HAL Id: jpa-00207226
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Submitted on 1 Jan 1972
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Mesure du rapport entre les moments magnétiques du
niveau 2 3s1 de 4He et du niveau fondamental de 3 He
M. Leduc, F. Laloë, J. Brossel
To cite this version:
M. Leduc, F. Laloë, J. Brossel.
Mesure du rapport entre les moments magnétiques du niveau
2 3s1 de 4He et du niveau fondamental de 3 He. Journal de Physique, 1972, 33 (1), pp.49-58.
�10.1051/jphys:0197200330104900�. �jpa-00207226�
49
MESURE
DU
RAPPORT ENTRE
LES
MOMENTS
MAGNÉTIQUES
DU
NIVEAU
2 3S1
DE 4He ET DU
NIVEAU FONDAMENTAL
DE 3He
M.
LEDUC,
F.LALOË
et J. BROSSELLaboratoire de
Spectroscopie
Hertzienne de l’E. N.S.,
24 RueLhomond,
Paris 5e(Reçu
le21 juillet
1971)
Résumé. - On décrit dans cet article
une expérience de pompage
optique
d’un mélange gazeux des deux isotopes 3He et 4He, danslequel
une décharge faible est entretenue. Ceci permet d’orientersimultanément le niveau métastable 2 3S1 de 4He et le niveau fondamental 1 1S0 de 3He, et de
mesu-rer leurs fréquences de résonance respectives vJ et vI dans un même champ magnétique. Après un
grand
nombre de vérifications destinées à éliminer les erreurs systématiques, cette expérience nous apermis de mesurer avec une grande précision le rapport des fréquences :
vJ(4He, 2 3S1)/vJ(3He, 1 1S0) =
864,023 92 ± 6 10-5.On peut utiliser ce résultat, combiné avec un certain nombre de mesures antérieures, pour obtenir
une nouvelle détermination du rapport des facteurs de Landé
électroniques :
gJ(4He, 2 3S1)/gJ(H, 1 2S1/2)
= 1 - (21,6 ± 0,5) 10-6.
Cette dernière valeur est en léger désaccord avec celle d’une mesure directe (mais moins précise)
ainsi qu’avec une valeur théorique obtenues précédemment par d’autres auteurs.
Abstract. - In this paper, we describe an optical pumping experiment performed on a
gaseous mixture of the two 3He and 4He isotopes, to which a weak discharge was applied. In this way we
simultaneously oriented the 2 3S1 metastable state of 4He and the 1 1S0 ground state of 3He and we
measured their resonance frequencies vJ and vI in the same magnetic field. We performed a great
number of verifications, in order to eliminate systematic errors and thus obtained with precision the ratio of the frequencies :
vJ(4He, 2 3S1)/vI(3He, 1 1S0) = 864,023 92 ± 6 10-5.
One can combine this result with several other measurements to obtain a new determination of the electronic Landé g-factor ratio :
gJ(4He,
2 3S1)/gJ(H, 1 2S1/2) = 1 - (21.6 ±
0.5) 10-6.This value slightly desagrees with a direct (but less precise) measurement and also with a
theoreti-cal value
previously
derived by other authors.LE JOURNAL DE PHYSIQUE TOME 33, JANVIER 1972,
Classification Physics Abstracts :
13.23
Introduction. - En
Physique Atomique,
l’étude des atomes et des ionshydrogénoïdes
(H,
He+,
muonium,
positronium, etc...)
présente
ungrand
intérêt. Ils consti-tuent dessystèmes
quantiques
trèssimples,
pourlesquels
onpeut
obtenir par le calcul des résultatsthéoriques
d’une trèsgrande précision.
Aussi les résul-tatsexpérimentaux
sur ces atomes fournissent un testextrêmement sensible de la validité des théories
employées.
On sait parexemple
que l’excellent accord entre lesprévisions
des calculs et les résultats demesures de haute
précision
(comme
celle du «Lamb-shift » de
l’hydrogène)
a fourni une confirmationremar-quable
del’électrodynamique
quantique
[1].
Les atomes et les ions à deux électrons
(He,
Li +,
etc...)
sont dessystèmes
quantiques
un peu moinssimples. Cependant
ils seprêtent
encore à des calculstrès
précis
dont il estégalement
intéressant de compa-rer lesprévisions
aux résultatsexpérimentaux :
i cecipermet en
particulier
de vérifier la validité del’équation
de Breit[2],
en confirmant l’existence de certains effetsqui
endécoulent,
notamment diverses corrections rela-tivistes au momentmagnétique
d’un atome à deux électrons.Dans le cas de
l’hélium,
une telle étude ne peut pas porter sur le niveaufondamental,
qui
nepossède
aucunmoment
cinétique électronique.
Par contre le niveau métastable 2’SI
semble trèsapproprié,
car ilprésente
un
magnétisme
dû auspin
des deux électrons. AussiPerl et
Hughes
ont-ilscalculé,
àpartir
del’équation
deBreit,
le facteur de Landé de l’hélium dans cet état métastable[3] ;
ces auteurs tiennent compte de deux corrections(l’une
de typeBreit-Margenau [4],
l’autrequi correspond
à un effet deblindage
diamagné-tique
[5]),
qui s’ajoutent
aux corrections radiativesresponsables,
pourchaque
électron,
de son momentmagnétique
« anormal ».De
plus
Drake,
Hughes
et coll. ont vérifiéexpé-rimentalement ces résultats. En utilisant la méthode
des
jets atomiques,
ils ont mesuré avec uneprécision
de l’ordre de10-6
[6]
le rapportgJ(4He,
23S1)/gJ(H,
12S1/2)
entre les facteurs deLandé du niveau métastable
triplet
de l’hélium et duniveau fondamental de
l’hydrogène,
confirmant aussi le résultat antérieur moinsprécis
deHughes
et coll.[7].
Etant donné l’intérêt queprésente,
pour sa compa-raison avec lathéorie,
la connaissance du momentmagnétique
du niveau métastable 2’S,
del’hélium,
il nous a paru utile d’en effectuer une nouvelle mesure,indépendante
desprécédentes.
Dans l’expé-rience décriteici,
laquantité
déterminée defaçon
directe est le rapportJlJ(4He,
23S1)/ Jl¡(3He,
1’SO)
entre lemoment
magnétique électronique
du niveauméta-stable
triplet
de 4He et le moment nucléaire(1)
del’atome 3He dans l’état fondamental
(le
rapport entre ce dernier et le momentmagnétique
du proton dansl’hydrogène
étantdéjà
connu avec unegrande
préci-sion
[8],
[9]).
L’orientation des différents niveaux est obtenue par pompageoptique, appliqué
à une cellule contenant unmélange
gazeux des deuxisotopes
3He et4He,
danslequel
on entretient unedécharge
faible.La
précision
obtenue pour cette mesure, de l’ordrede
10-7 ,
estsupérieure
à celle de la mesure deDrake,
Hughes
et coll.déjà
citée[6].
Cependant
la valeurtrouvée
présente
un net désaccord(de
l’ordrede 2 x
10-6)
avec les résultats antérieurs.Dans une
première partie,
nous faisons une descrip-tiongénérale
del’expérience :
nous en donnons leprincipe,
enexpliquant
les mécanismes de transfert d’orientation entre les divers niveauxatomiques
dans ladécharge ;
ensuite nous détaillons le montage expéri-mental. Dans une secondepartie,
nousprésentons
les résultats obtenus et discutons les sources d’erreurpossibles.
Enparticulier
nous décrivons en détail les différentes vérifications que nous avons effectuées afind’éliminer les erreurs
systématiques.
Nous terminonspar une
comparaison
avec les résultatsantérieurs ;
enfin nous discutons les
origines possibles
du désaccord de notreexpérience
avec ceux-ci.I.
Principe
etdescription
del’expérience.
-a)
POMPAGE OPTIQUE DE L’HÉLIUM. COUPLAGE ENTRE LES ORIENTATIONS DES DIFFÉRENTS NIVEAUX. -a)
Cas de3He
pur. -Rappelons
commentColegrove,
Schearer( 1) Bien sûr, du fait des corrections diamagnétiques, le moment
mesuré n’est pas exactement le même que celui d’un noyau
3He isolé.
et Walters ont les
premiers
obtenu par pompageoptique
l’orientation nucléaire de 3He dans le niveau fonda-mentalIlS0
[10] :
unedécharge
faible dans l’héliumgazeux sous une
pression
faible(de
l’ordre de0,1
à2
torr)
porte un certain nombre d’atomes dans le niveau métastable 23S1
(la
proportion
des atomes dansl’état
2 3S1
étant de l’oldre de10-5
à10-6).
Cesatomes métastables sont soumis au pompage
optique
à l’aide de la raie À = 10.830.A.
polarisée
circulairement(transition
23S
H 23P).
Sous l’effet des collisionsd’échange
dEmétastabilité,
les orientations des niveauxmétastable 2
3S1
et fondamental11So
sont fortementcouplées :
il en résulte une orientation nucléaire de3He,
que l’on peut détecter parexemple
en mesurantl’ab-sorption
de la raie A. = 10.830A
par la vapeur.Ce n’est toutefois pas la seule méthode pour détecter cette orientation nucléaire. On peut
également
utiliser le faitqu’elle
est transférée à divers niveaux de 3Helors du processus d’excitation des atomes par la
décharge :
sous l’effet ducouplage
hyperfin
dans cesniveaux,
cette orientation nucléaire peutalors,
dans certainesconditions,
se transformer en orientationélectronique
de ces étatsexcités,
cequi
se traduit par unepolarisation
circulaire des raies lumineuses émisespar les atomes
[11].
La mesure de cettepolarisation
optique,
parexemple
pour les raies À = 5.876A
(transition
3 3D --+2 3P),
ou 6.678A
(transition
31D-2
1 P)
fournit unprocédé
commode et très sensiblede détection de l’orientation nucléaire de 3He dans
l’état fondamental
[12].
Comme nous avons vu que cette orientation est fortementcouplée
à celle du niveau métastable 23SJ@
il est clair que le mêmeprocédé
estapplicable
pour détecter la résonancemagnétique
del’un des deux sous-niveaux
hyperfins
de cet atome métastable[13].
fl)
Cas d’unmélange 3He-4He.
- Considérons main-tenant le cas où la cellule contient nonplus
du gaz 3Hepur mais un
mélange
de deuxisotopes
3He
et4He.
Lescollisions
d’échange
de métastabilité peuvent alorsaussi bien se
produire
entre deux atomes de3He,
deux atomes de
4He,
ou deux atomesd’isotopes
diffé-rents[14], [15]
(2).
Eneffet,
au cours de ces différentstypes de collisions
qui
sont extrêmementrapides,
seulesles
atmosphères
électroniques
sontmodifiées ;
lespara-mètres internes associés aux noyaux, c’est-à-dire les
spins
nucléaires pour
3He,
n’y
jouent
aucun rôle direct[17],
[18]
(alors
que biensûr,
ils contribuent de manièreimportante
à l’évolution de l’atome3He
entre deuxcollisions).
L’échange
de métastabilité entre deux atomes 4He n’est pas détectable dans uneexpérience
de pompage
optique (à
la différence del’échange
entredeux atomes
3He,
déjà
discuté au§ a),
car laconserva-tion du moment
cinétique
despin
électronique
entraîne que l’étatangulaire
du niveau2 3 S 1
de4He
est le mêmeaprès
et avant la collision. Par contrel’échange
de(2) A température ordinaire, la différence d’énergie entre les niveaux métastables 2 3S de 4He et de 3He est faible devant kT [16].
51
métastabilité entre
isotopes différents,
qui
peut s’écrire :intervient de manière
importante :
il assure uncou-plage
entre l’orientation des niveaux 23S1
de 4He et2
3S1
de 3He(ainsi
d’ailleursqu’entre
celle des niveaux métastable 23S1
et fondamental 1’So
de3He).
L’effet
global
des collisionsd’échange
de métastabi-lité dans unmélange
des deuxisotopes
est donc uncouplage
entre les orientations des trois niveauxt3He,
1’SO), (3He,
23S1)
et(4He,
23S,).
Or nousavons vu
plus
haut que l’orientation duspin
nucléaire de3He
estpartiellement
transférée à divers états excités de3He.
C’estpourquoi,
si l’on mesure lapolarisation
de la raie  = 5.876
A
(ou
 = 6.678A)
émisepar les atomes
3He,
on peut détecter de cette manière laréso-nance
magnétique
des 3 niveaux(3He,
llSo),
(3He,
23S1)
et(4He,
23S1)
(3).
Signalons
enfin l’existence d’un autre processusqui,
sans faire intervenir les atomes de
3He,
permet d’uti-liser la méthode que nous venons de décrire pourdétecter la résonance du niveau 2
3S1
de4He.
Nousavons en effet constaté que, même si la cellule contient
uniquement
4He pur,plusieurs
des raies émises par ladécharge
sontpolarisées
circulairement(4)
lorsqu’on
orienteoptiquement
le niveau2 3 S 1
de4He ;
leplus
fort taux depolarisation
(de
l’ordre de10-3)
estobtenu pour la raie = 5.876 A
(transition
3 3D-23P).
On peut
expliquer
ce résultat en supposant que, au cours du processus d’excitation d’un atome par ladécharge
àpartir
du niveau métastable2 3 S 1,
unepartie
de l’orientation du
spin électronique
S de l’atome est conservée et setransforme,
sous l’effet ducouplage
de structurefine,
en orientation du moment orbital L(5).
Notons que les taux depolarisation
lumineuse ainsi obtenus sont nettementplus
faibles(par
un facteur de l’ordre de10)
que pour les processus décritsau §
a.y) Origine
dessignaux
dans notreexpérience.
-Nous verronsplus
loin que dansl’expérience
décriteici,
la cellule contient un
mélange
de4He
et de 3He où laproportion
de3He
est très faible. Nous étudions larésonance dans les niveaux 2
3S,
de 4He et 11 So
de3He,
dont les orientations sontcouplées.
Nous obser-(3) Dans une publication antérieure [13], nous avons déjà signalé l’apparition d’une résonance correspondant à un facteurde Landé g - 2 ; nous pouvons maintenant l’attribuer au
niveau 2 3S 1 de 4He, cet isotope étant à l’état de traces dans le
gaz de 3He que nous avons utilisé.
(4) L’effet signalé ici doit être distingué d’un autre qui a été observé par Sevast’yanov et Zhitnikov [19], puis étudié par
Schearer et coll. [20] : l’orientation du métastable 2 3S 1 de
4He se traduit également par une variation de la densité
élec-tronique dans la décharge, et donc de l’intensité des raies émises
par le gaz.
(5) Signalons que tout récemment, un phénomène analogue
a été observé par 0. Nedelec et A. Doleron dans le cas du Cadium
[21].
vons les
signaux
de résonancecorrespondants
sur lapolarisation
des raies émises par ladécharge,
c’est-à-direprincipalement
par des atomes de4He
excités.C’est donc surtout le processus de transfert d’orienta-tion décrit à la fin du
paragraphe précédent
qui
inter-vient(si
au contraire lesproportions
de3He
et de 4Heétaient
comparables,
les processus decouplage
desorientations par l’intermédiaire du
spin
nucléaire de3He
seraientprépondérants).
b)
MONTAGE EXPÉRIMENTAL. SIGNAUX OBTENUS.-L’expérience
que nous avons réalisée est schématisée sur lafigure
1. Dans une cellulesphérique
contenant unFIG. 1. - Schéma du
montage expérimental.
mélange
de 3He et4He
sous unepression
totale dequelques
dizièmes de torr, on entretient une faibledécharge
H. F. Le pompageoptique
s’effectue à l’aide d’unelampe
L à4He,
suivie d’un filtreinfrarouge
(Wratten
87C)
et d’unpolariseur
circulaireP1
(Pola-roïdCorporation,
type H.R.).
Lechamp
magnétique
statique Bo,
d’environ 150G,
estproduit
parallèlement
à la direction de pompage.
Un
premier champ
magnétique
B1
cos(2
rcvt),
oscil-lant à unefréquence
v de l’ordre de 450MHz,
estappliqué
dans une directionperpendiculaire
àBo
à. l’aide d’uneligne
accordée constituée par 4 fils deLecher
(un
telsystème
permet d’obtenir en son centre une bonnehomogénéité
pourB1) :
onproduit
ainsi la résonance du niveau 23S1
de4He.
Un autredispo-sitif de
radiofréquence
fournit unchamp
magnétique
B’
cos(2
nv’t)
oscillant à unefréquence v’
de l’ordre de0,5 MHz,
qui
correspond
à la résonance nucléaire de3He.
Les deuxfréquences
v et v’ sont issues de deuxsynthétiseurs
Schlumberger
pilotés
par le même quartz,dont la stabilité est de l’ordre de
10-9.
La détectionoptique
s’effectue dans la direction deBo
à l’aide d’une lame quart d’onde tournante, d’unpolariseur
fixeP2r
d’un filtre coloré Wratten W 22(qui
isole les deux raies À = 5.876 et À = 6.678À)
et d’unphotomultiplicateur
P. M.
(EMI
9558QB).
Undispositif électronique
décrit antérieurement[12]
permet de mesurer directement le taux depolarisation
lumineuse.La
figure
2 montrel’aspect
caractéristique
dessignaux
que nous avons obtenus enopérant
defaçon
suivante : le
champ
oscillantB1
cos(2 nvt)
étant main-tenu en permanence avec unefréquence
v constante, onfait lentement varier le
champ
magnétique statique Bo
autour de la valeurcorrespondant
à la résonance duFIG. 2. - Cette figure représente un signal de résonance obtenu
avec une cellule de 3,2 cm de diamètre contenant 0,4 torr de 4He et 10 millitorr de 3He. Le champ magnétique Bo est balayé
autour de 150 G. La résonance la plus large est celle du niveau 2 3Si de 4He : elle est obtenue pour une fréquence fixe
v = 436 MHz (champ Bi). Les deux résonances fines,
corres-pondant au niveau fondamental de 3He, sont enregistrées pour
deux valeurs différentes de la fréquence v’ N 0,5 MHz (champ
niveau métastable de
4He ;
le secondchamp
oscillantB1
cos(2
nv’t)
estappliqué
simultanément,
de manièreà obtenir la résonance du niveau fondamental de
3He ;
en
fait,
on trace une tellerésonance,
puis
onchange
en cours del’enregistrement
lafréquence v’ :
on obtient alors un secondpic
derésonance ;
on détermineainsi,
par
interpolation,
le rapport desfréquences
deréso-nance vj et vr des deux niveaux étudiés dans le même
champ
Bo,
c’est-à-dire,
compte tenu des momentsciné-tiques
des deuxniveaux,
la moitié du rapportJlJ(4He, 2 3S1)!JlI(3He, I1So)
des momentsmagné-tiques
électronique
et nucléairecorrespondants.
Pour
l’enregistrement
de lafigure
2,
lapression
partielle
de 4He est de0,4
torr, celle de 3He de0,010
torr. La raison du choix de cespressions
est la suivante : comme nous l’avons vuplus
haut,
l’échange
de
métastabilité,
pour détruire l’orientation du niveau2
3 S 1
de4He,
fait intervenir nécessairement descolli-sions entre les atomes
(4He,
23S1)
et(3He,
11 SD)
(et
non entre 2 atomes de
4He) ;
nous avons effectivement constaté que lalargeur
des courbes de résonance duniveau
2 3 S 1
de4He
estproportionnelle
à lapression
partielle
de 3He(6)
[15].
C’estpourquoi
nous avons utilisé de faiblespressions partielles
de3He,
en réali-sant uncompromis
entre deuxexigences : élargir
le moinspossible
la courbe de résonance de4He,
et obtenir despics
de résonance encore visibles pour3He.
Pour tous les
enregistrements
retenus pour la mesure, nous avons vérifié que les courbes de résonance obtenues pour4He
sontparfaitement symétriques,
entraçant pour chacune d’entre elles un certain nombre de « diamètres » dont les milieux sont
alignés
sur une droite sensiblementverticale,
cequi
permet
dedéter-miner le centre de
chaque
courbe de résonance avecprécision.
II. Présentation et discussion des résultats.
-lï)
MESURE DU RAPPORT DES MOMENTSMAGNÉTIQUES ;
1 (6) Dans les conditions où nous nous sommes placés, ladestruction de l’atome dans l’état métastable 2 3S par collision
contre les parois de la cellule apporte une contribution
négligea-ble à l’élargissement de la courbe de résonance de ce niveau.
DISPERSION DES RÉSULTATS EXPÉRIMENTAUX. - Nous donnons sur la
figure
3l’histogramme
des valeurs durapport
vJ{4He,
2ISJ)IVI(3 He,
1’SO)
que nous avonstrouvées en
répétant
100 fois la mesure avec la mêmecellule. Celle-ci est une
sphère
de3,2
cm de diamètre contenant0,40
torr de4He
et 10 millitorr de 3He(c’est
l’une de celles
qui
nous ont donné les résultats lesplus
précis).
Ladispersion statistique
des 100points
expéri-mentaux est sensiblement
gaussienne,
comme on peut le voir sur lafigure
3. Un ordre degrandeur
de l’erreurFIG. 3. - Sur cette
figure est porté le nombre n de mesures
effectuées en fonction de la valeur trouvée pour le rapport vJ(4He, 2 3SI)/v¡(3He, 1 ’SO). La cellule utilisée est une sphère
de diamètre 3,2 cm qui contient 0,4 torr de 4He et 10 millitorr de 3He. L’erreur indiquée par une flèche correspond à deux fois
l’écart standard de la distribution.
de mesure pour
chaque point expérimental
est donnépar l’écart
quadratique
moyen A de cette distribution(qui
correspond
environ à 1%
de lalargeur
de la raiede
résonance).
Pour le résultat de l’ensemble desn mesures faites avec cette
cellule,
nous avonsadopté
comme barre d’erreur le double de l’écart standard 4’correspondant
(4’ c>/
d/3n) :
en l’absence d’erreursystématique,
ceci donne au résultat annoncé un taux de confiance de l’ordre de 95%.
Nous avons effectué un
grand
nombre d’autres mesures enchangeant
de cellule et en faisant varier successivement les diversparamètres
del’expérience ;
pour
chaque
série de mesures, nous avons fait lamoyenne d’une
vingtaine
de résultats aumoins,
etpris
la conventionprécédente
pour la barre d’erreur choisie. Le résultat final que nous donnons est :Sa
précision
relative estsupérieure
à10-’.
Signalons
dès maintenant que toutes les vérifications que nous avons effectuées et
qui
sont décrites auparagraphe
sui-vant, nous ont donné des résultats
compris
dans lesbarres d’erreur de la valeur
(1).
h)
DISCUSSION DES ERREURSSYSTÉMATIQUES.
- Nouscomplé-53 mentaires de
façon
à éliminer leplus
grand
nombrepossible
de sources d’erreurssystématiques.
Nousavons en
particulier
cherché à mettre en évidence undéplacement
éventuel desfréquences
de résonance sousl’influence des facteurs suivants :
- le faisceau lumineux de
pompage,
qui
induit des transitions réelles et virtuelles entre les niveauxato-miques ;
- la
décharge, qui peuple
divers niveaux del’hé-lium,
entrelesquels
il peut y avoir « circulation de cohérence » ;- les
inhomogénéités
duchamp
magnétique
sta-tique,
non «moyennées »
par le niveau métastable de4He ;
- le
champ
magnétique statique
dont la valeur élevée estsusceptible
dedécoupler
partiellement
lesmoments
cinétiques
orbitaux et despin
des niveaux étudiés.L’ensemble des résultats de cette étude est rassemblé dans le tableau 1 et la
figure
4.FIG. 4. - Ces trois mesures
correspondent aux conditions expérimentales suivantes :
L’erreur affectée à chacune des mesures correspond à deux fois l’écart standard de la distribution statistique des résultats.
oc) Influence
dufaisceau
lumineux de pompage.-On sait
[22]
que, sous l’influence d’un faisceau lumi-neux, lesfréquences
de résonance des atomes peuventsubir des
déplacements
de deux types : l’unprovient
des transitions réelles induites dans la vapeuratomique
par le faisceau lumineuxlorsqu’il
estrésonnant ;
l’autre des transitions virtuelles si le faisceau est non
résonnant. Dans
l’expérience
décriteici,
on peut pré-voir que ledéplacement
de lafréquence
de résonance de l’atome de4He
métastable sous l’effet des transitions réelles est très faible : en effet la valeur élevée duchamp
magnétique
statique
(Bo
= 150G) s’oppose
à la «cir-culation de la cohérence » entre les niveaux 2
3 S 1
et2 3P.
Le
déplacement
defréquence produit
par lechamp
magnétique
fictif lié aux transitions virtuelles[23], [24]
est apriori
l’effet leplus
important ;
en effet chacunedes 3 composantes de la raie 2
3Po,1,2
- 23S1
émises par lalampe (distantes
dequelques
largeurs
Doppler)
est non résonnante pour les transitionsatomiques
asso-ciées aux deux autres composantes. C’est donc ce typede
déplacement
que nous avons d’abord cherché à mettre en évidence. On saitqu’il change
designe
lorsque
lapolarisation
lumineuse passe de Q+ à o-’.Nous avons donc fait deux séries de mesures
indé-pendantes
en intervertissant les axes de la lame dequart
d’onde sur le faisceau de pompage(’).
Les deux résul-tats obtenus sontindiqués
dans le tableau I : on voitqu’ils
sont tous deuxcompris
dans les barres d’erreur de la valeur donnée en(1) ;
leur différencecorrespond
à un
déplacement
de 9 Hz de lafréquence
de réso-nance du niveau métastable 23S1
de4He :
nous pen-sons que cechiffre,
bienqu’inférieur
à la barre d’erreurde
(1),
estsignificatif
de l’effetobservé,
car nous l’avonsretrouvé dans des mesures
analogues
enchamp
plus
bas
(cf.
§
8) ;
l’effet est du même ordre degrandeur,
maisplus faible,
que celui mesuré par Schearer[25],
[26].
Enfin nous avons vérifié que tous les autres types de
déplacements
lumineux(liés
aux transitions réelles ou aux transitions virtuelles décrites par unchamp
élec-trique
fictif[27])
ont un effetnégligeable.
Pour cela nous avons atténué l’intensité du faisceau de pompagepar un facteur 3. Le résultat est donné dans le tableau I :
sa
précision
est évidemment moins bonne du fait de la diminution dessignaux observés,
mais il est en très bon accord avec la valeur(1).
fi) Influence
de ladécharge.
- Un efi’etanalogue
àcelui du faisceau lumineux sur les niveaux
d’énergie
des atomes peut êtreprovoqué
par ladécharge
entretenue dans la vapeur : de nombreux niveaux excités de l’hé-lium sont ainsipeuplés,
entrelesquels
il peut y avoir « circulation de cohérence », cequi
entraîne undépla-cement des diverses résonances. Par
exemple
Ben-der[28]
et Dehmelt[29]
ontprévu
que, dans une cellule contenant3He
pur soumis à unedécharge,
laprésence
des atomes dans l’état métastable2 3S1
entraîne une variation de la
fréquence
de résonance du niveau fondamental de 3He : eneffet,
à cause des colli-sionsd’échange
demétastabilité, chaque
atome de3He
passe une courte fraction de son temps dans l’état métastable 2
3SJ ;
comme lafréquence
deprécession
du niveau 23S1
estbeaucoup
plus
grande
que celle de l’étatfondamental,
lafréquence
de résonance nucléaire de3He
s’en trouvelégèrement
modifiée. Sauf aux trèsfaibles valeurs de
champ
magnétique Bo,
cet effet est une fonction décroissante deBo
et croissante de lapression. Signalons qu’il
a été mis en évidenceexpéri-(7) Nous avons également effectué des mesures en changeant
TABLEAU 1
mentalement par Dônszelmann
[30]
et été étudié endétail,
tant sur leplan théorique
qu’expérimental,
parDupont-Roc [31].
Dans notreexpérience,
la cellule contient unmélange
de3He
et4He
où laproportion
de 3He est très faible : lecouplage
paréchange
demétastabilité entre les atomes
(3He,
1’SO)
et(4He,
2
3S1),
que nous avons décrit auparagraphe (I,
a,fi),
doit
produire
undéplacement
de lafréquence
deréso-nance nucléaire de 3He tout à fait
analogue
à celui que nous avonsexpliqué
pour3He
pur, et du même ordre degrandeur
(8).
Il est clair que cedéplacement
defré-quence est fonction du nombre d’atomes métastables dans la
cellule ;
il varie donc avec l’intensité de ladécharge.
Aussi nous avons effectué des mesures à des niveaux
de
décharge
très différents(l’intensité
lumineuse émisepar la cellule variant dans un facteur 4
environ).
Lesrésultats
(voir
tableauI),
pourBo
= 150 G etBo
= 50G,
neprésentent
pas d’écart
significatif
avec la valeur(1).
(8) On obtient un ordre de grandeur de cet effet en appliquant
les résultats des calculs donnés dans la référence [28] au cas où
Bo vaut 150 G et la pression 0,5 torr (ordre de grandeur de ces
paramètres dans notre expérience). On trouve que le
déplace-ment de la fréquence nucléaire de 3He est compris entre 10-8
et 10-9 en valeur relative.
y) Influence
de lapression.
- Demême,
on peut concevoir undéplacement
de lafréquence
de résonance du niveau2 3S1
de4He
sous l’influence des collisionsd’échange
de métastabilité avec 3He(cf. §
I,
a,fi) ;
mais cedéplacement
doit être moinsimportant
que celui discuté auparagraphe précédent,
car lapression
partielle
de3He
est très faible. Nous avons fait varier celle-ci pour vérifier que cet effet est biennégligeable.
Il étaitégalement important
de s’assurer que tous les autres types de collisions subies par les atomes enphase
vapeur n’introduisent aucun
déplacement
desfré-quences de résonance étudiées. Aussi avons-nous fait varier la
pression
totale dans la cellule(c’est-à-dire
en fait celle de4He)
entre0,4
et1,2
torr. Les résultats de cette étude sontprésentés
sur lafigure
4. On ne constatepas de variation notable de la valeur mesurée en fonc-tion de la
pression
de4He,
ni en fonction de lapression
partielle
de 3He(qui
vaut10,
13 et 15 millitorr pour les 3 mesures de lafigure
4).
Ce résultat n’est d’ailleurspas surprenant, car dans tous les cas les
pressions
utilisées sont très faibles.ô)
Influence
desinhomogénéités
duchamp
magné-tique stamagné-tique.
- Les deuxtypes d’atomes dont nous mesurons le rapport des moments
magnétiques
sont contenus dans la même cellule. Onpourrait
donc penserinhomo-55
généités
duchamp
magnétique statique Bo, qui
dans cettehypothèse
nejoueraient
aucun rôleimportant.
Enfait nous avons constaté le contraire. La raison en est
que les atomes métastables de
4He
sont détruits parcollision sur les
parois
de lacellule,
tandis que les atomes de 3He dans l’état fondamental rebondissent untrès
grand
nombre de fois sur cesparois
avant deperdre
leur orientation nucléaire : les deux sortes d’atomes sont ainsi soumis à des conditions aux limitescomplè-tement différentes. Leur
répartition
spatiale
dans levolume de la cellule n’est pas la
même ;
enparticulier
les divers modes de diffusion des atomes métastables
de
4He
peuvent intervenir.C’est
pourquoi
nous avons étudié trèssoigneusement
le rôle des
inhomogénéités
deBo.
Nous l’avons mis nettement en évidence au cours de nospremières
expé-riences,
où nous utilisions des cellulessphériques
de6,3
cm de diamètre : undéplacement
dequelques
milli-mètres de la cellule au centre du montage entl aînait des variations
importantes
du rapport desfréquences
de résonance mesurées pour(4He,
23S1)
et(’He,
1 1SO) ;
nous constations un effet encoreplus
important
en modifiant laposition
des électrodesqui
entretiennent ladécharge
dans la cellule(on
peut ainsi créer desgra-dients de densité de métastables d’hélium
qui
varientdans des directions
différentes) :
les variations relativesdu rapport mesuré
pouvaient
ainsi atteindre un ordrede
grandeur
de 10- 5 !L’examen de la carte du
champ magnétique
dans notreexpérience explique
ces résultats : les bobines de Helmholtz alimentées en haute tensionqui
créent lechamp
magnétique
statique
Bo
fournissent une trèsbonne
homogénéité
duchamp
(de
l’ordre de10-5)
sur un volume d’environ 4 x 4 x 4 cm au centre desbobines,
la valeur deBo présentant
dans cetterégion
un «méplat »
trèsprononcé
(9).
On voitqu’à
l’intérieurde cellules
sphériques
de6,3
cm dediamètre,
une cer-taine fraction des atomes se trouve nécessairementplacée
dans unerégion
où lechamp
estbeaucoup
moinshomogène.
Nous avons
donc,
pour toutes les mesuresrapportées
dans cetarticle,
utilisé des cellulesplus petites,
dedia-mètre
3,2
ou2,3
cm. On réduit ainsi considérablement l’effet desinhomogénéités
deBo.
Il y a en fait deux raisons à ceci : d’une part la cellule est contenue entiè-rement dans le volume oùBo présente
un «méplat » ;
d’autre part
l’homogénéité
de ladécharge (et
donc de la densité des métastables d’héliumcréés)
est très nette-ment meilleure. Nous avons alors vérifié ladisparition
complète
des variations du rapport desfréquences
signalées
plus
haut. Les résultats des vérificationscorrespondantes
sontportés
sur le tableau I. Onconstate
qu’un déplacement
de la cellule de 7 mmparal-lèlement à l’une
quelconque
des trois directions del’espace
n’entraîne aucunchangement
significatif
du(9) Ces renseignements sont tirés des cartes du champ magné-tique établies, pour les bobines utilisées ici, par F. Grossetête
au moyen d’un dispositif de résonance de protons.
résultat des mesures ; il en est de même pour les
modifi-cations de
position
des électrodes dedécharge.
Enfin lesdeux tailles de cellules utilisées donnent les mêmes
résultats ;
ceciapparaît
sur lafigure
4 : la cellule a3,2
cm de diamètre pour la mesure(a)
et2,3
cm pour les mesures(b)
et(c).
8) Influence
de l’intensité duchamp
magnétique
sta-tique.
- Nousavons effectué la
plupart
de nos mesures dans unchamp
magnétique
Bo
de 150 G(10).
Nous avons toutefois contrôlé
qu’à
cette valeur duchamp
lesénergies
des niveauxatomiques
varient bien linéairement en fonction deBo,
à laprécision
de notre mesureprès.
Nous avons donc éliminél’hypothèse
d’un éventueldécouplage
partiel
des variables orbi-tales et despin
des niveaux étudiés sous l’effet duchamp
magnétique.
Pour cela nous avons effectué une autre série de mesures, dans unchamp Bo
de 50 G. A cetteoccasion,
nous avonsrepris
les vérifications décrites ena)
etfl).
Nous avons ainsiretrouvé,
comme nous l’avonssignalé plus
haut,
undéplacement
lumineux de 9 Hz. La moyenneglobale
des 90 mesures effectuéesà 50 G est donnée à la dernière
ligne
du tableau I. Laprécision
de nos mesures estproportionnelle
àBo ;
c’estpourquoi
la barre d’erreur donnée ici estplus
grande
qu’en
(1) :
on voit toutefois que les deux résul-tats sont en excellentaccord,
cequi
confirme la valeurtrouvée en
(1)
(11).
C)
COMPARAISON AVEC LES RÉSULTATS ANTÉRIEURS. -Il n’existe pas à notre connaissanced’expérience
anté-rieure où laquantité
,uJ(4He,
2ISJ)/MI(3 He,
1’SO)
aitété directement mesurée.
Aussi,
pour comparer la valeur que nous avons trouvée pour ce rapport à desmesures
antérieures,
il est nécessaire de combiner lesrésultats de
plusieurs expériences.
Nous avons d’abord utilisé la valeur mesurée parDrake, Hughes
et coll.[6]
pour le rapport des facteurs de Landé de(4He,
2 3 S 1)
et de l’état fondamental de
l’hydrogène atomique :
Pour le moment
magnétique
JlI(3He,
1’SO),
il existe uneexpérience
de Williams etHughes [9], qui
déter-minent le rapport y entre le moment nucléaire de 3He
et celui du proton dans
l’hydrogène
moléculaire :Pour comparer notre résultat
(1)
à(2)
et(3),
il faut doncégalement
connaître le rapport :(10) Signalons que les mesures de Drake et coll. [6] ont été réalisées dans un champ de 450 G.
(11) Cette vérification permet également de conclure que le
déplacement de Bloch-Siegert [32] des raies de résonance est
négligeable (ce déplacement est en effet inversement proportion-nel à Bo ; son expression théorique montre d’ailleurs que, pour notre expérience, l’erreur relative qu’il introduit est de l’ordre de 10-9).
z peut lui aussi être
obtenu,
comme nous le verronsplus
loin,
àpartir
de mesures antérieures. Laquantité
que nous avons mesurée peut ainsi être calculée àpartir
des résultats
correspondants,
puisqu’elle
est donnée par :a)
Valeur de x. - Desexpériences
dejets
ato-miques,
décrites dans les références[6]
et[7],
ont fourni la valeur suivante :Sa
précision
relative est inférieure à celle de notre résultat(1).
Ce résultatexpérimental
est en bon accordavec un calcul
théorique
de x par Perl etHughes [3]
qui
donnent :Ces auteurs ont obtenu la valeur de
(7)
en tenantcompte de certaines corrections
relativistes,
déduites del’équation
deBreit,
au momentmagnétique
du niveau 2’Si
de l’hélium :- la
première,
évaluée à -38,7
x10-6,
estl’ana-logue
de la correction relativiste deBreit-Margenau
pourl’hydrogène
[4],
qui
vaut :(x
étant la constante de structurefine) ;
- la
seconde, qui
vaut -2,3
x10-6,
provient
d’un effet deblindage diamagnétique
lié à l’interactionentre les deux électrons de l’hélium : en
effet,
lechamp
magnétique
vu par lespin
dechaque
électron estplus
faible que lechamp
extérieurBo
appliqué,
car il faut lui soustraire lechamp
créé par le momentmagnétique
induit au niveau de l’autreélectron ;
-
enfin,
Perl etHughes
ontsupposé
que les momentsmagnétiques
anormaux despin
des deux électrons sontadditifs ;
ils obtiennent ainsi des correc-tions radiativeségales
pour les facteurs de Landé du 2’Si
de l’hélium et du 12S1/2
del’hydrogène (ces
corrections s’éliminent ainsi dans le rapportx).
Lerésultat
(7)
est doncsimplement
obtenu en faisant la différence des corrections relativistes pour les momentsmagnétiques
du niveau 23S1
de l’hélium[soit
-(38,7
+2,3)
x10-’]
et du niveau 12S 1/2
del’hy-drogène [soit -
17,75
x10-6].
L’erreur de1,0
x10-6
attribuée par Perl etHughes
à la valeurthéorique
(7)
est une estimation de l’ordre de
grandeur
des termes radiatifsnégligés
dans le calcul du momentmagnétique
du 23S1
de l’hélium.fl)
Valeur de y. -L’expérience
de résonancemagné-tique
de William etHughes [9],
en bon accord aveccelle de Anderson
[8],
maisplus précise,
donne pource rapport la valeur :
y est donc connu avec une
précision comparable
à cellede notre mesure.
y)
Valeur de z. - Lerapport z peut être obtenu de
deux manières différentes :
i)
En utilisant le résultat de la mesure de ThanMyint
et coll.
[33], [34], [35]
effectuée à l’aide du maser àhydrogène :
(nous
prenons ici la valeur donnée dans laréfé-rence
[35] ;
ellecorrespond
à la mesure laplus
récente de ce rapport par ces auteurs,qui
donnent unepréci-sion relative de l’ordre de
1,5
x10-’,
à peuprès
deux fois moins bonne que celle de notre résultat(1)).
Pourobtenir z à
partir
de(9),
il faut tenir compte descorrec-tions
diamagnétiques
du momentmagnétique
du pro-ton, dues à laprésence
desélectrons ;
ces corrections diffèrent suivant l’atome(ou
lamolécule) auquel
leproton
appartient.
Pourl’hydrogène
atomique
etmolé-culaire,
elles ont été calculées par Lamb[5]
et Ram-sey[36],
qui
trouvent les coefficients deblindage
sui-vants :et
En combinant
(9), (11)
et(12),
on obtient :z est ainsi déterminé avec une
précision
relative de l’ordre de 4 x10-7@
qui
provient
principalement
de l’incertitude suru(H2)-ii)
En utilisant le résultatexpérimental
trèsprécis
de Lambe
[37] :
Pour obtenir z, il faut
multiplier
cetteexpression
par :La
quantité (15), qui représente
le rapport des fré-quences de résonance du proton dans l’eau et dans la57
magnétique
nucléaire defaçon
indépendante
parThomas
[36], qui
trouve :et par
Gutowsky
et McClure,
qui
donnent[39] :
On voit
qu’il
y a un désaccord entre ces deux mesures ; lesconséquences
n’en sontcependant
pasgrandes
pour la détermination de z, car l’écart entre les coefficients deblindage 03C3(H2)
et03C3(H2O)
est très faible.Si,
commeThan
Myint [33], [34],
nous prenons la moyenneentre
(16)
et(17) :
en combinant
(14)
et(18),
on obtient :L’accord entre les déterminations
(13)
et(19)
de z est excellent. Leurprécision
estcomparable,
elle estenvi-ron 5 fois inférieure à celle de notre mesure
(1),
l’incer-titude provenantprincipalement
de la mauvaise connais-sance des coefficients deblindage u(H2)
pour(13),
a(H2) - a(H20)
pour(19).
ô)
Combinaison des résultatsprécédents.
-En
repor-tant
(6),
(8)
et(13)
dans(5),
on obtient :(L’erreur
portée
ici est la moyennequadratique
deserreurs des mesures
combinées.)
De même enutili-sant
(6), (8)
et(19) :
La
comparaison
des valeurs(20)
ou(21)
à celle de notre mesure :fait
apparaître
un net désaccord : l’écartcorrespond
environ à 2 barres d’erreur de
(20)
(ou (21)),
et à 20 barres d’erreur de notreexpérience.
Aussi discutons-nousquelques origines possibles
de ce désaccord.Discussion. - Si l’on admet
que notre résultat
(1)
n’est faussé par aucune erreur
systématique
(comme
lesuggère
legrand
nombre de vérifications que nous avonsfaites),
on est conduit à se demanderlequel
des résultats antérieurs estsusceptible
d’être modifié.La valeur du rapport z a été obtenue de deux
manières
complètement indépendantes,
en combinant deux séries derésultats,
dont certains sontthéoriques ;
l’accord entre les deux déterminations(13)
et(19)
étantremarquable,
il est très vraisemblable que lavaleur attribuée à z est la bonne.
Pour le rapport y, on
pourrait envisager
que lamesure de la référence
[9],
effectuée par résonancemagnétique
nucléaire sur des gazcomprimés
à uneforte
pression (de
l’ordre de 105 foisplus
élevée quedans notre
expérience),
est affectée par undéplacement
de l’une des résonances observées sous l’effet descolli-sions en
phase
vapeur.Cependant
les auteurs de cetteexpérience
n’ont observé aucune modification des fré-quences de résonancelorsqu’ils
ont fait varier la pres-sion dans la gamme accessible à leurs mesures. Deplus,
pourexpliquer
l’écart avec(1),
il faudrait admettrequ’ils
ont surestimé par un facteur 20 leurprécision,
cequi
est peu vraisemblable.Il ne reste donc que la valeur de x, déterminée par
Drake,
Hughes
et coll.[6],
pourlaquelle
onpeut
supposer que la barre d’erreur est sous-estimée. Cette
mesure est d’ailleurs nettement la moins
précise
de celles que nous avons utilisées. Si l’on admetl’exacti-tude de notre mesure, on peut obtenir en
combi-nant
(1), (8)
et(13) :
Remarquons
que l’erreur sur x dans(22)
est 5 foisplus
grande
en valeur relative que celle de notre mesure(1)
(elle provient principalement
de l’erreur sur la mesurede
z).
On peut considérer la valeur(22)
comme une nouvelle déterminationexpérimentale, plus précise,
du rapport x. La différence entre les valeurs
(22)
et(6)
correspond
environ à 7 fois l’écart standard de la mesure deDrake,
Hughes
et coll.[6]
(c’est-à-dire
à peuprès
à deux fois la barre d’erreurqu’ils donnent).
Cettenouvelle valeur
(22)
n’estplus
en bon accord avec le calculthéorique
de x par Perl etHughes
[3],
qui
donnele résultat
(7).
Il semblerait doncintéressant,
dupoint
de vue
expérimental,
de chercher à augmenter lapré-cision de notre mesure ; on
pourrait
parexemple
envi-sager de refroidir la cellule contenant l’hélium soumis àla
décharge :
on obtiendrait ainsi des courbes de réso-nance moinsélargies
parl’échange
de métastabilité.Remarquons
toutefois que ceci nepermettrait
pas debeaucoup
augmenter laprécision
sur la mesure durapport x : il faudrait
également
améliorer ladétermi-nation du rapport z
(c’est-à-dire,
enfait,
celle du coeffi-cient deblindage
(¡(H2)).
En résumé nous avons effectué une mesure du
rap-port des moments
magnétiques
du niveau métastable2
3 S 1
de 4He et du niveau fondamental1 ’S.
de 3 He.La
précision
que nous avons obtenue permetd’amé-liorer nettement la connaissance de ce rapport.
Cepen-dant notre résultat est
incompatible
avec celui que donne la combinaison d’autres mesuresantérieures,
etmalgré
les nombreuses vérifications que nous avonseffectuées,
nous ne sommes pas parvenus à mettre en évidence une erreursystématique
dans notreexpérience.
En associant notre résultat à ceux d’autres auteurs,
on peut en tirer une nouvelle détermination du rapport
des facteurs de Landé des niveaux
2 3S1
de l’hélium et de12S 1,2
del’hydrogène.
Notre mesure est alorsun peu
plus précise
que lesprécédentes
etprésente
avec elles unléger
désaccord. Si l’on admet que notre résul-tat est correct, il reste alors à étudierquelles
améliora-tions
pourraient
êtreapportées
aux calculsthéoriques
de Perl et
Hughes [3]
pourexpliquer
ce désaccord. Enparticulier,
le calcul du facteur de Landé du niveau2
3S1
devrait sans doute êtrerepris
en tenant compte d’effets d’ordresupérieur (par exemple
la non-addivitédes moments
magnétiques
anormaux des deuxélec-trons).
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