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Le souvenir des rêves et la personnalité

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Academic year: 2021

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UNIVERSITE DU QUEBEC

MEMOIRE PRESENTE A

L'UNI VERSITE DU QUE BEC A TROIS-RI VIERES COMME EXIGENCE PARTIELLE

DE LA MAITRISE EN PSYCHOLOGIE

PAR JEAN PAQUETTE

LE SOUVENIR DES REVES ET LA PERSONNALITE

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Université du Québec à Trois-Rivières Service de la bibliothèque

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L’auteur de ce mémoire ou de cette thèse a autorisé l’Université du Québec à Trois-Rivières à diffuser, à des fins non lucratives, une copie de son mémoire ou de sa thèse.

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Hi

Table des matIères

Introduction ... 1

Chapitre 1 - Contexte théorique ... 5

La fréquence de rappe 1 des rêves ... 6

Les facteurs physio logiques ... 7

Les facteurs environnementaux ... 9

Les facteurs cognitifs ... 13

Les facteurs psychologiques ... 16

Orientat ion théorique de la présente recherche ... 22

Chap1tre Il - Méthodolog1e ... 24

Descript ion de l'expérience ... 25

1 nstruments de mesure ... 25

Traitements statistiques ... 41

Chapi tre III - Présentat 10n et d1scuss1on des résul tats ... 43

Présentation des résultats ... 44

Discussion ... 48

Conclusion ... 52

Appendice A - Moyennes et écarts-type obtenus pour chaque groupe ... 56

Remerciements ... 59

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Sommaire

Certaines recherches (Hill, 1974; Schonbar, 1965) montrent j'existence d'un lien entre la fréquence de rappel des rêves et la personnalité: les sujets qui se souviennent régulièrement de leurs rêves auraient une meilleure santé mentale et une plus grande maturité psychologique.

Le Test d'évaluation du répertoire des construits interpersonnels (TERCI) et le Millon clinical multlaxial inventory (MCMI) sont utilisés afin de vérifier la relat10n qui existe entre le rappel des rêves et certains traits de la personna 1 i té.

Les résultats des analyses statistiques ne permettent pas de soutenir les hypothèses. Au contraire, il semble exister un lien entre le rappel des rêves et une tendance vers un fonctionnement psychologique perturbé. Ainsi les rêveurs obt1ennent des résultats plus élevés que les non-rêveurs sur des variables comme la confus1on, l'hypomanle et la somatisation. Cependant, les 1 iens observés demeurent modestes et n'expliquent qu'un faible pourcentage de la variance.

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Déjà chez les Grecs de l'antiquité, on considérait le rêve comme étant un message prémonitoire. Il semblerait que cette croyance était universelle puisqu'on l'a retrouvée dans différentes tribus Indigènes d'Afrique (Jung, 1961) ainsi que dans certains passages de la bible chrétienne (Adler, 1918).

Au début du 20è siècle, la psychanalyse fit son apparition et intégra le rêve dans son cadre psychodynamique. Le rêve cessa alors d'être perçu comme un phénomène myst Ique ou inspiré de forces surnature Iles mals bien comme une manifestation du monde inconscient de chaque être humain.

En 1900, Freud publie "La science des rêves" qui constitue une première tentat Ive d'1nterprétat Ion des rêves d'après ses découvertes sur l'inconscient.

Quelques années plus tard, soit en 1914, le psychiatre européen Jegersna, recteur de l'université de Leyde, accorde à l'interprétation des rêves sa première reconnaissance officielle dans le cadre d'une conférence. Une étape importante venait d'être franchie car l'analyse des rêves, qui faisait partie du traitement analytique, était reconnue comme valable dans le traitement des désordres psychologiques. Freud allait même jusqu'à considérer l'analyse des rêves comme une technique fondamentale permettant de sonder l'inconscient. Il affirmait que cette technique est "la base la p lus sûre de nos recherches et c'est l'étude des rêves, plus qu'aucune autre, qui vous convaincra de la valeur de la psychanalyse" (Freud, 1908).

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3 les besoins refoulés, se manifestent à travers le contenu des rêves. CertaIns chercheurs, contemporains de Freud, développèrent cette théorie pour en tirer des idées originales. C'est ainsi que Jung (1961) vit, dans cette manifestation, J'expression de résidus archa'lques remontant aux orig1nes même de J'espèce humaine. Pour Adler ( 1918) le rêve faisait référence au désir d'accomp 1 issement de J'individu projeté vers J'avenir. PerIs (1970), pour sa part, considérait le rêve comme "une part de soi qui remonte à la surface et qu'on refuse de voir" (page 27)

Les découvertes de la psychanalyse furent évidemment basées sur J'Intuition, J'expérience clinique et l'expérience personnelle des auteurs (Karle, W., Corrière, R., Hart, J., Woldenberg, L., 1980). Les théories qui en découlent provIennent davantage de la spéculatIon théorique que d'une expérimentation contrô lée.

Avec le développement de J'approche scientifique, ces théories furent mises à J'épreuve et conduisirent à un~ polémique encore bien présente aUJourd'huI. Ainsi, certaines recherches (Hill, 1974; Schonbar, 1965; Wallach, 1963) appuient l'influence psychodynamique de la personnalité sur le souvenir des rêves tandis que d'autres résultats rejettent ces hypothèses pour attribuer ce phénomène à des facteurs physiologiques (Foulkes, 1967; Goodenough et a1.,

1965) ou envIronnementaux (Cohen, 1974; Wltkin, 1969)

Il faut préciser que J'approche expérimentale, compte-tenu des difficultés à contrôler le contenu des rêves, utIlise la mémoIre des rêves, ou fréquence de rappel des rêves, comme variable pour tester les théories classiques et contemporaines (Cohen, 1974).

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Le but de la présente recherche sera de contribuer à l'éclaircissement des facteurs lIés à la mémoire des rêves en examinant une nouvelle variable. La relatIon entre la maturIté psychologique, telle qu'exprimée à travers deux tests CTERCI, MCMI) et la fréquence de rappel des rêves constitue l'ob jet spécifique de ce travai 1.

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Chap 1 tre prem 1 er Contexte théor1 Que

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les principales études effectuées dans ce domaine seront expOSées et condu1ront. à l'or1entat1on théor1que de la présente recherche.

La fréquence de rappel des rêves

Les travaux d'Aserinsky et Kleitman (1953, 1955) et ceux de Dement et Kleitman (1957) font figure de précurseurs dans la recherche expérimentale portant sur le sommeil et le rêve. Ces recherches ont permis de découvrir l'existence d'un 1 ien direct entre le rêve et le sommell paradoxal ou mouvement occulaire rapide (MOR). Ils ont constaté qu'en évei llant les sujets d'un sommeil paradoxal, ceux-ci se souvenaient de leur rêve dans une proportion de 80% tandis que ce phénoméne chutait à 20% lorsque l'éveil était provoqué en sommei 1 non-paradoxal ou sans mouvement occulaire rapide (NMOR). Ces études, et toutes celles qui ont suivi, permettent de conclure que chaque personne fait en moyenne 4 ou 5 rêves par nuit (Dement et Wolpert, 1958; Cartwright, 1979).

Malgré l'influence d'un tel facteur, certaines personnes vont se souvenir d'un ou plusieurs rêves presqu'à chaque matin tandis que d'autres n'en gardent jama1s souvenir (Schonbar, 1959).

Cette variation est appelée fréquence de rappel des rêves: elle mesure l'aptitude, au lever, à se souvenir des rêves de la nuit préCédente (Cohen, 1974).

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"évidence l'Influence de facteurs physiologiques, environnementaux cognitifs et

psychologiques. Les principales variables qui relèvent des facteurs physiologiques sont le type de sommell (MOR, NMOR) et la période du sommeil (phasique-tonique). Les facteurs environnementaux sont étudiés à partir du type d'évei 1, de l'expérience pré-sommei 1 (humeur) et de l'interférence du sommeil. Pour les facteurs cognit ifs, la mémoire, la capacité de visual isat ion et les habiletés intellectuelles servent de variables. Enfin, les facteurs psychologiques sont abordés à partir du refoulement et des variables relevant de la personnalité.

Les facteurs physiologiaues

Pour Aserinsky et Kleitman (1953, 1955) et Dement et Kleltman (1957), la fréquence de rappel des rêves correspond uniquement au stade du sommeil où se fait l'éveil. Comme on l'a vu, ces chercheurs obtiennent 80% de rappel lorsque les sujets s'éveillent lors d'une période de MOR tandis que ce résultat passe à 20% lorsque l'éveil est provoqué en NMOR. Dans leurs recherches, ces auteurs ut Il isent des critères très stricts pour définir ce qui est un rêve et ce qui ne l'est pas. Un rêve doit être: vivace, imaginatif (hallucinatoire), et relativement bien rappelé. Les rêves vagues, fragmentaires, d'Impressions (conceptuels ou non-imagés) sont considérés comme un échec à se souvenir du rêve.

Certains chercheurs ont constaté, lors d'une réévaluation de ces critères, que le rêve suivant un ével1 en sommell non-paradoxal se présente sous forme d'impression (non-imagé); Il est moins coloré, semble plus sous le contrôle du sujet et se compose d'éléments plus contemporains (Foulkes, 1962;

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démontré Que lorsque l'éveil est provoqué peu de temps après la fin de la période paradoxale, le rêve Qui en découle ressemble à ceux produits en pér10de MOR. Un autre phénomène intéressant réside dans le fait Que l'éveil provoqué en période NMOR produit, dans 74% des cas, un rêve qui se présente surtout sous forme d'impression (Goodenough, Lewis, Shapiro, Janet et Sleser, 1965; Kales et Jacobson, 1967; Foulkes, 1967>.

D'autres nuances sur la description du rêve sont obtenues suite aux études portant sur les périodes phasiques et toniques du sommei1. L'évaluation de ces séquences se fait à partir de la densité du mouvement de l'oeil (nombre de mouvements/20 secondes) <Baekeland, 1970). Les chercheurs ont tenté de différencier la quaI ité du contenu des rêves après avoir évei llé les sujets au cours d'une période calme (tonique) ou active (phasiQue). C'est ainsi que Molinari et Foulkes (1969) démontrent Que l'évell produit lors d'une séquence active du sommeil paradoxal se caractérise par une description visuelle primaire (non élaborée) tandis que la séquence calme du sommeil MOR se caractérise davantage par une élaboration cognitive secondaire (réflexion, évaluation, jugement, etc,), Par contre, aucune différence dans la fréquence de rappel des rêves n'a pu être observée entre ces deux variables.

D'autre part, une étude de Rechtschaffen, Watson, Wlncor, Mol inari et Barta (1972) démontre que le rappel des rêves en période non-paradoxale augmente quand l'éveil se produit lors d'une séquence phasique. Toutefois, Antrobus, Dement et Fisher (1964) obtiennent un résultat différent en ceci que la densité du mouvement de l'oeil est généralement plus élevée chez les non-rêveurs. Pour Cohen (1974), la densité du mouvement de l'oeil est une variable

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fort complexe et 1nfluencée par trop de facteurs pour être utllisée dans la recherche sur le rêve (activité du cerveau, activité du système autonome, repérage cortical, activ1té des hém1sphères, effet de latéralisation, etc.).

A la lumière de ces études, l'affirmat10n voulant que le rappel des rêves est un prOduit lié au sommeil paradoxal est remise en question pour laisser place à beaucoup plus d'ouverture au niveau des variables et des conditions expérimentales (Foulkes, 1966, 1967; Goodenough, 1967; Goodenough et a1., 1965). Les données obtenues à partir des études physiologiques permettent de voir que la production des rêves s'effectue en pér10de MOR sans influencer directement le souvenir de ceux-cl. En fait, le rappel des rêves est un domaine d'étude qu1 peut être abordé sans tenir compte de la technique MOR (Cohen,

1974).

Les facteurs environnementaux

Pour certains théoriciens Œysenck, 1957; Witkin, 1969) le fait de se souvenir ou pas de ses rêves dépend de facteurs environnementaux. Parmi ces facteurs, on retrouve l'humeur pré-sommei 1 (qui correspond aux événements vécus dans la journée), la façon dont se fait l'éveil et l'interférence du sommeil.

A. L'humeur pré-sommeil

L'humeur pré-sommeil est une variable, étudiée par Cohen (1974b). Dans son étude, l'auteur a remis aux sujets (N=44) trois grilles à remplir à la maison pour une période de cinq Jours. La première grille servait à identifier le niveau de confiance en soi (mesure indirecte de l'humeur) et devait être remplie avant

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le coucher, Les deux autres grilles, à compléter au lever, permettaient d'ldentlf1er la présence ou l'absence de souvenir des rêves et l'impact produit par ceux-ci (agréable-désagréable), Les résultats obtenus indiquent Qu'il n'y a pas de relation entre la fréquence de rappel des rêves et la confiance en SOi pour les sujets ayant généralement de nombreux souvenirs de rêve, Toujours pour les rêveurs fréquents, plus la confiance en sol est basse, plus lïmpact émotif du rêve est pénible, Chez les sujets Qui généralement rêvent peu ou pas, il y a une augmentation du rappel des rêves lorsque la confiance en soi est faible passant de 39% (confiance élevée) à 62% des matins avec rappe1. D'autre part, et pour ce groupe seulement, les nuits où la conflance est grande produlront des rêves plus désagréables Que les nults où la confiance en sol est faible,

Ces résul tats permettent de constater Que l'humeur pré-sommei 1 discrimine mal les rêveurs fréquents des non-fréquents. De plus, l,nfluence de ce facteur sur le type de rêve (agréable/désagréable) n'est pas généralisable. Pour Cohen (1974b), 11 faut plutôt se tourner vers les variables relevant de la personnalité et du type d'évei1.

B. Le type d'éve11

Une recherche de Goodenough, Shapiro, Holden et Steinschriber (1959), avait pour but d'identifler la nature du rappel des rêves en fonction de la sélection des sujets, la façon d'obtenir le récit du rêve et la physiologie du sommeil. Ainsi, les rêveurs fréquents et non-fréquents (sélectionnés d'après un Questionnaire) furent choisis pour une étude portant sur la relation entre le type d'éveil (graduel ou abrupt) à différents stades du sommeil et la fréquence

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aInsI Que la QualIté du souvenir des rêves. Les résultats indiquent Que de façon générale, l'évell graduel produ1t moins de rêves Que l'éveil brusque. De plus, l'éveil graduel produIt des rêves pensés (le sujet dit Qu'il était éveillé et Qu'il pensait) tandis Que l'éveil brusque produit des rapports de rêves proprement dit. Une étude de Goodenough et al. (1965) aboutit aux mêmes conclusions.

Des différences inter-groupes importantes sont également à souligner.

D'abord, les rêveurs fréquents ont plus de souvenirs, lorsque l'éveil est provoqué en période MOR, Que les non-rêveurs (Goodenough, 1967; Lewis et al., 1966). Ensuite, les rêveurs fréquents rapportent davantage de rêves proprement dit tandis Que les non-rêveurs rapportent plutôt des impressions de rêves (Lewis et al, 1966). Le type de rapport (rêve ou impression) varie également d'un groupe à l'autre. Ici, les rêveurs fréquents sont plus indépendants de la méthode d'évell Que les rêveurs non-fréquents. De même, le

groupe de non-rêveurs produit plus d'impressions de rêve lorsque l'éveil se fait

graduellement (Shapiro, Goodenough, Lewis et Sleser, 1965).

Puisque ces résultats indiquent une différence intergroupe dans l'influence du type d'évell et Que des dIfférences intra-groupes sont également observées, les corrélations entre le type d'éveil et la fréquence des rêves n'atteignent pas le seuil de sIgnificatIon statistique. C'est pourquoi Cohen (1974) a cherché à démontrer l'Influence des facteurs environnementaux à

partir d'une nouvelle hypothèse: l'interférence du sommeil. C. L'1nterférence du sommell

Dans l'hypothèse de l'interférence (Cohen, 1974), les variations de la

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variables: Le seul1 d'évell auditif et les événements post-sommeil.

Selon cette hypothèse. la profondeur du sommeil associée à l'interférence produite par les stimuli environnementaux présents à l'éveil, suffit à expliquer ce phénomène. Ainsi, cette hypothèse avance que plus le sommell est léger, plus l'état de rêve est près de l'état d'éveil et moins il

y

a d'interférence des processus de stimulation à l'éveil. A l'inverse, lorsque le sommeil est profond, le sujet doit s'éloigner de l'état de rêve pour aller vers l'état d'évei 1. La distance entre les deux états est plus grande, et l'oubli en résulte. De même, et c'est là qu'intervient la deuxième variable, les événements qui surgissent après l'éveil influenceraient le rappel des rêves car ils sont des stimulations qui éloignent, plus ou moins rapidement, de l'état de sommeil.

Zimmerman (1970) a falt un premier pas dans la démonstration de cette hypothèse en observant un lien entre le seuil d'évell auditif et la fréquence de rappel des rêves. Un test plus direct de la théorie de l'interférence fut effectué dans deux études de Cohen et Wolfe (1973). Dans la première, les sujets avaient comme tâche de composer un numéro de téléphone permettant d'obtenir des informations sur la température et d'écrire ces informations avant de noter leurs rêves. Les sujets du groupe contrôle devaient, pour leur part, s'étendre s1mplement sur le l1t pour une période de temps équivalente avant d'1nscr1re leurs rêves. Dans la cond1tlon expér1mentale, le pourcentage de rappel est significativement plus bas et les rappels sans contenu (impression d'avoir rêvé) plus nombreux. Cet effet était beaucoup plus évident pour les non-rêveurs que pour les non-rêveurs. La deuxième étude, qu'on retrouve dans la même recherche, reproduit ces résultats.

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Quoi Qu'Intéressante, cette hypothèse n'est pas toujours appuyée. En effet, Watson et Rechtschaffen (1969) rapportent Qu'il n'y a pas de re lat ion entre le seull d'évell aud1tlf et le pourcentage de rêves rappelés lorsque l'éveil

est provoqué en NMOR. De même, Ils n'ont pu observer de lien entre le seuil

d'éveil et l'Intensité du rêve (vigueur, impression bizarre, etcJ Notons, en terminant, Que cette hypothèse, relativement récente, n'a pas été souvent vérifiée expérimentalement.

Les facteurs cognitifs

Les chercheurs se tournèrent vers une autre série de variables pour expliquer la variation du rappel des rêves. Ces variables relevant du fonctionnement cognitif concernent la mémoire, l'1ntelligence et l'aptitude à

l'imagerie mentale. A. La mémoire

Dans leur étude, Cory, Ormiston, Spinnel et Dainoff (1975) découvrent une relation positive entre l'habileté mnésique et la fréquence de rappel des rêves.

Deux tests furent administrés aux sujets (N= 1 00): le "Ernest and Pavio" qui mesure la mémoire Incidente et un test visuel (images présentées aux sujets) Qui évalue la mémoire à court et long terme. Lorsque la mémoire à long terme sert de variable, les sujets ayant une plus grande capacité mnésique ont une fréquence de rappel des rêves plus élevée Que les sujets dont la mémoire est plus restreinte. Cette différence devient encore plus évidente lorsque la mémoire à court terme sert de variable (4.98, P<O.OO 1).

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Martlnettl (1983) découvre un lien entre la mémoire à court terme et le rappel des rêves. La différence observée entre le groupe de rêveurs et le groupe de non-rêveurs (N=30) se situe à T=3.69, P<.OO 1. Dans une seconde étude constituée de 222 sujets, Martinetti (1985), en utilisant la même méthodologie, connrme ce lien avec une différence inter-groupe de T=3.77, P<.OO 1.

Il faut cependant remarquer que dans une étude effectuée quelques années auparavant, ce lien ne put être démontré. En effet, Cohen (1971) a ut1l1sé le "Stroop test" et 9 cartes du T.A.T. afin de mesurer la mémoire à court terme. Dans le "Stroop test", les sujets (N=20) deva1ent écouter des h1stoires racontées par l'expérimentateur pour ensuite écrire ce Qu'lls avaient retenu. En ce Qui concerne le T.A.T., on a présenté les planches aux sujets pour ensu1te leur demander d'écrire ce Qu'1ls ont vu en donnant assez de détalls pour Que la planche soit reconnaissable. Les scores ainsi obtenus furent comparés à la fréquence de rappe 1 des rêves des sujets (mesurée par Quest i onna i re). La corrélation obtenue entre la mémoire aud1tive à court terme (histoire) et le souvenir des rêves a été de 0.23. Pour la mémoire visuelle à court terme <T.A.T'> et le rappel des rêves, la corrélation était de -0.24.

Il semblerait donc Qu'un lien existe entre la mémoire et le rappel des rêves mals une variation Importante se manifeste à travers les différents outlls servant à mesurer la mémo1re.

B. L'intelligence

L'habileté intellectuelle est une variable peu explorée. Hill (1974) démontre l'absence de lien entre l'intelligence et le rappel des rêves. Deux

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1S groupes de sujets, l'un constitué de rêveurs et l'autre de non-rêveurs, ont répondu au Questionnaire 16PF. Les résultats pondérés de la sous-échelle "intelligence" furent, en moyenne, de 4.70 pour les rêveurs fréquents et de 3.94 pour les rêveurs non-fréquents. La différence observée n'est pas sign1ficative.

Une autre façon de mesurer l'intelligence consiste à utiliser le type de pensée, convergente ou divergente, comme variable. Les sujets ayant une pensée convergente obtiennent des résultats élevés sur les tests conventionnels de 0.1. et sont plus aptes à se spéclal1ser dans les sciences physiques. Les divergents ont, pour leur part, des résultats élevés sur les tests de créativité et sont plus aptes à se spéclal1ser dans le domaine de l'art. Austin (1971) a formé deux groupes, un composé de divergents et l'autre de convergents, qui furent évalués à part1r du "Usual test" (Hudson, 1966). Il a ensuite mesuré la fréquence de rappel des rêves en éveillant les sujets d'un sommeil MOR. Les résultats ind1quent que les divergents se rappellent de leurs rêves dans 95.2% des éveils tand1s que ce résultat passe à 65% pour les convergents (P<.005). L'auteur conclut que la différence observée reflète une différence de tempérament.

C. L'imagerie mentale

La dernière variable cognitive dont 11 sera question est l'hablleté à l'imagerie mentale. Martinett1 (1983) a utilisé un groupe de sujets qui rêvent (au moins un rêve par semaine) et un groupe de non-rêveurs (moins d'un rêve par mols). Les 30 sujets ont répondU à un test servant à mesurer l'attitude à

l'égard des fantaisies mentales visuelles. L'expériencë ne démontre pas de différence significative entre les deux groupes. En fait, les groupes ont obtenu

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une moyenne variant de 77% à 80%, indIquant une attltude générale positive à l'égard de l'lmagerle mentale.

Cependant, dans une seconde étude, Martinetti (1985) obtient des résultats différents avec un autre instrument de mesure. Dans cette recherche, le test servant à mesurer l'attitude face au monde imaginaire fut le "Cognltive processes survey". La différence obtenue entre le groupe de rêveurs et le groupe de non-rêveurs fut de 33.7, P<.05. L'auteur conclut Ici qu'une attitude positive à l'égard de la vIe Imaginaire favorise le rappel des rêves.

Ces résultats vont dans le même sens que ceux obtenus par Hiscock et Cohen (1973). Dans leur étude, 650 sujets ont répondu à un questionnaire évaluant la fréquence de rappel des rêves puIs à un test Œetts questIonnaIre) mesurant l'imagerle visuelle. La moyenne obtenue par le groupe de rêveurs fut de 10.9 comparatlvement à 15.1 pour le groupe de non-rêveurs. La dlfférence significative observée (3.85, P<.OO 1) indique une relation entre la fréquence de rappel des rêves et l'lmagerie visuelle.

Les facteurs psychologIques

Les facteurs psychologIques sont sans doute les variables les plus étudiées au niveau de la recherche sur le rappel des rêves. Cette tendance fut sûrement influencée par la première théorie sur le rêve qui expliquait ce phénomène à partir d'éléments psychodynamiQues. Nous aborderons ici des variables telles Que le refoulement et certains facteurs relevant de la personna 11 té.

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A. L'hypothèse du refoulement

Pour Freud, les rêves se construisent autour de besoins et d'aspirations non-accessibles à la conscience. Plus ces besoins sont menaçants pour Je sujet, plus le refoulement agit et plus le contenu du rêve s'éloigne de la conscience du rêveur. Le rappel des rêves serait donc, dans cette hypothèse, influencé par la force du refoulement (Cohen, 1974).

Les premières études scientifiques portant sur le refoulement et le rappe 1 des rêves furent exécutées à part i r d'une méthode corré 1 at i onne Il e au niveau des groupes extrêmes de rêveurs (rêveurs fréquents versus rêveurs non-fréquents). Le postulat de ces études était que les non-rêveurs sont des gens qui refoulent (Oomhoff et Gerson, 1967; Tart, 1962) qui se caractérisent par des traits de personnalité théoriquement liés au refoulement comme la dépendance au champ (Witkin et Lewis, 1965), l'extraversion Œysenck et Rachman, 1965, p. 42) et le lieu de contrôle (Schonbar, 1965).

Schonbar (1965), utilisant cette méthode, démontre que les non-rêveurs perçoivent moins de mouvement que les rêveurs dans les planches du Rorschach. Ceci correspondra1t "à une vie intérieure plus pauvre, à une plus grande dépendance au champ et à un sentiment que le contrôle de sa vie dépend de l'environnement. S'appuyant sur ces résultats, Schonbar formule une théorie psychodynamique du rappel des rêves où elle affirme que les non-rêveurs ont un style de vie les conduisant à rejeter leur monde intérieur et à utll1ser le refoulement comme mode de défense.

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D'autres études (Schonbar, 1959; Singer et Schonbar, 1961; Tart, 1962) sont venues confirmer cette hypothèse mais dans tous ces travaux, les corrélations sont d'au m1eux de 0.25 (Cohen, 1974). De plus, Cohen et Wolfe (1973) ont tenté de reproduire les résultats de Schonbar (1965) mais n'ont obtenu aucun résultat significatif. Outre les faibles corrélations obtenues, ces études. s'appuient sur le postulat voulant que des caractéristiques comme la sensibi 1 ité et l'anxiété sont propres aux gens qui ne refoulent pas. Mais pour d'autres chercheurs, il ne s'agit là que de caractéristiques liées au bon fonctionnement des mécanismes de défense ou à la compétence psychologique (Byrne, 1964; Byrne, Golightly et Sheff1eld, 1965; Cohen, 1974b).

Une autre mesure ind1recte du refoulement peut se faire, théoriquement, par le biais de la dépendance et de l'indépendance au champ. Ici, le postulat est que la dépendance au champ correspond à une personnalité qui utilise le refoulement comme moyen d'adaptation (Cohen, 1970). Deux études ont, à partir de cette mesure, démontré l'existence d'un lien entre l'indépendance au champ (mesurée par le Embeded figure test) et les rêveurs fréquents (Schonbar, 1965; Witkin, Dyk, Faterson, Goodenough et Karp, 1962). Cependant, d'autres études visant à reproduire ce résultat ont échoué à démontrer ce 1 ien (Baekeland, 1969; BO,ne, Thomas et Kingsolving, 1972; Cohen et Wolfe, 1973; Montgomery et Bone, 1970),

Parmi les arguments en faveur de la théorie du refoulement, notons la recherche de Cartwright, Bernick et Borowitz (1969) dans laquelle les sujets ont été soumis à une condition expérimentale pré-sommeil. Ici, les sujets ont visionné des films érotiques avant le coucher. Les chercheurs ont observé que la fréquence de rappel des rêves baisse en présence de la condition

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19

expér1mentale. Ils en concluent Que ceci confirme la théorie freudienne

puisQu'l1

y

a eu refoulement du désir sexuel manifesté par l'inhibition du rêve. Baeke land (1971) reprit cette expérience en modifiant la variable

pré-sommell (fllms) pour soumettre les sujets à des stimuli stressants (bruits et

éclairages non familiers). Cette nouvelle condition avait pour but d'augmenter

l'lmagerie mentale avant le sommeil. Etant donné Que la condition

expér1mentale est négat1ve, on aurait pu s'attendre, en s'appuyant sur la théorie du refoulement, à une diminution de la fréquence de rappel des rêves. Les résultats obtenus démontrent toutefois le contraire puisqu'Ici le nombre de rêve est plus élevé en présence de la condition expérimentale.

Une étude de Cohen et Wolfe (1973) voulait vérlf1er l'hypothèse du refoulement en tentant d'activer ce mécanisme. Pour ce fa1re, ils disaient aux sujets Que le fait de rêver correspond à une manifestation pathologique vécue ou latente. Encore ici, la théorie du refoulement ne semble pas s'appliquer puisqu'il

y

a augmentation du nombre de souvenir des rêves en présence de cette

condition expérimentale. Ce résultat, ainsi Que les précédents, sont nettement

en contradlct1on avec l'hypothèse du refoulement pUisQu'une cond1t1on

pré-sommell négative semble provoquer un accroissement de l'intérêt face au rêve plutôt Que d'en accentuer l'élimination.

Cohen (1974) a effectué une autre recherche visant à mettre à l'épreuve l'hypothèse du refoulement en utilisant la confiance en sol comme variable. Les 88 sujets devaient, avant le coucher, remplir une grille, composée de 7 points placés sur un continuum (déprimé - heureux, vide - plein d'énergie, sentiment de confiance en soi - de non-confiance, etc,) ainsi qu'une gri lle mesurant la

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fréquence de rappel au lever. D'après la théorie du refoulement, lorsque la confIance en soi est faible au coucher, il y a plus de pression à refouler et par conséquent, 11 y aura d1m1nutlon de la fréquence de rappel des rêves (Goodenough, 1967). Les résultats révèlent que les nuits où la confiance est faible produisent plus de rêves que les nuits où la confiance est élevée (rpbis=0.34). Dans une seconde étude, Cohen (1974a) reprend l'expérience avec un groupe de non-rêveur et le même phénomène est observé avec une corrélation de 0.47.

On peut donc conclure, à part1r des dIfférentes recherches citées, que la théorie du refoulement n'explique pas la variation du rappel des rêves et qu'l1 faut en chercher l'exp 1 i cat 1 on a III eurs.

B. Variables de la personnallté

En ut111sant différents tests, les chercheurs ont tenté de mettre en relation la fréquence de rappel des rêves et certains traits de la personnalité.

Schecter, Schmeider et Staal (1965) rapportent que les étudiants en art sont plus aptes à se souvenir de leurs rêves que les étudiants d'Ingénierie. Poursuivant sur cette vole, Orl1nsky ( 1966) observe un lien slgn1flcat if entre le rappel des rêves et la'prédomlnance de la fantaisie, la productivité associative et l'absence de constrlctlon Introspective tels que mesurés par le Rorschach. Wallach (1963) utilisant un échantillonnage de 332 hommes, obtient des corrélations faibles mals significatives (entre 0.11 et 0.23) entre le rappel des rêves et les intérêts féminins (Mf), la psychasthénie (P~» la paranoïa (Pa), la schizophrénie (Sc) et l'anxiété (A) mesurés par le MMPI.

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21 S'appuyant sur ces données, Wallach (1963) conclut que le rappel des rêves est plus fréquent chez les gens introspectifs, expressifs, sensibles à leurs émotions et états intérieurs et qui ne s'astreignent pas toujours aux exigences de la réalité. Toujours à partir de ces résultats, Schonbar (1965) définit le rêveur fréquent comme quelqu'un qui accepte son intérieur; il tend à être plus conscient de son monde de fantaisie et de ses anxiétés, il util1se son monde intérieur dans le sens d'une indépendance au champ et il a davantage le sentiment d'avoir le contrôle sur sa vie.

En utllisant le 16 PF comme mesure de la personnalité, Hill (1974) obtient des résultats similaires. Les 78 sujets de l'expérience ont d'abord rempli le questionnaire du 16 PF puis ont enregistré, au lever, les rêves de la nuit pendant une période de 7 jours. Les résultats obtenus semblent démontrer assez clairement que le 16 PF est un bon instrument pour discriminer les rêveurs et les non-rêveurs puisque l'auteur obtient 75% d'identifications correctes. Ce résultat le conduit à définir le rêveur comme étant quelqu'un de sensible, d'imaginatif et plus conscient de son monde intérieur. 11 possède aussi une plus grande maturité psychologique et tend à avoir un niveau de confiance en soi plus élevé que les non-rêveurs. Le non-rêveur est, pour sa part, plus analytique et plus consciencieux. 11 démontre une certaine hardiesse sociale mais demeure émotivement instable, insécure et il appréhende les événements. Le pouvoir discriminant du 16 PF semble si évident que ce chercheur va Jusqu'à affirmer que le fait de ne pas rêver correspond à la présence d'un confl1t intrapsychique. La fréquence des rêves est donc ici

perçue comme un outll diagnostique.

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personnal1té, 11 s'avère difficile de les général iser. D'abord, très peu d'études furent effectuées dans ce domaine. Ensuite, les corrélations sont souvent fa1bles et f1nalement, l'analyse des résultats se falt souvent à partir des groupes extrêmes. Ces variables n'en demeurent pas moins prometteuses compte-tenu des résultats offerts par le 16 PF.

Orjentation théorjgue de la présente recherche

Cette revue de la littérature révèle Que parmi le grand nombre de variables m1ses en relation avec le rappel des rêves, peu offrent des résultats

significatifs. Les corrélations, lorsqu'elles sont significatives, sont

généralement faibles. Ce phénomène se retrouve aussi au niveau des variables discriminatives avec des groupes extrêmes de rêveurs.

Cependant, les variables découlant des traits de la personnalité semblent avo1r un certain pouvoir discriminatif (Orl insky, 1966; Wallach, 1963; Schonbar, 1965; Hi 11, 1974). Ces recherches permettent de décrire et de différencier les rêveurs et les non-rêveurs à partir de certains traits de la personnal1té. C'est a1nsi Que le rêveur est vu comme étant conscient de son monde intérieur, sensible, intuitif, mature et sécure. L'individu Qui ne rêve pas serait, pour sa part, fermé, analytique, émotlvement instable et doté de moins de contrôle sur sa vie.

Les caractéristiques du rêveur se rapprochent de la déf1nition Que Cox ( 1974) donne de la personne mature. Pour cet auteur, la personne mature est bien en contact avec la réal1té, responsable et sécure. Epe possède son propre sens des valeurs et elle sait prendre une d1stance face au support de l'environnement pour se prendre en charge elle-même. Cette ligne de pensée

(27)

23

reJ01nt une hypothèse cl1nique énoncée par PerIs (1969) concernant le souvenir des rêves.

Pour PerIs, le souvenir des rêves est en relation avec la maturité psychologique. Il définit la maturité par l'aptitude à transformer le support de l'environnement en support de sol (PerIs, 1969, p. 106). Ainsi, le rêveur ferait face à sa vie et le non-rêveur adopterait plutôt une attitude phobique en refusant de faire face à sa vie (PerIs, 1969, p. 108).

Cette hypothèse, 1ssue de la pensée clln1que, n'a pas encore été vérifiée à l'Intérieur d'une démarche scientifique. Les tavaux de Cox (1974), Hill (1974), Schonbar (1965) et WallaCh (1963) appuient sa validité en raison de la concordance entre les définitions données par ces chercheurs et celles de PerIs au sujet des rêveurs et des non-rêveurs.

Le but de la présente étude corrélatlonnelle est justement de faire un premier pas dans la vérification de cette hypothèse. Deux nouveaux instruments, le TERCI et le MCMI serviront à vérifier le lien possible entre des traits propres à la personne mature ou immature, selon la définition proposée par PerIs, et la fréquence de rappel des rêves.

(28)
(29)

Af1n de vér1f1er l'ex1stence d'un 11en entre le rappel des rêves et la maturité psychologique, un groupe de 67 sujets fut sélectionné pour répondre aux trois questionnaires: une gri lle portant sur le rappel des rêves, le questionnaire du TERCI et celui du MCMI. Le présent chapitre contient la présentation des sujets et la description des instruments de mesure utilisés. Les sujets

Les sujets qui participent à cette expérience sont tous étudiants à l'Université du Québec à Trois-Rivières. Ils sont inscrits au premier cycle en psycho-éducat1on ou en psychologie. Les 67 sujets sont cho1s1s sur une base volontaire. Une première passation a été exécutée en recrutant les étudiants à l'intér1eur d'un cours obligatoire à leur formation. Le nombre de non-rêveurs étant insuff1sant (7), une nouvelle passat10n a été produite avec la même population mais en sélectionnant seulement des non-rêveurs. Ceci a permis d'augmenter à 30 le nombre de sujets de ce groupe. Ils sont tous d'origine et de culture francophone.

Le groupe se compose de 28 hommes et de 39 femmes. L'âge moyen est de 26.6 ans. Les sujets ont répondu aux trois questionnaires dans la même période. Le temps requis fut en moyenne de 90 minutes.

Instruments de mesure

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de rappel des rêves ains1 Que la maturité psychologique. Pour cette dernière, le MCMI (Ml1lon, 1983) et le TERCI (Hould, 1979) seront présentés. Ces deux 1nstruments sont cho1sis en ra1son de leur capac1té à offr1r une mesure de la maturité psychologique. De plus, ils présentent J'avantage de ne jamais avoir été utilisé dans la recherche sur le rappel des rêves.

Grille d'évaluation de la fréquence de rappel des rêves

La recherche portant sur la fréquence de rappel des rêves a conduit les chercheurs à développer des outlls afin de mesurer cette variable. A cet effet, trois méthodes de mesure sont apparues et furent couramment utilisées dans ce domaine. Il y a d'abord la méthode du Questionna1re journalier où le sujet doit 1nscrire, en se levant, les rêves de la nuit précédente. Une seconde méthode, réservée à l'usage en laborato1re, consiste à évei 11er le sujet à un moment précis du sommeil (MOR ou NMOR) et à lui demander de décrire son rêve s'l1 s'en souvient. EnfIn, la dernière méthode cons1ste s1mplement à demander au sujet, à partir d'un choix de réponses, de cocher l'énoncé Qui correspond le plus à sa situat10n par rapport au souven1r Qu'll garde de ses rêves.

Quoi Qu'à prem1ère vue fort différentes, ces méthodes présentent une relation suffisante entre elles pour généraliser les résultats obtenus à partir de n'importe lequel de ces outlls. Par exemple, plusieurs chercheurs observent Que la mesure du rappel des rêves par Questionnaire ou effectuée sur une base journalière produit des résultats très semblables à ceux Qui résultent des recherches en laboratoire (Cohen, 1974a, 1974b;' Cohen et MacNel1age, 1973; MacNeilage, Cohen et MacNellage, 1972; Lewis, Goodenough, Shapiro et Sleser,

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Z7 Pour la présente recherche, le choix s'est arrêté sur la troisième méthode. En plus d'être pratique et factle à uttliser, elle offre aussi l'avantage de ne mobtliser le sujet que pour quelques minutes.

Essent1ellement, les dl verses grll1es d'évaluat10n du rappel des rêves sont semblables. Elles contiennent clnq choix de réponses, placées sur un continuum, partant d'une fréquence élevée jusqu'à une fréquence faible. Pour notre étude, la gr1l1e d'évaluatlon de Tart (1962) sera utilisée. Les choix proposés aux sujets sont les suivants: 1- Presque toutes les nuits. 2- Une fols par semaine ou plus. 3- Une fois par mois ou plus. 4- Au moins une fois dans ma vie. 5- Jamais.

La consigne donnée aux sujets est la suivante: "Cette échelle sert à mesurer la fréquence à laquelle vous vous souvenez de vos rêves. Vous n'avez qu'à cocher la case qui correspond le mieux à votre vécu."

Millon Cllnlcal Multlaxlal Inventory (MCMI)

Le MCMI (Mlllon, 1983)* est un test composé de 175 questions à choix forcé (vrai ou faux) qui permet, selon les catégories du DSMIII (1985), d'identifier l'orientation de base de la personnalité, les désordres pathologiques de la personnalité ainsi que les symptômes cliniques qui en découlent.

L'utlllsatlon de cet instrument est fort Simple. Chaque sujet reçoit une copie du quest ionnaire. Il doit lire chacune des questions puis cocher la case correspondante (Vou F). Le temps requis est d'environ 45 minutes.

• Traduit et adapté pour le Québec par Andrea D'El1a. M. Ed. et Pierre-Marie Lagier 1 Ph.D. du B.I.P.S.

œ

Montréal. Traduction approuvée par l'auteur.

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L'évaluat1on QuantitatIve du MCMI se faIt à raide de clefs de correction. Les 20 grl1les transparentes doivent être posées, une après l'autre, sur le formula1re révélant le nombre de réponses Qui do1t être cumulées pour chacune des sous -éche Il es.

L'opérat ion suivante consiste à transformer les résultats bruts en scores pondérés. Pour ce faire, il faut utiliser un tableau de conversion Qui varie selon la race et le sexe des sujets. La présence de déni ou de complainte dans les réponses est compensée par une deux1ème opération de pondération qui s'effectue à partir des résultats bruts.

Les résultats finaux varient entre 0 et 115. Les scores se situant entre

o

et 74 ne sont pas signif1catifs; entre 75 et 84, 11s 1nd1quent une tendance vers le trait mesuré; entre 85 et 115, le tra1t mesuré est présent.

Les dimensions mesurées par le MCMI

Les 20 sous-échelles composant le test se regroupent pour former trois grandes catégories: le mode de fonctionnement de la personnall té, les désordres pathologiques de la personnalité et les symptômes cl1nlques.

1. Mode de fonctionnement de base de la personnalité

Huit traits composent cette prem1ère catégor1e. Ces tra1ts

correspondent aux modes de fonctionnement Qu1 caractérisent l'Individu dans sa vie quot idienne. Ils reflètent des traits stables qui marquent le comportement, la perception, la pensée, les sentiments et le mode d'adaptation personnel du sujet.

(33)

Les huit traits mesurés sont: 1- Schizoïde (asocial), 2- Evitement,

3- Dépendance (soumission), 4- Histrionique (grégaire), 5- Narcissique,

6- Antisocial (agressif), 7- Compulsif (conformiste), 8- PaSSif-agressif (négat ivi sme).

2. Désordres pathologigues de la personnalité

Les trois échelles qui composent cette deuxième catégorie indiquent, lorsque Je résultat est significatif, la présence d'une pathologie sévère chronique ou périodique. Un résultat significatif dénote chez les sujets un

n1veau de compétence sociale pauvre. Cette lacune s'explique par une

incapacité à apprendre des difficultés du passé, par une tendance à se précipiter dans des cercles vicieux où le sujet se perçoit comme perdant, par une tendance régreSSive et par une difficulté à trouver un équlllbre de vie qui corresponde à ses besoins et ses capacités.

Ces trois échelles sont: S- Schlzotyple, C- Etat limite (Borderline), P-Paranoïde.

3. Symptômes cllnigues

Cette dernière catégorie se compose de neuf sous-échelles. Celles-ci décrivent des symptômes de type réactionnel qui ont une durée beaucoup plus brève que les désordres de la personnalité. Ils représentent généralement un état à l'intérieur duquel se manifeste un processus pathologique. Plusieurs de ces symptômes sont précipités par des événements extérieurs. Les échelles de A à T représentent des désordres dont la sévérité est modérée. Les échelles SS, CC et pp représentent des désordres dont la sévérité est marquée.

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Ces neuf échelles sont: A- Anxiété, H- 50matoforme, N- Hypomanie, D- Dysthymie, B-Abus d'alcool, T-Abus de drogue, 55-Pensées psychotiques, CC-Dépression psychotique, PP-I11usions psychotiques.

En plus des 20 dlmenslons prlnclpales, le MCMI permet d'évaluer la présence de dénl ou de complalnte. Des scores de corrections ont été élaborés par l'auteur afln de corriger l'influence de ces facteurs sur les résultats du test.

Fidél1té du MCMI

Pour vérifier la stabi 1 ité des données fournies par le MCMI, l'auteur a ut111sé la méthode du test-retest avec deux groupes de population clinique distincts: le premier groupe, composé de 59 sujets, fut évalué à deux reprises avec un interva11e de 7 jours; le second groupe, constitué de 86 sujets, fut évalué avec un intervalle de cinq sema1nes (Tableau A).

Les résultats obtenus indiquent d'abord Que les huit éche11es portant sur les traits de personnalité ont les corrélations les plus élevées avec une

moyenne d'environ 0.80. Les échelles des traits pathologiques de la

personnal1té présentent une corrélation moyenne d'environ 0.75 tandis que les symptômes cliniques ont une corrélation moyenne d'environ 0.65.

Le problème de l'hétérogénéité des éche11es est un autre facteur qui compl1Que les mesures de consistance interne. Les éche11es ne furent pas conçues pour être factor1e11ement pures mais pour combiner les différents symptômes Qu1 sont 1nclus dans les syndrômes clin1Ques.' Le but poursuiv1 éta1t donc d'obtenir un bon niveau de consistance interne tout en conservant un haut

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31 niveau de représentativité des syndrômes et en respectant le pouvoir discrlminatif des critères. Alors que chaque item a été sélectionné sur la base d'une corré 1 at i on b 1 sérl ale élevée avec l' éche 11 e concernée, 1 es éChe 11 es du MCM 1 devaient aussi démontrer un minimum de consistance interne tel qu'évalué par des mesures d'homogénéité. Le tableau A présente les résultats obtenus sur ce point à partir de la formule 20 de Kuder-Rlchardson. Le coefficient KR moyen pour toutes les échelles cliniques est de .88 avec une étendue située entre .59 et .95; huit échelles ont un coeffic1ent au-dessus de .90 et une seule est en deça de .70, so1t l'échelle pp qui, avec ses 16 Items, est la plus courte des 20 échelles.

Valjdité du MCMI

Deux études furent menées pour vérifier la validité de cet instrument. L'évaluation par des cliniciens du style personnel et des désordres symptomatiques des pat1ents auprès de qui Ils oeuvrent a servi de critère externe pour établ1r la validité du MCM\. La première étude, ut i l1sant la version provisoire A du MCMI, composée de 289 questions, fut utilisée pour évaluer la validité empirique des 20 échelles de l'instrument. Suite à cette prem1ère démarche, tro1s échelles furent él1m1nées en ra1son de leur fa1ble val1dlté: hypochondrle, obsesslf-compuls1f, soclopathie. Tro1s nouvelles échelles ont remplacé celles él1m1nées: hypoman1e, abus d'alcool, abus de drogue. Composée de 277 questions, cette deuxième forme provisoire fut également soumise à une étude visant à vér1fler sa val1dlté.

Une sélection des Items composants le MCMI a permis d'en réduire le nombre et d'établir un niveau de validité acceptable.

(36)

Corrélat1oos 1tems-échelles et fréquence d'acceptatjon des Items

PlusIeurs étapes furent employées afin d'assurer la validlté du MCMI. Premièrement, les réponses individuelles ont été transcrites sur cartes informatiques. Ensuite, il s'agissait d'évaluer, avec le support de l'ordinateur, l'homogénéité item-échelle par des mesures de consistance interne. Puis la troisième étape consistait simplement à compiler le seuil d'acceptation des fréquences vrai ou faux. Des corrélations bisériales ont ensuite été calculées entre chaque item et chaque échelle du test.

Afin d'augmenter l'homogénéité des échelles, seulement les items présentant les corrélations les plus élevées à l'égard de l'échelle correspondante ont été retenues. A part Quelques except1ons, les items ayant une corrélation de 0.30 ou moins furent éliminés en raison de leur niveau de consistance interne faible. La corrélation bisériale moyenne était de 0.47 au point de départ et est passée à 0.58 après raff1nement des échelles par réduct10n d'Items.

L'étape suivante consista à développer un système de cotation à échelle multiple Qui fait en sorte Qu'une réponse à un item peut servir de mesure d'évaluation au niveau de plusieurs échelles. Ici, seulement les items présentant des corrélations bisériales supérieures à 0.30 ou inférieures à -0.30

furent retenues. Ces items ont ensuite été sélectionnés à partir de leur corrélation positive ou négative à l'égard d'une seconde échelle.

(37)

"

Finalement, les résultats obtenus lors de ces étapes de val1datlon

devaient respecter le modèle théorique du DSMIII. Par exemple, si un item

présentait une corrélation élevée à l'échelle évitement et à l'échelle

hlstrlonlque, cet Item était éliminé pulsquï 1 y a Incompatlbll1té entre ces deux

traits. Cette dernière étape réduit le nombre de questions à 175, nombre qui

compose la forme finale du test. Compte-tenu de l'utll1sation multiple des

(38)

Tableau Al

Fldél1té des échelles du MCMI

Echelle Test-retest A* Test - ratest B ** KR20

(N=59) (N=86) (N=682+296) 1- Schizoïde .85 .82 .73 2- Evitement .90 .84 .91 3- Dépendant .83 .79 .78 4- Histrionique .91 .85 .89 5- Narcissique .85 .81 .81 6- Antisocial .90 .83 .79 7- Compulsif .81 .77 .84 8- Pass1f-agressif .89 .81 .91 S- Schizotypie .86 .78 .92 C- Etat limite .84 .77 .95 P- Paranoïde .85 .77 .82 A- Anxiété .80 .68 .94 H- Somatisation .81 .62 .91 N- Hypomanie .79 .65 .70 D- Dysthym i e .78 .66 .94 B- Abus d'alcool .83 .76 .71 T - Abus de drogue .83 .74 .78 SS- Pensées psychotiques .80 .68 .88 CC- Dépression psychotique .79 .61 .91

PP- Illusions psychot iques .82 .66 .58

*

Entre 5 et 9 jours: moyenne 7 jours

**

Entre 4 et 6 semaines: moyenne 5 semaines

(39)

"

Tableau 81

Nombre d'Items Dar Question

Catégorie Eche Iles Nombre d'Items

1- Schizoïde 37 2- Evitante 41 3- Dépendante 33 Trait de 4- Histrionique 30 personna 1 i té 5- Narcissique 43 6- Antisociale 32 7- Compulsive 42 8- Passive-agressive 36 Désordres S- Schizotypie 44

pathologiques C- Etat limite 44

de 1 a personna li té P- Paranoïde 36

A- Anxiété 37

H- Somatisation 41

N- Hypomanle 47

Syndromes D- Dysthymie 36

cliniques B- Abus d'alcool 35

T - Abus de drogue 46

SS- Pensées psychotiques 33

CC- Dépression psychotique 24

pp- Illusions PsyChotiques 16

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Test d'éyaluatlon du répertoire des construits Interpersonnels <TEBCI}

Le deuxième Instrument utlHsé pour mesurer la maturité psychologique s'appelle le TERCI (Hould, 1979).

Le lEBCI est un test qut permet d'obtenir un diagnostic et un pronostic concemant certa1ns problèmes 1nd1v1duels et matr1mon1aux. Ces résultats sont obtenus à part1r de la perception, en terme de comportements Interpersonnels,

Qu'a le sujet de lut-même, de son partenaire (conj01nt), de son père et de sa mère. Selon Hould et Gauthier (1985), l'agencement entre ces construits Interpersonnels correspond à un modèle 1ntégrant la théorie des réperto1res de comportements Interpersonnels de Leary (1957), les concepts de symétr1e et de complémentar1té à l'lntér1eur des dyades (Watzlaw1cl< et a1., 1967), les concepts de pos1t10n de vte (Harris, 1967), l'ambiance, la satisfaction et 1'1mportance d'une relation <Thibaut et Kelly, 1959).

En plus de ces variables, la complextté cognitive (Kelly, 1955), la cohérence, la spécificité et 1'1dlosyncrasle sémantique sont mesurées.

Le lEBel, composé de 88 1tems à ch01x forcé (ou1, non), se répond en Quatre étapes. Dans un prem1er temps, le sujet répond en fa1sant correspondre l'énoncé à sa manière habituelle d'être en relation avec les autres. Il doit, pour chacun des Items, se poser la Question suivante: "Est-ce Que ce comportement, ou cette attitude, décrit ma manière habltuel1e d'être ou d'agir avec les gens".

On assume, à partir des réponses données, Que le rOle adopté par le sujet dans le test constitue un Indice valable du rOle prlv1léglé par celut-ct dans ses relations Interpersonnelles. Dans la deuxième partie, le sujet reprend les 88 Items et les appl1Que à son conjoint. La même procédure est ut111sée pour la

(41)

J7

trojsième et la quatrjème étape où une descrjptjon du père et de la mère est demandée.

Les dimensjons mesurées Dar Je TEBCI

Les 88 Items du TEBCI sont conçus pour correspondre à huit échelles de comportements sociaux: l'assurance, l'organisation, la cr1tique, la méfiance, l'effacement, la docl1ité, la serviabilité et la gentillesse. Ces échelles sont ensuite regroupées pour permettre d'obtenjr un jndice du mode d'adaptation 1nterpersonnelle allant de la soumiss1on à la dom1nat1on et du dévouement à

l'Intolérance.

Pour chacun de ces modes d'adaptation, on retrouve 11 items classés de man1ère à offrir des comportements banals, modérés et extrêmes à 1'1ntér1eur de chaque catégorie. Un comportement extrême se verra attrjbuer une cote pondérée de 5, un comportement modéré aura une cote entre 2 et 4 tandis qu'un comportement banal obtiendra une pondération de 1. Un score élevé à l'égard d'une échelle indique une attribution élevée du mode d'adaptation correspondant; plus le score est bas, moins l'attribution de ce type de comportement au personnage décrit est marquée.

Dans une dernière transformation, tous les résultats du TEBCI (obtenus par tra1tement informat1que) sont convertis en cote C. L'Intervalle est donc entre 1 et 11 avec une moyenne de 6 et un écart-type de 2. Les dimensions mesurées sont l'évaluat1on du potent1el des personnages, la perception du vécu

à l'intér1eur des dyades ains1 qu'une sér1e de variables qql seront définies plus loin. Le tableau C illustre un exemple des résultats offerts par le TEBCI.

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Tableau C

Exemple de résultat en cote C Qu'offre le TERQ EVALUATION DU POTENTIEL DES PERSONNAGES

Potentiel moi-même portenoire père mère

Atouts 3 2 3 6

Handicaps 8 7 8 7

Estime 4 3 3 5

Confusion 7 4 8 6

PERCEPTION DU VECU A L'INTERIEUR DES DYADES

Aff1liatlon Dominance Potentiel Ambiance Nature Intensité Nature Intensité Nature Intensité

Moi-même Dévouée 8 Soumise 7 Négatlve 8 2 Partenaire Intolérant Soumis Négative

Père Intolérant 11 Dominant 8 Négative 3 4

Mère Dévouée Soumise Négative

Moi-même Dévouée 10 Soumise 7 Négative 8 3

Père 1 nto lér6rlt Dominant Négative

Moi-même Dévouée 10 Soumise 6 Négative 3 4

Mère Dévouée Soumise Négative

AUTRES VAR 1 ABLES

Satisf~tlon 4 Spécificité 7

Importance 4 1 diosyncrasie 8

Mot1vation 4 Cohérence 5

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39

Les variables Qui retiendront notre attention dans la présente étude sont celles relevant de l'évaluation du potentiel Que le sujet s'attribue à lUi-même, de l'indice d'ambiance vécue à l'intérieur de son couple, de la satisfaction, de l'importance, de la motivation actuelle, de la spécificité, de l'idiosyncrasie, de la cohérence et de la complex1té. De plus, les indices d'aff1l1ation, de dominance et de rigidité viendront compléter le tout.

Au niveau de l'évaluation du potentiel des personnages, nous retrouvons trois variables: atouts, handicaps et estime. Le score "atouts" correspond à la Quantité d'items jugés favorables à un bon fonctionnement interpersonnel. Le score "handicaps" est, pour sa part, obtenu à partir du nombre d'items jugés nuisibles aux bonnes relations interpersonnelles. La variable "estime" correspond au bllan des atouts et des handicaps. A ces trois variables s'ajoute un score de "confusion" Qui mesure le nombre de fois Que les réponses du sujet s'écartent de la séquence prévue d'acquiescements aux items pour les huit échelles. Un score élevé au niveau de cette variable révèle habituellement une relation conflictuelle face au personnage décrit.

La variable Que nous retenons à l'égard de la perception du vécu à l'intérieur des dyades est l'ambiance. La variable "ambiance" réfère au climat et à l'autonomie Que chacun retire de sa participation à la dyade.

Dans le groupe des dernières variables, en plus de la satisfaction face à la relation de couple, nous retrouvons un indice de l'importance actuelle Que le sujet accorde à son couple. Cette dernière variable est obtenue à partir de l'écart entre le niveau d'ambiance à l'intérieur du couple et le niveau moyen d'ambiance enregistré dans ses relations avec le père et la mère. La somme des

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variables "satisfaction" et "importance" permet d'apprécier la motivation du sujet à maintenir et améliorer sa relation de couple.

Les résultats offerts par le TERCI se terminent par quatre variables formelles de performance. Nous retrouvons d'abord la variable "spécific1té" qu1 indique, lorsque le score est élevé, que le sujet se perçoit comme ayant des caractéristiques différentes des autres personnages décrits. Un score faible correspond à une description où le sujet se perçoit comme il perçoit les autres personnages. Vient ensuite l'idiosyncrasie qui mesure l'écart entre le sens donné par le sujet aux différents items du TERCI et le sens donné par l'ensemble de la population qui a servi à la construction du test. Un score élevé indiquerait la présence de difficulté de communication interpersonnelle. La variable "cohérence" est un autre indice évalué par le TERCI. Les résultats du sujet sont ici comparés à un modèle d'homogénéité cumulative prévu lors de la construction de l'échelle (Hould, 1979). L'auteur a obtenu des corrélations significatives entre la cohérence et certains traits pathologiques tels que mesurés par le MMPI. Ceci permet d'affirmer que la variable "cohérence" est un bon indice de santé mentale. La variable "complexité", la dernière du TERCI, se réfère à la sensibilité du sujet face aux détails et subtilités des relations interpersonnelles. Ainsi, une structure cognitive complexe (score élevé) caractérise l'individu sensible aux détails tandis qu'une structure simple (score faible) sera le propre d'une personne peu sensible à ces détails.

De plus, les indices d'affl1iation, de dominance et de rigidité que le sujet s'attribue à lui-même seront inclus dans l'étude. Elles 1n9iquent des tendances comportementales qui relèvent de la personnalité du sujet.

(45)

41 QualItés psychométriques du TERCI

La fidélité du TERCI a été mesurée par la méthode test-retest sur une période de quatre mois. Au niveau des quatres dimensions, la moyenne des

corré 1 at Ions obtenues est de 0.79.

Pour la validité, J'auteur a ut Il Isé la méthode mUltl-méthode-mult I-traits

quI consiste à comparer un ensemble de corrélatIons attendues théoriquement

(circomplexité parfaite) avec un deuxième ensemble de corrélations obtenues

Ici de façon empirIque (clrcomplexlté observée). Cette comparaIson a permIs

d'obtenir un indice de validité de 0.76. Les résultats produits par le TERCI sont

donc très près de ceux attendus théoriquement.

Traitements stat1stiaues

La corrélatIon de Spearman est le premier traItement statistIque utllisé et permet de vérifier l'existence d'un lien entre les var1ables du TERCI et du

MCMI avec la fréquence de rappel des rêves. La corrélation de rang s'avère ici

préférable puIsque les données concernant le rappel des rêves s'échelonnent de

1 à 5.

Dans un deuxième temps, le regroupement des réponses obtenues pour le

rappel des rêves permet de former deux groupes: rêveurs, non-rêveurs. Le

groupe des rêveurs se compose des sujets ayant un rappel par semaine ou plus. Le groupe des non-rêveurs comprend les sujets ayant moins d'un rappel par

semaine. Cette dichotomie concorde avec la méthodolog1e généralement

(46)

Cette transformation permet de procéder à trois tests statistiques qui favorisent l'exploration des différences entre les rêveurs et les non-rêveurs.

D'abord, le coefficient de corrélation bisérial qui vérifie l'existence d'une relation significative entre le fait de se rappeler des rêves et les variables cont Inues du TERCI et du MCMI. Et ensuite, le test-t de Student qui donne la possibilité de vérlfl~r si la différence de moyennes entre les groupes est significat ive et le test F de Snedecor, qui permet d'apprécier la différence de la variance entre les groupes.

Finalement, un dernier test statistique, la corrélation Phi-bisériale, sert

à vérifier la relation entre la fréquence de rappel des rêves et trois variables dichotomiques: le sexe, la présence ou J'absence de déni et la présence ou J'absence de complainte .•

1 Il convient de remercier mdme LIse Gauthier, M. Sc., pour ses précieux conseils en informatique et stat1st1Que.

(47)

Chapitre III

(48)

discussion suivra et permettra de mettre à J'épreuve les hypothèses de départ.

Ces démarches conduiront ensuite à la conclusion de cette recherche ..

Présentatjon des résultats

Cette section expose les résultats obtenus à partir des traitements

stat ist iques.

Le tableau 1 révèle que trois variables du TERCI ont des résultats significatifs avec le rang (coté de 1 à 5) occupé par le rêveur: la rigidité de l'image de soi (rs=0.21), la confusion par rapport à cette même image (rs= 0.32) et la spécificité (rs= -0.26).

L'indice de confusion offre ici le résultat le plus élevé et indique la présence d'une relation positive entre cette variable et la fréquence de rappel des rêves. Ce 1 ien explique 10% de la variance.

Soumise

à

la corrélation bisériale, les variables du TERCI (tableau 1)

présentent des résultats variant entre -0.21 et 0.43. Sur J'ensemble, quatre

atteignent le seul1 de signification de 0.5: la dominance (rbis= -0.23), le

handicap (rbis= 0.24), la confusion (rbls= 0.43) et la cohérence (rbis= -0.21 ).

A J'aide du test-t, les différences de moyennes entre le groupe des rêveurs et le groupe des non-rêveurs ont été mesurées. Le tableau 1 révèle que

l'indice de confusion présente une différence significative entre les deux

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Enfin, les résultats obtenus pour le TERCI avec le calcul de F (tableau 1) indiquent une d1fférence d'écart-type entre les rêveurs et les non-rêveurs sur 1'1ndlce de confusIon (F= 2.13, P<0.05).

Tableau 1

Résultats des traItements stat istjaues pour le TERCI

Echelles Corrélations Corrélations Test-t Test-F

de Spearman blsérlales AFFILIATION 0.06 0.10 0.66 1.14 DOMINANCE - 0.15 - 0.23 * 1.51 1.01 RIGIDITE - 0.21 * - 0.17 - 1. Il 1.40 ATOUTS 0.16 0.18 1.17 1.22 HANDICAPS 0.13 0.24* 1.56 1.02 ESTIME - 0.01 - 0.06 - 0.38 1.06 CONFUSION 0.32 * 0.43 * 2.94* 2.13 * SATISFACTION - 0.06 - 0.13 - 0.83 1.80 IMPORTANCE - 0.02 - 0.08 - 0.53 1.41 MOTIVATION 0.02 - 0.04 - 0.24 1.09 SPECIFICITE - 0.26 * - 0.18 - 0.14 1.30 1 DIOSYNCRAS 1 E - 0.09 - 0.04 - 0.24 1.37 COHERENCE - 0.10 - 0.21 * - 1.39 1.38 COMPLEXITE 0.02 - 0.10 - 0.62 1.51 * P<0.05

Sur l'ensemble des résultats obtenus pour le TERCI, l'indice de confusion présente les relations les plus élevées avec la fréquence de rappel des rêves.

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