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Géographie Économie Société: Article pp.241-243 of Vol.9 n°2 (2007)

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Géographie, économie, Société 9 (2007) 241-243

GÏOGRAPHIE ÏCONOMIE SOCIÏTÏ GÏOGRAPHIE ÏCONOMIE SOCIÏTÏ

© 2007 Lavoisier, Paris. Tous droits réservés.

Comptes Rendus

Tremblay Diane-Gabrielle et Tremblay Rémy, eds., 2006, La compétitivité urbaine à l’ére de la nouvelle économie, Québec, Presses de l’Université du Québec, 410 pages

Cet ouvrage de mes collègues Tremblay et Tremblay (aucun lien de parenté rapprochée) de Télé-Université-UQAM résulte d’un de ces colloques UQAMIENS annuels dont G.

Benko, directeur de GES, est un habitué. Pas moins de 23 chercheurs universitaires, de quelque six nationalités, ont respecté pour la plupart la problématique du colloque et leurs textes remaniés font l’objet de cet ouvrage dont on trouvera ici les contributions suscepti- bles d’intéresser au mieux les lecteurs de GES. On remarquera l’expression « nouvelle éco- nomie » dans le titre. Manifestement, les responsables de cette publication ont pris sur eux la responsabilité de faire fi des conclusions d’un colloque dont DG. Tremblay fut elle-même responsable en 2002 où, en accord avec un ouvrage de R. Boyer fraîchement paru à l’épo- que et recensé dans ses pages1(cf. no 5, 2003), on avait dégagé que cette soi-disant « nou- velle économie », reliée aux technologiex de l’information, n’avait, en fait, jamais existé.

Qu’à cela ne tienne, le lecteur ne leur en tiendra pas rigueur en présence d’un ouvrage col- lectif où le fil conducteur d’une partie à l’autre existe bel et bien grâce à des contributions se rapportant effectivement au sujet annoncé et, pour la majorité, d’un intérêt certain. Tel que mentionné en introduction, cet ouvrage vise à montrer que, dans le contexte de l’économie du savoir (ici associé à cette controversée « nouvelle économie »), les villes les plus com- pétitives sont celles qui peuvent rapidement transformer une idée ou une invention en un produit commercial. Or, de nos jours, lorsque l’on touche à la question de la compétitivité des villes, sous l’angle de l’attraction des talents, un nom incontournable vient à l’esprit : celui de Richard Florida. En effet, il sera beaucoup question de cette icône des dirigeants des grandes métropoles qui, par son concept de classe créative et ses non moins fameux indexes gay et bohémien, démontre, ô combien, il sait faire parler de lui.

Dans une première partie, intitulée Compétitivité et enjeux urbains, D.Naud et R.

Tremblay soulignent ce qui à leurs yeux seraient des nouveaux (?) éléments attractifs pour les villes à savoir les avantages socio-culturels et tout ce qui entoure la qualité de la vie.

Pourtant, déjà dans les années 1960, pour convaincre les cadres des entreprises parisiennes à accepter d’aller vivre en province, on signalait la présence de lycées, de centres culturels

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et autres attributs susceptibles de favoriser la vie familiale. Concernant ces fameuses « amé- nités », ces auteurs font allusion à la qualité de la vie dont font partie des biens et services spécifiques à un lieu et non exportables. Ce qui conduit pour une première fois à Florida pour qui les entreprises sont à la merci de la qualité de la vie (pour attirer les travailleurs les plus inventifs). Dans leur conclusion, avec une certaine ironie, ils font observer que ce sont trop souvent les chercheurs qui définissent la qualité de la vie alors qu’il serait préférable de prendre en considération l’opinion des résidents des villes qu’ils étudient.

Vient ensuite la contribution de G. Benko sur les villes dans l’économie globale vues sous la lorgnette des stations françaises de ski. Pour ce faire, l’auteur recourt au concept de marketing territorial qui, entre autres sources, trouve son origine dans l’élargissement des compétences budgétaires de l’Union européenne qui a rendu possible l’extension de sa politique territoriale accompagnée d’une course effrénée aux subventions, il va sans dire. L’auteur attire l’attention sur la nécessité de distinguer le marketing territorial du marketing des collectivités territoriales. Ce dernier, en effet, ne concerne selon Benko qu’un acteur à savoir l’institution. Tandis que le marketing territorial implique l’interven- tion d’acteurs privés et/ou publics dont les actions requièrent la coordination. On apprend que selon P. Kotler (1993) une ville comme New York ferait partie des villes fortement déprimées (c’était avant Giuliani…). Plus intéressant pour tout amateur de ski est le tableau présentant le bilan des stations les plus célèbres (Val d’Isère, Tignes, Courchevel, Méribel, Val Thorens…). Courchevel : à éviter!

La deuxième partie, intitulée Des cas de villes et de clusters, débute par une contribution de PK Kresl, professeur d’économie à l’Université Brucknell en Pennsylvanie. Il y est ques- tion du Central Business District de Pittsburgh, une ville, qui suite à la crise de la sidérurgie des années 1970, s’est profondément transformée. D’entrée de jeu, l’auteur soulève la ques- tion sur la façon qu’une ville peut maintenir ou améliorer son positionnement à l’intérieur de la hiérarchie internationale. En voulant fournir une réponse, l’auteur a eu recours à trois variables qui lui ont servi d’indicateurs de compétitivité urbaine; la valeur ajoutée manufac- turière, les ventes au détail, et une sélection de services professionnels. Ainsi, à l’aide d’un calcul un tant soit peu sophistiqué, l’auteur en arrive à situer Montréal au 15è rang sur 47 villes nord-américaines avec New York et …Houston qui ferment la marche. On croit rêver.

Faut dire que les données sont valables pour la période 1982-1992. Quand même! Mais comme tout va pour le mieux pour l’ancienne ville de l’acier l’auteur en arrive à suggérer un changement de nom pour l’équipe locale de football américain qui s’est rendu célèbre au début des années 1970 sous le nom de Steelers…

Quelques contributions plus loin, on trouve un des chapitres qui m’a le plus intéressé étant donné les liens possibles avec la problématique des clusters (ou systèmes de produc- tion locaux : SPL) au Québec comme au Brésil. David Doloreux de l’Université d’Ottawa et Richard Shearmur d’INRS-UCS, avec l’exemple d’un cluster maritime en devenir au Québec, s’interrogent sur la pertinence de chercher à promouvoir ce type de système en région éloignée des grands centres. Ayant en tête les exemples brésiliens qu’il m’a été donné de voir dans le Norsdeste où on implante, parfois à partir de presque rien des Arranjos pro- ductivos locais (une adaptation des SPL), je ne peux que reconnaître la pertinence de l’argu- mentation ici proposée. Comme ces deux auteurs, je me suis souvent demandé si l’on peut faire la promotion des SPL. Or, ils écrivent que les recherches traitant sur le sujet (districts industriels et autres SPL) ne précisent pas, cependant, la manière dont devrait être élaborée

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une politique régionale des clusters et comment elle devrait être implantée. Malgré ce han- dicap, ces jeunes auteurs reconnaissent qu’il existe de toute évidence un groupe d’entrepri- ses et d’institutions au sein des régions du Québec maritime qui peut se voir définir comme un cluster maritime. Reste à mettre en place, selon eux, des institutions et des mécanismes de soutien (comme le font les Brésiliens) pour accroître les activités du cluster en question.

Il peut paraître étonnant que la problématique entourant les SPL aient retenu fortement l’attention de certains de mes collègues de l’UQAM il y a déjà plusieurs années (ce qui explique leur intérêt envers les travaux de G. Benko), car, mis à part le district montréalais de la fourrure (abordé dans ce volume, entre autre, par DG. Tremblay), on peine à identifier un seul SPL véritable. Ceci se comprend étant donné les conditions dont sont tributaires les SPL pour se constituer comme le montrent bien Doloreux et Shearmur.

On en arrive à la dernière partie La classe créative vue sous divers angles. Ces angles sont ceux adoptés par, entre autres, Paul Drew professeur de planification spatiale à Delft University of Technology qui présente un intéressant tableau des principaux facteurs qui influencent les choix de localisation des entreprises selon leurs secteurs d’activité (manufac- turier, distribution, services, sièges sociaux, R&D). L’auteur fournit une typologie de six caté- gories de facteurs à l’intérieur desquelles se retrouvent sans surprise la proximité des marchés, la disponibilité de terrains, les exigences linguistiques, la disponibilité de main-d’oeuvre qua- lifiée, les infrastructures de transport, les institutions d’enseignement à tous les niveaux, etc.

Parmi ceux-ci, et c’est qui fait l’objet de la fin de cet ouvrage, il faut retenir la main d’oeuvre qualifiée en se rapportant au concept de la classe créative de Richard Florida.

Nous retrouvons R.Shearmur, avec un texte fort percutant, qui estime injustifié le tapis rouge que déroulent inlassablement les édiles des grands centre métropolitains (Montréal incluse) sous les pieds de Florida. Pour mon collègue d’INRS-UCS la ques- tion n’est pas tant de savoir s’il existe un lien entre « talent » et croissance mais de savoir si le talent cause la croissance ou si la croissance attire le « talent ». Rappelons que pour Florida, les villes doivent attirer le talent et ensuite la croissance en découlera.

Shearmur démontre ici que le contraire peut se vérifier avec une forte probabilité. De cette façon, les régions en croissance pourraient attirer les personnes éduquées faisant partie de ces 30% que Florida associe à sa classe créative. La popularité qu’obtient ce concept s’expliquerait en partie par sa justification de l’élitisme. Elle fournirait aux milieux culturels des arguments économiques pour justifier l’importance que l’on doit accorder à la culture. Et shearmur conclut par un poing sur la table : si parfois la théo- rie de Florida se vérifie, il faut reconnaître que ses mécanismes ne fonctionnent pas partout. En conséquence, pour Shearmur la théorie de la classe créative – pour autant qu’elle se veut générale – est fausse. Un point de vue que soutient de son côté RE. Lang de Virginia Tech qui parle d’affirmations détestables de la part de Florida en vue de faire accepter sa théorie. La lecture de ce chapitre permet d’obtenir un bon résumé des écrits de Florida sans toutefois y touver la force de persuasion de Shearmur.

Voilà un livre dont la lecture est fortement recommandée pour l’intérêt que présentent plusieurs textes qui permettent de faire le point sur des questions d’une grande actualité.

André Joyal Université du Québec à Trois-Rivières

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