• Aucun résultat trouvé

Hospitalisation à domicile en onco-urologie : bilan des 5 premières années et enquête de satisfaction

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2022

Partager "Hospitalisation à domicile en onco-urologie : bilan des 5 premières années et enquête de satisfaction "

Copied!
5
0
0

Texte intégral

(1)

Progrès en Urologie (2007), 17, 855-859

Hospitalisation à domicile en onco-urologie : bilan des 5 premières années et enquête de satisfaction

Mickaël DAHAN, Bernard PAULE, Dimitri VORDOS, Stéphane LARRE, Laurent SALOMON, René YIOU, Andras HOZNEK, Claude ABBOU, Alexandre DE LA TAILLE

Service d'Urologie, CHU Mondor; Créteil, France

Introduction : Le Plan Cancer souligne l'importance de la prise en charge en hospitalisation à domicile (HAD).

Depuis 5 ans, notre service a développé ce mode d'hospitalisation pour les patients atteints de cancer urologique afin de réaliser des chimiothérapies ou pour les patients en soins palliatifs. Le but de cette étude est d'établir l'é- volution du nombre de patients depuis 5 ans hospitalisés en HAD et d'évaluer pour les patients hospitalisés en 2005 leur satisfaction par un auto-questionnaire.

Méthodes : Une étude rétrospective a été réalisée afin de colliger les patients hospitalisés entre 2001 et 2005 en HAD. Pour 58 patients hospitalisés en 2005, un questionnaire de satisfaction a été adressé visant à évaluer le degré de satisfaction, la prise en charge et la bonne coordination de tous les intervenants médicaux et paramé- dicaux et les avantages ressentis par les patients.

Résultats : Entre 2001 et 2005,178 patients ont été hospitalisés en HAD. La chimiothérapie représentait 59% des hospitalisations et les traitements symptomatiques 41%. Dans 56% des cas, les patients étaient suivis pour can- cer de la prostate. Parmi les 58 patients interrogés, 44 questionnaires ont été renvoyés (taux de réponse 76%) : 43 patients sont globalement satisfaits de leur prise en charge (28 trés satisfaits, 13 satisfaits et 2 moyennement satisfaits) et recommanderaient I'HAD à un de leurs proches. Aucune difficulté n'a été rapportée pour joindre l'infirmiére, l'oncologue ou l'urologue référent. Les avantages soulignés par les patients sont le maintien dans son environnement habituel (92%) qui permet la poursuite des activités quotidiennes (85%), la limitation des trajets en ambulance pour se rendre à l'hôpital et l'attente dans les hôpitaux (90%) ainsi que l'implication du médecin traitant, librement choisi par le malade, dans le suivi (62.5%) ; 98% des patients n'auraient pas sou- haité être pris en charge en hospitalisation traditionnelle pour le traitement reçu.

Conclusion : L'HAD pour chimiothérapie ou soins palliatifs apparaît comme une alternative efficace à l'hospi- talisation "classique" nécessitant une adéquation de la relation ville-hôpital.

Mots clés : hospitalisation, cancec prostate, chimiothérapie.

Niveau de preuve : 5

- .- - -- .. - --

Inspiré par l'exemple américain du "home care" à l'hôpital Monte- charge en HAD et la réalisation de chimiothérapie à domicile en fiore de New York en 1947, la première expérience française terme d'incidence d'effets secondaires et de complications. Dans un d'hospitalisation à domicile date de 195 1 à l'hôpital Tenon à Paris. deuxième temps, nous avons évalué le degré de satisfaction par un Dès lors les pouvoirs publics n'ont eu de cesse de développer ce autoquestionnaire des patients pris en charge entre 2005 et 2006.

mode d'hospitalisation, reconnu officiellement en tant qu'altemati- ve à l'hospitalisation classique depuis les décrets d'octobre 1992. Le

motif principal de prise en charge en HAD étant la pathologie can- METHODES céreuse, le plan cancer 2007 vise à promouvoir la chimiothérapie à

le janvier 2001 et le 31 décembre 2005, tous les patients hospi- domicile et plus généralement les soins à domicile en créant 2000

tzlisés en

HAD

depuis ans ont été inclus dans cette énide. Aucun places d'Hospitalisation à domicile (HAD) supplémentaires, en

patient n'a été perdu de vue. L'HAD a été proposée à tous les patients ouvrant l'accès des soins à domicile aux pharmacies hospitalières

suivi pour un cancer urologique. De nombreux cancers urologiques (PUI) pour l'administration de certaines chimiothérapies, en assu-

rant le financement des molécules onéreuses de la chimiothérapie à ont été pris en charge à domicile dont le cancer de la prostate, de la domicile dans les mêmes conditions l'hôpital, et surtout en pré- vessie et des voies urinaires supérieures, et du rein. Pour chaque type cisant le cadre juridique de la à domicile (arrêté de cancer, un protocole de traitement reproductible a été réalisé.

ministériel du 20 décembre 2004). -p.pp - -

Manuscrit reçu : septembre 2006, accepté : mars 2007

Depuis 'lus de notre a ce mode Adresse pour correspondance : Dr A. De la Taille, Service d'Urologie, CHU Mondor,

lisation pour prendre en charge une partie des patients suivis et trai- 51 a,,ue du de Lattre de Tassigny, 94000 créteil.

tés en onco-urologie. Les HAD étaient aussi bien réalisées pour des e.rnaii : adelataille@hotmail.com

chimiothérapies que Pour des soins palliatifs. Dans un premier Ref: DAHAN M., PAULE B., VORDOS D., LARRE S., SALOMON L., YIOU R.,

temps, cette étude vise à évaluer l'évolution des pathologies prise en HOZNEK A., ABBOU C., DE LATAILLE A. Prog. Urol., 2007, 17,855-859

(2)

M. Dahan et coll., Progrès en Urologie (2007), 17, 855-859

Les cancers de la prostate métastatique et en échappement hormo- nal ont été traités par une association de docetaxel (Taxotère) et d'a- cide zolédronique(Zometa). Le docetaxel était administré en intra- veineux à la dose de 75mg/m2 toutes les 3 semaines en 6 cycles, le premier cycle étant effectué à l'hôpital. L'acide zolédronique était administré en parallèle au docetaxel à la dose de 4mg et poursuivi après la fin de la chimiothérapie. Une surveillance de la formule sanguine était réalisée toutes les 4 semaines.

Les cancers de vessie métastatiques et les cancers des voies urinai- res supérieures ont été traités essentiellement par une association de gemcitabine (Gemzar : 1000 mglm2 IV en 30 minutes) au premier jour du cycle et de carboplatine (400mglm IV en 1 heure) au

deuxième jour du cycle.

Les cancers du rein avec métastases osseuses ont été traités par de l'acide zolédronique à la dose de 4mg dans 100 ml de glucosé 5%

et passé en intraveineux en 15 minutes. Le schéma thérapeutique consistait en une injection toutes les 4 semaines pendant 12 mois.

La réalisation des chimiothérapies à domicile obéissait a des règles strictes. La première injection ou perfusion était systématiquement réalisée en milieu hospitalier. La préparation de la chimiothérapie a lieu au domicile du patient selon une procédure prédéfnie qui vise à respecter les règles d'hygiène nécessaire tout en protégeant le pro- fessionnel, le patient, l'entourage et l'environnement de tout risques toxique lié à la manipulation des produits. Avant toute injection, on réalisait un dosage de la créatinèmie dont le résultat était faxé, par la coordinatrice de I'HAD, à l'oncologue référent qui validait par écrit l'injection. Avant chaque administration, l'infirmière contrôle la température, la tension artérielle, le pouls et pèse le patient. L'ad- ministration parentérale est effectuée sur une voie d'abord centrale, catheter a chambre implantable ou dispositif intraveineux de longue durée.

Certains patients étaient en HAD pour des soins palliatifs qui consistaient en des hydratation intraveineuses, des nutritions paren- térales, des traitements antalgiques et des soins de "nursing".

Tous les patients ont été revus tous les mois à trois mois en consul- tation oncologique, en présence de l'infirmière de coordination, afin de réévaluer la pathologie tumorale et le traitement.

Pour tous ces patients, les dossiers ont été revus afin de colliger l'âge, la pathologie tumorale en cause, les motifs d'hospitalisation à domicile, les traitements mis en place et les éventuels effets secon- daires et complications du traitement

Pour 58 patients hospitalisés en 2005, un auto-questionnaire de satisfaction a été établi et adressé aux patients visant à évaluer le degré de satisfaction, la prise en charge et la bonne coordination de tous les intervenants médicaux et paramédicaux et les avantages ressentis par les patients (Annexe 1). Les questionnaires étaient anonymes.

RESULTATS

Motifs d'HAD et traitements réalisés

Entre le 1 janvier 2001 et le 3 1 décembre 2005, 178 patients ont été hospitalisés dans le cadre d'une HAD afin de "traiter" un cancer urologique évolué (cancer de prostate métastatique ou en échappe- ment hormonal, cancer de vessie et du rein métastatiques) par une chimiothérapie et, ou un traitement par des biphosphonates (acide zolédronique). Cette forme d'hospitalisation a été consentie par le patient et son entourage après lui avoir présenté de manière claire

les avantages et les inconvénients par rapport a une hospitalisation

"classique". Globalement, l'intérêt de I'HAD croît dans la mesure où le nombre de patients acceptant ce type d'hospitalisation ne cesse d'augmenter depuis 2001 (Tableau 1). Parmi ceux-ci, 101(56,7%) patients étaient suivis pour un cancer de prostate métastatiques ou en échappement hormonal, 33 patients (18,5%) pour un cancer de vessie métastatiques, 26 patients (14,6%) pour un cancer du rein avec des localisations secondaires osseuses, et 18 (10,1%) pour un cancer des voies urinaires supérieures. Ces don- nées sont regroupées dans le tableau 2.

Parmi les 178 patients, 104 (58.4%) étaient en HAD pour recevoir une chimiothérapie alors que 74 patients (41,5%) étaient traités que par des biphosphonates.

Près de la moitié des patients (5 1,5%) suivi pour un cancer de pro- state sont traités par chimiothérapie, par du docétaxel (TaxotereB) (71%), de la vinblastine (Velbem) (1 l,5%), de la NavelbineB (vino- relbine ditartrate) (1 1,5%). Le protocole docétaxel-acide zolédro- nique, testé en HAD chez 14 de ces patients, n'a été à l'origine d'au- cune complication nécessitant une hospitalisation en urgence. Seuls 3 patients sur 14 ont été hospitalisés pour transfusion globulaire.

Tous les patients ayant un cancer de vessie métastatique ont reçu une chimiothérapie, dans 56,3% des cas par du GemzarO (gemcita- bine), dans 18.7% des cas par une association de Gemzarm et de Carboplatine, dans 9,4% des cas par du VelbeB et dans 9.4% des cas par du GemzaF couplé à de I'AdriamycineB.

De même, plus de 80% des patients ayant un cancer des voies uri- naires supérieures ont reçu une chimiothérapie a base de Gemzarm et carboplatine (60%) ou du Gemza$ en monothérapie (40%).

Evaluation de la satisfaction p a r auto-questionnaire

Pour les 58 patients suivis en HAD en 2005, un auto-questionnaire a été adressé : 44 réponses ont été retournées soit un taux de répon- se de 76%. L'âge moyen de la population étudiée est de 73,2 ans avec un âge minimum de 40 ans et maximum de 93 ans. Parmi ces patients, 77% d'entre eux étaient suivis pour un cancer de prostate,

18% pour un cancer de vessie et 14% pour un cancer rénal.

Quarante trois patients (97,7%) étaient globalement satisfaits de leur prise en charge à domicile (28 patients très satisfaits, 13 sont satisfaits et 2 moyennement satisfaits) et recommanderaient I'HAD à un de leur proche. Seule une patiente aurait préféré être suivie en hospitalisation "classique". Les avantages ressentis par les patients sont liés a l'amélioration de la qualité de vie qu'ils impliquent par rapport à l'hospitalisation traditionnelle (Tableau III). Ainsi, pour plus de 85% des patients, le maintien dans l'environnement habituel et la poursuite des activités quotidiennes apparaissait comme essen- tiel. Aussi pour près de 90% des patients, la limitation des trajets vers les hôpitaux, et de l'attente dans les hôpitaux ressortaient comme un avantage majeur. De plus l'implication du médecin trai- tant dans le suivi d'une pathologie cancéreuse apparaissait être un avantage pour 60% des patients.

En plus des avantages ressentis, la disponibilité des équipes soi- gnantes paraissait satisfaisante dans la mesure où 98% des patients n'ont eu aucune difficulté à joindre l'urologue, l'oncologue référent ou l'infirmière, sachant qu'en cas de problème, les patients ont dans un premier temps recours au médecin traitant (53%), à l'infirmière de I'HAD (36%) et enfin a l'urologue ou l'oncologue hospitalier (1 1%). 88% des patients n'ont présenté de complications nécessi- tant une hospitalisation à l'hôpital. Par contre 7 patients (2%) ont dû

(3)

M. Dahan et coll., Progrès en Urologie (2007), 17, 855-859

Tableau 1. Evolution des patients pris en charge en HAD depuis 5 ans.

2001 2002 2003 2004 2005

-- -- -- - - -

Total 28 30 44 2 1 54

Cancer Prostate 13 19 24 11 33

Cancer Vessie 8 8 12 1 3

Cancer Rein 7 3 6 3 7

Cancer des voies urinaires supérieures O O 2 6 1 1

Nb Chimiothérapie 19 20 19 14 34

Acide zolédronique 8 1 O 25 7 20

Tableau IL Répartition des 178patients suivis en HAD.

'Qpe de cancer Nombre de patients Âge moyen

(%) (extrêmes)

-

- - - - ..-

Prostate 101(56,8%) 72 (49-93)

Vessie 33 (18,5%) 61 (61-82)

Rein 26 (14,6%) 63(40-77)

Voies urinaires supérieures 18 (10,lYo) 75 (70-79)

Total 178 67 (40-93)

Tableau III. Avantages rapportés par les patients à être traités en HAD.

Avantages resentis Nombre patients

(%)

Pas de trajet en ambulance pour se rendre à l'hôpital 38 (86,6%)

Pas d'attente dans les hôpitaux 39 (88,6%)

Etre dans son environnement habituel pendant les soins 40 (90,9%) Pouvoir poursuivre ses activités quotidiennes 37 (84%) L'implication de votre médecin traitant dans le suivi 26 (59%)

être hospitalisés pour anémie nécessitant une transfusion de culots globulaires et 1 patient a été hospitalisé pour hyperthermie traitée par une antibiothérapie intraveineuse.

Au final, 98% des patients n'auraient pas préféré être traités en hospitalisation "classique".

DISCUSSION

La première expérience française d'HAD date de 1951 à l'hôpital Tenon à Paris sous l'égide du Professeur Seguy. Le facteur princi- pal à l'origine de cette initiative est le désengorgement de certains services hospitaliers [l]. L'hospitalisation à domicile (HAD) est une organisation assurant la prise en charge d'un malade, et qui per- met d'apporter au domicile du patient de nombreuses prestations habituellement disponibles au sein d'un établissement de santé (hôpital, établissement de soins de suite ou de soins de longue durée).

Les prestations les plus courantes proposées dans l'HAD sont les consultations médicales, les interventions d'infirmières ou d'aide soignantes, les soins de kinésithérapie et les prélèvements biolo- giques. Au total, I'HAD prend en charge dans sa globalité le patient apportant non seulement des soins médicaux et paramédicaux mais également un suivi psychosocial.

L'intérêt de ce type d'organisation est double. D'une part, il permet au malade de rester dans son environnement habituel, de ne pas se trouver "déraciné" de son milieu de vie et d'autre part, il permet a la société des économies de dépenses de santé, le coût moyen d'une journée de prise en charge à domicile restant dans la plupart des cas inférieur au coût d'une journée d'hospitalisation dans un établisse- ment de santé 121. Ainsi la mesure 41 du plan cancer 2007 vise a promouvoir et à faciliter l'hospitalisation et la réalisation de chi- miothérapie a domicile [3].

La chimiothérapie a domicile pour les patients d'urologie du CHU Henri-Mondor a pu être possible par l'utilisation de protocoles thé- rapeutiques reproductibles et adaptés à différents cancers urolo- giques. Ces protocoles ont déjà été testés en HAD et fait l'objet de publications internationales. Ainsi en 2004, VORDOS et coll. ont montré que le traitement à domicile du cancer de la prostate métas-

tatique hormono réfractaire par l'association docétaxel et acide zolédronique (protocole décrit précédemment) est de réalisation aisée dans la mesure où les conditions de sécurité sont les même qu'en hospitalisation classique et les effets secondaires liés au trai- tement nécessitant une hospitalisation traditionnelle sont faibles (2,5% des patients ont nécessité une hospitalisation "classique"

pour transfusion globulaire) [4]. Il faut rappeler que les anémies rencontrées sont plutôt de type inflammatoire et sont liées à la pro- gression tumorale et ne nécessite pas de transfusion dans la grande majorité des cas. Ces résultats sont comparables a celles de notre étude ou seul 2% des patients suivis en HAD ont été transfusés.

Comme pour le cancer de prostate, le protocole de traitement par l'acide zolédronique et ses indications sont bien codifiés (métasta- ses osseuses symptomatiques)[5].

Dans le cancer du rein il est utilisé a titre préventif en cas de métas- tases osseuses symptomatiques ou non. En cas de métastases symp- tomatiques, l'acide zolédronique est plus particulièrement recom- mandé dans les suites d'un traitement chirurgical orthopédique de la métastase ou d'épidurite pour limiter l'ostéopénie localement induit et la récidive sur d'autres sites [6, 71. En HAD, aucun patient traité par l'acide zolédronique n'a présenté d'effets secondaires sévères dont font parti, les classiquement décrit, mais rarement retrouvé, insuffisance rénale et ostéonécrose mandibulaire. Avant toute injec- tion d'acide zolédronique un dosage de la créatinémie doit être réalisé. En HAD l'infirmière réalise le prélèvement et la coordina- trice adresse par fax le résultat à l'oncologue référent qui lui valide par écrit l'injection.

Aussi les chimiothérapies réputées "lourdes" comme l'association gemcitabine-carboplatine ne posent pas de problèmes particuliers quand elles sont administrées à domicile dans la mesure ou peu d'effets secondaires sont constatés.

Au total la chimiothérapie à domicile n'apparaît pas de réalisation plus difficile qu'en hospitalisation "classique". De plus cette alter- native a l'hospitalisation classique assure une amélioration de la qualité de vie par le maintient dans l'environnement habituel per- mettant la poursuite des activités quotidiennes, par la limitation des trajets vers les hôpitaux et l'attente dans les hôpitaux. Tout ceci contribue a ôter le poids psychologique lié au séjour à l'hôpital. Ce

(4)

M. Dahan et coll., Progrés en Urologie (2007), 17, 855-859

gain en qualité de vie est retrouvé dans notre étude dans 90% des cas ce qui corrobore les résultats d'une étude du CREDES (Centre de Recherche d'Etudes et de Documentation en Economie de la Santé) [8] et d'autres articles de la littérature [9]. Ces arguments sont d'autant plus important pour une personne âgée dont le retour et le maintien à domicile réduisent les risques d'apparition ou d'ag- gravation d'un état de dépendance physique, psychique et de passa- ge à la condition de grabattaire. Aussi, la plus grande disponibilité du personnel de I'HAD, une communication et une écoute amélio- rée, ainsi qu'une relation privilégiée avec le médecin contribuent au

"bien-être" du patient. Cela est bien mis en évidence dans notre étude puisque dans 98% des cas, en cas de problèmes, les patients n'ont aucune difficulté à contacter un membre de l'HAD, l'urologue ou I'oncologue référent.

5. SAAD F., LIPTON A. : zoledronic acid is effective in preventing and delaying skeletal events in patients with bone metastases secondary to geni- tourinary cancers. BJU Int., 2005 ; 96 : 964-969.

6. COLOMBEL M. : The role of biphosphonates in the treatment of bone metastases from urogenital cancer. Prog. Urol., 2003 ; 13 : 18-23.

7. LIPTON A., ZHENG, SEAMAN J. : zoledronic acid delays the onset of ske- letal-related events nd progression of skeletal disease in patients with advanced renal ce11 carcinoma. Cancer, 2004 ; 100 : 1987-1988.

8. COM-RUELLE C., RAFFY N. : Quel avenir pour l'hospitalisation à domi- cile ? CREDES-Janvier 1994.

9. WILSON A., WYNN A., PARKER H. : Patients and carer satisfaction with

"hospital at home" : quantitative and qualitative results from a randomised controlled trial. Brit. J. Gen. Pract., 2002 ; 52 : 9-13.

Mais la réalisation de chimiothérapie à domicile n'est possible que par une bonne coordination des intervenants médicaux et para- médicaux, assurée par une infirmière de coordination qui permet les relations entre les différents services de l'hôpital (transports, consultations, traitements . . .) et qui en cas de problème met tout en œuvre, si nécessaire, pour faire hospitaliser le patients dans le ser- vice dont il dépend comme ce qui a été réalisé pour 8 de nos patients qui nécessitaient une transfusion et une antibiothérapie intraveineuse.

CONCLUSION

L'hospitalisation à domicile constitue actuellement une vraie répon- se aux enjeux démographiques, à I'évolution des pathologies, à I'at- tente des malades d'être pris en charge dans leur environnement, quels que soient leur pathologie ou leur âge. La chimiothérapie à domicile n'est pas encore pratique courante, mais son intérêt sem- ble croître et ce d'autant qu'elle peut être réalisée dans les même conditions de sécurité qu'en hospitalisation traditionnelle puisque la tolérance au traitement est souvent satisfaisante et ne nécessite que rarement une hospitalisation "classique". aussi ce mode d'hospitali- sation est reconnu comme satisfaisant par les patients puisqu'ils bénéficient d'un traitement dans leur environnement habituel, leur assurant ainsi une qualité de vie supérieure à celle des patients hospitalisés. Mais ceci n'est réalisable que par une bonne coordina- tion et disponibilité de tous les intervenants.

REFERENCES

1. COM-RUELLE C., RAFFY N. : Fonctionnement des services dlH.A.D. : évolution 1980-1992. CREDES, fev. 1993.

2. Analyse comparée de la chimiothérapie anticancéreuse administrée à I'hôpi- ta1 ou prise en charge à domicile : aspects économiques et organisationnels.

Haute Autorité de Santé, juin 2005.

3. Mission interministérielle pour la lutte contre le cancer : Plan Cancer : 2003- 2007.

4. VORDOS D., PAULE B., VACHEROT F., ALLORY Y., SALOMON L., HOZNEK A., YIOU R., CHOPIN D., ABBOU C.C., DE LA TAILLE A. : Docetaxel and zoledronic acid in patients with metastatic hormone-refracto- ry prostate cancer. BJU Int., 2004 ; 94 : 524-527.

SUMMARY

Home hospitalisation in urological cancer : assessrnent of the first 5 years and a satisfaction suwey.

Introduction : The Cancer Plan emphasizes the importance of home hospitalisation. Over the last 5 years, our department has developed this mode of hospitalisation for patients with urological cancer in order to peflorm chemotherapy orpalliative care. The objective of this study was to determine the growth of the number ofpatients hospitalised ut home over the last 5 years and to evaluate the satisfaction of patients hospitalised in 2005 by means of a self-administered questionnaire.

Methods : A retrospective study was conducted to identz3 patients hospitalised ut home between 2001 and 2005. A satisfaction question- naire was sent to 58patients hospitalised in 2005 to evaluate the deg- ree of satisfaction, management and coordination of al1 medical and paramedical personnel and the advantages perceived by the patients.

Results : Between 2001 and 2005, 178 patients were hospitalised ut home, for chemotherapy in 59% of cases and forpalliative care in 41 % of cases; 56% ofpatients were followed forprostate cancel: Among the 58 patients contacted, 44 questionnaires were returned (response rate:

76%) : 43 patients were globally satisJied with their management (28 very satisfied, 13 satisfied and 2 moderately satis$ed) and would recommend home hospitalisation to their relatives. No dzficulties contacting the nurse, the oncologist or the urologist were reported. The advantages emphasized by patients were maintenance in their usual environment (92%) allowing continuation of daily activities (85%), limitation of ambulance transfers to hospital and decveased waiting time in hospital(90%)), as well as the involvement of the general prac- titioner, freely chosen by the patient, in follow-up (62.5%) ; 98% of patients would not have preferred to be managed by conventional hospitalisation for the treatment received.

Conclusion : Home hospitalisation for chemotherapy or palliative care appears to be an effective alternative to conventional hospitalisation requiring good collaboration by the ofice-hospital network.

Key words : hospital ut home, chemotherapy, urological cancer:

(5)

M. Dahan et coll., Progrès en Urologie (2007), 17,855-859

ANNEXE

Questionnaire envoyé aux patients hospitalisés en HAD en 2005

Vous être suivis pour un problème de :

Prostate O Rein O Vessie O Autre : ...

Etes vous satisfait de la prise en charge à domicile par les intervenants en terme de soins ?

Très satisfait Satisfait Moyennement satisfait Peu satisfait Pas satisfait

Recommanderiez vous à un voisin, un ami ou un parent, I'hospitalisation à domicile si ce dernier le nécessitait ?

Oui Non

Avez-vous eu des problèmes pour contacter l'infirmière ou le référent de I'hospitalisation à domicile ?

Oui Non

Avez-vous eu des problèmes pour contacter I'oncologue référent ou l'urologue référent pour un problème aiguë ?

Oui Non

Si vous avez eu un problème médical pendant I'hospitalisation à domicile, avez-vous contacté :

Votre Médecin Traitant O

L'infirmière de l'hospitalisation à domicile O

L'oncologue ou l'urologue hospitalier O

...

Autre :

Votre médecin traitant a-t-il été impliqué dans les soins réalisés en hospitalisation à domicile ?

Oui Non

Concernant le traitement que vous avez eu, auriez vous préféré être le faire à l'hôpital ?

Oui Non

Quels avantages trouvez vous à être traité en HAD pour vous et votre famille ? Pas de trajet en ambulance pour se rendre à l'hôpital O

Pas d'attente dans les hôpitaux O

Etre dans son environnement habituel pendant les soins O Pouvoir poursuivre ses activités quotidiennes O L'implication de votre médecin traitant dans le suivi O

Avez-vous des remarques à formuler ?

...

...

Références

Documents relatifs

Période de pêche des lots de civelles en pourcentage de la saison de pêche de l'UGA!. fin pêche début pêche

Ce relatif dynamisme breton repose principalement sur le développement marqué de l’activité de trois structures : la clinique Pasteur (+28 %) qui trouve progressivement sa

En 2014, les soins palliatifs restent le Mode de Prise en charge Principal (MPP) le plus pratiqué en Bretagne avec 30 % des journées réalisées, bien que

1) conforter la structure de l’offre HAD en renforçant les structures existantes plutôt qu’en en créant de nouvelles, afin d’atteindre des niveaux

Douze structures d’HAD sont autorisées en Bretagne et couvrent l’ensemble de la région, avec des taux de recours hétérogènes, allant de 14 à 47 patients pris en

Le groupe des cancers à risque intermédiaire correspond aux patients atteints d’un cancer de la prostate clinique- ment localisé présentant au moins l’une des caractéristi-

Tumeurs rénales sur rein unique, dans un contexte de fonction rénale compromise ou dans toute situation ou la néphrectomie partielle première est à risque de compli- cations

Les auteurs recommandaient une dose standard pour les patients à haut risque ou ayant une tumeur multifocale et une réduction de dose pour les patients présentant une tumeur de