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Stabilisation d’une induction magnétique (0 à 1 000
gauss) par effet Hall
G. Metzger, A. Stampfler, R. Armbruste, P. Taglang
To cite this version:
131 A
STABILISATION D’UNE INDUCTION
MAGNÉTIQUE
(0
A 1 000GAUSS)
PAR EFFET HALL Par G.METZGER,
A.STAMPFLE R,
R. ARMBRUSTE et P.TAGLANG,
Collège Scientifique Universitaire de Mulhouse.
Résumé. 2014 Une stabilisation de l’induction d’un électro-aimant utilisant l’effet Hall
a été
réalisé. Elle se décompose en deux parties :
2014
une chaîne par effet Hall en courant continu ;
2014
puis une deuxième chaîne par effet Hall en courant alternatif. La stabilité obtenue est de 1020143, à peu de frais.
Abstract. 2014 A
magnetic field stabilizer using the Hall effect has been constructed. It is
separated into two parts :
2014
first a stabilization using the Hall effect with D.C.
supply ;
2014 second
a stabilization using the Hall effect with A.C
supply.
The
stability
obtained is 1020143 at a low cost.PHYSIQUE
PHYSIQUE APPLIQUÉE TOME 25, JiIIN 1964, PAGE 131 A.
En
physique nucléaire,
la stabilité des inductionsmagnétiques
servant à la déviation desparticules,
est d’uneimportance primordiale
dans la résolutionen
énergie
desspectres.
Dans la méthodeclassique
de stabilisation on se sert d’une tension
d’asservis-sement
proportionnelle
au courant circulant dans l’électroaimant[8].
Cette manière de faireoblige
à admettre que dans laplage
d’inductionutilisée,
lecourant est
proportionnel
à l’induction.Or,
l’exis-tence du
cycle
d’hystérésis
nepermet
pas d’affirmerqu’à
un courant donnécorrespond
une valeurunique
d’induction.Une deuxième méthode très
précise
consiste àse servir de la résonance
paramagnétique
nucléairepar
exemple,
pour obtenir une valeur fondamen-tale d’induction trèsstable,
qu’on
multiplie
ensuite
[5].
Les résultats obtenus sontremar-quables,
maisl’appareillage
nécessité est énorme.Il en résulte
qu’en physique nucléaire,
où on utilisecouramment trois secteurs
magnétiques,
et où laprécision
n’a pas besoin d’atteindre10-6,
cette Inéthode n’est pasappliquée.
D’où l’idée directrice de cette étude : stabiliser
directement
l’induction,
sans autreintermédiaire,
en se servant d’une tension d’asservissement
obte-nue par l’effet Hall.
Nous avons étudié un électroaimant de déviation
des
particules
issues de réactions nucléairescons-truit
d’après
ceprincipe.
L’induction de cetélectro-aimant est stabilisée par effet Hall de deux manières :
Pour les variations
lentes,
la stabilisation utilise l’effet Hall en courantcontinu,
le transducteurétant une
plaquette
HS 51de
Halltron.Pour les variations
rapides,
la stabilisation utilise l’effet Hall en courantalternatif,
la sonde étant une FC 32 de Siemens. L’étude del’appareil
réalisé sedécompose
donc en deuxparties :
Stabilisation lente
puis
stabilisationrapide.
Chacune
comprend
un brefrappel
de l’effet Hallet des
caractéristiques
des sondesutilisées,
suivi dela
description
des circuits utilisés. Enfin on donneun aperçu des résultats et des
possibilités
del’appa
-reillage.
I. Stabilisation lente.
Effet Hall. - Deux
types
deplaquettes
à effetHall ont été utilisées : le
type
de HS 51 de Halltron et letype
FC 32 de Siemens. Onrappelle
que la formule fondamentale de l’effetHall,
ou loi d’Ohmgénéralisée
est :i =
yE + u(i i A 8)
avec 1 : densité de
courant,
y :
conductivité,
u : mobilité des
porteurs
decharge,
B : induction
magnétique,
E :
champ
électrique appliqué.
Le
premier
terme traduit la loi d’Ohmçlassique
et le deuxièmecaractéristique
de l’effetHall,
tra-duit la déviation des
trajets
desporteurs
decharges
par une induction. Pour une
plaquette
donnée,
cette loi se transforme enavec
VH:
tension deHall,
le : courant decommande,
B : induction.K sensibilité de la
plaquette
en volts parampères.
teslas.Remarquons
que Kdépend
des dimensions dupavé
de semiconducteur(fig. 1)
onpeut
donc écrire que .K =f (b
le).
Sur la
figure
2 on donne les courbesexpérimen-tales
desquelles
on déduit132 A
F’G. 1. - A : Variation du coefficient de Hall en fonction
de la température pour l’arséniure et l’antimoniure d’indium.
FIG. 1. - B : Coefiicient de correction
f (b le) de la tension
de Hall en fonction du rapport longueur sur largeur b le.
FIC. 2, -
Caractéristiques
de la sonde Halltron HS 51 n° 1.Courbes caractéristiques Yu =
Via(Bau.)Ic.
Température
de la sonde 20 OC.CARACTÉRISTIQUES DE LA PLAQUETTE HS 51 Matériau :
phosphure
double d’indium et d’arsenicdans l’entrefer auxiliaire
multipliant
B pàr5,33.
On constate aussi la non linéarité de la tensionde Hall en fonction de l’induction
quand
celle-ciest
faible,
et sonassujettissement
à latempé-rature
[1], [7], [12].
Pour
pallier
aupremier
inconvénient,
on aprévu
pour les inductions faibles un entrefer
auxiliaire,
multipliant
par 5 la valeur de ces inductions. Onpourra donc sans autre ennui travailler
jusqu’aux
environs de
20
gauss.Le deuxième inconvénient a été
éliminé,
enpartie,
par une stabilisation de la
température
de la sonde.En
effet,
celle-ci a étéplacée
dans une enceinte decuivre,
bourrée depoudre
de cuivre pour assurerune bonne conductibilité
thermique,
et refroidie par unserpentin
où circule l’eau. Latempérature
est ainsi stabilisée à 1°
près
(ou
1/10
selon lecas).
Schémasynoptique.
- Leprincipe
général
de la stabilisation consiste à recueillir une tensionpro-portionnelle
à l’inductionmagnétique.
Cette ten-sion est ensuitecomparée
à une tension de réfé-rence cequi
permet
d’obtenir unsignal
d’erreurqui
commande unrégulateur
dû courant del’élec-troaimant. D’où le schéma
(fig.
3).
Certaines diflicultés se
présentent :
la tension deHall est faible par
rapport
aux bruits etparasites,
nécessité
d’amplificateurs
continus àgrand gain :
d’où difficulté
générale
pour la stabilité... Aussi leschéma final utilisé
(fig.
4)
comporte-t-il
certaineFm. 3. -
Diagramme d’ensemble de la stabilisation.
Fra. 4. - Bloc diagramme définitif.
modifications. En
particulier
la tension de Hall estamplifiée
avant d’êtrecomparée.
Là tension d’erreur fortement entachée deparasites
a dû êtreintégrée,
cequi
entraîne uneréponse
lente de laA
Analyse
des circuits. --Ainsi que le montre le schéma de
principe (fig. 5),
la sonde de Hall estalimentée par un accumulateur pour obtenir une
stabilité du courant de commande maximale.
L’amplificateur
continu,
de marqueKintel,
type
112
A-AO,
permet
d’ajuster
legain
entre 20 et 2 000 à0,5 %
près.
La stabilité est de10-3,
limite del’appareillage. L’amplificateur
continu a étéchoisi pour une
caractéristique
essentielle : laten-sion de bruit ramenée à l’entrée est de 5
p.,V
c-a-c.La tension de référence est fournie par deux
piles
Mallory
au mercure, ensérie,
débitant dans uncircuit de mise en
opposition.
L’intégrateur
estcomposé
d’une
résistance de 1 KO et d’unecapa-cité
de 6 mF. Lastabilisation
a donc untemps
deréponse
del’ordre
de lademi-seconde.
L’amplificateur
depuissance
à courant continuest constitué par trois transistors montés en
Darlington.
Ce
montage a
été choisi pour songain
trèsélevé
et sa trèsgrande
impédance
d’entrée. Lakiv
FIG. 5. --
C1: 6 000 {LF ; C2: 1 000 yF.
I :
Interrupteur
(faible induction « ouvert », forte induction « fermé »).J : Interrupteur inverseur,
balayage duichamp,
asservissement.K : Amplificateur à gain réglable Kintel. L : Alimentation stabilisée en tension.
Ri : Résistance 1 il; RI, R3, R4, Rs, R6 : résistance 0,3 n; Rz : Potentiomètre 2. kO ; R8 Résistance 8 Q ;
R9 :
Potentiomètre 50 1-1 ;Rlo :
Résistance 10 n ; R11 et R14 : Potentiomètres 500 Q ; R12 : Résistance 50 !2;R13 : Résistance 10 n ; Rel, Re2, Re3, Re4 : relais.
Sl, S2, S3, S4 : Sondes à effet Hall.
Tl, T2, T3, T4 : Transistors 2N174 ; Tg : Transistor 2N 321 ; T 6 : Transistor 2N 508 ; Vi et V2 : Ventilateurs ;
Zi: Diode M Z 4.
polarisation
fixe àlaquelle
sesurajoute
la tensiond’erreur,
est fournie par un diode Zener 11Z4.Cependant
lemontage
réagissant
fortement à latempérature,
il a été refroidi par la ventilation durégulateur
de courant.Ce
régulateur
de courant est constitué pour lesinductions faibles par le dernier
étage (transistor
2N
174)
dumontage
Darlington ;
et pour lesinduc-tions fortes par trois transistors 2N 174 en
parallèle
selon le
montage
collecteur
commun(faible
impé-dance de
sortie).
L’alimentationgénérale
en tensionest réalisée par une alimentation Fontaine 3 100 de
résistance interne
0,002 Q,
stabilisée à 10-3.Résultats.
- Le tableau 1 montrequ’à
l’aide decette seule chaine pour une durée d’une
heure,
dansun local où la
température
ne varie que dequelques
degrés,
l’induction est stable à 7 X 10-3près [12].
134 A
II. Stabilisation
rapide.
Celle-ci se fait en courant alternatif pour
pallier
aux difficultésprécédentes,
enparticulier
à lasensibilité à la
température
desamplificateurs
con-tinus. Pour
plus
de sécurité encore on n’utilise quedes tubes à vide.
Le transducteur utilisé est la cellule de Hall
elle-même
[9], [4], [6].
Eneffet,
en l’alimentant par uncourant de commande
alternatif,
la tension de Hall est alternative. Un calculsimple
nous donnece résultat. En effet :
soit :
Bo
étant la valeur stable et B cos ml lad,érive
autour de cette valeurd’où
avec k =
B/Bo
le taux de modulation.Il
s’agit
donc d’une modulation enamplitude
detaux k très
faible,
(10-3)
avec uneporteuse
d’ampli-tude faible
(5
mV).
Cela conditionne tous lescir-cuits de la stabilisation
rapide.
Cependant
lepremier
problème qui
se pose estde savoir comment
réagit
un transducteur de Hallà un courant alternatif
[2]. Après
essais,
c’est unesonde Siemens FC 32
qui
a été retenue. Sescarac-téristiques
sont :Matériau : Autirnoniure double d’indium et d’arsenic.
La
figure
1 b montre la courbequi
permet
decomparer la cellule Siemens à celle de Halltron.
On en déduit .K =
1,9 VIA T.
Lafigure
2b montre la même courbe en courant alternatif. On constateque la tension de Hall est une fonction
parfaitement
linéaire de l’induction. Par
contre,
en fonction du courant de commande(choisi
constant dans notrecas)
la tension de Hall n’estplus
linéaire. Enalter-natif K =
1,8 VIA
l’. Cette courbejustifie
aussil’hypothèse
du calculprécédent
où l’on a admisque la relation
VH
= KIB est vérifiée enalter-natif.
Enfin,
lafigure
3bjustifie
le choix de la cellule Siemens FC 32 par une excellenteréponse
enfréquence.
De ce réseau on déduit que la stabilitéen
fréquence
n’est pascritique
pour laprécision
del’asservisseinent de l’induction.
Fie. 1b. - Courbes
Fin =
f (B),
paramètre Ic (en continu).FIG. 2b. -
YH =
f(B)
à v cste == 1kHz, paramètre le. Schéma
synoptique
de l’asservissement.-Comme
précédemment
il faut avoir une tension deréférence
puis
obtenir une tension d’erreurqui
Fm. 3b. -
VH =
f (v),
B cste = 500 gauss, Y. = 6,72 le. schémasynoptique
(flg. 4b)
qui
tientcompte
de diversimpératifs :
- VH modulé
en
amplitude,
- porteuse
de faibleamplitude,
- capteur
loin du blocrégulateur,
- taux de modulation très
faible,
- bruit de
fond,
- linéarité,
- action de la
température.
Ces considérations nous ont amené à utiliser des
tubes
[10],
et pour lespremiers
étages,
desNuvis-tors 7 586. D’une
façon
générale
la contre-réactionFie. 4b. - Schéma
synoptique complet.
est
appliquée
abondamment,
enparticulier
danstous les
étages adaptateurs d’impédance
ettam-pons
(cathode-follower).
D’autrepart, la
démodu-lation se fait d’une manièresynchrone
pour mieuxéliminer le bruit de fond
[10].
Détail de circuits. - La
fréquence
defonction-nement choisie est de 10 KHz. La
figure
5b montrele schéma du
préamplificateur
à Nuvistors 7586,
réalisé sous forme trèscompacte
encablage
semi-imprimé.
Lemontage
a commeparticularités
d’êtreFm. 5b. - Schéma et
courbe de linéarité
(v
= 10 kHz du préamplificateur (S : Nuvistors7586).
FiG. 6b. -
136 A
complètement
blindé,
etalimenté,
en cequi
con-cerne lesfilaments,
en courant continurégulé
pour éviter toute influence extérieure ou dérive.La
figure
6b montre le schéma del’amplificateur
différentielqui
sert àaugmenter,
le taux demodu-lation par soustraction d’une tension de référence.
En
fait,
on pousse la soustractionjusqu’à
obtenir lamodulation
seule,
c’est-à-direqu’on
l’utilise endémodulateur
synchrone.
Le calcul[11]
montreque pour obtenir une différence
véritable,
sansgarder
un terme « somme » destensions,
il fautajuster
lesphases.
On a donc intercalé dans lesschémas un
amplificateur
à contre-réaction «dé-Fic. 7b. -
Déphaseur progressif.
phaseur
progressif » (flg.
7b).
Onpeut
faire varier laphase_de pratiquement
0 à 3600[13].
Les âutrescircuits sont
classiques
et neprésentent
que peud’intérêt. On
attaque alors,
avec la modulationamplifiée,
lerégulateur
de courant de lapremière
chaîne de stabilisation.Résultats et limites. - Cette deuxième chaîne
peut
êtrequalifiée
derapide, puisque
toutes les variationsjusqu’aux
environs de 1 000 Herz sontrégulées.
Les contrôles de stabilité ont été effectués par lecture sur ungaussmètre
à 5 X 10-3près.
Onn’a pas pu détecter de variations de B durant toute
une
journée.
On a donc utilisé tout
l’appareillage
(électro-aimant,
stabilisation en deuxchaînes)
pour tracer lespectre
du Cs 137. En seplaçant
sur le flanc dupic
et en faisant descomptages
d’une durée de 15minutes, répétés
toutes lesheures,
on a puestimer la limite de stabilité de
l’appareillage
ainsi que le montre le tableau suivant :On
peut
donc affirmer que l’induction est stable à 10-3près
surquelques
heures.Limites
d’applications.
-.- Laprincipale
diffi-culté rencontrée dans la réalisation de cet
appareil-lage
est lagrande
influence de latempérature
surles
propriétés
de la sonde à effet Hall. C’est aussicelle-ci
qui
limite laprécision
actuelle et future de la stabilisation. Leproblème
est de trouver unmatériau semi-conducteur
qui
soit de coefficient detempérature
plus
faible encore que l’antimoniure double d’indium et d’arsenic.L’appareil
réalisépermet
la stabilisation des inductions de 20 à 1 000 gauss. Pour leschamps
plus
faibles,
la sensibilité de la sonde esttrop
faible,
et pour leschamps
forts l’auto-stabilisationpar le noyau
magnétique
est suffisante.On
peut
remarquer encore que cette réalisationn’est utilisable pour le moment
qu’au
laboratoiredu fait des nombreuses
précautions
àprendre
(surtout
thermiques)
mais que sonprix
est inté-ressant auregard
desperformances.
Manuscrit reçu le 12 décembre 1963.
RÉFÉRENCES [1] Colloque international sur les dispositifs à
semi-conducteurs, 1961, tome II, p. 556.
[2] Colloque international sur les dispositifs à semi-conducteurs, 1961, tome II, p. 569.
[3] Technischen Rundschau, Bern, octobre, 1957, n° 42, 9.
[4] Electronique et Automatisme, 1962, n° 21, 22. [5] Electronique et Automatisme, 1961, n° 14. [6] Electronique et Automatisme, 1961, n° 15.
[7] Archiv für Elektrotechnik, 1957, n° 43. Der Hallgene-rator als
Vierpol
».[8] Le Journal de Physique et le Radium, 1960, 21, 161.
[9]
Elektrotechnische
Zeitschrift, avril 1960, 323.[10] Cours
d’Electronique
de P. Grivet et A. Blaquières,tome 4.
[11] Cours
d’Électronique
de R. Armsbruster et A. Cochetome 2 Université de Strasbourg.
[12] Mémoire présenté au C. N. A. M. (Centre Associé de
Mulhouse) par A. Stampfler, avril 1963.
[13] Diplôme d’études supérieures par G. Metzger, Université de Strasbourg, juin 1963.
Le Gérant : MAURICE BLONDIN. - Dépôt légal : 2e trim. 1964. -