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Avril 1978

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Texte intégral

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Schéma régional de développement et d'aménagement des Cantons de l'Est

Problématique de la faune

par

Marc, Jacques Gosselin biologiste

Ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche Service de l'Amélioration et de l'Exploitation de la Faune

District des Cantons de l'Est Sherbrooke, Québec

Avril 1978

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Problématique de la faune

Introduction

Ce document est la seconde étape du schéma régional de développement et d'aménagement des Cantons de l'Est, sec-

teur faune. Toutefois le présent document devrait être con- sidéré comme préliminaire, un travail plus élaboré devant être effectué au cours des prochains mois.

Les limites de la région administrative des Cantons de l'Est (05) ne correspondent pas à celles de la région opé- rationnelle du Service de l'Amélioration et de l'Exploitation de la faune. En fait la région opérationnelle double en su- perficie la zone administrative 05. Nous avons toutefois essayé de représenter la région 05 dans cette problématique.

I- La faune: un type d'exploitation difficile à circonscrire

La faune nous apparaît comme étant une ressource, qui, exploitée de façon optimale, engendre des retombées é- conomiques au même titre que la forêt, l'agriculture, etc.

Toutefois ces retombées sont difficilement mesurables en termes de production de revenus et d'emplois. Malgré cet inconvénient, il nous apparaît logique de considérer la faune en tant que ressource primaire.

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H- Une caractéristique régionale: un territoire fortement occupé et accessible, mais privé La faune, la densité et la répartition de la popu- lation humaine de la région sont des éléments inter-reliés.

L'approche dans l'établissement dè la problématique est donc différente de la majeure partie du Québec où la faune se situe sur d'immences territoires peu habités et est exploitée par une population humaine concentrée le long du St-Laurent.

Dans la région 05, l'exploitant est sur place et le réseau routier permet une très-bonne accessibilité. Toutefois de plus en plus, le propriétaire terrien (92% des terres des Cantons de l'Est sont privées) tend à limiter l'accès de ses terres au public chasseur et pêcheur. Nous nous retrouvons donc avec un problème accrue d'accessibilité auxquelles se joignent les difficultés de protéger et d'améliorer la faune sur la propriété privé.

III- Deux types d'habitat: les zones forestières et agricoles

La topographie du territoire a permis la définition de deux catégories d'habitat: la zone forestière et la zone agricole. La zone forestière est caractérisée par un équili- bre dans les écosystèmes terrestres et aquatiques. L'habi- tat du gibier terrestre y est maintenu et le poisson y est caractéristique des eaux froides et fraîches. La zone agri- cole nous présente un faciés très perturbé, caractérisé par

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un déboisement excessif, une érosion importante, et un régi- me des eaux irrégulier, le tout ne favorisant ni le gibier - terrestre, ni le poisson d'intérêt sportif.

Accessibilité du territoire

I- Accessibilité légale

A- Le caractère privé du territoire

La majeure partie du territoire (92,4%) appartient au secteur privé et est formé (83,4%) de petites propriétés privées. Jusqu'à maintenant une certaine tolérance de la part des propriétaires, en majeure partie des cultivateurs et des exploitants forestiers, a rendu la presque totalité du territoire accessible au public. Toutefois, face à l'in- vasion des chasseurs et pêcheurs des grands centres urbains, certains propriétaires se sont regroupés en associations afin de limiter l'accès de leurs propriétés au public. Ce mouve- ment s'accentue actuellement et pourrait prendre des propor- tions recontrées dans certains états américains. Il y a donc difficulté d'accès de la ressource faune dans les Cantons de l'Est.

B- Le cas des plans d'eau

Vingt-neuf des 109 lacs des Cantons de l'Est, re- présentant 95% de la superficie totale des lacs, ont 0,7 km2 ou plus. Actuellement 16 de ces 29 lacs sont accessibles sans contraintes au public pour 88% de la superficie totale des lacs. Toutefois cette accessibilité n'est pas toujours

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légale, certains plans d'eau n'étant accessibles que via la -pripriété privée. La propriété privée est la contrainte

majeure à l'accessibilité des 93 lacs non accessibles et re- présentant 12% de la superficie totale des lacs. L'accessi- bilité légale aux rivières et ruisseaux est très limitée à cause du nombre restreint de réserves de trois chaînes le long des cours d'eau, la majeure partie des terres des Can- tons de l'Est ayant été'concédées avant 1884.

C- Les propriétés publiques Les quelques 420 km2

appartenant à l'Etat sont dis- siminés sur tout le territoire et sont entourés de proprié- tésprivées qui en limitent ainsi l'accès. Il n'y a toutefois plus de baux exclusifs de chasse et de pêche sur le territoi- re public.

Les parcs Orford (57 km2) et Frontenac (130 km2) constituent les seuls territoires publics accessibles au pu- blic en général. Seul le parc Frontenac offre des possibi- lités pour la chasse et la pêche.

II- L'accessibilité physique

Les Cantons de l'Est bénéficient d'un réseau rou- tier élaboré allant des autoroutes aux routes forestières.

Tout le territoire est découpé en petites parcelles par les nombreuses routes de campagne. Ainsi ces routes constituent plusieurs accès aux terres publiques, aux cours d'eau et aux

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habitat d'hiver très réduit et surexploité constituent donc les principaux facteurs limitant les populations de cerfs de Virginie dans les Cantons de l'Est.

II- L'orignal

La forêt des Cantons de l'Est n'est pas l'habitat idéal pour l'orignal. Seule une bande de forêt à l'est sur les hautes terres possède les caractéristiques de son habi- tat. La population d'orignal est donc de ce fait limitée.

III- Le petit gibier

La gélinotte huppée et le lièvre d'Amérique sont présents dans la région. Comme pour le cerf de Virginie, le mode d'exploitation forestier actuel engendre une forêt uni- forme supportant nécessairement des populations moins dences qu'une mosaîque forestière irrégulière. De façon générale le vieillissement des forêts et leur transformation en blocs homogènes de grande étendre sont toujours suivi de diminutions des populations.

IV- La sauvagine

Les aires de repos et de nidification de la sauva- gine sont peu nombreux dans les Cantons de l'Est. De plus presque toutes ces superficies sont propriétés privées et

font l'objet de spéculations pour le développement immobilier.

Ainsi chaque année plusieurs hectars de marécage sont combler afin de faire place à des constructions. Le_drainage pour

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fins agricoles détruit aussi à chaque année des marécages en les asséchant. Donc l'habitat de la sauvagine diminue dans les Cantons de l'Est.

V- Les animaux à fourrùre

Certaines espèces d'animaux à fourrure ont su pro- fiter de la présence humaine et de l'agriculture dans la ré- gion. Ainsi les populations de ratons-laveurs, de coyotes, de renards et de rats musqués se sont maintenues ou ont aug- menté. Les espèces supportant mal la diminution de leur ha- bitat et la présence humaine et agricole ont presque dispa- ru des Cantons de l'Est. Ce sont le pékan, le vison, la loutre, le lynx roux, le lynx du Canada et les martres. Le castor est un cas particulier, ayant presque disparu de la région il y a plusieurs années il refait maintenant surface ayant été l'objet d'une exploitation moins intensive entre- temps. Toutefois l'augmentation de ses populations le place en conflit avec l'agriculteur et l'exploitant forestier, qui tolèrent mal la présence de grandes superficies de terrain inondées ou mal drainées.

VI- Les poissons d'intérêt sportif

L'omble de fontaine a vu son habitat diminuer con- sidérablement avec l'urbanisation et l'agriculture. Seules les parties supérieures encore forestieresdes bassins ver- sants supportent des populations de truite mouchetée. Le touladi ou truite grise a vu lui aussi diminuer son habitat par le réchauffement des eaux et son eutrophisation. Deux

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espèces introduites, la truite arc-en-ciel et brune, ont rem- placé la truite mouchètée dans les cours d'eau moyennement perturbés. Les cours d'eau trop réchauffés ou pollués ne supportent plus que des cyprins et des perchaudes. Les lacs d'eau fraiche et les cours d'eau importants supportent des populations de poissons d'eau chaude, comme les brochets, les dorés, les achigans et le maskinongé.

L'utilisation de la faune

Sauf pour certaines espèces gibiers importantes, l'utilisation (l'exploitation) de la faune des Cantons de l'Est est très mal connue. Presqu'aucune statistique de pê- che ne sont recueillies et le petit gibier, la sauvagine et les animaux à fourrures sont exploitéS sans qu'aucune don- nées précises ne soient récoltées. Il y a donc méconnais- sance générale de l'exploitation de la faune des Cantons de l'Est et ceci est dû au mode de tenure des terres. Sur les terres publiques regroupées en réserve de chasse et pêche ou en parc, il est facile d'instituer un mode d'exploitation contrôlée des populations-gibiers terrestres et aquatiques.

Dans tous les autres cas il y a danger de surexploitation de certaines espèces plus vulnérables à une forte pression de chasse ou de pêche. S'il est assez facile de suppléer à une forte exploitation en faune aquatique par des ensemencements il y est beaucoup plus difficile de renverser la vapeur en faune terrestre. Seule une réglementation plus restrictive

peut alors nous servir d'outil afin de limiter l'exploitation.

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L'amélioration (aménagement) de la faune

I- Interventions sur les populations

L'amélioration des populations de poissons d'inté- rêt sportif s'effectue au moyen'd'ensemencements. Les pis- cicultures gouvernementales ne produisant que des salmonidés et du maskinongé les autres populations d'intérêt sportif peuvent difficilement être améliorées. De plus, l'améliora- tion des populations de poissons ne peut s'effectuer que prin- cipalement sur des plans d'eau accessibles au public en géné- ral, ces interventions étant payées à même les deniers pu- blics. Plusieurs plans d'eau ne peuvent ainsi recevoir quel- qu'amélioration que ce soit au niveau des populations.

Les populations de prédateurs, déprédateurs et au- tres espèces nuisibles peuvent être contrôlées par des pro- grammes adéquats. Toutefois ces contrôles se font toujours à grands frais et sont de ce fait limités.

Les populations de gibier terrestre ne peuvent pas être améliorées avec les ressources actuelles.

II- Interventions sur l'habitat

Des interventions peuvent améliorer l'habitat des milieux aquatiques et terrestres, par exemple, l'amélioration de cours d'eau, de frayères, de ravages du cerf de Virginie.

Toutefois ces interventions nécessitent beaucoup de main- d'oeuvre et de budgets et sont de ce fait très limités à

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moins qu'elles ne puissent cadrer dans l'exploitation ration—

nelle de d'autres ressources renouvelables, comme la forêt.

Conclusion

Il y a donc un besoin urgent de meilleures connais—

sances du milieu, des populations et de leur utilisation pour assurer une meilleure gestion de la faune, et ainsi périnni—

ser les espèces gibiers économiquement importantes afin de maintenir et d'améliorer la faune des Cantons de l'Est et lui garder le titre de ressource renouvelable importante pour la région.

Il y aurait aussi lieu de négocier des ententes entres les propriétaires terriens et le gouvernement, enten—

tes ayant pour but de rendre accessible au public les par—

ties boisées et les cours d'eau situés sur les propriété3pri—

vées. Cette formule d'exploitation des ressources fauniques existe déjà dans certains états américains où il n'y a pas de terres publiques et semble posséder la qualité de plaire au public comme aux propriétaires.

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