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La relation Homme-Animal. Conséquences et
possibilités d’amélioration
Marie-France Bouissou
To cite this version:
Marie-France BOUISSOU
INRA Station de
Physiologie
de laReproduction
37380Nouzilly
L’animal
est en interaction continue avec son environnement et touteperception
d’un
changement
entraîne chez lui une réactionphysiologique
oucomportementale.
Le milieudans
lequel
sont entretenus nos animauxdomestiques
est trèsparticulier
(alimentation
rationnée et
localisée,
espacelimité,
environ-nement social
modifié,
etc...)
deplus
l’Hommel’influence de manière
importante.
Tout
aulong
de
savie,
l’animal
domestique
aplus
oumoins de contact avec l’Homme selon son
espèce
et son moded’élevage
(intensif
ouextensif).
Parmi
cescontacts,
certains sontde
nature
positive,
enparticulier l’apport
d’ali-ment,
mais aussi la traite et certains soinscorporels
(par
exemple
l’entretien du
pelage),
mais dans leurgrande majorité,
les contacts
sont
de
nature aversive :castration,
trans-ports,
traitementssanitaires,
tonte,
écornage,
etc...
La
simple
présence
d’un humain
peut
même être sourcede
peur pour un animal nonfamiliarisé. Le
type
de réaction induit parl’Homme
dépend
de la
naturedu
contact maisaussi de la
qualité
de la relation existant
La relation
Homme-Animal.
Conséquences
et
possibilités
d’amélioration
entre
l’Homme
etl’animal :
peur ou aucontraire relation de
confiance,
lien social.Enfin,
lestechniques
modernes
d’élevage
se caractérisent souvent par
la constitution de
groupesd’animaux de
tailleimportante
et parla mécanisation
etla
simplification
des
diffé-rents traitements
(alimentation,
traite,
net-toyage
des
installations...)
Il
enrésulte
uneréduction extrême des
contactsde l’éleveur
avec
le bétail. C’est
ainsi,
parexemple, qu’un
porc de 100
kg
nenécessite,
pour sonentre-tien et
celui de
sa mèrependant
la
gestation,
qu’une
heure de main-d’oeuvre.Il résulte de tout ceci une absence de
fami-liarisation entre l’Homme
etl’animal voire
même,
le
plus
souvent,
des réactions de
peur intenses de ce dernier(cf.
revuede
Hemsworth
et Barnett1987).
Enconséquen-ce,
les
manipulations
nécessaires
peuvent
occasionner divers
problèmes qui
vontde la
simple
perte
detemps
auxaccidents
corporels
parfois
graves tant pourl’animal
que pourl’éleveur.
Au cours
de
cesdernières
années,
l’intérêtpour
l’étude de la relation Homme-Animal
chez les
espèces
domestiques
s’est accru, enparticulier
pourdes raisons
économiques.
Eneffet,
une mauvaisequalité
de
cetterelation
ades
conséquences
néfastes
surla
productivi-té : une diminution de la
production
de lait
chez les bovins
(Seabrook 1972)
et lescaprins
(Lyons
1989),
unebaisse de la
capacité
de
reproduction
chez lesporcins
(Hemsworth
et al1981,
1989)
ainsi que des réactions destress
qui
setraduisent
par une diminutionde la vitesse de croissance chez le
jeune
porc(Hemsworth
etal
1981),
unediminution de la
fertilité chez la
truie,
et uneréduction de la
taille des testicules chez
le
verrat(Hemsworth
et al1986).
Le traitement
subi
parles animaux
de
bou-cherie
avantl’abattage
constitue l’une desexpériences
lesplus
stressantesqui
soient. Denombreux facteurs interviennent tels
quele
mélange
d’animaux
étrangers,
le
transport,
le
jeûne,
desmanipulations
brutales
(en
parti-culier
l’usage
de
l’aiguillon électrique),
des
Résumé
-_.-.__ __T_______..___...________.._ -.-..- .. -..-La
qualité
de la relation Homme-Animal et lecomportement
de l’éleveur sont des facteursimportants
àprendre
encompte
dans les différentssystèmes
deproduction,
car ils ont un
impact
sur laproductivité,
la santé et le bien-être des animaux. Une mauvaisequalité
de la relation Homme-Animal se traduit enparticulier
pardes réactions de peur des animaux. Différentes méthodes ont été
proposées
pourévaluer ces réactions en
présence
d’unhumain ;
ellesreposent
sur des critèrescomportementaux
(distance de
fuite,
latenced’approche, temps passé
àproximité,
réaction à lacontention,
etc...)
etphysiologiques
(fréquence
cardiaque,
cortisolémie).
Laqualité
de la relation Homme-Animal est influencée par lesconditions
d’élevage, d’entretien,
lapersonnalité
et l’attitude del’éleveur,
l’expérience
del’animal,
la nature des contacts antérieurs et enfin par lepatrimoine
génétique.
Elle a pourconséquence
des réactions de stressqui,
à leurtour,
entraînent des baisses deperformances
dans des domaines divers(production,
reproduction).
installations
inadaptées,
letemps
passé
dans
les différentes
parties
de la chaîned’abattage
(Cockram
etCorley
1991,
Warris
1990).
L’ensemble des
agents
stressants entraîne des réactionscomportementales
etphysiologiques
qui
affectent la
qualité
de la viande
(cf.
revuede Warris
1990).
Grandin
rapportait
en 1980qu’aux
U.S.A les
pertes
économiques
dues
auxblessures et meurtrissures consécutives à des
manipulations
brutales
au coursdes
trans-ports
etdans les
abattoirs,
sontde l’ordre de
46 millions de dollars par an en cequi
concer-neles
bovins,
ovins etporcins.
Desmanipula-tions effectuées
correctementpeuvent
per-mettrede réduire
cespertes
de manière
sub-stantielle.
Enfin, l’opinion publique
sepréoccupe
de
plus
enplus
du bien-être des animauxd’éleva-ge.
Une
partie
de
cebien-être
passe par unebonne relation
avecl’éleveur.
Il est
donc
essentiel,
nonseulement de
prendre
encompte
laqualité
de la relationHomme-Animal dans les
techniques d’élevage,
maiségalement
de
développer
des méthodes
susceptibles
de
l’améliorer.1
/
Evaluation de
la relation
Homme-Animal
Pour Metz
(1987),
denombreux effets
néga-tifs de la relation Homme-Animal
sontliés
aufait
quel’éleveur induit chez
cedernier des
réactions de peur par le
simple
fait de sapré-sence.
C’est donc
surtoutl’évaluation de la
peurde l’Homme
qui
aété tentée. Ceci
peut
présenter
undouble intérêt :
auplan
del’étu-de du
phénomène
lui-même et de sescompo-santes,
mais aussi comme mesure&dquo;clinique&dquo;
permettant
parexemple
d’évaluer,
surle
ter-rain,
l’efficacité d’un
système
d’élevage.
Bien que
les
phénomènes
de
peur aient faitl’objet
de nombreux
travaux,
ils n’en restentpas moins
difficiles à reconnaître
et à mesurervoire même à définir
(cf
revuesde Archer
1979, Jones 1987b).
Il est
généralement
admis
quela fonction
des
réponses
de
peur estde
protéger
l’individu
d’un
danger potentiel.
Partant del’hypothèse
que la crainte d’un stimulus
effrayant
s’expri-me par une réticence à s’en
approcher
ou uneréaction
d’évitement,
le
tauxd’évitement
ou aucontraire
d’approche
d’un être humain sont deséléments utiles
pourévaluer la
peurinduite
parl’Homme. La
plupart
des méthodes demesure sont effectivement basées sur
la
dis-tance
de fuite vis-à-vis d’un homme
enmouve-ment,
la réaction à des tentatives
d’attouche-ment,
letemps
et la latence d’alimentation enprésence
d’un
humain.
Deleur
côté,
Hemsworth
etal
(1981a)
ont mis aupoint,
pour
les
porcs, uneépreuve
standardisée dans
laquelle
ils
mesurentla latence
d’approche,
le
temps passé
à moins de 50 cmd’un humain
immobile,
ainsi queles éventuels
contactseffectués
parl’animal
avecl’expérimentateur.
Les réactions
comportementales
peuvent
êtreégalement
évaluées lors de la
capture
etde la
contention ou
des tentatives d’isolement des
animaux
(tableau 1).
).
Outre ces
indices
comportementaux,
la
mesurede l’élévation du
tauxplasmatique
de
corticostéroïdes
enprésence
de l’Homme
ouaprès
diverses
manipulations
a étélargement
utilisée dans
l’appréciation
de la
peur etdes
réponses
de stress.Chez le
Porc,
il y a unecor-rélation
positive
entrele
temps
mis
par unanimal pour
s’approcher
à moins de 50 cmd’un humain et pour entrer en contact avec lui
et
la
réponse
corticosurrénalienne
(Hemsworth
et
Barnett
1988).
La corrélation entre cesdeux
types
de
mesurespermet
de les considérer
commede bons indices du niveau de
peurvis-à-vis de l’Homme.
L’élévation de la
fréquence cardiaque
estégalement
unparamètre
qui
aété
fréquem-ment utilisé chez les
bovins,
les
ovins,
les
che-vaux, les porcs, leschèvres,
lespoules.
Cependant,
la corrélation
entreles
réponses
comportementales
etphysiologiques
(en
parti-culier la
fréquence cardiaque)
ne sont pastou-jours
enaccord
(Jones
et al1981,
Lyons
etPrice, 1987,
Baldock
etSibly
1990 ;
tableau
1).
2
/ Facteurs
influençant
la
relation Homme-Animal
2.i
/ Les conditions
d’élevage
au cours
du
jeune âge
Il
estbien
connuqu’une
des meilleures
façons
de familiariser
unjeune
animal
estde
le
séparer
de
samère,
voire de toutcongénère,
etde l’élever artificiellement.
Parfois,
commec’est le
caschez la
Chèvre,
outrela réduction
de
peur vis-à-vis deshumains,
onobtient aussi
une moinsgrande
réactivité vis-à-vis desitua-tions nouvelles
(Lyons
1987 ;
Lyons
etal
1988,
Lyons
1989).
Des
cas extrêmes de formation de liensinterspécifiques,
qui
peuvent
s’apparenter
à&dquo;l’empreinte&dquo;,
ont été décrits chez desongulés
domestiques
(Sambraus 1975).
Ce
type
de
rela-tion,
conduisant à
unetrop
grande
familiarité
des
animaux,
n’est
cependant
passouhaitable
à causedes
perturbations comportementales
qui
peuvent
endécouler,
etdes
risques
d’acci-dents
en cequi
concerneles
espèces
de
grande
taille. Price et Wallach
(1990)
ont montré queles taureaux élevés
enisolement sont
plus
agressifs
vis-à-vis des humains que ceuxélevés
en groupe. Cetteagressivité
accrue serait dueà
la fois à
uneréduction de la
peurde l’Homme
et au
fait
que les animauxn’ont
puapprendre
l’expression
normale des
comportements
de
soumission. Laréputation
deplus grande
agressivité
des
taureauxde
racelaitière
pour-rait
s’expliquer
parle fait
qu’ils
sontgénérale-ment
élevés artificiellement
en case2.
2
/
Les
conditions d’entretien
Les conditions d’entretien de l’animal
affec-tent sa
réaction
auxmanipulations.
Ainsi,
des
ovins élevés en
bergerie
etqui
côtoient
fré-quemment
des
humains, présentent
des réac-tionsphysiologiques
moindres lors de
manipu-lations
quedes animaux élevés
aupâturage
(Reid
etMills
1962).
Des
porcsélevés dans
un environnementenrichi
(présence d’objets
àmanipuler)
et encontact
régulier
avecdes humains
sontplus
faciles à
manipuler,
àconduire,
et à faire entrer dans unappareil
de contention quedes
animaux
élevés
sans stimulationparticulière
(Grandin
et al1984,
Grandin et al
1987).
De
plus,
la fourniture de tels
objets
réduit la peur des humainsquel
que soit letype
demanipula-tions
(plaisantes
ouaversives)
qu’ils
sontame-nés à faire subir aux
animaux
(Pearce
etal
1989).
Chez la
poule pondeuse,
les animauxoccupant
la
rangée
duhaut
dans des batteriessuperposées,
sontplus
craintifs vis-à-vis de
l’Homme
etdans d’autres situations
effrayantes,
et ont unedurée d’immobilité
tonique
(c’est-à-dire
une inhibition motricetemporaire
induite par lacontention)
supé-rieure à celle d’animaux
logés
dans la
rangée
inférieure. Ces différences
sontattribuées à
uncontact
réduit
avec les humains(Jones 1985,
2.
3
/ La
personnalité
et
l’attitude
de l’éleveur
Il y a deux
aspects
dans les
aptitudes
d’une
personne à
s’occuper
d’animaux :
unaspect
professionnel,
pourlequel
les connaissances etl’expérience
sontimportantes,
et unaspect
quel’on
peut
qualifier
de
personnel qui
fait
que, àqualification technique égale,
certains indivi-dus ontplus
de &dquo;talent&dquo; pour tel ou telaspect
de
l’élevage.
Les
capacités
de
juger, anticiper,
entendre,
sentir au sens propre etfiguré
inter-viennent et sontinfluencées
parle
psychisme
et les intérêts des
sujets.
Certaines
personnessont,
de
parleurs
caractéristiques
psycholo-giques, incapables d’exploiter
le
potentiel
géné-tique
des animaux dont ils
s’occupent ;
la
réduction de
production
laitièrepeut,
dans
cer-tains
cas,atteindre 1 500
kg/vache/an
parrap-port
à des animaux entretenus parde &dquo;bons&dquo;
éleveurs
(figure
1,
Seabrook
1984).
Selon
Schlichting
et Smidt(1987),
letrayeur
influen-ce à la fois la
production
laitière et la teneurdu lait
en matières grasses. Les personnesintroverties et sûres d’elles sont
celles
qui
obtiennent les meilleurs résultats
(Seabrook
1984).
Cellesqui
sont sûres d’ellesmêmes,
calmes
etbien
équilibrées
ontégalement
moins de
problèmes
avecles
taureaux d’insé-mination(Sambraus
etUnshelm 1983).
Hemsworth
et al(1989)
ont montré quecer-taines
caractéristiques
de la
personnalité
etdu
comportement
de l’éleveur étaient de bons
pré-dicteurs du niveau de
peurdes truies.
Le
niveau de peur
des humains
est parailleurs
fortement corrélé auxperformances
reproduc-trices
(taux
degestation,
taille deportée,
etc...).
).
La connaissance
précise
des réactions
indi-viduelles des animaux et lescapacités
d’obser-vation de l’éleveur rendentpossible
la
détec-tion de
changements
très discrets.Ainsi,
il
existe des différences dans
l’aptitude
àdétec-ter l’oestrus.
Ceci
peut
conduire à des échecs
de la
reproduction
etdonc à des
pertes
écono-miques
(Jensen 1986).
2.
4
/
L’expérience passée
et
la
nature
des
contacts
Le niveau
de
peur estgrandement
influencé
par
l’expérience
de l’animal
etla
nature des contactsqu’il
a euprécédemment
avecl’Homme. Dans le
casde
contactsaversifs
(par
exemple
unchoc
électrique
àchaque
tentative
d’approche),
l’animalapprend rapidement
à éviter ultérieurement leshumains ;
inverse-ment,
si le contact estpositif (de
type
caresses)
la
peurdes humains
estalors réduite
(Hemsworth
et al1981).
Des
ovins australiensayant
subil’opération
du
&dquo;mulesing&dquo; qui
consiste à enleverla laine
etla
peaude la
région postérieure
pouréviter les
myiases
(développement
de larves de
Diptères)
présentent
une forte réaction d’évitementvis-à-vis
de la
personnequi
les
a tenusdurant
l’opération,
et cependant plus
de 5
semaines(figure
2).
Cette réaction
est trèsspécifique
carles animaux
opérés
ne montrent pas de craintevis-à-vis d’autres humains
(en
particulier
celui
chargé
de les
soigner),
ni d’un environnementnouveau en
l’absence d’humain
(Fell
etShutt
1989).
Une
expérience négative
peut
avoir uneinfluence à
long
terme etrendre
plus
difficile
la
manipulation
des animaux : des moutons
ayant
été maintenus dans unappareil
de
contention
qui
les
renverse surle dos
sont,
unan
après, plus
difficiles à faire passer d’unenclos
à un autre(Hutson 1985).
Mêmes certains
types
de
contacts ouatti-tudes humaines
inoffensives,
que l’onpourrait
a
priori
penser sansconséquences
négatives,
peuvent
influencer de manière
nettela
réac-tion vis-à-visde
l’Homme ;
parexemple,
unhomme
debout, portant
des
gants,
tentantde
s’approcher
oud’entrer
en contactphysique,
est perçu parles
porcs commeplus
menaçant
qu’un
humain
accroupi,
mains
nues etimmobi-le.
De manièreplus
surprenante,
l’exposition
des animaux à
cestypes
decomportements
dans les
mêmesproportions qu’une
manipula-tion réellement aversive
comme unchoc
élec-trique
(Hemsworth
et al1986 ;
Gonyou
et al1986).
De nombreuxsignaux
émis parl’Homme,
volontairement
ou inconsciemmentpeuvent
donc
être perçus commemenaçants
etretarder
l’établissement d’une bonne relation.Enfin,
uncomportement
imprévisible
de la
part
de
l’éleveur, qui
comporte
ne serait-ce que20%
de
manipulations
aversives et 80% demanipulations positives,
accroît fortement lapeur
des humains chez le
Porc,
et provoquede
plus
un stresschronique
et une réduction de lacroissance des animaux. De
fréquentes
mani-pulations plaisantes
nemasquent
donc
pasles
effets
négatifs
de
manipulations
aversives même peufréquentes
(Hemsworth
et al1987b).
Cependant, Dryden
etSeabrook
(1986)
ontmontré que
chez la
truie,
des interactions
avecl’Homme, qu’elles
soientplaisantes
oudéplai-santes,
entraînent chez leursporcelets
des
taux de croissancesupérieurs
à ceuxdes
témoins. Les auteurs
concluent
qu’il
vautmieux un certain taux
d’interactions,
mêmedéplaisantes,
que pasd’interactions du
tout ;
elles diminueraient l’ennui
provoqué
par le manquede stimulations dans les
cagesde mise
bas,
réduisant ainsi le
stresssubi
parles
truies,
cequi
conduirait à
uneproduction
lai-tière
supérieure.
Parailleurs, Hargreaves
etHutson
(1990d)
ontremarqué
quela
répétition
d’un traitement aversif (tonte
simulée)
avaitnéanmoins
uneffet
d’apprivoisement
chez lesovins.
2.
5
/
Influences
génétiques
L’adaptation
des animaux
auxdivers
types
de
production impliquant
des
degrés
divers
d’intervention humaine
dépend
vraisemblable-ment en
partie
de leur réactivité vis-à-vis de
l’Homme. Cette réactivité
peut
dépendre
de
facteurs
génétiques :
onsait,
eneffet,
quela
souche
oula
raceinfluencent le
&dquo;tempéra-ment&dquo;,
la réactivité
etla facilité
d’approche
parl’Homme chez le
Poulet(Murphy
et Duncan1978),
les bovins
(Hearnshaw
et al1979, 1984,
Adeyemo
etHeath
1982,
Murphey
et al1980,
1981),
les ovins(Grandin
1987,
Romeyer
etBouissou
1992),
etles
porcins
(Mormède
et al1984).
Ainsi,
parexemple,
les bovins de raceslaitières
sontplus
faciles à
approcher
et àmanipuler
que ceuxdes
races à viande et ce,quel
que soit leur moded’élevage (Murphey
et al1980).
Onpeut
penserqu’une
sélectionconsciente ou non sur
la facilité de
manipula-tion
a eulieu
en mêmetemps
quecelle
surl’aptitude
laitière.
Lyons
et al(1988a)
ontséparé
à lanaissan-ce
des
couples
de chevrettes
jumelles ;
les
unes ont été laissées avecla
mère,
les
autresont été élevées artificiellement par
l’Homme.
Al’âge
de
sept mois,
tousles animaux
ont été soumis àdifférentes
épreuves
enprésence
d’unhomme. Hormis le fait
queles animaux
mani-pulés
présentent
des réactions de
peur enversl’homme
plus
faibles que lestémoins,
les
auteurs ont constaté que
le classement d’un
individu dans le
groupeélevé
parla mère
per-metde
prédire
celui de
sa soeurjumelle
dans
le
groupeélevé artificiellement.
Les réactions des renardeaux vis-à-vis
de
l’Homme
sontpositivement
corrélées à celles
de leurs mères(Braastad
et al1989).
Danscette
espèce Belyaev
et al(1984,
1985)
ontd’ailleurs
pu effectuer unesélection
surl’atti-tude de renards
argentés
vis-à-vis de l’Hommeet
obtenir deux
populations
totalement
diffé-rentes,
l’une
docile,
l’autre
agressive
(non
sélectionnée).
Récemment,
Hemsworth et al(1990)
ontmontré chez le
Porc,
que certaines compo-santesdes réactions de
peurvis-à-vis de
l’Homme
(par exemple
la latence de la
premiè-re interaction au cours
d’épreuves
standard)
sont
modérément
héritables
etpourraient
donc
donner
prise
àla sélection.
Le facteur
génétique joue
donc
unrôle
important
dans la relation Homme-Animal.
3
/ Conséquences économiques
d’une mauvaise
relation
!
Homme-Animal
Outre les réactions
d’évitement
marquées
vis-à-vis de l’Homme
qui
rendent les
manipu-lations difficiles
et entraînent desrisques
d’ac-cidents tant pour l’animal que pourl’éleveur,
une
mauvaise relation entraîne des
consé-quences
défavorables
dans divers domaines.
Chez le
Porc,
de nombreux travaux ontmon-tré que
le niveau de
peurdes animaux
vis-à-visdes humains
estcorrélé
négativement
avecles
performances
de
reproduction
(tableau 2).
électrique
àchaque
tentatived’approche,
pré-sentent un état de stress
chronique indiqué
par une
élévation du
tauxde corticoïdes
(Hemsworth
et al1987),
qui
serépercute
auniveau de la
production :
la vitesse de
crois-sance
chez le
jeune
estréduite, l’âge
aupre-mier oestrus est
inférieur
carles femelles sont
plus
sensibles à
un stressaigu
etdonc
plus
réactives à la stimulation parle
verrat,
le
tauxde
gestation
chez la femelle adulte
estinfé-rieur,
le nombre de
porcelets
nés vivants estinférieur et
la mortalité à 3 semaines
estsupérieure,
les mâlesprésentent
uncomporte-ment
copulatoire adapté plus
tardivement,
etleur taille testiculaire à 23 semaines
estinfé-rieure
(figure
3) (Hemsworth
et al1981, 1986a,
b, Gonyou
et al1986,
Barnett et al1982/1983,
Dryden
etSeabrook
1986,
Paterson et Pearce1989,
Pearce et al1989,
Hemsworth
et al1981).
L’ampleur
de
cesbaisses de
perfor-mances est
parfois
surprenante
etpeut
aller
jusqu’à
11,3
%de réduction
en cequi
concernela vitesse
de
croissance,
et 62 % en cequi
concerne le taux degestation
(Hemsworth
etBarnett 1987).
Chez le
Poulet,
des
manipulations
trèsaver-sives,
commedes
prélèvements
sanguins
parponction intracardiaque
entraînent unedimi-nution
du
poids corporel
à 8 semaines(Buckland
et al1974).
Chez les
vaches,
le
changement
de
trayeur
ou
le fait
qu’il
soitperturbé
pardes bruits
oudes insomnies
peut
entraîner une baisse de laproduction
laitière(figure 4)(Schlichting
etSmidt
1987,
Seabrook
1987).
La
comparaison
de
troupeaux
laitiers
àforte
ou au contraire à faibleproduction
laitiè-re montre que dans ces derniers la relation
Homme-Animal
est moins bonne : lesani-maux entrent moins facilement en
salle de
traite et y
défèquent plus,
ont unedistance de
fuite
supérieure, approchent
moins facilementvolontairement
unhumain,
le
trayeur
leur
parle
moins
etles touche moins
(figure
5)
(Seabrook 1984).
Nous avons
déjà
mentionné lespertes
blessures
subies par lesbovins lors des
trans-ports
etdes
manipulations précédant
l’abatta-ge. Deschangements physiologiques
liés
austress entraînent
également
des modifications de laqualité
de la viande.
Pour une bonnepart,
cesproblèmes
sont dûs à desmanipula-tions brutales
et à une méconnaissance ducomportement
etdes
capacités
sensorielles des
animaux. Grandin(1984/1985)
aproposé
des
dispositifs qui
prennent
encompte
ces facteurset
facilitent la
manipulation
des
animaux,
enparticulier
dans les
abattoirs, permettant
ainsiune
réduction du
stresssubi,
et parlà-même
des
pertes
économiques
4
/ Possibilités d’améliorer
!
la
relation Homme-Animal
Outre la maîtrise des différents facteurs
évoqués précédemment
etqui
influencent la
qualité
dela relation
Homme-Animal,
de
nom-breux
auteurs ont tenté dedévelopper
des
techniques
pouraméliorer
cetterelation,
et enparticulier
de réduire la peurdes
animaux face auxhumains,
oude faciliter leur
manipu-lation
par divers moyens.4.
1
/ Habituation
L’habituation survient à la suite de la
répé-tition d’un stimulus. Elle
peut
intervenir lors demanipulations lorsque
l’animal
apprend
qu’il
y atoujours
unepossibilité d’échapper
(Fox
1984) ;
elle
dépend
de la
possibilité
de
contrôle de
l’agent
stressant,
etde
sonpouvoir
aversif.
En
utilisant
uneanalyse
encomposantes
principales,
Sato et al(1983)
ontcherché à
déterminer les facteurs contrôlant la facilité de
manipulation
des bovins : elle
estexpliquée
par 3 facteursparmi
lesquels,
outre le tempé-ramentde
l’animal,
on trouvel’habituation
autype
de
manipulation
etl’habituation
auxhumains. Ceci est à relier à l’observation de
Rubio et al
(1988)
qui
ontmontré,
chez les
bovins,
que les taux de cortisol enréponse
àdes
manipulations
décroissaient
avecla
répéti-tion.
La
tonte constitue l’une desprocédures
les
plus
stressantes pour les moutons.Hargreaves
et Hutson
(1990a,
b,
c,e)
ontexposé
des ovins à une tonte simulée à 4reprises
à 2 semainesd’intervalle.
Bien quele niveau maximal de
cortisol
plasmatique
ne soit pasaffecté,
ilretourne
plus rapidement
à un niveau de baselors de la
quatrième
séance. Deplus,
ladistan-ce
de fuite vis-à-vis d’un homme
qui approche
est
réduite chez les
animaux ainsi traités parrapport
à des animaux nonmanipulés.
Cependant,
si le traitement
est très aversif(électro-immobilisation)
la
répétition
n’a
pasd’effet
surles
tauxde
cortisol,
ni surcelui des
13-endorphines (Jephcott
et al 1986). ).4.
2
/
Apprentissage
De même que
l’animal
apprend rapidement
à associer la
présence
d’un humain auxtraite-ments
aversifs
quecelui-ci
peut
être amené àlui
infliger,
ilpeut
également
l’associer à des
situationspositives
telles quel’approvisionne-ment en
nourriture,
etles
réactions de peurUne
récompense
alimentaire associée auxmanipulations
peut
grandement
faciliter cesdernières. Le
temps
nécessaire pourfaire
entrer
des ovins dans
unappareil
de
conten-tion est
moindre
pourles animaux
qui
ont étéhabitués à
y recevoir unerécompense
alimen-taire,
et ce même un anaprès
(figure
6).
Cependant,
si le traitement a été très aversif(animaux
retournés sur le dos parl’appareil
decontention),
et bienqu’il
y ait unedifférence
lors des
premiers
tests,
elle
ne se retrouveplus
un an
après
(Hutson 1985).
L’utilisation d’une
récompense
alimentaire
peut
mêmeconduire
les ovins à
entrerspontanément
dans unappa-reil de contention
(de
type
&dquo;squeeze-tilt
table&dquo;,
Grandin
1989).
Il estégalement
bien connu, enpratique,
quela distribution de concentré
ensalle de traite favorise la
production ;
ceteffet
ne
peut
être attribué à uneffet nutritionnel
car mêmede très
petites quantités
sonteffi-caces.
Plus
probablement,
ce sontles
condi-tionspsychologiques positives
de l’animal
qui
en sont
responsables.
L’association de la
présence
humaine
avecla nourriture n’a
cependant
pasd’effet
surdes
poules
adultes
d’après Murphy
et Duncan(1977) ;
elle
nepermet
d’augmenter
le
tauxd’approche
d’un humain
quechez des
poussins
appartenant
à unelignée
dite &dquo;docile&dquo;.
L’observation d’autres animaux
approchant
et entrant en contact avec
des humains
peut
réduire la peur.
Des chevrettes étudiées dans
des
testsstandardisés vis-à-vis d’un humain
passent
plus
detemps
près
del’Homme
si ellessont
accompagnées
d’un adulte familier
etsur-tout
de leur
propre mère. Lesjeunes qui
pas-sent moins detemps
quela
moyenneprès
de
l’Homme
sontqualifiés
de &dquo;timides&dquo; : chez cesanimaux,
les taux de cortisolplasmatique
dépendent
du
comportement
de l’adulte
aveclequel
ils
sonttestés,
etde la
naturedes liens
sociaux aveccelui-ci. Si l’adulte
(familier
ouinconnu)
se montrecraintif,
il y a uneéléva-tion
du
tauxde cortisol. Au
contraire,
des
adultes
connus ou non, mais non craintifsréduisent la réactivité
surrénalienne des
jeunes.
Seules les
propres mères réduisentcette réactivité
quel
que soitleur
comporte-ment.
Il
n’y
a par contre aucune différence enfonction du
contextesocial dans
lequel
sedéroulent les
épreuves
chez les chevreaux
qua-lifiés de &dquo;non craintifs&dquo;
(Lyons
et al1988a, b).
).
L’influence du contexte social
surles
réac-tions de peur se retrouve
chez les
gallinacés
(Jones
1983, 1984a ;
Jones etMerry
1988)
etles bovins
(Boissy
et Le Neindre1990).
4.
3
/
Manipulations
douces
Les
manipulations
sontdésignées
parles
termes
anglo-saxons
de
&dquo;handling&dquo;
oude
&dquo;gent-ling&dquo;
et ont été utilisées dans les études faiteschez les
rongeursdepuis
une trentained’an-nées. Le
&dquo;handling&dquo;
consiste
simplement
àprendre
un animal dans son environnementhabituel,
et à letransporter
dans
une cage ouboîte voisine
pourquelques
instants. Dans lecas
du
&dquo;gentling&dquo;
des éléments
supposés
plai-sants sont
fournis tels
que caresses, offrandede
nourriture,
etc...Il faut
cependant garder
présent
àl’esprit
que le traitement considérécomme
&dquo;plaisant&dquo;
peut
enfait
être considéré commeindésirable
oudéplaisant
parl’animal.
Effectuées chez de
jeunes
animaux,
générale-ment avant le sevrage, de telles
manipulations
entraînent une réduction de la peur del’Homme
etde nombreuses
autresconsé-quences
bénéfiques
tant surla résistance à des
perturbations
émotionnelles que surles
capa-cités
d’apprentissage,
la résistance à des
agents
pathogènes,
etc... et engénéral
elles
accroissent la
capacité
des animaux à faire
face à des situations
stressantes(Denenberg
1963, 1964 ;
Daly
1973).
En ce
qui
concerne les animauxdomes-tiques,
la
peurde l’Homme
peut
également
être réduite pardes
manipulations régulières
neutres ou
supposées
plaisantes
chez le
Poulet,
le
Porc,
lescaprins,
les chevaux etles
bovins(tableau
3).
Des
manipulations
douces(gentling)
ont été utilisées chez les ovins comme moyenpossible
de réduire l’aversion des animaux
pourles
divers
traitements. Effectuéespendant
35jours
surdes animaux adultes elles
ont poureffet de réduire la distance de fuite
etla
répon-se
cardiaque
àl’approche
d’un humain.
Curieusement,
des traitements aversifs
commela
tontesimulée
ontdes effets similaires. Par
ailleurs,
les
manipulations
douces
neréduisent
pas
l’aversion des
moutons pourla
tontesimu-lée
(Hargreaves
etHutson
1990d).
De
plus,
lesmanipulations s’accompagnent
d’une
augmentation
de la vitesse de croissance
chez le Poulet
etle
Porc,
d’un
accroissementde
la
résistance auxagents
pathogènes
chez le
Poulet,
d’une amélioration des
capacités
d’ac-couplement
chez lePorc,
d’une moindre réten-tion de lait chez laChèvre,
d’une
augmenta-tion des
capacités d’apprentissage
chez le Cheval et d’une réduction de l’émotivité engénéral
(souvent
appréciée
par une activitésupérieure
en environnement nouveaude
type
open-field,
oul’approche
d’unobjet
nouveau)
chez le
Porc,
leCheval,
leRenard,
la Chèvre etle
Lapin
(tableau
3). Dans
cette dernièreespè-ce on remarque
également
uneréduction de
l’incidence d’artériosclérose
aortique (qui
peut
aller
jusqu’à
60%)
chez les animaux soumis à
un
régime
riche
encholestérol
(Nerem
et al1980).
).
Dans certains des
travauxmentionnés,
les
manipulations
ont été effectuées surde
jeunes
animaux. En
effet,
l’étude de
l’ontogenèse
descomportements
a mis enévidence le rôle
fon-damental de
l’expérience précoce
pourmoduler
le
comportement
de l’adulte. En cequi
concer-neles relations
inter-spécifiques, l’expérience
précoce
permet
de familiariser les
animauxavec
des
représentants
d’une
autreespèce.
Par
exemple,
un rat nemanifeste
plus
de
compor-tement
d’agression
vis-à-vis des souris s’il aété
élevé
enleur
présence
(Galef 1970).
Les
brebis
expriment
généralement
de fortes
réac-tions de
peur àl’égard
de
l’espèce
canine(Torres-Hernandez
etHohenboken
1979) ;
cependant,
sielles
ont été élevées en contacteffrayées
lors de
l’exposition
à d’autres chiensmais,
lorsqu’elles
en sontséparées,
elles
mani-festent des réactions aussi intenses quecelles
provoquées
par laséparation
d’avec leurscongénères
(Cairns
etJohnson
1965).
Dans de nombreuses
espèces
telles queles
canidés
(chien,
renard)
ou lesongulés
(mouton
et
chèvre),
il existe unepériode
dite desociali-sation
au coursde
laquelle
se créent lesatta-chements sociaux intra-
etinter-spécifiques
(Scott 1978).
Chez leChien,
elle se situe entreles
âges
de trois et douze semaines(Scott
1978) ;
sile
jeune
animal n’a
pasde
contactavec
l’Homme
au coursde
cettepériode,
il
pourra à la
rigueur
êtreapprivoisé
maisjamais
réellement &dquo;socialisé&dquo;. Chez leRenard,
la
période optimale
coïncide
avec unephase
importante
de la maturation
visuelle
etauditi-ve
(Belyaev
et al1984).
Ainsi,
la
période
àlaquelle
sonteffectuées
les
manipulations
des animaux
peut
êtreimportante.
Chez
leRat,
des stimulations tactiles effec-tuéesuniquement
pendant
la
première
semai-ne
de
vie sontsuffisantes
pourréduire
lescom-portements
émotionnels
(Schaefer
1963). Chez
laPerdrix,
la vued’un Homme
pendant
les 48
heures
qui
suivent l’éclosion
estsuffisante
pour
réduire les réactions de
peur et accroîtreles
réponses
d’approche (Csermely
et al1983).
Chez
le
Lapin,
la
manipulation
limitée
auxdix
premiers jours
de la vie se révèleinefficace,
par
contre,
le même traitement effectué entrele dixième
et levingtième
jour
setraduit
par unediminution des réactions émotives de
cesanimaux
(Metz
1983 ;
Kersten
etal
1989).
Chez le Chien
etle
Renard,
des
manipula-tions effectuées avant la 8ème semaine
condui-sent à une réduction de la crainte
des
humains,
un accroissement des conduitesexploratoires,
et uneréduction de la
suscepti-bilité au stress
(Fox
et Stelzner1966,
Pedersen
et
Jeppesen
1990).
L’existence,
chez les
ongulés domestiques,
de
périodes
de sensibilité
particulière
au coursdesquelles
la création de liens
interspécifiques
serait facilitée estd’une
importance
écono-mique
évidente,
spécialement
si le contact avecles humains
peut
être réduit à une très courtepériode
tôtaprès
la naissance.Hemsworth
et al(1986)
suggèrent
effective-ment
l’existence d’une
période
sensible
au cours des huitpremières
semaines de vie chezChez les
bovins,
Boissy
et Bouissou(1988)
ont étudié l’effet à
long
terme demanipula-tions
(brossage
etconduite
aulicol)
de
veauxFrisons élevés artificiellement à différentes
périodes
del’ontogenèse.
Les animaux étaientmanipulés
30jours
à raison de 3jours/sem-aine de la naissance à 3 mois ou
de
6 à 9mois,
ouégalement
30jours
mais à raison de3
jours/mois
entre la naissance etl’âge
de
9 mois. Des veaux de mêmeâge
ne subissant aucunemanipulation particulière
servaient detémoins. A
l’âge
de 15
mois,
tousles animaux
ont été individuellement soumis à une
batterie
d’épreuves
supposées
anxiogènes, impliquant
ou non la
présence
d’un homme.Compte-tenu
de
l’importance
connuedes
périodes
néona-tales,
l’hypothèse
était quela
manipulation
des animaux
au coursdes trois
premiers
moisde la vie
pourrait
être laplus
efficace
pouraméliorer la relation
avecl’Homme. En
fait,
quel
que soit leurâge
au momentdes
manipu-lations,
les animaux
&dquo;manipulés&dquo;
sont,
dans
leur
ensemble, plus
faciles à
approcher,
àattraper,
àconduire
aulicol, plus
calmes à
l’at-tache
enprésence
d’un Homme
(figure
7),
ets’alimentent
plus
dans
unenvironnement
nonfamilier
enprésence
d’un humain que les ani-maux nonmanipulés
(témoins).
Ils
présentent
également
unemoindre
élévation de lacortiso-lémie
après
les
manipulations (figure
8).
Cependant,
les
veauxmanipulés
de la
naissan-ce à 3 mois nediffèrent
que rarementdes
témoins. Par
contre,
les meilleurs résultats
sont