• Aucun résultat trouvé

Leviers de réduction des pertes et gaspillages alimentaires dans divers contextes d'évolution urbain - résumé d'étude

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2021

Partager "Leviers de réduction des pertes et gaspillages alimentaires dans divers contextes d'évolution urbain - résumé d'étude"

Copied!
9
0
0

Texte intégral

(1)

HAL Id: hal-02799871

https://hal.inrae.fr/hal-02799871

Submitted on 5 Jun 2020

HAL is a multi-disciplinary open access

archive for the deposit and dissemination of sci-entific research documents, whether they are pub-lished or not. The documents may come from teaching and research institutions in France or abroad, or from public or private research centers.

L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est destinée au dépôt et à la diffusion de documents scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, émanant des établissements d’enseignement et de recherche français ou étrangers, des laboratoires publics ou privés.

Distributed under a Creative Commons Attribution - ShareAlike| 4.0 International License

Leviers de réduction des pertes et gaspillages

alimentaires dans divers contextes d’évolution urbain

-résumé d’étude

Stéphane Guilbert, Barbara Redlingshofer, Claire Fuentes, Mélanie Gracieux

To cite this version:

Stéphane Guilbert, Barbara Redlingshofer, Claire Fuentes, Mélanie Gracieux. Leviers de réduction des pertes et gaspillages alimentaires dans divers contextes d’évolution urbain - résumé d’étude. DEPE. 2016, 8 p. �hal-02799871�

(2)

LEVIERS DE RÉDUCTION DES PERTES ET GASPILLAGES

ALIMENTAIRES DANS DIVERS CONTEXTES D’ÉVOLUTION URBAINE

RÉSUMÉ D’ÉTUDE - MAI

2016

(3)

Pour identifier et analyser les leviers permettant de limiter le gaspillage alimentaire en milieu urbain et favoriser le développement de systèmes ali-mentaires urbains « zéro gaspillage, zéro dé-chets », l’Inra, accompagné d’un groupe d’experts internationaux, a mené une étude sur l’optimisation des usages alimentaires et la réduction du gaspillage dans divers contextes urbains.

Ces contextes ont été appréhendés sous les angles de l’organisation de l’espace urbain, des flux de matière et d’information, et du rôle que pourraient avoir les différents acteurs dans la réduction des pertes et gaspillages. Les systèmes alimentaires en-globent ici toutes les étapes depuis l’approvision-nement de la ville jusqu’à la consommation des ali-ments, en intégrant la valorisation des coproduits et le traitement des bio-déchets. Ils excluent les ac-tivités relatives aux eaux usées et aux déchets verts. Neuf leviers d’action, portés par divers acteurs du système (gouvernement, collectivités, entreprises et consommateurs urbains), ont ainsi été repérés de par le monde et analysés au regard de trois situations d’évolution des contextes urbains caractéristiques des pays « développés ».

L’urbanisation est une tendance mondiale : selon l’ONU, 75 % de la population des pays industriali-sés vit aujourd’hui en zone urbaine et les 2/3 de la population mondiale y résidera en 2050.

Les pertes et gaspillages alimentaires sont associés essentiellement aux étapes de la distribution et de la consommation (à domicile et hors foyer), dans les pays développés (70 % pour les pays de l’EU à 28) : du fait de la concentra-tion urbaine, ils se produisent princi-palement en ville.

Les biodéchets urbains sont le plus souvent éliminés ou incinérés, le re-cyclage des éléments nutritifs vers l’agriculture ou l’élevage reste mar-ginal.

Les villes sont des catalyseurs d‘inno-vations sociales et techniques.

Les pertes et gaspillages alimentaires conduisent à une utilisation de ressources notamment agricoles dont la rareté s’ac-centue. A ce titre, ils doivent être réduits. L’évolution des modes de vie en milieu urbain est souvent mise en avant pour expliquer l’importance des pertes et gaspillages alimentaires. Les modes de distribution et de consommation des aliments génèrent un gaspillage élevé. Sur un total estimé à 173 kg/hab/an de denrées perdues ou gaspillées dans l’UE-28, 70 % sont imputables aux étapes de distribution, de restauration hors foyer et de préparation à domicile, ce qui a correspondu à 62 millions de tonnes en 2012 (Stenmarck et al., 2016)1, et les bio-déchets urbains sont encore mal ou peu valorisés. Ces difficultés sont renforcées par la distance entre les lieux de production et les lieux d’usage des produits agricoles et des bio-déchets et par la diversité des contextes urbains. Diverses mesures visant à réduire à la source les volumes de déchets produits (prévention) ou à amplifier le recyclage des bio-déchets (valorisation) ont d’ores et déjà été proposées ou expé-rimentées tant par les pouvoirs publics (Etats ou collectivités locales) que par les entreprises et les citoyens. Qu’elles im-pliquent des changements techniques, organisationnels, réglementaires ou de normes, ces mesures sont le plus souvent basées sur une ou plusieurs des trois grandes ambitions suivantes :

• L’optimisation des flux de matière et de données en faisant appel aux nouvelles technologies ;

• La cyclisation des usages de la biomasse (aliments et bio-déchets) en optimisant le retour des produits alimentaires non consommés vers l’agriculture, l’industrie, l’alimentation humaine ou animale ;

• L’émergence de nouvelles solidarités pour mieux prévenir les pertes et gaspillages.

L’étude présentée ici suggère qu’une attention particulière doit être portée à la cohérence entre des actions visant à réduire les pertes et les gaspillages et des politiques ou des normes visant la sécurité sanitaire des produits ou la santé des person-nes et de l’environnement. Par ailleurs, il est à noter que les mesures en faveur de nouvelles filières économiques basées sur la valorisation des déchets pourraient freiner la mise en œuvre de politiques de prévention de la génération à la source de ces déchets.

1. Stenmarck A., Jensen C., Quested T., Moates G. (2016). Estimation of food waste levels. FUSIONS EU project. www.eu-fusion.org

Encadré 1 - Pourquoi un

focus sur la ville ?

(4)

NEUF LEVIERS POUR RÉDUIRE LE GASPILLAGE

ALIMENTAIRE EN VILLE

Des leviers génériques de maitrise des flux alimen-taires urbains et de réduction des pertes et gaspillage ont été identifiés (cf. encadré 2). Ils ont été regroupés selon la nature des instruments auxquels ils font appel : • Les outils économiques et financiers(1)2 sont destinés

à réguler les flux de produits alimentaires et de bio-dé-chets et/ou à « internaliser les externalités ». Ces outils incitatifs, redevances ou taxes, sont préconisés pour responsabiliser les différents opérateurs (ménages, restaurateurs, collectivités, gestionnaires de déchets, etc.) et encourager la réduction à la source ou la valo-risation des bio-déchets

• Les mesures normatives de type assouplissement des cahiers des charges de la grande distribution (2) ou

retrait progressif des aliments de la commercia-lisation (3) visent à ouvrir le marché aux produits ayant des défauts d’aspects ou à maintenir dans la sphère de la consommation humaine des pro-duits proches de leur date de péremption grâce à leur bradage, déstockage, transformation in situ ou don. Une meilleure définition juridique de la répar-tition de la responsabilité entre les acteurs (4) ou du report de responsabilité vers le consommateur serait de nature à sécuriser certaines pratiques.

• Les règles d’urbanisme et le développement d’infras-tructures adaptées (5) visent à favoriser de nouvelles pratiques urbaines permettant la réductiondes pertes et gaspillages. Elles peuvent faciliter et/ou encadrer

les pratiques i) de collecte sélective et de récupération de biomasse optimisant leur recyclage, ii) d’agricul-ture ou d’élevage urbains, et iii) les nouveaux modes de consommation tels que troc de produits, vente de repas par des particuliers, alimentation de rue, espa-ces de restauration, etc.

• Les outils technologiques, notamment ceux relatifs à

la conception, la transformation, le conditionnement et la logistique des aliments (6) permettent de maitri-ser les flux alimentaires ou d’allonger et contrôler la péremption des aliments. Il s’agit, par exemple, d’em-ballages « actifs », d’indicateurs adaptés (traceurs d’identification par radiofréquence RFID, puces « frai-cheur », systèmes de détection des altérations…), de procédés non thermiques (eg. champs électriques pulsés), de technologies minimales et économes (eg. fermentations), de bio-protection des produits ou des ateliers de préparation des aliments, ou encore des appareils ménagers connectés.

De même, l’exploitation collaborative des données

(7), le monitoring des flux et les capteurs intelligents permettent le partage des données (de production, de stocks, de négoce, de consommation) entre tous les acteurs de la chaîne d’approvisionnement pour rationaliser et fluidifier les flux alimentaires et de bio-déchets. Par ailleurs, des stratégies d’économie cir-culaire font appel à des technologies de valorisation des aliments non consommés et des bio-déchets (8) : transformation pour l’alimentation animale, substrats de la bio-raffinerie environnementale, méthanisation, production d’énergie, compostage et épandage. • Enfin, les actions de sensibilisation,

de formation et d’éducation de tous les publics (ménages, enfants, professionnels de l’agroalimentaire, de la restauration ou de la distribution, etc.) (9) sont souvent mises en avant pour responsa-biliser et former les acteurs à la prévention du gaspillage ou à la valorisa-tion des bio-déchets.

2. Numéro du levier, eg. (1) = levier n°1 - Tableau page 6

Encadré 2 - Démarche d’identification et de sélection

des leviers d’action

• Etat des lieux et inventaire d’actions proposées ou expérimentées au niveau international pour réduire les pertes et gaspillages alimentaires ;

• Regroupement des actions sur la base de leur perti-nence et de leur caractère transposable et généralisa-ble par le groupe d’experts internationaux ;

• Sélection des leviers d’action à partir de l’analyse de leur efficacité potentielle et de leurs conséquences environnementales et sociales.

(5)

TROIS SCENARII CONTRASTÉS D’ÉVOLUTION DES

CONTEXTES URBAINS ET SOCIÉTAUX

La place et le rôle que pourraient jouer chacun des 9 leviers de réduction du gaspillage alimentaire identi-fiés, ainsi que les obstacles auxquels leur mise en œu-vre peut faire face, ont été analysés dans trois scenarii contrastés.

Ces scenarii, virtuels, ont été élaborés par le croise-ment de scenarii d’évolution des villes, selon Mora et al. (2014)3, avec des scenarii de contextes sociétaux

des systèmes alimentaires

.

Scenario 1 : Une gestion à grande échelle des

inven-dus et des déchets dans un contexte mondialisé et de

concentration urbaine

Poursuite de la métropolisation dans un contexte mondialisé

Dans ce scenario, le développement d’un système agro-industriel globalisé, s’appuyant sur un système urbain monopolaire, trouve son efficacité dans les économies d’échelle et la spécialisation par métier. Les modes de vie s’uniformisent et s’individualisent, les liens sociaux s’affaiblissent. Les grandes et moyen-nes surfaces et les web-marchands, organisés autour d’un nombre restreint de centrales d’achat localisées à proximité des grandes métropoles, laissent peu de place aux filières alternatives ou non conventionnel-les. La restauration hors-foyer accroît sa place.

Un gaspillage potentiellement important

Le gaspillage alimentaire y est important et mani-feste le désintérêt ou la méfiance des consomma-teurs envers des aliments très transformés et jetés à la moindre suspicion d’altération. La limitation du gaspillage à la source est peu développée et s’appuie essentiellement sur la redistribution des invendus via la pratique du don. La valorisation des bio-déchets est confiée à des opérateurs spécialisés dans le traite-ment des déchets et des effluents, qui se rémunèrent sur les services de collecte et de traitement plutôt que sur le retour vers l’agriculture.

Des leviers pour une valorisation des bio-déchets et l’institutionnalisation du don

Dans ce scenario, ce sont surtout les leviers de valori-sation des bio-déchets de la ville, d’une part, et d’ins-titutionnalisation du don via les banques alimentaires et les fondations de charité, d’autre part, qui sont mis en œuvre. Comme les opportunités de recyclage des déchets alimentaires sont rares à l’échelle locale, la valorisation des bio-déchets est éloignée des centres

urbains. Pour favoriser le recyclage des bio-déchets, les citoyens sont incités, y compris au moyen d’outils financiers, à revoir leurs pratiques domestiques en mettant en œuvre un tri sélectif poussé.

La prévention des pertes et gaspillages est peu dé-veloppée et, quand elle est envisagée, elle s’appuie sur une approche technologique en agissant sur l’al-longement des durées de vie des produits ou sur la fluidification des flux d’information et d’approvision-nement, permettant une meilleure adéquation en-tre l’offre et la demande de produits alimentaires. Le retrait progressif de la commercialisation est mis en avant au bénéfice des associations caritatives. Pour obtenir une adhésion des acteurs à la pratique du don, il est nécessaire de « sécuriser » les donneurs vis-à-vis de leur responsabilité juridique.

L’éducation et la sensibilisation à la limitation du gas-pillage, focalisée sur les bonnes pratiques de tri des bio-déchets et de redistribution des invendus, sont assurées par les pouvoirs publics, l’industrie des dé-chets, les associations de quartier, les écoles, etc.

Scenario 2 : La cyclisation locale des flux alimentaires

au service de la réduction du gaspillage dans un

contexte de villes en réseau et de croissance verte

Des villes en réseau dans un contexte de croissance verte

Ici, des villes moyennes voisines tissent des liens de coopération entre elles et se développent grâce à la transformation de la trame urbaine par apparition de villes satellites ou de nouveaux

nœuds urbains.

3. Mora O., Lançon F., Aubert F., de Lattre-Gasquet M. (2015). New urban-rural relationships to 2050: impacts on land use and food security. Report of the Agrimonde-Terra workshop. Paris: INRA-Cirad, 64 p.

(6)

Ce processus est accompagné par une mobilité élevée des personnes, des marchandises et de l’information. Les réseaux de villes moyennes créent de nouvelles relations avec leurs arrière-pays ruraux. La puissance publique cherche à favoriser l’économie circulaire

et la croissance verte, en créant notamment des es-paces de multi-interactions (eg. éco-quartiers, parcs éco-industriels) et en prenant des mesures fiscales et règlementaires favorables à la transition écologique et à un développement économique plus localisé.

Une approche coordonnée de la réduction des pertes et gaspillages en ville

Des parcs éco-industriels associent des unités de production fonctionnant en synergie entre elles et avec les zones de production agricole. Les faibles économies d’échelle sont compensées par une opti-misation basée sur les échanges de matière, d’eau et d’énergie. Des projets autour de la création de bio-raffineries environnementales, approvisionnées à la fois par des bio-déchets urbains et de la biomasse locale (industrielle, agricole ou forestière), voient le jour. Les circuits de proximité et les circuits de distri-bution non conventionnels, facilités par le dévelop-pement du numérique, se multiplient en répondant aux besoins diversifiés des consommateurs et en per-mettant d’ajuster au plus près approvisionnement et consommation. Les consommateurs utilisent des ob-jets connectés qui contribuent à réduire le gaspillage domestique.

Des leviers pour des usages en cascade de la biomas-se et de nouvelles pratiques urbaines

La proximité entre espaces de consommation et espa-ces interstitiels dédiés à la production et transforma-tion alimentaire ou à la valorisatransforma-tion des bio-déchets offre des opportunités pour une gestion efficiente de la ressource. Les outils financiers (incitation, rede-vances, taxes) mis en place par les pouvoirs publics sont essentiels pour favoriser le tri et la valorisation des déchets. Les collectivités locales établissent des règles d’urbanisme et soutiennent matériellement et financièrement la logistique et le foncier dédiés à la cyclisation des flux alimentaires. Puisque les bio-déchets sont devenus une ressource à valeur mar-chande, tous les acteurs mettent en avant la valori-sation intelligente des ressources non consommées, rendant secondaires la prévention du gaspillage, le retrait progressif de la commercialisation ou l’assou-plissement des cahiers des charges.

Contextes urbains

Concentration de la population dans les

mé-gapoles. Poursuite du développement des

grandes régions urbaines, avec uniformisation progressive des modes de vie entre villes.

Villes en réseau. Villes intermédiaires plus pro-ches du monde rural, avec une croissance endo-gène importante. Maillage urbain et apparition de nouveaux nœuds urbains.

Villes en repli démographique et/ou à

gouver-nance faible. Métropoles avec une faible capa-cité à attirer population, emploi et services, à li-miter pollution et congestion urbaine, etc. Recul des pouvoirs publics.

Contextes sociétaux

des systèmes alimentaires

Mondialisation. Système agro-industriel s’ap-puyant sur des filières longues avec spécisation des acteurs par métiers (industries ali-mentaires d’assemblage, grande distribution, chaines de restauration hors foyer, industries de traitement des bio-déchets…).

Croissance verte. Système faisant appel à des technologies avancées pour un recouplage en-tre croissance et gestion des ressources (écolo-gie industrielle, économie circulaire, écoquar-tiers…).

Economie locale, sociale et solidaire.Système basé sur la solidarité et le partage faisant appel aux réseaux sociaux de proximité, à l’économie participative, à l’agriculture urbaine, au troc, à la propriété collective des équipements…

Encadré 3 – Scenarii d’évolution de l’organisation et des contextes sociétaux des villes

et des systèmes alimentaires

(7)

Besoins de connaissance pour la mise en œuvre des leviers principaux, dans trois scenarii

d’évolution urbaine

(les numéros renvoient à l’identification des neufs leviers d’action).

Particuliers, associations de citoyens

Entreprises Acteurs publics

(Etat & collectivités locales) Besoins de connaissance

Scénario 1 - Contexte mondialisé et concentration urbaine

(9) Sensibilisation, formation (7) Exploitation collaborative

pour des données, monitoring des flux

(3) et (4) Retrait progressif de la commercialisation et don

alimentaire

(8) Valorisation délocalisée des bio-déchets

(5) Logistique de récupération (4) Dédouanage de responsa-bilité pour les donneurs (loi du

bon samaritain) (1) Outils financiers ( incitation, redevance, taxes, etc.) en faveur

du tri et de la valorisation

• Identification, utilisation et modalités de partage de données entre acteurs • Evolution des normes et perceptions du

gaspillage

• Métabolisme urbain et territorial ; analyse des cycles biogéochimiques • Approche systématique pour l’orientation des flux ; éco-conception des villes et leurs

territoires VALORISA TION PRÉVENTION LE VIERS DE ... VALORISA TION PRÉVENTION LE VIERS DE ...

Scénario 2 - Contexte de villes en réseaux et de croissance verte

(9) Sensibilisation, formation (6) Technologies avancées de

transformation et de conserva-tion des aliments (7) Exploitation des données, monitoring des flux, capteurs... (5) Eco-parc, symbiose indus-trielle ; agriculture et élevage

péri-urbains (8) Bio-raffineries rurbaines ;

Méthanisation (5) Offre de services

(eg. commande et livraison, fabrication juste-à-temps, etc.)

(1) Outils financiers pour la prévention à la source (5) Logistique et espace en faveur d’éco-quartiers, parcs

éco-industriels, etc. (1) Outils financiers pour le tri et

la valorisation des bio-déchets

• Gestion de la durée de vie des aliments • Identification, utilisation et modalités de

partage de données entre acteurs • Bioraffineries environnementales : mo-dèles économiques, échelles d’installation

substrats....

• Métabolisme urbain et territorial ; analyse des cycles biogéochimiques • Risque sanitaire lié aux échanges de ma-tière et à l’accumulation de contaminants

VALORISA TION PRÉVENTION LE VIERS DE ...

Scénario 3 - Contexte de villes en repli et d’économies de partage

(9) Sensibilisation, formation (6) Technologies minimales et

économes de transformation et de conservation des aliments

(3) Retrait progessif de la commercialisation (discount, destockeurs, transfo. sur site...) (2) Assouplissement des cahiers

des charges (5) Agriculture et élevage

urbains (8) Méthanisation et

auto-consommation d’énergie (5) Troc de plats,

transforma-tions collaboratives, glanage, covoiturage alimentaire,... (6) Technologies minimales et

économes de transformation et conservation des aliments

(5) Agriculture et élevage urbain de proximité (auto-consommation), jardins

partagés (8) Compost de quartier

(5) Mise à disposition d’in-frastructures urbaines pour

la logistique, la production alimentaire, la gestion des

bio-déchets

• Evolution des normes et perceptions du gaspillage

• Structuration du foncier et de l’aménage-ment de l’espace

• Risques de propagation de pathogènes et de contaminants

(8)

Scenario 3 : La lutte contre le gaspillage alimentaire

dans un contexte de villes en repli et de

développe-ment d’une économie locale, sociale et solidaire

Des villes en repli

Dans ce scenario, les centres des grandes villes sont peu à peu délaissés car peu attrayants (encombre-ment, pollution, logement) au profit de centres se-condaires. Les collectivités publiques, endettées, peinent à assurer les services de base. Une économie locale, sociale et solidaire et des systèmes informels se développent.

La cyclisation du système alimentaire s’appuie sur le développement des économies du partage

L’alimentation devient un support de création de lien social, de cohésion et de solidarité tant au sein de la ville qu’avec les territoires périphériques de produc-tion. Des moyens de production (jardins urbains) mais aussi de transformation ou de conservation des produits sont mis en commun. Des particuliers s’im-pliquent fortement et prennent en charge une partie des activités du système (par exemple, en transpor-tant aliments ou bio-déchets, en préparant des repas livrés à la demande, etc.). La lutte contre le gaspillage devient une priorité qui correspond aux objectifs d’un développement solidaire et aux objectifs d’amé-lioration d’un environnement urbain dégradé. Les as-sociations citoyennes se mobilisent pour l’éducation et la sensibilisation à la lutte contre le gaspillage.

Des leviers organisés autour du partage et de l’action collective

Dans ce scenario, des technologies sobres de trans-formation et conservation des aliments et de valo-risation des biomasses, ainsi que de nouvelles pra-tiques urbaines collaboratives sont mises en œuvre. Les bio-déchets produits à l’échelle du quartier (éplu-chures, marc de café, produits non comestibles…) sont utilisés pour l’agriculture et l’élevage urbains ou pour produire de l’énergie (petites unités de mé-thanisation). Les entreprises, les transformateurs et les distributeurs pratiquent le retrait progressif de produits de la commercialisation et le recours au dis-count, aux déstockeurs ou à la transformation sur site. Les cahiers des charges sont assouplis pour permet-tre aux produits non conformes (calibre, apparence, contrats-dates, etc.) d’investir un nouveau créneau de marché car il existe une clientèle peu exigeante sur ces critères. Les préoccupations sanitaires sont moins prégnantes ; les distributeurs, craignant moins le risque d’engager leur responsabilité juridique, s’en-gagent plus facilement dans le don. En revanche, les outils financiers incitant à la réduction des déchets et au tri ne peuvent être financés.

DES LEVIERS COMMUNS À TOUS LES SCENARII

MAIS AUX MODALITÉS DE MISE

EN ŒUVRE DIFFÉRENCIÉES

Si la plupart des leviers peuvent être mobilisés dans les différents scenarii envisagés ici, les modalités de leur mise en œuvre peuvent varier fortement selon les caractéristiques du contexte urbain. Ainsi, la cy-clisation des systèmes passe par l’implémentation de grosses unités de valorisation des bio-déchets dans un contexte de concentration urbaine avec mondia-lisation, alors qu’un contexte de villes en réseau et de croissance verte fait émerger des unités de taille moyenne, localisées aux nœuds logistiques des flux de matière (de type méthaniseurs ou bio-raffineries « rurbaines »). La ville en repli favorisant le dévelop-pement de l’économie de partage est propice aux ap-proches collectives et solidaires.

Les moyens à mettre en œuvre pour encourager la valorisation des bio-déchets alimentaires se diffé-rencient également : son développement dépend de technologies industrielles dans un contexte de concentration urbaine mondialisé, alors que, dans un contexte de villes en réseau et de croissance verte, le recyclage des bio-déchets est lié au déploiement d’une économie circulaire, soutenu par des règles d’urbanisme et des infrastructures portées par les collectivités locales.

Si les démarches éducatives et les dispositifs contrai-gnants ou incitatifs au tri sélectif poussé sont perti-nents et mobilisables dans tous les scenarii envisa-gés, ils peuvent cependant être moins souvent mis en place (parce que les moyens nécessaires manquent) ou moins nécessaires (car ces pratiques s’y dévelop-pent plus « spontanément ») dans un contexte de vil-les en repli et d’économie solidaire.

En amont de la consommation alimentaire, l’optimi-sation des flux de matière s’appuie sur les opportu-nités offertes par la proximité dans les deux scenarii de villes en réseau et de ville en repli mais elles mo-bilisent des technologies et des dispositifs différents. Dans le cas des villes en réseau et de croissance verte, elle peut être portée par la numérisation des activités du système alimentaire, la connexion des acteurs et la mobilisation des flux de données générées, en vue d’améliorer l’efficience des organisations logistiques. Dans un contexte de ville en repli et d’économie so-ciale et solidaire, c’est le développement de techno-logies minimales et économes ainsi que la mise en place de règles encadrant agriculture urbaine et nou-velles pratiques d’approvisionnement (troc, prépara-tion à la demande de repas, etc.) qui sont susceptibles de limiter le gaspillage à la source. Les instruments de type assouplissement des cahiers des charges de la grande distribution ou ceux favorables au don

(9)

(révision des règles de répartition desresponsabilités) peuvent être mobilisés dans tous les scenarii mais ils ne semblent véritablement intéressants que dans le contexte de concentration urbaine et mondialisation. Quel que soit le cas de figure, une double question semble voir le jour. D’une part, les mesures favora-bles à la réduction du gaspillage à la source de-vront être cohérentes avec les exigences de sécu-rité sanitaire des aliments, tout comme les risques liés à la diffusion de contaminants peuvent être un frein à la mobilisation des bio-déchets à des fins agricoles ou pour des usages énergétiques, chimiques ou de produits bio-sourcés. D’autre part, les mesures incitatives à la valorisation et au recyclage des bio-déchets peuvent diminuer l’impact de l’objectif prioritaire affiché par les po-litiques publiques actuelles : la réduction avant tout du gaspillage à la source.

La réflexion sur la réduction des pertes et des gas-pillages montre qu’elle doit être mise en perspective par rapport à d’autres évolutions soumises à des dé-terminants différents, comme la diversification des systèmes alimentaires, le développement de l’écono-mie circulaire et la croissance d’une éconol’écono-mie plus participative et pouvant s’appuyer sur des systèmes informels. Les leviers identifiés doivent donc être ré-fléchis dans ce cadre plus large, ce qui nécessite des connaissances nouvelles et des outils spécifiques. En particulier, il est nécessaire d’analyser les mécanismes d’arbitrage et les interactions entre les nombreux ac-teurs impliqués et l’économie des chaînes de valeur associées. C’est à cette condition que les actions de prévention des pertes et gaspillages pourront pren-dre toute leur ampleur.

Organisation de l’étude

Cette étude a été réalisée à la demande de la Directrice Scientifique Alimentation-Bioéconomie de l’INRA. Sa coordination et son pilotage ont été assurés par Stéphane Guilbert (Montpellier-SupAgro) et Barbara Redlingshöfer (INRA), assistés par Mélanie Gracieux et Claire Fuentes et appuyés pour l’animation du grou-pe de travail par Céline Laisney et Véronique Lamblin (AlimAvenir) ainsi que Béla Czuppon (Les perles de verre).

Un groupe de travail, réunissant experts scientifiques internationaux et parties prenantes a été chargé de l’identification des leviers d’action, de la construc-tion des contextes urbains et sociétaux, de l’analyse de la robustesse et de la pertinence des leviers dans les divers contextes urbains. Il était constitué de : Jean-Claude André (CNRS), Christine Aubry (INRA), Christophe Bayle (SEMAPA), Nicolas Bricas (Cirad), Guy Debailleul (U. Laval, Canada), Sybil Derrible (U. of Illinois, Etats-Unis), Hugo De Vries (INRA), Patrick Hervier (France Nature Environnement), François Jegou (Strategic Design Scenarios, Belgique), Aman-dine Lebreton (Fondation Nicolas Hulot), Loïc Leray (U. Lausanne, Suisse), Blanche Lormeteau (U. Nantes), Jean-Michel Medoc (Cirad, Sénégal), Olivier Mora (INRA), Jean-Luc Pujol (INRA), Christophe Soulard (INRA), Jean-Philippe Steyer (INRA), Marketa Supkova (International Urban Food Network), Isabelle Touzard (Montpellier-Métropole).

Le comité de pilotage était composé de : Christine Cherbut, Paul Colonna, Catherine Esnouf et Bertrand Schmitt.

Pour en savoir plus :

Guilbert S., Redlingshöfer B., Gracieux M., Fuentes C., 2015. Systèmes alimentaires urbains : comment réduire les pertes et gaspillages alimentaires ? Rapport d’étude, INRA (Paris), 45 p.

Recueil de Nouvelles. Annexe au rapport d’étude, INRA : Paris, 34 p.

Délégation à l’Expertise scientifique, à la Prospective et aux Études 147, rue de l’Université 75338 Paris Cedex 07

France Tél. : + 33 1 42 75 94 75www.inra.fr www.paris.inra.fr/depe

Références

Documents relatifs

L'objectif de ce travail est d'étudier I'effet de la source de protéines alimentaires sur la digestibilité de l'azote et d'esti- rner les flux de protéines alimentaires,

2016 Réduction des coûts alimentaires des lapins par la distribution de l'herbe de lait (Euphorbia heterophylla (L.) Klotz. & Garcke) associée à l'herbe de Guinée..

Pan : Panicum maximum; Euph : Euphorbia heterophylla; Gran: Granulé pour lapin; Pangran : Distribution du Panicum maximum associé au granulé pour lapin ; Paneuph : Distribution

• Mobiliser le plus grand nombre pour définir et mettre en œuvre au quotidien les actions permettant de réduire les pertes et

Nature denrées jetées: Entourer le schéma qui convient. Pain Légumes

Pour voir une de ces startups, produisant de l’engrais à partir des déchets ménagers d’Abidjan :.

• Les activités d’évaluation des pertes après récolte doivent être coordonnées avec d’autres exercices de collecte de données : enquêtes agricoles/rurales (principalement

Conformément aux précisions fiscales relatives à la réduction d'impôt prévue à l'article 238 bis du code général des impôts (CGI), la valorisation des dons en nature « relève