• Aucun résultat trouvé

Cela suffit!

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2021

Partager "Cela suffit!"

Copied!
8
0
0

Texte intégral

(1)

Cela suffit !

Les enseignants documentalistes d’en bas constatent :

• La dégradation de leurs conditions de travail.

• L’impossibilité d’exercer véritablement leur métier.

• L’insuffisance des créations de postes.

• L’inacceptable recours à la précarité dans les CDI.

• Les remplacements non assurés.

• Les insupportables discriminations statutaires.

La rigueur budgétaire va nous toucher de plein fouet et nous sommes tous concernés :

• La remise en cause du plan pluriannuel de recrutements, cela signifie des postes en moins au CAPES documentation et sa conséquence, zéro création de poste dans les établissements.

• La suppression de 5 600 surveillants ne sera pas sans répercussions sur l’accueil des élèves avec le risque de transformer un peu plus les CDI en permanences.

• La disparition programmée des aides-éducateurs et des CE-S va priver de nombreux collègues d’une aide importante.

En documentation, il faut recruter beaucoup plus !

Le ministère a certes concédé, suite aux interventions répétées du SNES, au courrier unitaire de la FADBEN et de dix syndicats en juin, des listes

complémentaires aux CAPES 2002. Mais établir trois années de suite des listes complémentaires au CAPES externe ce n’est pas sérieux ! C’est insuffisant ! Les très nombreux postes vacants à la rentrée le démontrent. Les besoins sont criants dans notre discipline :

• La démographie : 46,3 % des documentalistes avaient 50 ans

ou + en 2000/2001 mais le ministère estime les besoins annuels de recrutement à 439 pour 2004-2007, à 457 pour 2004-2010 !

• Les besoins pédagogiques : le ministère refuse de s’engager sur un taux

d’encadrement en professeurs documentalistes. Les nouveaux dispositifs se sont généralisés à moyens humains constants ! Et dans quelles conditions !

Ils ont révélé la nécessité d’une formation à l’information-documentation, que le SNES demande pour tous les élèves tout au long de leur scolarité. Nous devons continuer à débattre de cette revendication. Il en va de l’avenir de notre métier.

Il nous faut donc exiger avec le soutien de nos collègues des autres disciplines une augmentation significative des recrutements au CAPES 2003.

C’est le seul moyen d’obtenir des créations de postes dans nos établissements.

Relançons partout cette revendication !

Le SNES vous propose une action syndicale sous des formes diversifiées pour associer le maximum de collègues :

1. Pétition nationale.

2.

Rassemblement national à Paris le mercredi 13 novembre.

à partir de 14 heures, 5, rue Las Cases, 75007 Paris, métro : Solferino.

Pour les déplacements à Paris, contactez les sections et collectifs académiques documentalistes.

3. Dans tous les établissements :

• motions en CA ;

• lettre aux élus ;

Et si chacun(e) à notre manière, on disait : cela suffit !

Gisèle Jean, cosecrétaire générale

Supplément au n° 577 - 25 octobre 2002

Sommaire

2.Tout ce que vous voulez savoir...

3. Handicap, réadaptation, réemploi...

4. Petit alphabet des droits.

5. Pour les syndiqués au SNES.

6. Les élections, pour quoi faire ?

DOCUMENTALISTES

Réalisation : Danielle Courtoux, Jean-Pierre Hennuyer, Jean-Louis Charbonnier,

Patrick Lainé, Maryvonne Zamaglia,

Nicole Boubée, Bruno Desroches et le collectif national

documentalistes.

Le SNES et vous, votre avis

nous intéresse !

En adressant cette publication à l’ensemble de la profession, nous n’avons pas la prétention d’épuiser le questionnement sur le métier de professeur documentaliste et sur ses revendications. Beaucoup de points font encore l’objet de débats.

Le SNES pense qu’il faut bien évidemment les poursuivre. Mais s’il nous faut absolument relier la revendication de recrutements suffisants et celle des nécessaires créations de postes dans nos établissements, nous pensons aussi que nous n’avancerons qu’en renforçant notre identité professionnelle autour d’un enseignement de l’information documentation.

Votre avis nous intéresse.

N’hésitez pas à réagir à cette publication par courrier ou par mél à documentalistes@snes.edu.

(2)

P

rofesseur-documentaliste... pourquoi cette apposition de deux fonctions ? Dit-on professeur-littérateur, professeur- physicien ou professeur-historien ? Cette dénomination recèle une bizarrerie dont l’origine remonte à la création des CDI. En ce temps-là, on ne parlait que de bibliothécaires-documentalistes bien qu’ils fussent tous d’anciens professeurs. D’où vient ce

« professeur » qui maintenant s’impose chaque fois qu’on évoque les personnels qui ont en charge les CDI ? En quoi est-il pro- fesseur, que professe-t-il qui ne s’exprimerait pas dans une matière d’enseignement ?

Ces questions exigent qu’on fasse, en effet, un retour sur l’ori- gine des CDI. Dans les années soixante, leur création pouvait apparaître comme un moyen d’assurer une certaine égalité sco- laire entre les élèves issus des couches sociales possédant les moyens de la culture, notamment l’accès au livre, et ceux qui en étaient privés, à une époque où le réseau de la lecture publique n’avait pas la densité d’aujourd’hui. On se rendit compte, notamment avec la réforme Haby, que le collège unique révé- lait d’autres inégalités qui avaient trait à l’accès aux pratiques culturelles de la lecture et de l’usage documentaire. Un espace pédagogique s’est ouvert : faire acquérir ces pratiques au plus grand nombre. Une pédagogie s’est cherchée entre la classe et l’activité de recherche documentaire, entre la lecture comme pra- tique libérée des contraintes scolaires et une lecture objet d’un apprentissage organisé. Cette histoire, dans laquelle s’origine la posture actuelle du documentaliste pédagogue, a produit une conception du métier partagée entre la fonction documentaire classique dédiée à la valorisation des documents, à leur mise à disposition, et la fonction enseignante par laquelle on ambitionne de faire apprendre aux élèves à être des usagers éclairés du CDI et, au-delà, de toute institution documentaire. C’est ainsi que l’accent a été mis essentiellement sur l’acquisition de com- pétences, de « savoir-faire », de comportements efficaces dans la recherche et l’exploitation de ressources documentaires. La composante pédagogique réside alors dans l’organisation de séquences construites pour les apprentissages et qui, de ce fait, semblent se distinguer des processus pédagogiques habituels dans les « disciplines » qui paraissent reposer davantage sur la transmission de connaissances déclaratives.

Les travaux de sociologie de l’école ont mis très largement en évi-

dence les effets de la transmission du « capital culturel» dans la réussite ou l’insuccès scolaires ou universitaires, à travers les exi- gences plus ou moins implicites de l’école. Le « métier d’élève » exige la maîtrise de pratiques réfléchies, assumées, de démarches utiles pour rechercher de l’information, hors des matériaux validés par l’instance scolaire, et pour la mettre à profit dans les apprentissages. Ce qui s’est fait jour progressivement dans la réflexion des professeurs documentalistes, c’est une tendance à résoudre la dichotomie entre l’apprentissage centré sur les savoir-faire et l’acquisition de connaissances. En effet, que valent des savoir-faire sans leur conceptualisation ?

Quel rôle peut jouer l’acquisition de savoirs en information-docu- mentation dans la compréhension des actes, des comporte- ments documentaires efficaces que l’on considère comme néces- saires pour les élèves ?

Pour que ces pratiques soient apprises, il nous apparaît néces- saire que les élèves en construisent aussi des savoirs : du point de vue de la connaissance des médias, des systèmes documen- taires et des systèmes d’information et enfin, des traitements de l’information. Ces connaissances ne dispensent pas des activi- tés documentaires, bien au contraire, elles ont pour finalité de les rendre intelligibles. Il ne s’agit pas d’abandonner la dimen- sion pratique de cet enseignement, d’aller vers une dérive théo- riciste détachée des besoins des pratiques sociales et scolaires qui pourraient leur donner sens. Pour notre part, il n’en est rien puisque toute acquisition de notion devrait emprunter la voie d’une conceptualisation partant des pratiques des élèves, que décidément, nous concevons comme des acteurs de leur for- mation. Alors, oui, dans ces conditions, il faut bien enseigner l’information-documentation aux élèves des lycées et collèges, et les documentalistes doivent être des professeurs ! ■

I

l était une fois deux disciplines, l’une que l’on enseignait, l’autre que l’on n’enseignait pas. La première, le français, ser- vait d’outil à ses consœurs, mais fort heureusement bénéficiait aussi d’un horaire bien à elle pendant lequel les élèves l’étudiaient à loisir tout au long de leur scolarité. Il ne serait venu à l’idée de personne de les priver de ce cours sous prétexte que la langue française était pratiquée dans les autres disciplines, car son étude était à juste titre nécessaire à la compréhension des textes et à la création d’écrits.

Hélas pour la seconde, l’information-documentation, il en allait tout autrement. Personne en haut lieu n’avait pensé que la

compréhension et la production de documents supposaient des connaissances concernant les médias, les systèmes docu- mentaires et les traitements de l’information. Aucun enseigne- ment obligatoire n’était donc prévu, aucune heure offerte aux élèves pour s’adonner à son apprentissage. On prétendait qu’il suffisait de la croiser de temps à autre pour bien la connaître.

Par un jour de printemps et sous l’œil attendri de la marraine FADBEN et du parrain SNES naquit le CAPES, ce qui suscita bien des espoirs. Mais l’épisode fut sans retombées. Les profes- seurs de cette discipline utilisaient tous les stratagèmes pour organiser des séquences pédagogiques avec des collègues acquis à leur cause. Ils investissaient des heures d’études, des TPE, des IDD pour faire vivre leur métier. D’ailleurs, quand eut lieu la grande invasion des TPE, les gens de bonne foi durent admettre que l’on n’y était pas préparé et ce fut parfois la déroute.

Les e-docs criaient qu’il leur fallait du renfort au plus vite d’autant que nombre d’entre eux allaient bientôt quitter la scène atteints par la limite d’âge et que le ministère tergiversait pour prévoir la relève. La jeunesse devait être formée à l’infor- mation, et en particulier tous ces adolescents qui ne trouvaient pas chez eux les outils nécessaires. C’était le devoir d’une école démocratique.

Les e-docs expliquaient que, seuls, ils n’arrivaient pas à suivre tous les élèves et à gérer leurs CDI, que c’était mission impos- sible ! Mais personne ne les entendait. Alors, par un jour d’automne, ils se sont révoltés. ■

Mais pourquoi donc faut-il enseigner l’information-documentation ?

Résultats du CAPES 2002

Le ministère a concédé des listes complémentaires au CAPES externe (+ 61 = 301 admis), interne (+ 14 = 62), réservé (+10 = 55).

Ces résultats sont à mettre à l’acquis de nos interventions répétées sur l’insuffisance des recrutements. Il y a eu 89 admis au concours 3evoie pour 110 postes. Vous trouverez sur notre site un historique et des statistiques sur le CAPES.

Petit conte d’e-docs

Créations de postes : ne nous censurons pas !

Les besoins restent très importants dans nos établissements. Nous le vivons au quotidien. Mais, confrontés à des situations inadmissibles, n’avons-nous pas cédé à certaines formes de résignation ? Nous vous invitons à relancer partout la revendication d’implantation de postes définitifs. Faisons adopter des motions dans les conseils d’adminis- tration (cf. p. 7). Soyons à l’initiative de pétitions avec nos collègues, avec les parents d’élèves, avec les lycéens. Communiquons avec la presse, les élus.

Nous voulons exercer notre métier. Nous voulons mettre un terme à la dégradation de nos conditions de travail. Ne nous censurons pas !

(3)

D

epuis combien d’années signons-nous des pétitions pour que cessent ces discri- minations ? Professeurs recrutés par un CAPES créé il y a douze ans, nous constatons que notre service ne prend toujours pas en compte les séquences pédagogiques ; le nombre de postes n'est pas proportionnel au nombre d’élèves, les travaux supplémentaires nous sont payés au rabais, nous ne touchons pas d’ISOE, nous n’avons ni agrégation ni inspection spécifique.

Certes la machine réagit lentement et cherche à faire des économies (cf.les aléas de l’abaisse- ment de service des professeurs d’éducation musicale et d’arts plastiques et les créations d’agrégations au compte-gouttes). Mais sur- tout, on ignore sans problème ou on fait sem- blant d’ignorer notre fonction enseignante : nous n’avons réglementairement aucun horaire pour enseigner quoi que ce soit. A croire que les sciences de l’information et de la documentation sont inconnues du ministère puisqu’il n’a pas jugé bon, malgré nos demandes réitérées, de créer un groupe technique disciplinaire en documentation, pas plus qu'il n'a été capable d’élaborer des instructions officielles sur les apprentissages documentaires à mettre en œuvre dans le second degré. Passons sur les deux tentatives de 97-98 et 2001-2002 dont les échecs nous laissent assujettis à la circulaire

de 1986 antérieure au CAPES, et plus grave, à des circulaires rectorales. Celles-ci sont en effet de plus en plus insistantes sur l’obligation de présenter aux conseils d’administration des projets de service censés faire la preuve de notre utilité et de notre efficacité non en tant qu’enseignants mais comme experts de la poli- tique documentaire de l’établissement.

Cette dérive managériale, qui n’a pas réussi à s’imposer par des instructions nationales, semble bien faire son chemin dans les académies via les IPR. Devenus chefs de projets (académie de Poitiers), nous pourrons faire des propositions concrètes en termes de priorités pédagogiques (?), d’acquisitions ou d’aménagements, de modalités de fonctionnement du CDI (comme si nous ne le faisions pas), mais bien sûr pas de créations de postes et pour cause ! Un super documentaliste bien organisé et quelques assis- tants de vie scolaire devraient faire l’affaire...

Cette conception peut être défendue ou com- battue mais, en tout état de cause, elle doit faire l’objet d’un débat avant qu’il soit trop tard. Il va sans dire que cette conception-là ne favorisera pas le règlement de nos contentieux statutaires (service, taux d'encadrement, agrégation, ins- pection, ISOE), règlement qui concrétiserait enfin la reconnaissance du statut d’enseignant des professeurs documentalistes. ■

C O N T E N T I E U X S T A T U T A I R E S

La partie immergée de l’iceberg

TPE, pari impossible ?

D

ès la mise en place de ce dispositif péda- gogique, le SNES est intervenu sur la nécessité de créer les postes d’enseignant docu- mentaliste et les recrutements que cela indui- sait. Certains rectorats, rattrapés par la réalité et la pression syndicale, ont créé quelques postes, bien évidemment avec un an ou deux de retard... Mais panique à bord dans l’immense majorité des CDI. Le discours est alors devenu consensuel sur l’encombrement, l’asphyxie du lieu. On a parfois poussé la géné- rosité jusqu’à un discours apitoyé sur les condi- tions de travail des pauvres enseignants docu- mentalistes, pourtant si dévoués. Il est vrai que nous nous sommes beaucoup investis la première année, parfois moins la seconde.

Effet de nombre, certes, un seul poste pour 12, 14 classes de Première et Terminale, cela limite quand même un peu les possibilités d’« inter- vention » pédagogique. On a aussi très vite retrouvé certaines dérives de la prestation de service. Si les TPE ont servi de révélateur à la nécessité d’une véritable formation à la recherche documentaire, pour le ministère la photo était simplement floue. Il fallait, géné- raliser en Terminale pour y voir plus clair.

Notre générosité a des limites ! On a participé aux évaluations là où on a pu le faire. Il fallait pendant ce temps fermer le supermarché docu- mentaire. Et on est resté un peu sur notre faim quant à la prise en compte des capacités acquises par les élèves dans le domaine de la recherche documentaire, l’apprentissage d’un

regard critique sur l’information. Ah le tout Internet ! Nous avions pourtant demandé au ministère que ces capacités soient explicitées dans le barème. Nous devons aussi nous sen- tir concernés par les dérives vers la mise en place d’un contrôle continu. Le ministère doit faire un véritable bilan et nous aussi. TPE, pari impossible ? Non, mais pari pas vraiment réussi faute de moyens, faute de réflexion, faute de formation. Notre profession doit conti- nuer d’en débattre. ■

Décentralisation et rentabilisation des équipements ?

Lu dans la presse : « Le collège d’Ouessant n’a pas été uniquement conçu pour l’enseignement. Il accueille la bibliothèque municipale gérée par des bénévoles. Les Iliens pourront aussi consulter son centre de documentation et d’information et sa salle informatique. » Certes ce collège ne comprend que 14 élèves, mais cela pourrait donner des idées d’application à une autre échelle. Les CDI « ruraux » seront- ils très vite dans le collimateur ?

Et ensuite les autres ? Mieux vaut y réfléchir dès maintenant.

Les TICE ne doivent pas être un alibi

T

out en développant l’offre d’information, les TICE ne peuvent faire oublier que sa maî- trise n’est pas innée. Les lieux communs « ils trouveront sur Internet», «c’est facile » devien- nent insupportables. Nous savons qu’ils trou- veront tout et n’importe quoi, après avoir beaucoup erré et parfois divagué. Trouver des informations pertinentes nécessite une démarche de recherche réfléchie et la mise en œuvre des compétences que les TICE ont sen- siblement modifiées : faire une recherche plein texte ? Utiliser un langage documentaire ? Etablir une équation de recherche ?... Les élèves doivent donc apprendre à maîtriser les nouvelles organisations de l’information pro- posées dans les logiciels documentaires, les annuaires et moteurs de recherche, les cédé- roms. La navigation hypertextuelle et hyper- média induit de nouvelles pratiques de lecture.

Nous constatons que collégiens et lycéens sont confrontés aux difficultés liées à la fluidité de l’information en ligne, à sa profusion, à l’identification des sources, car il s’agit de médias et de systèmes d’information d’un nou- veau type. Discipline ou pas, l’information- documentation, qui certes prend tout son sens si elle s’applique aux disciplines, est bien un objet d’apprentissage à part entière. On ne peut plus nier qu’une formation en information documentation contribue à la réussite des élèves. L’utilisation quotidienne des TICE dans les CDI rend le rôle des professeurs docu- mentalistes encore plus indispensable pour assurer la cohérence de cette formation. Il faut donc recruter ! Pour éviter les dérives vers le cybercafé ? Certes mais surtout parce que le recours quotidien aux TICE dans nos CDI ne doit pas servir d’alibi. Encore faudrait- il que tous nos CDI soient suffisamment dotés : l’on trouve encore du matériel en nombre insuffisant et parfois obsolète, des CDI sans connexion à Internet. Mais il faut aussi que des solutions soient enfin trouvées pour résoudre la situation scandaleuse au niveau de la main- tenance quotidienne. Dans les établissements l’insupportable est trop souvent atteint et les solutions locales ne suffisent plus.■

Aix-Marseille 46 20

Amiens 39 7

Bordeaux 50 19

Créteil 79 12

Poitiers 33 10

Nice 39 14

Montpellier 51 21

Toulouse 47 18

Lille 57 26

Limoges 16 8

Le ministère peut il encore nier la réalité ? En documentation, il faut recruter.

Des chiffres sans appel

264 postes restés vacants après l’intra mais aussi 75 postes de TZR. L’insuffisance des recrutements est criante et la situation s’est encore aggravée. Comparons les postes vacants avant le mouvement et ceux qui le restent dans quelques académies.

(4)

Mais combien sommes-nous ?

Suite à notre demande nous avons obtenu en mars 2002 les chiffres suivants de la DPD (Direction de la prospective et du développement)

Catégories F H Total

Certifiés, adjoints d’enseignement 6 929 1 046 7 975

PEGC 26 13 39

PLP1 20 8 28

PLP2 152 51 203

Autres = faisant fonction 74 25 99

Total général 7 201 1 143 8 344

Ces chiffres ne reflètent sans doute pas toujours la réalité d’en bas, y compris avec tous ses palliatifs. Ils n’intègrent pas l’aspect précarité. Et on est loin d’un véritable taux d’enca- drement en enseignants documentalistes. Il suffit de confronter ces chiffres au nombre d’établissements.

2000 – 2001 : établissements publics second degré en France métropolitaine

Collèges 4 958

LP 1 076

Lycées 1 460

Total 7 494

Et 4 499 400 élèves (y compris post-bac et EREA) en France métropolitaine...

Combien de minutes d’inter- vention pédagogique par élève ?

Sources « Repères et références statistiques MEN-DPD – Edition 2001).

Maintenance informatique Lycée de 1 400 élèves :le nombre d’ordina- teurs est pourtant peu élevé : 15 sur les deux étages du CDI, 40 dans deux salles informa- tique, 30 dans les salles de sciences, plus quelques unités dispersées. Pour la gestion du réseau, 2 professeurs disposent chacun de 2 HS. Et pourtant ! Souris rétives, imprimantes bloquées, unités centrales capricieuses, le tra- vail ne manque pas... Chaque année, le CA demande 1 poste maintenance mais rien ne vient. Les bonnes volontés s’essoufflent et la tension monte. Clermont-Ferrand Lycée 1 500 élèves :réseau pédagogique 300 ordinateurs – dont 20 au CDI – réseau admi- nistratif 20 postes. Chaque élève et adulte a son compte personnel sur le réseau. Pour gérer tout cela deux collègues enseignants ont quelques HSA. Une aide-éducatrice (35 h/

semaine dont 1 jour de formation, 5 semaines de congés payés) est présente, en théorie pour faire de « l’assistance aux utilisateurs ». En pra- tique, elle assure beaucoup de maintenance. Et quand elle partira ? Vaille que vaille, cela fonc- tionne plutôt bien. Mais au CDI nous déplo- rons toujours l’absence d’installation sur le

réseau du lycée de cédéroms pourtant de pre- mière nécessité. Palliatif discutable au quoti- dien : Internet en accès libre... Faute de temps le CDI passe parfois après les salles tertiaires, les sciences, l’administration... Quand le minis- tère comprendra-t-il qu’on ne fait pas fonc- tionner un réseau informatique avec seule- ment quelques HSA, du personnel précaire et de la bonne volonté ? Il faut des emplois de technicien de maintenance dans les établis-

sements. Créteil

Formation continue

La diminution des moyens de 20 à 30 % touche aussi notre discipline. Les actions proposées ne suscitent parfois que peu d’intérêt, ne corres- pondent pas à nos attentes. Il nous faudrait par exemple des stages dans le domaine des sciences de l’information-documentation. On nous propose essentiellement des stages TICE très utilitaires et parfois très conjoncturels. Il est vrai que la tentation de nous transformer en animateurs TICE, en gestionnaires de réseaux existe. La mise en place des nouveaux dispositifs « où le rôle du professeur docu- mentaliste est fondamental » aurait nécessité

des stages sur l’interdisciplinarité, l’évalua- tion des compétences documentaires... Il nous faudra sans doute attendre ! Le binôme – baisse des moyens/bricolage académique – semble de mise. Et, dans bon nombre d’académies, nous restons cantonnés dans la vie scolaire.

Devinez pourquoi ? Comment anticiper besoins et évolutions du métier et retrouver l’adhésion et l’implication de collègues désa- busés ?

Comment nous associer à l’élaboration des contenus de formation continue ? Quelle poli- tique et quels moyens pour une formation continue de qualité avec des formateurs asso- ciés rétribués correctement ? Quelle formation de formateurs et quelles propositions moti- vantes et qualifiantes ? Toutes ces questions, nécessitant une vision au moins à moyen terme doivent être abordées au sein d’une politique nationale mais aussi faire l’objet de réflexions et de débats dans les collectifs académiques.

Faute de quoi les montages académiques découlant d’une décentralisation accrue, ne pourraient qu’aggraver une situation déjà pré- occupante. Vos suggestions, vos témoignages sont les bienvenus.

Politique gouvernementale : quelles conséquences

pour le SCÉRÉN*?

Après un gel des crédits de 4,7 millions d’euros imposé par Bercy pour 2002, la subvention de fonctionnement prévue pour le SCÉRÉN en 2003 baissera de 8 millions d’euros ; le SCÉRÉN, qui compte deux tiers de postes budgétaires et un tiers d’emplois précaires (contractuels, CES et CEC, emplois-jeunes...), indispensables à la survie de maints CDDP, ne peut que subir de plein fouet les mesures envi- sagées ; les budgets des quatre années sui- vantes, s’ils devaient poursuivre la même pente de l’austérité, fragiliseraient inévitablement notre réseau, au point de rendre impossible l’exécution de nos missions, et le gouverne- ment aurait alors beau jeu de remettre en cause l’existence même de nos établissements, décrétés inadaptés aux impératifs d’une nou- velle politique qualitative. Et cela d’autant plus si le conservatisme pédagogique l’emporte désormais officiellement sur l’esprit d’inno- vation dont le SCÉRÉN est depuis longtemps un allié résolu.

Extrait dela Lettre d’information de la FSU du SCÉRÉN n° 13 d’octobre 2002.

* SCÉRÉN (Services Éducation culture ressources pour l’Éducation nationale) est le nom usuel désormais employé pour le réseau CNDP/CRDP... qui jusqu’ici n’avait pas de nom propre.

Que s’est-il passé ces dernières années ?

Que s’est-il passé ces dernière années ? L’avènement d’un grand bazar informationnel qui se prête à des comportements de consom- mateurs. Est-ce qu’une formation à l’information-documentation fait désormais partie du cursus des élèves ? Est-ce que les professionnels de l’information-documentation en place dans les établissements sco- laires ont pu faire valoir leurs savoirs scientifiques et techniques ? La seule réponse entendue à ce jour est que dans chaque adulte de l’établis- sement sommeille... un spécialiste de l’information !

C’est ainsi que nous avons pu lire qu’il fallait former les enseignants pour leur confier « la pédagogie documentaire » ou constater, ici ou là des

« recherches sur Internet » encadrées par du personnel souvent non formé, non qualifié et payé au SMIC. C’était si simple ! Mais pourquoi ne pas y avoir pensé plus tôt ?

La funeste « politique des moyens » est-elle la seule responsable de cette

situation ? Certainement à 90 %. Mais, ne faut-il pas y ajouter une pin- cée de méconnaissance de notre discipline? Transférer savoirs et tech- niques en info-doc aux enseignants des disciplines reconnues, c’est les rendre bivalents, ce qui n’est pas une mince affaire.

Laisser croire à des emplois-jeunes (et le problème risque de se retrou- ver à l’identique avec les « assistants d’éducation ») qu’une de leurs mis- sions est d’« aider à faire des recherches sur Internet », c’est ne pas avoir d’exigence pour cette formation-là, leurrer ces personnels et provoquer sur le terrain de graves situations conflictuelles.

Il est temps que le ministère fasse le bilan de la situation paradoxale qu’il a laissé s’installer et qu’il nous confie sans ambiguïté : la forma- tion des élèves à l’information-documentation. Il y a urgence pour les élèves et... pour nous, car il devient usant d’être 30 heures par semaine un paradoxe de l’EN.

(5)

Créé en 1998 le site

www.snes.edu/docs

est un outil au service de notre profession : contributions et réflexions sur le métier, fiches outils pour se faire connaître et reconnaître dans l’établissement, archives par année des actions syndicales et des articles US, liens vers d’autres sites professionnels, rubriques académiques...

Les syndiqué(es)s au SNES disposent d’une liste de diffusion non modérée ossantre.

Pour vous inscrire écrivez à

documentalistes@snes.edu

L

e mardi 3 décembre, vous êtes appelés à élire vos commissaires paritaires académiques et nationaux. A chaque fois que cela a été possible, le SNES a intégré dans ses listes des documentalistes. Ils seront vos élu(e)s qui interviendront notamment dans les CAPA d’affectation et de contestation de notes. Ils intervien- dront sur certaines spécificités de notre métier : les retards de notation pédago- gique et donc de promotion, d’accès à la hors-classe, les conflits avec certains chefs d’établissement et leurs répercus- sions sur la notation administrative.■

mode d’emploi

S1 : section syndicale constituée par les syndiqués d’établissement. Vous avez tout intérêt à participer aux réunions, aux heures d’information syndicale pour qu’on y aborde les problèmes de fonctionnement (et dysfonctionnement !) du CDI. Vous pou- vez y faire connaître les revendications de notre discipline, notre conception du métier.

S2 : section départementale

S3: section académique. Vous pouvez contac- ter un militant ou un élu du SNES pour tout renseignement : nominations, promotions, contestations de note administrative, demandes de temps partiel, de congé for- mation... Dans beaucoup d’académies fonc- tionnent au sein du S3 des collectifs docu- mentalistes. Renseignez-vous.

Certains responsables académiques ont des décharges (tout aussi modestes) comme commissaires paritaires ou pour animer les collectifs académiques.

S2 et S3 sont bien évidemment vos relais pour les demandes de créations de postes (coordonnées sur www.snes.edu).

S4 : responsables nationaux. Avec le collectif national qui rassemble des représentants des académies, les responsables documentation impulsent la réflexion sur notre métier, mais aussi l’action syndicale. Leurs décharges sont limitées et non compensées dans leurs éta- blissements : Jean-Louis Charbonnier 2/36 Nantes, Danielle Courtoux 6/36 Créteil, Patrick Lainé 4/36 Poitiers, Jean-Pierre Hen- nuyer 8/36 Créteil.

Bruno Desroches, Clermont-Ferrand gère sans décharge notre site : www.snes.edu/docs et notre liste de diffusion.

Les CDI dans la tourmente du budget

et de la décentralisation

Le budget 2003 prévoit la suppression des aides-éducateurs et semble menacer les contrats emploi-solidarité.

B

eaucoup de collègues vont se retrouver confrontés à la disparition de l’aide que leur apportaient ces personnels dans les tâches de secrétariat, de maintenance informatique, pour équiper et ranger les ouvrages… Cette aide à la gestion matérielle du CDI leur libérait du temps pour les activités pédagogiques, en d’autres termes, leur permettait d’exercer leur métier d’enseignant documentaliste. Le SNES lutte avec vous sans relâche pour des créa- tions de postes de certifié, mais il demande, depuis des années, que l’on aboutisse aussi à la création d’autres emplois statutaires pour exercer ces tâches, car la précarité des CES et des aides-éducateurs est intolérable. Il a réflé- chi à plusieurs pistes concernant leur qualifi- cation : adjoint administratif, comme les col- lègues exerçant à l’administration où à l’intendance, technicien de documentation comme ce qui est prévu dans l’enseignement agricole, magasinier comme dans l’enseigne- ment supérieur. Il fallait encore y réfléchir,

continuer le débat dans notre profession. Cela ne correspond-t-il pas à de réels besoins dans la majorité des CDI ? Mais ce budget qui désengage l’Etat et les projets de décentralisa- tion changent quelque peu la donne ! Les seuls nouveaux emplois prévus se résument à 11 000 « assistants d’éducation » pour rem- placer 20 000 aides-éducateurs et 5 600 sur- veillants ! Nous devons donc être vigilants, sur le qui-vive. Si certains de ces « emplois », sous la responsabilité des collectivités territo- riales, étaient « attribués » aux CDI, on peut craindre une dérive de nos missions. L’admi- nistration perçoit trop souvent les CDI comme des « services », qui doivent être ouverts à n’importe quel prix. Nous voulons en faire de véritables lieux pédagogiques, de formation des élèves. Nous devons donc défendre notre qualification enseignante, obtenir des créa- tions de postes de certifié documentalistes.

Avec vous, surveillons l’évolution de ce dossier

« assistants d’éducation ». ■

L ’ é c o l e e n t ê t e

avec le SNES le 3 décembre

Association de publication créée par le SNES, ADAPT a pour objectif de favoriser tout ce qui peut améliorer et faciliter l’exercice du métier d’enseignant.

Chaque mois, dans l’US, un dossier sur les outils multimédias : aspects techniques, pédagogiques, actualité du cédérom éducatif, sites à visiter.

Vous pouvez retrouver ces pages, des centaines d’analyses de cédéroms éducatifs et culturels (testés par des enseignants) ainsi que notre catalogue détaillé avec le sommaire de chaque ouvrage sur le site d’ADAPT http://www.adapt.snes.edu

Dernières publications

• Aventures d’écriture.

• Les fondements de la biologie : le XIXesiècle, de Darwin, Pasteur à Claude Bernard.

• Entre terre et ciel : à la découverte des sciences de l’atmosphère et de l’espace.

• Fabre, le miroir aux insectes.

• La biologie du XXe siècle : les grandes avancées de Pasteur aux neurosciences.

• La naissance du transformisme : Lamarck, entre Linné et Darwin.

• La science au péril de sa vie : les aventuriers de la mesure du monde (Prix spécial du meilleur livre d’astronomie de l’année 2002).

• Les textes de référence en histoire et éducation civique en collège (+ cédérom) Pour commander s’adresser à ADAPT, 237, boulevard Saint-Germain,

75007 Paris. Tél. : 01 40 63 28 30 – fax : 01 40 63 29 09.

(6)

Paroles d’e-docs (enseignants documentalistes)

Par manque de place, nous n’avons publié qu’un bref échantillon de vos témoignages, dont certains ont dû être résumés. Le choix a parfois été difficile. Mais vous pourrez en trouver

l’intégralité dans une nouvelle rubrique sur notre site www.snes.edu/docs.

Pourvu que ça dure...

Le métier de professeur documentaliste m’attirait par la diversité de ses tâches : apporter des savoirs et des savoir-faire dans une discipline en évolution et gérer un fonds documentaire. En poste fixe depuis quatre dans un collège classé ZEP de Seine-Saint-Denis, doté de deux postes pour 32 classes et une SEGPA, je peux être enseignante grâce à l’instauration dans le projet d’établissement d’ateliers de recherche docu- mentaire et de bibliothèque inscrits dans l’emploi du temps des élèves, et être gestionnaire du fonds du CDI, gestion indispensable pour mener à bien des séances en information documentation. Ces deux facettes font pour moi la richesse de ce métier ; richesse que j’espère retrouver également dans les différents éta- blissements où j’exercerai.

Créteil

Bruit

Nous avons recensé 538 élèves venus travailler au CDI dans cette seule journée, 8 classes (4 en initiation + 4 en TPE) ; j’ai été sollicitée 69 fois et je suis intervenue 28 fois pour réduire le bruit dans le CDI. J’ai ainsi pu justifier pourquoi je ne pouvais pas en plus assister à la réunion TICE à 18 heures après 8 heures de pré- sence active.

Aix-Marseille

Un CDI vraiment délocalisé

J’arrive ce matin au collège pour commencer à 9 heures avec une séance programmée de découverte du CDI pour une Sixième. Je prends le courrier et la princi- pale me prévient que... le CDI est réquisitionné pour une réunion de 12 personnes de 9 heures à 12 heures ! Ce n’est malheureusement pas la première fois. J’ai quand même été faire ma séance... de présentation du CDI dans la classe pour arranger mon collègue lui aussi prévenu à 8 heures.

Nancy-Metz

Amertume

Ce que j’appellerais « l’effet pervers des TPE » : au départ une mesure censée renforcer notre rôle péda- gogique. A l’arrivée, faute de moyens, un CDI qui explose, et sous la pression des collègues enseignants eux-mêmes, une ouverture souvent exigée hors de notre présence

Versailles

Un pantin

Je suis contractuel. L’année dernière, j’ai eu un poste à temps plein, sur deux établissements. A la rentrée, le rectorat m’a envoyé sur un collège à plein temps. Au bout de deux jours, on m’en a retiré (erreur admi- nistrative). Après, j’ai dû me débrouiller tout seul, et chercher moi même les postes ! J’ai fini par trouver un mi-temps dans un lycée. Puis, miracle, le rectorat m’a appelé pour me donner un second mi-temps ! J’y suis resté un jour, et le rectorat a rappelé en disant qu’il annulait tout, logique économique ? On me prend vraiment pour un pantin.

Versailles

Les points sur le i !

Un appel massif a été fait aux contractuels qui tra- vaillent dans les pires conditions (souvent sur plu- sieurs établissements) pour un salaire qui couvre à peine leurs frais d’hébergement et de transport. Il n’y a plus un seul MA ou TZR disponible pour les rem- placements de courte et moyenne durée, tous sont affectés à l’année. Plus personne n’est remplacé. Ici ce

embauchez des CES ! Les profs sont divisés dans ce lycée, je n’obtiendrai rien auprès d’eux. Je vois passer dans le CDI 2 500 élèves par semaine (80 à 120 par heure). C’est décourageant.

Aix-Marseille

Un métier ?

Dans notre académie sont nommés sur des CPA, des postes vacants des enseignants en « délégation fonc- tionnelle », avec l’appui d’un inspecteur de la vie sco- laire. Ces collègues « recyclés » documentalistes ne reçoivent pour seule « formation » que celle des col- lègues auprès de qui ils sont nommés... Documenta- liste, un métier ? Pas vraiment si l’on considère le point de vue de l’inspection de la vie scolaire qui prétend que n’importe qui peut remplir cette fonc- tion... Et si demain, je demandais un poste de pro- fesseur de mathématiques en Terminale S ?...J’imagine la réaction ! Mais il est vrai que les professeurs de mathématiques ont des inspecteurs pédagogiques ; pas nous...

Versailles

Il suffit de laisser les clés !

Je vais être en congé maternité et le précédent congé s’était passé de manière catastrophique. Aucun rem- placement, démission totale de toute l’administra- tion, abonnements stoppés, réquisition de la per- sonne employée comme CES, corvéable à merci, pour ouvrir le CDI. J’en passe et des meilleures. Un an pour récupérer le désastre. Fera-t-on encore l’amal- game entre le lieu CDI et la personne ? « On donnera les clés à ceux qui les demanderont » m’a-t-on répondu entre deux portes.

Rennes

Mieux vaut en rire...

Nous avons trouvé ce matin en arrivant au CDI vers 8 h 20 des élèves déjà installés avec leur prof de TPE, nous n’étions pas prévenues... De toute façon, nous ne pourrons pas ouvrir trois fois par semaine de 8 heures à 18 heures comme la direction nous le demande... et cela encore moins si nous devons aller prendre en main les commandes de manuels scolaires de Seconde et Première plus l’estampillage, comme la direction nous somme de le faire...

Versailles

Remplacement

Aucun poste vacant après l’intra mais début octobre des remplacements ne sont déjà plus assurés. Cinq TZR pour toute l’académie et une seule n’est pas en poste. Ce sont les CES et des emplois-jeunes qui ouvrent les CDI. Au lycée de Charleville, le second poste a été créé mais il n’y a personne pour compen- ser une CPA !

Reims

Manque de reconnaissance

Comment faire face à cet empilement de tâches que sont la gestion, l’accueil, la communication, l’enca- drement pédagogique sans se sentir complètement submergée ? Comme beaucoup de collègues, je souffre actuellement d’un manque de reconnaissance de notre métier. Cette déqualification constante de notre pro- fession lasse les plus motivés. La seule issue à mon avis est une action militante pour la réaffirmation de notre spécificité pédagogique. Si nous voulons encore nous épanouir dans nos CDI et avoir des conditions de travail décentes, il est plus que temps de l’affirmer haut et fort.

Nantes sont les CES qui ouvrent le CDI et se voient imposer

12 heures supplémentaires (!!), là ce sont les sur- veillants, dans un CDI transformé en permanence...

Les dérapages, frisant le harcèlement moral, sont de plus en plus fréquents : « Vous travaillez à mi-temps ? Que cela ne vous empêche pas de venir sur 4 jours... » Il est grand temps de mettre quelques points sur le i de nos CDI

Toulouse

Parole de stagiaire

Les missions du professeur documentaliste ayant évo- lué, il n’est pas évident de se positionner en tant qu’interlocuteur face à des personnes qui sont géné- ralement peu au fait de notre métier. Le CAPES est récent. Beaucoup pensent encore que la logique de ser- vice et d’accueil est le cours même de notre métier, avec toutes les conséquences que cela entraîne. Etre reconnu comme enseignant, y compris dans des dis- positifs transversaux tels que les TPE, est souvent loin d’être évident.

Curieuse conception de la RTT !

Rentrée 2003, je prends connaissance de mon nouvel emploi du temps fixé par l’administration, il y a une demi-heure qui se « promène », je compte et recompte... 31 h 30 !

Réponse du principal adjoint : « Puisque vous voulez tellement qu’on vous prenne pour des profs, je vous ai donné des séquences de 55 mn pour l’initiation Sixième et les IDD et comme, contrairement aux autres enseignants, vous n’avez pas à les surveiller pen- dant les interclasses, je les ai cumulées... j’ai aussi ajouté les récréations, au total vous nous devez 1 h 30 de plus. »

Dans ce cas, ai-je proposé, je fermerais 5 mn toutes les heures et bien sûr, aux récréations aussi. Mon emploi du temps définitif m’est revenu quelque temps plus tard avec « seulement » 30 heures...

Toulouse

Exotique

L’assistante de langue vient d’arriver (Portugal), le pro- viseur vient nous la présenter et nous lui faisons visi- ter le CDI. Elle semble stupéfaite du nombre d’élèves qui travaillent, dans un calme relatif, soit en TPE (une trentaine), soit en individuel (une vingtaine).

« Chez nous il y a des bibliothèques, mais très peu d’élèves les utilisent, il faut les forcer à y aller. » Elle est encore plus étonnée d’apprendre que nous sommes des enseignants, et nous on se dit que peut-être ceci explique cela.

Toulouse

Prenez un mi-temps !

Je travaille à temps partiel. Personne pour me rem- placer une journée par semaine. C’est une aide-édu- catrice qui va accueillir les élèves pour les IDD ! Quelle réforme réussie ! Le droit au temps partiel est bafoué. Ce « droit » me sera refusé l’année prochaine en raison du non-remplacement. « Prenez un mi- temps ! » Et ce mi-temps serait sans doute compensé par un(e) contractuel(le) !!

Grenoble

Drôle de rentrée

Je suis documentaliste dans un lycée de près de 1 350 élèves. Rentrée : toujours pas de second poste en vue, une emploi-jeune en moins, une autre en arrêt mala- die pour x temps. La réponse du rectorat face à ce constat : il n’y a pas de personnel de documentation,

(7)

Modèle de motion

pour un conseil d’administration

Le conseil d’administration du (collège, lycée, lycée professionnel) ...de ...

dans l’académie de ...réuni le ...constate :

• que l’établissement compte actuellement ...élèves, ... divisions et qu’il ne dispose que d’un seul poste de professeur documentaliste (ou autre situation) ;

• qu’elle ou il doit assurer la gestion quotidienne d’un centre de ressources multimédia, diffuser l’information pédagogique et culturelle, accueillir les élèves pour leurs lectures et leurs recherches ;

• que le CDI et l’enseignant(e) documentaliste jouent un rôle essentiel dans les domaines de la lecture, de la formation à la recherche documentaire et à l’utilisation des technologies de l’information et de la communication.

Et le CA rappelle :

• que les professeurs documentalistes sont chargés d’apprentissages spécifiques s’inscrivant dans la durée et en liaison avec les autres dis- ciplines ;

• que les séquences pédagogiques avec de petits groupes d’élèves nécessitent un temps de préparation et de concertation avec les autres enseignants ;

• que le recours important aux TIC (technologies de l’information et de la communication) rend encore plus indispensable la formation de tous les élèves à l’information documentation. La complexité de la navigation dans les cédéroms, sur Internet nécessite de nouvelles stratégies de recherche que les élèves ne pourront acquérir sans formation. La simple mise à disposition d’outils et de ressources au CDI, fussent-ils sophistiqués, ne rend pas les élèves spontanément compétents.

Le CA constate aussi que la mise en place de nouveaux dispositifs pédagogiques (TPE, PCPP, itinéraires de découverte) qui impliquent beau- coup le CDI comme centre de ressources et lieu de formation s’est faite sans créer les nécessaires postes de professeurs documentalistes.

Le CDI de l’établissement devrait être ouvert plus souvent et bénéficier d’un meilleur encadrement pédagogique.

C’est pourquoi le CA du ...dans l’académie de ...demande la création d’...poste pour la prochaine rentrée.

Ce texte peut être « affiné » avec des arguments supplémentaires : spécificité de l’établissement, ZEP, indicateurs de l’établissement, sections spécifiques, post-bac, ...et surtout en utilisant à votre convenance des documents tels que le bilan et le projet pédagogique du CDI... Si vous n’êtes pas élu au CA, vous pouvez demander à y participer, faire inscrire le fonctionnement du CDI à l’ordre du jour d’un CA (question diverse 48 heures avant la réunion).

Une copie de ce vœu peut bien évidemment être envoyé aux élus, à la presse, aux sections départementales et académiques du SNES.

Document téléchargeable sur notre site pour vous permettre toute modification, amélioration.

Lettre modèle aux députés

Madame, Monsieur,

Professeur documentaliste au (nom de l’établissement), je souhaite attirer votre attention sur la situation de la documentation dans mon établissement. Il accueille (?) élèves et dispose d’ (?) poste de documentaliste.

Pour que le CDI réponde correctement aux besoins pédagogiques de la communauté scolaire dans les domaines de la formation à la recherche documentaire, l’incitation à la lecture... j’estime qu’il faudrait dans cet établissement (?) poste supplémentai

re...

(citez des exemples précis: bilan des activités pédagogiques, insuffisance de l’ouverture du CDI…).

Je me permets donc d’attirer votre attention sur l’insuffisance de la formation des élèves à l’information-documentation dans les collèges et lycées de votre circonscription comme dans l’ensemble du pays. C’est pourtant un aspect essentiel de la formati

on

du citoyen dans une société de l’information.

Cette situation résulte essentiellement de l’insuffisance, depuis plusieurs années, des recrutements au CAPES de documentation.

Ils ne couvrent même pas les départs en retraite, ne permettent plus d’assurer les remplacements ni la couverture de tous les établissements en enseignants documentalistes.

L’intervention unitaire de toutes les organisations syndicales et de l’Association de spécialistes (FADBEN) a certes abouti dep uis

deux ans à des listes complémentaires aux CAPES de documentation mais le déficit en personnels qualifiés continue de se creuser.

Le recours systématique aux contractuels et aux vacataires n’est pas admissible.

Cette situation est d’autant plus insupportable que les travaux personnels encadrés (TPE), l’éducation civique juridique et soc iale

(ECJS) en lycée, les projets pluridisciplinaires à caractère professionnel en lycée professionnel (PPCP), les itinéraires de dé couverte

en collège (IDD) sollicitent très fortement les professeurs documentalistes. La mise en œuvre de ces dispositifs s’est faite t rop

souvent dans des conditions défavorables, sans création de postes supplémentaires.

Je vous serais donc reconnaissant(e) de bien vouloir intervenir auprès de Messieurs les Ministres de l’Education nationale et de leur demander de:

• prévoir une augmentation significative en 2003 des postes aux CAPES de documentation pour enrayer cette situation critique

;

• doter enfin tous les établissements d’un poste de professeur documentaliste et d’élaborer un véritable plan pluriannuel de recrutements, pour parvenir progressivement à un poste par tranche de 12 classes

;

• de mettre un terme aux discriminations statutaires des professeurs documentalistes

: absence d’agrégation et d’inspection

spécifique, non-prise en compte des heures d’enseignement dans leurs services, rémunération scandaleuse des travaux supplémentaires, non attribution de l’ISOE.(indemnité de suivi et d’orientation des élèves).

Je me tiens à votre disposition pour tout renseignement complémentaire.

Je vous prie d’agréer, Madame, Monsieur, l’assurance de mes sentiments respectueux.

Ce texte est téléchargeable sur notre site pour vous permettre d’intégrer les modifications et précisions que vous souhaitez. Faites nous parvenir les éventuelles réponses des parlementaires. Merci.

(8)

L’Université Syndicaliste, suppl. au n°577 du 25 octobre 2002, hebdomadaire du Syndicat national des enseignements de second degré (FSU), 1, rue de Courty, 75341 Paris Cedex 07 - Directeur de la publication: Gérard Anthéaume - Compogravure : CAG, Paris - Imprimerie: SIPE, 75020 Paris - N°CP 1578 D 73 - ISSN n°0751-5839

P É T I T I O N

à envoyer à SNES – Responsables documentalistes, 1, rue de Courty, 75341 Paris Cedex 07

Budget de rigueur 2003 :

zéro création de postes de documentation ?

L’abandon du plan pluriannuel de recrutements concernera le CAPES de documentation. Les conditions de travail des enseignants documentalistes sont déjà intolérables dans beaucoup d’établissements notamment avec la généralisation des PPCP, TPE à moyens humains constants, la mise en place des IDD, et la multiplicité des tâches. Compte tenu de la démo- graphie de la discipline et des besoins d’encadrement pédagogique croissants dans les CDI, un coup d’arrêt aux recrute- ments serait catastrophique.

Les signataires de cette pétition demandent :

• Une augmentation des postes au CAPES 2003.

• Un plan pluriannuel de créations de postes pour parvenir à un taux d’encadrement d’un professeur documentaliste pour douze classes.

• La fin des discriminations statutaires subies par les enseignants documentalistes : services, paiement des travaux sup- plémentaires, agrégation, inspection spécifique, ISOE.

Etablissement : ...

Commune : ...Académie : ...

NOM SIGNATURE NOM SIGNATURE

2 2 O C T O B R E 2 0 0 2

Audience au ministère

M

EN : M. Cremadeills, chargé de mission au cabinet ; SNES : Gisèle Jean, cosecrétaire générale ; Maryvonne Zanaglia et Jean Pierre Hennuyer.

Nous avons dressé un bilan sans concession de la gravité de la situa- tion. Malgré des listes complémentaires à répétition, l’insuffisance des recrutements au CAPES a des conséquences catastrophiques : 264 postes restés vacants, majorité des TZR affectés à l’année et remplace- ments non assurés, recours massif aux contractuels, collègues en réadaptation nommés en responsabilité dans les CDI sous des appel- lations diverses – avec la caution de certains IPR-EVS –, imposition de services en CDI aux TZR d’autres disciplines, CES et aides-éduca- teurs faisant fonctionner seuls des CDI. Tous les moyens sont bons pour masquer la pénurie. Nous avons insisté sur votre exaspération face à la dégradation de nos conditions de travail – travailler toujours plus à moyens humains constants voire en diminution – et les contentieux sta- tutaires. Sur ce point, nous avons dit que certains problèmes pouvaient trouver des solutions rapides si le ministère faisait preuve de bonne volonté.

La DPD estime les besoins en recrutements à 439 par an en moyenne pour la période 2004-2007. Nous avons contesté cette approche uni- quement démographique qui ne tient pas compte des aspects pédago- giques. Le CAPES existe depuis 1989, beaucoup de textes font référence

au CDI mais les ministères successifs se sont montrés incapables de nous sortir du flou pédagogique. Le déficit en enseignants documentalistes empêche toute généralisation d’une formation des élèves à la recherche documentaire, contribuant ainsi à la persistance d’inégalités. Les dis- positifs pédagogiques PPCP, TPE, IDD ont révélé ce que nous avons appelé avec provocation l’illettrisme documentaire.

Nous avons regretté les conditions problématiques de fonctionne- ment du groupe de travail qui aurait dû aboutir à un projet de nouvelle circulaire de missions et réitéré notre exigence d’un véritable débat sur les missions des enseignants documentalistes.

Notre interlocuteur a reconnu la pertinence de notre analyse sur la gravité de la situation.

Il nous a demandé de lui fournir par écrit des précisions et complé- ments d’information sur plusieurs dossiers. Il s’est engagé à rendre compte de notre entrevue aux ministres. Il nous a précisé que les arbi- trages sur le nombre de postes aux concours n’étaient pas faits mais que le cadrage budgétaire était contraignant. La constitution d’un groupe de travail sur nos missions pourrait être envisagée. C’est à partir d’une discussion sur nos missions qu’on pourrait aborder les problèmes statutaires.

Nous avons annoncé notre journée d’action du 13 novembre et demandé qu’une délégation soit reçue ce jour-là.■

Références

Documents relatifs

par césarienne, l’enfant pesant plus de 3 kg.. Depuis le 1 er juin 1997, l’hormone est distribuée dans les pharmacies d’officine alors que jusqu'à cette date elle ne

Le document est présenté : les aliments sont indiqués dans la 1ère colonne verticale. La nature des constituants de chaque aliment est notée horizontalement. Les élèves ont cité

Pourquoi ne pas choisir un texte d’un des albums proposés dans l’exposition, proposer l’un de ces textes sans préciser les images qui y sont originellement associées dans le

Il est rappelé que les pièces mentionnées ci-avant doivent être signées par une personne physique habilitée à engager le candidat ou le mandataire du groupement dans

Face aux difficultés multiples évoquées précédemment, les priorités citées par les responsables associatifs sont elles aussi multiples (4 réponses très

La hiérarchie administrative du service versant est représentée de l’entité la plus élevée (à gauche) à la plus basse (à droite).. JURIDICTIONS DE

Souvent prolongés d’un balcon, d’une terrasse ou d’un jardin privatif, au retour des beaux jours, on profite d’un très agréable espace à vivre supplémentaire..

Dans cette perspective, le Club 93 Conjoncture réalise semestriellement un Tableau de Bord Économique de la Seine-Saint-Denis qui regroupe des séries chronologiques économiques