HAL Id: tel-00011884
https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-00011884
Submitted on 9 Mar 2006
HAL is a multi-disciplinary open access
archive for the deposit and dissemination of sci-entific research documents, whether they are pub-lished or not. The documents may come from teaching and research institutions in France or abroad, or from public or private research centers.
L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est destinée au dépôt et à la diffusion de documents scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, émanant des établissements d’enseignement et de recherche français ou étrangers, des laboratoires publics ou privés.
To cite this version:
Laurent Hilico. Réduction du bruit quantique de la lumière par une cavité bistable. Physique Atom-ique [physics.atom-ph]. Université Pierre et Marie Curie - Paris VI, 1992. Français. �tel-00011884�
NORMALE
SUPERIEURE
Thèse
de doctorat de
l’Université Pierre
etMarie
Curie. Paris VI
Spécialité : Physique Quantique
présentée
parLaurent HILICO
Pour obtenir le titre de Docteur de l’université Pierre et Marie Curie
Sujet :
REDUCTION
DU
BRUIT
QUANTIQUE
DE LA
LUMIERE
PAR
UNE
CAVITE
BISTABLE
Soutenue le 22
Septembre
1992 devant lejury composé
de :M. S. HAROCHE
(Président)
M. A. DUCASSE Mme E. GIACOBINO M. P. GRANGIER M. L. LUGIATO M. C. SALOMONNormale
Supérieure
et de l’Université Pierre et Marie Curie. Je remercieJacques
Dupont-Roc,
directeur dulaboratoire,
BernardCagnac
et GilbertGrynberg
de m’avoiraccueilli à Jussieu.
Elisabeth Giacobino et Claude Fabre ont
dirigé
ce travail. Je tiens à les remercierpour le climat de
liberté,
de confiance etd’intelligence qui règne
dans le grouped’optique quantique qu’ils dirigent,
et pour l’aide efficacequ’ils
m’ontapportée
aucours de ces trois années.
Je tiens aussi à remercier les autres membres du groupe :
Serge Reynaud,
Jean-MichelCourty
et Antoine Heidmann pour leurs aidesthéoriques
etexpérimentales,
ainsi que
Thierry
Debuisschert,
JeromeMertz,
ChristianRichy
et Astrid Lambrecht.Un
grand
merci aux membres des autres groupes dulaboratoire,
et toutparticulièrement
àFrançois
Biraben,
Michel Pinard etPhilippe
Verkerk pour leur aideet leur
disponibilité
lors de la mise enplace
del’expérience,
àDelphine
Grison etChristophe
Salomon pour leur connaissance dupiège magnéto-optique,
età l’équipe
deJean-Louis Oudar au CNET
qui
m’a accueilliquelques
semaines.Je remercie
également Serge
Haroche,
AndréDucasse,
Philippe Grangier, Luigi
Lugiato
etChristophe
Salomonqui
ontaccepté
departiciper
aujury.
Enfin,
je
tiens à remercier lepersonnel technique :
FrancisTréhin,
Guy Flory,
JeanQuilbeuf,
MarcThommé,
BernardRodriguez,
AliMezia,
BernardClergeaud,
Gérard Brener et Jean-Claude Bernard
qui
assurent lalogistique
desexpériences.
Jeremercie aussi chaleureusement les secrétaires Marie-Noëlle Ollivier et Blandine Moutiers
auxquelles
lafrappe
et les corrections de ce mémoire doivent tout, ainsi que Mlle Gazan et M. Manceauqui
en ont assuré letirage
et la reliure.Ma bourse de thèse a été
payée
par la DRET et l’Ecolepolytechnique.
Je remercieces deux institutions ainsi que Mme Guibert
qui
agéré
mon dossier. Ce travail deIntroduction...1
I. Bruit
quantique ...5
1 Les fluctuations de la lumière ...5
a. Introduction ...5
b.
L’origine quantique...5
c. Modèle de faisceau lumineux...6
d. Détection des fluctuations de la lumière...7
2 Cadre
théorique ...
10a. Position du
problème...
10b. Contrainte sur les commutateurs ... 11
c. Une solution : théorie entrée-sortie et linéarisation ... 11
d.
Exemples
... 12e. Relation entre la
compression
des fluctuations et la stabilité dusystème...
17f. Lien avec les autres méthodes de calcul... 17
g. Conclusion ... 19
3
Appendice
A : Notations ... 20a. Vecteurs et matrices
d’opérateurs...
20b. Transformation de Fourier... 21
4
Appendice
B :"champ
quasi-monomode" ... 21
II. De l’effet Kerr idéal aux atomes ... 23
1 Introduction ... 23
2 Modèle de la cavité à effet Kerr ... 23
a. Les
équations
d’évolution duchamp
... 24b. Discussion des spectres de bruit... 27
c. Conditions sur la non-linéarité et
l’absorption
... 30d. Evaluation des
possibilités expérimentales
... 313 Les limitations de ce modèle... 38
a. Effets des modes transverses... 39
b. Effet d’un temps de
réponse
de la non-linéarité... 40c.
Appendice
C-Couplage
entre modesgaussiens
... 424 Utilisation d’une non linéarité d’ordre 2 : l’OPO
dégénéré ... 46
a.
L’oscillateur paramétrique
optique dégénéré
... 46b. Etat stationnaire et
analyse
linéaire de stabilité ... 47c. Transformation des fluctuations ... 51
1 Introduction ... 59
2 Les
hypothèses du
modèle ... 60a.
Hypothèses
sur les atomes et leschamps
... 60b.
Couplage atomes-champ ...60
3 Relation entrée-sortie pour le milieu
atomique... 60
a.
Equation
deHeisenberg ... 61
- b.
Réponse
linéaire... 63c. Transformation
canonique
des fluctuations duchamp...65
d. Conservation des relations de commutation...65
4 Fluctuations
quantiques
dans la bistabilitéoptique...67
a. Point de vue entrée-sortie ... 67
b. Article "Linear
input-output
method for quantum fluctuations inoptical
bistability with
two level atoms" ... 68c. Solutions stationnaires...96
d. Stabilité des solutions stationnaires ...99
e.
Comparaison
avec d’autres théories standard... 1015 Théorie
générale
des fluctuationsquantiques
dans la bistabilitéoptique...
102a. Présentation de l’article ... 102
b.
Tiré à part de l’article ...
104c. Conclusions... 110
6 Ordres de
grandeur...
110a. Liens entre les
paramètres théoriques
etl’expérience ...
110b.
Absorption
et non-linéarité... 111c. Evaluation des
paramètres
dans le cas du césium ... 112d. Conclusion... 113
IV.
Expérience
avec une cavitéoptique
contenant des atomes froids... 1151
Pourquoi
le césium dans unpiège
magnéto-optique ?
... 115a. Les avantages du césium froid... 115
b. Le césium est-il un atome à deux niveaux ? ... 116
2
Montage expérimental ...
117a.
Principe
dupiège magnéto-optique
... 117b. Le montage
expérimental,
solutionstechniques
retenues... 119c.
Caractéristiques
dupiège...
1263 Le
laser à atomes froids ...
128c.
Conjugaison
dephase
dans les atomes froids... 133d. Conclusions ... 134
4 Bistabilité
optique
avec des atomes froids ... 134a. Introduction ...134
b. La cavité
optique
bistable ... 136c. Bistabilité ... 138
d.
Comparaison
avec la théorie des atomes à deux niveaux ... 1505 Conclusion ... 155
V. Etude
expérimentale
des fluctuationsquantiques
dans la bistabilitéoptique...
1571 Introduction ... 157
2 La détection des fluctuations de la lumière...158
a. Difficultés de la détection du bruit d’intensité de la lumière ... 158
b. Les autres sources de bruit
électronique ... 159
c. Utilisation d’un
amplificateur
tension-tension... 160d.
Amplificateur
courant-tension... 162e. Résultats... 165
f. Conclusions ... 168
3 Mesure du bruit d’intensité de la lumière réfléchie par la cavité bistable ...169
a. Calibration du bruit
quantique
standard...169b. Résultats
expérimentaux préliminaires
...171c. Conclusions... 175
Conclusion...177
Les mesures en
optique
sontparmi
lesplus précises
qu’on
sache réaliser. Eneffet,
grâce
auxlasers,
il estpossible
d’obtenir des faisceaux lumineux continus d’intensité très stable et ayant unegrande
longueur
decohérence,
permettant d’effectuer des mesures trèssensibles,
parabsorption,
ou par interférométrie.Cependant,
ces mesures ne sontjamais
exemptes de bruit. Ce bruit neprovient
pas seulement desdispositifs électroniques
utilisés pouramplifier
lessignaux
détectés,
mais
provient
de la lumière elle-même.L’électrodynamique
quantique
montre que lechamp
électrique
est décrit par deuxopérateurs correspondant
aux deux composantes dequadrature
duchamp
électromagnétique
classique.
Ces deuxopérateurs
ne commutent pas et satisfont uneinégalité
deHeisenberg :
leproduit
de leurs variances estsupérieur
à une limite finie non nulle.La
conséquence
de la naturequantique
duchamp électromagnétique
estqu’il
n’est paspossible
de réaliser un état duchamp
tel que lechamp électrique
soitparfaitement
déterminé,
tout comme il n’est paspossible
de connaître simultanément laposition
etl’impulsion
d’uneparticule
matérielle. Enrevanche,
lasouplesse
de lamécanique
quantique
permetd’imaginer
et de réaliser des états duchamp
où l’une des deuxquadratures
est déterminée avec uneprécision
meilleure que la limitequantique
standard,
et l’autre avec uneprécision
moins bonne. De tels états sontappelés
étatscomprimés
duchamp.
Les réferences suivantes sont des articles de revue consacrés auxproblèmes
de la réduction du bruit
quantique
de la lumière[Yamamoto 90]
[Reynaud 92]
[Houches 90,
Kimble].
Le bruit de la lumière peut
s’interpréter
deplusieurs
manières. Lapremière
utilise unedescription corpusculaire
de lalumière,
en termes dephotons,
et attribuel’origine
du bruit d’intensité standard d’un faisceau lumineux à l’arrivée desphotons
sur lephotodétecteur
à des instants aléatoires. La réduction du bruit d’intensités’interprète
alors en termes deréarrangement
temporel
desphotons.
Cetteinterprétation
a donné son nom au bruit d’intensité d’un faisceau lumineux : le bruit degrenaille
ou shot noise. Une autreinterprétation
fructueuse du bruit de lalumière consiste à la décrire par un
champ classique
fluctuant,
ycompris
dans le cas où l’intensitémoyenne du
champ
est nulle(fluctuations
duvide).
Les états
comprimés
peuvent avoir desapplications :
parexemple
unchamp comprimé
en intensité permet de mesurer dessignaux d’absorption plus
faiblesqu’avec
unchamp
au shotnoise,
et permet d’améliorer le rapport
signal
sur bruit de la mesure. Ceprocédé
est intéressantlorsqu’il
n’est paspossible d’augmenter
ce rapportsignal
sur bruit en augmentant l’intensité du faisceau ou le temps de mesure, comme dans le cas de milieux trèsdilués,
ou de milieux ayant un seuil dedommage
très bas. Unchamp comprimé
enphase
trouvera desapplications
dans les mesuresinterférométriques
de trèsgrande
sensibilité,
comme parexemple
la détection des ondesgravitationnelles.
De nombreuses
propositions
etdepuis
peuquelques
réalisations existent pourgénérer
desqui génèrent
unchamp
électromagnétique
dont les fluctuations d’une des composantes dequadrature
sontcomprimées.
Parexemple,
il estpossible
en alimentant une diodelaser
degrand
rendement
quantique
avec un courant très peu fluctuant filtré par une résistance refroidie à latempérature
de l’héliumliquide,
d’obtenir un faisceau laser dont les fluctuations d’intensité sontcomprimées
deprès
de 90% sur une trèslarge
bande defréquence.
Il est aussipossible
de créer àl’aide d’un oscillateur
paramétrique optique
deux faisceaux laserjumeaux
dont les corrélations d’intensité sont presque dix fois meilleures que la limitequantique
standard. Ces corrélations ontété utilisées pour
produire,
par asservissementélectronique
de l’intensité d’un des faisceauxjumeaux
surl’autre,
un faisceau dont le bruit d’intensité est réduit de 25% autour d’unefréquence
d’analyse
donnée.La seconde idée consiste à transformer le
champ
laser issu d’un lasertraditionnel,
dont lebruit
correspond
idéalement au bruitquantique
standard,
en unchamp comprimé
à l’aide d’undispositif passif,
sans pertes nigain
pour lechamp.
Nous montrons auchapitre
II,
que l’utilisation d’un cavité non linéaire et bistable contenant un milieu Kerr(c’est
à dire un milieu dont l’indice deréfraction est
proportionnel
à l’intensitéqui
letraverse)
est unsystème passif susceptible
decomprimer
les fluctuationslorsqu’elle
est utilisée auvoisinage
d’unpoint
tournant de la bistabilité. L’utilisation d’une non-linéarité non résonnante permetd’envisager
desapplications
pour des faisceaux d’intensité et delongueur
d’onde variées.Cependant,
l’étude des milieux non linéairesdisponibles
à cejour
montre que les ordres degrandeur
des non-linéarités d’ordre trois ne sont pasfavorables à la réalisation
expérimentale
d’un bistable réducteur de bruit. Nous sommes donc amenés àenvisager
d’autres types de non-linéaritésplus
fortes,
provenant de mécanismesphysiques
variés,
qui
ne sontplus
idéales,
etqui
peuvent introduire du bruit sur le faisceau lumineux aveclequel
ellesinteragissent.
Nous montrons que la non-linéarité laplus
prometteuse est celle d’une assemblée d’atomes à deux niveaux immobiles excités auvoisinage
de résonance.Le
chapitre
III est consacré à l’étude détaillée despropriétés
de bruit de la lumière réfléchiepar une cavité
optique
contenant des atomes à deux niveaux. Cette étude utilise un formalismeentrée-sortie
général
introduit auchapitre
I,
permettant de calculer la modification des fluctuationsdu
champ
par lacavité,
et de tenir compte du bruit propreapporté
par le milieu non linéaire. Plusprécisémént,
nous montrons que les fluctuations duchamp
rayonné
par les atomes peuvent êtreséparées
en deux contributions : un terme dû à laréponse
des atomes aux fluctuations duchamp
incident,
et un terme lié à l’émissionspontanée.
Nous montrons que, même si la non-linéarité d’atomes à deux niveaux est différente de celle d’un effet Kerr pur(elle
estrésonnante),
elle est unexcellent candidat pour la réduction du bruit
quantique
de la lumière enparticulier
si on utilise unecavité dont la
largeur
enfréquence
estgrande
devant celle de la transitionatomique.
Une telle non-linéarité a
déja
été utilisée dansplusieurs expériences
enplaçant
des cavitésoptiques
autour dejets atomiques.
Elle apermis
l’observation de réduction debruit,
mais cetteréduction reste inférieure aux
prévisions
théoriques
enparticulier
à cause de l’effetDoppler
et de ladurée finie de l’intéraction entre les atomes et le rayonnement
(temps
detransit).
L’invention duatomiques
a relancé l’intérêt des non-linéaritésatomiques quasi-résonnantes.
C’est dans cecontexte que nous avons décidé la construction d’un
piège magnéto-optique
contenant du césium autourduquel
nous avonsplacé
un résonateuroptique
de finesse environ 50. L’étude de laréduction du bruit de la lumière dans la bistabilité
optique
passe tout d’abord par l’étude de labistabilité
optique.
L’étude de notre résonateur non linéaire nous apermis
dans unpremier
temps d’observer lapremière
oscillation d’un laser à atomes froidsqui
pourrait
se révéler très intéressantpour
l’optique quantique.
Par la suite nous avons étudié la bistabilitéoptique
pour des écarts à résonance duchamp
trèsvariés,
et avons aussi observé les instabilitésprévues
par la théorie de la bistabilitéoptique
avec des atomes à deux niveaux. Nous avons déduit des courbesexpérimentales
lescaractéristiques
de notre cavité non linéaire. Lacomparaison
avec le modèlethéorique
montreque les
régimes qui
nous sont accessibles sont favorables à l’observation de la réduction de bruitquantique.
Le
chapitre
V détaille les méthodes permettant de mesurer le bruitquantique
de la lumière sur des intensités lumineuses faibles. Nous y proposons deuxsystèmes
dephotodétection,
dont l’untrès
performant.
Nousprésentons
ensuite les résultatspréliminaires
que nous avons obtenu et1
Les fluctuations de la
lumière
a. Introduction
Le but de ce
chapitre
est derappeler
brièvementl’origine
des fluctuationsquantiques
de la lumière etd’indiquer
comment ellesapparaissent
dans les diverses mesures couramment effectuéesen
optique,
détectiond’intensité,
mesureshomodynes
ouhétérodynes
(§1)
et nousprécisons
àcette occasion les notations utilisées dans ce mémoire.
Au
§2,
nousprésentons
le cadregénéral
du formalisme que nousemployons,
fondé sur une méthode "d’entrée-sortie". A titre d’introduction auxtechniques qui
permettent demanipuler
lebruit
quantique
nous donnonsquelques exemples
desystèmes
linéaires et non linéairessimples,
etnous établissons certaines
propriétés générales
vérifiées par cessystèmes.
b.L’origine quantique
Le
champ
électromagnétique
peut êtredécomposé
enmodes,
correspondant
à des ondesplanes progressives
caractérisées par un vecteur d’ondek,
et unepolarisation
03B5.
Pour lechamp
électromagnétique
libre,
ces modes évoluent comme des oscillateursharmoniques
indépendants.
En
mécanique quantique,
on peut associer à un mode desopérateurs
de création et d’annihilationhermitiques conjugués
a+et a vérifiant la relation de commutation :L’opérateur champ électrique s’exprime
alors comme une somme sur tous les modes d’unecombinaison des
opérateurs
a et a+ associés à ces modes.L’amplitude
duchamp
électrique
correspondant
à un mode donné peut s’écrire :avec
Le commutateur de
:E(t)
et deE
+
(t)
vaut :Le
champ
peut aussi sedécomposer
sous la forme :avec
Les
opérateurs E
1
(t)
etE
2
(t)
vérifient :E
Puisque
les deux composantes dequadrature
E
1
etE
2
duchamp
ne commutent pas, lesdispersions
surE
1
etE
2
vérifient,
pour tout état du rayonnement, uneinégalité
deHeisenberg :
où
L’incertitude sur la valeur des composantes de
quadrature
duchamp
constitue le bruitquantique
de lalumière,
qui
limite laprécision
des mesures enoptique.
Si le
champ électromagnétique
est dans l’étatvide,
la valeur moyenne duchamp
électrique
estnulle,
mais les variancesde E
1
et
E
2 ne le sont pas et vérifient :Ces fluctuations sont
appelées
fluctuations du vide.Si le
champ
estreprésenté
par un état cohérent(c’est
à dire un état propre del’opérateur
a)
[Glauber
63],
les variances deE
1
etE
2
vérifient
cette même relation.c. Modèle de faisceau lumineux
L’état du
champ
électromagnétique
peut être décrit par un vecteur appartenant àl’espace
vectoriel obtenu par
produit
tensoriel des espaces vectorielscorrespondant
àchaque
mode duchamp. Cependant,
enoptique quantique,
on s’intéresse à des faisceauxlumineux,
leplus
souventissus de
lasers,
qu’on
peut décrire dans uneapproximation
quasi-monomode :
on ne considèrequ’une
seulepolarisation
etqu’une
seule direction depropagation
où les modes sont caractériséspar leur seule
fréquence.
On note s la section du faisceau.Sous ces
hypothèses,
lechamp électrique
peut êtreécrit,
comme les sommes de ses composantesde
fréquences positives
et defréquences négatives (Appendice
Béquation
(I.84)) :
avec
Le coefficient
E
03C9
dépend
lentement de lafréquence
comme03C9
1/2
et vaut :Le
champ
considéré étantquasi-monomode
defréquence
03C9L, seul le mode defréquence
03C9L estoccupé,
les modes voisins étant dans l’état vide ou très peuoccupés.
La valeur moyenne duchamp
E est
monochromatique :
En
optique,
lafréquence
03C9L est très élevée(~10
15
Hz),
et on s’intéresse à des fluctuationsde
fréquence
basse(~
10
9
Hz),
donc faisant intervenir des modes defréquence
proches
de 03C9L : onpar :
Les
champs
E(t)
etE
+
(t)
s’écriventalors,
sous forme de transformées de Fourier :E(03C9)
etE
+
(03C9)
vérifient :et les relations de commutation :
Notons que par suite du passage dans le référentiel tournant, les
fréquences
03C9 et 03C9’ dans leséquations
(I-15
à18)
sont maintenant les écarts à lafréquence
moyenne 03C9L, c’est à dire lesfréquences d’analyse qui
nous intéresserons pour les fluctuations.On a bien
entendu,
si|0>
représente
le vide de rayonnement :La valeur moyenne du
champ
E est maintenantindépendante
du temps. La normalisation introduitepar
l’équation
(I.14)
est choisie par commodité pour cechapitre.
Grâce àelle,
le module carré de la valeur moyenne duchamp représente
le fluxnumérique
dephotons
du faisceau lumineux décrit.d. Détection des fluctuations de la lumière
La mesure des fluctuations de la lumière s’effectue à l’aide de
photodétecteurs (photodiodes
ouphotomultiplicateurs), qui
délivrent unsignal
I(t)
proportionnel
à l’intensité lumineuse reçue[Cohen-Tannoudji
88,Complément
A-II].
Compte
tenu du trèsgrand
flux dephotons
dans un faisceau lumineuxintense,
ses fluctuationssont
toujours
faibles en valeur relative. On considerera donc que les fluctuations 03B4E duchamp
Esont
petites
devant sa valeur moyenne, cequi
permettra d’utiliser desapproximations
linéaires dans les calculs sur ces fluctuations. Les fluctuations deE(t)
sont définies par :Dans
l’approximation
linéaire,
les fluctuations d’intensité sont données par :i. Bruit d’intensité
Il est
possible d’analyser expérimentalement
les fluctuations de l’intensité à l’aide d’unanalyseur
de spectre. Ces fluctuations sont alors caractérisées par leur densitéspectrale
normaliséeS
I
(03C9).
où
03B4I(03C9)
est la transformée de Fourier de03B4I(t).
Nous allons montrer que
l’expression
deS
I
(03C9)
faitintervenir,
outre les valeurs moyennes deschamps,
quatre fonctions de corrélation de 03B4E et03B4E
+
.
Afin desimplifier
lesformules,
on introduit des notationsmatricielles,
définies dansl’appendice
A de cechapitre.
On peut alorsexprimer S
I
(03C9)
sous laforme :
où :
soit encore :
La matrice V est
appelée
matrice des corrélations duchamp. Remarquons
que ces fonctions de corrélation ne sont définies ni dans l’ordrenormal,
niantinormal,
niantisymétrique
pour lesopérateurs
03B4E et03B4E
+
.
Compte
tenu despropriétés
des transformées de Fourier(appendice
A),
lamatrice V a la forme
générale :
où
A, B, C
et D sont quatre fonctions réelles.Il faut remarquer que
S
I
(03C9)
est invariant dans undéphasage
duchamp
donc parpropagation,
alorsque ni la matrice V ni la valeur moyenne du
champ
ne le sont.ii. Bruit sur une
composante
dequadrature
quelconque :
mesurehétérodyne
La méthode de détection
précédente
ne permet de mesurer que le bruit d’intensité sur le faisceaudétecté. On ne peut alors remonter
qu’à
une combinaisonparticulière
des fonctions de corrélationdu
champ.
Il estcependant possible
d’obtenir d’autres informations sur la matriceV
M
des corrélations duchamp
à mesurer, en s’aidant d’un faisceauplus
intense,
de mêmefréquence
03C9Lque celle du faisceau à mesurer : un oscillateur local.
Pour
cela,
onmélange
le faisceau à mesurerE
M
à l’oscillateur localE
L
sur une lameséparatrice
50%,
et on mesure le bruit sur la différence des intensités des faisceaux résultantsE
1
Figure
1.1Les composantes de
fréquence positive
deschamps
E
1
etE
2
valent :On en déduit aisément les intensités
I
1
etI
2
deschamps
E
1
etE
2
Dans
l’approximation
linéaire et en utilisant le fait que l’oscillateur local estbeaucoup plus
intenseque le faisceau à mesurer, les fluctuations de la différence des intensités
I
1
etI
2
a pourexpression :
Cette formule est très semblable à celle donnant les fluctuations d’intensité d’un faisceau lumineux
(I.22).
Dans cepremier
cas les fluctuations de l’intensité peuvent être vues comme lemélange
hétérodyne
duchamp
moyen et de ses fluctuations. Dans le casprésent,
lesignal
de bruit(I.29)
correspond
aumélange
hétérodyne
duchamp
moyen de l’oscillateur local et des fluctuations duchamp
à mesurer. Ildépend explicitement
de laphase
relative de l’oscillateur local et du faisceau àmesurer au niveau de la lame
séparatrice.
La mesure de la densitéspectrale
de bruit de cesignal
donne accès au bruit sur la composante dequadrature
03B8 notéS
03B8
(03C9)
et défini par :où
La composante de
quadrature
03B8 estl’opérateur
iii. Le bruit
quantique
standard ou shot noiseLe bruit
quantique
standard ou shot noise est le bruit d’un faisceau lumineux monomode décrit parun état cohérent :
plus
précisément,
l’état duchamp
est un état cohérent dans le mode defréquence
03C9
L et dans l’état vide pour les autres modes. En utilisant les relations de commutation
(I.18),
on obtient pour un étatcohérent,
et donc aussi pour l’état vide :La matrice
V(03C9)
nedépend
pas de lafréquence :
le shot noise est un bruit blanc. Le bruit nedépend
pas nonplus
de la composante dequadrature
03B8.Puisque
la densitéspectrale
normalisée vaut1,
lapuissance
de bruit du shot noise estproportionnelle
à l’intensité du faisceau détecté(1.23).
iv.
Champ comprimé
et bruitoptimum
Un
champ
est ditcomprimé
ou"squeezé"
si une de ses composantes dequadrature
possède
des fluctuations dont une des composantes defréquence
a un bruit inférieur au bruitquantique
standard,
c’est à dire s’il existe 03B8 et 03C9 tels que(03C9)
03B8
S
< 1. Pour un étatcomprimé,
on peutparler
du bruitoptimum S
opt
défini par :En utilisant la forme
générale
de la matrice des corrélations(I.27),
on obtient :Ce bruit minimum peut être mesuré par la détection
hétérodyne
décriteplus
haut,
en faisant varier 03B8 donc laphase
relative duchamp
à mesurer et de l’oscillateur local.2
Cadre
théorique
Dans ce
paragraphe,
on s’intéresse aux méthodespossibles
de calcul despropriétés
de bruit d’un faisceau lumineux. Dans la mesure où le faisceau lumineux issu d’un laser continucorrespond
leplus
souvent à un étatproche
d’un étatcohérent,
on peut se poser leproblème
de la transformation d’un état cohérent en étatcomprimé.
Il est doncimportant
de savoir comment se transforment les fonctions de corrélation d’unchamp
lors d’une interaction pour savoir si cette interaction estsusceptible
decomprimer
les fluctuations duchamp.
a. Position du
problème
Une fonction de corrélation telle que les composantes de la matrice
V
03BB
,
est une valeurmoyenne d’un
produit
d’opérateurs pris
à deux instants différents(ou
pris
pour deuxfréquences)
qu’il
nous faudra calculer àpartir
del’équation
d’évolution à un temps de lamécanique quantique
(l’équation
deSchrödinger)
et des "conditions initiales" sur les fonctions decorrélation,
donnéespar les relations de commutation d’un
champ
libre(I.18).
Par
ailleurs,
laplupart
des interactionsqu’un
faisceau lumineux peut subir ne sont pasaisément décrites par un hamiltonien. Par
exemple,
l’action d’une lamepartiellement
absorbante n’est pas hamiltonienne dans le sens oùl’énergie
du faisceau transmis est inférieure à celle du faisceau incident. Les interactions résonnantes avec un milieuatomique,
gazeux ou solide font intervenir des variablesdynamiques
autres que celles duchamp.
Ces variables sontsusceptibles
très faibles. Il faut alors utiliser une cavité
optique
contenant le milieuactif,
afin derecycler
lalumière et
d’augmenter
lescouplages
par effet de surtension. On doit donc utiliser uneapproche
permettant de calculer la modification des fonctions de corrélation d’un faisceau lumineux dans son interaction avec un
système complexe, composé
desous-systèmes plus
simples :
miroirs,
propagation,
milieux non linéaires...b. Contrainte sur les commutateurs
La
mécanique quantique
conduit à unequantification
duchamp électromagnétique
où les relations de commutation duchamp
libre sont données par les formules(I.18).
Considérons un faisceau lumineux incident
(champ E
in
)
sur unsystème
Squelconque
aveclequel
il
interagit
pour se transformer en un faisceauémergent (champ
E
out
).
(Figure
I.2)
Figure
12Avant et
après
l’interaction,
la lumière se propage librement : les deuxchamp
Ein etE
out
sont
deschamps
libres. Ils vérifient donc nécessairement les mêmes relations de commutation : celles d’unchamp
libre.Cette contrainte
impose
donc une condition très forte sur les transformations d’unchamp
lorsd’une interaction : elles doivent
préserver
les relations de commutation duchamp
libre.c. Une solution : théorie entrée-sortie et linéarisation
La méthode d’entrée-sortie consiste à
décomposer
lesystème complexe
S aveclequel
lechamp
interagit
ensous-systèmes
S
j
,
qui interagissent
avec un ouplusieurs champs.
Elle repose sur leshypothèses
suivantes :- Les fluctuations des
champs
intenses entrants ou sortants sont faibles devant leurs valeursmoyennes. Cette
hypothèse justifiera
les linéarisations.-
Chaque sous-système
dusystème complexe
provoque unepetite
modification des fluctuations deschamps qui
le traverse.- La
dynamique
propre dechaque sous-système,
nedépend
pas descaractéristiques
des fluctuations duchamp
incident ouémergent
de cesous-système.
Ces trois
hypothèses
seront vérifiées dans les casqui
seront traités dans leschapitres
II et III.Cependant,
la troisièmehypothèse
n’est pastoujours
vérifiée : eneffet,
on peutimaginer
et réaliserexpérimentalement
descavités,
telles que la relaxation des atomes(c’est-à-dire
leurdynamique
propre)
soit contrôlée par la structure des modes de la cavité[Houches 82],
et par l’état duchamp
micro-onde dans la cavité[Courty
89 et89a].
On peutcependant
étendre la théorie entrée-sortiedes fluctuations à ce cas
[Courty 90].
Cettepossibilité
est brièvement discutée à la fin duchapitre
III.
L’hypothèse d’indépendance
dessous-systèmes
permet de considérer le ou leschamps
sortantsd’un
sous-système
comme deschamps
libres,
c’est-à-dire comme deschamps
entrants pour lesautres
sous-systèmes.
Les
hypothèses
de"petites
fluctuations" et depetites
modifications des fluctuations permettent dese limiter à une transformation linéaire des fluctuations par un
sous-système :
si[03B4E
(j)in
]
et[03B4E
(j)out
]
sont
leschamps
entrant sur lesous-système
S
j
,
on écrira :où
T
(j)
(03C9)
est une matricequi
décrit la modification des fluctuations par lesous-système j
etF
(j)
(03C9)
les éventuelles fluctuationsqu’il ajoute.
La transformation linéaire est écrite dansl’espace
de Fourier(des
fréquences),
cequi
permet deprendre
en compte les effets de retard. Une telle transformation dechamps
entrant enchamps
sortant doit bien sûr conserver les relations de commutation car leschamps
E
(j)in
etE
(j)out
sont libres. Cette transformation estappelée
transformation
canonique
deschamps.
La méthode d’entrée-sortie décrite par des tranformations linéaires
canoniques
conduit donc à unsystème d’équations
linéaires dans le domaine desfréquences,
reliant les fluctuations duchamp
E
in
incident sur lesystème
S et celles duchamp émergent E
out
à celles des différentschamps
entrant et sortant dessous-systèmes
Sj,
E
(j)in
etE
(j)out
.
Il suffit ensuite d’élimineralgébriquement
leschamps
intermédiairesE
(j)
pour obtenir uneexpression
des fluctuations sortant dusystème
S en fonction des fluctuations entrantes et des fluctuations propres dessous-systèmes
S
j
.
A ce
stade,
il ne faut pas oublier que nous ne sommes pas seulement intéressés par la transformation des fluctuations duchamp
incident,
mais aussi par la transformation de leurs fonctions de corrélation. Les fonctions de corrélation deschamps
entrant sont des données duproblème.
La transformation donnée par la relation(I.36)
ne permettra de passer des fluctuationsaux corrélations de
E
(j)out
que si les fluctuationsajoutées
F
(j)
sontindépendantes
des fluctuations deE
(j)in
,
et que si les fonctions de corrélation deF
(j)
sont connues.d.
Exemples
Nous allons donner maintenant
explicitement
les transformationscanoniques correspondant
àquelques
interactions courantes telles que lapropagation
libre dufaisceau,
ou l’action d’un miroir ou d’une lamepartiellement
réfléchissante,
puis
nous résoudrons lesystème d’équations
obtenu dans le cas d’une cavitéoptique
contenant un milieuquelconque,
mais modélisable par unetransformation
canonique.
i.
Propagation
libreOn considère ici la
propagation
libre du faisceau lumineux sur une distancel,
avec la célérité c. LeCompte
tenu de la relation(I.14)
définissant leschamps
normalisés Ein etE
out
,
on déduit la transformation due à lapropagation,
valable pour leschamps
moyens comme pour les fluctuations :avec ~
=03C9
L
l
/ c, où 03C9L est lafréquence
centrale duchamp.
ii. Miroir ou lame
partiellement
réfléchissanteFigure
I 3Une lame est un
système
comportant deux entrées et deux sorties(les
deux faces de lalame),
représenté
sur lafigure
3 et modelisé par un coefficient de transmission t et un coefficient de réflexion rsupposés
réels poursimplifier.
On noteE
A
etE
B
les deuxchamps
entrants,E
C
etE
D
les deux
champs
sortants. La transformation deschamps
est donnée par :Le
signe -
dans la deuxièmeéquation
et la relation+
r
2
t
2
= 1 assurent la conservation del’énergie
transmise et réfléchie par la lame. Les transformations
canoniques
des fluctuations sont donnéespar :
Dans
l’hypothèse
où lechamp
E
A
a une valeur moyenne non nulle et où lechamp
E
B
est dans l’étatvide,
lepremier
terme de ceséquations
décrit la transformation desfluctuations,
et le deuxième leIl est élémentaire de vérifier que les transformations de ces deux
premiers exemples
conservent lesrelations de
commutation,
donc sontcanoniques.
iii. Cas d’une cavité de
grande
finesseFigure
I 4 : Cavité optique en anneau contenant un milieu non-linéaireOn peut obtenir une forme très
générale
pour la transformation des fluctuations par une cavitéoptique
en anneau degrande
finesse ayant un ouplusieurs
miroirs decouplage
et contenant unmilieu non linéaire
quelconque.
On va traiter le cas leplus simple
d’une cavité à un seul miroir decouplage,
et d’un seulchamp
incident. On note Ain lechamp
entrant sur lesystème,
etA
out
lechamp
sortant(figure
(I-4)).
Cette cavité peut êtredécomposée
en troissous-systèmes (figure
(I-5)) :
Figure
I 5 :Décomposition
de la cavité de lafigure
14 ensous-systèmes
S
1
:
miroir decouplage,
caractérisé par les coefficients de réflexion et de transmission r et t.Ìl
y a deuxchamps
entrants l’un venant de l’extérieur de la cavitéE
in
1
,
l’autre venant del’intérieur,
E
’in
1
,
et deuxchamps
sortants l’un réfléchi vers l’intérieur de la cavitéE
out
1
et l’autre transmis vers l’extérieurE
’out
1
.
S
2
:
milieu non linéaire caractérisé par une matriceT
2
et un bruitajouté
F
2
.
Lechamp
entrant est notéE
in
2
,
lechamp
sortantE
out
2
.
S
3
:
Propagation
duchamp
dans la cavité delongueur
1. On note 03C4 =l
/c , ~
= 03C9L 03C4. Lechamp
entrant estE
in
3
,
lechamp
sortantE
out
3
.
La
propagation
duchamp
donned’après
la formule(I.38):
Les
champs
entrants et sortants sont reliés par :Il est
possible
de résoudre cesystème d’équations
linéaires pour obtenir :Un des rôles du résonateur
optique
estd’augmenter
les effets non linéaires par effet de surtensionde la cavité. C’est
pourquoi
on choisit une cavité degrande
finesse. Dans cesconditions,
on peutécrire :
On suppose ensuite que la
fréquence
duchamp
estproche
d’une desfréquences
propres de lacavité
03C9
cav
.
On définit l’écart~
0
entre lafréquence
du laser et la résonance de la cavité enposant :
On se restreint à des
fréquences
03C9 telles que 03C903C4 << 1. Tous les calculs ultérieurs seront faits àl’ordre le
plus
bas en 03C903C4,~
0
et 03B3cav. On a alors :et on obtient une relation entrée-sortie pour les
champs,
donnée par :On introduit alors une matrice de transfert
03BC(03C9), dépendant
de lafréquence,
définie par :et on en déduit les fluctuations des
champs
sortants en fonction de celles deschamps
entrants :La méthode d’entrée-sortie linéarisée nous a
permis
d’obtenir une relation linéaire donnant lesfluctuations du
champ
sortant dusystème
en fonction des fluctuations duchamp
entrant(qui
sontconnus
(dès
l’instant où on connaît les transformationscanoniques
liées aux différentssous-systèmes
dusystème
S).
La matrice de drift
03BC(03C9)
décrit l’effet des éléments contenus dans lacavité,
hormis l’interférenceentre les deux
champs
entrant du miroir decouplage
qui
donne le terme(-1)
del’équation
(I.55),
car r ~ 1. La fonction
03BC(03C9)
est donc la fonction de transfert des éléments de la cavité.Le second terme de
(I.55)
est un terme source de fluctuationsqui apparaissent explicitement
comme les fluctuations émises par lesous-système
S
2
et filtrées par la fonction de transfert03BC(03C9)
de la cavité.
De la transformation des fluctuations
(I.55),
on obtient la transformation des fonctions de corrélation dont la définition est :En utilisant
l’équation
(I.55)
etl’indépendance
des fluctuations provenant duchamp
entrant et dusous-système S
2
,
la transformation des fonctions de corrélationprend
la forme trèsgénérale :
La matrice D dite de
diffusion,
contient l’ensemble des sources de bruit vues de l’intérieur de lacavité : le bruit
ajouté
par lesous-système S
2
,
caractérisé par la matrice 03C32(03C9)
et le bruit entrant, caractérisé parV
in
(03C9)
et filtré par la cavité.avec
03C3
2
(03C9)
est la matrice des fonctions de corrélation du bruitajouté F
2
(03C9).
iv. Cavité de
grande
finesse et état cohérent incidentL’expression
deD(w)
sesimplifie beaucoup
dans le cas où lechamp
entrant est un état cohérent. Eneffet,
on peut écrire :En reportant
(I.54)
dans(I.58),
on obtientl’expression
de la matrice de diffusion :L’expression
de D montre que la matrice de diffusion nedépend
pas que du bruitajouté
03C3
2
(03C9) :
unsystème
non linéaire nonbruyant
[Reynaud
89],
[Fabre 89]
donne une matrice de diffusion non nulle. La formule(I.57)
montre que la matrice D caractérise lacapacité
dusystème
à modifier les fonctions de corrélation duchamp
entrant.leurs
fluctuations).
C’est le cas d’unmiroir,
ou de lapropagation
dans le vide ou dans un milieu linéaire. La conservation del’énergie
deschamps impose
que la matricequi
définit cettetransformation linéaire est unitaire. Cette même matrice définit la transformation
canonique
desfluctuations.
Or,
une matrice unitaire peut s’écriree
iH
où H esthermitienne,
soit 1 + iH si H estune matrice de
petite
norme.En
remplaçant
T
2
par iH dans(I.61),
on déduitqu’un système
linéaire nonbruyant
ne peut en aucun cascomprimer
les fluctuations d’unchamp
décrit par un état cohérent car dans ce cas on aD(03C9)
= 0 et doncV
out
(03C9)
= Vin(03C9).
e. Relation entre la
compression
des fluctuations et la stabilité dusystème
Dans le cas où le
système
non linéaire utilisé pourcomprimer
les fluctuations durayonnement
n’ajoute
pas de bruit propre, lespropriétés
decompression
des fluctuations derayonnement sont étroitement correlées aux
propriétés
de stabilité dusystème.
Eneffet,
dans cecas, la relation entrée-sortie pour les fluctuations s’écrit :
La conservation des relations de commutation
impose
alors que le déterminant de la matrice03BC(03C9)-1
soitégal
à 1. Cette matricepossède
donc deux valeurs propres de modulequelconque,
mais dont le
produit
vaut 1. Un telsystème
estsusceptible
decomprimer
efficacement lesfluctuations d’une des composantes de
quadrature
duchamp
si on l’utilise dans des conditions où une des valeurs propres estpetite
en module. Les fluctuations sur l’autrequadrature
propre serontdonc
amplifiées.
La limite d’unsqueezing parfait
sera obtenue pour unedivergence
des fluctuationsconjuguées,
c’est à dire au seuild’apparition
d’une instabilité dusystème.
f. Lien avec les autres méthodes de calcul
Le calcul des fluctuations
quantiques
de la lumière sortant d’une cavité contenant un milieu non-linéaire peut se faire deplusieurs
façons.
Il existe à cejour plusieurs
types de méthode : cellequi
vient d’êtreprésentée,
une méthode dite"semi-classique"
et des méthodes dites"quantiques".
Les méthodes
"quantiques" s’appliquent
aux non-linéaritésparamétriques,
c’est à direqui
ne font intervenir que lesdegrés
de liberté duchamp,
et aux non-linéaritésrésonantes,
faisant intervenird’autres variables
dynamiques
comme parexemple
lespopulations
et les cohérences d’unetransition
atomique
[Drummond
80] [Gardiner 83].
Ces méthodes partent de l’écriture d’unhamiltonien effectif décrivant l’évolution du
champ
dans la cavité non-linéaire : ce hamiltonienprend
en compte l’amortissement dû aux pertes de lacavité,
la non-linéarité et lecouplage
avec lechamp
incident sur la cavité via le miroir d’entrée. De cehamiltonien,
on déduitl’équation
d’évolution d’une fonction de distribution duchamp
dans la cavité. Cetteéquation
estLangevin
pour des variablescomplexes stochastiques représentant
lechamp
intracavité. Ils’agit
d’uneéquation
d’évolutiongénéralement
non-linéaire et contenant des "forces deLangevin",
c’està dire des termes sources de
bruit,
de valeur moyenne nulle. La forme de ces termes de bruit et leurinterprétation physique dépendent
de lareprésentation
choisie pour définir la fonction dedistribution
(ordre
normal,
antinormal ousymétrique). L’équation
deLangevin
est linéariséeautour d’une de ses solutions
stationnaires,
cequi
permet de déterminer l’évolution des fluctuations duchamp
intra-cavité. Les trois calculscorrespondant
aux trois ordres usuels conduisent aux mêmes résultats. Les calculs effectués avec la distribution deWigner
(ordre
symétrique)
conduisent à deséquations
deLangevin
où les termes de bruits’interprètent
aisément : dans le cas d’une interactionparamétrique,
la seule source de bruit est constituée par les fluctuationsquantiques
duchamp
incident sur la cavité. On peut montrer que la méthode"semi-classique"
estéquivalente
à la méthodequantique appliquée
à lareprésentation
deWigner
[Reynaud 89a].
La méthode
"semi-classique"
nes’applique qu’aux
non-linéaritésparamétriques,
où seuls desdegrés
de liberté duchamp
interviennent. Elle repose sur l’écriture deséquations
d’évolutionclassiques
du ou deschamps
dans la cavité. Ceschamps
évoluent sous l’action des éléments de lacavité
(pertes
sur lesmiroirs,
déphasage,
non-linéarité)
et deschamps
incident sur la cavitéauquels
ils sont
couplés
par les miroirs. Ceschamps
sources sontreprésentés
par deschamps classiques
fluctuants dont les fluctuations simulent les fluctuations
quantiques
d’un état cohérent enreprésentation
deWigner :
les fonctions de corrélation deschamps
sources sontégales
auxfonctions de corrélation dans l’ordre
symétrique
d’unchamp quantique
dans un état cohérent.L’équation
d’évolutionclassique
est ensuite linéarisée autour dupoint
de fonctionnement calculé par leséquations classiques
sans les termes sourcesfluctuants,
pour donner uneéquation
d’évolution des fluctuations deschamps
dans la cavité.Une fois
l’équation
d’évolution linéaire des fluctuations obtenue par l’une ou l’autre de cesméthodes,
on calcule à l’aide d’une transformée de Fourier les composantes defréquence
desfluctuations des
champs
intra-cavité en fonction de celles des sources de bruit dusystème.
Les fluctuations intra-cavité sont ensuite reliées aux fluctuations deschamps
sortant de la cavité par unerelation entrée sortie de la forme
(1.42):
où 03B4E est le
champ
intracavité,
03B4Ain et03B4A
out
leschamps
incident et sortant.On ne sait pas démontrer que les différentes méthodes de calcul sont
équivalentes
dans le casgénéral.
On peutcependant
retenirquelques
résultats :La méthode
"semi-classique"
estéquivalente
à la méthode"quantique"
utilisant ladistribution de
Wigner lorsque
le hamiltonien d’interaction estquadratique
enchamp,
etdonc dans tous les cas où on linéarise les
équations
d’évolution.La méthode entrée-sortie pour les
opérateurs
dechamp
donne les mêmes résultats que la méthodesemi-classique
pour les interactionsparamétriques
et, comme nous le verrons autrois niveaux.
g.
Conclusion
Le formalisme entrée-sortie pour les fluctuations
quantiques
permet donc dedégager
quelques
résultatsgénéraux
trèssimples
sur lesgrandes
classes desystèmes optiques
que l’onpeut faire
interagir
sur lechamp
lumineux. Les fluctuations dechamp
sortant d’unsystème
proviennent
de la transformation des fluctuations deschamps
entrants, transformationqui
comporte éventuellement une