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Catégorisation séquentielle des énoncés enchâssés en discours direct et relations interdiscursives

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Cahiers de praxématique 

45 | 2005

Hétérogénéités énonciatives et types de séquence textuelle

Catégorisation séquentielle des énoncés enchâssés en discours direct et relations interdiscursives

Categorisation of direct reported speech in relation to types of factual writing and interdiscourse

Bertrand Verine

Édition électronique

URL : http://journals.openedition.org/praxematique/505 DOI : 10.4000/praxematique.505

ISSN : 2111-5044 Éditeur

Presses universitaires de la Méditerranée Édition imprimée

Date de publication : 1 juin 2005 Pagination : 177-202

ISSN : 0765-4944 Référence électronique

Bertrand Verine, « Catégorisation séquentielle des énoncés enchâssés en discours direct et relations interdiscursives », Cahiers de praxématique [En ligne], 45 | 2005, mis en ligne le 01 juin 2009, consulté le 07 septembre 2020. URL : http://journals.openedition.org/praxematique/505 ; DOI : https://doi.org/

10.4000/praxematique.505

Tous droits réservés

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Cahiers de praxématique,,-

Bertrand Verine

Praxiling, ICAR, U.M.R. 5191 C.N.R.S — Université Montpellier 3 bertrand.verine@univ-montp3.fr

Catégorisation séquentielle des énoncés enchâssés en discours direct et relations interdiscursives

Le discours médiatique se signale à l’analyste par la fréquence avec laquelle il catégorise les énoncés enchâssés comme apportant à l’article hôte des éléments descriptifs, explicatifs, narratifs ou argu- mentatifs. A contrario, le verbe dire constitue l’introducteur très majoritaire du discours rapporté (désormais DR) à l’oral, et si la littérature offre une palette étendue de marqueurs, les proposi- tions rectrices de discours autres attestées dans ces deux ensembles de genres discursifs caractérisent plutôt le contexte de l’énoncia- tion enchâssée : sa situation, ses composantes paraverbales ou non- verbales, ou encore l’acte de langage le plus saillant qu’elle réa- lise. Les textes d’information / communication mentionnent globale- ment beaucoup moins ces éléments, au profit d’indications séquen- tielles (X raconte, explique X...) ou propositionnelles (X détaille, objecte X...). Ils constituent donc un terrain propice pour question- ner la triple interaction entre le choix du marqueur de DR, le type séquentiel de l’autre discours et celui du discours hôte.

Vu la multiplicité des paramètres en jeu, je ne redévelopperai pas la présentation des quatre principaux types de séquentialité abordés dans les autres articles de ce numéro, et restreindrai mon étude au seul discours direct (désormais DD). Je m’appuierai sur la modélisa- tion praxématique qu’en ont proposée Bres et Verine () : dans les formes totalement explicites du DD, l’énoncé enchâssant E, cor- respondant à l’interaction en cours ou au texte considéré, comporte une forme du typeX dire (à Z) : « Y »— ou« Y » dire X (à Z)—, qui désigne un autre acte d’énonciation ; dans le segment bivocal

« Y », l’énoncé enchâssant fait entendre tout ou partie de l’énoncé

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 Cahiers de praxématique,

enchâssé e supposé produit lors de l’autre acte d’énonciation. À cha- cun de ces énoncés correspondent quatre instances :

— le locuteur, instance de profération sonore ou d’inscription graphique, Lsymbolisant le locuteur enchâssant et lle locu- teur enchâssé ;

— l’interlocuteur, instance de réception auditive et/ou visuelle, symbolisé par Lou par lselon le niveau d’enchâssement ;

— l’énonciateur, instance d’actualisation modale et/ou de repé- rage déictique du côté de la production, E symbolisant l’énonciateur enchâssant et el’énonciateur enchâssé ;

— l’énonciataire, instance modale et déictique de la réception, symbolisé par Eou par eselon le niveau d’enchâssement.

Travaillant ici sur des énonciations enchâssantes écrites et en non- personne, je n’envisagerai que la relation interdiscursive entre les énonciateurs enchâssant et enchâssé. Après avoir posé quelques repères dans le champ des verbes recteurs de DR (.), je m’attache- rai aux deux sous-classes les plus fréquentes dans les genres du dis- cours médiatique — catégorisants séquentiels / propositionnels tels qu’expliquerou raconter(.), et spécificateurs de relation interdis- cursive commesoulignerou ajouter(.) — afin d’appréhender les jeux qu’ils permettent entre enchâssements énonciatifs et séquen- tiels.

. Marqueurs verbaux de discours direct

Rappelons qu’à l’écrit, la mise entre guillemets d’un énoncé sup- pose son imputation à un locuteur-énonciateur. L’attribution peut se faire par la juxtaposition d’un désignateur, par son intégration à une phrase adjacente, même sans rapport patent avec le discours autre, ou encore par renvoi tacite à une attribution de discours antérieure. L’enchâssement énonciatif propre au DD peut donc ne pas être explicité verbalement. Quand cette explicitation advient, elle peut se faire au moyen de circonstants du type pour X, mais s’opère le plus souvent grâce à une proposition rectrice : antéposée (X groupe verbal : « Y »), incise ou postposée (« Y » groupe verbal X).

. Pour une approche praxématique des instances du locuteur et de l’interlocuteur, cf. notamment Verine () dans l’ouvrage préparé par Jeanne-Marie Barbéris.

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Catégorisation séquentielle des énoncés 

.. Nomenclatures

Le caractère fondamentalement ouvert du paradigme des verbes français susceptibles d’expliciter l’enchâssement d’un DD consti- tue, selon Laurence Rosier ( : ) une tendance historique lourde, puisqu’« on assiste dans la pratique à un recul des fron- tières pour les verbes admis en incise : ces verbes participent à la linéarisation de l’inscription de la parole dans un texte, en mettant en avant sa dimension vocale et gestuelle ». À ma connaissance, cinq articles et un ouvrage se sont essayé à un inventaire : Cha- rolles (), de Gaulmyn (), Delaveau (), Laroche-Bouvy (), Monville-Burston () et Tuomarla (). Ils attestent, à eux tous,  verbes différents, parmi lesquels  (soit trois cinquièmes) apparaissent dans une seule liste, et(soit un autre cinquième) ne sont communs qu’à deux listes. On peut synthétiser rapidement selon trois catégories les facteurs (lexicaux, syntaxiques et macrostructurels) présidant à cette extrême diversification, que j’illustrerai par des occurrences de mon corpus ne figurant chez aucun des six auteurs.

Au regard du lexique, tout verbe contextuellement associable à l’un des nombreux paramètres de la communication peut devenir recteur de DD : Annie Delaveau ( : ) va jusqu’à poser que « ce n’est pas le sens du verbe, mais la construction et la posi- tion de l’incise qui signalent qu’il s’agit d’un discours rapporté ».

D’abondants exemples pourraient en être fournis par les cris d’ani- maux, parmi lesquels les six travaux considérés ici ne citent quebeu- gler,gronder,hurler,meugler,mugir,piailleretrugir, alors que tous sont aptes à signifier une particularité de la voix du locuteur cité.

De même Monville-Burston (:) prend-elle en compte « les verbes de sentiment (p. ex.se réjouir,s’inquiéter,regretter, etc.) ainsi que les verbes exprimant des états mentaux ou des activités intellec- tuelles (p. ex.reconnaître,se souvenir,estimer, etc.) [...] dès l’instant qu’ils jouent le rôle d’unverbum dicendi». De même encore, dans l’ordre de la structuration textuelle, un verbe commeterminerpeut- il indiquer la position d’un segment enchâssé en clôture finale du discours d’origine :

. Monique Monville-Burston a dénombré  verbes, dont elle n’énumère que.

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 Cahiers de praxématique,

() « La Ville reste néanmoins à la disposition des propriétaires qui souhaiteront procéder à un traitement de fond, termine l’adjoint à la propreté. C’est impor- tant, parce que c’est la solution qui de loin est la plus probante » (Montpellier notre ville, désormaisMNV, septembre).

Au regard de la syntaxe, on constate que le fonctionnement en incise autorise des changements de construction plus ou moins importants : en l’occurrence, le changement de nature du complé- ment par rapport à une formulation plus normée du typeL’adjoint termine son intervention par ces mots : « la Ville reste néanmoins à la disposition des propriétaires ». Plus encore, de nombreux verbes, dont tous ceux désignant des cris d’animaux, peuvent régir un ou plusieurs syntagmes, une ou plusieurs propositions, et ce, qu’ils leur soient postposés ou antéposés, alors qu’ils s’emploient habituelle- ment de manière intransitive. Par delà, l’éventail des propositions rectrices antéposées se trouve surtout élargi par la possibilité d’ap- poser le segment rapporté à un complément nominal ordinaire qui l’annonce:

() Au bout de la route, une semaine de périple, de sensibilisation et de partage, [...] pour porter partout ce message simple : « la sclérose en plaques n’est ni contagieuse, ni héréditaire [...] » (MNVseptembre).

La cohésion textuelle apparaît ici assurée par le déterminant démonstratif, qui prend sens du fait que le contenu dumessagese trouve explicité. Mais elle s’avère souvent plus implicite :

() Marylise Blanc avance des solutions : « L’espace logement est une réponse [...]

Ensuite le volontarisme de l’équipe municipale [...] C’est aussi la coopération avec d’autres institutions [...] » (MNVoctobre).

La propositionMarylise Blanc avance des solutionspourrait syn- taxiquement fonctionner de manière autonome et constituer un dis- cours narrativisé ne spécifiant pas en quoi consistent lessolutions mentionnées — à condition toutefois que le cotexte lui confère une pertinence, par exemple grâce à un enchaînement du typeelles sont

. Ainsi que par les formes mixtes du typetverbe +que+ énoncé enchâssé entre guillemetsu, absentes de mon corpus, mais qui se multiplient depuis peu dans la presse et dans les genres académiques.

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Catégorisation séquentielle des énoncés 

aussitôt récusées. En l’espèce, le fonctionnement d’avancer des solu- tionscomme attributeur de DD se construit avant tout grâce à l’ana- phore nominaleune réponse, puis aux connecteursensuiteetaussi, conduisant à interpréter le volontarisme etla coopération comme une seconde et une troisièmesolutions-réponsesau problème posé.

On passe ainsi graduellement de la rection intraphrastique à la cohé- sion textuelle, comme le souligne, en (), l’attributiona posteriori du DD par une proposition qui ne peut pas, syntaxiquement, être transformée en incise :

() « Ils sont très courageux ! ». C’est une phrase qui revient souvent dans la bouche de Renate Dechavanne, présidente et fondatrice de l’Association (MNV octobre).

Quelques indications chiffrées permettent de commencer à s’orienter dans ce foisonnement. Monville-Burston ( : ) a quantifié les marqueurs de DD dans occurrences provenant de trois quotidiens.Dires’avère sans surprise le plus utilisé, mais avec seulement,% des emplois, à comparer à ses% d’attes- tation dans les interviews orales de Diane Vincent et Sylvie Dubois (: ). Viennent ensuite déclarer (,%) etaffirmer(,%), ces trois verbes totalisant ,% des occurrences. Sept autres marqueurs couvrent ensemble un pourcentage voisin (,%) : par ordre décroissant, estimer, annoncer, expliquer, ajouter, souli- gner,préciseretindiquer. Les treize verbes suivants ne représentent plus, tous réunis, que ,% : par ordre alphabétique, assurer, avouer,confier,confirmer,demander, (s’)exprimer,lancer,noter,par- ler, raconter, rappeler, reconnaître et répondre. Enfin,  autres marqueurs se partagent les,% restants.

Si l’on compare ce classement aux listes non statistiques fournies par les cinq autres auteurs, on constate que sept seulement de ces marqueurs s’avèrent omniprésents, donc sans doute perçus comme prototypiques de la catégorie : assurer, déclarer, demander, dire, expliquer, raconter et répondre. Quatre autres apparaissent dans quatre listes : affirmer, ajouter, annonceret lancer. Curieusement, bien qu’ils fassent partie des dix verbes les plus employés, et malgré

. Le Monde,France SoiretLes Nouvelles calédoniennes, sans écart notable sur les six verbes les plus fréquents.

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 Cahiers de praxématique,

une fréquence de à % chacun, estimer, indiquer etpréciser ne sont cités que trois fois,soulignerdeux seulement.

.. Spécifications sémantiques

Une telle diversité ne peut évidemment s’expliquer que par la pertinence et la multiplicité des apports sémantiques qu’offre le recours à ces différents marqueurs. Cependant, Monville-Burston (op. cit.:) observe d’emblée que « le champ sémantique desverba dicendi n’est pas strictement hiérarchisé et il est donc impossible d’en produire une taxinomie sans bavure ». J’indiquerai rapidement les critères dégagés par Michel Charolles () sous la forme affi- née qu’en proposent certains travaux ultérieurs, avant d’attirer l’at- tention sur les deux catégories indispensables dans la perspective textuelle retenue ici.

Marie-Madeleine de Gaulmyn (:-et-) oppose des constructions à « valeur communicative d’allocution » (dire, ajouter...) et d’autres à « valeur énonciative », modale (déclarervs demander) ou modalisatrice (assurervsestimer). Au titre de la moda- lité, elle insiste sur les nombreux marqueurs de DD injonctifs. Au titre de la modalisation, elle répartit les jugements des énoncia- teurs non seulement sur l’axe vrai / faux / incertain, mais sur l’axe bon / mauvais, en soulignant que l’évaluation axiologique peut por- ter sur l’objet du discours du point de vue (i) de l’énonciateur enchâssé (féliciter vs critiquer) ou (ii) de l’énonciateur enchâssant (démontrervsavouer), ou encore (iii) sur l’autre acte locutoire du point de vue du récepteur qui le rapporte (déclamer vs criailler).

Notons la possibilité de croisements entre les catégories :avouer signale, par exemple, un discours apprécié commevraisur un objet plus ou moins déprécié comme mauvais (cf. Catherine Détrie ici même).

Delaveau ( :-) classe ses occurrences selon qu’elles

« précisent le canal par lequel le langage s’exprime » (voix, écriture,

. À l’exception d’Ulla Tuomarla (), dont ce n’est pas l’objet principal, et de Danielle Laroche-Bouvy (), qui structure son corpus d’une centaine de mar- queurs souvent inattendus par lesfonctions de la citationdu point de vue très englo- bant du discours de presse : authentification, témoignage, bon mot, couleur locale, typification, oralité, dialogalité ou accroche du lecteur.

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Catégorisation séquentielle des énoncés 

pensée) ou qu’elles indiquent « la place qu’occupent les paroles citées dans une argumentation ou dans un dialogue ». Sous la seconde rubrique, elle distingue notamment les marqueurs d’acte de langage (dont avertir etprévenir), de rôle interactionnel (dont demanderetrépondre) et, singulièrement, de stade aspectuel :ajou- ter, mais aussi commencer, continuer, poursuivre et reprendre. On remarque à nouveau que certains verbes peuvent, selon les cotextes, produire alternativement ou simultanément deux ou trois de ces effets : ainsi,enchaînerpeut indiquer tantôt le prolongement d’un même tour de parole enchâssé, tantôt l’alternance des tours d’un échange rapporté ;conclurepeut, lui, signifier la fin d’un tour, d’une séquence ou/et de l’interaction représentée.

On trouve chez Monville-Burston (:) les catégories voi- sinesdejugement, incluant l’emploi enchâssant des verbes de sen- timent (cf...) ou de pensée (estimer), et dediffusion de l’informa- tion, dans le cadre des genres journalistiques étudiés : ainsidéclarer présuppose-t-il l’autorité institutionnelle de l’énonciateur enchâssé ; annoncer, une simple légitimité ;assurer, l’absence de réplique pos- sible, etaffirmer, l’éventualité d’une réplique. Les cinq autres mar- queurs analysés permettent d’introduire la catégorie de clarification, spécifiant la place de l’énoncé enchâssé au fil du discours d’ori- gine grâce à son rang dans une hiérarchie de l’information :ajouter implique un complément de moindre importance ;préciser, un enri- chissement nécessaire par rapport à ce qui précède ;indiquer, une focalisation sur tel élément supposé peu saillant ;souligner, une hié- rarchisationa priori, etexpliquer, le dévoilement d’une complexité enfouie.

Plus encore que les précédentes, de telles définitions laissent pressentir le caractère dialogique (au sens bakhtinien) de ces mar- queurs, qui pose la question de leur imputation énonciative. Or, si l’auteure pointe le cadre doxique de « l’objectivité journalistique » (op. cit.:), elle choisit de ne pas en sortir, puisqu’elle part du prin- cipe que « lesverba dicendi[...] sont fondamentalement centrés sur le message » (op. cit.:) et que leur analyse sémantique se faitdu point de vuedu locuteur enchâssé « qui, mieux que tout autre, sait ce qu’il veut dire, ce qu’il désire, ce qu’il ressent » (op. cit.:). Aussi

. Qu’on retrouve également dans la synthèse consacrée aux marqueurs verbaux de discours indirect par Juan Manuel López Muñoz ().

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 Cahiers de praxématique,

lesparaphrases réductricesqu’elle formule intègrent-elles seulement l’interprétation attendue du côté du destinataire d’origine de la déclaration (e), relayée de manière quasi transparente par le jour- naliste vers le destinataire de l’article de presse (E). C’est par exemple le cas des traits définissantje souligne:

<a> je pourrais dire différentes choses au sujet de Z <b> je pense que les gens pourraient penser à certaines choses et non à d’autres au sujet de Z <c> je veux que les gens pensent à une chose plus qu’aux autres (op. cit.:).

J’ai moi-même attiré l’attention sur la dimension interlocutive du dialogisme, potentiellement à l’œuvre dans tout DR (Verine), et n’exclurai donc pas l’éventualité que les marqueurs en question puissent être utilisés pour orienter la réaction du destinataire. Il me semble cependant impossible d’analyser de la même manière un DD du typeX dit : « je souligne Y »et un DD du typeX sou- ligne : « Y ». On retrouve là le problème récurrent de la dualité d’em- ploi de nombreux verbes de communication, tantôt modalisateurs ou performatifs, tantôt marqueurs d’hétérogénéité montrée, que Tuomarla (:-) explique par « un déplacement d’agen- tivité ». Soient les exemples () et () :

() « On ne peut pas se mettre dans la peau de l’employeur réel, explique un responsable du Comider, mais compte tenu de notre expérience, on peut conseiller, souligner les points négatifs et positifs » (MNVmai) ; () Âgée de plus deans, Viviane Riols doit partir prochainement en maison

de retraite. En attendant, elle reçoit régulièrement la visite de Séverine Reulet de la mission Personnes âgées, qui l’aide dans toutes ses démarches adminis- tratives. « Elle est très gentille et disponible » souligne Viviane Riols (MNV octobre).

En (), deux marqueurs dialogiques distincts doivent être impu- tés à un énonciateur différent :explique un responsable du Comider marque l’opération de rapporter un autre discours tout en catégori- sant son rôle séquentiel, opération relevant du rédacteur de l’article E, tandis qu’on peut soulignermarque la mise en relief de certains pointspar rapport à d’autres possibles, opération relevant de l’énon- ciateur enchâssé e,responsable du Comider. En (), un marqueur unique, souligne Viviane Riols, cumule les deux opérations dialo- giques, relevant toutes deux du rédacteur de l’article E, comme

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Catégorisation séquentielle des énoncés 

le prouve la possibilité de mettre ce DD en débat soit parViviane Riols n’a rien dit de tel, soit parViviane Riols a bien dit cela, mais en passant. Même à supposer que l’entretien préalable à l’article atteste dans la bouche de Viviane Riols l’énoncéje souligne qu’elle est très gentille et disponible, le rapport en DD qu’en offre l’occurrence () modifie la balance énonciative et les relations dialogiques en tant qu’il fait passer l’opération de mise en relief du côté de l’énoncia- teur enchâssant. Cette utilisation desoulignespécifie la dimension interdiscursive du dialogisme, puisqu’elle fait dialoguer l’énoncé du témoin avec celui du rédacteur du dossier : la phrase servant de chute à l’enquête, celui-ci met en relief la touche affective comme parachevant les composantes sanitaires et administratives dévelop- pées en amont.

Je proposerai donc de considérer que, dans leurs emplois du type de (),souligner— mais aussiajouter,indiquer,préciseret d’autres verbes — fonctionnent avant tout comme spécificateurs de relation interdiscursive (désormais SRI) en combinant leur signification dia- logique propre au marquage de l’hétérogénéité montrée. Si, en effet, tout DD implique une interprétation de l’énoncé enchâssé e par l’énonciateur enchâssant E, certains marqueurs commedire,écrire, parler... se bornent à expliciter l’hétérogénéité, alors que ceux fonc- tionnant comme SRI assignent de surcroît à l’autre énoncé une posi- tion au fil du discours source et/ou du discours hôte, voire dans une hiérarchie de l’information. Cette spécification apparaît fondamen- tale pour la structuration textuelle lorsque l’autre énonciation n’est pas rapportée au sens de relatée (cas du récit de paroles), mais au sens d’interpolée pour enchâsser soit une séquence entière, soit une macro- ou microproposition au sein d’une séquence non-narrative.

Moins complexes par leur dialogisme, mais tout aussi cruciaux pour la macrostructure, les marqueurs de DR catégorisant le type séquentiel de l’autre discours ne sont discriminés par aucun des six auteurs, alors même que tous mentionnent expliquer etracon- ter, respectivement sixième et treizième dans l’ordre des fréquences indiqué supra (..). Plus encore, ni argumenter, ni conter, ni décriren’apparaissent dans aucune des six listes, non plus qu’arguer, dépeindreou narrer... Monville-Burston (op. cit.:) signale rapi-

. Tous deux attestés à l’oral en français québécois par Vincent et Dubois (:).

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 Cahiers de praxématique,

dement la sous-classe voisine des catégorisants génériques, qu’elle illustre parse confesser,plaisanteretnégocier. Dans le dernier cas, le genre discursif étant défini par sa visée argumentative, sa désigna- tion implique de surcroît une typisation séquentielle. On peut en dire autant, dephilosopherou deplaider, entre autres, ce qui nous met sur la piste des catégorisants (plus ou moins) implicites ou poly- valents (cf.infra..).

Avant de passer à l’analyse de détail, il convient d’insister sur deux faits. (i) Si certains marqueurs de DR, tel raconter, fonctionnent le plus souvent comme catégorisants séquentiels, et d’autres uniquement comme SRI, notammentajouteretsouligner, le cas d’expliquer(infra..) montre qu’il s’agit de classes d’emplois contextuels, et non de classes lexicales. (ii) Compte tenu des possi- bilités très variées de compléments nominaux ou circonstanciels, ce n’est pas toujours au niveau du seul verbe, mais parfois à celui de la proposition rectrice ou attributrice qu’il convient de rechercher ces fonctionnements.

.. Corpus

J’ai dépouillé les six numéros de mai à novembredeMont- pellier notre ville, publication sous-titréejournal municipal d’infor- mations, mais qui constitue plus exactement un mensuel de commu- nication institutionnelle. Trois grandes classes de textes y alternent.

Les textes de communication institutionnelle proprement dits com- portent, outre le relevé de conclusions de la dernière séance du conseil municipal, un dossier avec interview d’élu et plusieurs articles sur les projets prioritaires de la municipalité, les chantiers en cours et les réalisations achevées. Les contributions d’élus, seules à être signées, comprennent l’éditorial du maire, les billets des conseillers délégués à chaque grand secteur de la ville et les tribunes des responsables de groupes politiques. Enfin, des rubriques para- journalistiques (Nouvelles de la ville,Vies de quartier,International, Patrimoine,Sport etCulture) présentent les genres habituels de la presse : brèves, filets, reportages et enquêtes, avec pour particularité de privilégier tout ce qui va bien ou mieux dans la cité.

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Catégorisation séquentielle des énoncés 

C’est seulement dans cette troisième classe qu’apparaissent les

occurrences de DD attestées. Parmi elles,

— ne sont pas verbalement marquées, c’est-à-dire que seule la typographie pointe l’autre discours et que le cotexte, seul, permet d’inférer l’identité de l’énonciateur enchâssé, déjà cité comme tel antérieurement ou impliqué dans un procès autre que discursif ;

— cas explicitent cette identité par un syntagme enpour, ne caractérisant pas l’autre acte d’énonciation ;

— les  DD restants actualisent quarante marqueurs diffé- rents, dont vingt-huit constituent des singletons :

affirmer, assurer, avancer (des solutions), commenter, confier, confirmer, déclarer, délivrer (un message), dire, écrire, épingler, estimer, faire savoir, (s’)interroger, lancer, marteler, murmurer, porter (un message), porter (un regard sur), poser (des questions), reconnaître, (faire) remarquer, résumer, revenir dans (la bouche), revenir sur, saluer, se souvenir, terminer.

Compléter et se réjouir sont utilisés deux fois, avouer, conclure etraconter à trois reprises, (se) féliciter dans quatre cas, ajouter dans six occurrences etsoulignerdans huit. Significativement plus nombreux sont indiquer (douze), préciser (treize), poursuivre (dix- neuf) etexpliquer(quarante-huit).

Par comparaison avec les travaux présentéssupra, on remarque, d’une part, la rareté de dire et de ses modalisateurs les plus cou- rants selon Monville-Burston (affirmeretdéclarer), allant jusqu’à l’absence d’annoncer, explicablea prioripar le caractère mensuel du média, qui ne publie aucune information dite chaude. On observe, d’autre part, que les seuls catégorisants séquentiels attestés sont expliqueretraconter, exclusive dont il conviendra de rendre compte.

On note, enfin, qu’à l’exception dese réjouir et (se) féliciter, les autres marqueurs utilisés plus d’une fois appartiennenta priorià la sous-classe des SRI. Ces derniers nécessitant, pour eux-mêmes, un travail de fond qui excède de beaucoup le cadre de cet article, je ne m’attacherai (infra.) qu’à leur rôle dans l’interaction séquentielle des énoncés.

. J’exclus de mon travail les citations en exergue ou en insert que seule démarque la typographie et qui ne constituent jamais, dans ce corpus, la macro- ou micropro- position d’une séquence.

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 Cahiers de praxématique,

. Catégorisation séquentielle des énoncés enchâssés

Afin d’analyser l’utilisation typifiante des marqueurs de DR, j’ai moi-même catégorisé le contenu de chaque énoncé enchâssé selon la séquence dominante dont il relève, en m’efforçant de faire provisoi- rement abstraction du cotexte enchâssant. Cette opération, presque toujours non problématique, appelle deux remarques préalables.

D’une part, treize desoccurrences étudiées (,% seulement) combinent des marques hétérogènes qui, en vertu du processus de décontextualisation / recontextualisation propre au DD, interdisent d’en déterminer le type séquentiel. D’autre part, vingt-sept énon- cés présentent un contenu évaluatif qu’aucun indice ne permet de typifier plus précisément ; ils constituent donc une catégorie à part entière, sans pour autant engendrer d’hétérogénéité séquentielle : rappelons, en effet, que si l’évaluation est inhérente au type argu- mentatif, elle intervient fréquemment dans les séquences descrip- tives au titre de l’aspectualisation par qualification des proprié- tés de l’objet, et peut constituer une macroproposition facultative dans les explications (P. expl.de Jean-Michel Adam) ou les narra- tions (PNř d’Adam). Plus généralement, nous allons observer que la macro- ou microproposition s’avère l’échelon de catégorisation le plus efficace aussi bien en termes de fréquence d’emploi qu’en termes de précision sémantique.

.. Aléas des catégorisants proprement séquentiels De fait, deux des trois occurrences deraconterapparaissent, dans mon corpus, pour attribuer à des actants-témoins les évaluations d’un récit conduit par le rédacteur enchâssant :

() « J’avais jamais fait d’improvisations, raconte Pierre,ans, qui fait ses pre- miers pas au théâtre. Je trouve ça super » [...]

() [...] « C’était bien, raconte Sandra qui a pris de bien jolies couleurs. J’aime bien quand on est nombreux comme ça, ça change. Y a de l’ambiance » (MNVjuillet-août).

L’imparfait et le plus-que-parfait initiaux rendent loisible de sup- poser que les entretiens préparatoires à l’article actualisaient des

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Catégorisation séquentielle des énoncés 

narrations effectives, dont le rédacteur n’a conservé que cette macro- proposition pour l’intégrer à son propre récit. On remarque cepen- dant que les procèsfaire ses premiers pas au théâtreetprendre de bien jolies couleurssont assertés par l’énonciateur enchâssant : il est donc également possible que les témoins aient répondu à une ques- tion du typeQue pensez-vous de cette journée ?et que le rédacteur ait choisi le marqueur de DRraconterpar référence à son propre projet narratif. Quel que soit le cas, c’est par synecdoque généralisante du tout pour la partie que le verbe fonctionne dans ces deux exemples, contre un seul (infra) catégorisant un récit enchâssé dans mon corpus. Nous constaterons (infra ..) que des marqueurs moins univoques enchâssent certaines des quinze autres occurrences nar- ratives.

La situation se révèle encore plus complexe pour expliquer. D’un côté, chacun des dix énoncés à contenu prototypiquement explicatif du corpus est bel et bien enchâssé grâce à ce marqueur (cf. infra exemples -). Mais, d’autre part, on le rencontre à trente-huit reprises avec des effets de sens de plus en plus exten- sifs, etLe Grand Robert() en donne pour synonymes aussi bien annoncer, communiquer, déclarer, que...décrire ou raconter. Dans six cas seulement, le cotexte permet d’attribuer au DD une fonction localement justificative, comme en (-), sous le titre Appel aux seniorset le chapeauCette année, des retraités ont choisi d’héberger des étudiants en échange de quelques services :

() [début de l’article] « J’apprécie la compagnie, explique Renée Bonnel- Lombard qui héberge depuis maintenant trois mois, Svyléna Ivanova, une étudiante bulgare en biologie. Et puis, je flotte dans cet appartement, alors si cela peut rendre service... » [...]

() [...] les demandes des étudiants sont nombreuses, mais les seniors ont encore du mal à s’engager, malgré le sérieux apporté et le soutien accordé par le centre communal d’action sociale (CCAS). « Si nous avons choisi de préparer la rentrée universitaire dès maintenant [=début juin], explique Oana Barré, fondatrice de Concorda Logis, c’est pour donner aux seniors la possibilité de choisir l’étudiant avec lequel ils vont vivre durant quelques mois. Cela nous permet également de prendre le temps de bien connaître les uns et les autres, afin de former des binômes harmonieux » [fin de l’article] (MNVjuin).

. Dans le corpus considéré, mais on ne saurait oublier que, dans des genres moins institutionnels et sous les espèces du discours indirectraconter que You du discours narrativiséraconter des Y, ce marqueur peut lui aussi enchâsser des énoncés autres que narratifs.

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 Cahiers de praxématique,

De manière très affaiblie, il reste possible de considérer que le contenu manifestement argumentatif de ces deux DD répond aux questions implicites tPourquoi prendre un inconnu chez soi ?uet tPourquoi y penser début juin ?ujustifiant ainsi le titre et l’article lui-même. La connaissance du contexte conduit cependant à ajou- ter qu’on se trouve ici à la limite de la réorientation séquentielle (infra..), dans la mesure où cesexplicationspermettent de présen- ter l’accueil d’un jeune comme un choix positif du point de vue des seniors, et de ne placer ni les étudiants ni les institutions en position de solliciteurs face à la carence notoire, mais passée sous silence par l’article, de logements sociaux. Une interprétation non exclusive des précédentes consiste à poser qu’expliquer produit, dans ces occur- rences, son sens étymologique dedéployerdiscursivement,dévelop- per, comme tend à le prouver sa commutation possible avecsouli- gneren (’) etpréciseren (’) :

(’) Cette année, des retraités ont choisi d’héberger des étudiants en échange de quelques services. « J’apprécie la compagnie », souligne Renée Bonnel- Lombard ;

(’) les seniors ont encore du mal à s’engager, malgré le sérieux apporté. Si nous avons choisi de préparer la rentrée universitaire dès maintenant, précise Oana Barré, fondatrice de Concorda Logis, c’est pour donner aux seniors la possi- bilité de choisir l’étudiant.

Expliquer peut ainsi ressortir à la sous-classe des SRI, partici- pant fréquemment, comme nous l’observerons (infra..), aux pro- cessus de pseudo-enchaînement ou de réorientation séquentielle : cela éclaire le fait que dans vingt-cinq occurrences de mon corpus il régisse des énoncés à contenu descriptif (supraexemple), narra- tif ou argumentatif (infra exemple). Dans sept cas, enfin,expli- querne s’avère commutable qu’avec des marqueurs « simples » d’hé- térogénéité énonciative, tels quedire ou déclarer, jusqu’au contre- emploi de () où la formule lapidaire ouvrant l’article ne contient ni raisonnement ni développement, sans pour autant être élucidée par la suite:

. Monville-Burston (:) atteste un discours indirect où la contradiction devient quasi oxymorique : « Bernard Sizaire, maire adjoint d’Aubervilliers, explique qu’il ne comprend pas encore très bien ce qui s’est exactement passé » (France soir,

avril).

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Catégorisation séquentielle des énoncés 

() « Le théâtre c’est une fête, un point c’est tout » explique Jean-Claude Fall (MNVseptembre).

Bien que sa présence massive dans le corpus tienne probablement à l’idiolecte d’un des rédacteurs, il apparaît donc que ce verbe fonc- tionne, selon les cotextes, tantôt comme catégorisant séquentiel, tan- tôt comme spécificateur de relation interdiscursive, tantôt comme

« simple » marqueur de DR.

.. Opérativité des catégorisants propositionnels et de certains marqueurs polyvalents

Doit-on, pour autant, renoncer à accorder toute pertinence à la catégorisation séquentielle des DR ? Je ne le crois pas. Il convient toutefois, pour ce faire, de prendre en compte des marqueurs moins transparents, qui représentent notamment plus du tiers des intro- ducteurs d’énoncés enchâssés à contenu argumentatif dans mon cor- pus. Ainsiaffirmer,avancer des solutions(supraexemple),estimer, reconnaîtreourevenir surimpliquent-ils des macro- ou micropropo- sitions argumentatives par la mise en débat qu’ils supposent. De même n’emploie-t-on épingleretmarteler que pour attirer l’atten- tion sur le caractère nodal d’un argument.

D’autres verbes, sans catégoriser un type de proposition, limitent, en principe et/ou dans les faits, les types de contenu qu’ils sont sus- ceptibles d’enchâsser. C’est, par exemple, le cas deconclurequi, à son effet de marqueur de place au fil du discours (supra..), ajoute dans deux exemples sur trois celui de résolution d’un débat ; ou d’avouerqui laisse attendre, selon les cotextes, soit une concession argumentative (deux occurrences), soit un segment narratif (une occurrence). De même, bien qu’on ne puisse, pour les raisons men- tionnées initialement, exclure qu’un marqueur d’évaluation comme (se) féliciterrégisse une proposition descriptive ou explicative, il s’associe de préférence à un argument (trois occurrences) ou à l’éva- luation d’un récit (une occurrence). Plus encore, si on peut, dans l’absolu,délivrer ouporter un messagede n’importe quel type, ces marqueurs induisent en français courant contemporain un contenu argumentatif (cf.supraexemple). Semblablement,se souvenir, qui

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 Cahiers de praxématique,

ne préjuge pas en soi du type de l’autre énoncé, enchâsse presque toujours des propositions ou des séquences narratives.

Seuls, donc, dans ce corpus, les énoncés enchâssés à contenu des- criptif n’apparaissent introduits que par des marqueurs « simples » d’hétérogénéité énonciative ou par des SRI. Cela n’a rien d’éton- nant quand la séquence hôte est de type descriptif, mais demande- rait à être expliqué dans les autres cas, notamment si cette particu- larité était vérifiée dans de nombreux textes relevant de différents genres du discours. Je ne peux, à ce stade de la recherche, que pro- poser une des pistes possibles : les énoncés descriptifs sont suscep- tibles de contribuer aux trois autres types de séquence selon des proportions allant de la microproposition à la séquence enchâssée en passant par la macroproposition, ce dernier cas étant fréquem- ment illustré par les situations initiale et finale de récit (PN et d’Adam), ainsi que par la schématisation problématisante qui sert de base à de nombreuses explications (P. expl.  d’Adam). Il est donc plausible que la spécificité séquentielle de ces énoncés paraisse moins saillante et/ou moins pertinente aux producteurs et aux récep- teurs de discours lorsque la description n’est pas le type dominant de la macrostructure.

. Interaction entre enchâssements énonciatifs et séquentiels

À partir de ces constats, il devient fructueux pour l’analyse tex- tuelle de s’interroger sur la triple interaction entre le type de mar- queur de DR sollicité par l’énonciateur enchâssant, le type séquen- tiel du contenu ainsi enchâssé et le type de la séquence où il s’in- sère. Le nombre élevé des configurations que permettent ces trois variables m’interdisant de les illustrer de manière systématique, j’exemplifierai les trois classes de processus jusqu’ici peu étudiés aux- quels elles donnent accès.

.. Coïncidence des enchâssements

La configuration la plus connue de cette première classe est four- nie par la narration exemplaire qui apparaît souvent, notamment

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Catégorisation séquentielle des énoncés 

en littérature, à la fois enchâssée dans une séquence ou une macro- structure de type autre, et déléguée à un autre énonciateur. Obser- vons brièvement l’occurrence qu’en offre le corpus :

() Trois agents [...] assurent des missions d’accueil et d’information. En fonction de la nature de la demande, l’aide à la personne et le suivi à domicile sont ensuite confiés à l’une des trois autres personnes de l’équipe, Zoulikha Bel- hadj, Séverine Reulet et Céline Paulet. « Lors des intempéries, nous avons été contactés par le PC crise pour intervenir auprès d’une vieille dame deans, dont la maison était inondée, raconte la directrice. Nous l’avons totalement prise en charge d’abord en l’accompagnant au foyer résidence Campériols, puis en effectuant toutes les démarches administratives pour elle. C’était une personne non connue de nos services et notre soutien lui a permis d’accepter au moins temporairement d’être aidée. » Car c’est bien là, la principale diffi- culté [...] faire en sorte que la personne accepte d’être aidée (MNVoctobre

).

Après deux paragraphes de description des services sociaux réunis dansla Maison des seniors, le rédacteur Eprésente la procé- dure générale d’intervention, en une rapide description d’action qui passe du pluriel indéfinides missionsaux singuliers génériquesl’aide et le suivi, puis au singulier particularisantl’une des trois autres per- sonnes. Pour illustrer ce fonctionnement global, il enchâsse séquen- tiellement et rapporte énonciativement, au moyen du marqueur catégorisantraconte, la narration d’un exemple récent parla direc- tricee, dont les deux premières phrases correspondent aux deux étapes précédemment décrites :nous avons été contactés... concré- tise les missions d’accueil et d’information, nous l’avons totalement prise en charge...développel’aide à la personne. Symétriquement, la troisième phrase de e, qui pose l’évaluation de son récit, sert de point d’appui au rédacteur pour amorcer une séquence argumenta- tive : emphatisé parc’est bien làet recatégorisé commela principale difficulté, le syntagmeaccepte(r) d’être aidéeest repris pour problé- matiser la balance éthique entre liberté individuelle et devoir d’as- sistance.

Une variante moins documentée de cette classe de phénomènes consiste à utiliser l’enchâssement énonciatif pour procéder à l’en- châssement d’une séquence à laquelle l’énonciateur principal contri- buera en tant que tel et sur laquelle il manifestera (plus ou moins) explicitement son contrôle. C’est le cas en () dont () est la suite immédiate :

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 Cahiers de praxématique,

() L’association Kilo plume propose un soutien aux personnes en surpoids, dans une dynamique conviviale et ludique. [...] Une surcharge pondérale qui pèse un lourd poids de souffrance, de repli sur soi et de solitude. « L’obésité est une maladie morbide, explique Jacquie Sanchez, présidente d’AKP, elle engendre énormément de maux à la fois physiques et psychologiques. Parce que le regard des autres peut traumatiser toute une vie. Parce que son propre regard est encore plus cruel, destructeur et handicapant. » Et s’ils sont une trentaine d’adhérents à l’association c’est parce que c’est un des rares lieux sur toute la ville à accueillir et accompagner les personnes en surpoids.

() « Ici, explique Mireille, qui est adhérente de l’association depuisans, on aide les gens comme nous qui cherchent à s’en sortir. On a beau avoir de la volonté pour changer les choses, la volonté, ça s’use. Et puis quand on est en phase d’amaigrissement, ça ne va jamais assez vite, on a vraiment besoin d’un soutien, d’une écoute désintéressée, de quelqu’un qui ne juge pas. » Kilo plume organise une fois par mois des groupes de parole [...] (MNVnovembre

).

L’énonciateur principal construit d’abord une description aspec- tualisant les propriétés physiologiques de l’obésité et la mettant en situation dans la société contemporaine : soulignons qu’il ne s’agit pas d’une macroproposition de schématisation problémati- sante laissant attendre — et devant être complétée par — une expli- cation, mais d’une séquence descriptive autonome qui se boucle sur le lourd poids de solitude et pourrait, comme dans de nom- breuses brèves deMNV, être suivie par la mentionInfosouContact introduisant les coordonnées de l’association. C’est pour dévelop- per l’utilité de cette dernière qu’est enchâssée la séquence explica- tive répondant à la questiontPourquoiproposer un soutien aux per- sonnes en surpoids ?u. L’enchâssement séquentiel ne se trouve cepen- dant pas explicité par la formulation de la question à élucider, mais par la catégorisation du DD actualisant les premières propositions- réponses. On remarque ensuite, d’une part, que l’énonciateur prin- cipal enchaîne emphatiquement sur les causes citées au moyen de la conjonctionet, puis du pseudo-clivagesi... c’est parce que, rhéma- tisant une nouvelle raison ; d’autre part, qu’il réitère le marqueur expliquer pour régir le propos d’une énonciatrice supplémentaire, complétant la séquence de façon moins prototypique (absence de liens causaux explicites). Je ne peux que signaler le grand intérêt qu’il y a à mettre ces phénomènes en regard avec les postures de sous- et de surénonciateur conceptualisées par Alain Rabatel (cf. ici même Rabatel et Lepoire).

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Catégorisation séquentielle des énoncés 

.. Pseudo-enchaînements énonciatifs et réorientations séquentielles subreptices

Comme nous avons commencé à l’observer avec les exemples (-) utilisant expliquer comme spécificateur de relation interdis- cursive, les enchâssements énonciatifs / séquentiels sont loin d’être toujours aussi transparents. En témoigne au premier chef le mar- queurajouter, ce qui m’a conduit (supra..) à le classer parmi les SRI, alors que Monville-Burston (:-) y voit une sorte de degré zéro de la continuité discursive :

Ajoutersuppose un énoncé antérieur. Après avoir donné l’impression qu’il en avait terminé, le locuteur se ravise, jugeant approprié de revenir au même sujet. Dans les journaux examinés, en effet, le verbe ajouter décrit tou- jours une addition « interne » [...] c’est-à-dire que l’énoncé Y qui succède à l’énoncé X lui est lié thématiquement. La transition n’est pas un saut du coq à l’âne, mais représente un développement de la pensée : X et Y forment un ensemble. Les deux énoncés, pourtant, ne sont pas sur un pied d’égalité. Le premier contient l’essentiel de ce que le locuteur avait à dire, le second vient après coup, comme un complément d’information. Cette disproportion entre les deux se situe aussi bien au niveau de la longueur des paroles que de leur importance.

Soit les traits [succession temporelle], [même locuteur-énoncia- teur], [même thème] et [moindre pertinence] auxquels j’ajouterai, comme impliqué par les deux précédents, [même séquence tex- tuelle]. Sans doute cette définition correspond-elle au fonctionne- ment de ce marqueur dans les genres d’articles de la presse quo- tidienne où abondent les comptes rendus, voire les récits, d’événe- ments de parole ; mais elle ne cadre qu’avec trois des six occurrences de mon corpus. Examinons l’extrait suivant (dont je numérote cha- cun des DD), issu d’un article à forte dominante descriptive consa- cré auPédibus, ramassage scolaire piétonnier assuré par des parents volontaires :

() Ainsi a peu à peu germé l’idée de créer, à Saint-Clément, en milieu urbain, le premier Pédibus de Montpellier. Relayée par le comité de quartier, l’ini- tiative est soutenue par la Ville, l’Inspection académique et les équipes ensei- gnantes. « C’est bon pour la santé, la lutte contre la pollution et la convivia- lité » explique d’ailleurs Marie Follana, directrice de l’école Baudelaire.

. Le développement d’une nouvelle séquence suppose,a contrario, sinon un nou- veau thème, du moins des éléments à la fois nouveaux et de première importance.

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 Cahiers de praxématique,

() « Et les enfants arrivent à l’école plus calmes, plus détendus », poursuit Chris- tophe Moralès, adjoint au maire délégué à l’enseignement,

() avant d’ajouter : « la Ville s’occupe des équipements de sécurité et de la sortie des écoles, avec la police municipale et les comités de quartier. Pour le Pédibus, elle salue et soutient très clairement l’initiative. Mais le moteur du Pédibus, ce sont surtout les parents ». En effet, les parents d’élèves sont à l’origine du Pédibus, mais ils en sont aussi les « pilotes de ligne » (MNVjuillet-août).

En cotexte étroit, ajoutersemble répondre à la définition men- tionnée : succession temporelle soulignée par la prépositionavant, même e Christophe Moralèset mise en relation duPédibus avec d’autres dispositifs périscolaires dans la première phrase enchâs- sée. En première approximation, l’apparente redondance du double marquage poursuit avant d’ajoutertendrait donc seulement à sur- marquer deux étapes du discours de l’élu présentant deux aspects de l’objet du discoursPédibus. Et cependant, ce n’est plus lui qui constitue le thème de l’énoncé, mais la répartition des responsabi- lités entre acteurs sociaux :la Ville/elleen position de sujet vsles parents fortement mis en relief par la dislocation. Ce DD s’avère beaucoup plus long que le précédent et peut d’autant moins passer pour un « complément d’information » que sa visée est manifeste- ment argumentative : comme l’attestent, entre autres, les deux per- formatifs axiologiquessalue etsoutient, leur double renforcement partrès clairement, les connecteursmaisetsurtout.

L’apparence anodine de l’enchaînement de e sur lui-même re- couvre donc, en fait, une profonde hétérogénéité séquentielle. Cette dynamique apparaît rejouée dans le macrocotexte. D’un côté, l’ar- gumentativité s’ébauche dans les premiers DD, passant de l’évalua- tionbon pouren () à la dimension argumentative du double com- paratif de supériorité en () avant d’aboutir à la visée argumenta- tive de (). De l’autre, l’affichage d’une très forte connexité entre les propositions est construit par de nombreux jalons : en (), la diathèse passive est soutenuepermet de conserver l’initiative(=le Pédibus) en position de thème, de présenter les trois DD à venir comme prolongeant sa description et de placer sur un même pied trois instances de validation sociale;expliquerfonctionne ensuite comme SRI régissant un énoncé qui, avec l’appui ded’ailleurs, peut

. Sur la diathèse passive et le rôle des DD dans les séquences descriptives, cf. Jean- Marc Sarale (ici même) ; la symétrie des troissoutiensannoncés et des trois énoncés

(22)

Catégorisation séquentielle des énoncés 

de prime abord paraître développer de nouvelles propriétés de l’hy- perthème ; l’encadrement du DD par le coordonnantet(très impro- bable dans l’interaction d’origine) puis par le SRI poursuivre ins- crit () en continuité immédiate de () ; pour finir, en (), le connecteuren effetet la reprise lexicaleles parentspermettent au rédacteur Ed’enchaîner ostensiblement sur le discours de ealors même qu’il revient à la description, n’argumentera jamais en son propre nom et n’élucidera pas à quel dissensus sur l’aide financière ou humaine fait allusion Christophe Moralès. Les SRI explique, poursuit, ajoutes’avèrent ainsi jalonner et estomper à la fois l’en- châssement de l’argumentation dans la description et la réorienta- tion argumentative de la thèse le Pédibus, c’est bon à la thèse le moteur du Pédibus, ce sont les parents(non les institutions) : en impli- citant l’articulation proprement argumentative des points de vue, ils en orchestrent la diversité de manière non antagonique. Considé- rons enfin les occurrences (-) :

() Lejuillet d’abord, la caravane de la solidarité du SPF [Secours Populaire Français] ira à la rencontre du public dans toute la France. « Ce sera l’oc- casion d’animations, poursuit Anne, mais surtout de faire connaître l’asso- ciation et ses actions “vacances”, de collecter des dons et d’informer sur les moyens de lutte contre la pauvreté, en agissant comme bénévole ».

() Les vacances sont un droit. Pourtant, un enfant sur trois ne part jamais en vacances. Une injustice qui pousse le SPF, chaque année depuis, à orga- niser des départs en vacances pour les jeunes et les familles en difficulté. [...]

Le SPF met tout en œuvre pour que les enfants oubliés d’aujourd’hui ne deviennent pas les exclus de demain. Il invite ainsi chaque année des enfants étrangers et organise la Journée des oubliés des vacances pour les enfants qui n’ont pas eu la chance de partir. « Cette journée a une résonance particu- lière, ajoute Astrid Descamps, chargée des projets du “e”. Elle se déroule au stade de France pour permettre aux enfants qui viennent des pays où le Secours mène des actions de développement, de rencontrer les enfants venus de toute la France ». Parmi tous ces enfants défavorisés,d’entre eux, venus de Roumanie, d’Algérie, du Sénégal et du Vietnam, sont les hôtes de la fédération du Secours de l’Hérault. Ils participent au périple à Paris avec

autres enfants du département, eux aussi oubliés des vacances (MNV juillet-août).

enchâssés recouvre en réalité une dissymétrie puisque le représentant dela Villeest cité deux fois, alors que ladirectrice de l’écolereprésente un maillon intermédiaire entrel’Inspection académiqueetles équipes enseignantes.

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 Cahiers de praxématique,

L’objet du discours posé par le chapeau et l’accroche de l’article étant lessoixante ansdu SPF, lacaravane de la solidaritéet lajour- née des oubliés des vacancesen constituent deux sous-thèmes illus- trés par des DD à contenu descriptif : l’un régi parpoursuit Anne (dont je n’examinerai pas ici le fonctionnement), l’autre parajoute Astrid Descamps. Or les deux énoncés enchâssés émanent de deux e différents, s’avèrent de longueur équivalente et, si tant est qu’elle puisse être comparée, leur importance semble inversement propor- tionnelle à leur ordre d’apparition, puisquela caravaneest catégo- risée commel’occasion d’animationstandis quela journéeest carac- térisée par sarésonance particulière. Mais encore, si le premier DD développe la description dans laquelle il est inséré, le contenu des- criptif du second contribue à une séquence manifestement argumen- tative. Comment, dès lors, rendre compte de la rection de () par ajouter?

Il est certes loisible de supposer que l’article hôte a été préparé par une interaction triangulaire du rédacteur avec les deux respon- sables du SPF où Astrid Descamps a puajoutersa contribution à celle d’Anne Leconte. Mais n’est-ce pas aussi, voire avant tout, aux arguments assumés par le rédacteur enchâssant que ce même rédac- teur Eajouteles éléments descriptifs du discours de eAstrid Des- camps ? Sous l’apparence anodine de l’enchaînement d’un énoncia- teur cité sur l’autre se joue donc, cette fois, la consolidation du dis- cours de E, le rédacteur institutionnel se donnant les allures d’un journaliste d’opinion qui assume des choix éditoriaux en reprenant à son compte, sans médiation, l’argumentaire et la terminologie du SPF (droit,injustice,oubliés...).

Le corpus ne révèle cependant que six occurrences d’un tel fonctionnement, contre vingt-deux de la configuration symétrique, où E fait assumer par edes arguments au sein d’une séquence enchâssante descriptive comme en () : dans ces cas, l’ostentation de neutralité apparaît corrigée par le fait que l’interdiscours sollicité émane exclusivement de la majorité municipale, de ses exécutants salariés ou des citoyens qu’elle satisfait. On constate ainsi qu’une des fonctions du DD et de ses marqueurs, notamment des SRI, dans

. Lors d’une citation antérieure, cette locutrice-énonciatrice est présentée de manière parallèle à la suivante : « Anne Leconte, responsable de la communication de la fédération du Secours populaire de l’Hérault ».

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Catégorisation séquentielle des énoncés 

les genres discursifs de la communication institutionnelle consiste à produire des représentations de consensus (ou, parfois, de dissensus régulé), ce que confirme une autre particularité globale du corpus : la quasi absence de marqueurs polémiques, épingler régissant un discours en réalité peu conflictuel, et la fréquence de marqueurs iré- niques peu usités tels que(se) féliciterà quatre reprises,se réjouir (deux fois) ousaluer(une occurrence).

Au total, il apparaît que la rareté des marqueurs de DD catégo- risant le type séquentiel des énoncés enchâssés doit être corrélée à la fréquence de deux types de spécifications : l’une au niveau plus étroit de la macro- ou microproposition, l’autre au niveau plus englobant de la relation interdiscursive. Par delà, les quelques caractéristiques ici mises à jour dans un contexte particulier me paraissent avérer l’intérêt, pour une description affinée des proces- sus de structuration textuelle, de prendre en compte l’articulation intra- ou extraséquentielle des hétérogénéités énonciatives et leur catégorisation plus ou moins explicite. Singulièrement, le rôle des spécificateurs de relation interdiscursive dans les phénomènes de pseudo-enchaînement et de réorientation séquentielle souligne le caractère stratégique de cette sous-classe de marqueurs dialogiques et invite à en systématiser l’étude.

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