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L'Educateur n°7 - année 1956-1957 - Edition Technologique

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Texte intégral

(1)

Edition Technologique

l'éducateur

Paraît trois fois par mois

Revue Pédagogique de l'Institut !.:Coopératif de 1' Ecole Moderne

7 30 novembre

1956

(2)

SOMMA I RE

Lise:i:, dans ce numéro

Dits de Mathieu .. . ....... . L'acte de création

C. FREINET . . . . "· . . . . La part du maître et Je secours des techniques

C. BERSOL . . . . Le calcul libre GUIDEZ . . . .

M. PORQUË . . . ... . . ... . L. LEBRETON . . . .

Comment nous pratiquons en Sciences De l'expression orale à l'expression écrite La correspondance

Y. ANTOINE . . . . M.-E. BERTRAND .... . . . C. FREINET . . . ..... .

Comment je travaille dans ma classe Comment je pratique dans ma classe

Un tarif établi coopérativement C. FREINET . . . ..... . . .

P. CABANES et F. DEU:AM ..

1. BONNET et M. CHATTON.

Notre rubrique d'histoiri:

Fiches-guides d'histoire Fiches-guides de sciences

Comptes rendus <le Croupes partementaux, Livres et Revues, Divers, et, dans son supplément, « LA CHRONIQUE DE L'I. C.E. M. »

0

TARI F D ES AB ONNEMENTS

L' Educateur (édition technologique) France -Etranger 2. numéros par mois .. . . ... . . ....... . 500 600

L' Educateur - Revue, un numéro par mois . . . .. . 700 800 Abonnement couplé ... . . ... . ... . . . 1.200 1.400

La Gerbe - Enfantine (journal pour enfants), rrochures

bimensuelles illustrées .... . . ... . . . 600 700 Albums d'Enfants, 3 numéros par an (souscription) . . . 500 600

Bibliothèque de Travail (Editions Rossignol) :

L'abonnement aux 40 numéros de l'année . . . . 3.200 4.160 L'abonnement à 20 numéros . . . ... . . . 1.700 2.210 Bibliothèque Enfantine . . . .. . . .. . 1.000 1.200 Souscription aux Films Fixes . . . ... . . . 1.000 1.200 B.T.T., supplément à Bibliothèque de Travail, 20 nu-

800

(3)

DITS DE MATHIEU

L'acte de création

]'ai pris une mince branche de noyer bien en sève.

]'ai coupé, ajusté, mouillé de salive, tapot é entre des pierres en marmonnant

une comptine

-sortilège. Et ça sifflait .

]'ai

taillé

un roseau

en forme

de

flûte. Il

ne donnait d'abord qu'

une voix

chu chotée comme

un

poste de radio mal réglé ; puis

un son aigu

est

né.

Et l' enfant est bouche bée devant

le

miracle.

Le monde peut offrir ses richesses éblouissantes, im- posant à

la

curiosité des passants le tournoiem ent de ses machines, le cliquetis de ses

lumières, la

griserie de sa vitesse, l'enfant s'arrêtera toujours avec la m êm e surprise avide devant

le magicien qui, d'un

brin d e bois, tire un son inattendu et, d'un

rien, comme

un

Dieu,

crée musique et harmonie.

Rietl n'attire

plus

l'enfant qu'une vie

qui naît :

un

haricot qui germe, un coquelicot qui ouvre son corse t pour faire éclater les replis légers de sa ro be rouge,

un

poussin cl1ancelanl,

un

chaton

ou

un chiot ...

ou un

bébé rose;

une lign e qui parle

sur le

papie r, le chatoiem ent des cou- leurs, /' équilibre et l'envol des sons, la fécondité des pen sées, tout ce qui, dans un souffle, lan ce ses rayons neufs.

Mais l' Ecole insensible tourne e t retourne

le sifflet

ratatiné désormais sans voix ; elle interroge

la

plante flétrie ou le poussin develltl poulet, comme le joueur qul s'obstine après le

coup de

dé.

L' acte ess entiel est toujours de création, et

la

création est toujours un e promesse d' avenir, ou elle ne se rait pas

une

réussite

.

Le siffle t doit é tourdir ou charm er, le germe préparer ses feuilles, le poussin picorer et

fuir.

L'en fa nt l es accompagne un instant comme pour s outenir l'envol,

puis retourne à la création. Comme la chatte qui a terminé son cycle quand s es chatons partent chasser et qui retourne à

une

nouvelle maternité comme à un original prin temps.

Une pédagogie s ans c réation annonce et prépare une

humanité st érile.

(4)

C.

FREINET

LA PART DU MAITR'E

et le secours des Techniques

Parce que nous n·avons pas voulu ahuser d11 mot de « mé- thode 11 et que nous avons intl'Oduit rlnns la pédagogie françaisr Io;: prinripe el la notion de Technique~, on feint de s·émouvoir ii la pP.rspeclive ù'1111e école où il' 111aitrc, dépouillé de ses attrih11lions essentielles, ne sernit plus qur le rnbot qui appuie sur des boulons ou tourne des n1nnellrs pour former des robots.

Remarquez que ceux qui expri111e11t le plus farouchemenL cette crainte s'accommodent fort hi1•n rit' suppléants non expé- rimentés pour qui ou pré1Hire des 11i:11111els dont il suffin1 rie tourner les pages. Cnr, en fciit, c·est l'école traditionnelle qui minimise j11sq11';i l'élirnine1· hi pnrt dti 111ai!rr. C'Psl nous qui redom1ons ù l'éducateur sa noble fnndio11 d'aide, d'éveilleu1·, de

« maitre"·

El ceux-liL mêmes qui nous iu.Tusenl ainsi reconnaissenL i111plicile111ent le fait. qu'ils reprodient e11 mème temps iL nos 1eehniques, rle n'être :,1ppliquobles qu'avec <les maitres d'élite parfaitement. entrainés.

Oui, nous faisons grand fond sur ln part du maitre. Trnp, disent de nombreux camarndes. li g·i.lgit lù d'u11 différend sur lequel ! 'accord est loin encore de se faire.

ùladeleine Porqué ou Hortense Robic nous expliquent coni- menl, mème dans des condiLions difficiles, elles réussissenL dans les Maternelles. Deléam ou Cabanes nous montrent com-

ment, en partant des éléments locaux, ils se haussent à un enseignement presque idéal de l'histoire. Tel a11lre camarade nous dira qu'il axe tout son calcul sui- les cent1·es d'intérêts rentables ; un autre fait de mème pour les sciences. El nous nous essayons tous à l'exploitation pédagogique des complexes.

Ces exemples ainsi donnés sont excellents et enthousiasmants, mais lorsque les lecteurs veulent passer ù leur tour à la réali- sation, ils se helli·tent. à d'insurn1ontablcs difficultés, les unes techniques et. 111atériclles, les autres nées des graves défauts ùe formaLion donL il n'est pas toujours en notre pouvoir de nous défaire.

Nous touchons là au nœud même de la technique pédago- gique.

L'Ecole a été, de Lous temps, et reste dominée par le spécia- liste, et je crains que nous n'ayons nous-mêmes remédié qu';J moitié à ceUe déficience.

(5)

C'est le pmfesscur d'histoire ou lïnstituteur ~pécialisé qui présente ù l'éditeur un livre d'histoire; c·est le scientifique 011 le bricoleur qui prépare le manuel de sciences ; le dessinateur

qui nous donne le livret de dessin et le 111usicieu celui de musique. El l'lnspt>rtour, qui ne fait plus classe, explique aux il".stitutcurs drs tcchuiqucs de trnvail qui 11e répondent pas i.• leurs v1·ais besoins.

11 en E>SI dE> 111èn1f' pour la préparation des 1·ubrique:; spécia-

liséc•s des revues pédagogiques 111i•111e rncore chez nous . . Je snis hien qu'on nous dirn: cc n·esl t<1ut clc 111è111c pas l'iustitutcur débutant qui \":\ rlire co111111ent procéder 1la11s une classe, 11i le rebelle il la 11n1sique prépnrc•r un rou1·s clr drn11t,

011 le nialndroit présenlt•i· u11e 111éthocle sc·ipntifique.

Et pou1·tant, c'est bif'n 1111 peu de ce rt>tu111·11e1111·111 t)llt' 1111tl'>

u\'011s besoin, nous, instituteurs de la bas ...

Si je suis excellent rnusicitHI el dia11tr111· par rlt>ssus le 111n r- rhé, je 11'ai IJesoin ni dC' 1·011seils techniques 11i de disques; si je suis habile en sriences, je n'ai pas ltcsoin cle guicle-ù11r pour faire faire des ex(Jérie1wt:s ; si je 1uc passio11nc pour IE> cakul,

Ï" n'ai que faire de fiches. Pour l'édul'akur qui possèderait

une suffisante maitrise dans l!'s diverses di<.;ciplines, le pl'llhlè111r technique serait résolu, cc problè1nc qui reste le prnhlètne n" 1 pou1· qui, pour des raisons diverses, n'a aucu11 de ces a\•a11tagcs.

Souhaitons cru'un joui· l'élite des hommes daoisis.."e le 111étier d'éducateur el que la formation ne soit pas pour eux une dangereuse déformation.

Alo1·s, au risque rlï11tlisposer certains ca111anides, 11oui, di- rons que le problème péclagogil[Ue ne se prése11tc pas pour nous con11ne pour eux. lis so11t les auto1uohilistes qui trouvent la distance réduite d'un village :\ l'autre et pour qui ni l'hiver ni la pluit: n'o11L la ngueur dont nous souffro11s. Nous so1n111es, nous, les piétons qui mesurons pas ù pas les kilo111èlres el qui craignons les bourrl\sques et les Louillies de doigt. Les problè- 111es qui nous préoccupent sont différents. :-.lous aussi, nous Aspirons it avoir une voilure, persuadés qu'alors, ave1· 111oi11:, dP pei11e, nous ferons aussi hien que ceux que nous e11\·io11s.

En disant cela, je ne considère pas se11le111ent les rudes 1en1ps que nous vivons, :;i\·ec le rnanqul:! rit> fon11atiun des éducateurs et la surcharge des classes: je p1·encls la situation l{Ue 11ous pounious dire normale d'un personnel enseignant dl· benne volonté, mais clo11t un su1· 111ille seuleme11t possède les qualités presqu'idéales d'écl11cale11rs. La grnnde masse dont nous so1111nes 11e sait ni chante1·, ni menuiser, ni cxpéri111enter, ni démêler les é\•éncmenls historiques, ni rédige1· avec aisance eL sentiment. Nous avons noire bonne volonté. Elle ne suffit pas toujours, étant donné qu'on s'est préoccupé rarement de cc clile1nn1e tragique. Ce ne sont pas les a11tnmnhilistes qui vo11t résoud1·e les problè111es posés aux piétons.

(6)

Alors, nous, les piétons, nous nnus appliquons t1 résoudre 11os proprns l~rohlèmes. Le mouvelllent de !'Ecole Moderne est 116 de ce besoin, rie la conscience que nous e11 :1\'ions, et de notre souci d'.v parer l'Oopéralivemenl.

Nos meilleures réussites sont 1·elles qui, sans perdre les rr1alités qui en font l'éminent'C, soul ù la portée de tous les piétons. La 111étllocle naturelle de ledu1·e et d'écriture, comme Ira méthode des 1ua111ans pour la 111arche et le langage, est plus facile que les méthodes lradition11elles - du moins pour qui-

<"011que, n "étant pas déformé, ne l'aborde pas à ! 'envers. Le texte lihn: et" son exploitation en grammaire et en vocabulaire sc;11t plus simples que les 111anuels; l"lnaprimerie iL l'Ecole est

\ï":IÎ1111•nt it la pnrléf' rlr 10111 Il' 111011rlP ; Pt le rlisque suppl.Se lïnslitu1e111· ig11:ue 1:'11 11111sique.

li fnut q11e nous poursuivions da11s cette \'oie, notamment pour te qui l'lllH"Pl"llC les sc-ie11cpg ri l'histoirr.

Pour l'histoi1·r, ll\'l't" nos GO ou 80 BT et nos plans-guide., 11011s ;1vm1s a11101·cé 1111f' eulrcprisc qui nous perrnet enfin cïahorclrr, d"u11c fUÇOll intelligente et laumaine, Cl \'!"aie, l'e11- SC:ig-11e111ent le plus autipédag-ogique de nos programmes. Nous :l\·011s cléj;'1 passahle111ent dé111èlé- l'ldstnire ju. qu'il la Hévolulion f1 ançaise. :\'ous c·o11tinuons d'ailleurs l"édilion tle fiches-guides l'i cle BT, el le lrarnil lie Delé:rna nous est préC"ieux.

:\'ous so1111nes pa1· eontre ia peine ia pied tl'œuvre pou1· la prriorlP qui suit el dont 11otre auai Cabanes a acrepté la respon- sabililr. Pour si paradoxal que cela paraisse - mais il y a S<ans tloute des raisons - nous n"il\'011s auc·une BT pour le XlX' cr le XX•· siècle. ,\lors, en préparant des fiches-guides, nous p1:1çons la charrue an111l les hœufs Pl Cahnnes en est récluil :'a C'.xposer des théories 011 des for111ulrs aux'(uelles nous-rnèmes

lll' ro111pre11ons pas grancr('hose. Cnlrnnes dit qu'a\'ec ses gosses, il fait pourla11l le travail indiqué. :\'ous le croyous. Non pas

•jll.ell l"u1·1·111Ter1ee, Calw11e;, suit 1111 :-.pél"ialisll' dl' l'labloirn. Sanf

Pltf'Ur, son J11spel'leur l'a aceusé d'e11 être très ignorant. i\lais il ~ C"o;l 11~anmoins dans son élé111e11t, du 111oins pour l'histoire vi1•a11ll:', el ee quïl réalhw l'St 111on1e11ta11én1e11t laors de notre f1<1rtél'.

,\lol's, j"ai f'rnposr 1noi-rnl•111e d"essa~·c de cou1111encer par ll's l.cP11fs et d'initier 1ws enfants, qui n·~· C'onnaissenl rien, aux élé111e11ls l•ssenlil'ls de la \'ie sociale, éeo11c11uique el politique 1·on1f'1111'oraine, sa11s la co1npl'élaension df'sq11els ils ne pourront.

ja111ais c·ornpl'rlldre la \"ie sorialP, éc·o110111ique el poliliquc de

lî8~J. 181;}, IR:m, IX4X nu 1870 .

. le rle1na11cle à Cahanes dï11te1To111pre ses fidaes-guides que nous 1·cprc11drons après, et de repal"lir sua· l'essentiel. J"ai déjà

J"édig~ un projet clc nT sua·" Com111ent se goll\·ërnenl les sociétés

!"Ol1len1porai11es "· Pour satisfaire aux hesoins de nos élè\'es,

.i<' \·:ais prépal'er d'autres BT sur: La 111onoaie les Banques

- lï111pot - 11' synclicalis111e (il y a une liroclrnre en pl'épara- tin11) la 1·oopënalio11, ln sén1ri1(; soci<ile, les guerres, ell'.

(7)

Après 11ous pounons 1·epl'e11d1·c no:, rid1es-guides.

:\lais il nous faut de nombreuses collaborations. Qui ve.uL 11011s y aider ?

;\lème IJl'Oblè111e pou!' les sdences. A la sujte de mon dernier article dr l'E<l111·atcur Cullurt:I, j'ai reçu un très important cour- J·ier dont je reparlerai dans le prochain BI/. Cullp,rel.

Ul aussi s'uffl'o11tent les instilutcurs qui sP déhrouille11t fort JJien en diirnic, physique, histoire naturelle, ttui trouvent que

<"est si111ple, qu'on n'a pas hesoin d'être spécialiste, qu'il 511ffit. .. et ceux qui, c·omrnc moi, en sont n~duits bien souvent ù la nourritul'e des manuels. Et po11rtnnt, s'il est une disci- pline qui emballerait les enfants, c'est ltieu c·clle-là : cl1c~rcher

de<: insectes, collectionner, 1·épal'er une• installation éledl'ique, inslallel' une lampe, 111011trr un poste, expéri1nentcr dans tous Ir-; don mines, chasser les papil Ions, dist ingucr les fleurs, ton- nait re 11ot re c.:ol'ps et ses réactions, tout le 111onde est accroché pai· ces actidtés ... i1 c.:011clition qu'elle~ soient possibles.

Pour cela, il 11ous manque, parfois, l'installation et. le 111atériel, 1nais, plus souvent, la compétence el le temps aussi.

\lor~, on étudie les ohsel'vatious et les exp{:1·iences d<ins les livres - re qui est la 11égation t1·1111e c·ullul'C sC'ientifiq11e.

Je l'E've d'un ou plusieurs dasSeUl'S, ùam; lesquels je trou- verais, soigneuscn1ent indexées, des fiC'hes-guidcs pour quelque :J it 600 obsel'vations et expériences, pour 1.000 expériences. Il y faudrait, sur ces fit'hes, des indications lcchnologiq1.1es suffi- santes pour que, 111aitres et élèves, nous puissions, 111algré noire cc.1111nu11c ig11on1m·r, ;m1111Te1· rl poursuivre les ohser\'alions el h•s expériences lie hase i11clispcnsahles.

Je sais hie11 : les forts 111 scienct•s 11011s clist>nt : màcher la lwsogne.

Nn11, si not1'1' techniqu1> est èonçue de telll' sorte qu'elle

~mballe les e11fants et q11'ellC' soit :\ le111' portéP, 11011s 11'1111rons pas it 111ùd1e1'. \'os c11fa11ls. 11'allende111 pas que \'Ous leur 111â- d1iez le pain qu'ils rnangcnl. Seule111cnl, il nous faut trouver ln formule parfaite, qui fera de ces fichcs-g11icles de véritables outils de tnl\·ail.

:'\/ous lt> po11\•ons. Nous n'y parviendrons que par une labo- ric·usc e~pél'ic111·e tùtonnée que nous allons 1·0111mencer inces- smn11ient, par la puhlicalinn de sérirs de fid1t•s qui st'l'ont 1·01ur11uniquées, poul' eo111111e11cer, ù tous <'eux qui voudront bien eollabol'er a cette \astr 1·11lniprisc·.

Nous en reparlcl'Ons d'ailleurs enl'Ol'e. ;\fais, dès 111ainte11nnt, envoyez-nous vos prnjr·ls dr ficltrs-g11irlrs pn1tl' ln11s tr:ivau,x

•!llP \'Oiis a \'ez csli111és l'é11ssis.

(8)

H E RSOL

CALCUL

V I VANT

ES. SAI D E C A LCUL LIBRE

A U C OUR S P RÉPA RA T OIR E

L'enseignement par les techniques modernes est particulièrement d1lf1cile dans les cours p1éparatoires de ville. Qu'exige-t-on en effet d'un élève qui ~ort de cette classe ?

1) un déchiffrage assuré en lecture ; 2) l'orthographe phonétique ;

3) savoir copier fidèlement ;

4) reconnaitre et écrire les nombres de 1 à 1 OO ;

5) compter avec sureté les opérations (additions et soustractions, multiplications et divisions par 2 et 5) intéressant la première centaine ;

6) la pratique de ces opérations suppose la connaissance de toutes les tables d'addition et de 2 tables de multiplication.

Armé de ces connaissances, aisément contrôlables, l'enfant de 7 ans est, parait-il, apte à enrichir ses acquisitions et à suivre sans difficulté la classe du CE 1.

Apprendre à lire est un exercice long et difficile. La décomposition, l'utilisation, la manipulation des nombres ne peuvent s'acquérir qu'en vue d'un but à atteindre, par de nombreuses expériences tâtonnées, où l'observation, l'imagination et le jugement de l'enfant sont sans cesse sollicités.

Et pourtant, dans la plupart des CP de ville, les enfant~ lisent avant Pâques, dans un livre de lecture courante et comptent depuis le mois d'octobre des opérations, ce qui prouve la primauté du travail mécanique, de l'exercice, sur le travail intelligent. Pourtant, ces résul- tats spectaculaires donnent satisfaction aux maitres et aux parents.

Aussi ne nous étonnons pas que maitres et maitresses de CP hési- tent à renoncer à leurs répartitions et à un matériel pratique pour se lancer dans le calcul libre qui représente pour eux l'aventure.

Je comprends pour les avoir ressentis les scrupules des collègues, qui privés de leur guide, de leurs contrôles, se demandent avec inquié- tude si leurs élèves sauront lire cl calculer à la fin de l'année. Le collègue du CE 1 tient à recevoir des élèves sachant lire, écrire, compter.

Si nous pouvions garder nos élève~ au moins deux années~ un essai de calcul libre paraitrait moins hasardeux. Mais dans les écoles de ville, chacun conserve son cours, sauf le maitre du CP qui s'empresse de lc- laisser au nouvel arrivant.

La question se trouve aimi posée .

6

(9)

Le calcul libre permet-il d'obtenir des acquisitions comparables à celles du calcul traditionnel ?

A mon avis, je crois que les classes modernes peuvent soutenir· la comparaison et qu'en plus les élèves y reçoivent une formation mathé- matique plus complète. A nous d'en faire la preuve par les résultats.

D'où tirerons-nous nos occasions de calcul?

De nombreux articles publiés dans « L'Educateur » doivent per- mettre d'orienter les recherches des débutants.

Pourtant, je signale encore un moyen simple de découvrir des occa- sions qui permettent :

soit une exploitation de cours sujets ; soli un développement plus long qui exige - une petite enquête,

- la préparation d'une solution d'une explication pour le len- demain,

- la recherche en commun de la solution dans une séance d'une demi-heure environ.

Chaque jour je consacre le premier quart d'heure de classe à une séance d'élocution libre. Je demande évidemment des histoires de calcul, mais tous les enfants ne sont pas aptes à en découvrir el tous les récits sont admis.

La part du maitre consiste à trouver au fur et à mesure des faits de calcul à exploiter.

Voici le compte rendu de la séance du 12-11 -56 Jvec les po~~ibilités

qu'elle représente :

Le 12 novembre 1956.

ENTRETIEN DU MATIN 1) Gilbert : Les cubes.

Hier dimanche, il pleuvait. Je suis resté à la maison, j'ai joué avec mes cubes. J'ai fait toutes sortes de construction~.

Part du maitre. - Peux-lu .ipporler les cubes en classe et faire les constructions?

Gilbert promet d'apporter les cubes.

Possibilités : Dénombrer le< cubP~ Pré<enler le nombre selon - IPs con<truct1ons (additions - décompositions).

- l'ordre dans la boite.

2) Alain :

Hier, 1 'ai moulu le calé avec le moulin électrique. Papa a fait

le calé.

Part du maitre. - Quelle quantité de café a pris Pap;i, pour la cafe- tière ? Quelle quantité pour une personne? (Préciser la mesure). Alain. - Je ne sais pas, ie vais faire allenlion.

Quel est le poids d'un paquet de café ? Son prix ?

3) Pahick R. - Hier dimanche, je suis allé avec Marndn reg.nder les jouets. Maman dit que la panoplie de cow-boy coûte trop cher.

Mais j'aurai la oanoplie de trappeur

Part du maitre. - Peux-1u le renseigner sur le prix des 2 panoplies? Nous comparerons les prix.

4) Patrick B. - Cette nuit, vers deux heures du matin, j'ai pleuré.

Maman s'P.sl relevée m;11s ie dormais tranquillement Moi, 1e ne m'en rappelle pas.

(10)

Part du maitre. - Avec l'horloge de démonstration, mettons les ai- guilles sur• 2 heures juste. Montrons quand il n'est pas encore 2 heures, quand il est 2 heures passées. Comparons avec 2 heures de l'après-midi (heure à laquelle nous rentrons en classe).

Idée de la durée d'une heure (de 9 h. 15 à 10 h. 15, heure de sortie en récréation).

5) Francis. - Hier dimanche, nous sommes allés à la ferme de mon oncle. Il y avait ma tante, papa, maman, grand-père, grand-mère, Catherine et moi.

Après cette énumération, part du maitre - Combien de per- sonnes en tout ?

Francis compte sur ses doigts et annonce 7 personnes.

5 grandes personnes et 2 enfants.

Puis Christian et René, mes petits copains, sont venus. Mon oncle étai 1 parti. Papa a partagé une grosse tarte en neuf.

Part du maitre. - Justifier le nombre : 9.

Réponse de Francis :

Avec mon 'mcle, nous étions 10 - cela fait un de moins ou 9.

Considérant que Francis a dû entendre cette remarque dans la conversation, je lui demande une nouvelle justification :

Frands mo11tre 7 doigts, ajoute 2 et dit : Cela fait une demi- d1za1ne et 4 (ou 1 de moins que 10).

(Nous ajoutons 2 enfants sur le croquis) Le partage de la tarte :

Francis l'expliquera plus tard, chacun réfléchira au meilleur moyen pour partager une tarte en 9 parties égales.

Francis ajoute encore :

Pap;i a mesuré des planches pour construire un hangar.

11 se renseig11era sur la longueur des planches et apportera le tre qui s'enroule dans une boite ronde.

6) Jean-Michel :

Hier je suis allé voir un match de football au Stade de l'Aube.

Les Troyen> ont gagné le match.

Part du mJitre. - Que font les joueurs dès leur entrée sur le terrain? REPONSE. - La présentation.

- As-tu remarqué le nombre de joueurs dans chaque équipe? - Leur d1spos1tion sur le terrain avant le coup d'envoi ?

(Enquète ouverte à tous, car Michel ne sait rien de tout cela. Il pense que dans chaque équipe, il y a plus de 10 joueurs mais moins de 20).

Possibilités. - Le nombre 1 1 (écriture) - ( 1 d1za1ne et l 1oueur) très facile. Le gardien de but étant un joueur autorià utiliser les mains.

Décomposition du nombre 11 selon le placement des lignes de joueurs sur le trrain (5

+

3

+

2

+

1 ).

Partager en 2 : (attaquants, défenseurs).

Le nombre total des joueurs pour les 2 équipes (2 fois l l ou 11 et 11 ).

( l arbitre et 2 juges de touche el les joueurs).

(11)

Le règlement peut permettre des mesures de longueur : terrain : dimensions.

le partage par la ligne médiane pour établir les 2 camps.

Largeur et hauteur des buts.

Poids réglementaire du ballon.

Longueur de sa circonférence.

Nombre de joueurs minimum pour une équipe ,etc ...

Les prix des places Pour un adulte.

Pour un enfant.

Il est évident que tous les sujets ne peuvent être exploités.

Deux seulement sont choisis par les enfants 2) Les cubes et les constructions.

2) Le football.

DE PLUS

Alain fera son enquête sur le café.

Francis expliquera le partage de la tarte et apportera son mètre.

'Pour les panoplies :

)c ne renouvelle pas les demandes de prix. 1 ls sont assez élevés et ils ne nous intéressent pas pour l'instant.

Cependant si Patrick se renseigne, nous trouverons bien un moyen pratique de les comparer .

... ...

ESPERANTO

Nous avons assez sou\rent vanté ici les mérites de la correspon- dance scolaire internationale, mé·

rites que nous ne lasserons pas de

•ou ligner.

Mais faut-il l'avouer ? Notre ser- vice est par le succès quïl remporte !

Qu'est-ce à dire ? Que les de- mandes dépassent les possibilités de Je3 satisfaire.

En effet, on trouve peu dïns- tituteu1s étrangers prêts à faire des échanges comme nous avons l'ha- bitude de les concevoir au sein du lïCEM. C'est pourquoi - el c'est l'expérience qui nous l'a appris - nou• con.cillons d'abord la cor-

respondance individuelle entre 111nîlre<. Dè• que lr r<>ntact r•t pris, des amitiés se nouent cl bien-

IÔ'. l'idée d'étendre les relations

aux classes vient naturellement à l'esprit des deux correspondants.

Nous pouvons passer des annonces payantes dans des journaux espé-

rnnli~tes annonçant que X... ou Y ... désire correspondre a\·ec un instituteur des Pays suivant.:; : A.

et l. C .E.M.

B... C... Ecrivez-nous à ce sujet.

Nous pouvons donner au•si dans l'fducoleur des adresses de collè- gues .!!rangers désirrux de prati·

quer la correspondance individuel- le. De même, l'adresse d'enfants espérantistes, élève3 de cours pu- blics d'espéranto.

Nous avons signalé en son temps l'heureuse 1nit1ativc de E1lBEI IA (66, rue des Pins, Bienne, Sui'<Se), qui crée des groupes de 8 écoles d·! nationalités diverses. Chaque équipe publie 3 fois par an une sorte d'album-journal qui sert de lien entre les diverse• écoles, uni:

sorte de Gerbe si l'on veut, dont le titre est Grojnoj en vento.

Réalisation magnifique dans l'esprit et dans les faits. Proposez votre participation à EIDETTA, il sera heureux de vous intégrer dans

une équipe.

Comme on le voit. les possibili- tés d"i!changcr - quoique ne ré- pondant pas exactement à nos con·

ceptions ICEi\1 sont nombreu ses.

LENTAICSE.

- 9

J

(12)

C. FREINET

UN TARIF établi coopérativement

CALCUL VIVANT'

L'c11ra111 se pnst• sans t·esse des problèmes. El c'est ce besoiu, que nous H\'Olls 111olJilh;é, qui explique le surci!s, rlnns tonies le!i l'lnssPs qui les rssnirnl, drs prohlèn1es libres.

Seulc•111t'nt, pour 6talilir ses problè111es et pour les résoudre, l'enfant ;1 toujours hesnin de c·o11naitre les prix drs P.lémC'nts dhPrs de t'C eale11I.

.Je sais bien riue l;i \aleur péclago~iquc de cette lechnique c 'esl ,i11slP111e11t d'engag-t'r les enfa11ts il faire des red1t.>rchcs. i1 n1l'lll'I' r!Ps enq1u~les pou1· connaitre ces prix. ?llnis si nous

\'Oulons rt>nclre C'E'tlr prntique dc•s problèmes libres co111plcxc et yi\·a11tl', 111111s 11011s adioppons ù loul inslanl ~1 des notions que IH1lls-111è111l's 11e pn::;sédo11s pns. Et. 011 11';1 JlnS le temps de so1·1ir.

1, .. di('tio1111airc 1•sl 11111C'I. Alon•, on nulc au hasard en r·o111-

11wtlant parfois de.· t'ITeurs gros;.iè1·t .... , Pl C'll lr:1hil11:111t IPs Pn- f;:nts il n•lte idée> 1p1"n1 peul n11ssi, ù \'lie d'n•il, établir certains b1 ri f s.

Ce lra\'ail scrnil hil'n laeilité si nous a\'io11s 11t111s c•11 l'P\'('lltlllS 1n11jours 1:'1 1111e µrancie riC'l1P>'SC' flp l'l'll>iPi~nPllH'lll". :-.:nus parlons dt• la erbe de Suez: Les artides clc jou1"11:111x nrns parlcnl de " barils'" Que valent ees barils? Quelle était 1:1 co11so111111atio11 onli1wire d'ei::sel1Cf'? Quel l'St 1 .. prix de re-

\'ie111 d'u11 litre cl'1·sse111·<•? Quelle P~I la taxe de l'Etat? Com- bir11 11·nnsporlr 1111 lrnlrau péti·olier '? Quel est le clrfieit IJutlg~­

tainde l'Etat"? elC'.

Parllli c'Ps rt'11scig11c111l'lllS, IPs un,; ::;0111 dC::·finitifs. lis 11ou:-

S( roui précieux. Pour d'n11tres1 lrs prix \'llric•nt sc>)nn les - gio11s. Les P11fn11(s en11trolero11t. Et puis, il restent toujours suffisam1ne111 rlï11t·o1111uC's pou1· nou1Ti1· noire c01111111111e l'Urio- silé.

;\lais alors, 11n11s aurons cles hases solides pou1· notre ti·a\•ail.

Q11'P11 fH'llSCZ-\"OllS?

.Je tn111111enre pcrso11nelle1nenl not rP fiddc•1'. Qui vt•ut nou~

~ nider '! :"/nus puhlirro11s dans l'E<iw:ul,,111, puis s•'p:1ré111cnl 10 -

(13)

F. DELÉAJ\1

COMMENT J'ENSEIGNE DANS MA CLASSE

L'ORGANISATION DE MA CLASSE

Souvent., des collègues me disent : « Je ne comprends )Jas que tu puisses faire tant de choses dans ta classe et en dehors de la classe.

Moi, je passe tout mon temps à préparer, à ranger, à nett-0yer. » Je réponds : «J'ai eu longlemps les mêmes soucis. l\Iais j'ai reconsidéré ma façon de faire. Je me suis dit que l'école était l'apprentissage de la vie et mes élèves de futurs hommes. Je leur ai fait entièrement confiance en les mettant le plus possible en contact avec les diffi- cultés de la vie. Et je me suis \rite aperçu qu'ils métilaient bien cette confiance et que j'avais trouvé la meilleure voie.»

Dans une classe surchargée. avec de multiples divisicns comme la mienne, le problème de !"organisation a énormément d'importance.

Voici comment je l'ai résolu, pas définilivement, du reste, puisque chaque jour j'y a))po1 le encore des améliorations.

LA COOPÉRATIVE SCOLAIRE

Avant loul, celle organisation dcit reposer sur le système ccopé- ratif. La direction est confiée à un bureau de trois membres élus pour l'année, mais remplaçables lous les hrois mcis a)::rès discussion en assemblée générale ou à n"importe quel moment s'il y a faute grave. Les élections sont ent.ièrement libres et démccratique~. Là, comme ailleurs, il ne faut pas tricher, c·est. le secret de la réussite.

Ces élections ont lieu le premier jour de l'année scolaire. Un bureau provisou·e est. constitué : le plus jeune et. le plus âgé. Les candidats exposent rapidement leur pro~ramme : désirs, projets. Voici un exemple : «Je veux que le3 équipes de service àu mercredi et du samedi nettcient les w.-c. à la sortie du soir. Il y aura un tour spécial d'équipes de jour J)OlU' le samedi. Nous doublerons les cotisations mensuelles de la Coopérative. Chaque élève qui laissera !,rainer ses affaires ou qui aura une case mal rangée aura un franc d'amende.

Nous rrclllmons un poêle à feu continu. li fandra un jeu d"encre5 de couleur par équipe. Nous voulons 1111 Lerrain de jeu aménagé.»

Aprà>, on vote: scrutin secret avec l'urne de la mairie. Ln voix d'un petit vaut autant que celle d"un ~rand. Dépouillement. dans le silence complet. Les trois élèves qui ont obtenu le plus grand nombre de voix sont déclarés élus. Ils délibèrent rapidement et annoncent com- ment ils se sont partagés les fcnctions : Nicole <11 ansl, présidente;

Gérard 03 ans). trésorier ; Françoise ( 11 ans), secrétaire. Une assem- blée générale se réunira tous les samedis, et. le Bureau chaque fois que cela sera nécessaire.

(14)

LES RESPONSABLES

Ensuite, il chaQue élève est, confiée une responsabilité, suivant ses désirs et nes aptitudes. La répartition est facile, et tous les élèves velùent une tâche. Les plus indisciplinés se calment automatiquement el deviennent ·les plus sévères dans leur service. De plus, c'est le meilleur moyen de faire respecter le matériel collectif.

A titre d'exem~les, voici quelques-unes de nos responsabilités : 1•· La bibliothèque récréaUve : distribuer les livres mercredis et sa-

medis soirs ; reclasser et recouvrir.

1 La « Bibliolhèque de Tra\'ail » : couvrir les BT de cellophane ; hn distribuer à ceux qui en ont besoin et les réclamer.

3·' Les fichiers auto-correctifs : veiller au classement des fiches ; surveiller les corrections.

4° Le F.S.C. : dislribuer les fiches el les reclasser.

5'' Le musée scientifique : donner le 11111ténel ; aide:· au montage de> appareils ; nettoyer et rnnger ; augmenter les collections.

6'• La météorolo;:ie : entretenir les appareils; surveiller les obser- vations faites par l'équipe de jour.

7° L'aquarium : l'entretenir ; changer l'eau.

8 Le musée historique : entretenir et augmenter les collections.

9" Les cartes et les gravures de géographie : les distribuer, les re- classer, les entretenir.

10Les collections de cm"les postales, d'étiquettes, de timbres: aug- menter ces collections, distribuer et ranger.

11' Les instruments de musique : les distribuer et, les ranger.

12·• Le matériel collectif de calcul : distribuer, ranger et. entretenir.

11" L'imprimerie : veiller au reclassement des cnractères et au net- toyage de la presse.

14" Les crayons de couleurs collectifs : distribuer, tailler. ramasser.

15'• Les peintures CEL : préparer les pelnt,ures, répartir les pots, veiller au nettoyage èes pinceaux.

16· La li110~1avurc: disLr:buer le lino, les gouges, aider les nouveaux.

17•• La pyrogravure : distribuer et ranger le matériel ; aider les nouveaux.

18 • L'établi : donner, ranger et entretenir les outlls ; aider les jeunes.

19·• Les encres de couleur : répartir entre les équipes et ranger ; veiller à ce qne ln mëme plume ne trempe pas dans des couleurs différentes.

20-> L'électrophone et les disques: installer l'appareil ; soigner les disques.

21 Le magnétophone : installer l'nppareil.

2'.l' La décoration de la classe : veiller aux gravures, llOUrvoir les pots de fleurs; changer l'eau ; entretenir les plantes grasses;

faire des boutures.

23" Les t~bleaux : fnire effacer les équiper; de service. ravitailler en chiffons.

2'~' Le poêl<' : aller chercher le charbon ; netl.-O~·cr

25• Ln cour: veiller :\ la propreté; faire ramas•er les pRpiers et les feuilles mcrtes par les équibes de ~e1 vice.

12 -

(15)

21)" Le collecteur : ramasser les points, les IJOns, les chèques. les capsules d'aluminium, etc.

Après une semaine de rodage, tout fonct.!onne très bien et la discipline se fait automatiquement. Chacun a le droit de se plaindre ou de féliciter sur le journal mural. Les réclamnt.ions sont examin~es

le samedi ; si besoin, le resi:onsable est changé, cc qui constitue une sévère punition.

Mals n'allez surt-0ut p:is croire que l'iJ1stituteur n'a plus rien à faire. En pratiquant ainsi, vous iriez à l'échec complet. La part du maitre reste très grande. Il est là pour aider. C'e;st lui qui meL la piene à la roue )JOUr que la charrette ne recule pas ; c'est. lui qui ferme le robinet pour qt:e le seau d'eau ne déborde pas ; c'est lui qui apporte le grain de sable )JOlll' qu'il devienne une montagne ... Il doit avoir beaucoup de sou))lessc et de doigté pour que l'élève sente sa surveillance et son aide. tout en ayant l'impression d'être le 1ieui responsable.

Voilà clone les rouages en place ; la machine est prête à fonc- tionner. l\laintenant, il faut la faire marcher. Mais elle ne tournera rond que si le travail est, aussi bien organisé. Ce sera l'objet. d'un prochain article sur «Les Equipes» .

... ...

POUR RÉGLER UN TABLEAU NOIR

Jp rappelle aux jeunes qu'il Pst toujours facile de régler un tebleau noir : régimes )JOur l'écrilure. parlées de musique.

mètre r:arré partagé en décimè- tres carrés Cse1·vant pour les dessins à caneattx eL les cartes tle géographie).

Avec une règle et une IJOinle.

on trace les lignes bien mar- quées dans le bois (utiliser une fJOinte plutôt émoussée).

En pa."5Rnl un chiffon impré- gné de lJOussière de craie sur t-0ute la surface du tableau, on fait re;.;<orlir les lignes Cen c: ettx > en blanc ou en rose, sur le fond noir ou verl du tableau.

Toutes les fois que l'on efface le table:iu au chiffon sec, les li gnes se régénèrent.

Je crois le procédé assez connu pour qu'il soit inutile d'insisler.

J'ai l'mtenlion de me faire, de cette ma ni ère, une ca rle de France de la dimension d'un ta-

bleau, avec fleuves et li~ne géné- rale des montagnes g1·avés à la JJ-Oinle sèche ou à la pyrogravu- rz.

Plus tard, j'étudierai la possi- bililé de faire d'autres croquis, mais jC' crois que la carte de France est l'un des plus urgPnls.

Je pounais, le cas éché:int, pour celle réalisation ei d'autres établir un pr.ojet de BT sem- blable à celle sur le moteur ou le planeur.

Il est. en effet, facile au mai- tre (en rognant sur ses loisirs) de réaliser de nombreux outils : mais je crois qu'il est, préférable de laisser réaliser par les en- fants tout ce qui est à leur par- lée. Il existe déjà trop de choses qu'ils trouvent toutes faites et qui ne leur demandent aucun effort.

G. DUPOUY, Arengosse <Landes).

(16)

COJllMEN1' J'ENSEIGNE DANS MA CLASSE

L. LEBRETON

LA CORRESPONDANCE

l .on; de notre dernière réunion, u11 cei-lain no1nbrc de jeunes nouveaux venus aux Techniques Freinet, ont posé le problème lei qu'il se présente <i tous les d6butanls (surtout dans les villes où, isolés el sans moyens, ils sont. :i ln lllf'rl'i du c< !Jon n vo11loi1·

ü'un sup6rieur): .Je n'ai rien, pas tic lirnngrnphP, pns de presse, que puis-je faire?

A cela nous répondons : « Oe111andez un correspondant », c·esl-i1-dire un collègue placé dans les mèn1es conditions ou ù peu près (voir fiche de demande clans !'Educateur). Vous pourrez dès réception de son adresse com111ence1· l:i ('Orrespondance en- tre 61èves.

Comment pratiquement. réaliser celle co1Tesponcla11ce?

Comment l'utiliser ?

Comment. la rattacher il l'étude du milieu ?

Les jeunes lro11vc1·ont ici cles idées (plus ou moins bonnes) réalisables dans leur classe comine dans la mienne, puisque je suis dans une école de \•illc (7 classes), avec un effectif chargé.

Voici pow· octobre quel étail notre travail, commencé dès la première semaine :

- Dès réception de l'adresse de nos correspondants: où est.

située leur ville? - à. quelle distance en ligne droite? (échelle) - à quelle distance por la roule (carte Michelin) - il q1rnlll' distance par chemin de fe1·? (demander tableaux S.N.C.F.).

Première Lettre : Quo voudriez-vous sa.voir sur votre corres- pondant? - les quesl.ions enregistrées au tableau indiquent à chacun ce qu'il devrn dire sm· lui-même. Cette carte d'identité romplétée d'un portrait. u sentimental u (ce que j'aime, ... je fais collection de ... ) constituera le prelllier envoi.

14 -

(17)

/l1;11lisntio11 J1r11/iq111•: rédaction de ln lcltl'e en classe (horaire de frauçais). Deux jours après, la lettre corrigée est l'ecopiée en d asse (nctivités dirigées). Entre temps, les enfants ont omé la fl·Uillc (feuille rlouhle de cahier) et. l'éulisé une Jll'ésentalion agréa hic (dessins, découpages. peint ure).

J~.rpé<lilion: Pas d'enveloppes qui obligent ù plier les lettres,

<"' qui les nhime, elles sont toutes exp6cliées ;'1 plat dans une

gra 11cle enveloppe.

ll1;rr·11/io11 des lellrr.~ drs rorrespo11r/1111ls: Je les Jis pour les ''Clrrig1n·, pour y relever «e qui est intéressant, je les perfore pour dasse111ent dam; les liVl'CS de vie.

/Jis/1 ilJ/llit>11 1•/ /1•1·111,.,,: Je dc111anrle q11i ;1 lies nouvelles du

ll'111ps, rlc·s nouvelles s111· IP pays, s111' h1 dass1', des nouvelles

ictl-rPssantes p1wr tous. :\'011s J"elevo11:< ces l'enseigne1nenls sur une feuille de eahier qui J"ejoindra dans 1111 l{rnnd album, cartes, pla 11s, cartes posln les, réponses ù nos 1f11est ions, recueillis toul 1111 long rlr l'nnnée.

s,•co11de /rl/l'P q11in7.P jours fl)ll'PS la prP111il>l'e, )}1 réponse c)pc:;

correspondants s'inle1·calant entre les deux. D'accord avec mon l'Orrespondant, nous ferons dans chaque lelt l'e cieux parties : u11c· partie libre oli chacun parlera de ce qu'il veut, répondra.

aux questions de son col'l'espoudant, en posel'a, etc ...

Une pal'lie c-onsacrér fi un sujet commun mais rédigé inclivi- .rlucllement. Celle seconde lettre était consacrée aux vacances.

L1: plupart des textes libres non choisis trouvèrent ainsi leur

~1tilis11tion, cartes postales rnpporlées de vacances, carte de Fn111ce eu fLxant le lieu uccornpagnanl cet envoi.

Troisième lel/re: Pnrlie collecth·e : Je travail de mon père.

Ct>llc pal'lie préparée par ùes questions élaborées en commun l'évèlera l'igorance de beaucoup d'enfants s111· le tra\•ail de leur pl-re (ville dortoir : le père disparait le malin ou mème n'appa- rnil que le soir). J'avais demandé auparavanl aux enfants d'ob- ltnir de leur père quelque chose qui matérialise son travail :

Com111crçant : 11apier cl'etnballage ~L son nom. - Bureau-

«• ate : papier à en-tète. - i\laraicher : grninc de légu1J1es, elC' ...

:'\ous préparions noll'e prochaine lellrn qui devait. ètre-consa-

·crl>P ù "ma maison "• quand est arrivée une lellre assez poi- grrnnte de nos corl'espo11dants : le mailre mis en de1neure par son clirecleur et son inspecteur d'abandonner sa. classe (et ses -élèves qu'il avait pour la deuxième année) pour prendre celle

d'un collègue parti en stage.

Seuls des "supérielll's " hautement. préoccupés de «raisons pédagogiques,. impérieuses mais ignorant tout. des liens affec- 1if!< maitre-élèves (et con espondants à plus forte raison), pou- vaient ainsi meurtrir l'aUachemenL des e11fanls à leur Lmvail

Références

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