Int´egration et probabilit´es 2012-2013 TD5 – Espaces L p
1 – Petites extractions
0) Donner un exemple de f ∈ L1(R,B(R),λ) telle que f 6∈ Lp(R,B(R),λ) pour tout p > 1, et un exemple def∈Lp(R,B(R),λ)avecp >1telle quef6∈L1(R,B(R),λ).
1) Soientp >1et(fn)n>0 une suite deLp(E,A,µ)qui converge dansLp versf. Rappeler pourquoi il existe une extractriceφet une fonctionh ∈Lp(E,A,µ)telle que(fφ(n))n>0 convergeµ-p.p. vers fet
|fφ(n)|6hpour toutn>1,µ-p.p.
Indication : Calquer la d´emonstration de la compl´etude des espacesLp.
2) Soit(fn)n>0 une suite deLp(E,A,µ)qui converge dansLpversfet qui converge ´egalementµ-p.p.
versg. Montrer queg∈Lpet quef=g µ-p.p.
3) Soit(fn)n>0une suite deLp(E,A,µ)∩Lq(E,A,µ)avecp,q ∈[1,+∞[etp6=q. On suppose que fn →0dansLpquandn →∞et que(fn)n>0 est une suite de Cauchy dansLq. Montrer quefn →0 dansLqquandn→∞.
2 – Espaces L
pE xercice 1. (Continuit´e de l’op´erateur de translation)
Soienth∈Retf: (R,B(R))→(R,B(R))une fonction mesurable. On d´efinitτhfpar τhf(x) =f(x−h), x∈R.
1. V´erifier que l’op´erateur de translationτh est une isom´etrie de l’espace Lp(R,B(R),λ)pourp ∈ [1,+∞].
Pour des questions, demande de pr´ecisions ou explications,
n’h´esitez pas
`a m’envoyer un mail `a igor.kortchemski@ens.fr , ou bien `a venir me voir au bureau V4.1
2. On supposep <∞. Montrer que sif∈Lp(R,B(R),λ)alors,
h→0lim kτhf−fkp=0,
|h|lim→+∞kτhf−fkp=21/pkfkp.
Indication : on pourra traiter tout d’abord le cas o`ufest continue `a support compact.
3. Que deviennent les r´esultats de la question (2.) sip=∞?
4. – D´eduire des questions pr´ec´edentes que siλ(A)>0, alors l’ensembleA−A={x−y:x,y∈ A}contient un voisinage de0.
Rappel(Th´eor`eme d’Egoroff). Soit(E,A,µ)un espace mesur´e tel queµ(E)<∞, et(fn)n>0une suite fonctions qui convergeµ-p.p. versf. Alors pour toutε > 0il existeAε ∈ Ade mesureµ(Aε) 6 εtel que la suitefnconverge uniform´ement versfsurE\Aε.
E xercice 2. Soit(E,A,µ)un espace mesur´e tel queµ(E)<∞. On consid`ere une suite(fn)n>0born´ee de Lp(E,A,µ), p ∈]1,∞[ et une fonction mesurable f sur (E,A,µ) telles que fn → f µ-p.p. quand n→∞.
1. Montrer quef∈Lp(E,A,µ).
2. Montrer quefn →fdansLrquandn→∞pour toutr∈[1,p[.
3. Que se passe-t-il pourp=∞?
E xercice 3. (Lemme de Scheff´e)Soientp∈[1,∞[et(fn)n>0 une suite deLp(E,A,µ)qui converge µ-p.p. vers une fonctionfdeLp(E,A,µ). Montrer l’´equivalence suivante:
n→lim∞||fn−f||p =0 ⇐⇒ lim
n→∞||fn||p =||f||p.
Indication: consid´erergn =2p(|fn|p+|f|p) −|fn−f|p, un peu comme dans la preuve du th´eor`eme de convergence domin´ee.
E xercice 4. (Th´eor`eme de Lusin)Soitf: [a,b]→Rune fonction mesurable. Montrer que pour tout ε >0il existe un compactK ⊂[a,b]tel queλ([a,b]∩Kcε)6εetfsoit continue surK.
Indication:on pourra utiliser le th´eor`eme d’Egoroff et le fait que les fonctions continues sur[a,b]sont denses dansL1([a,b]).
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3 – Th´eor`eme de Radon-Nikodym
E xercice 5. (Contre-Exemple `a R-N)Soitm la mesure de comptage sur (R,P(R))c’est-`a-dire que m(A) =#Apour toute partieAdeR. On notem0la restriction dem `a la tribu bor´elienne deR.
1. Montrer que la mesure de Lebesgue est absolument continue par rapport `am0.
2. Montrer qu’il n’existe pas de fonction mesurablef:R→R+ telle queλ=f·m0, o`uλd´esigne la mesure de Lebesgue.
3. Conclure quelque chose d’intelligent et intelligible.
E xercice 6. (Quantification de l’absolue continuit´e) Soient µ et ν deux mesures sur un espace mesurable(E,A).
1. On suppose que pour toutε >0, il existeη >0tel que pour toutA∈A, µ(A)6η ⇒ ν(A)6ε.
Montrer queνest absolument continue par rapport `aµ.
2. Montrer que la r´eciproque est vraie dans le cas o`u la mesureνest finie. Que se passe-t-il siνest infinie?
E xercice 7. (Le retour du diable)On construit r´ecursivement une suite(fn)n>0de fonctions continues sur[0, 1] telles quef(0) = 0etf(1) = 1comme suit. On posef0(x) = xpourx ∈ [0, 1]. On construit fn+1 `a partir defnen remplac¸antfn, sur chaque intervalle maximal[u,v]o`u elle n’est pas constante, par la fonction lin´eaire par morceaux qui vaut(fn(u) +fn(v))/2sur2u
3 +v3,2v3 +u3 .
1. Verifier que|fn+1(x) −fn(x)|6 2−npour toutn > 0etx ∈ [0, 1]. En d´eduire quefn converge uniform´ement sur[0, 1]vers une fonction continue not´eefdiable.
2. Soit µdiable la mesure sur [0, 1] d´efinie comme ´etant la mesure de Stieljes associ´ee `a fdiable. Montrer que µdiable est ´etrang`ere par rapport `a la mesure de Lebesgue. La mesureµdiable a-t- elle des atomes?
4 – ` A pr´eparer pour la prochaine fois
E xercice 8. Soientr,s∈[1,∞[etg:R→Rune fonction continue. On suppose qu’il existec >0tel que:
∀y∈R, |g(y)|6c|y|r/s. (1) SoitΦl’application deLr(X,A,µ)→Ls(X,A,µ)d´efinie parΦ(f) =g◦f.
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1. V´erifier queΦ(f)∈Ls(X,A,µ).
2. Montrer queΦest continue.
Indication: on pourra utiliser le crit`ere s´equentiel de la continuit´e, et utiliser la question 1) des petites extractions du d´ebut du TD.
3. Que se passe-t-il si la condition(1)n’est plus satisfaite?
4 – Compl´ements (hors TD)
E xercice 9.
1. Soientp∈[1,+∞[etf∈Lp(R+,B(R+),λ). On poseF(x) =Rx
0 f(t)dt. Montrer queFest bien d´efinie et que siqest l’exposant conjugu´e dep, alors
h→0lim
supx∈R|F(x+h) −F(x)|
|h|1/q =0.
2. En d´eduire que sigest une fonction surR+ de classeC1int´egrable telle queg0∈Lp(R+)pour un p∈[1,+∞[, alorsg(x)→0quandx→+∞.
E xercice 10. – Soient(E,A,µ)un espace mesur´eσ-fini etp∈[1,∞[. Soitg :E→Rune fonction mesurable telle que, pour tout fonctionf∈Lp, on afg∈Lp. Montrer queg∈L∞.
Fin
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