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HAL Id: jpa-00240351

https://hal.archives-ouvertes.fr/jpa-00240351

Submitted on 1 Jan 1899

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Sur une expérience de torsion

H. Bouasse

To cite this version:

H. Bouasse. Sur une expérience de torsion. J. Phys. Theor. Appl., 1899, 8 (1), pp.241-252.

�10.1051/jphystap:018990080024100�. �jpa-00240351�

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241

SUR UNE EXPÉRIENCE DE TORSION ;

Par H. BOUASSE.

Je me propose d’étudier une expérience qui semble très simple, qui a été répétée des milliers de fois et qu’on ne fait pas encore cor- rectement. Je prends un fil que je smppose dans un état déterminé;

il est attaché à un point fixe et porte un disque horizontal gradué qui

est libre; le couple de torsion que le fil exerce est donc nul. Je le tords par en bas d’un angle «o, je le laisse ensuite se détordre lente- ment, jusqu’à ce que le couple redevienne nul, et j’abandonne le système à lui-mème.

Il suffit de posséder des appareils radiuentaires pour faire cette

expérience, mais aussi pour en tirer des résultats erronés. La dis- cussion montre qu’elle est très difficile et qu’on ne doit la tenter qu’avec un matériel perfectionné.

Fit. 1.

Représentons d’abord la marche des opérations : portons en abscisses les angles de torsion rapportés à l’unité de longueur du

fil et exprimés en radians ou en tours; portons en ordonnées les couples (flg. 1). La courbe de torsion monte suivant OABC;

elle passe par le couple maximum C0 au point C, par la torsion maxima a0 au point D, puis descend à peu près rectilignement jus- qu’au couple nul qu’elle atteint en E. Le fil, abandonné à lui-même,

se détord à couple nul suivant EF.

On a fait servir cette expérience à deux fins :

11 De la position du point E, on a voulu déduire la valeur du

couple C0; ce qui dispenserait d’employer les dynamomètres de torsion ;

Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphystap:018990080024100

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242

2° On a étudié les phénomènes suivant Eh, à couple nul, phéno-

mènes que les Allemands appellcnt : Elastiche Nachwirkung; et les Français : élasticité résiduelle.

La discussion qui suit monlre comment ces essais ont échoue c’est en désespoir de cause que les physiciens se sont décidés à employer des dynamomètres de torsion à indications continues.

Encore est-ce depuis un ten1ps fort court, et qu’il est inutile de

préciser, qu’on le fait systématiquement.

Il suffit d’expériences grossières pour montrer que la forme de la courbe et aussi la position du point d’arrivée E en fonction de la seule donnée géométrique i, du problème, dépendent de la tech-

nique. Suivant la loi d - f( t) choisie, le point E varie et aussi la

valeur 0:0

-

u, = D de la détorsion qui ramène de la torsion maxima 0:0 au couple nul. J’ai étudié ces phénomènes d’une façon sys-

téinatique dans un mémoire paru dans les Annales de Physique (1).

On y verra que les variations de ao 2013a 1 sont de l’ordre de grandeur

de cette quantité méme.

Quant à la forme arrondie que prend en CD la courbe, pour cer-

taines fonctions ot = f(t), je l’ai mise en évidence tant dans le mé- moire cité qu’en un autre paru dans les Annales en 1898 (2), et qu’en

un troisième paru dans les Annales de la Faculté de Tozclouse (3).

Enfin j’ai discuté les innombrables mémoires, sur la détorsion à

couple nul, suivant EF, dans un travail paru dans les Annales de Toulouse en 1898 (4). J’y montre que l’étude de l’élasticité résiduelle

par cette méthode est mal commode et défectueuse.

C’est qu’en effet il est extrêmement difficile de fixer expérimenta-

lement la loi « = f(t), surtout pour de grandes torsions. Ceux qui

tournent à la main une alidade, tordent et détordent n’importe com-

ment, rendent leurs travaux parfaitement inutiles; nous n’en sommes plus à ces procédés primitifs.

Tout bien considéré, on ne peut choisir qu’une seule fonction

fJ. f(t) du temps, et elle correspond à la courbe (fig. 2). Le mou-

(i) Sur la torsion des fils fins, Annales de Physique,7e série, t. XI, p. 433, août 1897; § XLIII et seq.

(’’) Sur les pertes d’énergie dans les phénomènes de torsion, A nnales de chin1ie,

1e série, t. XIV, p. 106; 1898.

(3) Sur les oscillations à peu près sinusoïdales à longue période, Annales de la Faculté de Toulouse, t. xI ; 1897.

(i) Principales expériences sur les phénomènes de torsion, Annales de la Fa-

citllé (le Toulouse, t. XII; p. A. 5 à A. 33; 1898.

(4)

243 vement de torsion suivant OABC et DE est effectué à vitesse da dit consiante; les arrêts en C et E sont instantanés et le temps d’arrêt

en CD est déterminé ; la courbe prend la forme ci-contre. Passons à la technique.

FIG. 3.

Je suppose qu’on n’ait pas de dynanomètre de torsion et qu’on

veuille réduire l’installation à sa plus simple expression (fig. 3). Irna-

ginons que le fil soit attaché au point fixe O ; il porte un disque

1 éger A A gradué en degrés, par l’intermédiaire d’une tige sur

laquelle on peut empiler des disques de laiton DD, afin de changer la

tension; deux bras AB y sont soudés. Ils viennent s’appuyer sur

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244

deux tiges verticales C, C, solidaires du plateau EE monte sur l’axe

vertical F qu’entraîne la poulie P. La poulie P est mue par un sys- tènle quelconque portant un mécanisme permettant de produire un

monvement uniforme, d’arrêter et de renverser brusquement le mou-

veinent; les transmissions par friction se prêtent l bien à ce genre

d’opérations. Un pot d’luile II, qu’on peut monter plus OH moins

liaiii, amortit les oscillations.

On voit la marche de l’expérience. Un détermine avec u ne lunette

la position du disque (azimut 0), on met en mouvement le système :

il entraîne le disque à vitesse constante et tord le fil d’un angle uo.

On arrête brusquement pendant le temps T, on revient à vitesse

constante. Arrivé au couple nul, les tiges C, t: quittent d’elles-mêmes les bras B, B, ce que la rupture d’un contact électrique ou tout autre

moyen peut indiquer; on a ainsi l’azimut a1; on suit la détorsion à

couple nul en fonction du temps. 1/opération n’est régulière que si le mouvement dru disque KK est très lent.

Cette technique, la plus simple qu’on puisse irnaginer el dont on ne peut rien retrancher, si on veut que l’expérience ait un sens, exige un

matériel considérable et compliqué ; ceux qui feront l’expérience, jugeront de sa difliculté pratique.

L’expérience n’est pas moins complexe au point de vue théorique :

la branche CD, dont l’importance est considérable, est parcourue à azimut constant; la branche EF, à couple constant. Le cycle a une

forme bizarre et dissymétrique. On dira qu’il serait plus facile

d’obtenir une torsion continue alternative et périodique ; certaine-

ment 1 expérience y gagne en précision, et nous avons longuemellt

étudié cette technique dans nos mémoires. l%Iais, quand il s’agit de

torsions énormes, 1.000 tours par exemple, l’opération devient à peu

,

près inlpossible, et l’on est bien forcé de recourir aux mouvements discontinus à vitesse constante ou nulle. De plus, on ne peut se passer alors de dynamomètres de torsion à indications continues et, par

hypothèse, pour l’aire comme la majorité, pour ne pas dire plus, des physiciens, nous supposons n’en pas avoir.

Comme pour ajouter à la complication, l’expérience montre que la charge intervient pendant la torsion, tant pour allonger le fil que pour changer la forme des courbes de torsion. La courbe OABC s’abaisse quand la charge augmente.

Nous aidant des résultats que nous ont fournis des expériences

mieux choisies, nous allons essayer d’analyser celle-ci et de réfuter

(6)

245

un certain nombre d’erreurs qui ont droit de cité. Et d’abord nous

allons définir ce qu’on doit appeler une grande et une petite tor-

sion.

Le physicien qui a tordu un fil de cuivre ronge de Omm,5 de dia- mètre, de 1 mètre de long, de dix circonférences, soit de Otc,1 (un

dixième de tour-centimètre), s’i1agine l’avoir beaucoup tordu; or ce

fil supporte aisément une torsion de 1.000 tours dont les effets sont

comparables à ceux d’un allongement de 150 0/0 u la filière, allon- gement qui n’a rien d’excessif. Si nous sommes si peu habitués à l’ordre de grandeur des torsions, cela tient all mauvais choix de l’unité que nous employons pour les mesurer.

J’aiindiqLié, l’an dernier (1), une loide correspondance très générale

à laquelle M. Brillouin arrivait simultanément par des considérations

théoriques ; elle s’applique en particulier à la comparaison des fils

de diamètres différents.

On prend des fils de matière identique et de diamètres différents ;

on les tend par des poids proportionnels à leur section; on leur

donne des torsions el détorsiuns quelconques, a, en raison inverse de

leur rayon, de sorte que, pour tous, la variable () = Ra varie de

mème; on impose des vitesses d8 dt

égales à chaque instant pour touts ;

en représentant les courbes de torsion avec F = It 3 pour ordonnées et 0 = Rx pour abscisses, si complexes qu’elles soient, elles se

réduisent une seule pour tous les fils, F = P (8), C = R3P (Rx).

Bien entendu, il y a autant de comrbes que de fonctions 6 = f1 (t)

choisies.

Cette règle paraîtra peut-être évidente ; cependant force est bien

d’insister sur ce point, puisque les physiciens opèrent généralement à

l’encontre de ces indications.

Voici sa démonstration :

Quand on tord un fil, la matière du fil se nlodifie : peu importe ici pourquoi et comment ; appelons, si on veut, cette modification

« écrouissage par torsion » ; nous reviendrons là-dessus plus loin.

D’ailleurs les divers cylindres coaxiaux qui forment le fil ne se

modifient pas de même ; mais on peut montrer, par une expérience

(1) Sur la définition de la mollesse des fils métalliques, Annales cle Chimie el de

Physique, 7e série, t. XIV, p. 98; 1898.

(7)

246

directe el, et l’on admet généralement que, même pour les plus

fortes torsions, les cylindres coaxiaux ne glissent pas les uns snr les autres peodant la torsion : une droite quelconque prise dans la section droite reste droite..

FIG. 4.

Ceci posé, je demande qu’on admette que la matière d’ane couche

cylindrique, coaxiale avec le fil, se modifie pendant la torsion en

fonction du déplacement linéaire relatif des tranches normales à

FIG. 5.

l’axe et indépendamment de la valeur absolue de son rayon. Soient (fig. 4) une couche cylindrique et son développement sur un plan après l’avoir coupée suivant une génératrice ; représentons en aa, bb, deux anneaux distants de 1 centimètre, et leur développement. Ima- ginons maintenant que la tranclie bb glisse, de sorte que l’élément B vienne en B’. Soient R le rayon de la couche et « l’angle évalué en

(1) Sur les courbes de déformations des fils, Annales de la Faculté de Toulouse,

t. XII, p. G. 1 a G. 25; 1898.

(8)

247 radians par ceiltimètre, on a BJ3’ == Rot. Je demande qu’on admette

que la modification de la couche n’est fonction que de la quantité

0 ; Roe et non de R et de ot séparément. On ne peu[ contester la légitimité de l’hypothèse que pour les couches très voisines de l’axe,

et il est facile de voir que le rôle de ces couches est insignifiant.

Or, puisque les cylindres coaxiaux ne glissent pas les uns sur les autres, l’angle x est le même pour tous les cylindres ; la valeur de la

quantité rx pour chacun d’eux est complètement déterminée quand

on connaît la valeur Rx = 0 correspondant à la couche superfi-

cielle.

En déimitive, et mon hypothèse revient à cela, la constitution du fil à un instant quelconque est comhlètement déterminée par la valeur de 6 = Roc, que j’appellerai la torsion ramenée au rayon (tr).

Comparons maintenant deux fils de diamètres différents, pris

d’abord dans un état identique (parfaitement recuits par exemple), et

tordus du mème 6. On peut les décomposer en une série de cylindres

coaxiaux respectivement de matière identique et dont les épaisseurs

et les distances. à l’axe sont proportionnelles au rayon R et dont les

surfaces sont proportionnelles à R2. Les tranches, quelles que soient leurs déformations, sont alors identiquement déformées, et doivent

donner des couples proportionnels : à leur surface ; 2° à leur dis-

tance à l’axe, soit en tout à R3. D’où la loi : C = R3 P (8); P étant la

même fonction pour tous les diamètres.

Passons aux conditions à satisfaire.

Le rayon qui intervient dans la formule est le rayon à chaque instant; si donc les rayons se modifient pendant la torsion, ils doivent le faire de même ; alors le rayon de la formule peut être le

rayon initial; cette substitution change seulement la forme de la fonction o. Par un raisonnement analogue à celui qui précède, on

montre facilement que les charges doivent être proportionnelles aux

sections initiales : elles le sont alors aux sections à chaque instant.

Enfin, puisque la durée d’une modification influe sur cette modifi-

cation, .des déformations qui, par hypothèse, doivent produire le

même effet, doivent se faire dans le même temps ; donc la fonction 6 = f1 (t) doit être la même pour tous les hls ; on arrive dans le

même temps aux points correspondants des courbes(’).

(1) Si le lecteur possède le livre de lI. Duguet (imite d’élasticité, 11e partie,

§ 6), nous le prions de comparer la loi complète ici énoncée avec les lois généra-

lement admisses et que M. Duguet expose d’une façon remarquable.

(9)

248

La première conséquence de cette loi est le choix normal de l’unité de torsion ; il faut prendre, pour mesurer la torsion, non pas l’arc

sur un cercle de rayon 1 (radian), mais l’arc sur un cercle de rayon R,

R2 = 6. Il serait, de plus, à recommander d’énoncer cet arc en

tant 0/0. On comprend aisément ce qu’est un allongement de 30 0/0;

or il y a la plus grande analogie entre les torsions telles que nous proposons de les mesurer et les allongements. Dans l’allongement,

l’élément B (fig. 4) vient en B", et la grandeur de l’allongement est exprimée par le quotient BB" AB. Dans la torsion, l’élément B vient

en B’, et on doit exprimer la torsion par le quotient BB’ AB. Je sais bien que le premier des phénomènes est homog ène et que le second

ne l’est pas ; mais ce n’est pas une raison pour ne pas chercher à

mettre en évidence les relations qu’ils peuvent avoir.

Pour un fil de omm,5 de diamètre, le tour-centimètre vaut en te 0,157== i5,7 0/0 ; cela veut dire que, sur le développement plan

de la couche superficielle, le déplacement normal à l’axe d’un élé- ment B par rapport à l’élément fixe A est de 15,7 0,’0 de la dis- tance des deux éléments. Une torsion de 10te vaut en tr157 0/0 de

la distance de deux éléments. Ces effets sont comparables à ceux

d’un allongement par filière 157 0/0.

voici une autre conséquence du choix de cette unité :

Je prends un fil parfaitement recuit, et je tords ; parvient-on à

un couple limite ? Quelques-uns disent oui ; leur illusion tient au

mauvais choix de l’unité. Si nous tirons sur un fil, en lui appliquant

une charge variant proportionnellement au temps, nous savons qu’il

casse avant que la courbe représentée en prenant les allongements

en abscisses et les charges en ordonnées devienne horizontale. Mais

nous allons jusqu’à des allongements considérables, 30 0/0 ou 40 0/0

par exemple pour le cuivre rouge. Pour savoir ce qui se passe dans la torsion, il faut prendre des torsions équivalentes à ces allonge-

ments.

Par exemple, M. lVloreau a observé pour des fils de Ocm ,075 de diamètre une détorsion constante, indépendante de la torsion, pour des torsions variant de 0tC,015 à Otc,f2 (1); ce qui, joint à ce que nous

savons sur la presque rectilinéité et la presque invariabilité d’incli-

(1) Cornptes Rendus de l’Accidémie des Sciences, t. XXVI, p. 465.

(10)

249

naison de la branche DE (fty. 1 ou 2), conduirait à admettre un

couple maximum C,, indépendant de la torsion. Mais, en ramenant

au rayon les torsions indiquées, on trouve qu’elles sont seulement de 0,35 0/0 à 2,77 0/0. Si les expériences avaient été poussées jusqu’à 6

ou itc, on aurait vu à quel point la conclusion précédente est erron-

née. La partie BC de la courbe de torsion OABC est presque horizon-

tale, soit; mais elle le parait surtout, parce qu’on a choisi une unité

de torsion peu rationnelle.

Prenons un fil de cuivre de 01,05 de diamètre ; entre des torsions,

ramenées à la surface 8 0/0 et 110 0/0, la détorsion varie de 1 à 3,

eu les choses se passent de même pour les fils de fer.

C’est surtout lorsqu’on produit successivement des phénomènes

de torsion et de traction qu’il est nécessaire d’avoir une juste appré-

ciation de l’ordre de grandeur.

J’ai défini plus haut ce qu’on appelle l’essai de traction. Supposons qu’on suspende un vase au fil et qu’on remplisse ce vase avec un ajutage à débit constant; la tension varie proportionnellement au temps. La courbe de traction donne les charges en fonction des

allongements. Nous disons que, de deux fils de même diamètre, le plus écroui est celui dont la courbe de traction est la plus élevée,

c’est-à-dire pour lequel un allongement donné correspond à la plus grande charge. Ceci posé, l’expérience montre qu’un fil s’écrouit par torsion ; mais, pour que l’écrouissage atteigne sa plus grande valeur, il faut que la torsion imposée soit énorme. Ainsi le fil de

cuivre que nous avons déjà pris comme exemple s’écrouit encore quand sa torsion, ramenée au rayon, dépasse 80 0/0. Nous étudions

soigneusement ces phénomènes dans un mémoires qui va paraître

dans les Annales de Toulouse. L’expérience montre encore que, pour

la même torsion, l’écrouissage diminue avec la tension du fil; on voit, par ce fait qu’il est facile de mettre en évidence, à quel point

est nécessaire la réalisation des conditions spécifiées plus haut.

Ce qui précède nous permet maintenant de revenir sur l’expérience

que nous discutons et de préciser la technique à employer pour que les résultats obtenus sur des fils de diamètres différents soient com-

parables (fig.2).

Les branches OABC et DE doivent être décrites avec des vitesses

d8 dt constantes et des charges proportionnelles aux sections; mais

ce n’est pas tout. Quels temps T faut-il attendre suivant CD et

(11)

250

comment doit-on comparer les vitesses de détorsion suivant EF ? Suivant CD, le couple est variable et d8-dt= o ; l’énoncé précédent

ne nous apprend donc rien. Des considérations simples montrent.

que le temps T d’arrêt doit être pris indépendant du, diamètre, ou,

si l’on veut, qu’on doit attendre jusqu’à ce que la déperdition de couple C R3 soit la même. Nous pouvons admettre, en effet, que la modification de constitution due au temps considéré comme variable

.

indépendante ne dépend que de cette constitution et non de la quan- tité de matière à transformer ; comme nous avons montré que toute modification identique, faite simultanément dans deux fils de dia- mètres différents, amène une variation de couple proportionnelle

à R 3, les deux énoncés sont équivalents.

Suivant EF, le phénomène est tout différent; le couple est constant

et d8 dt doit varier de façon qu’il en soit ainsi ; or les modifications doivent se faire dans des temps égaux, comme il vient d’être dit;

mais elles entraînent des déplacements linéaires qui sont égaux et

par conséquent des détorsions qui sont en raison inverse du rayon.

Dans le même temps., les variations de 6 sont les mêmes, les varia- tions de i sont comme

1 R.

On voit, pour que les expériences soient comparables, à quelles conditionscompliquées il faut satisfaire; sinon, elles sont parfaitement

inutiles.

Voici une conséquence générale de la loi C - R 39 (Ra).

Pour trouver des points correspondants sur les courbes correspon=

dant à des diamètres différents, il faut, à partir des points correspon- dants (par exemple de l’origine 0 oû nous avons supposé les fils parfaitement recuits), prendre des couples proportionnels au cube

des rayons et des torsions en raison inverse des rayons. En particu- lier, si on part du couple nul et qu’on revienne au couple nul, les

modifications correspondantes des fils appartiennent à des points de

l’axe qui sont à des distances de l’origine (évaluées en tours-centi-

mètres), en raison inverse des rayons ou à des distances égales

ramenées au rayon ; on y arrive pour tous les fils dans le même

temps.

Il serait faux de dire que, pour revenir au couple nul, la détorsion

(12)

251 est en raison inverse du rayon, parce que toute la portion EF de la

courbe (el elle s’étend strictement jusqu’à l’origine) correspond au couple nul (1).

Le lecteur serait étonné si la loi de la quatrième puissance du

rayon, généralement considérée comme essentielle, n’apparaissait

pas. Supposons que, pour une raison quelconque au voisinage d’un point du plan, la courbe de torsion devienne rectiligne, on peut

poser :

d’où

AR’ = r est la constante de torsion au voisinage du point consi-

déré : Nous avons étudié ailleurs les conditions dans lesquelles on peut la faire apparaître. Rigoureusement parlant, elle est fonction

des parcours antérieurs ht de la façon dont ils ont été effectués.

On voit qu’il faut, pour que la loi de la quatrième puissance sub- siste, que les fils de diamètres différents aient été prépai-és de môme;

on voit, de plus, combien peu elle est essentielle. Ce n’est pas la

quatrième puissance des rayons, d’une part, et l’angle de torsion, de l’autre, qui interviennent, mais le cube du rayon et la torsion ra-

menée au rayon.

De la loi C = R 3P (aR) on déduit la règle suivante : Quand on fait

décrire à deux fils de rayons différents des cycles fermés dans des

conditions c01npar’ables, les aires comprises dans ces cycles sont

comme les carrés des rayons.

-

Admettons que les cycles soient à peu près rectilignes et qu’on en1prunte l’énergie perdue au fil même (ce qui a lieu dans le cas des oscillations petites d’un corps suspendu à un fil), la variation de

l’énergie potentielle à l’extrémité du parcours est sensiblement à un

(1) Si :M. :Moreau s’est contenté d’un énoncé aussi vague, cela tient probablement

à ce que, procédant régulièrement, il réalisait sans le savoir une partie des con-

ditions exigées. Dans la réponse clue je faisais à sa note (C. R., t. CXXV1) j’ai inontié

que ses résultats revenaient à admettre qu’il existe un couple limite, qu’on peut considérer les branches CD et EF comme négligeables, et la branche DE comme

rectiligne et d’inclinaison constante (fig. 2). Or ces hypothèses, qui ne sont cer-

tainelnent pas réalisées pour les torsions employées par lI. Moreau, seraient gros- sièrement inexactes, pour de très grandes torsions. 31. Morceau, il est vrai, décrit

des cycles iin grand nombre de fois; mais cela ne suffit pas, car tout ce qui pré- cède s’applique à une courbe quelconque, et par conséquent à ces sortes de cycles ;

de plus on ne pouvait décrire les cycles d’un mouvement continu, puisqu’on

était forcé de déterminer sans dynamomètre le passage par le couple nul. Le

passage au couple nul, avec l’emploi d’un dynamonzètre, peut servir comme point

remarquable sur la courbe.

(13)

252

facteur près R’aAa, d’où R4aAa KR3, R2a3 Ax x = K; donc Ax x est indépendant du rayon.

Particularisons encore : supposons due Ax a

soit indépendant de l’amplitude pour un fil donné, les conditions imposées à l’amplitude

pour la comparaison entre les fils de diamètres différents sont tou-

jours satisfaites. D’où la loi trouvée par Tomlinson : Le décrément

logarithmique des petites oscillations d’un disque suspendu à des fils

de même matière est indépendant du diamètre des fils. Elle ne nous

apprend absolument rien qui ne soit compris dans ces deux autres :

que le cycle est presque rectiligne et que est indépendant de l’am-- plitude. Il faut du décrément total défalquer la perte due à l’air.

Il reste à conclure. Dans l’état actuel de la science élastique, il y a des monceaux d’expériences faites sans précision et plutôt nuisibles.

Toutes les lois imaginables ont été proposées, vraies ou fausses sui-

vant les conditions, qui ne sont jamais énoncées. Si d’ailleurs on se

donne la peine de reprendre soigneusement un point, il se trouve toujours quelqu’un de bien renseigné et qui le plus souvent n’a lu que le titre des mémoires dont il parle, pour vous apprendre que ce que

vous dites est connu: vous vous reportez aux indications bibliogra- phiques, qui ne manquent jamais, d’ailleurs, et vous trouvez des expé-

riences informas, qui, autrement conduites, donneraient des résultats

opposés. Pour que l’élasticité sorte du chaos oû elle est, il faut romp,re avec ces errements et tout soumettre à une critique rigou-

reuse.

En particulier, les physiciens peuvent être certains que toute

expérience de torsion où le diamètre du fil, sa tension, la loi de

torsion en fonction du temps, les couples à cliaque instant, ne sont

pas indiqués ave,- précision, doit è[ro tenue pour non avenue.

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