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Résolution de contraintes qualitatives pour le temps et l'espace par SAT à partir de treillis

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Résolution de contraintes qualitatives pour le temps et l’espace par SAT à partir de treillis

Jean-François Condotta, Daniel Le Berre

To cite this version:

Jean-François Condotta, Daniel Le Berre. Résolution de contraintes qualitatives pour le temps et

l’espace par SAT à partir de treillis. RFIA 2012 (Reconnaissance des Formes et Intelligence Artifi-

cielle), Jan 2012, Lyon, France. pp.978-2-9539515-2-3. �hal-00660969�

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Résolution de contraintes qualitatives pour le temps et l’espace par SAT à partir de treillis

Jean-François Condotta Daniel Le Berre Université Lille-Nord de France, Artois CRIL-CNRS, UMR 8188

rue de l’université, SP 16, F62307 Lens {condotta,leberre}@cril.fr

Résumé

Dans cet article, nous proposons deux nouvelles traduc- tions des réseaux de contraintes qualitatives (RCQ) pour le temps et l’espace en problèmeSAT. À partir d’un ordre partiel sur les relations de base formant un treillis, ces deux traductionsSATmodélisent un découpage de chaque contrainte duRCQ considéré par des ensembles d’inter- valles du treillis et des propriétés reliant ces intervalles et les opérations de faible composition et d’inverse. Ces deux traductions peuvent être notamment utilisées dans le cadre du calcul des intervalles afin de traduire en problèmeSAT unRCQà partir de l’ensemble des relations convexes.

Mots Clef

Réseaux de contraintes qualitatives temporelles ou spa- tiales,SAT.

1 Introduction

Thématique de recherche centrale en Informatique depuis de nombreuses décennies, le raisonnement concernant le temps et l’espace a notamment été étudié dans des do- maines tels que la compréhension du langage naturel, la spécification et la vérification de programmes et de sys- tèmes, les systèmes de gestion de base de données tem- porelles et spatiales, les systèmes d’informations géogra- phiques (SIG), la planification temporelle et spatiale,etc.

Dans les années 80, Allen [1, 2] propose un formalisme pour raisonner sur le temps qui deviendra un modèle pour de nombreux autres formalismes dévolus au raisonnement sur le temps et l’espace. Allen représente les entités tempo- relles (actions, activités, événements) par des intervalles de la droite et considère13relations de base entre ces inter- valles représentant des positions particulières entre entités temporelles. La relation de base meets, par exemple, est constituée de l’ensemble des paires d’intervalles telles que la borne supérieure du premier intervalle coïncide avec la borne inférieure du second. Cette relation peut être utilisée pour représenter le fait qu’une activité se termine à l’instant où une autre débute. L’originalité de l’approche d’Allen ne réside pas réellement dans le fait de considérer les13re- lations de base correspondant à toutes les configurations

possibles des quatre bornes de deux intervalles mais plutôt dans la manière dont est représenté et géré l’ensemble des informations temporelles concernant un système. En effet, Allen représente les informations temporelles par un ré- seau de contraintes qualitatives (RCQen abrégé). Chacune des contraintes est définie par un ensemble de relations de base et représente les positions relatives possibles entre deux entités temporelles du système à modéliser. UnRCQ est une description qualitative d’un ensemble de configu- rations possibles d’entités puisqu’elle ne fait explicitement aucune référence à des données quantitatives ou métriques.

Étant donné unRCQ, le problème principal qui se pose est le problème de la cohérence : est-ce que leRCQadmet ou n’admet pas une solution ? Pour décider du problème de la cohérence d’unRCQ, un algorithme de recherche avec re- tour arrière peut être mis en œuvre. À chaque étape de la recherche, une contrainte est sélectionnée puis définie par une des relations de base la composant. De plus, le cal- cul de la fermeture par faible composition peut être réa- lisé afin de supprimer des relations non possibles. L’algo- rithme s’arrête lorsqu’un scénario (unRCQdéfini par des relations singletons) fermé par faible composition est ca- ractérisé ou lorsque l’ensemble des choix pris lors de la recherche a conduit à un échec. Dans le premier cas, la cohérence du RCQ initial a été caractérisée. Dans le se- cond cas, nous pouvons affirmer qu’il est non cohérent.

Cet algorithme de recherche a été rendu beaucoup plus efficace par l’utilisation de classes traitables [9, 13, 14].

En effet, à chaque étape de la recherche, plutôt que d’ins- tancier la contrainte sélectionnée par chacune des relations singletons correspondant à ses relations de base, nous pou- vons réaliser une instanciation par des sous-relations de la contrainte issues d’une classe traitable. Le facteur de bran- chement dans l’arbre de recherche se trouve ainsi diminué.

D’autres approches [17, 6, 10, 7] consistent à traduire les RCQ en logique propositionnelle afin de les résoudre à l’aide de solveursSAT. La traductionSATproposée dans [6] a pour originalité d’utiliser la notion de classes trai- tables. À partir d’un treillis possédant des propriétés parti- culières avec les opérations algébriques que sont la faible composition et l’inverse, cette traduction modélise d’une

(3)

part un découpage des contraintes en intervalles de ce treillis et modélise d’autre part la structure du treillis.

En suivant une approche similaire, nous proposons dans cet article deux nouvelles traductionsSATpermettant d’ex- ploiter un arrangement des relations de base en treillis. Ces nouvelles traductions ont pour avantage de définir moins de variables et moins de clauses que la traduction originelle donnée dans [6].

Dans la section suivante, des rappels sur les formalismes qualitatifs pour le temps et l’espace sont donnés. La sec- tion3est consacrée à la définition d’une première traduc- tion des RCQen problèmeSAT. Dans la section 4, nous montrons que cette nouvelle traduction est complète pour le problème de la cohérence des RCQ. La section 5 est dévolue à une deuxième traductionSAT équivalente à la première, mais composée d’un nombre moins important de clauses. Dans la section6, nous décrivons quelques résul- tats expérimentaux et enfin, nous concluons en exposant des perspectives à nos travaux.

2 Préliminaires sur les formalismes qualitatifs

2.1 Les relations et opérations

Un formalisme qualitatif est basé sur un ensemble B de relations de base définies sur un domaineD. Nous suppo- serons dans la suite que ces relations sont binaires. Les re- lations de base deB sont complètes et mutuellement ex- clusives : deux éléments de D satisfont une et une seule relation de base r appartenant à B. Les relations de B forment ainsi une partition deD×D. Nous supposons queB contient la relation identité surDque nous notonsIdet que pour chaque relation de basea∈B, la relation inverse dea, notéea1correspond également à une relation de base de B. À titre d’exemple considérons le calcul des intervalles.

Ce formalisme dévolu au raisonnement temporel proposé par Allen [1] est basé sur13relations de base binaires dé- finies sur les intervalles de la droite. Formellement, le do- maineDest défini par l’ensemble{x= [x, x+] :x <

x+avecx, x+ ∈Q}. D’autre part,Bcorrespond à l’en- semble {p, pi, m, mi, o, oi, s, si, d, di, f, f i, eq}. Chaque relation deBpeut être définie à l’aide de contraintes sur les bornes des intervalles deD. Par exemple,si ={(x, y)∈ D×D:x =yety < x+}. L’ensemble des13rela- tions de base est illustré par la figure 1. Remarquons que la relation identitéIdcorrespond à la relation de baseeq.

Une relation (complexe) est définie par une union de re- lations de base et caractérisée par un sous-ensemble de B. Ainsi, l’ensemble des relations définissables à partir de l’ensembleBest dénoté par2B. Pour toute relationR∈2B et toute paire d’éléments(x, y)∈D×D,xetysatisfontR si et seulement si il existe une relation de basea∈Rtelle quexety satisfonta(i.e.(x, y) ∈a). Parmi les relations de2B, la relation totale, notéeΨ, correspond à la relation contenant toutes les relations de base deBet est satisfaite par tout couple d’éléments deD×D. La relation vide, no-

x precedes y(p)

x starts y(s) y satrtedBy x(si)

x

y x y x overlaps y(o) y overlappedBy x(oi)

x f inishes y(f) y f inishedBy x(f i) x y

x equals y(eq)

x y

x

x y

y

y contains x(di) x during y(d) y metBy x(mi) x meets y(m)

x y

y precededBy x(pi)

FIGURE1 – Les relations de base du calcul des intervalles.

tée∅, ne contient aucune relation de base et ne peut jamais être satisfaite.

L’ensemble2Best muni des opérations ensemblistes habi- tuelles : union∪, intersection∩. En tant qu’ensemble de re- lations, il est également muni d’opérations relationnelles : l’opération unaire inverse (1) et l’opération binaire de faible composition (). L’inverse d’une relationR∈2Best la relation constituée des relations inverses de ses relations de base :R1={a1:a∈R}. La faible composition de deux relations de basea, b ∈ Best définie par la relation ab = {c ∈ B : ∃x, y, z ∈ Davec(x, y)∈ a,(y, z) ∈ bet(x, z) ∈ c}. La composition faible de deux relations R, R0 ∈2Best définie par :RR0=S

aR,bR0ab.

2.2 Les réseaux de contraintes qualitatives (RCQ)

Les informations temporelles ou spatiales d’un système à modéliser peuvent être représentées par un réseau de contraintes qualitatives,RCQ en abrégé. UnRCQest dé- fini par un ensemble de variablesV représentant des entités temporelles ou spatiales et par un ensemble de contraintes spécifiant pour chaque couple de variables les positions relatives possibles entre les deux entités correspondantes.

Formellement, unRCQest défini de la manière suivante : Définition 1 UnRCQN est un couple(V, C)où :

• V = {v0, . . . , vn1}, avecn ≥ 0, est un ensemble de variables ordonnées.

• Cest une application associant à chaque couple de va- riables(vi, vj)∈ V ×V une relationC(vi, vj)de2B. La relation C(vi, vj) sera également notée Cij pour simplifier. L’applicationC est telle queCij = Cji1 et Cii ⊆ {Id}, pour toutvi, vj∈V.

La figure 2(a) représente unRCQN du calcul des inter- valles défini sur quatre variables. Une contrainteCij n’est pas représentée lorsque la contrainteCjiest déjà représen- tée ou lorsquei=j(la contrainte étant alors définie par la relation identité, ici{eq}). Dans la suite, nous utiliserons les définitions suivantes :

Définition 2 SoitN = (V, C)unRCQdéfini sur2B, avec V ={v0, . . . , vn1}.

(4)

• Unesolution partielledeN surV0 ⊆V est une applica- tionσdeV0versDtelle que(σ(vi), σ(vj))∈C(vi, vj), pour toutvi, vj ∈V0.

• UnesolutiondeN est une solution partielle surV0 = V.N estcohérentsi et seulement s’il admet une solu- tion.

• N est-cohérent si et seulement si pour toutvk, vi, vj∈ V,C(vi, vj)⊆C(vi, vk)C(vk, vj).

• Un sous-RCQ N0 de N est un RCQ (V, C0) où C0(vi, vj) ⊆ C(vi, vj)pour tout vi, vj ∈ V. La nota- tionN0 ⊆ N dénotera le fait queN0est un sous-RCQ deN.

• Un scénario Γ de N est un sous-RCQ (V, C0) de N tel que pour tout vi, vj ∈ V, la relation C0(vi, vj)est composée d’une et une seule relation de base. Dans la suite, Γij dénotera la relation de base a telle que C0(vi, vj) ={a}.

• N0 = (V, C0)estéquivalentàN si est seulement siN etN0ont mêmes solutions.

• S’il existevi, vj ∈V tels queC(vi, vj) =∅alorsN est dit trivialement incohérent.

À titre d’illustration, la figure 2(b) représente une solution duRCQde la figure 2(a). Un scénario cohérent correspon- dant à cette solution est représenté par la figure 2(c).

{s, o, m, p, di, f i}

v3

v2

v1

{o, f i}

{p} {f i, f} {f i, di, eq, si}

{f, oi, mi, o, f i, s, eq} v0

(a)

v2

v0 v1

v3

(b)

{p}

v3

v2

v1

{p} {f i} {si} {o}

{oi}

v0

(c)

FIGURE2 – UnRCQN du calcul des intervalles (a), une solutionσdeN (b) et un scénario cohérentΓduRCQN correspondant à la solutionσ(c).

Étant donné un sous-ensemble de relations E ⊆ 2B, un RCQ N = (V, C) sur E est un RCQ tel que pour tout vi, vj ∈V,Cij ∈ E.

2.3 Treillis sur B et les relations intervalles

Dans la suite, nous supposons donné un ensemble de rela- tions de baseB. De plus, nous supposons que les éléments

deBsont arrangés selon une relation d’ordre partiel≤tel que(B,≤) est un treillis, i.e.tel que (B,≤) satisfait les propriétés suivantes :

Propriété 1

• (1)pour touta∈B,a ≤ a(réflexivité) ;

• (2)pour touta, b, c ∈ B, sia ≤ c etc ≤ balors a ≤ b(transitivité) ;

• (3)pour touta, b∈B, sia ≤ betb ≤ aalorsa=b (antisymétrie) ;

• (4) pour tout a, b ∈ B, il existe deux éléments de B correspondant à Inf({a, b}) (infimum de a et b) et Sup({a, b})(supremum deaetb).

Un intervalle du treillis(B,≤)sera noté[a, b]aveca, b∈B tels quea ≤ bet correspondra à l’ensemble des relations de baseBdéfini par[a, b] = {c : a ≤ cetc ≤ b}. Les relations de2B définissables par des intervalles de(B,≤) seront appelées dans la suite relations intervalles et corres- pondront à l’ensembleI={R∈2B :∃a, b∈Baveca≤ betR = [a, b]} ∪ {∅}. De plus, nous supposons que le treillis(B,≤)et les opérations d’inverse et de faible com- position sont reliés au travers des propriétés suivantes : Propriété 2

• pour touta, b∈B,a ≤ bssib1 ≤ a1;

• pour touta, b∈B,[a, b]1= [b1, a1];

• pour touta, b, c, d∈B,[a, b][c, d] = [Inf(ac),Sup(b d)].

Notons que la deuxième de ces trois propriétés découle di- rectement de la première. Pour de nombreux formalismes qualitatifs comme le calcul des intervalles, le calcul des points, le calcul des rectangles ou encore le calcul desn- pavés un tel treillis existe [16, 15, 12, 3, 4, 18]. Le treillis du voisinage conceptuel du calcul des intervalles repré- senté par la figure 3(a) admet de telles propriétés. Dans la suite, ce treillis sera appelé treillis du calcul des inter- valles et sera utilisé dans le cadre des différents exemples donnés. En considérant ce treillis, les relations intervalles correspondent aux relations continues [16] du calcul des intervalles également appelées relations convexes [11].

Les relations{m, o, s, d} et{f i, eq, f} sont des relations treillis puisque {m, o, s, d} = [m, d] et {f i, eq, f} = [f i, f]. De plus, nous avons par exemple{m, o, s, d}1= [m, d]1 = [di, mi] = {di, si, oi, mi} et{m, o, s, d} {f i, eq, f}= [m, d][f i, f] = [Inf(mf i),Sup(df)] = [Inf({p}),Sup({d})] = [p, d].

Les différents encodagesSATque nous allons étudier dans la suite utilisent un découpage des contraintes desRCQen sous-relations intervalles. Nous supposerons ce découpage donné. Ainsi, pour unRCQN = (V, C)donné et chaque relationCij 6=∅avecvi, vj ∈V, nous supposerons qu’il existe un ensemble de relations intervalles Sij1, . . . , Sijkij et un ensemble de relations de base a1ij, . . . , akijij, b1ij, . . . , bkijijtelles queCij =Sij1∪. . .∪Sijkij, aveckijun entier supérieur à1etSkij= [akij, bkij]pour toutk∈ {1, . . . , kij}. 3

(5)

di

f pi mi oi

d eq

m p si

o

f i s

(a)

[p, s][f i, di]

v3

v2

v1

[f i, f i][f, f]

[o, f i]

[p, p]

[f, mi][o, eq]

[f i, si]

v0

(b)

FIGURE3 – (a) Le treillis du calcul des intervalles, (b) un RCQN du calcul des intervalles.

De plus, nous supposons que pour toutk, k0∈ {1, . . . , kij} avec k 6= k0, Skij0 ∩Sijk = ∅. Pour tout vi, vj ∈ V nous savons que d’une part Cji = Cij1,Cij = Cji1 et que d’autre part, pour toute relation intervalle [a, b]avec a, b ∈ B, nous avons[a, b]1 = [b1, a1]. Nous suppo- serons donc que pour tout vi, vj ∈ V, kij = kji et que pour toutk∈ {1, . . . , kij},Sijk = (Sjik)1,akij = (bkji)1 etbkij = (akji)1. À titre d’illustration, la figure 3(b) décrit un découpage possible des contraintes du RCQN repré- senté dans la figure 2(a) en utilisant le treillis du calcul des intervalles.

3 La traduction Sat

I

La première traduction desRCQen problèmeSAT, appe- léeSatI, reprend l’approche générale de la traductionSAT présentée dans [6]. Elle réalise une modélisation d’unRCQ à partir d’un encodage de la relation d’ordre(B,≤)et d’un découpage des contraintes duRCQen relations intervalles.

Intuitivement, elle profite de certaines symétries et duali- tés concernant les différentes opérations algébriques (in- verse et faible composition) avec les structures que sont lesRCQet le treillis(B,≤)afin de minimiser le nombre de variables propositionnelles et de clauses utilisées. Étant donné un RCQN, nous noterons dans la suiteSatI(N) l’ensemble des clauses obtenues par la traductionSatIap- pliquée àN.

Nous pouvons constater que les contraintes définies ex- plicitement par un RCQN = (V, C)comportent des re- dondances lorsqu’on considère l’opération d’inverse. En effet, pour tout vi, vj ∈ V, nous pouvons constater que la contrainteCij (respectivementCji) est redondante par rapport à la contrainte Cji (respectivement Cij) puisque Cij = Cji1 (respectivement Cji = Cij1). D’autre part, une contrainteCij = [a1ij, b1ij]∪. . .∪[akijij, bkijij]exprime le fait que la relation de base aij ∈ Bdevant être satis- faite par les variablesvietvjdoit appartenir à exactement un des intervalles[akij, bkij]aveck ∈ {1, . . . , kij}. Autre- ment dit,aijdoit être tel qu’il existek∈ {1, . . . , kij}avec akij ≤aij etaij ≤bkij. La contrainteaij ≤bkij peut s’ex-

primer de manière équivalente par(bkij)1 ≤aij1ou bien encoreakji ≤ aij1 puisque akji = (bkij)1. En notantaji

la relation de base inverse deaij,akji≤aij1s’exprime de manière équivalente parakji≤aji.

Fort de ce constat, étant donné unRCQN = (V, C), l’en- codageSatI(N)considère l’ensemble des variables pro- positionnellesPI(N)défini par {akij : vi, vj ∈ V, i 6= j, k∈ {1, . . . , kij}eta∈ Sijk}. Nous verrons par la suite que la satisfaction de l’ensemble des clauses issues de la traductionSatI appliquée àN permet de caractériser un sous-RCQN0 = (V, C0)deN -cohérent et défini surI. Intuitivement, pour toutvi, vj ∈ V, aveci 6= j, la satis- faction deakijkij impliquera que Cij0 ⊆ Sijk. De plus, la satifsfaction deakij impliquera que siCij0 ⊆ Skij alors pour toutb∈Cij0 ,a≤b.

En considérant l’ensemble de variables propositionnelles PI(N), nous définissons l’ensemble de clauses SatI(N) de la manière suivante :

• Les clauses(I)sont introduites pour modéliser les dif- férents découpages des contraintes en sous-relations de I (définition des bornes et de l’exclusivité des sous- relations).

− Pour toutvi, vj∈V, aveci < j: a1ij1ij∨. . .∨akijijkijij (Ia).

− Pour toutvi, vj∈V, aveci < jetkij= 1: a1ji1ji (Ib).

− Pour toutvi, vj ∈V, aveci6=jetkij >1, pour tout k∈1, . . . , kij:

¬akijkij∨akjikji (Ic).

− Pour toutvi, vj ∈V, aveci < jetkij >1, pour tout k∈1, . . . , kij−1et pour toutk0∈k+ 1, . . . , kij:

¬a1ijkij∨ ¬akij0kij0 (Id).

• Pour modéliser une propriété liée aux supremums du treillis(B,≤)concernant chaque couple de relations de base de chaque sous-relation issue du découpage de cha- cune des contraintes, les clauses(II)sont introduites. La propriété modélisée permet en partie de s’assurer que les relations de base pouvant être satisfaites entre deux va- riablesvi, vjforment un intervalle du treillis(B,≤).

− Pour toutvi, vj ∈ V,k ∈ 1, . . . , kij,{a, b} ⊆ Sijk, tels quec=Sup({a, b})etcest distinct dea,b:

¬akij∨ ¬bkij∨ckij (II).

• Le fait que les relations de base pouvant être satisfaites entre deux variablesvi, vj doivent former un intervalle du treillis(B,≤)est en partie assuré par l’insertion des clauses (III). Ces clauses assurent que la borne infé- rieure de l’intervalle est inférieure à sa borne supérieure.

(6)

– Pour toutvi, vj ∈V,k∈1, . . . , kij,a∈Sijk,b∈Sjik tels quei < jeta6≤b1:

¬akij∨ ¬bkji (III).

• Le lien entre le treillis (B,≤) et l’opération de faible composition est assuré par l’ajout des clauses(IV).

– Pour tout vi, vj, vl ∈ V, k ∈ 1, . . . , kil, k0 ∈ 1, . . . , klj tels que i, j, l sont distincts deux à deux, i < j,((Silk Sklj0)∩Cij) =∅:

¬akilkil∨ ¬aklj0klj0 (IVa).

– Pour tout vi, vj, vl ∈ V, k ∈ 1, . . . , kil, k0 ∈ 1, . . . , klj, k00 ∈ 1, . . . , kij tels que i, j, l sont dis- tincts deux à deux,i < j,((Silk Sljk0)∩Cij) 6= ∅ et((Silk Sklj0)∩Sijk00) =∅:

¬akilkil∨ ¬aklj0klj0∨ ¬akij00kij00 (IVb).

– Pour tout vi, vj, vl ∈ V, k ∈ 1, . . . , kil, k0 ∈ 1, . . . , klj,k00∈1, . . . , kij,a∈Skil,b∈Sljk0 tels que i, j, lsont distincts deux à deux,((SilkSljk0)∩Sijk00)6=

∅etSup(Inf(ab), akij00)6∈Sijk00:

¬akil∨ ¬bklj0∨ ¬akij00kij00 (IVc).

– Pour tout vi, vj, vl ∈ V, k ∈ 1, . . . , kil, k0 ∈ 1, . . . , klj, k00 ∈ 1, . . . , kij, a ∈ Silk, b ∈ Sljk0, c ∈ Sijk00 tels que i, j, l sont distincts deux à deux, ((SilkSljk0)∩Sijk00)6=∅,Sup(Inf(ab), akij00)∈Sijk00, c6=akij00,c=Sup(Inf(ab), akij00):

¬akil∨ ¬bklj0∨ ¬akij00kij00∨ckij00 (IVd).

À titre d’exemple, la figure 4 contient quelques clauses ob- tenues par traductionSatIduRCQN = (V, C)représenté par la figure 2(a) en utilisant le treillis du calcul des in- tervalles (figure 3(a)). Dans la section suivante nous allons montrer que pour toutRCQN non trivialement incohérent, N est cohérent si et seulement siSatI(N), pourvu que tout RCQsurI -cohérent non trivialement incohérent soit co- hérent.

4 Correction et complétude de la tra- duction Sat

I

Dans un premier temps nous montrons que pour toutRCQ N cohérent il existe une interprétationIsatisfaisant l’en- semble de clauses SatI(N). Étant donné un scénario Γ d’un RCQN nous définissons une interprétation particu- lière surPI(N)de la manière suivante :

Définition 3 Soient unRCQ N = (V, C)et un scénario Γ deN. Pour toutvi, vj ∈ V, aveci 6= j, nous notons dans la suitekijΓ l’unique entierk ∈ {1, . . . , kij}tel que

Clauses(Ia):p101∨f i201,o102,p103,f112∨o212,f i113, f i123f223.

Clauses(Ib):f120,pi130,s131.

Clauses(Ic):¬p101∨si110,¬f i201∨d210,¬f112∨m121,

¬o212eq221,¬f i123f132,¬f223f i232,¬si110 p101, ¬d210 f i201,¬m121f112, ¬eq221o212,

¬f132f i123,¬f i232f223.

Clauses(Id):¬p101∨ ¬f i201,¬f112∨ ¬o212,¬f i123

¬f223.

Clauses(II):¬f i212∨ ¬s212eq212,¬f221∨ ¬si221 oi212,¬di113∨ ¬eq113si113,¬d131∨ ¬eq131f131.

Clauses(III)a:¬m101∨¬pi110,¬o101∨¬mi110,¬o101

¬pi110, ¬s101 ∨ ¬pi110, ¬s101 ∨ ¬mi110, ¬s101

¬oi110, ¬di201 ∨ ¬f210,¬f i102∨ ¬oi120, ¬oi112

¬f i121, . . .

Clauses(IVa):¬f i201∨ ¬f i113,¬o102∨ ¬f223, . . . Clauses(IVb):¬p103∨ ¬s131∨ ¬f i201,. . .

Clauses(IVc):¬o101∨ ¬mi112∨ ¬o102, . . .

Clauses(IVd):¬m101∨ ¬mi112∨ ¬o102f i102, . . .

FIGURE4 – Quelques clauses correspondant à la traduction SatI(N).

akij ≤Γij ≤bkij. L’interprétationIΓN surPI(N)est défi- nie par :

pour tout vi, vj ∈ V tel que i 6= j, pour tout k ∈ {1, . . . , kij}, pour touta ∈ Sijk,IΓN(akij) = True si est seulement sik=kΓijeta≤Γij.

Exemple. En considérant le scénarioΓ représenté par la figure 2(a) duRCQN décrit par la figure 3(b) et le treillis du calcul des intervalles, nous avons IΓN qui satisfiait uniquement les variables propositionnelles de PI(N) suivantes : p101, pi110, mi110, oi110, si110, o102, oi120, f120, p103, pi130, oi112, f112, o121, m121, si113,f i113,di113,eq113,f i123,f132. Nous pouvons montrer la propriété suivante :

Proposition 1 Soit unRCQN. Nous avons : siN est un RCQcohérent alorsSatI(N)est satisfiable.

Preuve.(partielle). Dans la cas où N est cohérent, nous avonsN qui admet un scénarioΓ cohérent. Considérons l’interprétationIΓN. Du fait queΓest un sous-RCQdeN dont toutes les contraintes sont définies par des relations singletons (et donc des intervalles ne contenant qu’une relation de base) nous pouvons montrer que les clauses(I), (II)et(III)sont satisfaites parIΓN. D’autre part, comme Γ est un scénario cohérent, Γ est forcément -cohérent.

À partir de cette propriété, nous pouvons montrer que les clauses(IV)sont satisfaites parIΓN. a

5

(7)

Les deux propositions suivantes correspondent à des pro- priétés qui nous permettront d’établir la complétude de la traductionSatI.

Proposition 2 Soient unRCQN = (V, C)et un modèleI satisfaisantSatI(N). Pour toutvi, vj ∈V, aveci6=j, il existe un unique entierk ∈ {1, . . . , kij}, notékIij, tel que I |= akijkij. De plus, pour toutvi, vj ∈ V, nous avons kijI =kjiI.

Preuve. Soient vi, vj ∈ V, avec i < j. I satisfait la clause(I)akij1ij∨. . .∨akijijkijij. Il existe donc un entier k ∈ {1, . . . , kij}, tel que I |= akijkij. Supposons par l’absurde qu’il existe un entier k0 ∈ {1, . . . , kij} tel que k 6= k0 etI |=akij0kij0. Nous avonskij qui est forcément supérieur à 1. Sans perte de généralité, supposons que k > k0. Du fait des clauses(Id), nous avons :I 6|=akijkij

ouI 6|=akij0kij0. Il y a une contradiction. Ainsi,k0ne peut exister. Dans la suite, nous notons pour tout vi, vj ∈ V, avec i < j, l’entier k ainsi caractérisé par kIij. Défi- nissons maintenant kIji par kjiI = kijI et montrons que I |=ak

I ji

ji k

I ji

ji . Dans le cas oùkjiI = 1, d’après les clauses (Ib)nous avonsI|=ak

I ji

ji k

I ji

ji . Supposons maintenant que kjiI > 1.I satisfait la clause(Ic)¬ak

I ij

ij k

I ij

ij ∨ak

I ji

ji k

I ji

ji . Comme I |= ak

I ij

ij k

I ij

ij , nous pouvons affirmer que I |= ak

I ji

ji k

I ji

ji . Supposons maintenant par l’absurde qu’il existe un entier k ∈ {1, . . . , kji} tel que k 6= kIji et I |=akjikji. Nous avonskjiqui est forcément strictement supérieur à1. Ainsi, d’après les clauses(Ic), nous pouvons affirmer que I |= akijkij. D’autre part, nous savons que k 6= kIij puisque kjiI = kIij et kjiI 6= k. Ainsi, nous obtenons une contradiction d’après la définition dekIij. a Étant donné unRCQ N = (V, C)et un modèle I satis- faisantSatI(N), pour toutvi, vj ∈V, nous noteronsΠIij l’ensemble de relations de base {a : I |= akijIij},αIij la relation de base de Bdéfinie parαIij = Sup(Πij)etβijI la relation de base définie parβIij= (αIji)1. Remarquons que l’ensembleΠIij est non vide puisque le modèleI sa- tisfait I |= ak

I ij

ij k

I ij

ij . Ainsi, αijI et βijI sont bien définis.

Concernant ces deux relations de base, nous avons les pro- priétés suivantes :

Proposition 3 SoientN = (V, C)unRCQetIun modèle satisfaisant SatI(N). Pour tout vi, vj, vk ∈ V distincts deux à deux, nous avons :

• (1)αIij∈ΠijetαIij, βIij∈Sk

I ij

ij ,

• (2)αIij≤βijI,

• (3) [αIij, βijI]⊆Sk

I ij

ij ,

• (4) [αIij, βijI]1= [αIji, βjiI],

• (5) [αIij, βijI]⊆[αIil, βIil][αIlj, βIlj].

Preuve.Soientvi, vj∈V, aveci6=j.

• (1) Soient vi, vj ∈ V tels que i 6= j. Montrons que pour tout a, b ∈ ΠIij, nous avons Sup({a, b}) ∈ ΠIij. Soient a, b ∈ ΠIij et notons par c la relation de base Sup({a, b}). Dans le cas où nous avonsa = b,c = a ouc =bla propriété est trivialement satisfaite. Suppo- sons maintenant quea, b, csoient distincts deux à deux.

Notons que commea, b ∈ Sk

I ij

ij et queSk

I ij

ij est un in- tervalle du treillis(B,≤), nous avonsc∈ Sk

I ij

ij . Par dé- finition deΠIij nous avonsI |= ak

I ij

ij etI |= bk

I ij

ij . D’après les clauses(II) nous pouvons en déduire que I|=ck

I ij

ij . Ainsi, pour touta, b∈ΠIijnous avons mon- tré queSup({a, b}) ∈ ΠIij. Nous pouvons en conclure queSup(ΠIij)∈ΠIijet que doncαIij ∈Πij.

Montrons maintenant que pour tout vi, vj ∈ V, avec i 6= j, αIij et βijI ∈ Sk

I ij

ij . Soient vi, vj ∈ V, avec i 6= j. Nous savons que αIij ∈ Πij. Par définition de Πij, nous avons αIij ∈ Sk

I ij

ij . Nous avons également αIji ∈ Πji. Par définition deΠji, nous pouvons en dé- duire queαIji∈Sk

I ij

ji . De plus,(Sk

I ij

ji )1 =Sk

I ij

ij . Ainsi, (αIji)1 ∈ Sk

I ij

ij . Du fait que(αIji)1ijI, nous pou- vons conclure queβijI ∈Sk

I ij

ij .

• (2) Soient vi, vj ∈ V, aveci 6= j. Par définition de βijI nous avonsβijI = (αIji)1. D’après(1), nous avons αIij ∈ Πij etαIji ∈ Πji. Ainsi, nous avons d’une part αIij ∈ Sk

I ij

ij , αIji ∈ Sk

I ij

ji et d’autre part I |= αIijkijijI

etI |= αIjik

I ij

ji . Supposons par l’absurde queαIij 6≤

Iji)1. Supposons dans un premier temps quei < j.

D’après les clauses(III), nous avonsI 6|= αIijk

I ij

ij ou I 6|= αIjik

I ij

ji . Nous obtenons une contradiction. Nous pouvons conclure queαIij ≤(αIji)1et qu’ainsiαIij ≤ βijI. Considérons maintenant le cas i > j. Supposons par l’absurde que αIji 6≤ (αIij)1. D’après les clauses (III), nous avons I 6|= αIjik

I ij

ji ouI 6|= αIijk

I ij

ij . Il y a une contradiction. Nous pouvons conclure queαIji ≤ (αIij)1. De la propriété 2 résulte que ((αIij)1)1 ≤ (αIji)1. Comme((αIij)1)1Iij et(αIji)1ijI, nous pouvons conclure queαIij≤βijI.

• (3)Soientvi, vj ∈ V tels quei 6= j. De(2)nous sa- vons queαIij ≤ βijI. Ainsi, [αIij, βijI] est un intervalle de(B,≤)bien défini. À partir de(1), nous savons que αIijetβijI appartiennent à l’intervalleSk

I ij

ij = [ak

I ij

ij , bk

I ij

ij ].

Ainsi, nous avonsak

I ij

ij ≤αIij ≤βijI ≤bk

I ij

ij . Nous pou- vons conclure que[αIij, βijI]⊆Sk

I ij

ij .

• (4) Soient vi, vj ∈ V tels que i 6= j. D’après (3), nous avonsαIij ≤ βijI etαIji ≤βIji. Ainsi,[αIij, βIij]et

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