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Rapport annuel 2018-2019

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MÉCONNUS

Rapport annuel 2019-2020

(2)

Héros méconnus – Rapport annuel 2019–2020 Commission de la santé mentale du Canada

This document is available in English

Ce document est accessible au www.commissionsantementale.ca

La production de ce document a été rendue possible grâce à la contribution financière de Santé Canada.

ISBN : 978-1-77318-181-3

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Table des matières

Ralliez-vous à notre mission ...2

Comptez sur moi ...5

Chers lecteurs et chères lectrices ...7

Peter Cornish : Éliminer les temps d’attente ...8

Brian Mishara : Faire naître l’espoir ... 12

Stephanie Knaak : Combattre un ennemi invisible ... 15

Susan Boyce : Donner une voix aux personnes ayant un savoir expérientiel ... 18

Nous avons grand besoin de héros ... 21

L’année en un coup d’œil ... 22

Résultats financiers ... 23

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COMMISSION DE LA SANTÉ MENTALE DU CANADA | HÉROS MÉCONNUS — RAPPORT ANNUEL 2019-2020 2

Ralliez-vous à notre mission

Alors que je m’apprête à rédiger ceci, notre monde me fait penser à une boule à neige que l’on a secouée et dont l’intérieur continue de s’agiter. Nous ne comprenons pas encore bien les répercussions de la COVID-19, mais nous savons que l’année qui vient sera très différente de celle qui l’a précédée.

L’année 2019-2020 fut décisive pour la Commission de la santé mentale du Canada (CSMC) et je crois que celle qui vient annonce une croissance exponentielle. Pendant toute ma carrière, je me suis battue pour la parité des soins de santé mentale, demandant aux gens d’ouvrir leur cœur et leur bourse. La CSMC a monté un dossier en faveur d’un investissement fondé sur des résultats et a lancé un appel à l’action qui repose sur l’impératif moral de la parité.

J’ai travaillé en première ligne des soins de santé mentale, comme infirmière et comme thérapeute clinique, et j’ai suivi le parcours houleux menant à la guérison d’une maladie mentale. Tout au long de ma route, j’ai rencontré d’autres personnes qui, comme moi, sont convaincues que nous devons prôner la parité. Qu’il s’agisse de co-défenseurs, de personnes qui se battent pour des logements abordables, de celles qui ont fait l’expérience de l’abus de substances ou de survivants de traumatismes vécus dans l’enfance, nous sommes tous liés par la conviction que le fait d’ignorer le bien-être de l’esprit, c’est mettre sa santé en danger, un point c’est tout.

Tant que l’on continuera de se trouver des excuses et qu’on n’ouvrira pas son cœur, on avancera sur une route parsemée d’embûches, incapables de trouver refuge dans un système de santé offrant du soutien et des services universellement accessibles.

Ne vous y trompez pas. Aucun de nous ne peut être sûr que sa vie ne prendra pas un chemin inattendu.

(5)

Il est donc tout à fait approprié que notre rapport annuel 2019-2020 mette en lumière des réalisations qui constituent des phares de l’innovation dans l’ensemble des provinces et territoires, lesquels cherchent à trouver une réponse rapide à un besoin qu’on a clairement nommé et qu’on ne peut plus ignorer.

Pour certains, une seule séance avec un conseiller suffira à se remettre sur pied. D’autres auront besoin d’un soutien intensif à long terme. Mais, avec un peu de chance, nous tomberons sur des héros méconnus — co-défenseurs, travailleurs sociaux, psychothérapeutes, personnel infirmier ou médecins — qui voient qu’il vaut la peine de nous aider et qui croient que nous pouvons nous en sortir.

De plus en plus de gens se sont joints à nous depuis l’apparition de la COVID-19. La pandémie d’une maladie physique a fait ressortir un besoin criant aussi grand et diversifié que la nation dans laquelle nous vivons. Dans ce court laps de temps, aussi bref qu’un clignement d’œil quand il s’agit d’élaborer des politiques, une avalanche d’innovations et d’interventions est née d’une volonté collective issue d’une prise de conscience qui nous a fait réaliser que de se protéger physiquement ne constitue que la moitié de la bataille que nous avons à mener.

Nous sommes plus près de la parité que nous ne l’avons jamais été.

La CSMC travaille en vue d’atteindre ce moment depuis plus de dix ans, tandis que certains de ses partenaires figurent dans les annales de la santé mentale depuis une centaine d’années.

En janvier, un sondage réalisé par Nanos pour le compte de la CSMC a permis de réaffirmer que plus de huit personnes sur dix au Canada croient que les soins de santé physique et les soins de santé mentale ont la même importance.

Pour certains, une seule séance avec un conseiller suffira à se remettre sur pied. D’autres auront besoin d’un soutien intensif à long terme. Mais, avec un peu de chance, nous tomberons sur des héros méconnus — co-défenseurs, travailleurs sociaux, psychothérapeutes, personnel infirmier ou médecins

— qui voient qu’il vaut la peine de nous aider et qui croient que nous pouvons nous en sortir.

8 PERSONNES SUR 10

au Canada croient que les soins de santé physique et les soins de santé mentale ont la même importance

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COMMISSION DE LA SANTÉ MENTALE DU CANADA | HÉROS MÉCONNUS — RAPPORT ANNUEL 2019-2020 4

Alors que nous avançons bravement dans un tout nouveau contexte, poussés en dehors de notre zone de confort, mais obligés de faire preuve de créativité tout en étant liés par des moyens virtuels, nous avons aussi une occasion extraordinaire d’oublier le statu quo pour créer quelque chose de mieux.

L’année 2019-2020 a permis de démontrer que la CSMC a ce qu’il faut pour réinventer l’avenir et faire en sorte d’améliorer l’accès au soutien en santé mentale, de compter sur une plus grande participation des experts qui ont vécu des problèmes de santé mentale, de renforcer les services communautaires et d’améliorer le soutien aux professionnels de la santé. Ce travail a pu être réalisé grâce aux efforts dévoués de notre personnel qui s’est retroussé les manches afin de relever les défis avec conviction, compassion et collaboration.

Ensemble, nous sommes engagés à bâtir une société qui nous offre l’aide dont nous avons besoin là où nous en avons besoin.

Louise Bradley

Présidente-directrice générale de la CSMC Je suis fière de quatre projets présentés dans ce rapport,

lesquels illustrent le genre de résultats qui émanent de la collaboration, de l’innovation et du point de vue compatissant de personnes qui ont vécu un problème de santé mentale.

Enraciner l’espoir, notre programme communautaire de prévention du suicide, repose sur les points forts de la communauté. Il comprend maintenant huit communautés et de nombreuses autres ont hâte de se joindre à elles dans la phase deux.

Modèle de soins par paliers 2.0, un projet de cybersanté mentale dirigé par la CSMC qui a contribué à réduire de 68 % les temps d’attente à Terre-Neuve-et-Labrador et qui a servi de cadre à un portail du gouvernement fédéral, soit Espace mieux-être Canada.

Des dizaines d’entretiens avec des informateurs clés provenant des deux côtés des soins (patients et soignants) ont révélé comment la stigmatisation influence le point de vue du personnel de la santé qui travaille en première ligne de la crise des opioïdes.

Enfin, nos forums réunissant des personnes ayant un savoir expérientiel sont axés sur une meilleure compréhension des dangers et des éventuels bienfaits du cannabis sur la santé mentale. Ces forums nous rappellent que les études universitaires ne représentent qu’une des façons de recueillir de l’information qui nous permet de répondre aux besoins des personnes que nous servons.

555 PARTENARIATS

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Mais tout le monde ne fonctionne pas comme moi. Pour certains, les chiffres sont vides de sens. Ils sont trop gros ou trop impersonnels. Alors que l’an dernier nous faisions état des réalisations de la CSMC avec des chiffres (ce qui a touché mon cœur de comptable), nous adoptons une approche différente cette année.

Je suis à l’aise avec les chiffres. J’en comprends la portée et les nuances. Dites-moi que 500 000 personnes ont reçu une formation de premiers soins en santé mentale, un objectif que la Commission de la santé mentale du Canada (CSMC) a atteint cette année, et je m’enflamme. Je comprends à quel point ce chiffre est gros, surtout comparé à ceux d’il y a dix ans, lorsqu’on a griffonné l’ébauche du programme au dos d’une serviette en papier, autour d’une table de cuisine.

Dites-moi que les maladies mentales coûtent à l’économie 50 milliards de dollars par année et, bien que je ne sois plus étonné par cette grosse somme, je suis déconcerté de constater que cela ne suffit pas pour mobiliser une équipe d’intervention rapide, retrousser nos manches et se mettre au travail.

Quand j’entends que 500 000 personnes s’absentent du travail chaque semaine à cause d’un problème de santé mentale, mon cerveau commence à analyser la perte de productivité, les occasions ratées et le bilan humain.

Dites-moi que, depuis l’apparition de la COVID-19,

40 % des habitants du Canada disent que leur santé mentale est moins bonne ou un peu moins bonne et mon esprit se trouble devant ce que cela signifie, tant d’un point de vue économique que d’un point de vue émotionnel.

Comptez sur moi

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COMMISSION DE LA SANTÉ MENTALE DU CANADA | HÉROS MÉCONNUS — RAPPORT ANNUEL 2019-2020 6

et les recommandations stratégiques que nous faisons répondent aux besoins des personnes que nous servons. » Dans le contexte de la COVID-19, le rideau s’est ouvert sur plusieurs héros méconnus. Nous connaissons mieux l’importance du travail des professionnels de la santé, des préposés aux services de soutien à la personne, des livreurs et des commis d’épicerie. Mais même avant ce changement radical, la CSMC s’affairait à établir le profil de superstars qui travaillent en coulisses et dont les efforts remodèlent discrètement les soins de santé mentale dans ce pays.

Les chiffres sont importants. Ils peuvent vous obliger à vous asseoir et à être à l’écoute. Ils peuvent vous impressionner grandement, mais on peut difficilement les réfuter.

Cela dit, même moi, je dois reconnaître qu’ils ne disent pas tout.

Nos chiffres sont impressionnants, mais nos gens sont au cœur de ce que nous faisons. Je tiens particulièrement à reconnaître l’immense contribution de notre conseil d’administration. C’est grâce à la créativité de ses membres, à leur empathie et à leur esprit collaborateur que des idées voient le jour. Les chiffres sont importants, mais les idées changent le monde.

J’espère que vous vous joindrez à nous dans la démarche de changements, dont le leadership en matière d’idées et d’actions permet de créer un avenir meilleur.

Chuck Bruce

Président du conseil d’administration de la CSMC Plutôt que de vous dire ce que nous avons fait, nous avons

décidé de vous présenter quelques-unes des personnes qui ont fait le travail. Nous voulons vous parler de nos réalisations à travers le regard de quatre héros méconnus.

Il est possible que cela ne semble pas intéressant de préparer le terrain pour apporter des changements aux politiques jusqu’à ce qu’on entende avec quelle passion Dre Stephanie Knaak parle de l’usure de compassion et de l’épuisement professionnel qui accablent nos professionnels de la santé, ainsi que de la stigmatisation qui en résulte et qui entrave la prise en charge des personnes qui ont une dépendance aux opioïdes.

Si vous pensez que la recherche est un sujet aride, tendez l’oreille à Dr Brian Mishara qui est le chercheur principal du projet Enraciner l’espoir et qui exprime clairement l’importance des soins adaptés sur le plan culturel, en mettant l’accent sur la façon dont les communautés doivent dicter leurs besoins si l’on veut éviter que les erreurs commises après le génocide au Rwanda ne se répètent.

De même, une conversation avec Dr Peter Cornish du Modèle de soins par paliers 2.0, qui compare l’accès aux soins psychiatriques dans ce pays à l’attente d’une rétrocaveuse coûteuse quand une bonne vieille pelle ferait l’affaire, vous convaincra peut-être, comme ce fut le cas pour moi, que la réorganisation de notre système ne doit pas nécessairement être compliquée pour être efficace.

« Bien évidemment, les cliniciens et les chercheurs sont essentiels à nos efforts. Mais Susan Boyce nous rappelle que ce sont les voix des personnes ayant un savoir expérientiel qui nous donnent les perspectives dont nous avons besoin pour nous assurer que les programmes que nous concevons

(9)

À la Commission de la santé mentale du Canada, nous croyons qu’un héros se cache en chacun de nous.

À vous qui vivez avec la maladie mentale, vous qui avancez sur le long et sinueux chemin du rétablissement, et pour qui le simple fait de mettre un pied devant l’autre est parfois un acte héroïque;

À nos partenaires du secteur, vous qui nous avez corrigés lorsque nous avons fait des erreurs, qui avez partagé votre sagesse avec nous sans que nous ayons eu besoin de le demander, qui nous avez gracieusement fait profiter de votre expertise, et dont la générosité d’esprit est une forme d’héroïsme à laquelle nous aspirons;

À nos champions de la santé mentale en milieu de travail de partout au pays, vous qui arpentez les couloirs du Parlement et des écoles secondaires, et qui vous dévouez pour vos communautés, vous vous reconnaissez; sachez que vos actes héroïques, les petits comme les grands, nous inspirent un peu plus chaque jour.

À vous, les fournisseurs de soins de santé de première ligne et les premiers répondants, qui vous battez sur tous les fronts pour vaincre la stigmatisation, pour qui demander de l’aide pour vous-mêmes est aussi héroïque que les soins que vous offrez aux autres chaque jour;

À vous, les quelque 500 000 personnes de notre beau pays qui avez suivi la formation Premiers soins en santé mentale, et qui vous êtes ainsi munis d’un superpouvoir qui peut littéralement sauver des vies; à vous, les centaines de milliers d’élèves du secondaire qui avez participé aux sommets LA TÊTE HAUTE aux quatre coins du pays, dont le parcours héroïque ne fait que commencer; sachez que nous sommes impatients de voir de quelle manière vous allez changer le monde.

À vous, les membres de notre Conseil consultatif des jeunes et de notre Groupe couloir, dont la volonté de nous pousser à nous remettre en question et d’exiger le meilleur de nous est une forme d’héroïsme dont nous avons davantage besoin dans tous les secteurs de notre société;

Finalement, à vous tous qui avez tendu la main à quelqu’un qui en avait besoin, et à vous tous qui avez demandé de l’aide autour de vous, sachez qu’à nos yeux, vous aussi, vous êtes de véritables héros.

Avec notre plus sincère admiration, Vos amis à la CSMC

Chers lecteurs et chères lectrices,

(10)

8

Peter Cornish :

Éliminer les temps d’attente

01

Dans son dernier ouvrage, le psychologue

Peter Cornish dit avoir eu une révélation

pendant qu’il examinait le modèle de soins

par paliers du Service national de santé

du Royaume-Uni.

(11)

« Peter a conçu un système de soins amélioré, mieux adapté et plus efficace », a indiqué Nicholas Watters, directeur de l’Accès à des services de santé mentale de qualité à la Commission de la santé mentale du Canada (CSMC). « Il est en train de réécrire les règles du jeu, et nous sommes très heureux d’être ses plus grands champions. »

Dr Cornish explique que son modèle est axé sur les préférences de traitement des patients et est plus souple que le modèle de soins par paliers traditionnel, dans lequel les patients sont tenus d’essayer une option de traitement avant d’en tester une autre qui pourrait être plus efficace.

« Je me demandais si l’application d’un modèle de soins par paliers en santé mentale pouvait offrir la structure nécessaire à des auto-traitements de faible intensité dans les régions rurales et éloignées, lorsqu’un déclic s’est produit », a révélé Dr Cornish. « Le centre de counselling universitaire que je dirigeais avait de la difficulté à répondre à la demande. Un modèle de soins par paliers pouvait-il être une solution? J’ai rapidement rédigé le premier de plusieurs plans et finalement, j’ai abouti à notre modèle à neuf paliers. »

Le Modèle de soins par paliers 2.0 est un système de prestation de soins en santé mentale qui offre d’abord le traitement le plus efficace possible et le moins exigeant en ressources, ne passant à des soins plus intensifs ou spécialisés que si cela s’avère nécessaire. Il offre un accès souple et rapide, le jour même, à des ressources en matière de mieux- être et de santé mentale, notamment à des interventions en cybersanté mentale comme la télésanté et des applications pour téléphone intelligent.

« Lorsqu’une personne se dit stressée ou déprimée, la société lui dit qu’elle doit attendre son tour pour consulter un psychologue ou un psychiatre », a expliqué M. Cornish.

« Il peut y avoir au moins six mois d’attente, et ce n’est pas tout le monde qui a besoin de ce haut niveau d’expertise.

Comme l’a dit un membre d’un groupe de discussion, c’est comme attendre un tracteur alors qu’une pelle ferait très bien l’affaire. »

« Lorsqu’une personne se dit stressée ou déprimée,

la société lui dit qu’elle doit attendre son tour

pour consulter un psychologue ou un psychiatre, il

peut y avoir au moins six mois d’attente, et ce n’est

pas tout le monde qui a besoin de ce haut niveau

d’expertise. Comme l’a dit un membre d’un groupe

de discussion, c’est comme attendre un tracteur alors

qu’une pelle ferait très bien l’affaire. »

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9 PERSONNES SUR 10

sont d’avis que l’accroissement du financement en vue d’améliorer l’accès à des professionnels des soins de santé mentale devrait être une priorité de moyenne ou de haute importance

délai d'attente réduit grâce à la contribution du Modèle de soins par paliers 2.0 conjointement avec la mise en œuvre du Plan d'action de la province Towards Recovery.

68 %

affirment que les outils répondaient au moins à certains

de leurs besoins des participants ont

évalué les outils de cybersanté mentale

comme étant bons ou excellents

79 % 2/3

10

« Lorsqu’une personne demande de l’aide, elle devrait pouvoir l’obtenir le jour même », dit-il. « La pire chose que nous puissions faire est de lui dire d’attendre. » Le projet de démonstration sur la cybersanté mentale du Modèle de soins par paliers 2.0 d’une durée de 18 mois a été lancé en septembre 2017. Son objectif consistait à déterminer des façons d’améliorer l’accès aux services de santé mentale en mettant en œuvre et en évaluant le Modèle de soins par paliers 2.0. Ce projet a été rendu possible grâce à un partenariat entre la CSMC, l’Université Memorial de Terre-Neuve, le gouvernement provincial, ses quatre autorités sanitaires régionales et CHANNAL (réseau de sensibilisation des usagers de Terre-Neuve-et-Labrador en matière de santé). Monsieur Cornish a codirigé une équipe multipartite dans le cadre du projet, lequel a été déployé dans plus de 17 emplacements dans la province (15 sites communautaires et deux cliniques de soins de santé primaires).

Comme l’indique le rapport final du projet, le Modèle de soins par paliers 2.0, réalisé en marge de la mise en œuvre du plan d’action de la province intitulé Towards Recovery, a contribué à réduire les temps d’attente de 68 %, et même de les éliminer complètement dans certaines communautés.

Plus des deux tiers des participants estimaient que les outils de cybersanté mentale étaient bons ou excellents, et 79 %

« Lorsqu’une personne demande de l’aide, elle devrait

pouvoir l’obtenir le jour même. La pire chose que nous

puissions faire est de lui dire d’attendre. »

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d’excellentes suggestions, j’ai pu créer un cadre de travail beaucoup plus complet, ce qui n’aurait pas été possible sans cette relation. »

Au terme du projet, l’équipe a obtenu 1,2 million de dollars de la part des Instituts de recherche en santé du Canada pour développer une plateforme technologique et évaluer son potentiel d’améliorer les soins de santé mentale, ainsi que leur accès, à Terre-Neuve-et-Labrador et en Nouvelle-Écosse. Le modèle a également contribué au portail Espace mieux-être Canada du gouvernement fédéral, un projet conjoint en santé mentale et usage de substances en période de pandémie de la COVID-19, lancé par Santé Canada.

« Je suis fier que la CSMC ait pu mettre à la disposition de Peter une plateforme pour rejoindre encore plus de Canadiens », a lancé M. Watters. « Grâce à sa vision, à son expertise et à ses méthodes éprouvées, beaucoup plus de personnes pourront obtenir l’aide dont elles ont besoin. Peter ne demeurera peut-être pas longtemps un héros méconnu. » d’entre eux ont déclaré que ces outils répondaient au moins

à certains de leurs besoins.

Les fournisseurs de soins qui ont suivi la formation sur le modèle de soins par paliers se sont dits très à l’aise d’utiliser les outils de cybersanté mentale.

Cette réussite met en évidence les avantages d’intégrer la technologie aux soins de santé mentale primaires.

« J’ai simplement mis en place une structure pour toutes les choses étonnantes qui se déroulent déjà à Terre-Neuve-et- Labrador », a déclaré M. Cornish. « Le projet de démonstration m’a permis de voir les innovations qui pouvaient être

intégrées à ce modèle. »

« Le personnel des soins de santé mentale de Terre-Neuve suivait déjà une formation sur la thérapie en une séance unique, et la province élaborait un système de cybersanté mentale, en plus d’un modèle de soins prônant des théories et des pratiques fondées sur un respect accru des usagers des services de santé mentale. La province utilisait également un réseau de soutien par des pairs spécialement formés, appelé CHANNAL, dans le cadre duquel des personnes ayant déjà vécu des problèmes de santé mentale fournissaient des services d’entraide. Ce réseau unique au Canada fait partie du système de santé. »

« Sans le soutien de la CSMC, je n’aurais jamais découvert plusieurs des aspects qui constituent aujourd’hui des éléments essentiels du Modèle de soins par paliers 2.0 », a affirmé M. Cornish. « La CSMC rassemble des innovateurs et les aide à nouer des partenariats. J’avais des idées que les gens trouvaient dignes d’intérêt, mais lorsque la CSMC m’a fait rencontrer d’autres personnes qui avaient elles aussi

« La CSMC rassemble des innovateurs et les aide

à nouer des partenariats. J’avais des idées que les

gens trouvaient dignes d’intérêt, mais lorsque

la CSMC m’a fait rencontrer d’autres personnes

qui avaient elles aussi d’excellentes suggestions,

j’ai pu créer un cadre de travail beaucoup plus

complet, ce qui n’aurait pas été possible sans

cette relation. »

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Brian Mishara :

Faire naître l’espoir

02

« Le suicide représente une crise invisible au pays. Si nous voulons réduire les taux qui stagnent depuis dix ans, nous devons mettre à profit le meilleur service de prévention qui soit. » – Louise Bradley, présidente-directrice

générale de CSMC

« Enraciner l’espoir aborde intentionnellement les

aspects contextuels, ainsi que les difficultés propres

à chaque communauté, en plus de la manière

dont la communauté participe à la résolution de

ces enjeux. »

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Les communautés ayant participé au programme incluaient des populations rurales, urbaines, francophones, nordiques et autochtones, représentant au total 1,8 million de personnes.

Cette diversité permet à la CSMC d’en apprendre davantage sur les moyens efficaces qui aideront à réduire les taux de suicide dans divers milieux et groupes à travers le Canada.

En traçant une vue d’ensemble du projet, M. Mishara est particulièrement fier de l’intégration de ses recherches dans sa structure. « Tandis que de nombreux projets se concentrent sur ce qui fonctionne », explique-t-il, « Enraciner l’espoir aborde intentionnellement les aspects contextuels, ainsi que les difficultés propres à chaque communauté, en plus de la manière dont la communauté participe à la résolution de ces enjeux. »

Son exemple est aussi poignant qu’éloquent. Lorsque des psychologues se sont rendus au Rwanda après l’atroce génocide perpétré au pays, ils cherchaient à offrir des soins tenant compte des traumatismes aux gens ayant vécu des atrocités inimaginables. Cependant, leurs efforts ont eu exactement l’effet contraire, même s’ils se fondaient sur des données probantes. La raison était étonnamment simple, si quelqu’un avait pris le temps d’écouter les habitants. Les Rwandais ont déclaré avoir besoin de trois choses pour guérir : leur famille auprès d’eux, le plein air et le soleil, et l’occasion de partager de bons souvenirs. Au lieu de cela, ils avaient été séparés de leurs proches, conduits dans une pièce sombre et invités à revivre leurs traumatismes.

Le professeur Brian Mishara a été désigné chercheur principal d’Enraciner l’espoir, le projet phare de la CSMC portant sur la prévention du suicide, lancé en septembre 2019.

« Nous sommes vraiment chanceux que le Dr Brian Mishara ait accepté de relever le défi », a indiqué Karla Thorpe, directrice de la promotion et de la prévention pour la CSMC.

« Son rôle consiste à agir un peu comme un chef d’orchestre.

Les gens peuvent jouer de la belle musique individuellement, mais il faut un visionnaire pour que les musiciens jouent ensemble en harmonie. »

Dans ce cas-ci, les huit communautés d’Enraciner l’espoir représentent les « joueurs de musique » et M. Mishara est le

« chef d’orchestre » supervisant leurs progrès, alors qu’elles unissent leurs forces locales aux mesures fondées sur des données probantes, et ce, en vue de réduire le nombre de suicides.

« Enraciner l’espoir aborde intentionnellement les

aspects contextuels, ainsi que les difficultés propres

à chaque communauté, en plus de la manière

dont la communauté participe à la résolution de

ces enjeux. »

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COMMISSION DE LA SANTÉ MENTALE DU CANADA | HÉROS MÉCONNUS — RAPPORT ANNUEL 2019-2020 14

de réalisations et l’impact qu’il a eu dans le secteur de la prévention du suicide, tant à l’échelle nationale qu’internationale, ne peuvent pas être surestimés.

Pr Mishara est l’un des fondateurs de Suicide Action Montréal.

Il a fait équipe avec des collègues pour fonder l’Association québécoise de prévention du suicide. Il a ensuite été prési- dent de l’Association canadienne pour la prévention du suicide, puis président de l’Association internationale pour la prévention du suicide, qui est affiliée à l’Organisation mondiale de la Santé. Il est aujourd’hui directeur du Centre de recherche et d’intervention sur le suicide, enjeux éthiques et pratiques de fin de vie (CRISE) et professeur en psychologie à l’Université du Québec à Montréal.

« Les travaux comme ceux du Pr Mishara ne font pas souvent les manchettes des journaux », a indiqué Mme Bradley.

« Et c’est précisément la raison pour laquelle nous voulons les mettre en valeur. L’évaluation de projets via la collecte uniforme de données ne semble pas héroïque; mais ce travail contribue à jeter les bases de projets qui permettront de sauver des milliers de vies. »

Selon Karla Thorpe : « Son héroïsme est silencieux et méconnu.

Mais il ne mérite pas moins qu’on lui rende hommage. » Le projet Enraciner l’espoir, dans toute sa sagesse, ne

cherche pas à présumer des solutions appropriées, mais s’appuie plutôt sur les forces et les particularités des communautés locales pour appliquer adéquatement ses cinq domaines de prévention.

Toujours humble, Pr Mishara, dont la thèse de doctorat portait sur le suicide et les comportements d’automutilation, accorde rapidement le mérite aux gens sur le terrain.

« Les chercheurs locaux sont responsables d’évaluer chaque communauté. Mon rôle est d’essayer de déterminer si nous le faisons tous de la même façon. »

Et personne n’est mieux placé que lui pour entreprendre un projet aussi important qu’Enraciner l’espoir. Ses premières recherches visant à soutenir une ligne d’écoute sur le suicide témoignent de la profondeur et de l’ampleur de son expérience. À partir de ce moment, sa longue liste

« Son héroïsme est silencieux et méconnu. Mais il ne mérite pas moins qu’on lui rende hommage. »

8 PERSONNES SUR 10 ESTIMENT

que les programmes de prévention du suicide devraient être une priorité

de moyenne ou de haute importance

(17)

Stephanie Knaak :

Combattre un ennemi invisible

03

L’urgence est implicite dans les propos de Stephanie Knaak lorsqu’elle discute de ses nouveaux travaux de recherche. M

me

 Knaak est la cochercheuse principale associée

d’une étude de la Commission de la santé

mentale du Canada (CSMC) sur la façon

dont la stigmatisation affecte la capacité

des premiers intervenants de fournir des

soins, et ce, dans un contexte où la crise

des opioïdes sévit partout au pays.

(18)

COMMISSION DE LA SANTÉ MENTALE DU CANADA | HÉROS MÉCONNUS — RAPPORT ANNUEL 2019-2020 16

« On m’a demandé de diriger cette recherche à l’aide d’un modèle semblable à celui de l’initiative Changer les mentalités de la CSMC », a précisé Mme Knaak. « Je devais d’abord comprendre comment cette stigmatisation était perçue et ressentie sur le terrain. Puis, je devais recenser les initiatives et les programmes existants traitant du problème, évaluer leur efficacité, ainsi qu’amplifier et promouvoir les meilleurs outils offerts. »

En l’occurrence, apprendre sur la stigmatisation a amené un constat inquiétant. Mais ce constat met en lumière la mesure dans laquelle la méconnaissance des causes fondamentales de la dépendance, l’usure de compassion, l’épuisement professionnel ainsi que la stigmatisation connexe affectent la capacité des premiers intervenants à bien faire leur travail, ainsi que la façon de demander de l’aide.

« Je crois que nous pouvons dire sans nous tromper que la stigmatisation contre laquelle nous luttons dans le cadre de cette crise des opioïdes va bien au-delà de la santé mentale.

Le défi est beaucoup plus grand et la nécessité de faire de la sensibilisation est absolument urgente. »

Jusqu’à tout récemment, ses recherches portaient exclusivement sur la lutte contre la stigmatisation liée à la maladie mentale, un ennemi invisible qui empêche trop de gens de demander de l’aide. Son intérêt pour le sujet est plus que professionnel. Elle a perdu sa meilleure amie par suite d’un suicide en 2012. « On peut dire que ma carrière est devenue une vocation du jour au lendemain. »

Louise Bradley, présidente-directrice générale de la CSMC, est sa plus grande admiratrice. « Stephanie est tout aussi humble que brillante. Elle a l’esprit vif d’une chercheuse, mais c’est la passion pour son travail qui la rend vraiment unique. » Mme Knaak s’apprête maintenant à relever le plus grand défi de sa vie.

En 2017, Santé Canada a demandé à la CSMC d’adapter certains de ses programmes de lutte contre la stigmatisation au problème de consommation d’opioïdes.

« Nous pouvons le faire », a-t-elle pensé, « mais la stigmatisation ne sera pas pareille. Elle comprend de nombreux enjeux politiques, notamment la réduction des méfaits, les perceptions générales envers les gens qui consomment des opioïdes, et les préjugés à l’égard de l’itinérance. La liste est longue. »

Mme Knaak s’est ensuite demandé si nous pouvions faire davantage de recherche.

Ce questionnement a été le début d’un projet de 18 mois financé par Santé Canada.

« Je crois que nous pouvons dire sans nous tromper

que la stigmatisation contre laquelle nous luttons

dans le cadre de cette crise des opioïdes va

bien au-delà de la santé mentale. Le défi est

beaucoup plus grand et la nécessité de faire de

la sensibilisation est absolument urgente. »

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où ils se sentent en sécurité de le faire, et où l’accès aux traitements de haute qualité reposant sur des pratiques exemplaires est de mise pour tous. »

Maintenant que ce type de stigmatisation est mieux compris, Mme Knaak et son équipe se tournent maintenant vers le prochain défi : comment faire pour y remédier? Ayant évalué quatre différents types d’interventions visant à réduire la stigmatisation relative à la consommation d’opioïdes, elles poursuivront sur cette lancée.

« Nous allons élaborer une stratégie pour renforcer, promouvoir et adapter les pratiques qui fonctionnent », a-t-elle affirmé.

Louise Bradley estime que la stigmatisation relative à la consommation de substances a trouvé son ennemi.

Si quelqu’un peut mener ce combat, c’est Stephanie.

« Les superhéros ne portent pas tous des capes. » Par exemple, bien que les efforts de réduction des méfaits

soient efficaces, ils ne rejoignent pas tout le monde. Les sites de consommation sécuritaire sont surtout fréquentés par des personnes vivant dans un rayon de moins d’un kilomètre du site. « Nous avons aussi appris que plus de 80 % des surdoses surviennent derrière des portes closes », a déclaré Mme Knaak. « Le sentiment de honte associé à la consommation de drogues incite les gens à se cacher. »

« Dans le cadre de notre recherche, nous avons parcouru le pays et avons pris le temps d’écouter des premiers intervenants, des fournisseurs de soins de santé et des personnes ayant consommé des opioïdes (et d’autres types de drogues) afin d’essayer de mieux comprendre cette interaction complexe. Les réponses reçues variaient, de l’ambivalence morale concernant le traitement des surdoses comme la naloxone – qui contribue à engendrer l’usure de compassion dans les services d’urgence et la communauté des premiers intervenants – aux hauts niveaux de méfiance à l’égard du système de santé de la part des consommateurs, en particulier les populations marginalisées. »

« Nombreux sont ceux qui nous ont confié éviter activement le système de soins de santé et d’autres services connexes en raison d’expériences précédentes. Ils ont déclaré avoir été maltraités, dénigrés et amenés à se sentir indignes de recevoir des soins. »

Selon Mme Knaak, sa mission est de déstigmatiser la consommation de substances. « Il existe trop de perceptions erronées, de malentendus et d’occasions ratées à cet égard.

Nous devons tenter de comprendre où les gens en sont rendus et les aider. Nous devons créer un environnement dans lequel les gens n’ont pas peur de demander de l’aide,

« Nous avons aussi appris que plus de 80 % des surdoses surviennent derrière des portes closes », a déclaré M

me

Knaak. « Le sentiment de honte associé à la consommation de drogues incite les gens à se cacher. »

3 PERSONNES SUR 4

estiment que les soins de santé mentale sont une priorité importante

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18

Susan Boyce :

Donner une voix aux personnes ayant un savoir expérientiel

04

Le 16 juillet 2019, la CSMC a animé un forum de recherche communautaire sur le cannabis et la santé mentale, afin de cerner les lacunes et les priorités, en vue d’orienter les investissements. Parmi les

63 participants qui se sont déplacés à Ottawa

de partout au Canada, plusieurs ont vécu la

maladie mentale. Susan Boyce en fait partie.

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Bien que ravie d’y participer, Mme Boyce a cru au début que son rôle serait d’éduquer et de promouvoir la valeur du savoir expérientiel au sein d’un groupe d’universitaires, qui, croyait-elle, allaient possiblement afficher une mentalité de

« tour d’ivoire ».

« Je me suis rendue au forum en pensant que je m’opposerais beaucoup à ce qui serait dit », a déclaré Mme Boyce, qui est active dans la communauté de la santé mentale et des dépendances à titre de professionnelle et bénévole. « Je croyais devoir sonner l’alarme, en expliquant que ce n’est pas vraiment la façon dont nous devrions parler des gens et que cela n’aide en rien. Mais j’ai été étonnée de voir que j’avais tort.

Mon engagement auprès de la communauté de la santé mentale a fait partie de mon propre rétablissement. J’ai observé beaucoup de lacunes et je suis retournée aux études. Je possédais déjà un diplôme universitaire, mais j’ai obtenu un diplôme d’études supérieures en réadaptation psychosociale du Collège Douglas à Vancouver. Ensuite, je me suis jointe au conseil d’administration de Réadaptation psychosociale en Colombie-Britannique. »

C’est ce rôle qui a amené Mme Boyce à connaître la CSMC et à vouloir en apprendre davantage.

« En Colombie-Britannique, lorsque la crise majeure des opioïdes a commencé, je voulais vraiment savoir ce qui se passait parce que je travaillais quotidiennement avec des

gens qui étaient directement touchés, et je voulais mieux comprendre la situation, afin d’aider ma communauté. Mon intérêt pour les dépendances et la consommation de cannabis s’est accru pendant cette période. Donc, lorsque j’ai été invitée au forum, j’ai sauté sur l’occasion. »

Mme Boyce a été touchée par l’appréciation et le respect accordés à la perspective du savoir expérientiel, surtout qu’elle sait que les gens qui occupent des postes d’influence peuvent rapidement se détacher de cette facette de leur éducation, même si le savoir expérientiel fait partie de l’expérience humaine.

« C’est extrêmement important de tenir compte du savoir expérientiel à tous les niveaux. Beaucoup de gens détenant des diplômes enseignent dans ce domaine et bon nombre d’entre eux ont aussi vécu certaines expériences. Mais à un certain point de leur carrière, le sujet n’est plus abordé.

Cet enjeu fait partie de la lutte contre la stigmatisation que j’essaye de faire comprendre aux autres. »

Louise Bradley, présidente-directrice générale de la CSMC, abonde dans le même sens. « Les gens comme Susan me gardent sur le droit chemin. Pendant longtemps, j’ai caché ma propre expérience, craignant la honte et la stigmatisation.

Lorsque j’ai commencé à parler de ma vie à un niveau plus personnel, en impliquant les deux côtés de la médaille, en tant que patiente de services de santé mentale et prestataire de soins cliniques, j’ai commencé à tisser des liens beaucoup plus profonds avec les gens. »

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COMMISSION DE LA SANTÉ MENTALE DU CANADA | HÉROS MÉCONNUS — RAPPORT ANNUEL 2019-2020 20

Aujourd’hui, elle est plus à l’aise de partager son histoire.

« Je me sens davantage épaulée d’avoir le courage de m’exprimer, mais c’est assurément un aspect sur lequel nous travaillons toujours dans ce pays. Je suis heureuse de constater que la CSMC déploie des efforts pour que les choses changent. »

Mme Boyce a décrit le forum comme une expérience grande- ment interactive, où des informations et des connaissances ont été partagées ouvertement entre les participants.

« C’était une expérience incroyable. Le forum a réellement tenu compte de la perspective de personnes ayant vécu la maladie mentale, pas seulement de façon accessoire ou spéciale. Elle faisait partie intégrante de la communauté de recherche, comme elle le devrait. Je suis arrivée au forum en pensant que j’allais être entourée de gens qui voient les choses différemment de moi, alors que c’était tout le contraire. »

Louise Bradley ne saurait être plus d’accord sur l’immense valeur d’un tel échange. « Nous sommes chanceux de pouvoir bénéficier de la riche perspective des gens ayant vécu la maladie mentale. Cette générosité d’esprit continue de me surprendre. Ce sont des gens qui partagent librement les leçons apprises à la dure afin d’en faire profiter les autres.

Il s’agit là d’un geste réellement héroïque. » C’est exactement ce que cet effort pour inclure le savoir

expérientiel dans la recherche de la CSMC tente de faire.

« La seule chose plus héroïque que d’emprunter soi-même le chemin vers le rétablissement à la suite d’une problématique de maladie mentale ou de consommation de substances est d’utiliser la sagesse qui découle de cette expérience pour aider les autres », a affirmé Louise Bradley.

Mme Boyce comprend personnellement cette difficulté.

« Pendant longtemps, même si l’enjeu de la stigmatisation me tenait à cœur, je ne me sentais pas à l’aise de révéler à mes employeurs, ou à quiconque en position d’autorité envers moi, ce côté de ma personne. Même si je sais que j’avais tort, cette façon de penser peut freiner vos efforts au Canada. »

« Pendant longtemps, j’ai caché ma propre expérience,

craignant la honte et la stigmatisation. Lorsque

j’ai commencé à parler de ma vie à un niveau plus

personnel, en impliquant les deux côtés de la

médaille, en tant que patiente de services de

santé mentale et prestataire de soins cliniques,

j’ai commencé à tisser des liens beaucoup plus

profonds avec les gens. » –

LOUISE BRADLEY, PRÉSIDENTE-DIRECTRICE GÉNÉRALE DE LA CSMC

(23)

Voici comment vous pouvez aider.

Suivez un cours de Premiers soins en santé mentale

Si une personne autour de vous traversait une crise en santé mentale, sauriez-vous comment l’aider? Faites comme les 80 000 Canadiens qui ont suivi le cours de Premiers soins en santé mentale cette année et faites partie d’un mouvement de plus de 500 000 personnes.

Participez à la formation L’esprit au travail

Devenez un champion de la santé mentale en milieu de travail grâce à L’esprit au travail (EAT)! Éliminez la stigmati- sation et apprenez à reconnaître les signes de la détresse mentale chez vous et chez les autres. Cette année seulement, plus de 23 000 personnes ont suivi la formation EAT, et plus de 14 000 premiers intervenants ont suivi le cours conçu spécialement pour eux.

Découvrez nos initiatives axées sur le système éducatif

La Norme sur les étudiants du postsecondaire est sur le point de conquérir les campus. Les sommets LA TÊTE HAUTE munissent les élèves du secondaire d’outils pour éradiquer la stigmatisation.

Nous avons grand besoin de héros

Mobilisez efficacement les décideurs

Travaillez-vous déjà à améliorer la santé mentale et le bien-être des habitants du Canada? Savez-vous comment obtenir un appui du gouvernement? Cette trousse contient des stratégies, des guides et des outils pouvant être utilisés pour obtenir un engagement de la part du gouvernement.

Restez branchés!

Abonnez-vous à notre bulletin d’information mensuel, le Vecteur, pour tout savoir sur nos événements, webinaires, rapports et entrevues, ou suivez-vous sur Twitter, Facebook et Instagram.

(24)

L’année en un coup d’œil

• Dévora Kestel, directrice, Santé mentale et usage de substances, de l’Organisation mondiale de la Santé, est en visite à la CSMC

• L’événement Perspectives nordiques a lieu au Centre

culturel Kwanlin Dün, à Whitehorse

• Diffusion en direct sur Twitter, pour aborder la santé mentale et la consommation de

substances sur les campus

• Lancement de la trousse d’outils Prendre soin des travailleurs de la santé

• Activité organisée sur la Colline du Parlement pour discuter de la santé mentale des hommes

• La communauté de Waterloo- Wellington se joint au projet Enraciner l’espoir

• Louise Bradley est reçue membre de l’Ordre du Canada

• La CSMC lance le projet Enraciner l’espoir à Ottawa

• Diffusion du rapport pour le Projet de démonstration du Modèle de soins par paliers 2.0

• Diffusion de la Trousse d’outils de mobilisation du gouvernement

• Diffusion du Rapport du forum sur la santé de la jeunesse arc-en-ciel

• La formation pour le programme L’esprit curieux, postsecondaire est maintenant offerte partout au pays

• Une consultation publique se déroule au sujet de la Norme sur les étudiants du postsecondaire

• Des groupes de discussion sont organisés pour la Norme sur les étudiants du postsecondaire

• Des groupes de discussion composés des membres des Premières Nations, des Inuits et des Métis sont organisés pour la Norme sur les étudiants du postsecondaire

• Des groupes de discussion francophones sont organisés pour la Norme sur les étudiants du postsecondaire

• La CSMC organise le Congrès Questions de substances qui a lieu à Ottawa

• L’événement pour la démonstration du cours L’esprit au travail se tient à New York

• Diffusion des données de sondage en partenariat avec Nanos Research

• Lancement de La thérapie cognitivo- comportementale pour les personnes d’origine sud-asiatique, adaptée sur le plan culturel

• La CSMC coanime la

Conférence sur la cybersanté mentale à Toronto

• Un Forum national pour améliorer les services et les mécanismes de soutien en santé mentale pour les personnes ayant des démêlés avec la justice se tient à Winnipeg

• Le personnel de la CSMC commence à travailler de la maison en raison de la pandémie de COVID-19

• Diffusion du rapport Le cannabis et la santé mentale : Priorités de recherche au Canada

• La CSMC et l’Association canadienne pour la santé mentale annoncent le renforcement de leur collaboration

AVRIL 2019 MAI 2019 JUIN 2019 AOÛT 2019

OCTOBRE 2019 NOVEMBRE 2019

SEPTEMBRE 2019

JANVIER 2020 FÉVRIER 2020 MARS 2020

• Publication d’une édition spéciale du bulletin Le Vecteur incitant à faire du bénévolat

DÉCEMBRE 2019

COMMISSION DE LA SANTÉ MENTALE DU CANADA | HÉROS MÉCONNUS — RAPPORT ANNUEL 2019-2020 22

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L’année en un coup d’œil

• Dévora Kestel, directrice, Santé mentale et usage de substances, de l’Organisation mondiale de la Santé, est en visite à la CSMC

• L’événement Perspectives nordiques a lieu au Centre

culturel Kwanlin Dün, à Whitehorse

• Diffusion en direct sur Twitter, pour aborder la santé mentale et la consommation de

substances sur les campus

• Lancement de la trousse d’outils Prendre soin des travailleurs de la santé

• Activité organisée sur la Colline du Parlement pour discuter de la santé mentale des hommes

• La communauté de Waterloo- Wellington se joint au projet Enraciner l’espoir

• Louise Bradley est reçue membre de l’Ordre du Canada

• La CSMC lance le projet Enraciner l’espoir à Ottawa

• Diffusion du rapport pour le Projet de démonstration du Modèle de soins par paliers 2.0

• Diffusion de la Trousse d’outils de mobilisation du gouvernement

• Diffusion du Rapport du forum sur la santé de la jeunesse arc-en-ciel

• La formation pour le programme L’esprit curieux, postsecondaire est maintenant offerte partout au pays

• Une consultation publique se déroule au sujet de la Norme sur les étudiants du postsecondaire

• Des groupes de discussion sont organisés pour la Norme sur les étudiants du postsecondaire

• Des groupes de discussion composés des membres des Premières Nations, des Inuits et des Métis sont organisés pour la Norme sur les étudiants du postsecondaire

• Des groupes de discussion francophones sont organisés pour la Norme sur les étudiants du postsecondaire

• La CSMC organise le Congrès Questions de substances qui a lieu à Ottawa

• L’événement pour la démonstration du cours L’esprit au travail se tient à New York

• Diffusion des données de sondage en partenariat avec Nanos Research

• Lancement de La thérapie cognitivo- comportementale pour les personnes d’origine sud-asiatique, adaptée sur le plan culturel

• La CSMC coanime la

Conférence sur la cybersanté mentale à Toronto

• Un Forum national pour améliorer les services et les mécanismes de soutien en santé mentale pour les personnes ayant des démêlés avec la justice se tient à Winnipeg

• Le personnel de la CSMC commence à travailler de la maison en raison de la pandémie de COVID-19

• Diffusion du rapport Le cannabis et la santé mentale : Priorités de recherche au Canada

• La CSMC et l’Association canadienne pour la santé mentale annoncent le renforcement de leur collaboration

AVRIL 2019 MAI 2019 JUIN 2019 AOÛT 2019

OCTOBRE 2019 NOVEMBRE 2019

SEPTEMBRE 2019

JANVIER 2020 FÉVRIER 2020 MARS 2020

• Publication d’une édition spéciale du bulletin Le Vecteur incitant à faire du bénévolat

DÉCEMBRE 2019

Résultats financiers

Au 31 mars 2020 2019

$ $

ACTIF

Total de l’actif à court terme 8 196 375 7 230 516

Immobilisations, montant net 1 083 517 859 117

9 279 892 8 089 633

PASSIF ET ACTIF NET

Total du passif à court terme 5 132 558 3 862 827

Apports de capital reportés 190 451 215 015

Avantages incitatifs à la location reportés 1 159 941 1 059 526

Total du passif 6 482 950 5 137 368

Actif net

Non affecté 2 796 942 2 952 265

9 279 892 8 089 633

Situation financière

(26)

COMMISSION DE LA SANTÉ MENTALE DU CANADA | HÉROS MÉCONNUS — RAPPORT ANNUEL 2019-2020 24

Résultats financiers

Exercice clos le 31 mars 2020 2019

$ $

Produits 23 431 252 23 119 992

Charges 23 586 575 22 096 254

Excédent (insuffisance) des produits sur les charges au cours de l’exercice

(155 323) 1 023 738

Actif net au début de l’exercice 2 952 265 1 928 527

Actif net à la fin de l’exercice 2 796 942 2 952 265

Résultats des activités

(27)

Divulgation de la rémunération

Rémunération des membres du conseil d’administration

Honoraires annuels Indemnité quotidienne pour les réunions dont un procès‑verbal est produit

Estimation annuelle totale (pour six jours de réunion par année) Président du conseil (pour toutes les fonctions

concernant le conseil ou un comité)

24 000 $ N/A N/A

Présidents ou présidentes des comités suivants du conseil : Comité de la gouvernance et des nominations, Comité des ressources et Comité de l’audit et des finances

5 000 $ 500 $ 8 000 $

Membres ne représentant pas une instance

gouvernementale et citoyens nommés par le gouvernement

500 $ 3 000 $

Temps de déplacement (pour assister à une réunion où un hébergement de nuit est nécessaire)

250 $ 750 $

Participation à une conférence téléphonique de plus de 60 minutes du conseil ou d’un comité ou d’un sous‑comité du conseil

250 $ 750 $

Rémunération de la haute direction

Titre du poste Rémunération minimale

de base par année

Rémunération de base médiane par année

Rémunération maximale de base par année

Présidente‑directrice générale 220 000 $ 245 000 $ 316 000 $

Vice‑présidents/vice‑présidentes 144 000 $ 160 000 $ 200 000 $

Directeurs/directrices 111 600 $ 124 000 $ 155 000 $

Conseil d’administration

(28)

Commission de la santé mentale du Canada Bureau 1210, 350, rue Albert

Ottawa (Ontario) K1R 1A4 Tél. : 613.683.3755 Téléc. : 613.798.2989

infocsmc@commissionsantementale.ca www.commissionsantementale.ca

Références

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