A NNALES DE LA FACULTÉ DES SCIENCES DE T OULOUSE
H. B OUASSE B ERTHIER
Sur l’enroulement des fils sur un cylindre et les ressorts à boudin
Annales de la faculté des sciences de Toulouse 2
esérie, tome 8 (1906), p. 261-287
<http://www.numdam.org/item?id=AFST_1906_2_8__261_0>
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SUR
L’ENROULEMENT DES FILS SUR UN CYLINDRE
ET
LES RESSORTS A BOUDIN,
PAR MM. H.
BOUASSE
ETBERTHIER.
1. La théorie
classique
de l’élasticitéparfaite
repose sur deuxhypothèses
fon-damentales :
proportionnalité
entre la force et ladéformation, indépendance
deseffets des forces et de leur
superposition.
Desexpériences poursuivies
par l’un denous
pendant
delongues années,
ontprouvé
que lesphénomènes parfaitement élastiques
sont si étroitement liés à d’autresphénomènes,
que c’est par une sorte deprésomption qu’on
en admetl’existence;
autant dire(sauf peut-être
pour les corpscristallisés) qu’il
n’estjamais possible
de les faireapparaître
dans leurpureté.
On ne
pouvait
pas sedispenser
de chercherquels enseignements
fourniraitl’étude des ressorts à boudin sur la seconde
hypothèse.
La théorie de ces ressortss’appuie
en effet sur despostulats
trèssimples, qui
reviennent eux-mêmes à siip- poser que tordre tcncylindre
nemodifie
en rien lesphénomènes
de tractionou de
flexion,
etréciproquement.
Nous avons donc soumis à
l’expérience
les résultats de la théorie : nous noussommes convaincus
qu’il
est vaind’espérer
en tirer unrenseignement quelconque,
que les formules ne
représentent
rien deréel,
tant la réactivité et les déforma- tionspermanentes
inévitablesmodifient jusqu’à l’aspect
desphénomènes.
Il est bien inutile de transcrire nos résultats
expérimentaux :
cela reviendrait àrépéter
à propos de tous les casparticuliers
que les parcounsqui
devraient ëtrerectilignes
et sanshystérésis
sont des courbes arrondiesenveloppant
des airesplus
ou moinsgrandes,
de sortequ’il
estimpossible
de savoir cequ’on
doitchoisir pour
amplitude
des parcours et introduire dans lesformules
à vé-Comme il est à
prévoir
que d’autresexpérimentateurs reprendront
la ques-262
tion,
et à craindrequ’ils
ne se montrentbeaucoup plus
satisfaits que nous ne sommes, nous leur donnons le tableau d’ensemble desproblèmes qui
sepré-
sentent dans une
question simple
en apparence. Nous leur éviterons ainsi unlaheur inutile.
D’ailleurs,
nous avons rencontré chemin faisant des résultats inté-ressants
indépendamment
de toute théorie.Pour ne pas tomber dans d’inextricables
difficultés,
nous supposonsqu’il s’agit,
de fils de section circulaire. La flexion ne tend pas à se faire dans un ou
plusieurs plans privilégiés;
le filpossède
uneégale
flexibilité dans tous les azimuts.Puisqu’il s’agit
pour l’instant de déformationsélastiques,
nous admettrons que le fibre neutre passe par le centre de la section droite.L’équation d’équilibre
estalors
po est le rayon de courbure avant la
déformation, ?
le rayon de courbureaprès
ladéformation,
G lecouple
fléchissant aupoint considéré,
E le module detraction;
1 est le moment d’inertie du cercle de diamètre ~ par
rapport
à un diamètre :~ ~
64
°ENROULEMENT D’UN FIL PARFAITEMENT ÉLASTIQUE SUR UN CYLINDRE CIRCULAIRE.
2. Fil encastré à l’une de ses extrémités et
supportant
unpoids
P attachéà son autre extrémité B. - Pour faire un ressort à
boudin,
il faut enroulerrégu-
lièrement le fil sur un
cylindre
circulaire.Mais,
avant que le fil ne soit au con- tact ducylindre,
il se trouve comme encastré à l’une de ses extrémités etsupporte
un
poids
tenseur P à l’autrequi
est libre. Admettons que la déformation ne soit pas encore permanente : déterminons la forme dufil.
Prenons pour axe des x la verticale
passant
par lepoint d’application
B dupoids.
Le filpossède
parhypothèse,
au début del’expérience,
une formequel-
conque mais
plane : après
la déformation due aupoids
la courbe du fil est encoreplane.
Prenons pour axedes y
une droite horizontalequelconque
dans leplan
dedéformation; l’équation d’équilibre
est, ennégligeant le poids
dufil,
Posons El: P = a2 :
4; remplaçons
p par ses valeurs en fonction des dérivéesy’
et y", intégrons
une fois. Il vientL’intégration
de cetteéquation
nepeut s’achever,
sinon dans un casparticulier.
’
Supposons qu’au
début le fil soitrectiligne,
et que l’on ait C = a2.On a
Cette courbe
qu’on désigne
sous le nom se rencontre aussi encapilla-
ri té.
3.
Étude de l’élastique.
- Elle estreprésentée figure
1. Elle se compose dedeux branches : O’ADB donnée par
Inéquation précédente
où les radicaux sontFig. r,
pris
avec lessignes indiqués ;
0’A’D’B’ donnée parl’équation précédente
où lesradicaux sont
pris
avec lessignes
contraires.On vérifiera que le maximum de y est ym == a ; le rayon de courbure est alors minimum et
égal
à~m = a ; 4.
Lacharge
nécessaire P pour obtenir une courbe déterminée avec un fil déterminé(caractérisé
par une certaine valeur de la quan- titéEl)
est donnée par la relationEn prenant pour axe des y l’horizonLale
qui
passe par lepoint double,
le maxi-mum de x est
0,266a
etcorrespond
àL’y
dupoint
double esto,2885.a.
Les coordonnées x,, y~ du centre de courbure
C,
en fonction des coordon- nées x, y d’unpoint
D de lacourbe,
sont fourniespar les équations
Pour réaliser
l’élastique,
on attache librement l’extrémitésupéricure
d’un filfin
d’acier;
on attache à l’extrémité inférieure unpoids léger
et l’on fait uneboucle,
enayant
soin de ne pas le déformer d’une manièrepermanente.
La forme n’est stable que si le fil reste dans unplan.
Il sera donc nécessaire de faire aupoint
double uneligature
lâche avec du fil àcoudre,
ou de passer les deux bouts dans unpetit
anneau. On vérifiera que la distance 0’D est en raison inverse de la racine carrée de lacharge,
tant que le fil resteparfaitement élastique.
L’équilibre obtenu,
il estpermis
de supposerrigidifiée
unepartie
du fil. On obtient donc unepartie
del’élastique,
en encastrant le filn’importe
où dans unétau,
orienté de manière à ne pas modifier la direction de latangente.
Enparti- culier,
si l’encastrement estvertical,
on obtient laportion
0’ADB de lacourbe;
si l’encastrement est
horizontal,
on obtient laportion
ADB.4. Utilisation de
l’élastique
pour la mesure duproduit
EI. - Tant que lefil,
d’abordrectiligne
et encastré verticalement dans un élan et à l’une de sesextrémités,
resteparfaitement élastique,
ilprend
la forme de la branche descen- dante O’ADB del’élastique.
Si l’on
augmente
peu à peu lacharge P,
il tend d’abord à subir des déforma- tionspermanentes
en0’,
là où le rayon de courbure est minimum. Les défor-mations’ permanentes
lelong
de la courbedépendent
de la manière suivantlaquelle
le métal déformés’écrouit,
se transforme du fait même de la déforma- tion.Si le métal est peu
écrouissable,
si sa résistance à la déformationpermanente
par flexion
n’augmente
pas sensiblement du fait même de laflexion,
la déforma-tion continue
uniquement
auvoisinage
de 0’ : lepoids
P étantsupprimé
et le fildétaché de
l’étau,
il redevientpartout rectiligne,
sauf anvoisinage
de 0’.Si le métal est très
écrouissable,
la flexionpermanente augmente
sa résistanceà une flexion
ultérieure;
la déformation se fait successivement aux diverspoints
de la branche 0’ADB en
s’éloignant
de 0’. Le fildéchargé
et détaché de l’étau ades courbures
permanentes
non nulles sur unelongueur
àpartir
de 0’qui peut
être considérable.
S’il était commode de réaliser
l’élastique entière,
on serait averti que les défor- mations permanentes commencent à êtresensibles,
par la mesure durapport
O’D :00’, qui
estégal
ào,~ 1 i 5
pour un filparfaitement élastique
d’abord rec-tiligne.
I)ès que la déformationpermanente
devientsensible,
lerapport O’D: 0 0’
tombe au-dessous de cette valeur.
Pour un fil
parfaitement élastique,
on aMais, l’élastique
entière étant
instable,
la méthodeprésente
des difficultésexpérimentales.
Onpeut
réaliserplus
commodément une mesureapproximative
duproduit
El par leprocédé
suivant.5.
Longueurs
del’élastique
àpartir
dupoint
0’. - Des formules du n°2,
on tire aisément
s
représente
lalongueur
de la courbe àpartir
dupoint
0’ dans le sens 0’ADBjusqu’au point
d’abscisse x; pour y = a, on a en effet .y== o, s = o. Lalongueur
de la courbe
jusqu’au point
B d’abscisse ;r, tel que y soit assezpetit,
est doncsimplement
-Ceci
posé,
cherchons ledéplacement
vertical de l’extrémité du fil delongueur invariable s, quand
on fait varier lepoids
P. Soient x l’abscisse de cette extrémité pour lepoids P,
xo l’abscisse pour unpoids
trèsgrand;
on a alors évidemment à7o = s. Substituant dans laformule,
ilvient,
enposant z
===(x - XO)2,
Tant que le fil reste
parfaitement élastique,
on obtient donc une droite en por-tant en abscisses les
charges
P et en ordonnées les inverses des carrés des distances verticales de l’extrémité du fil à laposition
de celte extrémité pour unecharge
très
grande.
Si la déformation n’est pas
parfaitement rectiligne,
onparvient
en définitiveau
même x0
= s( tant
du moins que lacharge
est insuffisante pourallonger
le filsupposé rectifié),
mais suivant une loi différente. Ledéplacement x s’approche
plus
vitede xo quand
P croît : la courbeP, z obtenue (fig. 2),
au lieu d’être unedroite,
s’infléchit suivant BD. C’est l’inclinaison de laportion
sensiblement rec-tiligne
EABqui
donne une mesure duproduit
EI.Deux circonstances rendent délicate
l’application
de cette méthode. D’abord il estquasiment impossible
de trouver des filsqui
soient au débutparfaitement rectilignes.
Laplus légère dissymétrie
dans la forme du trou de la filière donneau fil une forme
circulaire,
mêmequand
on tire bien normalement auplan
de lafilière. La seconde difficulté réside dans l’évaluation de la
charge
P : elle estégale
à la somme des
poids
P’ attachés au bout du fil et dupoids p
d’unepartie
du filqu’il
estprobablement illégitime
de considérer comme constante.Si cette dernière
hypothèse
étaitadmissible,
la méthode dereprésentation 2)
donneraitautomatiquement
les valeurs de ~p; la mesure de El ne serait pas modifiée.Mais il est certain que p croît à mesure que P’
augmente,
le fil serapprochant
de la verticale sur une
plus grande partie
de salongueur.
Eneffet,
lepoids
E"agit
Fig. 2.
pour fléchir au bout du
plus grand
bras de levierpossible ;
lepoids
des divers éléments du filagissant
au contraire au bout d’un bras de levierqui
diminue àmesure
qu’on
serapproche
de l’étau. Il faut donc faire entrer dans la formule unpoids p qui,
pour des valeurspetites
deP’,
soit une fraction dupoids
total dufil,
mais
qui augmente jusqu’aux
environs de cepoids, quand
le fil est presque rec- tifié. La conclusionpratique
à tirer de cette discussion est que, pour la détermi- nation deEl,
on ne doit considérer l’inclinaison de la courbe AB que pour descharges
P’ assezgrandes
vis-à-vis dupoids
dufil,
etcependant
insuffisantes pourproduire
une déformationpermanente
sensible. En définitive cetteméthode,
assezincertaine,
donne facilement une valeurgrossière
duproduit El,
etrenseigne
surla facilité avec
laquelle
seproduisent
les déformations permanentes. La mesure de se fait en retirant le fil del’étau,
dont la mâchoireempêcherait
une rec-tification
complète.
6. Tension moyejane et
effort
tranchant en unpoint quelconque
de lacourbe. - Une
partie
descylindres
élémentairesqui composent
le fil fléchi(fibres)
est tendue etallongée,
l’autre estcomprimée
et raccourcie. La sommedes tensions et des
compressions
n’est pasnulle;
ellereprésente
la tensionmoyenne.
Pour
l’évaluer, supprimons
lapartie
TDB du fil etremplaçons-la
par des forces convenables. Elles se ramènent à uncouple
de momentPy
et à une force verti- cale Pappliquée
aupoint
T. Lecouple Py produit
laflexion,
c’est-à-dire la cour-bure au
point
T. La force P peut sedécomposer
en deux : l’une Tdirigée
suivantla
tangente,
T = P cosy; (’autre Nnormale,
N = Psin y.
C’est l’ensemble de la tension T et del’effort
tranchant Nqui
maintient immobile lepoint
T.Quand
on s’avance de B versA,
la tension T diminue de P à zéro. Au delà dupoint A,
elle devient unecompression;
sa valeur croît de zéro àP, quand
on passe de A à 0’. L’effort tranchant nul en B est maximum etégal
à P aupoint A;
ils’annule de nouveau en 0’.
7. Condition pour
qu’au
delà dicpoint
T lefil
prennela forme
circulaire.- Pour
qu’un
filparfaitement élastique
et dont onnéglige
lepoids
prenne laforme
circulaire,
ilfaut que
lesystème
des forces se réduise à deuxcouples égaux
et de sens contraires
appliqués
aux deux extrémités.Ceci
posé,
reprenons le fil BDT soumis à la force Pappliquée
suivantOx;
appliquons
en T une forceégale
et de sens contraire. Elleéquilibre
la forceP;
ilne reste
plus qu’un couple
de momentPy appliqué
en T.Si, maintenant,
nousappliquons
en unpoint
T’quelconque
du cercleayant
lepoint
C comme centre etosculateur à la courbe TDB au
point T,
uncouple égal
àPy,
laportion
TWT’sera circulaire. _
En définitive nous avons : r° à l’extrémité B du
fil,
une force P verticale etdirigée
vers lebas;
2° aupoint
Tquelconque d’ordonnée y
de(’élastique,
uneforce
égale
P verticale etdirigée
vers lehaut;
3° aupoint’r’ quelconque
du cercleTWT’ osculateur à
l’élastique
aupoint T,
uncouple Py.
Lesystème composé
dela
portion
BDT del’élastique
et de laportion
TWT’ de la circonférence est enéquilibre.
Il est facile de réaliser matériellement ces
conditions,
au moins d’une manièreapproximative.
On attache aupoint
T du filmétallique
un fil à coudrefin,
donton fixe l’extrémité
supérieure
à un clou. Sa tensionéquilibre
lacharge
P.Si,
àl’autre extrémité T
da
filmétallique,
on exerce uncouple,
avec lesdoigts
parexemple,
on voit laportion
TWT’prendre
la formecirculaire;
lepoids P, qui
est d’abord dans la verticale de
~l’,
sedéplace
de manière à fournir uncouple égal
à celui
qu’on
exerce.8. Réalisation des conditions
précédentes
à l’aide d’uncylindre
matérielde rayon R =
CT,
surlequel
lefil s’applique
sansfrottement.
- Ils’agit
d’obtenir au
point
T une force verticale etégale
à P. Or lecylindre,
que nous supposonsparfaitement poli,
nepeut
fournirqu’une composante
normaledirigée
suivant
CT,
N == P Pour réaliser les conditionsprécédentes,
il faut doncque le fil ait aussi une tension moyenne, T == P cosy. De cette tension doit résulter
une
pression
normale uniforme dont la valeur ~’~ par unité delongueur
est bienconnue : Db == T ; R =
Pcosy :
R.Les conditions
d’équilibre
pour le fil enroulé sur lecylindre
se ramènent doncà l’existence :
d’une force normale
N = P sin y
aupoint
où commencel’enroulement ;
d’une tension uniforme T===
P cosy
tout lelong
du filenroulé;
; d’unepression
normale m = Pcosy:
R par unité delongueur.
De
l’équation
de la courbe EI =2),
de la valeur de cosy.(n~ 3),
on tireaisément
9. Conditions d’enroulement
d’un fil rectiligne parfaitement élastique
surun
cylindre
circulaire de rayon R. - Lecylindre
a son axe horizontal. Aquelles
conditions un fil
parfaitement élastique pourra-t-il s’appliquer
exactement surlui, quand
on le fait tourner?Représentons
la forme du filpendant
l’enronlement : c’est uneportion
de l’élas-tique qui correspond
à lacharge
actuelle P. Pour diminuer le nombre desfigures, déplaçons
lecylindre
defaçon
à n’utiliserqu’une élastique ( fig. 3)
tracée une foisFis. 3.
pour toutes. Le fil aboutit
tangentiellement
aucylindre
dont nous supposerons d’abord le rayon Rpetit.
’Par
exemple,
si lecylindre
a la trace de son axe enC2,
il faut supposer effacée laportion 2345
B’ del’élastique;
seule laportion
B 12 est utilisée. Mais rien ne ditqu’en
faisant tourner lecylindre
le fil s’enroulera exactement surlui,
de manièreque la
figure représente
exactement la forme du fil(supposé
assezlong).
Pour que l’enroulement se fasse d’une
façon régulière,
il faut d’abord que le rayon de courbure p del’élastique
aupoint
de contact soitprécisément égal
aurayon du
cylindre. Comme p est
minimum en0’,
il faut d’abord que la condi- tion R > pm soit satisfaite. Mais cela ne suffit pas. Il faut ensuite que le rayon de courbure del’élastique
soitplus grand
du côté d’entrée du fil(Bia
parexemple)
que du côté
où
le fil doits’appliquer :
cette conditionimpose
le contact sur labranche BDAO’ de
l’élastique.
Il faut enfin que le fil soittendu;
laposition
dupoint
de contact est donc nécessairement sur la branche BDA del’élastique.
Comme au
point A,.
on a p = a : 2y/2
._-_EI ;
2P,
la condition à satisfaire pourun enroulement
régulier
est, endéfinitive,
10. Conservation de
l’énergie
dans l’enroulement. -L’énergie potentielle
d’un fil
parfaitement élastique
delongueur L,
enroulé sur uncylindre
de rayonR, quand
lesspires
sont assezrapprochées
pour que la flexionpuisse
être considéréecomme
plane,
est ~--Après n
toursd’enroulement,
lepoids
tenseur P s’est élevé de203C0nR;
d’olt untravail
dépensé
27tnRP. Mais lecouple qui agit
sur lecylindre et qu’il
faut vaincrependant
larotation,
estPYf, oùy, désigne 100FF
de l’axe ducylindre
et, par consé-quent,
du centre de courbure del’élastique
aupoint
de contact. Le travail à four-nir pour faire n tours est donc
27tnPYi.
Leprincipe
de la conservation del’énergie
se traduit par
l’équation
Mais
l’équation
de la courbe donne la condition substituant dansl’équation précédente,
il vient l’une deséquations
démontrées au n° 3 :On
peut
donner au travail une autreexpression.
Eneffet,
Yt - R est
égal
à la distance horizontale D =VY( fig. y
ducylindre
à la verti-cale du
poids
tenseur : on a donc W = = PLD ; R.Autre manière de
présenter
les mêmes résultats. -Reprenons
lafigure
i :l’enroulement est censé se faire autour du cercle de centre
C ;
CT = R.L’ensemble des forces
appliquées
en T se ramène : I° à uncouple Py qui,
pourune rotation de autour du centre
C,
subit un travailPy d03B8;
j 2° à une force tan-gentielle T==PcosY qui,
pour une rotationde,
subit un travail3° à une force normale N== P
sin03B3 qui
ne donne lieu à aucun travail. Le travail d’enroulement est donc(y
-~- Rcosy)
P de = DPd9;
pour une rotation de n tours,nous retrouvons
l’expression
donnéeplus
haut : ~WT =ENROULEMENT D’UN FIL NON PARFAITEMENT ÉLASTIQUE
SUR UN CYLINDRE CIRCULAIRE.
Nature du
procédé
dedéformation
dansl’enroulement
et le déroule-ment d’un
fil cylindrique
nonparfaitement élastique.
- Soit o, le rayon du cercle formé par le fil au début del’expérience.
Posons ~~, = i ; P,, est la cour-bure initiale. Le
procédé théorique
d’étude des déformations par flexion consis-terait,
d’unepart,
à faire varier cette courbure tout en maintenant le filcirculaire,
de
l’autre,
à mesurer lecouple
C nécessaire à obtenir la courbure ~. On obtien- drait dans leplan
~, C une courbe ABC4);
l’aire ABCC’ est le travail de la déformation.Malheureusement il est à peu
près impossible
de maintenir la forme circulairequi
.n’estgénéralement
pasd’équilibre
stable. On est amené àprocéder
par enrou-Fig. 4.
lement. On ne déforme
plus
simultanément d’une manièreidentique
le fil entierentre les courbures
comprises
entre ri t et y 2’ On suppose, aucontraire,
que toutes les courburescomprises
entre ~1 et X2 sontimposées
simultanément à une lon-gueur l
dufil,
tous lespoints
endeçà
de cettelongueur ayant
la courbure ~1, tous lespoints
audelà
ayant la courbure r~~~; on fait voyager cettelongueur
lelong
dufil.
Quand
sondéplacement
estégal
àL,
on adépensé
le même travail que si l’onavait fléchi cette
longueur
L de fil ent.re les courbures ~y,, et f~2 suivant lapremière technique,
au moins si l’on admet que la loi reliant y et C nedépend
pas sensi- blement de la vitesse aveclaquelle
X varie. Eneffet,
la loi de passage en fonction dutemps
dey) à
Z2 dechaque
élément du fil n’est pas nécessairement la même dans les deuxexpériences.
Cette méthode d’enroulement ne donne pas la courbe C. Elle ne fournit que le travail d’enroulement.
12. Fibre Position des
fibres
neutres d’enroulement et de déroule-ment. - On
appelle fibre
neutre cellequi
clans la flexion nechange
pas de lon-’
gueur. Ce terme
n’implique
pas du tout unedécomposition
matériellepossible
defil en
cylindres élémentaires;
ce n’estqu’une
divisiongéométrique.
Soient
d,
lediamètre, L,
lalongueur
du fil avant l’enroulement.Soient
d.,
lediamètre, L2
lalongueur
du filaprès
l’enroulement.Soient Et
et E2 les distances des fibres neutres aucylindre
de rayon R(sur lequel
on faitl’enroulement) pendant
l’enroulement et le déroulement. Le nombre n de tours d’enroulement ou de déroulement est évidemment lemême;
on a par définition :
La mesure de
l’allongement L~- L, pendant
meopération complète
donnedonc la distance de la fibre neutre d’enroulement à la fibre neutre de déroulement.
Pour comparer s, et ~~ au diamètre du fil
qui,
parhypothèse,
conserveaprès
déroulement une section
circulaire,
nous considérons lesquantités
On
peut
admettre que la densité de la matière nechange
pas, cequ’exprime
la relation
~~ L,
~~;;L2.
On trouve dès lors aisémentLa considération des fibres neutres est
indispensable
pour le calcul du travail déroulement et de déroulement.13. Conditions d’enroulement du
fil
avecdéformation
permanente. - Il suffit dereprendre
le raisonnement du n° 7. Pourqu’au
delà dupoint
T le fil soitcirculaire et de rayon
R,
il faut que lesystème
de forces se réduise à uncouple,
quelle
que soit ladéformation
permanente, pourvu que la forme initiale soitcirculaire;
dans cettehypothèse,
eneffet,
tous les éléments du fil ont été traités de la même manière.Il faut donc
appliquer
aupoint
T une force Pégale
etopposée
à lacharge appliquée
enB, quelle
que soit la forme actuelle de lapartie
BT dufil,
formequi dépend
de lalongueur
BT et du rayon initialRo.
Lecouple agissant
en T etcapable
de maintenir le rayon à sa valeur actuelle R estPd, ( fig. 5).
Ildépend
Fig. 5.
non seulement des rayons initial
Ro
et finalR,,
mais encore de la tension P souslaquelle
parhypothèse
l’enroulement a eu lieu.Il faut réaliser effectivement ce
système
de forces par le moyen ducylindre;
reprenons donc le raisonnement du n° 8. Il montre encore la nécessité : i° d’une tension tout le
long
du fil enroulé T=Pcosy;
2° d’unecomposante
normale aupoint T,
N = Psiny;
3° d’unepression
normale uniforme ==T :R = P cosy :
R.Mais nous ne pouvons
plus
déduire la valeur de la tension T de celles de lacharge
et du rayon de courbure.Quand,
pour un rayon Rdonné,
lacharge
augmente, y devient peu à peu assez voisin de o pour que l’on
puisse
poser T ==P ;
pour des
charges
faibles cette relation estinexacte;
on atoujours T
P.Le fil s’enroule
régulièrement,
si lacharge
est telle que y soit inférieur à~. 2
.Évaluation
dcr travail moléculaire d’enroulement. -Indépendamment
detoute
théorie,
le travail ~~qu’il.
fautdépenser
pour enrouler lalongueur L,
defil, (D, -~- R) _ ~, .
Maisl’énergie potentielle
de lacharge P,
a crû deP, L, ;
le travail moléculaire
M,
i d’enroulement est doncEn vertu des formules du n°
12,
on trouveaisément,
enappelant W,
==M, : L,
le travail par unité de
longueur :
Problème de l’enroulement. -
Supposons
que le fil à enrouler nous soit donné. Il faudra le faire passer d’un rayonRo
à un rayonR;
le. travailM,
est donccensément connu. Il en est de même du
couple
C =P, d,
nécessaire à maintenir le fil sous ce dernier rayon.Enfin,
on peut se donner lacharge P,.
Connaissantces trois
quantités M,, C,, P,,
les conditionsexpérimentales
sontcomplètement définies;
on a, eneffet,
On
peut
évaluer le minimumacceptable
pourP,
par la conditionqu’à
la limitele
point
T soit sur la verticale de .l’axe ducylindre.
On a alorsd,
=D,
+ R. D’où~~. Conditions de déroulement du
fil.
- I~epoids P~
souslequel
se fait leFig.6.
déroulement est
généralement
différent dupoids P,
d’enroulement.Mais,
lecouple
aupoint de tangence
devant être lemême,
on a la conditionDes raisonnements semblables aux
précédents
donnent pour le travail molécu- laire de déroulement .Comme
M2
est essentiellementpositif, D2
seragénéralement négatif;
la verti-cale du
poids P2
passe à travers lecylindre.
On trouve comme
charge
minima de déroulementComparaison
descharges
minima d’enroulement et de déroulement. - On aSi l’on admet d’abord
L2
=L,,
il resteP2 - P,
==(M~ -~-1V~, ~ ;
L.Ainsi la
charge P2
limite de déroulement esttoujours plus grande
que lacharge P,
limite d’enroulement. La différence est sensiblementégale
à la sommedes travaux d’enroulement et de déroulement par unité de
longueur.
Si le fil est
parfaitement élastique, L2 ‘ L,, M2
= - o,P,.
Lescharges
limites sont
égales.
Toutes ces formules nous ont été
suggérées
parl’expérience
etréciproquement expliquent
une série de faits que l’on rencontre inévitablementquand
on chercheà
fabriquer
des ressorts à boudin.RESSORTS A BOUDIN PARFAITEMENT ÉLASTIQUES.
Les formules exactes des ressorts à boudin formés d’un
spiral cylindrique
sontconnues
depuis longtemps (voir,
enparticulier,
laPhilosophie
naturelle de Taitet
Thomson).
Nous les établironsrapidement;
nous les mettrons ensuite sous laforme
qui
convient le mieux auxcomparaisons
avecfexpérience;
enfin nous discu-terons les diverses vérifications
auxquelles
onpourrait
être tenté de les soumettre.15.
Définition
de la torsion’et
de laflexion
d’une courbegauche.
- Nousentendons ici par courbe
g’auche
un fil de faiblesection, cylindrique quand
il estrectiligne
et non tordu.L’axe d’un tel fil est la
ligne passant
par les centres degravité
des sections droites.Quand
le fil estrectiligne
et nontordu,
traçons sur la surface latérale uneparallèle
àl’axe;
cettegénératrice
ducylindre s’appelle
droite deréférence.
Toute
ligne
tracée par unpoint
de l’axe et aboutissant normalement à la droitede référence est une transversale. -
On
appelle flexion Cf
de la courbe en unpoint
la courbure en cepoint,
c’est-à-dire l’inverse du rayon de courbure.
La définition de la torsion’t est
plus compliquée :
ons’appuie
sur lespostulats
suivants :
i° La torsion totale du fil
rectiligne
et tordu AB entre deux transversales Aet B est
l’angle
de ces transversales. Nous savons que cetangle
est nulquand
latorsion est
nulle, d’après
la définition même des transversales.2° Si le fil est fléchi suivant une courbe
plane,
la torsion totale est la différence desangles
des transversales avec leplan
de la courbe. Nous admettons donc que le fait de fléchir le fil nechange
pas la valeur de la torsion. Si cette définition estlogiquement incontestable, physiquement
elleimplique l’indépendance
des effetsd’une torsion et d’une flexion
séparées
ou simultanées(n° 1).
3° Si le fil forme une courbe
gauche,
assimilons-la à unpolygone
de côtés a,b,
c,d,
... aussipetits
que nous voudrons. Lesplans
osculateurs successifs sontles
plans ab, bc, cd,
... admettant successivement un côté commun. Pour ramenerle
polygone
à êtreplan,
faisons tourner leplan
ab autour de bjusqu’à
cequ’il
coïncide avec
bc ;
faisons tourner leplan
bc autour de c,jusqu’à
cequ’il
coïncideavec
cd,
... et ainsi de suite pour tous les éléments. Si la courbegauche
estcontinue,
le mouvement de rabattement desplans
osculateurs les uns sur les autres est continu. Mesurons la somme t, de ces rotations de rabattement entre les trans-versales A et B. La courbe est devenue
plane;
mesurons ladifférence t2
desangles
des transversales avec ce
plan,
cequi
revient àappliquer
lespostulats
~° et 2°. Latorsion totale t de la courbe
gauche
entre lespoints
A etB,
estégale à t1
+ t2, suivant le sens danslequel
on a dû faire les rabattements duplan
osculateur et mesurerl’angle
des transversales.Comme
pendant
les rabattements desplans
osculateurs les uns sur les autres,l’angle
de chacun de cesplans
et de la transversalecorrespondante
nechange
pas, la torsion totale estmesurée,
endéfinitive,
par la somme des rotations desplans
osculateurs
plus (ou moins)
la différence desangles
des transversales extrêmesavec les
plans
osculateurscorrespondants.
’
Le
quotient
de la torsion totale par lalongueur
est la torsion moyenne ; la limite de cerapport
pour un arc Infinimentpetit
est la torsion vraie ~ en unpoint
de lacourbe.
On voit immédiatement la différence entre ce que les mathématiciens et les
physiciens appellent
torsion d’une courbe. Pour lespremiers,
la torsion est la limite du rapport del’angle
de deuxplans
osculateurs voisins à l’arc dsqui sépare
les
points correspondants
de la courbe. Pour lesseconds,
la torsion est la sommede la torsion
précédente
± la limite duquotient
par l’arc ds de la différence desangles
des transversales avec lesplans
osculateurscorrespondants.
~~. .
Application
à l’h.élice et aux ress.orts à boudin . - Soient r le rayon ducylindre
circulaire autourduquel
le fil estenroulé,
al’angle
de la tangente à la courbe avec unplan perpendiculaire
à l’axe du ressort(fig. 7).
L’inverse du rayon de courbure est cos2 x ; r.
Quand
une hélice définie par lesparamètres
do, ro se transforme en une autre hélice définie par lesparamètres
a,r, la flexion o est donnée par la formule
Pour définir les
transversales,
nous supposerons que l’enroulement s’est fait de manière que laligne
de référence soit au contact ducylindre;
les transversales7.
sont donc des normales au
cylindre passant
par l’axe du fil. Nous supposerons deplus
que, dans toutedéformation
du ressort, laligne
deréférence
reste aucontact du nouveau
cylindre
surlequel
la nouvelle hélice est enroulée. Les transversales sont donctoujours,
parhypothèse,
dans lesplans
osculateurs.Nous limitons ainsi la
généralité
duproblème,
mais ons’aperçoit
aisémentqu’il
est matériellement
impossible
d’utiliscr un casplus général.
Par la manière même dont on fixe le ressort à sesextrémités,
les transversales sont maintenues dans lesplans
osculateurs.Il résulte de là l’évaluation immédiate de la torsion : elle est
égale
au taux derotation du
plan
osculateur lelong
de lacourbe,
soit sin a cos 03B1: r.Quand
une hélice définie par lesparamètres
ao, ro se transforme en une autrehélice définie par les
paramètres
u, r, la torsion r est donnée par la formule17. .
Énergie potentielle
d’unspiral.
- Il résulte immédiatement : I° de l’in-dépendance
desdéformations ; 2°
de laproportionnalité
entre lecouple
tordant(ou fléchissant)
et la torsion T(ou
la flexiony),
quel’énergie potentielle
duressort dont la
longueur
est Lpeut
se mettre sous la formeA est le module de
torsion,
B le module deflexion ;
si le fil est circulaire et de diamètreâ,
on a, enappelant ce
le coefficient dePoisson,
La forme
précédente
de W estincommode ;
il estpréférable
d’introduire lesquantités
directement accessibles àl’expérience. Appelons 9
la torsion totaleautour de l’axe de
l’hélice,
h la hauteur duspiral? ~
== sin a lerapport
h : L de la hauteur à lalongueur
du fil. Il vientÉquations d’équilibre.
- Pourl’équilibre
nous devonsappliquer
unecharge
Psuivant l’axe de l’hélice et un
couple
Gperpendiculairement
à cet axe. On aOn