UNIVERSITE D’ABOMEY-CALAVI
Ecole Polytechnique d’Abomey-Calavi
(EPAC)
Centre Autonome de Perfectionnement (CAP)
Rapport de Licence
Option : Production Végétale Thème :
Evaluation de la gestion des herbicides dans les exploitations cotonnières dans la Commune de
Dassa-Zoumè au Bénin
Réalisé par :
HOUSSA D. A. Didier
Encadreur Sous la supervision
de :
Soutenu le 07 Juin 2016 Devant le jury composé comme suit : Dr Jacques B. ADJAKPA : Président du Jury
Dr Daniel C. CHOUGOUROU : Membre du Jury Dr EHINNOU KOUTCHIKA Romaric : Rapporteur
Dr Ir. CHOUGOUROU C. Daniel
Maître de Conférences des Universités (CAMES) Enseignant chercheur à l’EPAC
Ir Isidore AMONMIDE
Année Académique : 2015-2016
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Dédicace
Je dédie ce travail à Mon père Toussaint H. HOUSSA et à ma mère Henriette VISSOH
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Remerciements
Qu’elles reçoivent ici le témoignage de nos sincères reconnaissances, les personnes qui nous ont soutenu et aidé dans la réalisation de ce travail. Nous adressons nos remerciements à:
honorables membres du jury, pour avoir accepté consacrer leur précieux temps à apporter des amendements à ce travail ;
l’administration de l’EPAC et particulièrement au Docteur AWANTO Christophe, Directeur du Centre Autonome de Perfectionnement, ainsi qu’à toute son équipe;
Docteur-Ingénieur, Daniel C. CHOUGOUROU, pour avoir accepté superviser ce travail de recherche;
Monsieur Isidore AMONMIDE Ingénieur Agronome, pour son encadrement et sa disponibilité ;
tout le corps professoral de l’Ecole Polytechnique d’Abomey-Calavi et du Centre Autonome de Perfectionnement spécialement à ceux de la Production Végétale ;
toute la promotion 2012-2013 de production végétale au CAP, avec qui nous avons passé de bon moment d’étude dans un environnement de convivialité et de fraternité ;
nos collègues de service, particulièrement Bernard HOUNYEME, Elvis KPONOUNKON, Inès SAÏZONOU, Dénis ASSONGBA pour les contributions diverses à la réalisation de ce travail ;
mon épouse MAMA Djemilath pour ses soutiens divers ;
Mlle O. Ruth OGOUNDELE pour son soutien indéfectible dont elle me comble ;
mes frères et sœurs, Abraham, Audrey, Nina et Déborah HOUSSA
De même à l’endroit de toutes et de tous ceux qui de près ou de loin nous ont aidés d’une manière ou d’une autre tout au long de notre formation et pour la production de ce rapport que nous n’avons pas cité ici, nous adressons les sincères remerciements.
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Table des matières
Dédicace ... i
Remerciements ... ii
Table des matières ... iii
Abréviations et sigles ... vi
Résumé ... vii
Abstract ... viii
Introduction ... 2
Chapitre 1 : Milieu d’étude et généralité sur les mauvaises herbes, les herbicides et le cotonnier ... 6
1.1. Situation géographique de la Commune de Dassa-Zoumè ... 6
1.2. Généralités sur les mauvaises herbes ... 8
1.2.1. Les graminées ... 8
1.2.2. Les dicotylédones ... 8
1.2.3. Les cypéracées ... 8
1.3. Généralités sur les herbicides ... 9
1.3.1. Les différents types d’herbicides et leur mode d’action ... 9
1.3.2. Modes d’action des herbicides ... 10
1.4. Culture du cotonnier ... 11
1.4.1. Origine ... 11
1.4.2. Botanique du cotonier ... 12
1.4.2.1. La fleur du cotonnier ... 12
1.4.2.2. Le fruit du cotonnier ... 13
1.4.2.3. Variété ... 13
1.4.2.4. Le cycle du cotonnier ... 14
1.4.3. Ecologie ... 14
1.4.4. Techniques culturales ... 15
1.4.5. Les ravageurs du cotonnier ... 16
1.4.5.1. Ravageurs des organes végétatifs ... 16
1.4.5.2. Les coléoptères-Altises ... 17
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1.4.5.3. Les Acariens ... 17
1.4.5.4. Insectes piqueurs-suceurs ... 17
1.4.5.5. Ravageurs des organes fructifères ... 18
1.4.6. La protection phytosanitaire ... 20
1.4.7. La récolte ... 21
Chapitre 2 : Matériel et méthodes ... 23
2.1. Matériel végétal ... 23
2.2. Les herbicides expérimentés ... 23
2.3. Matériel technique de travail ... 24
2.4. Exécution des expérimentations ... 24
2.5. Enquête sur l’usage des herbicides en milieu paysan ... 24
2.6. Conduite des essais ... 25
2.7. Les observations ... 25
Chapitre 3 : Résultats et Discussion ... 28
3.1. Résultats sur l’utilisation des herbicides par les producteurs ... 28
3.2. Expérimentation herbicides ... 30
3.2.1. Situation pluviométrique ... 30
3.2.2. Flore adventice ... 31
3.2.2.1. Composition floristique ... 31
3.2.2.2. Effet des traitements sur la flore adventice ... 32
3.2.2.3. Estimation de l’efficacité biologique globale des herbicides pour chaque type de traitement ... 34
3.3. Evaluation de la sélectivité des herbicides testés par rapport à la levée du cotonnier ... 34
3.4. Etude de la rentabilité économique des herbicides de prélevée du cotonnier : Cas du Cottonex PG ... 35
3.4.1. Analyse des résultats de récolte ... 36
3.4.2. Détermination du gain dû à l’utilisation de l’herbicide (Cottonex PG) ... 38
3.5. Discussion ... 39
Conclusion et suggestions ... 40
Références bibliographiques ... 42
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Liste des tableaux
Tableau1 : Principaux ravageurs du cotonnier et leurs zones de prédilection au Bénin ... 20
Tableau 2 : Matière actives, concentrations et formulation des herbicides testés ... 23
Tableau 3 : Calendrier des opérations culturales... 25
Tableau 4: Observation des évènements pluvieux pendant la phase d'expérimentation ... 30
Tableau 5 : Liste des adventices répertoriés ... 31
Tableau 6 : Sensibilité des différentes espèces répertoriées par rapport aux herbicides testés.32 Tableau 7 : Cotation de l’enherbement et effet herbicide ... 34
Tableau 8: nombre de poquet levé en fonction des doses de produits ... 35
Tableau 9 : Présentation des producteurs et rendements coton-graine ... 36
Tableau 10 : Résultats tests Cottonex PG ... 37
Tableau 11 : Etude économique (calcul effectué sur 1ha) ... 38
Liste des Figures Figure 1: nombre de producteur en fonction des superficies emblavées ... 28
Figure 2: répartition des producteurs suivant les modes d'entretien ... 29
Figure 3: Structure de la flore adventice des parcelles expérimentales ... 32
Figure 4: Evolution du rendement moyen en fonction des traitements ... 37
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Abréviations et sigles
CAP : Centre Autonome de Perfectionnement
CARDER : Centre d’Action Régional pour le Développement Rural CEB : Commission des Essais Biologiques
CRA-CF : Centre de Recherches Agricoles-Coton et Fibres EPAC : Ecole Polytechnique d’Abomey Calavi
FAO : Food and Agricultural Organization
FCFA : Franc de la Communauté Française Africaine
INRAB : Institut National des Recherches Agricoles du Bénin JAL : Jour Après Levée
JAS : Jour Après Semis K : Potassium
LEC : Lutte Etagée Ciblée LP : Licence Professionnelle
MAEP : Ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche N : Azote
P : Phosphore
pH : Potentiel d’Hydrogène SA : Sciences Agricoles
SCDA : Secteur Communal pour le Développement Agricole SONAPRA : Société Nationale pour la Promotion Agricole UAC : Université d’Abomey-Calavi
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Résumé
Le présent travail a été réalisé dans le but d’améliorer la gestion de l’enherbement par l’adoption de l’usage des herbicides dans les exploitations cotonnières face aux contraintes de rareté et de cherté de la main d’œuvre manuelle. Il a permis de recenser les différents modes de désherbage utilisés pour l’entretien du cotonnier, d’apprécier l’efficacité et la sélectivité des herbicides par rapport aux adventices, d’identifier les adventices les plus redoutables en culture cotonnière et enfin d’évaluer la rentabilité de l’usage des herbicides par rapport au désherbage manuel. Les essaies en milieu paysan ont été faits dans cinq villages de la Commune de Dassa-Zoumè au cours de la campagne cotonnières 2012-2013. Il a été procédé à l’installation de parcelles couples d’un quart d’hectare chacune dont une servant de témoin et l’autre traité à base d’herbicide de pré-levé du cotonier. Trois différents herbicides ont été testés : Callifor G 560 SC, Terbulor 500 EC et Cottonex PG 560 SC. Les essaies ont été installés dans des conditions pluviométriques variant de 12,3 à 21 mm avant semis et de 108,5 à 127,8 mm les trente jours après semis. Une enquête auprès de quarente producteurs a été faite pour recueillir leur expérience sur l’usage des herbicides. Généralement, il est obtenu que : les petits producteurs (superficie inférieure à 1 hectare) ignorent l’utilité des désherbants chimiques alors que les gros producteurs (superficie supérieur à 5 hectares) adoptent ce mode d’entretien des champs de coton ; la persistance d’action des matières actives des herbicides va au-delà de trente jours ; les produits testés n’ont aucun effet dépressif sur la levé et le bon développement du cotonnier mais contrôlent bien la plupart des adventices répertoriés et finalement il est obtenu que Cottonex PG permet aux producteurs de gagner en temps et en rendement.
Mots clés : Dassa-Zoumè, cotonnier, herbicide, adventices
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Abstract
This work has been done in order to improve weed management by adopting the use of herbicides in cotton farms face the constraints of scarcity and high cost of manual labor. It identified the different weed control methods used for maintenance of the cotton plant, assessed the efficacy and selectivity of herbicides against weeds, identified the most dangerous weeds in cotton fields and finaly, assessed the profitability of the use of herbicides compared to manual weeding. The try-farm has been made in five villages in the Commune of Dassa-Zoumè during the cotton campaign 2012-2013. It was conducted the couples plots installation of a quarter hectare each one serving as a control and the other treaty-based pre-survey of the cotton plant herbicide. Three different herbicides were tested: Callifor G 560 SC, Terbulor 500 EC and Cottonex PG 560 SC. The try was installed in rainfall conditions ranging from 12.3 to 21 mm before sowing and 108.5 to 127.8 mm for the thirty days after sowing. A survey was conducted from fourty producer to gather experience on the use of herbicides. Generally, it was obtained that: small producers (area less than 1 hectare) ignore the usefulness of chemical herbicides while large producers (area greater than 5 hectares) adopt this service mode of cotton fields; the persistence of action of the active ingredients of herbicides is more than thirty days; the products tested have no effect on depression lifted and proper development of the cotton but control most weeds listed and finally it has been gotten that Cottonex PG allows producers to save time and performance.
Keywords: Dassa-Zoumè, Cotton, herbicide, weeds
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Introduction : problématique, justification,
objectifs et hypothèses
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Introduction
a. Problématique et justification
L’agriculture du XXIe siècle est confrontée à de multiples défis: elle doit produire plus de denrées alimentaires et de fibres pour une population sans cesse croissante avec une main d’œuvre rurale réduite. (FAO, 2009). L’investissement dans le secteur constitue un problème de plus en plus récurent. Les producteurs n’ont souvent pas les moyens financiers nécessaires pour faire face aux exigences de production. La FAO préconise depuis toujours une augmentation des investissements dans l’agriculture (FAO, 2012).
En effet, la première édition de la situation mondiale de l’alimentation et de l’agriculture, publiée en 1947, soulignait la nécessité d’investir davantage dans l’agriculture afin de produire des aliments pour les zones à déficit vivrier. Dans le domaine, il ne s’agit pas seulement de la culture des vivriers mais aussi des cultures de rente dont le coton. La production mondiale annuelle de coton graine est estimée à environ 20 millions de tonnes, produites sur une superficie totale de 34 millions d’hectares (Bassala et al., 2003). Près de 30 % de cette production proviennent de grandes exploitations entièrement mécanisées. La plus grande partie (70 %) est assurée par de petites exploitations familiales, peu mécanisées, et pour lesquelles le coton constitue l’essentiel des revenus monétaires (Bocchino, 1999). Face aux difficultés encourues par cette frange de producteurs et en raison de l’accroissement des surfaces cotonnières, de la vulgarisation des herbicides et le très faible équipement agricole des exploitations, on observe depuis quelques années le développement du semis direct associé à l’utilisation des herbicides (Bassala J-P et al., 2003). L’utilisation des herbicides totaux à base de paraquat et de glyphosate a évolué avec le temps et les paysans ont remarqué l’intérêt de les utiliser en substitution aux labours mécaniques classiques, développant ainsi la technique de semis direct avec désherbage chimique.
En 1999 et 2000, une étude menée par le Pôle régional de recherche appliquée au développement des savanes d’Afrique centrale a révélé des contraintes liées à cette technique, dont la difficulté de maîtrise des mauvaises herbes par les paysans et la faible croissance des cotonniers sur semis direct par rapport au labour en traction animale (Bassala J-P et al., 2003).
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Le Bénin comme la plupart des pays subsahariens dispose d’une économie largement dominée par le secteur agricole. Il doit la majorité de ses devises aux exportations des produits agricoles comme : le coton, l’ananas, les noix d’anacarde, le palmier à huile, etc. Selon le Ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche rapporté par Sewadé (2005), les exportations de coton participent pour 80% à la constitution des recettes d’exportations formelles. Ces recettes d’exportations représentent 45% des rentrées fiscales. En termes de valeurs ajoutées, le coton contribue pour 14% à la formation du PIB (Sewadé, 2005).
Le coton est cultivé par plus de 80% de la population agricole. Il constitue la principale source de revenu des agriculteurs béninois. Cette culture permet aux producteurs de satisfaire leurs besoins fondamentaux.
Malheureusement, les mauvaises herbes constituent l’une des principales contraintes biologiques qui affectent la production mondiale des cultures. La lutte agrochimique contre les mauvaises herbes représente un enjeu important pour la rentabilité des systèmes de production.
En effet, les mauvaises herbes peuvent avoir un effet négatif par compétition directe avec les cultures vis-à-vis des éléments nécessaires à la croissance (eau, nutriments, lumière, espace de développement…). Les pertes dues à l’enherbement sont énormes et peuvent atteindre 86% (Gaborel et Fadoegnon, 1991). Il est nécessaire de mieux les contrôler afin d’éviter leur nuisibilité sur les cultures.
Or, force est de constater que, dans notre pays les principales opérations culturales (labour, nivelage et sarclage) sont largement effectuées à la main avec des outils archaïques (houe et daba). Au nombre de ces opérations culturales, l’entretien des parcelles labourées est un facteur clé sans lequel aucun rendement n’est possible.
La main d’œuvre devenant non seulement rare mais aussi chère, constitue de ce fait un frein pour l’intensification des cultures. Il urge donc de montrer aux producteurs en quoi ils gagneraient en utilisant des désherbants chimiques dans la lutte contre les mauvaises herbes des plantes cultivées.
C’est dans cette optique que le présent travail intitulé: « Evaluation de la gestion des herbicides dans les exploitations cotonnières dans la Commune de Dassa-Zoumè au
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Bénin » a été effectué. Il est d’un commun accord qu’avec l’usage des herbicides, le producteur de coton peut emblaver une superficie importante et pouvoir exécuter à temps les autres travaux tels que le démariage, la fumure et le buttage qui constituent des gages de production sûre.
b. Objectifs et hypothèses b1. Objectif général
L’objectif visé par cette étude est d’améliorer la gestion de l’enherbement par l’adoption de l’usage des herbicides dans les exploitations cotonnières.
b2. Objectifs spécifiques
De façon spécifique, il s’agit de :
1- Recenser les différents modes de désherbage utilisés pour l’entretien du cotonnier.
2- Apprécier l’efficacité et la sélectivité des herbicides par rapport aux adventices.
3- Identifier les adventices les plus redoutables en culture cotonnière.
4- Evaluer la rentabilité de l’usage des herbicides par rapport au désherbage manuel.
b3. Hypothèses de l’étude
Les hypothèses qui sous-tendent les travaux sont les suivantes:
1- Il existe différents modes de désherbage du cotonnier selon la taille des exploitations.
2- Parmi les herbicides utilisés, il existe un qui est plus efficace et plus sélectif par rapport aux adventices que tous les autres.
3- Certains adventices sont difficilement contrôlés par les matières actives des herbicides.
4- L’usage des herbicides est la solution au problème de la rareté de main d’œuvre et procure un gain substantiel par rapport à l’entretien manuel.
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CHAPITRE I
Milieu d’étude, généralités sur les mauvaises
herbes, les herbicides et le cotonnier
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Chapitre 1 : Milieu d’étude et généralité sur les mauvaises herbes, les herbicides et le cotonnier
1.1. Situation géographique de la Commune de Dassa-Zoumè
La Commune de Dassa-Zoumè est une des six communes du Département des Collines avec une superficie de 1711 km² et représente 1,52% de la superficie totale du territoire national. Elle est limitée au Nord par la Commune de Glazoué, au Sud par les Communes de Zagnanado et de Djidja, à l’Est par les communes de Savè et de Kétou, à l’Ouest par la Commune de Savalou.
La ville de Dassa-Zoumè, chef-lieu de la commune, est distante de 203 km de Cotonou, capitale économique du Bénin et de 210 km de Parakou, la métropole du Nord Bénin.
La Commune de Dassa-Zoumè présente un relief très accidenté. Il est constitué d’une pénéplaine résultant de l’érosion du vieux socle cristallin de roche du précambrien (gneiss et granite) qui alterne des sommets et des dépressions fortes et allongées ; le point culminant de la chaîne des collines de Dassa se situe à Itagui (465 m d’altitude).
L’hydrographie est composée de plusieurs plans d’eau dont le fleuve Ouémé et la rivière Zou.
Le climat est guinéen avec quatre (4) saisons : deux saisons de pluie et deux saisons sèches.
La végétation est constituée de forêts et savanes claires très ouvertes. Quelques îlots de forêts s’observent sur les inter-fleuves.
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Source : PDC DASSA-ZOUME, 2010-2014
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1.2. Généralités sur les mauvaises herbes
Une mauvaise herbe est toute plante indésirable par rapport à la plante cultivée.
Il existe un très grand nombre de mauvaises herbes. On peut les regrouper dans les catégories suivantes:
Les annuelles à enracinement le plus souvent assez superficiel, se reproduisent uniquement par graine ;
Les bisannuelles se reproduisent également par graine mais leurs cycle végétatif s’étend sur deux ans ;
Les vivaces possèdent des organes de conservation souterrains (rhizomes, drageons, bulbes, tubercules, stolons…), ce qui rend leur élimination plus difficiles. Généralement, leur enracinement est profond. (Merlier et al., 1982) 1.2.1. Les graminées
Les graminées ont des feuilles étroites, allongées ; la partie la plus large, se trouvant vers le tiers inférieur ou vers le milieu du limbe. Les nervures sont toutes parallèles entre elles à la médiane ; celle-ci presque toujours marquée. Après la germination, la semence reste dans le sol. Si elle n’est pas dégradée et que sa taille est suffisante, on peut la détecter. (Merlier et al., 1982)
1.2.2. Les dicotylédones
Ce sont des plantes à feuilles larges. La semence est détectable en cas de germination hypogée (dans le sol). L’hypocotyle est toujours visible pour les espèces à germination épigée. Dans ce cas les deux cotylédons sont toujours visibles. (Merlier et al., 1982)
1.2.3. Les cypéracées
Les cyperacées ressemblent beaucoup aux graminées. Le limbe est le plus souvent plié en V sur toute la longueur ; Les nervures latérales sont à peine perceptibles ; le limbe a le plus souvent un aspect vernissé et se rétrécie régulièrement de la base jusqu’au sommet. Les graines des feuilles forment un véritable tube qui se déchire si l’on veut séparer la feuille de la tige. Les tiges sont très courtes et restent toujours cachées dans les graines. (Merlier et al., 1982)
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1.3. Généralités sur les herbicides
Un herbicide est un produit chimique utilisé pour retarder la germination des mauvaises herbes (on parle d’herbicide de prélevé) ou pour détruire la flore d’adventice existante (on parle d’herbicide de post levée et d’herbicide total).
Les herbicides sont des produits de synthèse qui renferment plusieurs substances :
Une matière active : c’est elle qui assure la destruction de la mauvaise herbe.
Certains herbicides présentent une association de plusieurs matières actives. Cette matière active se caractérise par sa formule.
Un solvant : la matière active est diluée afin d’obtenir une meilleure répartition au moment du traitement et une meilleure sécurité pour l’utilisateur.
Des adjuvants ; ils conditionnent la qualité de la formulation. Ils peuvent se rencontrer sous diverses formulations :
- Solides (WP = poudre mouillable) : ces formulations sont peu adapter aux paysans africains, car elles nécessitent beaucoup d’eaux pour leur préparation ;
- liquides : ce sont les plus largement utilisés sous les tropiques caractérisés par des méthodes de mesure et de mélange faciles : (Solution Concentré Soluble : CS ; Concentré Emulsifiable : CE ; Suspension Concentré : SC).
Cette formulation s’utilise surtout pour les pulvérisations à bas volume.
1.3.1. Les différents types d’herbicides et leur mode d’action On distingue:
- Les herbicides non sélectifs ou herbicides totaux : ils détruisent toutes les plantes, cultivées ou non cultivées.
- Les Herbicides sélectifs : Ils ont une efficacité limitée à un certain groupe de plantes (graminées, dicotylédones, vivaces ou pérennes et cypéracées) et ne sont pas phyto-toxiques pour la culture spécifiée à la dose recommandée. Par exemple la matière active haloxyfop-R, contenue dans le produit commercial Halonet Super 104, détruit simplement les graminées. Elle doit être utilisée sur
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des cultures comme l’arachide, le niébé ou le coton. A l’inverse la matière active oxyfluorfen, contenue dans le produit commercial Callifen 240, va détruire que les dicotylédones. Elle n’a pas d’efficacité sur les graminées et les cypéracées.
- Herbicides de contact : Appliqués sur le feuillage, les herbicides de contact agissent à l’endroit de l’impact et détruisent la partie aérienne de la plante touchée par le produit.
- Herbicides systémiques : Les herbicides systémiques peuvent être foliaires (absorbés par les feuilles) et/ou racinaires (absorbés dans le sol par les racines).
Dans les deux cas ils se propagent dans la plante et la détruisent.
Systémique foliaire Systémique racinaire
Source : RECA, 2013.
Herbicide de pré-levée : Ils sont appliqués après le semis ou le repiquage mais avant l'apparition des adventices et des jeunes plants. Leur action s’apparente à la création d’une barrière herbicide à la surface du sol.
Herbicide de post-levée : Ils sont appliqués après la sortie des adventices et des plantes cultivées (RECA, 2013).
1.3.2. Modes d’action des herbicides
Les modes d’action des herbicides sont fondés soit sur :
- La perturbation de la photosynthèse où la substance active de l’herbicide employé perturbe la plante en empêchant sa photosynthèse. Ainsi le développement de la plante est bloqué et elle meurt par la suite.
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- L’inhibition de la synthèse des lipides. Certains lipides sont synthétisés par les plantes pour assurer leur développement. L’application d’un certain herbicide peut entrainer l’inhibition de cette synthèse et peut donc causer des dommages à la vie de la plante.
- L’inhibition de la synthèse des acides aminés.
De même que pour les lipides, la synthèse de certains acides aminés essentielle pour la plante peut être inhibée par les herbicides.
- La perturbation de la régulation de l’auxine ;
Les auxines sont des hormones végétale ou phytohormones présent dans tout le règne végétal, qui joue un rôle majeur dans le contrôle de la croissance et du développement des plantes. Les herbicides sont conçus pour agir spécifiquement sur la régulation de cette substance dans la plante.
- L’inhibition de la division cellulaire à la métaphase ;
- L’inhibition de la synthèse des caroténoïdes (pigments protecteurs des chlorophylles) ;
- L’inhibition de la synthèse de l’enzyme PPO (protoporphyrinogène oxydase) conduisant à la synthèse des chlorophylles ;
- La dérégulation des pH entre les différents compartiments cellulaires (Ligan, 2014).
1.4. Culture du cotonnier 1.4.1. Origine
L’origine du cotonnier n’est pas déterminée avec certitude. La culture du cotonnier est très ancienne. Elle était connue depuis la haute antiquité. La découverte de fragments de tissus la plus ancienne a une origine que l’on situe à 3000 ans avant J.C. Les excavations de Mohenjo-daro dans la vallée de l’Inde (parti ouest du Pakistan) auraient été le lieu de cette découverte. Un tissu de coton datant de 2500 avant J.C fut également découvert dans les fouilles du nord de côte péruvienne (Parry, 1982). On estime que l’homme a commencé à utiliser la fibre de cotonnier, il y a 15000 à 30000 ans et peut être même plus tôt. Son introduction en Afrique serait assurée en Egypte par les marchands indiens d’où il est étendu progressivement vers l’intérieur du
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continent. Vers 1950 déjà, le cotonnier était connu du paysan béninois où il occupait une place dans notre agriculture pour le développement économique.
1.4.2. Botanique du cotonier
Le cotonnier appartient à la famille des malvacées, sous tribu des hibiscus, genre Gossypium hirsutum L. Il s’agit d’une Plante pérenne, arbustive de 1 à 1,50 m. Le cotonnier n’est pas cultivé de façon annuelle. Il est une phanérogame à appareil végétatif et reproducteur complet comportant des racines, tiges, feuilles et fleurs.
Le système racinaire est pivotant. Il peut atteindre une profondeur de 2,5 à 3 m dans le sol avec de petites racines latérales de 1,5 à 2 m sur les côtés.
La tige du cotonnier est rectiligne, ramifiée et ligneuse. Elle comporte deux types de rameaux latéraux en spirale appelés monopodes ou rameaux végétatifs et sympodes ou rameaux fructifères.
Les branches végétatifs (BV) se développent à partir des premiers nœuds situés au- dessus des nœuds cotylédonaires et ne portent pas directement les fruits.
Les branches fructifères (BF) sont de deux ordres : les branches fructifères définies et les branches fructifères indéfinies. Les branches fructifères définies portent des capsules qui sont formés à l’extrémité du premier entre-nœud tandis que les branches fructifères indéfinies sont caractérisées par la formation des fleurs au niveau de chaque entre-nœud. (CRA-CF, 2013)
1.4.2.1. La fleur du cotonnier
Elle apparaît sur les ramifications sympodiales (ou fructifères) sous forme de petites structures vertes pyramidales appelées « squares ». Elle est hermaphrodite, son mode de reproduction dominant est l’autogamie. Son taux d’allogamie peut atteindre 30%
dans certaines localités en fonction des insectes pollinisateurs. Au moment de son épanouissement, la fleur se compose :
D’un pédoncule plus ou moins long, inséré sur une branche fructifère ; De trois bractées dentées ;
D’un calice gamosépale formé de cinq sépales soudés ;
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D’une corolle dialypétale composée de cinq pétales de coloration blanche crème ;
D’un androcée composé d’au moins dix rangs d’étamines bilobées. Le pollen est jaune, sphérique, épineux ;
D’un gynécée qui comprend un ovaire supère constitué de 3 à 5 carpelles comprenant chacun 6 à 12 ovules. Le style est formé de lobes soudés en nombre égal à celui des carpelles. Il se termine par un stigmate ayant 3 à 5 lobes soudés. (CRA-CF, 2013)
1.4.2.2. Le fruit du cotonnier
Le fruit est une capsule qui comprend un péricarpe constituant la paroi de l’ovaire. La forme et la grosseur des capsules sont caractéristiques du cultivar. A l’intérieur se développent les graines sur lesquelles croissent les fibres. Les graines au nombre de 6 à 12 par lobe sont assez volumineux. Elles sont de forme ovoïde ou péri forme, fixées au placenta par le sommet le plus aigu appelé hile. Les graines sont recouvertes de long poils appelés fibres, soi ou lint. Elles portent également des poils courts appelés duvets, fuz ou linter. Ce duvet peut être de couleur blanche, grise, verte, brune, etc. La coupe de la graine est noire ; son amende est constituée par la gemmule de deux cotylédons foliacés. Elle contient des substances de réserve riche en huile et en protéine. (CRA-CF, 2013)
1.4.2.3. Variété
Les variétés de coton se distinguent par la longueur, le poil, le fruit, la pubescence des graines et la forme des bractées. D’une façon générale, on classe les variétés du cotonnier en quatre espèces : Gossypium arboreum, Gossypium herbaceum, Gossypium hirsutum, Gossypium barbadense.
L’espèce hirsutum est la plus cultivée et fournit plus de 95% de la production mondiale actuelle (Parry, 1982).
La variété cultivée actuellement au Bénin est H 279-1 co-sélectionnée par le Bénin et le Togo.
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1.4.2.4. Le cycle du cotonnier
La connaissance du cycle du cotonnier est importante pour le phyto technicien. Ce cycle détermine de façon précise les méthodes de culture, particulièrement les calendriers des opérations culturales, en tenant compte des caractéristiques écologiques de la zone de culture. Il se compose de cinq phases bien distinctes :
- La levée qui s’étend de la germination à l’étalement des cotylédons. La durée de la levée est de 6 à 10 jours en conditions favorables.
- La plantule débute à l’étalement des cotylédons au moment où les bourgeons terminaux se développent. Sa durée moyenne est de vingt jours.
- La préfloraison se déroule au stade de 3 à 4 feuilles.
- La floraison intervient en moyenne 60 jours après la levée ou environ 20 jours après la différenciation du premier square.
- La maturation des capsules intervient 20 à 25 jours après la fécondation (Sement, 1986)
1.4.3. Ecologie
- Le cotonnier nécessite un climat réunissant les conditions de température, de pluviométrie et d’ensoleillement favorables à une bonne production, puis d’une saison sèche indispensable à une bonne ouverture des capsules et à la récolte. La température à laquelle débute la germination des graines du cotonnier varie selon les espèces. Elle est de 12°C pour Gossypium barbadense et 14°C à 15°C pour Gossypium hirsutum. La pluviométrie doit être comprise entre 400 et 500 mm d’eau pour alimenter le cycle du cotonnier. En début de végétation, il faut en moyenne deux à trois mm d’eau par jour alors que la période de floraison exige 4 à 7 mm. Le cotonnier demande des sols homogènes, profonds, perméables et riches en matières nutritives.
- Les sols trop hydromorphes ne conviennent pas. Le pH se situe entre 6 et 7.
- Le cotonnier exige un excellent ensoleillement, surtout pendant les phases de fructification et maturation (Sement, 1986).
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1.4.4. Techniques culturales
Les techniques culturales du cotonnier consistent en toute pratique qui concoure à lui créer un environnement nécessaire à une bonne germination, sa croissance et son bon développement.
Pour un objectif de rendement de coton graine élevé et un produit de qualité, il convient de respecter les opérations suivantes :
Le labour : il doit être profond à cause des racines pivotantes du cotonnier et du lit de semis finement préparé. Le mode de labour varie suivant les régions et les moyens. Il peut être manuel, attelé ou motorisé.
Dans le sud et le centre du Bénin, la pratique des billons est bien connue, tandis que dans le nord, la culture attelée est bien développée. Pour le semis sur billon, il est important de confectionner les billons après un léger labour. Ces conditions favorisent la circulation de l’air et de l’eau dans le sol et par conséquent le bon développement du cotonnier aussi bien au niveau des racines que de la végétation.
Le semis : Sa date est étroitement liée au régime des pluies et aux conditions parasitaires. Il se fait soit à la main, soit mécaniquement, en poquets ou en lignes, à plat ou sur billons. Il se réalise en 4 à 5 graines par poquet. La profondeur de semis varie entre 2 et 5 cm.
Au Bénin, les périodes recommandées pour le semis varient suivant les régions : - Alibori et Atacora : 1er Juin au 20 Juin
- Borgou et Donga : 10 Juin au 05 Juillet - Collines : 25 Juin au 10 Juillet
- Zou-Mono-Couffo-Ouémé-Plateau : 25 Juin au 15 Juillet
Les écartements entre les poquets et les lignes dépendent de la densité envisagée.
Les densités recommandées par le Centre de Recherches Agricoles Coton et Fibres (CRA-CF) sont de 0,80 m * 0,30 m, démarié à un plant et 0,80 m * 0,40 m, démarié à deux plants.
Le démariage se fait en sélectionnant les plants les plus vigoureux 15 à 20 après la levée, de préférence après une pluie.
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Il faut 20 kg de semence pour un hectare.
L’entretien : trois opérations sont indispensables si on veut limiter au maximum la concurrence des adventices ; deux sarclages (à 15 et à 35 jours après semis) et un buttage ou sarclo-buttage vers les 40 ou 50ème jours après semis. Il peut être utile pour faciliter la récolte, de faire un désherbage vers les 80 ou 100ème jours après semis pour limiter certaines plantes gênantes pour la récolte.
L’utilisation des herbicides de prélevée au semis est recommandée en cette période de rareté de main d’œuvre. Les herbicides sélectifs du cotonnier sont des produits à mélanger avec de l’eau à raison de 20 l/ha de bouillie. Les doses d’herbicide varient de 2 à 4 litres à l’hectare. Le Centre de Recherches Agricoles Coton et Fibres a vulgarisé plusieurs herbicides coton en l’occurrence : le Fluorone PG, le Callifor G, etc. Les herbicides coton s’appliquent sur des sols propres et humides juste après le semis.
Cette technique permet d’éviter au moins un ou deux sarclages tout en supprimant de façon remarquable la concurrence des mauvaises herbes.
La fertilisation : il faut 150 à 200 kg/ha d’engrais complet complexe NPKSB (14-23-14-5-1) à 15 jours après semis et 50 kg/ha d’urée 46% à 40 ou 45 jours après semis. Sur terre de barre en particulier, on recommande 100 kg/ha d’engrais complet NPKSB (14-23-14-5-1) à 20 jours après semis et 50 kg/ha d’urée 46% plus 50 kg/ha de Chlorure de Potassium à 40 ou 45 jours après semis.
1.4.5. Les ravageurs du cotonnier
Le cotonnier comme toute les malvacées, héberge beaucoup de ravageurs en culture pure dont les plus importants sont : les ravageurs des organes végétatifs (les phyllophages), les acariens, les insectes piqueurs-suceurs et les ravageurs des organes fructifères (les carpophages).
1.4.5.1. Ravageurs des organes végétatifs
Syllepte derogata ou « chenille enrouleuse » : elle est vert-clair, souvent translucide avec une tête noire. Elle s’attaque aux feuilles qu’elle enroule sous forme de cigarette, à l’aide de fil soyeux. On remarque à l’intérieur de la feuille
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enroulée des excréments noirs. Les attaques sévères de Syllepte derogata peuvent entraîner une défoliation spectaculaire.
Spodoptera littoralis : La chenille peut être brune, jaune ou grise. Elle est caractérisée par deux rangées de triangles noirs sur le dos et une ligne claire de chaque côté. Mais ces triangles peuvent être présents seulement à l’avant ou à l’arrière du corps. La femelle pond ses œufs en masse à la face intérieure des feuilles d’où naissent les jeunes. Les âgés perforent ces feuilles. Elles attaquent parfois les fleurs et les capsules.
1.4.5.2. Les coléoptères-Altises
Nisotra sp : ce sont de petits insectes très mobiles à plusieurs couleurs : - Bleu : Nitrosa dilecta
- Jaune orangé : Podagrica decolorata - Marron : Podagrica pallidicolor
Ils font de nombreux trous dans les feuilles de jeunes cotonniers sans gossypol (glandess).
1.4.5.3. Les Acariens
Deux genres de ce ravageur existent au Bénin : les tétraniques ou araignées rouges et les tarsomènes. Ces derniers sont de loin les plus dangereux.
Les tarsomènes : Polyphagotarsonemus latus
Ils sont minuscules, blancs jaunâtre, très mobiles et presque invisibles à l’œil nu. Ils vivent à la face inférieure des feuilles, se multiplient tous les cinq jours et causent beaucoup de dégâts surtout par temps couvert et humide. Les feuilles attaquées présentent plusieurs symptômes successifs selon la gravité :
- La face inférieure a un aspect vert foncé, glacé, huileux et brillant ; - Les bords des limbes s’enroulent vers le bas ;
- Les feuilles se fendillent, se déchirent comme si elles avaient reçues des coups de couteaux. Le plant prend un aspect filant avec peu ou pas d’organes fructifères.
1.4.5.4. Insectes piqueurs-suceurs
Pucerons (Aphis gossypii) : ils vivent à la face inférieure des feuilles terminales et se développent surtout par temps sec. Ils sont souvent en colonies et peuvent
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être de couleur jaune ou vert noire. Ils se multiplient très vites et peuvent être ailés ou aptères. Ses attaques peuvent être précoces ou tardives. Lorsqu’elles sont tardives, elles déprécient la qualité de la fibre (coton collant). Lorsqu’il y a attaques au cours de la phase fructifère, on peut observer les symptômes ci- après :
- La feuille se voûte, se crispe en se recourbant sur le bas ;
- Les déchets qui sont des substances sucrées (miellat) tombent sur la feuille et les fibres. La fibre ainsi souillée « coton collant » brille et peut perdre sa qualité à cause de la présence de champignon et devenir noire : c’est la fumagine. Cette fibre ainsi dépréciée pose problème à l’égrenage et à la filature.
1.4.5.5. Ravageurs des organes fructifères
Punaises
- Helopeltis schoutedeni : c’est une punaise de forme allongée, de coloration jaune ou rouge vif. Elle attaque les feuilles, les rameaux, les tiges et les capsules avec une production de chancres bruns ou noirs. En cas d’attaques sévères, les feuilles sont gaufrées, craquelées présentant un aspect de griffe. La croissance du plant est ralentie.
- Dysdercus sp : c’est une grosse punaise de 1 à 1,5 cm rouge et noir qui vit en colonie. Les larves sont rouges vif. Dysdercus sp pique les capsules vertes ou celles ouvertes pour se nourrir de graines. Il déprécie ainsi le pouvoir germinatif des semences et colore la fibre.
Chenilles carpophages
- Helicoverpa armigera : la chenille est très mobile, mesure au dernier stade 3,5 à 5 cm. Elle présente des couleurs très variables : vert, grise, marron et est caractérisée par une tête jaune et deux lignes latérales claires.
La larve est très vorace et cause généralement des dégâts très importants en détruisant plusieurs organes (boutons floraux, fleurs, capsules). Les excréments souvent nombreux sont rejetés au dehors de l’organe attaqué. Dans certains cas, la chenille peut attaquer les jeunes feuilles et rameaux.
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Helicoverpa armigera est un polyphage et peut aussi parasiter le maïs, le sorgho et la tomate.
- Cryptophlebia leucotreta : la chenille grise palle mesure environ 1,5 cm à son complet développement. On peut la confondre au ver rose. Elle pénètre dans l’organe fructifère dès son éclosion et peut détruire plusieurs loges de la capsule attaquée. Le coton graine est fortement déprécié et devient souvent non marchand.
- Cryptophlebia leucotreta est très phylophage. Il Attaque aussi le maïs, les agrumes, le goyavier etc. Ce ravageur est en expansion géographique vers le nord- Bénin à cause du développement des plantations fructifères.
- Pectinophora gossipiella : connu sous le nom de « ver rose », la chenille présente des segments marqués de bandes et traits transversaux. Elle mesure 1 à 1,5cm à son développement complet. On la confond aux larves de Cryptophlebia leucotreta. Elle attaque les fleurs et provoque un symptôme spécifique : « fleur en rosette ». Comme la chenille de Cryptophlebia leucotreta, elle pénètre directement dans les capsules et se nourrit préférentiellement des graines immatures. Les dégâts sont suivis de pourritures secondaires. Le coton-graine est souillé, fortement déprécié et devient difficile à vendre. Pectinophora gossipiella ne vit que des plantes de la même famille que le cotonnier.
- Earias sp : la chenille, de forme trapue est facile à reconnaître, car elle porte de nombreuses épines : « c’est la chenille épineuse ». Elle attaque les jeunes plantes en les écimant. Elle cause également les dégâts sur les boutons floraux, les fleurs et les capsules. Les trous d’entrée sont assez grands et bien visibles. Deux espèces se rencontrent au Bénin : Earias insulana et Earias biplaga.
- Diparopsis watersi : la jeune chenille, jaunâtre devient ensuite vert pâle avec des traits transversaux rouge plus rapprochés de la tête. Elle atteint à son complet développement 2,5 à 3 cm. Elle attaque en perforant les boutons floraux, les fleurs et les capsules qui restent parfois suspendues au plant par des files soyeux.
La répartition géographique et l’importance que revêt chaque ravageur dans les différentes zones sont indiquées dans le tableau ci-après :
Zone 1 = Alibori Atacora
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Zone 2 = Borgou Donga
Zone 3 = Collines.
Zone 4 = Zou, Mono, Couffo, Ouémé, Plateau
Tableau1 : Principaux ravageurs du cotonnier et leurs zones de prédilection au Bénin
Zone 1 Zone 2 Zone 3 Zone 4
Altises +++ + + +
Polyphagotarsonemus
latus - ++ +++ +++
Syllepte derogata +++ ++ ++ +
Spodoptera littoralis ++ ++ + +
Cryptophlebia
leucotreta + + +++ +++
Pectinophora
gossipiella + + +++ +++
Earias sp ++ ++ ++ +
Diparopsis watersi + - - ++
Dysdercus sp +++ ++ ++ ++
Aphis gossypii +++ ++ ++ ++
Helopeltis
schoutedeni - - + +++
Helicoverpa
armigera +++ ++ ++ +
- = Absent + = Faible ++ = Moyen +++ = Fort Source : Fiche technique coton (CRA-CF)
1.4.6. La protection phytosanitaire
Le cotonnier est une plante très parasitée et les pertes de rendement liées à l’absence de mesure de protection sont très lourdes et dépassent généralement 60% de production. Au Bénin, le programme de protection phytosanitaire dépend des caractéristiques écologiques de la zone de production.
Actuellement, on considère trois zones phytosanitaires au Bénin à savoir :
Zone 1 = Alibori, Atacora, Borgou et Donga
Zone 2 = Collines
Zone 3 = Zou et le reste du pays
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Compte tenu du spectre des ravageurs, il est recommandé au Bénin six applications calendaires. Le programme de protection phytosanitaire au cours de la campagne 2012-2013 est le suivant :
Nord Bénin
- 1er et 2ème application avec les produits alternatifs ; - 3ème application avec un binaire acaricide ;
- 4ème application avec les produits alternatifs ; - 5ème et 6ème application avec un binaire aphicide.
Sud Bénin
- 1er et 2ème application avec les produits alternatifs ;
- 3ème et 4ème application avec un binaire acaricide ou un ternaire ; - 5ème et 6ème traitement avec un binaire aphicide ou un ternaire.
Les applications phytosanitaires en vulgarisation sont calendaires, régulières et se suivent à intervalle de 14 jours. La première application a lieu 45 jours après levée. La technique d’application en vigueur est le TBV (Très Bas Volume). Dix litres de bouillie par hectare (dose du produit commercial à l’hectare plus eau).
Actuellement, une autre technique de protection phytosanitaire plus raisonnée appelée Lutte Etagée Ciblée (LEC) est en vulgarisation. Elle consiste à utiliser plusieurs matières actives simples à des doses qui dépendent de la pression parasitaire en fonction des seuils d’intervention préalablement définis. Ainsi, l’application des produits phytosanitaires se fait après une observation au champ.
La LEC permet de faire une économie en matière active donc une meilleure préservation de l’environnement. Elle génère également des gains substantiels de rendement.
1.4.7. La récolte
La récolte précoce et échelonnée est fortement recommandée par la recherche et permet d’éviter le coton collant. Il est recommandé de faire la récolte lorsque les capsules sont bien ouvertes et les fibres biens mûres et bien sèches.
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CHAPITRE 2
Matériel et méthodes
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Chapitre 2 : Matériel et méthodes 2.1. Matériel végétal
La variété de coton utilisé est H279-1, qui est celle en vulgarisation au Bénin depuis la campagne 2003-2004. Elle présente une bonne résistance à la bactériose. La production en coton graine de cette variété est estimée à 1874 kg/ha dans les conditions optimum, son rendement à l’égrenage est 43,09% et son poids moyen capsulaire est 4,7g (CRA-CF).
2.2. Les herbicides expérimentés
Les herbicides testés sont des herbicides de pré-levée. Il s’agit :
Callifor G 560 SC
Terbulor 500 EC
Cotonnex PG 500 SC
Callifor G et Cotonex PG sont des herbicides en vulgarisation alors que Terbulor est en pré-vulgarisation.
Le tableau 2 donne les renseignements généraux sur les trois types de produits testés : Tableau 2 : Matières actives, concentrations et formulation des herbicides testés
Nom commercial
Matières
actives Concentration Formulation Dose en l/ha
Callifor G
Fluométuron Prométryne Glyphosate
250g/l 250g/l 60g/l
SC (Suspension
Concentré)
3
Cotonex PG Fluométuron Prométryne
250g/l 250g/l
SC (Suspension
Concentré)
3
Terbulor Métolachlore Terbutryne
333g/l 167g/l
EC (Emulsion
Concentré) 3
Source : Donnée de terrain, 2013
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2.3. Matériel technique de travail
Le matériel qui a permis de faire les expérimentations est constitué de :
Un appareil de traitement herbicide de type solo, d’une capacité de 15 litres. Il est doté d’une buse pinceau des 150 litres de bouillie par hectare. La largeur de bande couverte par chaque passage est de 0,80 m ;
Une éprouvette graduée équipée d’un bec pour le prélèvement herbicide ;
Des étiquettes, des piquets pour la matérialisation ;
Un cache-nez, des lunettes et gants pour la protection du corps contre les jets d’herbicides.
Une machette pour le prélèvement de piquets 2.4. Exécution des expérimentations
En milieu paysan, les expérimentations ont été faites sur deux parcelles couples d’un quart d’hectare chacune, soit ¼ ha de parcelle traité et ¼ ha de parcelle témoin ; ce qui représente 156 lignes de 20 mètres par parcelle. Dans ce dispositif, chaque paysan représente une répétition.
2.5. Enquête sur l’usage des herbicides en milieu paysan
Pour mieux comprendre la perception des producteurs par rapport à l’usage des herbicides, un questionnaire d’enquête a été élaboré et a permis d’interviewer quarante producteurs répartis dans cinq villages de la Commune de Dassa-Zoumè. Vingt parmi les quarante producteurs ont été retenus pour abriter les essais en milieu paysan. Les producteurs retenus sont ceux qui se sont montré favorables à fournir les informations recherchées. Ceci a permis de montrer à ces derniers en quoi ils gagneraient en temps et en rendement.
Les expérimentations en milieu paysan ont été précédées d’une phase enquête auprès de 40 producteurs choisis au hasard dans cinq villages (Akoba, Hounkpogon, Miniffi, Lissa et Togon) de la Commune de Dassa-Zoumè.
Les variables mesurées auprès de ces producteurs sont : la superficie emblavée, l’usage des herbicides et le type de main d’œuvre pratiquée.
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2.6. Conduite des essais
Les essais en milieu paysan ont été conduits en conditions pluviales. Les différentes opérations menées sont consignées dans le tableau 3:
Tableau 3 : Calendrier des opérations culturales Villages
AKOBA HOUNKPOGON LISSA MINIFFI TOGON
Opérations
Labour 16-juil 10-juil 11-juil 15-juil 13-juil
Semis 17-juil 11-juil 12-juil 16-juil 14-juil
Herbicidage 17-juil 11-juil 12-juil 16-juil 14-juil
Levée 22-juil 16-juil 17-juil 21-juil 19-juil
Comptage 27-juil 21-juil 22-juil 26-juil 24-juil
Démariage 06-août 31-juil 01-août 05-août 03-août
05-août 30-juil 31-juil 04-août 02-août
Relevé floristique 16-août 10-août 11-août 15-août 13-août Cotation enherbement 16-août 10-août 11-août 15-août 13-août
31-août 25-août 26-août 30-août 28-août
pose de carré de rendement
25-août 27-sept 28-sept 29-sept 30-sept
Source : Données de terrain, 2013.
Légende : Juil= Juillet ; sept= septembre 2.7. Les observations
Les observations ont été réalisées après la levée des adventices et ont porté sur les effets directs des herbicides sur les adventices et le cotonnier.
Pour les adventices, il a été procédé à :
- Un inventaire complet de la flore adventice sur les parcelles non traitée avec la détermination de la famille, du genre et l’espèce à 40 jours après semis ;
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- Une appréciation de la sélectivité des herbicides et une mise en évidence des espèces sensibles et des espèces non sensibles en fonction des différents types de traitement.
- Une estimation de l’efficacité globale des herbicides pour chaque type de traitement à travers les notes de cotation de l’enherbement sur toutes les parcelles suivant l’échelle CEB (Commission des Essais Biologiques) à 30 et 40 jours après semis.
L’échelle CEB consiste à affecter des notes décroissantes de 10 à 0 aux parcelles suivant leur propreté. Ainsi, une parcelle bien propre reçoit la note « 10 » tandis que la note « 0 » est affectée dans les conditions d’envahissement total de la parcelle par les adventices. La note « 7 » représente le seuil de l’enherbement où le sarclage devient nécessaire.
Pour le cotonnier, il s’agit de faire des observations sur le comptage de poquets levés à 5 jours et à 15 jours après semis afin d’apprécier l’effet des différents traitements sur la levée du cotonnier.
Les données collectés sont entrées dans des tableaux sous le logiciel Excel de la suite bureautique Microsoft Office 2010 pour être traité afin d’obtenir des graphiques et diagrammes.
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CHAPITRE 3
Résultats et discussion
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0 10 20 30
S> 1 ha 1ha<S<5ha S> 5 ha
Nombre de producteurs
Superficie
Nombre de producteur Producteurs
Chapitre 3 : Résultats et Discussion3.1. Résultats sur l’utilisation des herbicides par les producteurs
En fonction des superficies emblavées, trois catégories de producteurs ont été identifiées (Figure 1).
Il ressort de l’analyse de la figure 1 que la grande partie des producteurs emblavent des superficies de coton comprises entre 1 hectare et 5 hectares. Des résultats d’enquêtes, il est noté que les petits producteurs qui emblavent moins d’un hectare n’ont pas accès aux herbicides. Cette catégorie de producteurs ne pratique qu’une agriculture de subsistance. Dans cette catégorie le labour et tous les autres entretiens liés à une production agricole sont réalisés par le même individu.
Ceux-ci ne font aucunement recours à la main d’œuvre salariale ni à la main d’œuvre familiale (Figure 2). Ignorant totalement l’utilité des herbicides, ces derniers n’ont fait aucune suggestion par rapport aux herbicides. Par contre, 48% des producteurs qui emblavent 1 à 5 hectares et 100% des producteurs qui emblavent plus de 5 hectares connaissent l’utilité des herbicides et les utilisent pour le désherbage de leurs champs.
Figure 1: Nombre de producteurs en fonction des superficies emblavées
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5 10 15 20 25 30
usage d'herbicide
main d'œuvre salariale
main d'œuvre familiale
proportion des producteurs
mode d'entretien
Superficies S> 1 ha
Superficies 1ha<S<5ha
Superficies S> 5 ha
Le diagramme de la figure 2 montre la répartition des producteurs suivant les différentes modes d’entretien.
L’analyse de la figure 2 a permis de dire que plus le producteur emblave une superficie importante, plus il a recours à des méthodes de désherbage chimique. Cependant, dans la catégorie des producteurs moyens (1ha< S< 5ha), l’usage des herbicides est encore faible. Dans cette dernière catégorie, plus de 50% ignorent l’utilité des herbicides.
Les producteurs qui utilisent les herbicides ont bien apprécié l’utilité des désherbants chimiques. Pour eux, sans herbicides, ils ne peuvent s’engager dans les travaux champêtres.
L’herbicide est un facteur de développement dans la production végétale. C’est un moyen puissant d’intensification agricole. La disponibilité de façon permanente des herbicides de qualité sur le marché et l’accès à ces produits par le grand nombre des producteurs permettront aux agriculteurs béninois de dépasser le stade d’une agriculture de subsistance pour produire véritablement en grande quantité des matières premières agricoles pour les industries locales.
Figure 2: Répartition des producteurs suivant les modes d'entretien
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3.2. Expérimentation herbicides 3.2.1. Situation pluviométrique
Les données de la pluviométrie ont été enregistrées 10 jours avant et 30 jours après l’expérimentation. Ceci a pour but d’apprécier les conditions dans lesquelles les essais ont été installés. Les hauteurs d’eau obtenues durant ces deux périodes sont indiquées ci-dessous.
Tableau 4: Observation des évènements pluvieux pendant la phase d'expérimentation
Dates (Jours/mois) Quantités de pluie enregistrée (mm)
Observations
10/07 12,3 aucune
11/07 Sans pluie Semis à HOUNKPOGON
12/07 Sans pluie Semis à LISSA
13/07 08,7 aucune
14/07 Sans pluie Semis à TOGON
16/07 Sans pluie Semis à MINIFFI
17/07 Sans pluie Semis à AKOBA
19/07 05 aucune
20/07 1,2 aucune
31/07 35,6 aucune
03/08 20 aucune
05/08 06 aucune
12/08 32 aucune
15/08 01 aucune
17/08 27 aucune
Quantité de pluie enregistrée 10 jours avant semis : 12,3 – 21 mm Quantité de pluie enregistrée 30 jours après semis : 108,5 - 127,8 mm Source : SCDA, Dassa-Zoumè
De l’analyse du tableau 4, il est à remarquer que l’installation des essaies s’est déroulée dans de bonnes conditions pluviométriques pour permettre une levé normale du cotonnier. Les 30 jours qui ont suivi les expérimentations ont été bien pluvieux ; cependant une poche de sécheresse s’était fait sentir avant la mise en place des essais.
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3.2.2. Flore adventice
3.2.2.1. Composition floristique
Les résultats sur la composition spécifique de la flore adventice sont indiqués dans le tableau 5.
Tableau 5 : Liste des adventices répertoriés sur les parcelles expérimentales
GROUPE FAMILLE GENRE ET ESPECE
MONOCTYLEDONES Commelinaceae Commelina benghalensis Linn.
Commelina forskalaei Vahl . Cyperaceae Cyperus rotundus Linn.
Poaceae
Brachiaria deflexa Linn.
Bulbostylis barbata
Paspalum scrobiculatum Linn.
Dactyloctenium aegyptium Linn.
Digitaria horizontalis Wild.
Setaria pumila Linn.
DICOTYLEDONES Laminaceae Leucas martinicensi Linn.
Hyptis suaveolens Linn.
Asteraceae Tridax procumbens Linn.
Convolvulaceae Ipomea eriocapa Linn.
Euphorbiaceae Phyllantus amarus Linn.
Nyctaginaceae Boerhavia diffusa Linn.
Tiliaceae Corchorus olitorus Linn.
Amaranthaceae Celosia argenta Linn..
Il ressort de ce tableau que la flore adventice sur les parcelles expérimentales en milieu paysan est composée de dix-sept espèces réparties dans seize genres regroupés en 10 familles dont la plus représentative est celle des poacées avec 6 espèces. L’importance spécifique des autres familles est nettement inférieure à celle des poacées et est de 2 espèces pour les commelinacées et les laminacées. Les autres familles sont monospécifiques. Il est à signaler que cette liste ne concerne que les adventices répertoriés sur les 15 parcelles expérimentales en milieu paysan dans 5 villages de la Commune.