Book
Reference
La précision des lois physiques: comparaison avec les lois biologiques
GUYE, Charles Eugène
GUYE, Charles Eugène. La précision des lois physiques: comparaison avec les lois biologiques . Genève : Impr. W. Kündig, 1907, 14 p.
Available at:
http://archive-ouverte.unige.ch/unige:113762
Disclaimer: layout of this document may differ from the published version.
1 / 1
I,A PRUCIilO1T ilT$ I,ON PIIT$IOI]T$
(Conparaison avec les lois biologiques).
PÀR
CH.-Euc. GUYE
Prof'esseur de Physique à l'Université de Genève.
( Ileproductwn autorisée cl'articles pat'tts dans I'Athenæunt ) 23
fuiilerû \
Autit t906).GENÈVE
IMPRIMERIE w. KûNDIG & rtts, RUE DU vrDux-cottÈGr, 4 t907
LA PRECISION DBS IOIS PqYSIQUES'
(C:omparaison aveo
les lois
biologiques):Au
temps de Descartes, de Pascal, de Newton, la scienceet la
philosophie avaient I'habitudede
marcher côteà
côte;la
main dans la main, co,mme de bonnes sæurs.Il
semble enêtre de
mêmeà l'heure
actuelle; nous assistons,en
effet, àune véritable éclosion d'ouvrages
du
plus hautintérêt,
éma- nant des esprits les plus distinguéset
touchantà la fois
audomaine
de la
scienceet à celui de la
philosophieet
cle la métaphysique.2r. Les lois, les principes, les théories.
Parmi les
préoccupationsqui
s'imposentà l'esprit
descherchettrs,
la
nécessité de. préciser exactementla notion
de/oi
dansle
domaine des sciences expérimentales est une des plrrs fréquemment àl'ordre
du jour.On
sait en effet quepour
se reconnaître dansle
dédaledes faits
expérimentaux,les
physiciens,ou plus
générale- I 'fhe earlier articlcs in this series appeared as follows : M. Poincaré on< La Fin de la Matières>, February 17th; sirwilliamRamsayon c Heliurir
and the'fransmutation of Elements r, March toth; Dr. A' H. Bucherer on
< The Shapé of Electrons and the Maxwellian Theory>, March 24th; and
Dr. J. Norman Collie on < Stereo-Isomerism, April 28th.
3 H. Poincaré, < Science et Hypothèse: la Valeur de ia Science > I P' Du- hem, n La Théorie physique : sou Objet et sa Structure I ; Lucien Poincaré'
< La lhysiquc -odib.nc ct son Evolution> ; Picard, < La Science moderne, tr
&c.
ment les chercheurs,
ont
de bo,nne heure été conduitsà
for-muler des /ois dont l'utilité première était
assurément de condenseret
de grouper ensemble des catégories de phéno- mènes.Mais
ceslois, ainsi
formulées,n'ont
pas seulement porlrbut
de classer les faitsqui ont
servi à lesétablir;
ellesont
aussi l'avantage non moins précieux de prévoir des faitsnon
encore observés.Leur utilité'est
donc double: classeret
prévoir.Parfois, ces
lois
expérimentalesont paru d'une
portée si générale qu'elles o,nt élé érigéesen
principes. Ces principes, naturellementen petit
no,mbre, co,nstituent,pour ainsi
dire,le
squelettede la
science. Citonsparmi eux le
principe dela
conservationde
l'énergie,.celui de
,la conservationde
la matière en.chimie, celui del'action et
dela
réaction en mé- canique, etc.Mais l'énoncé'pur. et simple des lois et des principes expé- rimentaux ne serait généralement pas satisfaisant
si
no'us nepouvions
les
coordonnertant
bien'que mal; et c'est
alors quf.apparaissent les théories.Malheureusement ces théories
n'ont
pasen
général un caractèred'universalité;
elles n'embrassentle plus
souventque telle ou telle
catégoriede
phénomènes;de plus
ellessont souvent
provisoires,et, ce qui est plus grave,
sont parfois incompatibles les unes avec les autres.Parmi
les théorriesles plus
parfaites,en
effet,on
peut assurémentciter
les merveilleuses conceptions quiont
fourniune explication
des phénomènessi
délicatsde la
lumière.Or, il
n'est aucunede
ces conceptions(M.
Poincaréa eu
le mérite de le démontrer) qui satisfasse simultanément les deux principes fondamentauxde l'action et de la
réaction,, cle la conservationde l'électricité et du
magnétisme,et
expliqueen
rnême tempsles
phénomènes d'entraînement des oncles lumineusespar
les corps en mouvement, phénomènes consta-tés
expérimentalementpar
Fizeau.Mais
quelque imparfaitesque soient les
théories, leurutilité
est si "grande qu'ellesuffit
àjrrstifier
pleinement leur, 5-
emploi. Non
seulementles
théories permettentun
exposéclair e,f
co'ordonné,parfois
esthétique,des faits
observés,mais elles laissent entrcvoir
dc
nouvcaux faits,et
cequi
est mieux,de
no,uvelles relations expérimentales, c'est-à-dire de nouvelleslois. En vertu
des immenses services qufelles ren-dent, il est donc juste de leur pardonner
quelque chose.Caractère approximatif des lois et des principes.
o
Mais
si
les lois, les principes, les théories,ont
une utilité incontestable,on ne
sauraittrop
insistersur leur
caractèreapproximatif, la
précisiondes
mesuresqui les ont
établis étant elle-même limitéeAussi voit-on parfois les relations qui
paraissaient lesplus
rigoureuses se transformer aufur et à
mesure que les méthodes d'observationvont
se perfectionnant.Il
en est na-ilrrellement de
mêmedes formules
mathématiquesqui
lesrésument
et n'en
so,ntque l'expression dans un
langageinfiniment clair et rapide.
So,uvent même,
il y a
répercussion jusqgesur la
théorie,qui
n'étantplus
satisfaisante,doit être à
sontour
modifiée.Cc
caractèreapproximatif
deslois, et
mêmedes
prin- cipesqui
sontà
la base de 'la science, tend à s'accentuer to'u-jours
davantage.Il est vrai que les
découvertessi
surprenantesde
la radio-activitésont bien
faitespour
nous rendre prudents et nous apprendreà
no,us garder des généralisationstrop
hâti- ves. Ces atomesque les
chimistes nous avaient habitués àconsidérer comme les dernières particules de matière,
et
quipar définition ne
pouvaientse
résoudreen
particules plus petites, ces atomes. supposés indivisibles,sont à l'heure
ac'tuelle
insuffisantspour expliquer la
radi,o-activité.Ils
sont insuffisantspour rendre compte de cette mutation
lenteet
peut-être générale des élémentsles uns
dansles
autres,dont la
transformationdu
radium en hélium (constatée pourla première fois en Angleterre par Sir
W'
Ramsay et M. Soddy) est I'exemplele plus
caractéristique.Bien plus,
le
principede la
conservationde la
matière, qui expérimentalement est peut-être le mieux établi, puisqu'il s'appuie sur to'utela
chimie,n'est
pas àl'abri de toute
cri- tique. Arrêtons-nous quelques instantssur
cette question-
une des plus importantes et des plus actuelles de la physique moderne.
Ce
principetrès
simple nous enseigne' commeon
sait,que le poids
d'un
composé est toujours égal àla
somme despoids des corps
qui le
composent,et
cela quelles que soient les translormations physiquesou
chimiques auxquellesil
estsoumis.
f)r nr crect demrnrté il v a attelntles années. si ce nrin-v r, vrr J * a-- --a-- -
cipe
fondamentaln'était pas
lui-même appro'ximatif,et
si,en
poussantla
précision des pesées à ses dernières limites,on ne
parviendrait pasà le mettre en
défaut'Le travail
sepoursuit
actuellement,et
sansque l'on
puisse dès mainte- nant considérerla
question comme résolue,il
est cependantdu
plus hautintérêt
de co'nstater quesur
75 réactions effec-tuées en tube fermé
avecdes
précautionsinfinies, 61
sesont
effectuéesen
accusantune
légère dimitrutionde
poids ne pouvant logiquement être expliquée par des errettrs d'ex- périences.M.
Landolt,qui vient
de publier ces résultats, est un savant à la fois :des plus autorisés et des plus prudents.Il
estvrai
quece
résultatn'infirme
pas nécessairementle principe de la
co,nservationde la
matière..On peut
eneffet, admettre qu'au cours de
la
réaction, souvent très vive, quelquc chosede très ténu s'est
échappéen
traversant leverre du tube
d'expérience.Mais en
attendant quel'o'n
aitretrouvé ce
quelque choseailleurs, pour rétablir le
bilan, le principe de la co,nservation de la matière se trouverait mo- mentanément en défaut.D'ailleurs, ce principe est
battu
en brèchedu point
de vuc théorique. Si, comme le supposent les nouvelles théories, les atomes sont formés.uniquement par de l'électricité, I'iner--7-
tie de ces
atomes dependraitdu mode de distribution
de cette électricité et de sa vitesse; la masse dans les phénornènes intra-atomiques, tels quela
radio-activitéou
les rayons catho- diques, ne serait alors plus nécessairement constante.Un
seco'nd exemple noussuffira à mettre en
évidencele
caractère'approximatif des lois et des
principes. Nous l'empruntonsau
domainede la
mécanique céleste, que l'on est habituéà
considérer commeun
modèlede
précision et d'harmonic.On
sait quele
mouvement des astresn'a pu
être calculé qu'en supposant ces astres réduitsà
des points, c'est-à-dire ayant des dimensio'nstrès
petites relativementaux
énormes distancesqui
les séparent. Dans cette hypo'thèseet
dans lalimite de
précisiondes
mesuresastronomiques la loi
deNewton explique
do'ncle
mouvement uctue'ldes
planètes,mais ne suffit
pasà nous
renseigner co'mplètementsur
ceque nous réserve la suite des âges.
Il
faudraitpour
résoudrece
problème,avoir
mesuréles trajectoires
des astres avec uncinfinie
précision,et
en secondlieu avoir
résolule
calcttl dans toute sa généralitéet
nonpar
approximations.Or,
tous les astronomes savent que ce calculoffre
de telles difficultésqu'il n'a pu,
malgréles efforts
des mathélnaticiens les plus éminents, être réso,lu dans to,ute sa généralité, même dans lc casoi: trois
astres'seulement'se trouvent en présence. 'No,us ne pouvons donc
dire
à l'heure actuelle, comme lefait
remarquerM.
Duhem,si le
système solaire est éternelle-ment
stable, o,usi,
dansle
cours des âges,tel ou tel
astre quitant sonorbite
actuelle, s'en détachera p'ouraller
se per-drc dans les
profondeursde
I'espace,à la façon dont
lesélectrons, ces
dernières particules d'électricité,
quitteraient l'atomc radio-actif dans sa décomposition.D'autres considérations viennent
limiter, du
moins théo- riquement,la
précision des merveilleuseslois de la
rnécani-que
célesteLa
massed'un
co,rps,ou mieux ce que les
physicietts appellent son coefiicient d'inertie,varierait
avec la vitesse deson
déplacement.Il en
résulterait cette co,nséquence fonda- mentale, que leslois et
les formules habituelles dela
méca_nique ne seraient elles-mêmes que des approximations, elles
ne
conduiraient àdes
résultats pratiquement conformes àl'expérience
qu'à la
co,ndition qùela
vitesse des corps soitfaible
vis-à-visde
celle dela
lrrmière.si
donc nous sommes tentésd'attribuer aux lois
ordinairesde la
mécanique une infinie précision, c,est que la vitesse des corps qlle nous obser_vr;n:r
est toujours très
éloignéede
l,énorme vitesse cle lalumière,
cette vertigineuse messagèrequi
parcourtprès
de 300,000 kilomètres en une seconde.En résumé, si no,s lois nous paraissent parfois infiniment précises, n'est-ce pas
à
l,imperfection de nos mesures qu,estdue cette
apparence? En
d,autresmots, les lois,
les prin- cipes,les
théories, demeureronttoujours
approximatifs tantque nous
ignoreronsla
véritableinterprétation
des phéno_mènes
que
nous observons,à
supposer,bien
entendu, que ces phénomènes soient susceptibles d,une interprétation, et d'une interprétation unique.3. La loi physico-chimique considérée comme loi statistique.
Nous
veno,nsd'insister sur le
caractère approché rleslois physico-chimiques même les plus précises.
Or, ce
caractère d,incertitudeet
drapproximationse
re-trouve à un
degré beaucoup plus marqué,si l,on
passe du domaine des phénornènes physiquesà
celui des phénomènes biologiques'ou même psychologiques.Afin de rendre la
comparaisonplus tangible entre
cesdivers
phénornènes, rappelonsune des
interprétationsà
lafois
les plus originales et les plus actuelles dela loi
physico- chimique (Poincaré, <La Valeur de la Science>).Elle
consisteà
envisagerla loi
(mêmeen
apparence la--
9 -plus précise) cornme ayant le. caractère
d'une loi
stcttistique.< Les
faits qui
no.us paraissent simplesne
seraientplus
quela
résultante d'untrès
grand no'mbre defaits
élémentaires >;le
calcul des probabilitéset la loi
des grands nombres joue- raient alorsun
rôle prépondérant pour nous laisser entrevoirla
tendance résultante de to'us cesfaits
élémentaireset
indé-pendants.
:Cette
conception est particulièrementbien illustrée
parla
théorie cinétique des gaz.On sait en effet que cette théorie nous
fait
envisager les gaz comme formés de myriades de petites sphères élastiques anirnéesde
vitesses éno,rmeset
se mo.uvant dans toutes les directions.Toutes ces molécules élastiques s'entrechoquent en échan- geant
leur
vitesseet
frappent les parois du vasequi
les con-tient,
déterminantun effet
résultantque
no,us appelons la pressiondu
gaz.C)r,
il
n'est nullement nécessaire de supposèr dans cette théorie que toutes ces molécules soient animées rigoureuse- ment dc la même vitesse; bien au contraire, nous avons mêmedes
raisonsde croire qu'il n'en doit pas être ainsi.
Nous n'avons pas plus de raïsons de leur supposer une constitution absolumentidentique, nos instruntents ne nous donnanl janmïs quc dcs irtclicatians rrToUennes.Si
donc nous plaçonsun
thermomètreau milieu de
cet essaimtourbillonnant,
nouspourrons
comparer ce précieux instrument àun
employé chargé d'effectuerle
recenbement dela
force vive moyenne detoute
cette population gazeuse.Cet
employé discret saura nousfaire
grâcedu détail
de sesadditions
et
de ses calculs,il
nouslivrera
seulement Ie résul-tat final
,deson
enquête;ce
résultat,nous
l'appellerons la températuredu
gaz.Voyons maintenant dans quelles conditions s'effectuent ces sortes d'enquêtes
lorsqu'il
s'agit de phénomènes physico- chimiquesI
c'est 1àun point
particulièrement important, nous semble-t-il.Les recherches les plus récentes sur
la
conductibilité des gaz'ont conduit à admettre qu'un seul centimètre cube de gaz pris à la pression atmosphérique et à la température de 15o C., renfèrme 4x
1Ots mo,lécules,soit
quatre cent milliards de fois 'centmillions; I'ordre
de .grandeur de ce nombre étant d'ail- leurs confirmépai
des considérations empruntéesà
d'autres chapitres dela
physique.C'est donc sur
un
nombre de faits élémentaires au moinsde
cetordre
queportent
nos enquêtes nhysico-chimiques.Hâtons-nous d'ajouter que cette population moléculaire (s'il est permis de l'appeler ainsi) co'nserve
un
caractère hypothé- tique, puisqu'ellen'a
jamais été perçue directement.Cependant,
toute la
science actuelle reposeen
grande partiesur
so,n existence. 1Si
doncl'on prend en
considérationle
nombre énorme de faits élémentaires ou,si I'on
veut, d'individualitésqui
ser-vent de
base à l'établissementd'une loi
ph-vsico-chimique, on sera m'oins surpris de la concordance des résultats obtenuspar les 'divers
expérimentateurs; on
s'étonneramoins
de ce qu'o,n appellela
précisi'on des expériences.Quelques
chiffres
àl'appui de ce dire ne seront
peut-être
pas inutilesà titre
d'exemple.Err
déterminantla
massed'un litre d'air à
0"C. et
àla
pression atmosphérique,il a
été trouvé:Lord Rayleigh Leduc
Von Joly ...
Regnault ...
7,293 27 gramme 1,293
1.6 )
1,293
83
))7,293
49
>r Les rtlierrts pirogrès réalisés darrs la vision clcs objets ultra-microsco- pitlucs out permis dc rendr.c visibles dcs particules dont lcs dimelsions ne scraient plus que dix fbis snpéricurcs à la distancc qui séparerail. deux mo- lôculcs gazeuscs l'nle de.l'autrc.
Ccs particulcs visibles scraient de llortlre du clcux cent millionième dc
millimètre; c'cst, crôyons-nous, acl.ucllcnrent. l'cxtrêmc limitc obset'vée dans la discontirruité dc la matière, si I'on excepte I'interprétation dorurée à l'ex- pér'icncc bict connuc du spilthaliscope cle Crookes.
-
11-
La
concordance est,on le voit, très grande; les
quatre premiers chiffres sont les mêmes.dans toules ces détermina-tionsr, et l'on
peUtattribuer
encoreles
petites différencesaux
imperfections des méthodeset
des mesllres.Il n'est
eneffet
jamais possible d'effectuerdeux
expériences dans descônditions absolument identiques, et" ces conditions mêmes-
ne sont
jamais connues qu'avecune
précision limitée. iVlais supposons ces méthodes parfaites, serions-nous endroit
cl'at-tendrc une
concordance illimitée? Nous ne le
pensens pas, puisqu'en définitiveune
expérience serait une statistique et que cétte statistique n'embrasse jamaisqù'un
ùombre limitéde
molécules,si grand
soit-il.En
d'autres mo,ts,si
teplrystcieri
auaitla
possibilité cten'eæpérimenter que
sur un petit
no.mbre. de molécules,iI
nelui serait
ureisemblablement pas possiblcd'établir une
IoIp hy sico-chi mi que quelco nque.
4. Précision des lois biologiques,
Les lois
biologiquesvont nous permettre de
préciser cette manière de voir.Dans
un
articletrès
documentésur la
masculinité, c'est- à-diresur le rapport
entrele
no,mbre des naissances mascu-lines et celui des
naissances féminines,M. E. Maurel
citeentre
autresle
tableau suivant:Norvège...
105.6Russie dtEurope
...
105.Danemark.
105.Finlande...:... 104.9
t
I Il ne s'tgit nullemcnt icl d'un recortl; dans les qtesurès les plus pré-' cises que l'on puissc effectuer ayec une balance, il est possible de détermi- ner la masse d'un corps avec sept et nrême huit chiffreç concordants.( I ki-
logramme pesé à 0.01 milligramnre.
Croatie-Slavonie
...
105.8,Pologne
Russe
101.Ro'umanie..
110.8Serbie
105.8Prusse
105.3Alsace-Lorraine...
105.1Bavière
105.2Saxe...
105.Wurtemberg...
...
104.3Bade...
104.9Crande-Bretagne...
105.3Autriche...,
106.1Belgique,...
104.7Ho'llande ....:...'1,05.2
.Suisse ...:....
1,05.2Italie...
106.3Espâgne
108.3Crèce...
113.8P,ortugaI... 107.1
France...
104.7.Dès que la
statistique embrasseun groupe de
popu-lation
assezipportant, les chiffres
représentantla
mascll-linité
devien4ent, sinon constants,du
moinstrès
voisins.Il faut
donc admettre queles
influences, pro;bablementtrès
complexes,qui
déterminentla
masculinité, sans être individuellement constantes,ont
cependant une résultante .qui tend vers irne valeur constante voisine de 105.Or, la
statistique précédenten'a pu,
semble-t-il, être établie dans chaque pays quesur
quelques millionsde
cas,et,
à l'exceptionde la
Roumanieet de la
Grèce,le
secondchiffre
décimal exprimantla loi de
masculinité estle
même danstous les
pays.Or, il est
évident queI'on
n'aurait puformulcr
eucuneIoi si.la
stalistique précéclenlc n'cruait porl(quc '
Dlailleurs, sur unelamille
quelle que prisc soitau
hasard l'étendue dans d'uneclnque
statistique bio-pu7s.losique.
le
nombre des individualitésqui
serviront à l'établir.
13-
sera toujours
incomparablementplus faible que dans
une expérience physico-chimique quelconque.Nous
serons tou-iours très loin des 4-11gts
moléculesdu
centimètre cube de gaz. Po'ur expérimenter enbiologie
dans des conditions.comparables,
il
faudrait dans chaque cas disposer d'une-popu- Iatio,n vingt-sep,tmilliards de fois plus
n'ombreuseque
la populationdu globe
estimée àun milliard et
demi.Si
l'on
cherche à étendre des considérations de ce genre dans lc domaine autrement complexe des phénomène.s psycho- logiques,on
conçoit aisément l'impossibilité pratique de for-muler
dansce
do,mainedes lois
précises, c'est-à-dire d'er-priner
cles préuisions qui. eient une probubitité quasi certaine de se réaliser.Dans cette manière de
voir, la loi
psychologiqueet
bio' logique existerait au mêmetitre
quela loi
physico-chimique, entant
que tendancq résultante. Mais, comme cette dernièreelle ne deviendrait lo'i,
c'est-à-dire précise,que lorsque
lenombre des individualités
envisagéesserait
suffisamment grand.On voit que cette interprétation très
actuelledes
lois physico-chimiques dans laquelleon fait
intervenirau
premier rangle
calcul des probabilitéset la loi
des-grands nombres,â
l'avantaged'établir
une sorted'unité
dansla
façon d'envi- sagerles
phéno,mènesqui se
présententà nous -
phéno-mènes
que nous
avons classés quelque.peu
arbitrairementen
phéno'mènes physicro-chimiques, biologiqueset
psycholo- giques.Elle nous conduirait tout naturellement à parler des
philo'
sophies; animistes, vitalistes et indéterministes. Mais ces ques- tions aussi vieilles que
la
philosophie elle-même, ne sont pas de cellesqui
se p'uissenttraiter en
quelques pages.Notre but,
dans cet article,a
été demontrer
quels sontdans la physique moderne
quelquesarguments
nottveatlxqui
peuventêtre
invoquésen leur
faveur.Ces arguments résultent
d'une part de l'impossibilité
oùtnous
sommesde formuler des lois infiniment
précises, et, -'t4._
d'autre part
du.grând
no,mbre d'individualités moléculaires ou atomiques sûr lesquelles reposent nos statistiques physico- chimiques comparées à celles Que nous pouvons établir clansle
domaineldes
sciences biologiquesou
psychologiques.Genèue,