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Miscellanées récréatives et virologiques, pharmaceutiques et catholiques

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REVUE MÉDICALE SUISSE

WWW.REVMED.CH 23 mars 2016

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EN MARGE

Miscellanées récréatives et virologiques, pharMaceutiques et catholiques

alerte au « purple drank » chez les adolescents français

L’Agence nationale française de sécu- rité du médicament et des produits de santé (ANSM) vient de lancer une alerte contre les risques inhérents au « purple drank », un breuvage à visée psychotrope.

Initialement élaboré aux Etats-Unis, il tire son nom de la couleur violette d’un sirop codéiné d’outre-Atlantique. On parle aussi de « Codeine cup », « Purple jelly » ou « Siz- zurp ». Dans tous les cas : un mélange à base de codéine et de prométhazine auquel on ajoute des sodas et, parfois, des « bonbons ».

En France, l’ANSM entend « mettre en garde l’ensemble des acteurs concernés par la prise en charge sanitaire ou sociale des jeunes publics sur l’usage détourné de ces médicaments délivrés avec ou sans ordonnance ».1 Cette agence use ici d’une image volée aux préaux des cours d’école : elle parle d’abus « à des fins récréatives ».

En pratique, il s’agit d’abus de médica- ments antitussifs opiacés et antihistami- niques H1 mis en évidence « chez des ado- lescents ou des jeunes adultes ».

Le mal, comme toujours, vient de l’étran ger. Des Etats-Unis et de la fin des années 1990. Outre-Atlantique, le « purple drunk » est toujours, un quart de siècle plus tard, « un problème de santé publique chez les jeunes ». « La codéine est un opiacé in- diqué chez l’enfant de plus de 12 ans et l’adulte dans le traitement symptomatique de la toux ou des douleurs d’intensité mo- dérée à intense, rappelle l’ANSM. La pro- méthazine est un antihistaminique H1 in- diqué dans le traitement symptomatique des manifestations allergiques et en cas d’insomnies occasionnelles. Ces deux mé- dicaments se présen tent sous différentes

formes utilisées pour la fabrication du

“purple drank ” (comprimé, sirop et solu- tion buvable). »

Symptômes : trou bles de la vigilance (somnolence) et du comportement (agita- tion, syndro me confusionnel ou dé li rant) ainsi que des crises convulsives générali- sées. Public concerné : des garçons comme des filles, majoritairement des ado lescents (dès 12 ans), mais aussi de jeunes adultes.

En France, l’affaire n’est pas vraiment nou- velle mais on observe actuellement « une nette augmentation » : « de mandes de déli- vrance suspectes rappor tées par des phar- maciens d’officine mais aussi des cas de dépendance ou d’abus ayant pu conduire à une hospitalisation ».

L’ANSM est pleinement dans son rôle en incitant à la vigilance. S’intéresse-t-elle, aussi, aux raisons qui font qu’à partir de douze ans on peut, en France, en venir à tenter de retrouver, avec le « purple drank », les couleurs et le parfum des cours de ré- création ?

vaccin contre l’hépatite B et sclérose en plaques : non-lieu

C’est par une dépêche de 800 signes que l’Agence France-Presse (AFP) vient d’annon cer la fin d’une affaire médico-ju- diciaire de près de vingt ans, celle dite « du vaccin contre l’hépatite B et la sclérose en plaques ».

« La justice a rendu le 9 mars un non- lieu dans l’enquête sur le vaccin contre l’hé- patite B, mis en cause dans l’apparition de certaines maladies neurologiques telles que la sclérose en plaques, après dix-sept ans d’instruction, a-t-on appris de source judi- ciaire. La décision de la juge d’instruction en charge de ce dossier est conforme aux réquisitions du parquet de Paris, qui avait retenu l’absence de lien établi entre la prise du vaccin et le déclenchement de ces pa-

thologies, rappelle l’AFP. Trois an- ciens responsables des laboratoires phar maceutiques Sanofi-Aventis et GlaxoSmithKline avaient été mis en examen pour “ tromperie ag- gravée ”. Les laboratoires et l’un de ces responsables, un médecin, avaient aussi été placés sous le sta- tut de témoin assisté pour “ homi- cides et blessures involontaires ”. » Au final, dans cette affaire spé- cifi quement française, près de vingt

ans d’incompréhensions, d’instructions à charge, de croyances, d’enquêtes scienti- fiques, de désinformations médiatiques, de souffran ces souvent, de malveillances par- fois. Pour finir par la reconnaissance judi- ciaire d’ une absence de lien de causalité.

Zika et microcéphalie : un risque évalué à 1 %

Une mère infectée par le virus Zika au premier trimestre de sa grossesse a un ris- que de l’ordre de 1 % d’avoir un bébé atteint de microcéphalie. Telle est la conclusion de la première étude cherchant à quantifier précisément ce risque. « Le premier trimes- tre de la grossesse est le plus à ris que, le plus critique » souligne le Dr Simon Cau- chemez (Unité de modélisation mathéma- tique des maladies infectieuses, Institut Pas- teur de Paris), principal auteur de l’étude qui vient d’être publiée dans The Lancet.2

Ce travail est fondé sur une analyse de modélisation mathématique, réalisée à par- tir des données collectées pendant et après l’épidémie de Zika qui, en 2013 et 2014, a sévi en Polynésie française, touchant 66 % de la population. Elle se fonde sur l’identi- fication rétrospective des cas de micro- céphalie observés entre septembre 2013 et juillet 2015. Selon les calculs assez sophis- tiqués de ces chercheurs, 1 % des fœtus ou nouveau-nés dont la mère a été infectée au cours du premier trimestre de grossesse ont présenté une microcéphalie. Le risque, en dehors de tout épisode épidémique, est estimé à 0,02 % – soit un risque multiplié par un facteur 50. Cette étude ne porte tou- tefois que sur huit cas de microcéphalie, dont sept apparus durant les quatre mois qui ont suivi l’épidémie de Zika.

« Ce niveau de risque par femme en- ceinte infectée est plus faible qu’avec d’au- tres infections virales associées à des lésions cérébrales durant la grossesse » observe le Dr Cauchemez. Ainsi, pour une infection par le virus de la rubéole contractée au pre- mier trimestre de grossesse, le risque de complication fœtale grave est estimé entre 38 % et 100 %. Il faut aussi compter avec une question sous-jacente : les formes asymp- tomatiques correspondent-elles à un risque de malformations fœtales équivalent aux formes symptomatiques ? Si oui que faire, en pratique, en situation épidémique ? Où l’on revient à la préconisation officielle- ment formulée il y a quelques semaines de Jean-Yves nau

jeanyves.nau@gmail.com

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ActuAlité

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se protéger, autant que faire se peut, des moustiques et, de la même manière, de

« retarder les projets de grossesse »…

On se souvient que l’OMS a décrété, le 1er février, que l’épidémie de Zika constituait (du fait notamment de l’augmentation du nombre des cas de microcéphalie et de syndrome de Guillain-Barré, en Amérique latine et dans les Caraïbes) une « urgence de santé publique de portée mondiale ».

Prudente, la même OMS précisait que la relation de cause à effet, fortement soup- çonnée, n’était pas encore scientifique- ment démontrée. En toute rigueur, elle ne l’est toujours pas. Faut-il attendre qu’elle le soit ? Et si l’on estime que non, quelles conclusions en tire-t-on ?

pharmacien d’officine et objection de conscience

Salleboeuf est une petite commune française de la région de Bordeaux. Un peu plus de deux mille habitants et une seule pharmacie. Et un pharmacien qui nourrit de solides croyances religieuses catholi- ques. Ce pharmacien vient de se voir noti- fier par ses pairs une interdiction provisoire d’exercer pour avoir refusé de vendre des contraceptifs ; l’affaire vient d’être révélée par le Planning familial du département de la Gironde. « Nous avons été con tactés en janvier par deux clientes de l’officine à qui l’on avait refusé la distribution de contraceptifs prescrits par des médecins, raconte une responsable. Envoyées sur place le 12 janvier, deux de nos militantes ont essuyé le même refus après avoir de- mandé un stérilet et une pilule du lende- main, prescrits par un médecin du Plan- ning familial. »

Le Planning en a informé l’Ordre des pharmaciens. Ce même pharmacien giron- din avait été condamné pour refus de dis- tribution de contraceptifs en novembre 1995 et en première instance. Il avait alors épuisé, sans succès, toutes les procédures auprès de la Cour d’appel, de la Cour de cassation et de la Cour européenne des Droits de l’Homme (CDEH). Toutes l’ont débouté, assure Sud-Ouest. Saisie en der- nier recours, la CEDH avait statué qu’il

« ne pouvait faire prévaloir ses convictions religieuses pour justifier ce refus de vente ».

Son interdiction d’exercer a, cette fois, été fixée à une durée d’une semaine. Fera- t-il appel ?

REvuE dE pREssE

adapter les tarifs médicaux aux régions : motion parlementaire

Les tarifs des médecins ne devraient plus être les mêmes partout. Le Conseil national a adopté tacitement, hier, une motion visant à les diffé- rencier en fonction des régions, de la qualité des soins et de la gamme des prestations. Le Conseil fédéral est prié de soumettre des propo- sitions de modification de la loi sur l’assurance- maladie d’ici à la fin de l’année.

Alors que l’offre médicale se réduit à la cam- pagne, des niches lucratives se multiplient dans les villes, débouchant sur une suroffre coûteuse.

Moduler les tarifs permettrait de sortir de l’or- nière. Il s’agirait aussi de faire marcher la con- currence non seulement sur les prix, mais aussi sur des critères de qualité.

Cette motion, inspirée d’une proposition libé- rale-radicale, se veut une contribution supplé- mentaire, alternative ou cumulative, aux travaux en cours pour mieux gérer l’offre médicale. Il y a deux semaines, le Conseil des Etats a déjà de- mandé au Conseil fédéral d’explorer plusieurs pistes concernant les cabinets médicaux et le domaine ambulatoire hospitalier.

Outre une différenciation des tarifs, le postulat évoque la possibilité pour les cantons de piloter les admissions en fonction de plafonds et de seuils fixés par le Conseil fédéral. Le gouverne- ment devrait aussi se pencher sur la possibilité d’autoriser les assureurs à ne plus rembourser les prestations de certains médecins apparte- nant à des catégories où le plafond est dépassé.

La Tribune de Genève du 16 mars 2016

Berne : du cannabis bientôt disponible en pharmacie

Réguler scientifiquement la consommation de cannabis en le mettant en vente dans les phar- macies au prix du marché pour briser le trafic : le projet présenté hier par la ville de Berne a de l’ambition. Supervisé par l’Institut de médecine sociale et préventive de l’Uni de Berne, il asso- cie les villes de Genève, Zurich et Bâle à cette expérience novatrice en Suisse. Même si l’idée de passer par le réseau des pharmacies reste une spécialité bernoise.

C’est le centre de compétence en matière de législation sur les médicaments Pharmalex, sur mandat de la Direction de la formation, des af- faires sociales et du sport de la ville de Berne, qui a été chargé de vérifier l’assise légale de ce projet. Lequel doit encore être approuvé par l’Office fédéral de la santé publique.

« Je pense que notre demande pourra être dé- posée au 2e semestre 2016 à l’OFSP », commente

Regula Müller, chargée des questions liées aux drogues à la ville. « Nous avons reçu un feu vert très net de notre parlement. »

Berne veut aller de l’avant. « L’autorisation né- cessaire pour la production et la mise en circu- lation de cannabis vendu en pharmacie pour- rait être délivrée à titre exceptionnel par l’OFSP en se basant sur l’art. 8, paragraphe 5 de la loi sur les stupéfiants », soutient Franziska Slongo, juriste à Pharmalex. Une autorisation de la Commission cantonale d’éthique sera aussi né- cessaire.

Les conditions matérielles du projet sont stric- tes. Les participants à l’étude doivent avoir au moins 18 ans et habiter la ville. Si la filière de production du cannabis n’a pas encore été dé- finie, la vente sera assurée par les apothicaires de Berne. « Une infrastructure professionnelle pourra être utilisée », assure la conseillère mu- nicipale Franziska Teuscher. « Les pharmacies ont la confiance des gens. Elles ont la connais- sance nécessaire en matière de stupéfiants et apportent au dispositif contrôle et sécurité. » Du côté de l’Institut pour la médecine sociale et préventive, Matthias Egger, directeur, estime que le déploiement du projet va prendre entre 3 et 4 mois et le traitement des données coûter 20 000 francs. En première ligne de ce projet figure la réduction des risques pour la santé en introduisant des manières alternatives de con- sommer le cannabis, notamment en utilisant vapo risateurs et e-cigarettes à la place du joint.

(…)

Pour Franziska Teuscher, il est important que ce projet soit mené avec beaucoup de rigueur. Se- lon la patronne de la Direction de la santé, les pharmaciens de la ville ont montré de l’intérêt.

« Nous avons eu des préavis positifs de pharma- ciens et pharmaciennes ainsi que de l’associa- tion de la branche », assure Regula Müller. « Je pense que certains peuvent avoir des craintes mais la plupart de ceux que nous avons appro- chés étaient intéressés à participer. » (…) Franziska Teuscher croit dans le modèle choisi par sa ville, qui compte pas moins de 4000 fu- meurs de joints. « Le cannabis est de loin la drogue la plus consommée en Suisse avec de 200 000 à 300 000 adeptes, malgré l’interdiction et la répression. Ailleurs en Suisse, il s’en con- somme régulièrement deux fois plus qu’à Berne et tout le monde ferme les yeux. » Trouver des solutions préférables à l’interdiction fait partie des objectifs de la municipale.

Pierre-andré sieber Le Courrier du 15 mars 2016 1 communiqué de l’ansM (10 mars 2016) : usage

détourné de médicaments antitussifs et antihistami- niques chez les adolescents et les jeunes adultes – point d’information.

2 cauchemez s. association between Zika virus and microcephaly in French polynesia, 2013-15 : a retrospec- tive study. the lancet, 15 mars 2016, online.

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