donald Trump à la Maison Blanche ont les yeux braqués sur le collège électoral, qui vote lundi, avec l’espoir qu’il fasse barrage à l’homme d’affaires.

L’ambassadeur russe à Ankara tué dans une attaque

« terroriste »

L’ambassadeur de Russie en Turquie a été tué lundi dans un attentat « terroriste » perpétré par un homme armé qui a évoqué une vengeance pour la ville syrienne d’Alep en passe de tomber aux mains du régime de Damas avec le soutien de Moscou, selon les autorités russes et un témoin.

Suzanne Gould, manifeste contre la nomination de Donald Trump devant le Congrès de l’Etat du Colorado à Denver, le 18 décembre 2016./ AFP

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MONDE |

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U

n homme, une femme et un adolescent de 14 ans ont été tués par balles dans la région de Bolivar (sud), la plus touchée par les troubles consécutifs à la décision présidentielle.

L’opposition annonce un bilan de cinq morts.

Le chef de l’État, Nicolas Maduro, a fait retirer jeudi ces billets de la cir- culation alors que les nouveaux billets de 500, 2 000 et 20 000 bolivars créés pour s’adapter à l’inflation n’avaient pas encore été livrés.

Nombre de Vénézuéliens se sont re- trouvés sans moyens de paiement - 40

% de la population n’a pas de compte bancaire - et des émeutes et pillages ont rapidement éclaté.

D’après les responsables économiques locaux, quelque 350 magasins ont été pillés dans la seule ville de Ciudad Bo- livar. Dans 90 % des cas, il s’agissait d’établissements alimentaires.

Des habitants ont dressé des barri- cades pour se protéger d’autres vio- lences.

À Santa Elena de Uairen, près de la frontière avec le Brésil, commerçants

et habitants ont formé des groupes de vigiles pour assurer la sécurité des magasins.

Après deux journées de violences, Nicolas Maduro a annoncé samedi qu’il repoussait au 2 janvier la date limite d’utilisation des billets de

100 bolivars tandis que les premiers chargements de nouveaux billets sont arrivés par avion.

Ce report a contribué à calmer les es- prits, même si de nouveaux pillages étaient signalés dimanche à Ciudad Bolivar (sud) et si certains commer-

çants ont refusé d’accepter des billets de 100 bolivars.

Parmi les personnes interpellées ces derniers jours figurent des cadres et des militants de deux partis de l’opposition, Volonté populaire et Justice d’abord, a précisé Maduro dans un discours télévisé, les accusant de suivre des instructions “putschistes”

venues de Washington.

« Ne venez pas me dire qu’ils sont des prisonniers politiques. Ils appartiennent aux deux partis des

‘gringos’ au Venezuela », a-t-il dit.

Maduro, au pouvoir depuis la mort de Hugo Chavez, en 2013, justifie la suppression des billets de 100 bolivars au nom de la lutte contre la mafia et de la contrebande.

Mais alors que le pays est en récession depuis trois ans, l’opposition dénonce une nouvelle preuve de la « politique économique désastreuse » menée par le pouvoir. « Le seul coupable du chaos et de la violence de ces derniers jours, c’est Nicolas Maduro », a déclaré le parti Justice d’abord dans un communiqué.

Source : AFP

Trois morts au Venezuela après des pillages

Trois personnes sont mortes et plus de 400 autres ont été arrêtées depuis le week-end au Venezuela lors de manifestations ou de pillages provoqués par la suppression des billets de 100 bolivars, la plus forte valeur en circulation, rapportent lundi les autorités.

| MONDE

Conflit entre les gens et la garde nationale vénézuélienne près de la frontière avec la Colombie, à Urena, au Venezuela. Plus de 300 personnes ont été arrêtées au Venezuela lors de manifestations ou de pillages provoqués par la suppression des billets de 100 bolivars. /Photo prise le 18 décembre 2016/REUTERS/Carlos Eduardo Ramirez

faires étrangères Maria Zakharova.

« Il s’agit d’un acte terroriste », a-t- elle ajouté, selon des images de la télévision publique Rossia 24.

« La personne qui a mené l’attaque à main armée contre (Andreï) Kar-

lov a été neutralisée au cours d’une opération », a fait savoir l’agence de presse progouvernementale An- adolu, sans préciser si l’assaillant était mort ou vivant. Trois autres personnes ont été blessées dans

l’attaque, ont annoncé les médias turcs.

Assaillant ‘neutralisé’

Les États-Unis ont condamné « cet acte de violence, quelle qu’en soit l’origine ». L’Union européenne a aussi dénoncé l’attaque tout comme la France qui a condamné « avec force » cet acte.

La Syrie, pays allié de la Russie, a qualifié l’assassinat de l’ambassadeur russe de « crime abominable ».

Né en 1954, Andreï Karlov avait été nommé à son poste dans la capitale turque en juillet 2013.

Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a déclaré que le président Vladimir Poutine avait été « infor- mé » de l’attaque. Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lav- rov, et les chefs des services secrets russes vont faire au chef de l’État un rapport sur cette attaque, a ajouté

M. Peskov, cité par l’agence de pres- se publique Ria-Novosti.

Cet attentat est survenu à un mo- ment où les relations entre la Tur- quie et la Russie connaissent une embellie depuis plusieurs mois après une grave crise diplomatique née de la destruction en novem- bre 2015 par l’aviation turque d’un avion militaire russe au dessus de la frontière syro-turque.

La Russie est pourtant le principal allié du régime syrien, qui est en passe de reprendre Alep, la deux- ième ville de Syrie, alors que la Tur- quie soutient les rebelles qui cher- chent à renverser le président syrien Bachar al-Assad.

Une réunion est à cet égard prévue pour mardi à Moscou entre les chefs des diplomaties russe, turque et ira- nienne axée sur le dossier syrien.

Source : Reuters

L’ambassadeur russe à Ankara tué dans une attaque « terroriste »

»»»» suite de la page 9

Andrei Karlov, l’ambassadeur russe à Ankara, le 4 juin 2014. / AFP

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D

ans le cadre d’une interview avec des journalistes le mercredi 14 décembre dernier, des personnalités œuvrant dans le secteur agricole dans la Grand’Anse ont présenté l’état des lieux du secteur, avec un zoom sur le cacao.

Aubourg Marcelin, directeur départe- mental adjoint de l’Agriculture de la Grand’Anse, a rappelé qu’Haïti a trois principales zones de produc- tion du cacao : la Grand’Anse (40 % de la production), le Nord et le Nord- Est. Mais, selon lui, le poids du cacao dans les portefeuilles d’activité tend à baisser depuis quelques années. Ce constat est fait par rapport au système de production.

Il déclare avoir constaté un rende- ment très bas, seulement 350 kg/ha.

Cette situation, a-t-il reconnu, ré- sulte également de l’ancienneté des plantations. C’est pourquoi, a-t-il dit, le ministère se fait le souci, de con- cert avec les organismes travaillant dans le secteur, de travailler pour le relèvement des filières cacao et café dans le département en remplaçant des plantations. « Quelle que soit l’instance œuvrant dans le départe- ment, il doit suivre le référentiel de base concernant les filières cacao et café », a-t-il martelé. Pour cela, a-t- il avancé, la DDA de la Grand’Anse prévoit d’installer des pépinières dans les zones de production pour aider les paysans à faire face au grand défi.

Ce qui suscite l’espoir, en plus d’une végétation naturelle qui est constatée.

« Pratiquement toutes les struc- tures de la production cacaoyère ont été détruites au niveau du départe- ment, notamment dans nos zones d’intervention », a déclaré Freeded- son Jean Baptiste de KALEOS, une assez grande entreprise d’exportation du cacao fermenté dans ledit départe- ment. Dans la commune de Moron.

Il a fait savoir que près de 3 600 ha ont été dévastés, soit environ 85 % de pertes. Mais, à en croire ses propos, on constate une certaine revégétalisa- tion des plantations depuis quelques semaines.

En termes d’exportation du cacao, il y a bien de l’évolution, à en croire ses propos. Pour l’année 2012, KA-

LEOS a exporté 20 tonnes métriques de cacao fermenté. Durant la période 2015-2016, elle a exporté près de 40 tonnes métriques. Cependant, après le passage de l’ouragan Matthew, ex- porter du cacao dans la Grand’Anse est très difficile, a-t-il dit. « Pour le moment, nous ne pouvons pas par- ler d’exportation. Nous nous som- mes mis d’accord sur la rénovation de la filière. Actuellement, nous tra- vaillons avec les paysans, pour les accompagner depuis le passage de l’ouragan. Nous investissons dans les plantules afin de permettre à la fil- ière de se reprendre après un ou deux ans », a-t-il assuré, et que les activi- tés d’exportations soient reprises. Il a, d’un autre côté, rappelé que KA- LEOS travaille directement avec six coopératives, soulignant qu’avec le soutien de KALEOS, le prix du cacao s’est stabilisé dans le département.

Emmanuel Jean Fridolin, vice-pré- sident de la coopérative agricole cacaoyère de la Grand’Anse (CAC- COMA), a expliqué la situation des producteurs de cacao dans la zone suite au passage de l’ouragan Mat- thew. Considérées comme principale denrée dans la commune d’Abricots et de Dame-Marie, les plantations de

cacao ont été détruites à près de 90

% dans les communes précitées. Du- rant le passage de l’ouragan, pour le cacao acheté, les pertes enregistrées

au niveau de l’organisation se sont évaluées à environ quatre millions de gourdes, si l’on en croit les propos du titulaire adjoint de la CACCOMA.

Pour parler des activités entreprises par la coopérative après le passage de l’ouragan Matthew, il a affirmé que son organisme travaille d’arrache-pied pour la mise en place des pépinières avec de nouvelles plantules en vue de rénover et réhabiliter les vergers. En ce qui a trait à la CACCOMA, Jean Fridolin a également souligné que son organisation contient près de 485 planteurs certifiés, et l’exportation se fait en Europe.

De l’avis de ces personnalités inter- viewées, l’augmentation de la produc- tion cacaoyère est prioritaire pour Haïti. Celle-ci aidera à répondre à plusieurs défis. Elle aidera à la re- forestation et la protection des bas- sins à travers des activités agricoles pérennes ; elle accroîtra la productivi- té des actifs agricoles ; elle augmentera la production nationale exportable

; ainsi que la disponibilité alimen- taire dans les zones concernées..

Therno N. A. Sénélus HAÏTI/GRAND’ANSE/AGRICULTURE/SITUATION POST-MATTHEW

Cacao et café : entre revégétalisation naturelle et travaux de mise en œuvre

En matière agricole, les pertes provoquées par l’ouragan Matthew ont été énormes. En plus de la revégétalisation naturelle, des travaux, semble-t-il, sont en passe d’être réalisés pour permettre à des filières de se reprendre.

Du cacao de qualité au Nord d’Haïti. |Photo (illustration) : Haitinews2000

ÉCONOMIE |

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| ÉCONOMIE

B

illy est un automobiliste de la place. Cette situation, dit-il, est inacceptable. « Je voulais juste changer les pneus avant de mon automobile. Pour les acheter, je me suis rendu dans un magasin de la place. Le prix était de 89.26 dollars américains. Puisque je n’avais pas de dollars américains en poche, je leur ai demandé de me donner l’équivalent en gourdes.

Ils m’ont dit que je devais avoir 6 159 gourdes pour procéder à cet achat. Ce qui veut dire que le dollar américain équivaut à 69 gourdes.

Ce n’est pourtant pas le taux de la BRH aujourd’hui. Ils voulaient me soutirer plus de 152 gourdes dans

ce cas. J’ai dû laisser tomber l’achat.

Pour moi, c’est du vol », explique-t- il, avec son automobile aux pneus avant usés et arrière neufs.

Mais ce n’est pas seulement le cas de Billy. Babier, un jeune professi- onnel, s’est rendu lundi matin dans un autre magasin de la place. Il est aussi ému et nerveux que le pre- mier client quand il est tombé pra- tiquement sur le même cas. « Mon laptop est tombé en panne cela fait quelques semaines. Enfin ! Je me suis précipité dans un magasin pour m’en acheter un nouveau. Je suis tombé sur un HP. Pas mal comme laptop ! M’informant sur le prix, on me dit que cela me coûtera 1

500 USD. Alors je leur ai demandé d’évaluer cela pour moi en monnaie locale. Car on me paie en gourdes dans mon travail. Ils m’ont dit qu’il me faut 102 000 gourdes. Pff ! Ce qui veut dire que le prix d’un dol- lar coûte 68 gourdes dans ce maga- sin. Cela signifie qu’ils allaient me soutirer 1 056.9 gourdes de plus.

J’ai dû laisser tomber l’achat tout simplement », se désole Babier qui voulait quand même se procurer un nouveau laptop pour la Noël.

Un autre cas est celui de Marie. Elle est allée dans un autre magasin de la place. Un troisième. « Pour la Noël, je voulais changer de réfrigérateur.

Je me suis rendue dans un magasin sur la route de Delmas. Selon le prix affiché sur le frigo, il coûte 599 USD.

Puisque notre monnaie nationale c’est la gourde, alors je leur ai de- mandé de m’estimer le prix en mon- naie locale. Ils m’ont dit que cela me coûtera 40 732 gourdes. Je me suis tout de suite rendue compte que ce n’est pas le taux de change officiel, j’ai tout simplement abandonné. Sinon,

on m’aurait soutiré 750 gourdes de plus. Mais je regrette énormément de n’avoir pas pu faire cet achat. Je le voulais vraiment, le réfrigérateur

», dit-elle.

Ils sont légion à se plaindre de cela.

Certains clients se voient obligés de faire l’achat tout en sachant que ce n’est pas juste. De plus, des plages et institutions étrangères fixent elles- mêmes leur taux depuis quelque temps.

Interpellant le ministère du Com- merce et de l’Industrie (MCI) sur la question, le MCI récuse formelle- ment toute responsabilité dans cette histoire, disant qu’il s’occupe plutôt de la qualité des marchandises ven- dues. Ce qui montre très clairement que l’État ne protège pas la popula- tion contre les dérives du marché.

Le bien-être des gens ne compte pas.

C’est la loi du profit qui commande.

Dommage. Et tout cela se passe dans un contexte socio-économique particulièrement difficile en plus..

Harrios Clerveaux HAÏTI / TAUX DE CHANGE

Des magasins augmentent le prix du dollar à l’achat

Le prix du dollar américain par rapport à la gourde ne cesse d’augmenter. C’est la dépréciation continue de la gourde depuis près d’une année. À l’achat, selon le taux de change affiché par la Banque de la République d’Haïti (BRH), lundi, il faut avoir 67.2954 gourdes pour un dollar américain. Pourtant, des magasins s’amusent à augmenter exagérément, le prix du dollar par rapport à la gourde dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince, percevant jusqu’à 69 gourdes pour un dollar américain, à en croire les témoignages de certains clients interviewés par Le National.

Des magasins augmentent le prix du dollar à l’achat./ Photo (illustration) : J. J.

Augustin

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L

a Cour de justice de la République a rendu ce lundi son jugement dans le volet ministériel de l’arbitrage Tapie. Christine Lagarde, l’ancienne ministre de Nicolas Sarkozy, est reconnue coupable de

« négligence » dans ce dossier qui avait permis à l’homme d’affaire d’obtenir dans un premier temps 400 millions d’euros. L’arbitrage avait ensuite été annulé, une décision confirmée en 2016 par la Cour de cassation.

En revanche, la CJR a décidé de dispenser Christine Lagarde de peine, et de ne pas inscrire de mention sur son casier judiciaire.

Aucun appel de cette décision n’est possible, seulement un pourvoi en cassation. L’actuelle directrice du FMI - qui pourrait être poussée au départ suite à cette condamnation,

même si les statuts de l’organisation

ne prévoient pas de démission au- tomatique - n’était pas venue assis- ter à la lecture de l’arrêt, étant déjà

rentrée à Washington. Elle risquait jusqu’à un an de prison et 15 000 d’amende, mais le parquet, qui s’était déjà prononcé pour un non- lieu lors de l’instruction, avait req- uis la relaxe à l’audience. À la barre, l’ex-ministre avait dit s’être en grande partie reposée sur ses col- laborateurs à Bercy pour autoriser en 2007 un arbitrage dans un vieux contentieux entre Bernard Tapie et l’ancienne banque publique Crédit Lyonnais. Mais l’actuelle directrice du FMI a eu plus de mal à expli- quer pourquoi elle n’avait pas tenté de recours lorsqu’est tombée en juillet 2008 la sentence, très coû- teuse pour les contribuables - 400 millions d’euros - et désastreuse en termes politiques.

Source : latribune.fr Avec AFP

ÉCONOMIE |

Arbitrage Tapie : Lagarde jugée coupable de

« négligence », mais dispensée de peine

La directrice du FMI n’était pas présente à l’énoncé du jugement de la CJR.

La directrice du FMI, Christine Lagarde, | Photo : Reuters

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