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La condensation de la vapeur d'eau par détente

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(1)

HAL Id: jpa-00242544

https://hal.archives-ouvertes.fr/jpa-00242544

Submitted on 1 Jan 1912

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To cite this version:

A.-B. Chauveau. La condensation de la vapeur d’eau par détente. Radium (Paris), 1912, 9 (4),

pp.161-169. �10.1051/radium:0191200904016100�. �jpa-00242544�

(2)

La condensation de la vapeur d’eau par détente

Par A.-B. CHAUVEAU

DEUXIEME PARTIE

Y.

-

Les poussières solides de l’atmosphère.

10.

-

Les germes de Coulier et d’Aitken, néccs-

saires à la condensation, ces particules d’une extrême

ténuité qui existent dans l’air en apparence absolu-

ment pur, mais qui, cependant, sont arrêtées par le filtre en coton, peuvent-ils être, au moins en partie, des poussières solides dans un grand état de division

et, par suite, aisément soutenues dans l’atmosphère?

Pour concevoir que de telles particules puissent

provoquer la formation de gouttes grossissantes par

la condensation, suivant le mécanisme que nous avons

indiqué, il faut supposer que, par une action difficile à préciser, il est vrai, elles se recouvrent tout d’abord d’une mince couche liquide leur permettant d’agir

ensuite comme les gouttelettes originelles de la for-

mule de Lord Kelvin. Le fait n’est point démontré, mais, malgré l’incertitude qu’il comporte, on peut l’admettre comme s’accordant avec certains résultats

d’expérience, et parce qu’il n’existe aucune raison de

le rejeter comme improbable.

Nous devons donc chercher u nous rendre compte de l’importance possible du rôle des particules solides

en suspension dans l’air.

Ces fines poussières proviendront avant tout du sol2.

Dans les couches basses, leur existence n’a pas besoin d’être démontrée. Les expériences de Pasteur3 sur

les particules recueillies par le filtrage de l’air sur

du coton, celles de Pouillet 4, et d’autres plus récentes

de G. Tissandicr ont fait connaitre la composition du

cc sédiment aérien » au voisinage du sol. Mais, pour étalilir leur présence dans les premiers kilomètres de

1. Voir la première partie de ce mémoire : Le Radium, 9 (1912) 85.

2. Il semble qu’elles puissent aussi avoir,

au

moins accideti- tellement,

une

origine cosmique. De nombreuses analyses de dépôts aériens pulvérulents ont montré l’existence de particules

attirable, il l’aimant et constituées oar du fer

sous

forme de

globules arrondis, souvent presque spliériques, d’autres fois allongés

en

ampoule et toujours munis d’une sorte de col

ou

goulot plus

ou

moins accentue. Leur diamètre est variable, mais généralement voisin de 0,01 mm. Les observations

sur ce

sujet

sont nombreuses (Voir G. TISSANDIER. - Les poussières de l’ah’

(1877. p. 55 à 60). Parmi les plus intéressantes.

on

peut citer celle3 de Nordenskioeld

sur

les dépôt" observes dan- la neige

des régions polaires [Co R.. 77 (1875, -l(j3: et 78 1874 236:

appuyées par les expériences due 31. Daubrce ,C. R. 84 1877) j20]. elles

ne

laissent guère de doutes

sur

l’origine cUra-ter-

restre de

ces

météorites microscopiques.

7,. Anl1. Cla. et Phys. ;)’ 64 1862.

4. Etude des corpuscules

en

suspension dans l’atmosphère.

5. Loc. cit., p. 1 à 55.

la couche atmosphérique, il n’est pas sans intérèt d’insister sur certaines circonstances de leur produc-

tion, et de montrer par quelques exemples comment

elles peuvent subsister dans les régions élevées, de façon presque permanente et non simplement acci-

dentelle par l’eflèt d’un entraînement passager.

11. tes pluies de poussières, si fré(luentes dans

certaines régions pendant quelques mois de l’année,

-

et qui passent souvent inaperçues, quand elles

sont faibles, en raison de la finesse des grains,

-

d’origine certainement désertique, mais se manifes-

tant parfois à des milliers de kilomètres de leur point

de départ, montrent avec quelle facilité des parti-

cules relativement grosses par rapport à celles dont Coulier et Aitken supposaient la présence peuvent cheminer dans l’atmosphère. Celles qui tomhent sont généralement alourdies par la condensation, ou

entraînées par la pluie ou la neige; les parties les plus fines peuvent rester longtemps ell suspension,

sans donner lieu à. un dépùt appréciable.

Ces transports de matière solide par la voie aérienne

atteignent parfois des proportions extraordinaires.

Nous n’en citerons ici qu’un exemple’. Dans la chute de neige rouge qui eut lieu en 1859, en Westphalie,

et qui porta sur 40 000 kilomètres carrés en donnant environ 30 grammes de poussières par mètre carré

ou 50 tonnes par kilomètre carré, on trouve, pour la masse totale, i 200 000 tonnes venues par l’atmos-

phère, en poudre impalpable, depuis les déserts du

Sahara.

Certaines bruInes sèches ou brouillards secs, tels que la briiiiie i-oiisse de l’Atlantique, fréquemment

observée entre les Iles du Cap Vert et les Canaries, et peut-être aussi le Qobar, autre brouillard très re-

inarquable étudié autrefois par M. d’Abbadie en

Éthiopie et très commun ¿l Madagascar, semblent

bien n’être dus qu’à la présence de poussières extrê-

mement fines, derniers résidus des masses entraînées, flottant dans l’air sans donner de dépôt appréciable,

1. On trouvera de- indications plus complues

sur ce

sujet,

et.

en

gênerai.

sur

les données l’elatiycs

aux

chutes ’te pous- sières, dans l’article

If

Sole:s

sur

les chutes de poussières

»

que

nous aS0ll·

publié antérieurement dans l’Annuaire de la So- ciété météorologique mai 1903.

La question

a

été traitée autrefois pur Arago (OEures

com-

plètes, t. XH). ut surtout par Ehrenberg auquel

un

doit le plus important travail d ensemble. Gaaoll Tissandier, dans 1°ouw age

cité plus llallt. donne.

wuc

tes résultats de

ses

recherches ver- sonnelles,

un

résume des documents reunis par EhrenLersr et

par Arago.

Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/radium:0191200904016100

(3)

profondeur la couclle atmosphérique oit

sont répandues.

L’arrachement de niasses considérables de ma-

tières pulvérulentes du sol des contrées désertiques,

par les grands mouvements ascendants de l’air au-

dessus de ces régions, est un phénomène presque

régulier dont l’intensité peut varier suivant les con- ditions météorologiques, mais qui se reproduit chaque année, et particulièrement dans la période du 15 j an-

vier au 15 mars, constituant ainsi une cause per- manente cle production de poussières atmosphériques.

12.

-

Une autre cause importante, bien qu’acci- dentelle, de cette production se rencontre dans les éruptions volcaniques. Celles-ci déversent dans

l’atmosphère des torrents de poussières très fines, atteignant parfois des régions très élevées, et qui

entrainées par la circulation générale, se manifestent

encore longtemps après l’éruption et très loin de leur lieu d’origine. C’est ainsi que les lueurs crépuscu-

laires observées en Europe, en 1885 et 1884, ont été généralement attribuées à la présence dans la haute

atmosphère, de poussières provenant de l’éruption du

Krakatoa. De même, les lueurs analogues signalées

en 1902, 1903 et 1904 ont paru avoir leur cause dans les projections pulvérulentes des volcans des Antilles,

en mai 19021.

M. Marchand’ 2 a fait une étude complète des phéno-

mènes optiques, lueurs crépusculaires, couronnes

solaires et lunaires, anthélies, observés au Pic du Midi et à Bagnères durant la seconde période. Il a

trouvé pour la hauteur des poussières des nombres variant entre 10 et 40 kilomètres. D’autre part, l’observation des couronnes, considérées comme un

phénomène de diffraction dû à la présence de ces poussières, lui a donné, pour le diamètre moyen des

grains, 2,5 microns environ.

M. Marchand a égalcment constaté, en les rappor- tant à la même cause, des diminutions notables de l’intensité de la radiation solaire. Elles commencèrent à être sensibles une vingtaine de jours après l’érup-

tion du Mont-Pelé, et, d’abord irrégulières, prirent un

caractère permanent vers le mois de janvier 1903.

Les 21 et 22 février de cette année, la diminution de la radiation solaire atteignit, à Bagnères, la moitié de

la valseur normale. L’atmosphère était alors vérita-

blement chargée d’une poussière qui paru.t descendre lentement et dont on put recueillir des traces nettes

sur certaines toitures de zinc--,.

1. Nous

ne

croyons pas, cependant, que de telle, hypotheses pUISSt’lli Ctl’C acceptées

SaIlS

l’éSel’1’eS.

puissent être acceptées sans réserves.

2. Ann. Soc. Météor., février 1905.

5. L’observation est intéressante, mais il y

a

tout lieu de croire que, du moins en ce qui concerne la véritable chute der poussières des 21 et 22 février, signalée

aux

mêmes dates dans

un

grand nombre de points de l’Europe occidentale et centrale

[C. R. 136 (1003’ 636], l’uriginc était saharienne et

nen

erup-

observation ancienne, un peu oubliée mais extrême- ment curieuse, d’un phénomène d’origine probablc-

ment éruptive. Il s’agit du brouillard extraordinaire

qui, en juin 1785, couvrit la presque totalité de

l’Europe et dura plus d’un moisi.

« Ce brouillard, ou cette fumée, ne ressemblait

aucunement aux brouillards ordinaires, car ceux-ci

sont généralement fort humides ; toutes les relations s’accordent à considérer l’auire comme très sec (no-

tamment les observations de Sennebier à Genève) ...

Les pluies abondantes qui tombèrent en juin et en juillet ne le dissipèrent pas. Jamais les orages ne furent aussi fréquents que pendant la durée de ce

brouillard. Enfin, et ceci est très digne de remarque, le brouillard paraissait doué d’une vertu phospho- rique : du moins, quelques observateurs assurent que, le jour de la nouvelle lune, il répandait une lumière

presque égale à celle de la lune dans son plein et qui

suffisait à apercevoir distinctement les objets à plns

de 100 toises 2 >>.

Et encore cette mention :

« On a remarqué que les brouillards de couleur bleue qui régnèrent si généralement pendant l’été de

1785 n’étaient point formés par une vapeur humidc;

leur odeur était très différentc de celle des aulres

brouillards, et ils se tcrminèrent, dans le Nord de la France, par des orages qui occasionnèrent beaucoup

d’incendies3 >>.

Bien que la cause de ce remarquahle phénomène

soit assez incertaine, le sens général de la propaga- tion, du Nord au Sud, donne une valeur à l’hypo-

thèse d’une origine volcanique en Islande, des éruptions formidables eurent lieu dans les premiers jours de juin. « L’atmosphère de l’île était déjà, dès

le mois de mai, remplie de fumée, de vapeurs et de

poussières, à ce point que, près des montagnes, il faisait nuit en plein jour4. »

tive. Les caractères du dépôt recueilli ont montré ces poussières

très analogues à celles qui tombent régulièrement sur le nord

de l’Afrique

ou sur

l’Atlantique et dont la provenance n’est pas douteuse. Kons avons d’ailleurs indiqué plus haut que la période

de janvier à mars est l’époque de l’année pendant laquelle ces

chutes de poussières sont de beaucoup plus fréquentes. Il n’est

pas impossible

-

il

nous

paraît même probable

-

que la recru- descence et la régularité constatées à partir de janvier dans les phénomènes observés par M. Marchand n’aient pas

eu

d’autrc

cause

que l’abondance plus grande de poussières africaines.

1. Sa durée fut beaucoup plus lungue, de trois à quatre mois,

en certains points. Il parut à Copenhague le 24 mai et y per- sista 126 jours; à Mannheim, il dura du 16 juin au 6 octobre.

Il commença le même jour, 18 juin, dans des lieux très éloi-

gnés les

uus

des autres,

comme

Paris, Avignon, Turin, Padoue.

Toutefois, le

sens

général de

sa

propagation était du Nord

au

Sud.

car

il

ne

fil

son

apparition que le 26 juin ii cil Portugal.

Voir à

cc

sujet : CH. lI

ARHNS. -

Naturc et oriyinc des dil- férentes espèces de bnoutllards

secs.

Soc. Philom., lu l’é- vricr 1851 ; ut Journal l’Institut. 19, 61.

2. Ann. Chim. et Pli ys. (2). 13, 106.

3. Ann. thiJJl. et Pjltjs. (2 , 33. 416.

L Cil. MARHNS, luc. cil.

(4)

13.

-

On trouvera dans l’ensemble des faits qui précèdent des raisons suffisantes d’admettre la pré-

sence permanente dans l’atmosphère, et jusqu’à de grandes hauteurs, de poussières solides a un état extrême de division, complètement invisibles a moins d’être accidentellement en grandes masses. La ques- tion qui reste posée est celle de l’importance du rôle

de ces parcelles de poussière dans les phénomènes de

condensation.

On aurait sur ce point une indication importante

si l’on pouvait estimer leur nombre.

Nous avons dit, en effet, qu’Aitken avait été con-

duit à cent mille environ par centimètre cube pour

un ordre de grandeur fréquemment atteint du nombre

des noyaux de condensation dans l’air pris au voisi-

nage du sol. Le nombre des particules solides corres- pond-il à cette détermination?

Les données semblent faire complètement défaut

pour répondre à cette question : du moins nous

n’avons connaissance d’aucune. On peut essayer une évaluation indirecte, et dont la signification restera

d’ailleurs fort vague, en utilisant les résultats d’ana-

lyses de G. Tissandier 1,

D’après celles-ci, le poids moyen des particules

contenues dans un mètre cuhe d’air, à Paris, serait d’environ 0,008 gr., un poids maximum de 0,025 gr,

ayant été constaté après huit jours de sécheresse en

juillet 2. A la campagne, à Sainte-Marie-du-Mont, les

nombres obtenus sont beaucoup plus faibles :

0,00025 br. dans les conditions normales, avec un maximum de 0,0045 après une période de séche-

resse. D’autre part, les dimensions, très variables, étaient, pour les particules minérales, de 0mm, 01 à 0mm, 001, et au-dessous,

En supposant le dépôt uniquement constitué de

parcelles minérales, de densité 2, ayant, comme vo- lume moyen, celui d’un cube de 0mm, 001 de côté’,

on trouve pour leur nombre, avec le poids moyen, 0,0005 gr., du dépôt normal à Sainte-Maric-du-Mont : par mètre cube, 1,5,108; et, par centimètrc cube, 150 particules seulement.

Ce nombre est grandement éloigné de celui d’Aitken ; mais, en fait, bien qu’il soit une indicatioo, il ne

nous apprend rien de net, parce qu’il faudrait pou- voir apprécier dans quelle proportion les particules beaucoup plus petites, de diamètre de l’ordre du dixième ou du centième de micron, existent dans le

dépôt pulvérulent.

1. L oc. cü., p. 1 à 10.

2. OH opérail par aspiration lente di 1 an’ Ù travers de 1 eau distillée uni rcleiiaii les partirttle,. Leur poids utait donne par le poids du re-idu

sec.

L air traBcréait avant

sa

sort’e

un

tube témoin renfermant

uii

tampon de coton-poudre (lui. dissous dans

i ethcr.

ne

deBait pas laisstr de ti-ace- appréciable;" de substances solides.

3. Dimension de l’ordre de grandeur de celles O. particules

en

suspension produisant le phénomène des couronne· dan- ie-

observations de )1. Marchand.

En appliquant à l’examen des gaz les méthodes

ultra-microscopiques, M. de Bro2liel

1

a signalé dans

des milieux gazeux artificiellement troublés par des fumées (fumées de tabac ou de chlorhydrate d’ammo- niaque, par exemple), des nombres considérables, pou- vant atteindre plusieurs millions par cn13. de parti-

cules d’un diamètre variant de quelques dixièmes a quelques millièmes de micron.

De tels centres sont décelés, par les mêmes procé-

dés, dans l’air ordinaires ; mais nous n’avons aucune indication sur leur nombre, et, surtout, sur letto il(l- ture solide ou liquide, que la méthode d’observation

ne peut faire connaître. Il paraît difficile d’ètre fixé

expérimentalement sur cc point dont 1 importance

serait ici très grande, car, d’une part, il peut exister quelque doute sur la présence en quantité suffisante

de matières solides à un aussi grand état de division dans l’air normal, et, d’autrc part, une théorie très ingénieuse, que nous allons maintenant exposer, semble permettre de trouver dans la présence de particules liquides, de dimensions uniformes voisines du ccn-

tième de micron, les centres de condensation néces- saires à l’interprétation des résultats d’Aitken.

IV.

--

Les poussières liquides.

-

Théorie de M. Langevin.

14.

-

La question de la détermination du rayon que doivent avoir des gouttelettes pour rester en é(lui-

libre de pression avec la vapeur d’eau a différents états de sursaturation pcut ètre traitée par des consi- dérations de pure thermodynamique, en étudiant a

ce point de vue l’évolution d’un système formé de gouttelettes d’eau électrisées et de vapeur sursaturée, quand une certaine quantité de vapeur passe a l’état

liquides, le volume total rcstant constant, et suivant

une transformation réversible. La condition d’équili-

bre s’obtient on écri;ant cluc la dérivée du potentiel thermodynamique du système par rapport au volume

de la goutte, dont la variation ne correspond à aucun

travail extérieur, est égale à zéro.

C’est ce qu’ont fait indépendamment J.-J. Thomsoii

2

et M. Lan,eN,in--,. La solution très élégante de M. Lan- gevin n’a pas été publiée par son auteur, mais les

principes en sont exposés dans les thèses de deux de

ses élèves : d’abord dans le travail l bien connu de lI. E. Bloch4 sur les ions produits par le phosphore

et dans les gaz récemment préptrés ensuite, dans

la thèse de chimie de M. Henriet : « Contribution à l’étude de l’air atmosphérique . »

1. Étude

sur

les suspensions gazeuses. Le Radium, 6 HHIU)

203.

:!. Conductivity of Electricity through gazes, p. 149 (1903.

3. C"ui-du College de France, 1903-1904.

4. Ann. Chem. et Phys. S 4 1903 23-144. Chap.

IX,

p. 133-134.

5. _11111. rle l’observatoue Muni ipal, 7 i 1966 I1 partie.

Chap.

fil.

(5)

conséquence

M. Langevin, cette intéressante hypothèse de l’exis- tence constante dans l’atmosphère, même assez loin de

l’état de saturation, d.eau condensée sous forme de

particules invisibles, d’un diamètre de l’ordre de

1/100 de micron (10-6 cm.). Ces particules, dans un

état d’équilibre stable, chargées ou non, correspon-

draient, par les dimensions que leur assigne la théorie,

aux gros ions dont 31. Langevin a démontré la pré-

sence dans l’atmosphère, et dont les dimensions se déduisent de la mobilité. Elles joueraient le rôle capi-

iat, sinon unique, dans les phénomènes de conden-

.

sation par faibles détentes, véritables poussières li- quides constituant les germes les plus efficaces pour la formation des gouttelettes d’eau.

Bien que la clarté de l’exposition des résultats puisse

en souffrir, nous ne développerons pas ici la suite des raisonnements qui conduisent M. Langevin à la

formule d’équilibre t. Nous nous bornerons à donner

cette formule et à en discuter les conséquences.

rappelons d’abord le fait, signalé plus haut (n° 8),

de la variation de la tension superficielle pour des gouttes de rayons suffisamment petits, résultant des expériences de Reinold et Rucker. Nous allons voir intervenir ici la variation de cette tension qui, nous

l’avons dit, présente un minimum pour des diamètres de gouttes de l’ordre du centième de micron.

Ceci posé, la formule de M. Langevin est la sui-

vante :

p’ est la pression de la vapeur dans le récipient ; p

la pression maxima correspondant, pour la même

température, à l’équilibre entre la vapeur et une sur- face plane liquide ; d la densité du liquide; d celle

de la vapeur; e la charge, que nous supposerons, dans tout ce qui va suivre, égale à la charge élémen- taire; r le rayon de la gouttelette; A la tension su- perficielle. Remarquons que p’ p représente la sursatu- ration, qui intervient ici dans la formule, et par son

logarithme.

Pratiquemeut, le second membre peut être sim-

plifié. D’abord, p’-p est complètement négligeable

devant le premier terme ; ensuite, le rapport d d s’ex-

prime par

1. Un

en

trouvera l’expocé dans le Mcmuirc de M. lleiiriet,

loc. cut.. p. 263 à 270.

2. K’ = 76.1000 1,293.0.622,273- 13,396.981=346,13338

=461,7.104, en unités G.G.S.

la formule s’écrit alors :

Reittaî-qiie.

-

Dans le cas de gouttes non char- gées et de rayon assez grand pour que dA dr soit négli-

geable, on aurait

C’est une forme différente de la formule de Lord Kelvin, mais qui s’éloigne assez peu de cette dernière pour des sursaturations très faibles. En effet, si p’ est

peu différent de p, de telle sorte que la différence

p’-p=Ap soit petite, on peut écrire

ou

cc qui est bien la formule de Lord Kelvin.

15.

-

Iievenons à la formule complète

dont les racines doivent donner les rayons d’équilibre

de la goutte pour les différents états du système.

On obtiendra ces racines en construisant les deux courbes

et cherchant les points d’intersection.

Construisons la courbe en y. Un aura y=0 pour de très petites valeurs de r, telles que

dA dr+ ZA r = e 8tr4 : puis,y augmentera et passera par

un maximum pour une certaine valeur du rayon;

après quoi, A diminuant et dA dr devenant négatifs (d’après les variations de A dans les expériences de

Reinold et Rucker), y diminue. La courbe doit tra-

(6)

verser l’axe des abscisses, s’abaisser jusqu’à un minimum, se relever pour couper de nouveau cet axe, et les rayons r1 et r2 de ces points d’inter-

section sont d’un ordre de grandeur voisin de

5 à 6.10-7 cm.). Ensuite, la courbe s’élève et, A tendant vers une constante et dA dr devenant négli-

geable, elle s’infléchit, à mesure que r augmente, dans ure direction asymptotique à l’axe des abs-

cisses.

Sur la figure ci-contre, la courbe y se rapporte à

Fig. 1.

une goutte chargée. Pour une goutte non chargée, on

aurait une courbe telle que yi, se confondant avec pour toutes les valeurs du rayon supérieures à 10-7 cm

environ, d’après les indications approximatives que

nous avons données précédemment (n° 9) sur les grandeurs relatives du terme e2 8tr4. L’influence de la charge est donc nulle, et les deux courbes sont

identiques, dans la région de minimum correspondant

anx rayons de 5 à 6.10-7 cm.

Considérons maintenant la courbe en z

Examinons d’abord ce qui pourrait se produire, et

les états d’équilibre possibles, dans le cas hypothé- tique d’une pression de sursaturation constante

(maintenue telle, malgré la formation des gouttes)

et, par suite, d’une température constante. Alors,

z =cte, et la courbe se réduit à une droite parallèle

i l’axe des abscisses, telle que Pl P2, et plus ou

moins éloignée de cet axe, suivant la sursaturation donnée.

Si celle-ci est suffisamm3nt grande, la droite ne

coupe pas la courbe en y ; ce qui veut dire qu’à ces

sursaturations très fortes, il ne peut y avoir d’équi-

libre pour les gouttes qui, après s’être formées, gros- siront indéimiment.

Pour des sursaturations moindres, la droite cou-

pera yi en deux points Pi et P 2 dont le premier seul

donnera un état d’équilibre stable 1 pour de, valeurs

extrêmement petites al du rayon, de l’ordre des dimensions nlo1éculaires et correspondant a un agré-

gat d’un petit nombre de molécules, analogue à celui qui semble constituer, en moyenne, les petits ions.

Et ceci sera plus facilement obtenu, c’est-à-dire pour des sursaturations plus faibles, si les centres origi-

nels sont chargés et si la courbe y se substitue à yi.

Mais, pour des sursaturations plus faibles encore,

et pour la saturation elle-même (p’=p,z=0), on

aura un autre état d’équilibre stable avec la valeur r2

du rayon, ou des valeurs voisines, donnant une con-

densation permanente, invisible, en gouttelettes d’un

diamètre de l’ordre du centième de micron.

Ces goutteleites invisibles se formeront encore et

pourront subsister, mên2e au-oessous de la satura-

tion, pour des valeurs de p’ plus petites que p; et

ceci, en raison de la forme que donne à la courbe en y la variation de la tension superficielle.

Enfin, pour les très faibles sursaturations, la droite peut encore couper la courbe en y en un point plus

ou moins éloigné dans la partie de la branche asym-

ptotique, et un autre état d’équilibre est possible, correspondant, cette fois, à des gouttes de rayons relativement grands, donnant la condensation visible observée dans les expériences de détente.

Reprenons la question sous une autre forme, et

supposons-nous au moment précis où la détente vient d’être faite, la vapeur n’ayant pas encore commencé à se condenser. Nous sommes en présence d’un système qui va évoluer adiabatiquement (en raison

de la rapidité de la condensation) et à volume con-

stant. Dans ces conditions, p’ et T sont des fonctions

du volume des gouttelettes 2, c’est-à-dire du rayon r;

il en est de même de z.

La courbe N aura une forme analogue à celle que

représente la figure. C’est d’abord une droite sensi- blement horizontale dans la portion Pi P2, parce que la pression p’ varie peu tant que le rayon n’a pas atteint une valeur notable ; elle s’abaisse ensuite et v a

couper l’axe des abscisses en un point correspondant

à p’=p, c’est-a-dire à la saturation, et à une grande

valeur du rayon.

La courhe en z sera d’autant plus éloignée de

l’axe des abscisses que la sursaturation initiale sera

plus grande. Elle pourra donc couper, ou ne pas couper, la partie ascendante de y ou de Yi’ mais elle coupera toujours ces courbes en un point éloigné P3, correspondant à un rayon relativement grand a3.

1. Le raisonnement de )1. Langevin montra que les branches descendantes

x

et B de la courbe nn y sont des région; d’in;ta-

bilité :

nous

admettons ici

ce

résultat.

2. Car, à mesure que la condensation s’effectue, la pression

de sursaturation p’ diminue, et la température T s’élève par le

dégazement de chaleur qui accompagne cette condensation.

(7)

a, partie y1, points

section P, et P 2’ pour des rayons extrêmement pe- tits a1 et ci,. Le premier de ces points, seul, cor- respond à nn état d’équilibre stable. Dans l’évolution du système, le rayon de la goutte s’arrêtera à la va- eur rcl, de l’ordre des dimensions moléculaires ; il

n’y aura donc aucune condensation, ou du moins, les gouttelettes produites ne représentent qu’une agglo-

mération de quelques molécules, rappelant l’édifice qui constitue, en moyenne, les petits ions.

Mais si, pour la même sursaturation initiale, les gouttelettes sont chargées, la courbe z ne coupant

plus la partie élevée de y, le rayon des gouttes grossit jusqu’à la valeur d’équilibre a,;, très grande, en pro- duisant une condensation visible. Tel est l’effet d’une détente telle que 1,30, par exemple, qui, ne donnant

rien dans l’air pur non ionisé, provoque au contraire

la condensation si cet air renferme des centres char-

gés, et sur ces centres mêmes.

En général, la condensation visible en gouttelettes

de grands rayons colnmencera à apparaître quand on

atteindra une valeur de la sursaturation donnant une

courbe z tangente ii yi (détente 1,38 et S=9 dans

les expériences de C.-T.-H. Wilson) pour l’air exempt de cllarbes électriques, ou tangentc à y (détente 1,25

et S=4) pour l’air ionisé.

16.

-

Le point suivant parait capital dans la question qui nous occupe ici.

La condensation étant effectuée, supposons qu’on évaporc les gouttes, par compression du gaz, par

exemple, en général, par un réchauffement quel-

conque. Leur rayon diminuera, niais pas au-dessous de la valeur r2, à cause de l’instabilité des régions

u et B, qui ne pourraient être franchies que par une

surchauffe notable.

Il peut donc subsister dans le gaz, revenu à son Ptat primitif après avoi1’ été snumis à la con densa- tiort, de véritables gouttelettes invisibles, de dia-

mètre voisin de 0,01 1nicl’on, qui persistent même rlrrccrccl la vapeur n’est plus saturante, et qui peuvent

servir de germes à des condensations nouvelles, sans qu"il soit nécessaire de faire appel à la présence de poussières solides (dont la possibilité n’est d’ailleurs pas exclue) à un aussi grand état de ténuité.

En résumé, d’après ce qui précède, l’existence de

gouttelettes liquides suffisamment petites en équi-

libre avec une atmosphère non saurée de vapeur d’eau serait possibles, et ceci comme conséquence de

la diminution que fait éprouver il la pression de la

vapeur à la surface de la goutte la variation de la

tension superficielle de l’eau dans le cas des gouttes

de petits rayon.

Ces gouttes, par leurs dimensions, sont assimi-

lables aux gros ials, dont )J. Lnnpevin a démontré

l’atmosphère. gros ions représenteraient gout-

telettes chargées. Et la théorie de M. Langevin con-

duirait en outre à ceci que, seules, deux formes de

ces agglomérations moléculaires sont possibles à l’état d’équilibre stable : celle qui constitue les petits ions correspondant aux très petits rayons tels que al, et celle qui constitue les gros ions de rayons voisins de r2.

17.

-

Quoi qu’il en soit de ces conséquences, l’ingénieuse théorie de M. Langevin semble trouver

une justification remarquable dans un résultat numé- rique que l’on peut en déduire : il s’agit de la valeur de e, quantité élémentaire d’électricité.

Pour obtenir la sursaturation S =p’ p nécessaire à la condensation sur les ions négatifs, il faut écrire que la courbe en z, assimilée à une droite horizon- tale, est tangente au point le plus élevé de la

courbe y. En ce point, on peut négliger les variations

de la tension superficielle, et l’on est conduit à la

relation (Langevin) :

Nous pouvons essayer le calcul avec les valeurs données plus haut et relatives à la détente i,25 dans

les expériences de C.-T.-R. Wi!son, savoir : T=2620,8

et S =4,36. On a, d’autre part, A=75 et

h’ =461, 7.104, en unités C. G. S. 1.

En effectuant, on obtient e=4,85. 10-10

c’est-à-dire une valeur qui,

-

très fortuitement, il

est vrai, étant données les conditions du calcul,

-

se

trouve être presque exactement celle qui résulte des

mesures directes les plus récentes (Ruiherford et Geiger, Millikan).

Si l’on ne peut attribuer à cette concordance une

importance réelle, il n’en parait pas moins certain que la méthode, rigoureusement appliquée, est sus- ceptible de donner beaucoup mieux que l’ordre de

grandeur de e, et que les considérations qui ont con-

duit M. Langevin à sa formule reçoivent, de ce chef,

un sérieux appui.

Y.

-

Conclusions.

-

Condensations atmo-

sphériques.

18.

-

Nous avons signalé plus haut, comme ré-

sultant de nos connaissances actuelles, à la vérité fort incertaines. sur les matières solides en suspen- sion dans 1 air normal, que des doutes pouvaient

1. 10g (1FT LgS) = 9,232.

(8)

exister sur la présence de ces particules en quantité

suffisante pour leur donner le rôle prépondérant dans

le phénomène des condensations.

Au contraire, les particules liquides de M. Lange- vin, qui ne seraient autres que les supports des gros

ions, avec ou sans charge, et dont l’existence, du

moins à l’état de centres chargés, aussi bien que le

pouvoir condensant, sont incontestables, satisferaient

comme nombre, à la condition requise par les résul- tats d’Aitken.

D’après les mesures exécutées à son laboratoire du

Collège de France,

-

mesures insuffisamment nom-

breuses, il est vrai, et faites sur l’air d’une grande

ville, c’est-à-dire dans des conditions peu favorables à la généralisation des résultats,

-

M. Langevin con-

sidère les gros ions comme 50 fois plus nombreux

que les petits ions existant normalement dans l’air. Il évalue a 10 000 le nombre de ces gros ions de chaque signe, soit à 20 000 le nombre des particules char- gées, par centimètre cube d’air’.

Or, celles-ci ne peuvent représenter qu’une fraction

de la totalité des particules. « Les particules chargées

ou gros ions, résultent en effet de la diffusion, vers

les particules neutres, des petits ions attirés électro-

statiquement par elles. Mais ce phénomène est limité

par la recombinaison des gros ions avec les petits

ions de signe contraire, et, si les petits ions des deux

signes sont également nombreux, il s’établit un régime permanent dans lequel une partie des particules est

transformée en gros ions. Cette fraction est d’ailleurs

indépendante du nombre des petits ions, puisque les

deux phénomènes inverses de diffusion et de recom-

binaison se font avec des vitesses proportionnelles à

ce nombre » (Langevin).

Si ce mécanisme de la formation des gros ions est

réel, on peut prévoir que, dans le cas oil l’air ne ren-

fermera que des ions d’un seul signe, toutes les par- ticules seront transformées en gros ions. C’est ce que

l’expérience vérifie quand on prend, par exemple,

(omme source ionisante, une lame de zinc chargée négativement et soumise à l’action de la lumière ultra-

1. D’après

ces

données de M. Langevin, le nombre moyen des

petits ions serait de 200 de chaque signe, par centimètre cube.

Ce nombre est

au

moins cinq fois plus faible que la moyenne des déterminations assez nombreuses faites par divers observa- teurs avec l’appareil d’Ebert;

ces

déterminations s accordent

assez

bien autour du nombre mille considéré plutôt comme

un

peu faible. Mais

on

sait combien paraissent incertains les résultats obtenus

avec

le dispositif d’Ebert, où les ions de faible mobilité peuvent être captés dans une proportion impossible à prévoir.

Les

mesures

plus récentes de Pollock. à Sydney, par

un

pro- cédé différent et vraisemblablement plus sûr. conduisent,

au

contraire, à des nombres beaucoup plus faihles que

ceux

de NI. Langevin [J.-A. POLLOCK.

-

Les ions de l’atmosphère. Le

Radium, 6 1909) 129], Polluck trolV’e,

en

effet.

comme

teneur moyenne de l’air à Sydney, par centimètre cube et pour chaque signe :

en

petits ions, 40: en gros ions, deux mille environ. Un remarquera que le rapport indiqué par M. Langevin. de 1 à 50.

su

retrouve

encore

ici.

violette. Il se produit alors uniquement des gros ions

négatifs; et leur nombre est de l’ordre de 100 000 par centimètre cule. en accord avec le nombre des germes,

d’après les déterminations d’Aitken1.

En répétant l’expérience avec de l’air préalallement

filtré sur du coton, aucun gros ion ne se forme dans le gaz privé de ses particules; les petits ions y sub- sistent seuls, sans se transformer2,

Il est difficile de ne pas être frappé par les consi- dérations précédentes. Elles donnent une force sin-

gulière à l’hypothèse des particules liquides de dimen-

sions de l’ordre de celles des gros ions, identiques à

ces gros ions eux-mêmes quand elles sont chargées,

et dont l’existence permanente est une conséquence

de la théorie de M. Langevin3,

19.

-

En résumé, d’une part, le pouvoir de con-

densation des gros ions, aussi bien que leur existence dans l’air, est un fait d’expérience et ne peut être

discuté. M. E. Bloch, dans le travail que nous avons

cité (n° 14), en a donné de nombrenx exemples : les

différentes sources de production de ces centres chargés de faible mobilité, telles qne l’oxydation du phosphore, les combustions et, en général, les actions chimiques, le barbottage des gaz dans l’eau, peuvent

être utilisées pour des expériences de condensation faciles à reproduire. C’est par la présence de tels

centres dans les gaz refroidis provenant des flammes,

dans l’air qui a traversé l’eau d’un flacon laveur ou dans celui qui est rejeté par les poumons, que s’expli-

quent les activités anormalcs très exactement obser- vées par Coulier et par Aitken (nos 1 et 2).

D’autre part, l’action de ces particules ne dépend

que de leurs dimensions et est indépendante de leur charge (charge élémentaire), relativement trop faible par rapport à la surface. Nous l’avons fait remarquer

plus haut (n° 9) et M. E. Bloch l’a, pour ainsi dire, expérimentalement démontré. Elles se comportent,

parce que poussières liquides, comme le font peut-

être aussi les poussières solides de mêmes dimen- sions, mais plus simplement, en quelque sorte, puisqu’elles sont déjà les gouttelettes originelles prêtes à grossir dans l’air sursaturé.

La question du nombre reste à trancher. Pour cela

on ne saurait trop désirer que de nouvelles recherches soient entreprises et longuement poursuivies, tant

sur la quantité des germes de condensation, par un

1. P. LANGEVIN.

-

Sur les ions de l’atmosphère. Soc. de Piays., 19 mai lU05.

2. P. LANGEVIN.

-

Soc. de Phys., 2 juin 1905.

3. Il n’est pas inutile de faire remarquer l’extrême petitesse ne la

masse

d’eau qui,

sous

cette l’orme de particule liquide-

de diamètre égal il 0,01 micron, serait contenue dans

un

volume d’air. En acceptant le nombre d Aitken, 100000 par cm3, cette

masse

représenterait la crnt millionième parfie de l’t’au à

Fêtât de vapeur dans l’air à

un

degré moyen d’humidité, à la

température ordinaire 13° : soit, environ, 6.10-5 milligramme par

métré cube.

(9)

sur l’importante question du nombre des ions de différentes sortes existant normalement dans l’atmo-

sphère, question fondamentale au point de vue météo- rologique, et presque irritante, dans son état actuel, par les contradictions et les incertitudes des résultats connus 1.

20.

-

Quant aux petits ions, dont le pouvoir de condensation, en raison des faibles dimensions du noyau, résulte avant tout de la charge, et qui sup- posent, pour être efficaces, des sursaturations très

fortes, il paraît difficile de juger de l’importance de

leur rôle dans les condensations atmosphérique, et

même d’être assuré de sa réalité.

Les conditions requises pour leur intervention

peuvent-elles se trouver réalisées dans les masses

d’air animées d’un mouvement ascensionnel rapide

et se refroidissant par une -détente sensiblement

adiabatique? Rien n’autorise à l’affirmer.

Lorsqu’une masse d’air entrainée rapidement vers

des régions plus hautes se refroidit progressivement par la détente, les poussières solides et liquides qu’elle

renferme interviendront seules tout d’abord pour provoquer la condensation dans la masse a peine sur-

saturée ou méme simplement saturée. Il en résultera

des nuages relativement has, du genre cumulus, ou des pluies, si les goutteletles deviennent suffisamment grosses ; et la masse d’air se trouvera progressive-

ment dépouillée de ses germes de condensation facile.

De même que dans les expériences de C.-T.-R. Wil- son, cette purification préalable est nécessaire pour que les petits ions aient à intervenir, et l’on doit

encore supposer, pour cette intervention, que la masse

purifiée puisse atteindre, par une ascension nouvelle,

un état de sursaturation au moins égal à 4,4, corres-

pondant à un refroidissement de plus de 20 degrés.

Des condensations pourront alors se produire, immo-

bilisant plus ou moins les ions négatifs, tandis que les

positif s, entrainés par le mouvements ascensionnel, agiront à leur tour si la sursaturation peut atteindre

la valeur 6 environ.

Dans les régions hautes, telle pourrait être l’ori- gine de certains cirrus. Si les conditions requises

sont réalisées dans des régions plus basses, des pluies chargées, les unes négatives, les autres positives, pourront en résulter, les premières devant être plus fréquentes que les secondes, par suite de la facilité relativement plus grande de la condensation sur les ions négatifs.

Au contraire, les condensations par les germes ordinaires ne peuvent donner originellement que des 1. Sur l’initiative de M. Teisserenc de Bort, ces recherches seront prochainement entreprises à

son

Observatoire de Trappes,

dans des conditions qui paraissent excellentes,

en

raison de la situation de cet établissement.

positifs et négatifs n’étant pas séparées, et ceux-ci

étant supposés provisoirement en quantités égales.

La prédominance des pluies négatives, soit au point de vue de la fréquence, soit au point de vue de la charge, constituerait donc, au moins, une proba-

bilité en faveur de la réalité du rôle des petits ions.

Il n’en est pas ainsi. Les mesures les plus récentes,

sous des climats très différents, s’accordent pour reconnaitre la prédominance des chutes et des apports

positifs, aussi bien dans les pluies ordinaires que dans les pluies orageuses, quoique l’origine de ces

dernières semble plus favorable à la réalisation des conditions nécessaires à la condensation ionique.

Mais le seul fait que les pluies sont souvent char-

gées, et tantôt posilives, tantôt négatives, semble pourtant montrer qu’il y a autre chose que l’inter- vention des germes ordinaires, à moins que, parmi

les gros ions, il n’y ait un excès de l’un des deux signes. Les pluies pourraient alors apporter des excès

de charge correspondants ; il resterait à expliquer les

excès de l’autre signe.

Les mesures de Pollock, à Sydney, que nous avons

citées plus haut (n° 18, note), donnent, dans les

moyennes, un excès notable de gros ions négatifs (2228 ions négatifs contre 1914 positifs, soit un excès

de un septième environ), les petits ions étant en quantités sensiblement cgales (59 positifs contre

58 négatifs). A.-S. Eve

1

a fait justement obser-

ver que ce résultat, qui suppose qu’un nombre plus grand de petits ions négatifs que de petits ions positifs se transforme en gros ions par diffusion vers les particules neutres, s’accorde en somme très bien

avec les propriétés connues de ces deux sortes d’ions, puisque les ions négatifs diffusent plus vite que les ions positifs. D’autre part, la neutralisation plus rapide

-

et pour la même cause

-

des gros ions

positifs par les petits ions négatifs agit dans le même

sens, de telle sorte que, dans l’état d’équilibre, la prédominance constante des gros ions négatifs parait certaine. Ces déductions sont d’ailleurs confirmées par des expériences récentes de M. de Broglie.

On peut donc admettre, comme très probable, a généralité du résultat de Pollock pour les gros ions de l’atmosphère. Il fournirait une explication très simple des charges négatives dans les pluies ordi- naires, sans régime orageux, où elles sont, en effet,

allsez fréquentes, et cela, sans faire intervenir la con-

densation par les petits ions.

Il reste à expliquer les charges positives qui, dans l’ensemble, sont prédominantes. Différents observa- teurs, et tout particulièrement G.-C. Simpson2, en

ont cherché I*origine dans un effet de la chute même 1. Phil. Mag. 9 (1910) 657.

2. Phil. Trans. 209 (1909) 579.

-

Proc. noy. Soc. 83

(1910, 394.

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