IV. Expérience avec une cavité optique contenant des atomes froids
2 Montage expérimental
a.
Principe
dupiège magnéto-optique
Un
piège magnéto-optique
est undispositif
permettant de ralentir etpiéger
des atomesneutres à
partir
d’une vapeuratomique
de très bassepression.
Les atomes sont ralentis par troispaires
d’ondes lumineusesqui
se propagent selon les trois axes d’un trièdretrirectangle (Oxyz)
etqui
se coupent auvoisinage
dupoint
O(figure IV-2).
Les atomes sontpiégés
par l’actioncombinée d’un
champ magnétique inhomogène
et de ces ondes lumineuses. Avant dejustifier
ladisposition précise
des faisceaux lumineux et duchamp magnétique,
nous allonsexpliquer
demanière
qualitative
le fonctionnement dupiège magnéto-optique.
Une étudecomplète
dufonctionnement d’un tel
piège
est décrite dans la thèse deDelphine
Grison[Grison 92].
i. Mécanisme de
piégeage
Considèrons tout d’abord une seule dimension
d’espace (Oz)
et un atome ayant une transition du type F=0~F’=1(moment cinétique
nul dans l’étatfondamental,
et 1 dans l’étatexcité).
Lechamp magnétique inhomogène
a ungradient
b constant selon Oz(b~0).
Les atomessont éclairés par une
paire
d’ondes se propageant selon Oz. L’onde allant vers les z croissants estpolarisée 03C3+
et celle allant vers les z décroissants estpolarisée
03C3- : elles ont même hélicité. Lafréquence
desondes, 03C9p
,est décalée vers le rouge de lafréquence
03C90de la transitionatomique :
03C9
p
<03C9
0
.
Dans ces
conditions,
on peut montrerqu’un
atome situé en unpoint
d’abscisse z avec une vitessev subit une force f selon Oz
dépendant
de z et v et pouvant êtredéveloppée
auvoisinage
dez=0,
v=0 sous la forme :
Le terme -03B1v est un terme de friction et
-03B2z
une force derappel
vers lepoint
O. Lesigne
ducoefficient 03B2 change
si lesigne
de bchange,
ou si onéchange
lespolarisations 03C3+
et 03C3-.L’équation (IV-1)
montre que le mouvement de l’atome est celui d’un oscillateurharmonique
amorti ;
laposition
d’un atomeproche
dupoint
O ayant une faible vitesse v relaxe vers lepoint
O : l’atome est
piégé.
La
généralisation
à trois dimensions se fait enreproduisant
la situation à une dimension surles trois axes d’un trièdre
Oxyz.
En cequi
concerne lechamp magnétique inhomogène,
notonsqu’il
ne peut pas avoir ungradient égal
dans les trois directions del’espace
car on aurait alorsdiv B
= 3b ~ 0. Une solution consiste à créer unchamp magnétique inhomogène
par deux bobines d’axe z, parcourues par des courants I de sens contraire etplacées
de part et d’autre duplan
z=0(figure IV-2).
Lechamp magnétique
s’annule aupoint
O et vaut en unpoint
de coordonnéescylindriques
z et r(IV-7) :
Les
gradients
dechamp magnétique
selonOx
etOy
ont unsigne opposé
à celui selonOz.
Pour obtenir une force derappel
selon les directions x et y, il faut donc utiliser unepolarisation
03C3- dans le sens des x et ycroissants,
et unepolarisation 03C3+
dans l’autre sens. Ladisposition
des faisceauxlumineux
piégeant
et duchamp magnétique
estreprésentée
par lafigure (IV-2).
Figure
IV-2 ·Disposition
relative des ondespiège
et des bobines dechamp
magnétique.
dire le mécanisme de
remplissage
dupiège
àpartir
d’une vapeuratomique.
L’efficacité de cemécanisme,
c’est à dire lacapacité
dupiège
à attraper des atomeséloignés
dupoint
O ou ayant unegrande
vitessedépend
desparamètres
del’expérience.
Le nombre d’atomespiègés
augmente avec le diamètre des faisceaux laser etdépend
de l’écart à résonance de leurfréquence,
de leurintensité,
ainsi que du
gradient
dechamp magnétique.[Clairon 92] [Gibble 92].
Cependant,
le nombre d’atomespiègés n’augmente
pas indéfiniment au cours du temps. Il existedes processus limitant le nombre d’atomes
piégés :
parexemple
les collisions entre les atomespiégés
et les atomesrapides
de la vapeur de césium ou les autres atomes ou moléculesprésents
dans la cellule[Sesko 89].
Ces collisionsexpliquent pourquoi
lepiège
ne peut pas seremplir
si lapression partielle
de césium dans la cellule est tropgrande (supérieure
àquelques 10-7torr),
etpourquoi
il faut travailler avec une cellule aussi propre quepossible.
La densitéatomique
dans lepiège
est aussi limitée par la diffusionmultiple [Walker 90] :
la lumière de fluorescence d’unatome du
piège
peut être réabsorbée par un autre atome.L’impulsion
ainsiéchangée
entre les atomes tend à leséloigner
les uns des autres.Comme le montre la
figure IV-1,
le niveau fondamental du césiumpossède
deux composantes destructure
hyperfine
F=3 et F=4 bienséparées (de 9,2GHz). Compte
tenu de laséparation
enfréquence (250 MHz)
des niveaux F’ = 4 et F’ = 5 relativement à lalargeur Doppler (500 MHz)
des atomes libres dans la
cellule,
les faisceaux laser accordés auvoisinage
de la transition6S
1/2
F=4 ~6P3/2
F’=5 peuvent exciter le niveau6P3/2
F’ =4 . Les atomes peuvent alorsrelaxer par émission
spontanée
vers l’autre sous niveauhyperfin
de l’étatfondamental,
(6S
1/2
F=3)
et se trouver exclus descycles d’absorption-émission spontanée responsables
du ralentissement. Il est donc nécessaire de contrebalancer ce pompageoptique hyperfin
par un laseraccordé sur la transition
6S1/2 F=3~6P3/2
F’=4.b. Le
montage expérimental,
solutionstechniques
retenuesLe but de mon travail
expérimental
est l’étude de la bistabilitéoptique
dans une cavité contenant les atomesralentis,
et descapacités
d’un telsystème
à réduire les fluctuationsquantiques
de la lumière réfléchie par la cavité. Ce but a
guidé
laconception
de la cellule contenant la vapeur decésium,
ainsi que le choix des lasers fournissant les ondespiégeantes
et lefaisceau , appelé
faisceau sonde dans la
suite, qui
permettra d’observer la bistabilitéoptique.
i. Les lasers
Les
puissances
lumineuses nécessaires pour ralentir les atomes sont faibles : 20mW suffisent si le diamètre des ondespiégeantes
est de l’ordre d’un centimètre. Lapuissance
nécessaire pour observer la
bistabilité,
même avec une cavité depetite
finesse est très faible de l’ordre ou inférieure à10003BCW.
Cespuissances
sont accessibles à des diodes laser maintenant courantes et peu chères. Enrevanche,
les diodes laser ont unegrande largeur spectrale (qui
peutd’intensité
important (très supérieur
au shotnoise)
sur une gamme defréquence
trèslarge
(supérieure
au GHz pour une diode laserlibre).
Nous avons donc choisi deproduire
le faisceau sonde à l’aide d’un laserTitane-saphir pompé
par un laser à argon ionisé. En effet le laserTitane-saphir
délivre un faisceau lumineux intense accordable enfréquence
dont le bruit dephase
ou d’intensitécorrespond
au bruitquantique
standard pour desfréquences d’analyse supérieures
à 1ou 2 MHz.
Le laser
titane-saphir
a été construit au laboratoire sur le modèle de celui mis aupoint
parF.Biraben. Il
s’agit
d’un laser en anneau(figure IV-3).
Lalongueur
d’onde de résonance du césium(852,123nm)
est sélectionnéegrâce
à un filtre deLyot
à quatre lames delargeur 0,25Å,
parun étalon
mince,
un étalonépais
et enfin la cavitéelle-même;
les intervalles spectraux libres de cestrois éléments sont
respectivement
150GHz,
25 GHz et 170 MHz. Lalongueur
de l’étalonépais, composé
de deuxprismes
dont l’un est mobilegrâce
à unecéramique piezo-électrique,
estasservie en
longueur
de manière àoptimiser
lapuissance
de sortie du laser. Lalongueur
de la cavité peut êtrebalayée
à l’aide d’un bilame ou de lacéramique piezo-électrique
PZ1qui
porte un des miroirs de la cavité. Grâce à l’asservissement de l’étalonépais,
il estpossible
debalayer
continument la
fréquence
dulaser,
sans saut de mode sur uneplage
d’environ 10GHz,
cequi
estsuffisant pour trouver et
parcourir
les transitions6S1/2 F=4~6P3/2 F’=2,3,4,5
du césium. Lesens de
propagation
de l’oscillation laser dans la cavité en anneau est sélectionné par une lame àeffet
Faraday placée
dans l’entrefer d’un aimant et par unsystème
de trois miroirs(M4
M5M6)
non
coplanaires.
Pour un sens depropagation,
les rotations depolarisations
dues à l’effetFaraday
et aux miroirs M4M5M6 se compensent tandis
qu’elles s’ajoutent
pour l’autre sens, cequi
introduit des pertes
puisque
certains éléments sélectifs dans la cavité sont à incidence de Brewster pour lapolarisation
horizontale.Les miroirs utilisés sont très réfléchissants entre 750 et 850 nm. Le miroir de sortie a une
transmission d’environ 4 % à 852 nm.
Lorsqu’il
estpompé
avec un laser à argon ionisé de 10 W toutes raies(vert
etbleu),
le laserTi-saphir
délivre au mieux 1W monomode à 852 nm etrégulièrement
700mW. Cettepuissance
est 6 foissupérieure
à celle des diodes laserSpectra
Physics.
Lejitter
du laser est de l’ordre de 1MHz.Figure
IV-3 · Schéma du lasertitane-saphir
et de lafabrication
des ondespiègeantes
il. Fabrication de l’onde sonde et des ondes
piégeantes
La
puissance
du laser est environ 1000 foissupérieure
à lapuissance requise
pour étudier labistabilité
optique.
Nous utilisons donc aussi la lumière du laserTitane-Saphir
pour ralentir etpièger
les atomes. Les faisceauxpièges
defréquence 03C9p
doivent être désaccordés de 2 à 3largeurs
naturelles dans le rouge de la
fréquence
03C90 de la transition6S1/2 F=4~6P3/2 F’ =5,
soit(03C9
0
- 03C9p) /
203C0 ~ 15MHz . Lafréquence
du faisceau sonde 03C9Ldoit être décalée dans le rouge ou dans le bleu de 03C90, d’unequantité
variable selon les conditions que nous voulons étudier. Il estpossible,
à l’aide de modulateursacousto-optiques
de modifier lafréquence
d’une onde laser par diffraction sur une onde sonore se propageant dans un cristal. L’efficacité de diffraction peutatteindre 60 à 80 % pour une
longueur
d’onde de 852nm.Les
fréquences 03C9p
et 03C9L sontproduites
de la manière suivante(figure IV-3) :
toutd’abord,
on
prélève
unepetite partie
du faisceau issu du laserTitane-saphir,
et on décale safréquence
03C9Tide
03A91/203C0
= 200MHz vers les bassesfréquences
en utilisant l’ordre -1 de diffraction dumodulateur AO 1. La
fréquence
ainsi décalée estcomparée
à lafréquence
03C90 par unetechnique
d’absorption
saturée dans une cellule decésium,
cequi
permet à l’aide d’une détectionsynchrone,
d’asservir la
fréquence
du laser sur la valeur :Les faisceaux
pièges
defréquence 03C9p
sont alorsproduits
àpartir
du faisceau issu du laser par l’ordre de diffraction -1 du modulateuracousto-optique
AO 2piloté
par unefréquence
acoustique 03A92/203C0
= 215MHz. On obtient donc lafréquence piège
recherchée :Après
lemodulateur,
lapuissance disponible
pour le ralentissement est de l’ordre de 350mW.La
fréquence
de l’onde sonde 03C9Lestproduite
de la mêmemanière,
par diffraction d’un faisceau defréquence
03C9Ti dans l’ordre -1 du modulateuracousto-optique
AO 3piloté
par lafréquence 03A93.
Nousdisposons
de 2 modulateurs AO3 permettant d’obtenir deux gammes defréquences
03C9L etdonc différents désaccords
03B4/203B3= (03C9L-03C90)/203B3 :
Le
premier
modulateur permet d’étudier la bistabilitéoptique
auvoisinage
de la résonanceatomique,
le second pour degrands
désaccords dans le bleu de latransition,
là où lesystème
doit se comporter comme un atome à deux niveaux.onde accordée sur la transition
6S1/2 F=3~6P3/2
F=4 pour éviter le pompageoptique
des atomesvers le sous-niveau
hyperfin 6S1/2
F=3 de l’état fondamental du césium. Cette onde estproduite
par une diode laser STC libre(non asservie),
stabilisée entempérature
et alimentée par un couranttrès stable
(provenant
d’une batteried’accumulateurs).
Le courant estajusté
à la main de manière àamener la
fréquence
de la diode laser sur celle de la transitionF=3~F=4 ,
déterminée parabsorption
dans une cellule de césium.iv. La cellule de césium
Un
piège magnéto-optique
ne fonctionne correctement que si la vapeur environnante est àtrès basse
pression (inférieure
à10-7torr).
Or lapression
de vapeur saturante du césium àtempérature
ambiante(25°C)
est de2.10-6
torr. La cellule ne doit donc pas contenir de goutte decésium. Elle ne doit pas non
plus
contenird’impuretés qui pourraient empêcher
le confinement àcause des collisions : elle doit donc être
pompée
en permanence pour éliminer lesimpuretés
pouvant
dégazer
desparois.
Le but de
l’expérience
est de construire une cavitéoptique
autour des atomes froids. Dans la mesure où nous n’avons pas besoin d’une cavité de trèsgrande finesse,
nous pouvons mettre les miroirs de la cavité à l’extérieur de la cellule. Celle-ci doit donc comporter des fenêtres de trèsbonne
qualité optique,
et traitées antireflet à 852nm. Deplus
ces fenêtres doivent être aussiproches
quepossible
des atomes froids pour diminuer le nombre d’atomes de césium nonpiègés
dans letrajet
du faisceau dans la cavité.Nous avons donc choisi de construire une cellule en acier
inoxydable amagnétique.
Elle estreprésentée
en coupe sur lafigure
IV-4. C’est uncylindre
à baseoctogonale
de 15cm de hauteur et12cm de
diamètre,
dont le volume intérieur est d’environ0,75
litre. Les ondespièges
horizontales(directions
Ox etOy)
rentrent dans la cellule par des fenêtres traitées antireflet de 28mm dediamètre utile. La
paire
d’ondes verticales(direction Oz)
rentre par degrandes
fenêtres anti-refletde 70 mm de diamètre. Cette
grande
ouverture permet d’observer lepiège
à l’aide d’une caméraC.C.D.,
ou d’un viseurinfrarouge.
Les quatre autres faces de
l’octogone
portent des fenêtres de 17mm de diamètreplacées
auplus
près
du centre de la cellule. Ces fenêtres sont desdisques légèrement prismatiques.
Eneffet,
desfenêtres à faces
parallèles
auraient pu se comporter comme des étalonsFabry-Perot
à l’intérieur de la cavité que nous avonsplacée
autour de la cellule.Figure
IV-4 · Vue en coupe de la celluleCette cellule a été réalisée dans les ateliers du
laboratoire,
par JeanQuilbeuf, technicien,
àpartir
d’uncylindre (à
basecirculaire)
d’inox. Les différentes innovations que comporte lacellule,
décrites dans la suite sont dues à Francis Tréhin
ingénieur
au laboratoire. Lagrande qualité
del’usinage
des surfaces au tour apermis
d’utiliser desjoints
d’indium pour assurer l’étanchéité de lacellule au niveau des fenêtres laissant entrer les différents faisceaux lumineux nécessaires à nos
expériences.
L’indium est un métalqui
fond aux alentours de 120°C. Lesjoints
en indiuminterdisent donc
l’étuvage
de la cellule au-delà de 120°C. Afin d’obtenir une cellule propre etdégazant
le moinspossible,
la cellule a subi unpoli électrolytique [Poligrat] qui
efface au niveaumicroscopique
toutes lesirrégularités
dues àl’usinage
etqui
donne un état de surface trèslisse,
réduisant considérablement le nombre de sitesdisponibles
pourl’adsorption
de molécules.Figure
IV-5 · Banc de pompage de la cellule, et réserve de césiumLe vide dans la cellule est entretenu par une pompe
ionique
de débit25l/s,
amorcéeaprès
laréalisation d’un vide secondaire
(environ 10-6torr)
à l’aide d’un banc de pompage mobile(figure
IV-5).
Laqualité
dupoli électrolytique
et le soinapporté
à la réalisation du vide nous ontpermis
auterme d’environ 30 heures
d’étuvage
à110°C,
d’atteindre un excellentvide,
inférieur à10-9
torrdans la
cellule,
et inférieur à10-10
torr au niveau de la pompeionique. L’étuvage
de la cellule étaitassuré par 4 résistances chauffantes
noyées
dans lesparois
de lacellule,
etdissipant
environ 150W.v. Les
champs magnétiques
Le
champ magnétique inhomogène
nécessaire aupiégeage
des atomes estproduit
par deuxbobines d’axe vertical
placées
de part et d’autre de la cellule. Ces bobines sont distantes de2d = 15 cm,
ont un rayon a= 7,5
cm et comptent chacune N=120spires.
Le courant parcourant les bobines est noté I. Lechamp magnétique
créé surl’axe,
en unpoint
de cote z est :soit au
voisinage
dez=0, B
= b zéz
avec :Dans le
plan
z=0 et auvoisinage
de0,
lechamp magnétique
est radial : en coordonnéesz =
0,
r = 0 conduità br =
-b/2. Auvoisinage
dupoint 0,
lechamp magnétique
a donc la formeannoncée (IV-2) :
b vaut
1,4 Gauss/cm
pour I = 1A. Nous utilisonsgénéralement
un courant de 6A cequi
donneun
gradient
dechamp magnétique
vertical de8,4
Gauss/cm.Pour que le
piège magnéto-optique
fonctionne bien il faut que lechamp magnétique
total dans lacellule s’annule là où les faisceaux de ralentissement se croisent. Nous avons donc installé trois
paires
de bobines de Helmoltz autour de la cellule afin depouvoir
compenser leschamps
magnétiques parasites qui
sont dusprincipalement
à la pompeionique (bien qu’elle
soit isolée parun
blindage
enmu-métal)
mais aussi au solénoïde du laser àArgon
et à la tablemétallique qui
supporte
l’expérience.
vi.L’optique
Le faisceau sortant du modulateur
acousto-optique
AO2,
destiné au ralentissement desatomes a un diamètre d’environ 2mm. Il est transformé en un faisceau
parallèle
d’environ 3cm dediamètre à l’aide d’un
télescope
formé de deux lentilles. Ce faisceau est ensuiteséparé
en trois faisceauxd’égale
intensité à l’aide de deux lamesséparatrices (1/3-2/3)
et(1/2-1/2).
Ces faisceauxpassent ensuite dans un
système optique composé
d’une lame demi-onde et d’unprisme polariseur
permettant d’obtenir une
polarisation
linéaire etd’ajuster
leurpuissance.
Une lame quart d’ondeleur donne une
polarisation
circulaire. Les faisceaux traversent alors la cellule. Une seconde lamequart d’onde et un miroir les réfléchissent sur eux-mêmes avec la
polarisation
circulaire inverse. On obtient ainsi lespaires
d’ondes03C3+,
03C3- nécessaires au ralentissement. Le diamètre utilemaximal des faisceaux dans la cellule est de 28mm. L’intensité des faisceaux
piège
peut atteindre10
mW/cm2 lorsque
le lasertitane-saphir
donne 700mW.c.
Caractéristiques
dupiège
i. Nombre d’atomes
Nous obtenons un nuage d’atomes de césium immobiles au centre du
piège
et nous l’observonsgrâce
à une caméra C.C.D. Nous avons mesuré le nombre d’atomes en mesurant lapuissance
de fluorescence dupiège :
la lumière de fluorescence est collectée à l’aide d’unelentille,
sous un
angle
solide 039403A9/403C0 et est focalisée sur unephotodiode
d’efficacitéquantique
~. Lecourant est transformé en tension à l’aide d’une résistance R. Le nombre de
photons
émis par seconde par un atome(supposé
à deuxniveaux)
est leproduit
du taux d’émissionspontanée 203B3par
la
population
de l’étatexcité,
notée03A0e
etqui
vaut,d’après
les formules(21c), (23)
et(25)
de l’article inséré auchapitre
III-4b :c
0
2 |03B220|
oùc02
=0,4 [Grison 92].
Le coefficientc02
est calculé en supposant que les atomes sontégalement répartis
entre tous les niveauxZeeman,
et en prenant la moyenne des coefficients de Clebsch-Gordan. Si Ndésigne
le nombre d’atomespiégés,
la tension U observée aux bornes de la résistance decharge
de laphotodiode
vaut :Dans les conditions de notre
expérience,
on a :On obtient une tension de
0,4
nV par atome. Lors desexpériences
de mesure du nombre d’atomes nous avons obtenutypiquement
des tensions de 5mV, correspondant
à environ107
atomes.Cette
technique
de mesure du nombre d’atomes est assez délicate à mettre en oeuvre car la lumièrede fluorescence des atomes est mêlée à de la lumière
parasite
venant de réflexions des faisceauxpiège
sur lesparois métalliques
de la cellule.Nous verrons au
paragraphe 4)
que l’étude de la bistabilité permet de remonter auparamètre
debistabilité,
donc au nombre d’atomesinteragissant
avec le mode de la cavité. Ensupposant
que le mode de la cavité a unelongueur
deRayleigh grande
devant la dimension dupiège,
nous pourrons déduire de cette mesure lenombre_d’atomes
dans lepiège.
Cette deuxième méthode donne un nombre d’atomes en bon accord avec celui obtenu par la méthode de fluorescence.ii. Dimensions du
piège
Le
piège
est visualisé à l’aide d’une caméra C.C.D. sur un écran de télévision(figure IV-6).
Figure
IV-6 :Image
dupiège
observé par la caméra CCD. Au centre, on a la lumièrede
fluorescence
des atomes. Le halo blanc autour estl’image
de la bridequi
tient laL’image présentée
ne donne pas une mesureprécise
de la taille du nuage d’atomespiègés
car la caméra CCD est saturée. Le diamètre intérieur de la bride est de 13 mm.Lorsque
la caméra n’est passaturée,
nous mesurons des diamètres de l’ordre de ou inférieur au millimètre. Nousutiliserons dans la suite un diamètre de l’ordre de