L’euthanasie : seconde partie
Cette semaine, nous allons terminer la question de l’euthanasie. J’espère que les vidéos que j’ai trouvées, la semaine passée, étaient éclairantes.
Aux pages 144-145 du syllabus
La question de l’euthanasie a été étudiée par différentes disciplines : certain se demandent ce qui pousse un malade à demander à mourir. Vous avez découvert à travers les documentaires et livre que c’est souvent lié à une grande souffrance, l’envie d’en finir et de ne pas voir de sens à la situation.
En ce qui concerne la demande euthanasique, des médecins ont souligné que, dans bien des cas, la demande « faites-moi mourir » peut-être traduite par « soulagez ma douleur et écoutez- moi » et si l’on satisfait à ces deux besoins, la demande ne sera pas d’habitude réitérée.
Il ne faut donc pas s’y tromper, la demande euthanasique ne concerne pas la mort, mais la douleur. Derrière l’apparence d’une demande de mort, c’est l’insistant appel à une réintégration du « mourir » dans la vie relationnelle qui se fait entendre. Et si finalement l’administration d’analgésiques vient quelques peu abréger, par effets secondaires, la durée de la vie, cela se passe dans le vécu d’un accompagnement qui va jusqu’au bout de cette vie.
Trois états du malade suscitent la demande euthanasique :
1) l’angoisse : la demande qu’elle vienne du malade ou des proches tient souvent à la pulsion de mort qui est en chacun, en ce sens qu’il est parfois plus facile de mourir que de vivre (lien avec le suicide), d’abréger que d’endurer, d’effacer plutôt que d’accompagner.
2) La douleur et la souffrance : il faut distinguer la souffrance et la douleur.
Schématiquement, l’on peut dire que la douleur est physique et que la souffrance est existentielle (+/- psychologique). Bien que liées, souffrance et douleur ne sont donc pas la même chose. On peut venir à bout de la douleur avec des antalgiques, mais les antalgiques ne soignent pas la souffrance, la solitude, l’humiliation et la détérioration de soi. Si bien que lorsque l’on a soigné la douleur, on n’a résolu qu’une moitié du problème : il reste à rencontrer la souffrance. C’est ici que les thérapeutiques de la douleur ont leur importance. Elles permettent de préserver la conscience et la capacité de communication du grand souffrant, à l’inverse des médications utilisées qui plongent le malade dans l’inconscience partielle ou totale : manière de la faire taire…
quand on ne peut plus l’entendre…
3) Le mal mourir : la complexité croissante des soins, la haute technicité de tout un appareil médical, le système de rapport complètement dépersonnalisés que les
techniques introduisent dans les relations soignant soignés, le langage des appareils à défaut du langage de la personne malade, le bruit des machines à défaut du bruit que ferait l’angoisse du malade s’il pouvait l’exprimer, tout cela crée d’une certaine manière la demande d’euthanasie. C’est le mal mourir né des pratiques médicales et hospitalières étrangères aux relations humaines et humanisantes qui crée la demande d’euthanasie !
Pour comprendre ce que recèle la demande d’euthanasie, il importe donc de reconnaître ce qu’il y a d’anormal dans l’euthanasie, non parce qu’elle serait un mal mais parce qu’elle
« dévoile » un mal, parce qu’elle est une sorte de protestation contre un état de fait qui pourrait être autre, qui devrait être autre. Si on accepte l’euthanasie dans certaines situations comme étant la solution du moindre mal, on ne peut se résoudre à cette solution sans reconnaître que ce qui la rend possible, c’est un mal plus grand que l’euthanasie elle-même : la déshumanisation de la relation avec le malade et la déshumanisation de la mort elle-même.
Ce sont les carences humaines dans la relation avec le malade qui suscitent la demande d’euthanasie.
En résumé :
On s’est rendu compte que le malade qui demande l’euthanasie cherche à ne plus souffrir et à être accompagné (écouté). Il est évidement plus facile de mourir que de lutter. Les malades se sentent souvent seuls car dans nos structures hospitalières, les infirmiers et infirmières n’ont plus le temps de rester au chevet des malades : c’est la rentabilité avant tout. C’est le système qui veut cela, pas le monde médical qui est sensible à l’état des malades. Alors, bien sûr, il y a les appareils qui vont soulager la douleur mais tout l’aspect psychologique (= la souffrance) ne pourra pas être traité. Ce pourquoi, le malade se sentant seul, abandonné (parfois il n’y a plus de famille), va préférer en finir.
Les religions sont majoritairement contre l’euthanasie. L’Eglise catholique va favoriser les soins palliatifs, que tu connais déjà à travers le livre « La mort intime » et dont on va parler la semaine prochaine.
A la page 150 tu peux lire le témoignage d’un médecin catholique sur la question.
En ce qui concerne les religions et l’euthanasie, prend la page 154 de ton syllabus et lis le paragraphe intitulé « Pour une culture de débat » (tu peux le mettre au fluo). Repère ce que disent les grands courants religieux sur l’euthanasie. Tu verras que les protestants ne sont pas totalement fermés à l’acte.
Dans cet article, la journaliste aborde un autre sujet : l’affaire Vincent Lambert.
L’affaire Vincent Lambert aurait été utilisée dans ton examen probablement.
C’est une triste histoire qui se déroule en France. Un homme de 31 ans qui devient paraplégique suite à un accident de la route. Il est incapable d’avoir des contacts avec le monde : il est dans un état végétatif. La famille va se diviser en deux : ceux qui veulent le débrancher (l’euthanasie est interdite en France) et ceux qui veulent le maintenir en vie. Tu as un résumé de l’histoire page 149.
Cette bataille judiciaire va durer 6 ans : on va le réalimenter, puis le débrancher, puis le réalimenter…
En 2 minutes, l’histoire est racontée dans ce reportage : https://www.bing.com/videos/search?
q=vincent+lambert+mort&&view=detail&mid=214E4A74426A4B564DAB214E4A 74426A4B564DAB&&FORM=VRDGAR&ru=%2Fvideos%2Fsearch%3Fq
%3Dvincent%2Blambert%2Bmort%26FORM%3DVDVVXX
A la semaine prochaine !