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Chapitre 2 : Matériel et méthodes

2.3. Matériel technique de travail

Le matériel qui a permis de faire les expérimentations est constitué de :

 Un appareil de traitement herbicide de type solo, d’une capacité de 15 litres. Il est doté d’une buse pinceau des 150 litres de bouillie par hectare. La largeur de bande couverte par chaque passage est de 0,80 m ;

 Une éprouvette graduée équipée d’un bec pour le prélèvement herbicide ;

 Des étiquettes, des piquets pour la matérialisation ;

 Un cache-nez, des lunettes et gants pour la protection du corps contre les jets d’herbicides.

 Une machette pour le prélèvement de piquets 2.4. Exécution des expérimentations

En milieu paysan, les expérimentations ont été faites sur deux parcelles couples d’un quart d’hectare chacune, soit ¼ ha de parcelle traité et ¼ ha de parcelle témoin ; ce qui représente 156 lignes de 20 mètres par parcelle. Dans ce dispositif, chaque paysan représente une répétition.

2.5. Enquête sur l’usage des herbicides en milieu paysan

Pour mieux comprendre la perception des producteurs par rapport à l’usage des herbicides, un questionnaire d’enquête a été élaboré et a permis d’interviewer quarante producteurs répartis dans cinq villages de la Commune de Dassa-Zoumè. Vingt parmi les quarante producteurs ont été retenus pour abriter les essais en milieu paysan. Les producteurs retenus sont ceux qui se sont montré favorables à fournir les informations recherchées. Ceci a permis de montrer à ces derniers en quoi ils gagneraient en temps et en rendement.

Les expérimentations en milieu paysan ont été précédées d’une phase enquête auprès de 40 producteurs choisis au hasard dans cinq villages (Akoba, Hounkpogon, Miniffi, Lissa et Togon) de la Commune de Dassa-Zoumè.

Les variables mesurées auprès de ces producteurs sont : la superficie emblavée, l’usage des herbicides et le type de main d’œuvre pratiquée.

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2.6. Conduite des essais

Les essais en milieu paysan ont été conduits en conditions pluviales. Les différentes opérations menées sont consignées dans le tableau 3:

Tableau 3 : Calendrier des opérations culturales Villages

AKOBA HOUNKPOGON LISSA MINIFFI TOGON

Opérations

Labour 16-juil 10-juil 11-juil 15-juil 13-juil

Semis 17-juil 11-juil 12-juil 16-juil 14-juil

Herbicidage 17-juil 11-juil 12-juil 16-juil 14-juil

Levée 22-juil 16-juil 17-juil 21-juil 19-juil

Comptage 27-juil 21-juil 22-juil 26-juil 24-juil

Démariage 06-août 31-juil 01-août 05-août 03-août

05-août 30-juil 31-juil 04-août 02-août

Relevé floristique 16-août 10-août 11-août 15-août 13-août Cotation enherbement 16-août 10-août 11-août 15-août 13-août

31-août 25-août 26-août 30-août 28-août

pose de carré de rendement

25-août 27-sept 28-sept 29-sept 30-sept

Source : Données de terrain, 2013.

Légende : Juil= Juillet ; sept= septembre 2.7. Les observations

Les observations ont été réalisées après la levée des adventices et ont porté sur les effets directs des herbicides sur les adventices et le cotonnier.

Pour les adventices, il a été procédé à :

- Un inventaire complet de la flore adventice sur les parcelles non traitée avec la détermination de la famille, du genre et l’espèce à 40 jours après semis ;

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- Une appréciation de la sélectivité des herbicides et une mise en évidence des espèces sensibles et des espèces non sensibles en fonction des différents types de traitement.

- Une estimation de l’efficacité globale des herbicides pour chaque type de traitement à travers les notes de cotation de l’enherbement sur toutes les parcelles suivant l’échelle CEB (Commission des Essais Biologiques) à 30 et 40 jours après semis.

L’échelle CEB consiste à affecter des notes décroissantes de 10 à 0 aux parcelles suivant leur propreté. Ainsi, une parcelle bien propre reçoit la note « 10 » tandis que la note « 0 » est affectée dans les conditions d’envahissement total de la parcelle par les adventices. La note « 7 » représente le seuil de l’enherbement où le sarclage devient nécessaire.

Pour le cotonnier, il s’agit de faire des observations sur le comptage de poquets levés à 5 jours et à 15 jours après semis afin d’apprécier l’effet des différents traitements sur la levée du cotonnier.

Les données collectés sont entrées dans des tableaux sous le logiciel Excel de la suite bureautique Microsoft Office 2010 pour être traité afin d’obtenir des graphiques et diagrammes.

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CHAPITRE 3

Résultats et discussion

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0 10 20 30

S> 1 ha 1ha<S<5ha S> 5 ha

Nombre de producteurs

Superficie

Nombre de producteur Producteurs

Chapitre 3 : Résultats et Discussion

3.1. Résultats sur l’utilisation des herbicides par les producteurs

En fonction des superficies emblavées, trois catégories de producteurs ont été identifiées (Figure 1).

Il ressort de l’analyse de la figure 1 que la grande partie des producteurs emblavent des superficies de coton comprises entre 1 hectare et 5 hectares. Des résultats d’enquêtes, il est noté que les petits producteurs qui emblavent moins d’un hectare n’ont pas accès aux herbicides. Cette catégorie de producteurs ne pratique qu’une agriculture de subsistance. Dans cette catégorie le labour et tous les autres entretiens liés à une production agricole sont réalisés par le même individu.

Ceux-ci ne font aucunement recours à la main d’œuvre salariale ni à la main d’œuvre familiale (Figure 2). Ignorant totalement l’utilité des herbicides, ces derniers n’ont fait aucune suggestion par rapport aux herbicides. Par contre, 48% des producteurs qui emblavent 1 à 5 hectares et 100% des producteurs qui emblavent plus de 5 hectares connaissent l’utilité des herbicides et les utilisent pour le désherbage de leurs champs.

Figure 1: Nombre de producteurs en fonction des superficies emblavées

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L’analyse de la figure 2 a permis de dire que plus le producteur emblave une superficie importante, plus il a recours à des méthodes de désherbage chimique. Cependant, dans la catégorie des producteurs moyens (1ha< S< 5ha), l’usage des herbicides est encore faible. Dans cette dernière catégorie, plus de 50% ignorent l’utilité des herbicides.

Les producteurs qui utilisent les herbicides ont bien apprécié l’utilité des désherbants chimiques. Pour eux, sans herbicides, ils ne peuvent s’engager dans les travaux champêtres.

L’herbicide est un facteur de développement dans la production végétale. C’est un moyen puissant d’intensification agricole. La disponibilité de façon permanente des herbicides de qualité sur le marché et l’accès à ces produits par le grand nombre des producteurs permettront aux agriculteurs béninois de dépasser le stade d’une agriculture de subsistance pour produire véritablement en grande quantité des matières premières agricoles pour les industries locales.

Figure 2: Répartition des producteurs suivant les modes d'entretien

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3.2. Expérimentation herbicides 3.2.1. Situation pluviométrique

Les données de la pluviométrie ont été enregistrées 10 jours avant et 30 jours après l’expérimentation. Ceci a pour but d’apprécier les conditions dans lesquelles les essais ont été installés. Les hauteurs d’eau obtenues durant ces deux périodes sont indiquées ci-dessous.

Tableau 4: Observation des évènements pluvieux pendant la phase d'expérimentation

Dates (Jours/mois) Quantités de pluie enregistrée (mm)

Observations

10/07 12,3 aucune

11/07 Sans pluie Semis à HOUNKPOGON

12/07 Sans pluie Semis à LISSA

Quantité de pluie enregistrée 10 jours avant semis : 12,3 – 21 mm Quantité de pluie enregistrée 30 jours après semis : 108,5 - 127,8 mm Source : SCDA, Dassa-Zoumè

De l’analyse du tableau 4, il est à remarquer que l’installation des essaies s’est déroulée dans de bonnes conditions pluviométriques pour permettre une levé normale du cotonnier. Les 30 jours qui ont suivi les expérimentations ont été bien pluvieux ; cependant une poche de sécheresse s’était fait sentir avant la mise en place des essais.

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3.2.2. Flore adventice

3.2.2.1. Composition floristique

Les résultats sur la composition spécifique de la flore adventice sont indiqués dans le tableau 5.

Tableau 5 : Liste des adventices répertoriés sur les parcelles expérimentales

GROUPE FAMILLE GENRE ET ESPECE

MONOCTYLEDONES Commelinaceae Commelina benghalensis Linn.

Commelina forskalaei Vahl .

DICOTYLEDONES Laminaceae Leucas martinicensi Linn.

Hyptis suaveolens Linn.

Asteraceae Tridax procumbens Linn.

Convolvulaceae Ipomea eriocapa Linn.

Euphorbiaceae Phyllantus amarus Linn.

Nyctaginaceae Boerhavia diffusa Linn.

Tiliaceae Corchorus olitorus Linn.

Amaranthaceae Celosia argenta Linn..

Il ressort de ce tableau que la flore adventice sur les parcelles expérimentales en milieu paysan est composée de dix-sept espèces réparties dans seize genres regroupés en 10 familles dont la plus représentative est celle des poacées avec 6 espèces. L’importance spécifique des autres familles est nettement inférieure à celle des poacées et est de 2 espèces pour les commelinacées et les laminacées. Les autres familles sont monospécifiques. Il est à signaler que cette liste ne concerne que les adventices répertoriés sur les 15 parcelles expérimentales en milieu paysan dans 5 villages de la Commune.

Rapport de fin de stage pour l’obtention du diplôme de licence professionnelle Rédigé et soutenu par D. Arsène Didier HOUSSA 32 Figure 3: Structure de la flore adventice des parcelles expérimentales

La flore adventice présente des proportions presque équilibrées en genre et en espèce, entre monocotylédones et dicotylédones (environs 50% partout).

3.2.2.2. Effet des traitements sur la flore adventice

Tableau 6 : Sensibilité des différentes espèces répertoriées par rapport aux herbicides testés.

Commelinaceae Commelina benghalensis + ++ +

Commelina forskalaei + ++ +

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Les trois herbicides testés ont une efficacité moyenne sur la plupart des adventices répertoriées. Cependant, en dehors de Cottonex PG qui contrôle moyennement le genre Commelina et nullement Cyperus rotundus, Callifor G et Terbulor ont une action faible ou nulle sur Commelina sp et Cyperus rotundus.

Photo 1 : Cyperus rotundus Photo 2 : Commelina sp

Prise de vue : HOUSSA, Août 2013 Prise de vue : HOUSSA, Août 2013

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3.2.2.3. Estimation de l’efficacité biologique globale des herbicides pour chaque type de traitement

Les notes de cotation de l’enherbement sont obtenues en prenant les valeurs médianes des notes des cinq répétitions. Le tableau 10 indique les notes de cotation par traitement.

Tableau 7 : Cotation de l’enherbement et effet herbicide

Objets Cotation enherbement

De l’analyse du tableau 7, on constate que toutes les parcelles herbicidées sont propres au-delà de 30 jours après semis ; alors que le niveau de l’enherbement des parcelles témoins est en deçà du seuil de sarclage. A 40 jours après semis, toutes les parcelles herbicidées ont atteint le seuil du sarclage alors que les parcelles témoins sont complètement envahies par les mauvaises herbes. C’est exactement la période où il est nécessaire d’apporter l’urée et procéder au buttage. Un sarclage léger ou un désherbage léger est donc nécessaire en cette période même si le champ est herbicidé.

3.3. Evaluation de la sélectivité des herbicides testés par rapport à la levée du cotonnier

Le comptage de poquets levés est effectué à 5 et 15 jours après levée du cotonnier afin d’apprécier la phytotoxicité des produits testés. L’évaluation de la levée d’une parcelle traitée est exprimée par le rapport de poquets de la parcelle herbicidée en pourcentage sur ceux des témoins adjacents correspondants.

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Le tableau indique le nombre de poquets levés sur les parcelles traitées (pourcentage du témoin) en fonction des doses de différents produits herbicides.

Tableau 8: Nombre de poquet levé en fonction des doses de produits

Produits Doses : l/ha Poquets levés

5 j.a.l 15 j.a.l

Témoin D : 0 100 100

Callifor G D : 3 108,9 109,0

Cottonex PG D : 4 102,2 104,5

Terbulor D : 3 102,1 100,0

Il est à remarquer globalement que les produits expérimentés n’ont aucun effet dépressif sur la levée du cotonnier. Les parcelles herbicidées ont enregistré autant de levée et même plus que les parcelles témoins.

Photo 3 : Cotation enherbement et nombre de poquets levés Prise de vue : HOUSSA, Août 2013

3.4. Etude de la rentabilité économique des herbicides de prélevée du cotonnier : Cas du Cottonex PG

Au cours de la campagne 2012, cottonex PG a été testé en milieu paysan auprès de 20 producteurs en parcelles couples dans plusieurs villages de la Commune de Dassa-Zoumè. Chaque test est réalisé sur une superficie de 0,5 ha dont la moitié est traitée au Cottonex PG. Les parcelles témoins sont entretenues suivant les pratiques paysannes.

L’entretien des parcelles herbicidées est assuré par le producteur lorsque le seuil de

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sarclage est atteint. Les rendements obtenus par producteur sont inscrits dans le tableau 9:

Tableau 9 : Présentation des producteurs et rendements coton-graine Producteurs Rendement (kg/ha) des

3.4.1. Analyse des résultats de récolte

Les rendements bruts obtenus par les producteurs sont analysés en prenant chaque producteur comme une répétition.

La Figure 5 montre l’évolution des rendements en fonction des traitements appliqués.

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Il ressort de l’analyse du graphique que le rendement au niveau des champs traités à l’herbicide Cottonnex PG (2003) est plus important que sur les champs non traités de cette manière.

Tableau 10 : Résultats tests Cottonex PG

Objet RDT (Kg/ha) Indice rang Effet produit

Le rendement moyen des parcelles traitées au Cottonex PG est supérieur à celui obtenu au niveau des parcelles témoins dans l’ordre de 333 kg/ha. Ceci représente une proportion de 16,6% de plus que le témoin.

0

Figure 4: Evolution du rendement moyen en fonction des traitements

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3.4.2. Détermination du gain dû à l’utilisation de l’herbicide (Cottonex PG)

La justification économique de l’emploi de Cottonex PG sera démontrée par son effet moyen qui est égal à 333 kg/ha.

Tableau 11 : Etude économique (calcul effectué sur 1ha)

Paramètres économiques Herbicide Témoin

Coût produit/ha (FCFA) 18000 0

Application herbicide (FCFA) 1000 0

Location appareil pulvérisateur (Fcfa) 500 0

Achat piles (FCFA) 300 0

Coût de l’eau (FCFA) 100 0

Sarclage manuel (FCFA) 5000 x 1 15000 x 2

Coût de l’entretien (FCFA) 24900 30000

Economie due au mode d’entretien (FCFA) 5100 0

Gain de rendement dû à l’herbicide (FCFA 333 0

Valeur de gain de rendement 260 F/kg 86580 0

Couverture des charges par le gain 3,4 0

A partir des données contenues dans le tableau 11, on constate que l’usage de l’herbicide Cottonex PG comme mode d’entretien du cotonnier est bénéfique par rapport à l’entretien manuel. Les charges liées à l’application du produit font 24900 FCFA contre 30000 FCFA pour l’entretien manuel. De plus, l’usage de Cottonex PG a induit un gain de rendement moyen de 333 kg/ha ; ce qui a une valeur financière de 86580 FCFA. Ce gain financier couvre largement les charges liées à l’application du produit.

En dehors de ces paramètres économiques, il y a le gain en temps lié à l’usage de l’herbicide qui permet au producteur de pratiquer d’autres activités.

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3.5. Discussion

Les herbicides de pré-levée du cotonnier expérimentés ont montré une bonne efficacité sur la plupart des monocotylédones et dicotylédones répertoriés sur les essais installés.

En effet, les mauvaises herbes constituent de véritables freins à la production du coton et d’autres cultures vivrières dans le monde (Duhoux, 2011 ; Oerke, 2006) et peuvent engendrer des pertes de rendement atteignant entre un tiers et la moitié de la récolte.

L’introduction des herbicides a aidé les agriculteurs à contrôler de manière simple, rapide, efficace et à faible coût de nombreux ennemis des cultures très nuisibles. Mais l’utilisation systématique des herbicides a des limites et la sélection de mécanismes de résistance aux herbicides dans les populations adventices est la plus préoccupante. En 2011, 360 populations d’adventices contenant au moins un individu résistant ont été signalées chez 197 espèces monocotylédones et dicotylédones d’adventices (Heap et al., 2010). D’ailleurs, de nombreux facteurs influencent l’efficacité des traitements herbicides (Deat, 1981). La nature du sol a un rôle important sur la réussite d’un désherbage chimique. Si le sol est très filtrant, l’herbicide peut être entrainé en profondeur et ne plus nuire aux mauvaises herbes qui poussent à partir de la couche superficielle.

Le travail a permis de révéler que la persistance d'action des trois herbicides testés est au-delà de 30 jours. Ce résultat concorde avec celui obtenu par Deat, 1981 lorsqu’il affirmait que la rémanence des produits est très variable. Il ajoutait qu’en culture cotonnière, on recherche un effet herbicide permettant d’atteindre l’époque où les cotonniers sont suffisamment développés pour couvrir l’interligne et empêcher le développement des mauvaises herbes.

Cet intervalle d’action (30 à 45 jours après semis) est largement suffisant pour favoriser un bon développement et une bonne fructification du cotonnier.

L’analyse économique sur l’usage des herbicides a révélé que les producteurs gagnent en utilisant des herbicides pour l’entretien de leur champ de coton. Le gain de rendement induit par l’herbicide couvre largement les charges liées au produit.

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Au terme de l’enquête agricole sur l’usage des herbicides en milieu paysan, il ressort que la plupart des producteurs sont sous informés et ignorent l’utilité des désherbants chimiques.

Conclusion et suggestions

Au terme de ce travail de recherche conduit sur « L’évaluation de la gestion des herbicides dans les exploitations cotonnières dans la Commune de Dassa-Zoumè au Bénin », il ressort que les objectifs fixés au départ sont globalement atteints.

De l’étude des données collectées auprès de 40 producteurs sur leur accès aux herbicides, il ressort que l’utilité des herbicides est encore peu connue par certains producteurs. La formation périodique des producteurs sur l’usage des herbicides est donc nécessaire pour que le Bénin puisse passer le stade d’une agriculture de subsistance à une agriculture intensive pouvant mettre à la disposition des industries locales des matières premières en quantité et en qualité suffisante.

De l’analyse des observations faites sur l’efficacité des herbicides expérimentés, il ressort que la persistance d’action des matières actives testées va au-delà de 30 jours après semis. Cet intervalle de temps où il n’y a aucune compétition par rapport à l’eau, à la lumière et aux éléments nutritifs entre la plante cultivée et les mauvaises herbes, permet le bon développement du cotonnier et en conséquence la bonne fructification.

De l’analyse de la sélectivité des produits testés par rapport au cotonnier, il est à noter que ces produits n’ont aucun effet dépressif sur la levée et le bon développement du cotonnier ; mais contrôlent bien la plupart des adventices répertoriées en dehors des commelinacées et des cypéracées qui se sont montrés très résistantes.

De l’étude de la rentabilité économique des herbicides testés, en particulier le Cottonex PG, il ressort que le désherbage chimique permet de gagner non seulement en rendement mais aussi en temps, qui peut être valorisé pour d’autres activités.

Les essais n’ont pas pu être conduits jusqu’à la récolte compte tenu du temps qui est imparti. Toutefois, il ressort des observations faites et des données recueillies que l’usage des herbicides est très rentable pour les producteurs.

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Cependant, un travail d’information et de formation sur l’utilisation des herbicides par les structures d’encadrement agricoles est nécessaire pour l’intensification de la production agricole béninoise.

Nous suggérons que :

- Des subventions soient apportées sur les coûts des herbicides pour que les

- Des subventions soient apportées sur les coûts des herbicides pour que les

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