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Étude des mécanismes de chimiorésistance médiés par le microenvironnement de la moelle osseuse dans la Leucémie Aiguë Myéloïde. Mise en évidence d’un transfert de mitochondries actives des cellules stromales vers les blastes leucémiques

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Academic year: 2021

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Étude des mécanismes de chimiorésistance médiés par le

microenvironnement de la moelle osseuse dans la

Leucémie Aiguë Myéloïde. Mise en évidence d’un

transfert de mitochondries actives des cellules stromales

vers les blastes leucémiques

Ruxanda Moschoi-Bodisteanu

To cite this version:

Ruxanda Moschoi-Bodisteanu. Étude des mécanismes de chimiorésistance médiés par le microenvi-ronnement de la moelle osseuse dans la Leucémie Aiguë Myéloïde. Mise en évidence d’un transfert de mitochondries actives des cellules stromales vers les blastes leucémiques. Hématologie. Université Côte d’Azur, 2018. Français. �NNT : 2018AZUR4084�. �tel-02016365�

(2)

E

tude des mécanismes de

chimiorésistance médiés par le

microenvironnement de la moelle osseuse

dans la Leucémie Aiguë Myéloïde.

Mise en évidence d’un transfert de

mitochondries actives des cellules stromales

vers les blastes leucémiques.

Ruxanda MOSCHOI-BODISTEANU

Centre Méditerranéen de Médecine Moléculaire C3M U1065

Présentée en vue de l’obtention du

grade de docteur en recherche clinique et

thérapeutique

d’Université Côte d’Azur

Dirigée par : Dr. Jean-François PEYRON Co-encadrée par : Dr. Emmanuel

GRIESSINGER

Soutenue le : 23 octobre, 2018

Devant le jury, composé de :

Pr. Olivier HERAULT, PU-PH, CHU de Tours

Dr. Marie-Luce VIGNAIS, CR1, U1183,

Montpellier

Pr. Véronique PAQUIS, PU-PH, CHU de Nice Dr. Jean-François PEYRON, DR2, C3M, U1065, Nice

Dr. Emmanuel GRIESSINGER, PhD, UCA, Nice

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(4)

Etude des mécanismes de chimiorésistance

médiés par le microenvironnement de la moelle

osseuse dans la Leucémie Aiguë Myéloïde.

Mise en évidence d’un transfert de

mitochondries actives des cellules stromales

vers les blastes leucémiques.

Jury :

Président du jury et Rapporteur :

Pr Olivier HERAULT, PU-PH, CHU de Tours (France)

Rapporteur :

Dr. Marie-Luce VIGNAIS, CR1, Inserm U1183, Montpelier (France)

Examinateur :

Pr. Véronique PAQUIS, PU-PH, CHU de Nice (France)

Invité :

Dr. Emmanuel GRIESSINGER, PhD, UCA, Nice (France)

(5)
(6)

REMERCIEMENTS

(7)
(8)

La thèse de doctorat représente un travail s’inscrivant dans la durée,

constituant ainsi le fil conducteur d’une tranche de vie, souvent entre le

crépuscule de la naïveté d'une vie d'étudiant, et l’aube d’une maturité

scientifique. Il y a eu un avant qui ne sera plus et un après qui reste à

construire. De nombreuses personnes se retrouvent ainsi impliquées de leur gré

ou non, pour le pire ou le meilleur entre le doctorant et son travail de doctorat.

Ce sont les noms de toutes ces personnes que j’aimerais graver sur ces quelques

pages et leur adresser mes profonds remerciements.

Je tiens tout d’abord à remercier les membres du jury d’avoir accepté de juger

mon travail de thèse ; je remercie Mme Marie-Luce Vignais, Mme Véronique

Paquis et Mr Olivier Hérault.

Je remercie chaleureusement toutes les personnes qui m’ont aidé durant ma

thèse et notamment mon directeur de thèse, le Dr Jean-François Peyron. On le

sait, ce parcours de thèse a été complexe et un peu chaotique mais je n’ai

développé aucune phobie grâce à vous car vous m’avez toujours guidée et

soutenue tout au long de ce projet.

Merci pour votre aide, pour votre curiosité scientifique et votre soutien, merci

pour votre grande disponibilité et les nombreux conseils durant toute ma thèse.

Vous êtes un Chef proche de ses étudiants et toujours à leur écoute. Merci pour

la compréhension de mon langage roumeno-russo-allemando-français, je suis

consciente du travail demandé surtout pour les corrections de ma thèse. Je vous

remercie infiniment.

Merci au Dr Emmanuel Griessinger qui m’a proposé le plus captivant et

attrayant projet parmi tous les sujets de masters. Merci pour toutes tes

remarques critiques et constructives, cela m’a permis de nombreuses fois de

savoir où se trouvent mes lacunes et d'identifier les points à améliorer. Merci

(9)

pour ton encadrement et ta patience, pour le partage de tes savoirs, merci pour

ton enthousiasme et ta persévérance.

Après ces 3 ans passés aux C3M, je suis convaincue que la thèse est loin d'être

un travail solitaire. Je n'aurais jamais pu réaliser ce travail doctoral sans le

soutien d'un grand nombre de personnes dont la générosité, la bonne humeur

et l'intérêt manifestés à mon égard m'ont permis de progresser dans ce projet.

Je remercie chaleureusement tous les membres de l’équipe 4.

Merci Didier, cette thèse aurait été incomplète et totalement différente sans

toi. Avec toi on a ce sentiment qu’on a rarement dans la vie : l’impression

qu’on se connaît depuis longtemps et non que depuis 3 ans, on se sent en

confiance et compris. Merci pour ton soutien, tes encouragements et d’avoir cru

en moi.

Merci, Fabien pour ta curiosité et ta collaboration scientifique, les discutions

enrichissante sur le Krav-Maga, j’ai appris beaucoup de choses et aussi merci

pour les muffins.

Grazie Giulia, perché ho avuto la possibilità di dividere con te le mie

preoccupazioni riguardo al nostro futuro insicuro, grazie per la tua amicizia

ed originalità italiana, che hai portato alla nostra squadra, ma ancora di più

da noi nel ufficio. È stato estremamente piacevole collaborare con te, sei

fantastica! GRAZIE MILLE!

Marielle, nos discussions sur les romans «de science-fiction J » vont beaucoup

me manquer. Merci pour la joie que tu apportes chaque jour dans l’équipe, tu

es notre rayon de soleil à travers les gouttes de pluie.

(10)

Véro, merci de veiller à la bonne organisation dans l’équipe, pour les remarques

pertinentes, pour ton partage scientifique mais aussi humain, et merci aussi

d’avoir été mon groupe de supporters pour mon tout premier congrès !

Raphaël et Pauline, merci pour votre joie et bonne humeur, pour les gâteaux et

sucreries pendant les datas, ça ne nous a pas aidé dans notre philosophie de vie

« Mens sana in corpore sano » mais comme c’était bon !

Merci Virginie, pour ton aide administrative mais également pour ta bonne

humeur et ta disponibilité.

Je pense aussi aux stagiaires avec qui j’ai eu la chance de travailler.

L’ambiance de travail a été excellente et nous avons pu ainsi allier bons

moments et séances de travail : Rita qui a su mettre l’expression « moi

encore » à la mode ; Anne-Sophie-vive la madeleine fluorescente !

Je remercie également tous les autres thésards du centre Gwenaëlle, Ilona,

Robin, Sébastien,

post-doc Claudine et notre responsable d’imagerie Maeva,

pour la bonne ambiance, leur optimisme mais également pour les nombreux

bons moments passés ensemble, très souvent autour du repas de midi.

Un grand merci à Lisa Kaminski, je t’avais embêtée de nombreuses fois

surtout pendant les derniers mois avant notre soutenance. Merci pour ton

aide.

Merci à toute l’équipe 3, en particulier à Johanna, Annabelle, Rana, Élodie

merci pour votre aide scientifique, vous m’avez beaucoup encouragée et

soutenue.

Merci à toute l’équipe 1, et plus spécialement à Karine et Céline de m’avoir

permis de m’incruster dans votre cercle durant les repas de midi, merci pour le

partage scientifique, votre optimisme, bonne humeur et votre soutien.

(11)

Je remercie beaucoup Justine, Lila, Morgane qui m’ont permis d’oublier

momentanément le travail, même s’il nous hantait beaucoup durant nos

soirées apéro. Merci les filles pour les fous rires, l’amitié, votre soutien, les

encouragements, merci simplement pour tous ces moments inoubliables passés

ensemble.

Au terme de ce parcours, je remercie enfin celles et ceux qui me sont chers et

que j’ai parfois quelque peu délaissés. Leurs attentions et encouragements

m’ont accompagné tout au long de ces années.

Merci à ma merveilleuse fille, Ionela, tu as transformé et donné un sens à ma

vie, je t’aime infiniment et je suis la plus fière maman au monde de t’avoir toi

pour fille.

Merci à mon mari, Ivan je te dois tout et si je suis là aujourd’hui c’est en

grande partie grâce à toi car tu me fais confiance et tu crois en moi, te iubesc.

Je suis redevable à ma belle-famille, ma belle-mère Zinovia, Petru, Igor vous

m’avez énormément aidée, encouragée et entourée d’attention et d’amour.

Merci, je suis tellement chanceuse de vous avoir.

Merci à mes parents « mămica, iți mulțumesc pentru toate sacrificiile făcute

pentru noi si pentru mine, pentru curajul tău, pentru sprijinul constant,

prietenia ta si dragostea cu care m-ai învelit din primele clipe de viată, e greu

sa exprim in cuvinte imensa recunoștința ce ti-o port, mulțumesc si te iubesc”.

Mulțumesc tăticu, pentru educația ce mi-ai dat-o, pentru grija ce mi-o porți,

pentru încredere si dragoste incondiționată.

Merci à ma meilleure amie, Victoria, même de loin, tu as toujours été là pour

moi, avec cette question récurrente, « quand est-ce que tu la soutiens cette thèse

? », bien qu’angoissante en période fréquente de doutes, tu m’as encouragé pour

ne jamais dévier de mon objectif final.

(12)

RESUME

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(14)

Etude des mécanismes de chimiorésistance médiés par le

microenvironnement de la moelle osseuse dans la Leucémie Aiguë

Myéloïde.

Mise en évidence d’un transfert de mitochondries actives des

cellules stromales vers les blastes leucémiques.

Résumé

La leucémie aiguë myéloïde (LAM) est une hémopathie maligne à progression rapide, qui se caractérise par une expansion clonale de précurseurs myéloïdes présentant un contrôle défectueux de leur prolifération et de leur différenciation.

Une rémission complète peut être obtenue chez environ 80% à 85% des patients en associant cytarabine et anthracycline qui sont respectivement un inhibiteur de la synthèse d’ADN et un agent intercalant. Néanmoins, les résultats globaux pour les patients atteints de LAM restent médiocres et le taux de survie à 5 ans des patients âgés de plus de 60 ans, est inférieur à 10%. Le paradigme bien accepté de la leucémogenèse est que la leucémie résulte de la transformation d'une cellule unique appelée cellule souche leucémique (SCL) ou cellule initiatrice de leucémie (LIC) qui se développe par autorenouvellement et engendre par division asymétrique les blastes leucémiques bloqués dans leur différentiation. Les LIC vont être responsables du maintien et de la rechute de la maladie après le traitement chimiothérapeutique car si les traitements actuels sont relativement efficaces contre les blastes leucémiques, ils échouent au niveau des LIC. Un autre facteur important impliqué dans la résistance aux traitements est le microenvironnement de la moelle osseuse qui forme la niche hématopoïétique.

Des études ont montré que différents composants cellulaires de la niche peuvent transférer des mitochondries à des cellules normales soumises à un stress métabolique ou dans un contexte pathologique, vers des cellules cancéreuses.

Durant ma thèse, j'ai pu montrer que les cellules murines de la lignée MS-5 et/ou des cellules stromales primaires humaines dérivées de la moelle osseuse, utilisées comme cellules nourricières dans des expériences de co-culture, sont capables de transférer des mitochondries fonctionnelles aux cellules leucémiques.

En utilisant différentes approches moléculaires et d'imagerie, nous avons pu montrer que les cellules de LAM peuvent, par ce transfert, augmenter leur masse mitochondriale jusqu'à 14%. Dans la co-culture, les cellules LAM receveuses ont montré une augmentation de 1,5 fois de la production d'adénosine triphosphate (ATP) mitochondriale et se sont révélées moins sujettes à une dépolarisation mitochondriale après chimiothérapie, affichant une survie plus élevée. Ce transfert unidirectionnel, renforcé par certains agents chimiothérapeutiques, nécessite des contacts cellule-cellule et semble se dérouler par une voie endocytaire qui reste à déterminer. Enfin, nous démontrons que le transfert mitochondrial est observé in vivo dans un modèle de xénogreffe de souris immunodéficientes NSG et se produit également dans les cellules et les

(15)

progéniteurs initiateurs de la leucémie humaine et leur conférant une capacité plus élevée à initier des cultures leucémiques à long terme.

Nous avons ainsi apporté la preuve qu'un transfert horizontal de mitochondries provenant des cellules stromales de la niche hématopoïétique participe aux phénomènes de chimiorésistance des cellules leucémiques receveuses.

De ce fait, cibler ce transfert mitochondrial pourrait représenter une future cible thérapeutique originale pour un traitement adjuvant des LAM visant à interférer avec le soutien de leur microenvironnement.

(16)

Investigation of a new chemoresistance mechanism mediated by

the bone marrow microenvironment in Acute Myeloid Leukemia

(AML).

Evidence for an active mitochondrial transfer from stromal cells

to leukemic blasts.

Abstract :

Acute myelogenous leukemia (AML) is a heterogeneous group of hematopoietic malignancies arising from hematopoietic stem and/or progenitor cells that display defective control of their proliferation, differentiation, and maturation.

Complete remission is achieved using anthracycline and cytarabine combination therapy in 80% to 85% of older patients. Nevertheless, the overall outcomes for AML patients remain poor, and the 5-year survival rate for patients over 60 is less than 10%.

The well-accepted paradigm of leukemogenesis is that leukemia arises from the transformation of a single cell and is maintained by a small population of leukemic stem cells (LSC) or leukemia initiating cells (LICs). It is theorized that current treatments, although highly effective against the leukemic bulk, fail to eradicate the LICs that are therefore responsible for leukemia relapse.

Another important factor involved in resistance to treatments is the microenvironment of the bone marrow, which is called the hematopoietic niche.

Studies have shown that different niche cell components can transfer mitochondria to normal cells that undergo a metabolic stress and in a pathological context, to cancer cells.

During my PhD we demonstrate that in an ex vivo niche-like coculture system, cells both primary and cultured AML cells take up functional mitochondria from murine or human bone marrow stromal cells. Using different molecular and imaging approaches, we show that AML cells can increase their mitochondrial mass by up to 14%. After coculture, recipient AML cells showed a 1.5-fold increase in mitochondrial ATP production and were less prone to mitochondrial depolarization after chemotherapy, displaying a higher survival. This unidirectional transfer enhanced by some chemotherapeutic agents required cell–cell contacts and proceed through an ill-defined endocytic pathway. Transfer was greater in AML blasts compared with normal cord blood CD34+ cells. Finally, we demonstrate that mitochondrial transfer was observed in vivo in an NSG immunodeficient mouse xenograft model and also occurred in human leukemia initiating cells and progenitors.

As mitochondrial transfer provides a clear survival advantage following chemotherapy and a higher leukemic long-term culture initiating cell potential, targeting mitochondrial transfer could represent a future therapeutic target for AML treatment.

(17)
(18)
(19)
(20)

2

Sommaire ... 1

Liste des abréviations ... 6

Liste des figures ... 14

Liste des tableaux ... 20

Avant-propos ... 24

Présentation de la problématique d’une niche dérégulée dans la

LAM. Objectifs de l’étude ... 26

Partie 1 : Introduction sur le rôle du microenvironnement (ou

niche) dans la Leucémie Aiguë Myéloïde ... 28

I.

Le microenvironnement médullaire ... 28

I.1Généralités physiopathologiques des leucémies ... 29

I.1.1 Curiosités ... 29

I.1.2 Généralités ... 29

I.1.3. Les syndromes myélodysplasiques, des états pré-leucémiques

... 31

I.1.4 Les leucémies aiguës myéloïdes : physiopathologie, aspects

cliniques et pronostiques ... 32

I.1.5 Le traitement standard des patients LAM ... 36

I.1.6 Le concept de cellules souches leucémiques dans la LAM : une

aiguille dans une botte de foin. ... 38

I.2 Le microenvironnement, un sanctuaire pour les cellules

leucémiques ... 43

I.2.1 Niche hématopoïétique : composition ... 43

(21)

3

I.2.3 Régulation de l'hématopoïèse dans la niche : facteurs

intrinsèques et modes de communications intercellulaires ... 49

I.2.4 Niche hématopoïétique : une communauté pacifique détournée

au bénéfice de la leucémie : complice dans le crime ... 54

I.3 La chimiorésistance dans la LAM ... 64

I.3.1 Mécanismes intrinsèques de chimiorésistance dans la LAM .. 66

I.3.2 La corrélation entre la réponse au traitement et les CSLs ... 68

I.4 Les cibles thérapeutiques potentielles ... 79

I.4.1 Cibler les racines de la leucémie-les CSLs/CILs ... 79

I.4.2 Cibler le sol de la leucémie : la niche leucémique ... 91

II.

Transfert de mitochondries : nouveau mécanisme de

communication intercellulaire et de chimiorésistance entre la

niche et les LAM. Nouvelle évidence d’une niche dérégulée ? .... 100

II.1 Mitochondrie : généralités ... 100

II.1.1 Notion d'hétéroplasmie ... 104

II.1.2 Mitochondrie : centrale énergétique de la cellule ... 107

II.2 Transfert d’organelles ... 109

II.2.1 Transfert de mitochondries dans un contexte non-tumoral .. 111

II.2.2 Transfert de mitochondries et différenciation cellulaire ... 114

II.2.3 Transfert de mitochondries dans un contexte tumoral ... 115

II.2.4 Les cellules peuvent aussi se débarrasser de leurs mitochondries

... 117

II.2.5 Transfert de mitochondries et implication dans le processus

inflammatoire ... 119

(22)

4

II.2.7 Signaux stimulateurs du transfert de mitochondries ... 126

II.2.8 Régulation négative du transfert de mitochondries ... 129

II.2.9 Nouvelle cible thérapeutique-le transfert de mitochondries 129

Partie 2 : Contexte scientifique et objectifs de l’étude ... 132

I.

Résumé de l’article ... 133

II.

ARTICLE ... 135

III.

Hypothèses abordées concernant les signaux moléculaires

impliqués dans le transfert de mitochondries. ... 136

III.1 Résultats préliminaires ... 138

Partie 3 : DISCUSSION et PERSPECTIVES ... 142

Annexes ... 148

Références ... 154

(23)
(24)

6

(25)
(26)

8

LISTE DES ABREAVIATIONS

3MA 3-Methyl-Adenine

4EBP1 Eukaryotic Translation Initiation Factor 4E Binding Protein 1

ABCC1 ATP Binding Cassette Subfamily C Member 1

ADN Acide Ddésoxyribonucleique

ADNmt ADN mitochondrial

ADNn ADN nucléaire

AG Acides Gras

AGM Aorte-Gonade-Mésonéphros

ANG Angiopoïétine

ANGPTL3 Angioprotein-like Protein 3

AraC Cytarabine

ARN Acide RiboNucléique

ARNm ARN messagers

ARNT Aryl Hydrocarbon Receptor Nuclear Translocator

ATP L'adénosine triphosphate

AVC Accidents Vasculaire Cérébral

BAD BCL2 Associated Agonist of Cell Death

BAK BCL2 Antagonist/Killer

BAX BCL2 Associated X Protein

BCL2 B-Cell Lymphoma 2

BMI-1 Polycomb complex protein BMI-1

BMP Bone Morphogenic Protein

CAR CXCL12-abundant Reticular Cells

CAT Catalase

CBFa1 Core Binding Factor alpha 1

CBP CREB Binding Protein

CCL3 C-C Motif Chemokine Ligand 3

CDH24 Cadherin 24

(27)

9

CFU-F Colony Forming Units-Fibroblast

CIC Cellule Initiatrice de Cancer

CIL Cellule Initiatrice de Leucémie

CLL-1 Collectin Liver 1

CPT1 Carnitine Palmitoyl Transferase 1

CRmt Chaîne Respiratoire mitochondriale

CSC Cellule Souche Cancéreuse

CSH Cellules Souches Hématopoïétiques

CSL Cellule Souche Leucémique

CSM Cellules Souches/Stromales Mésenchymateuses

CXCR4 C-X-C chimiokine receptor type 4

DAMPs Damage-Associated Molecular Patterns

DCFDA 2′,7′-Dichlorodihydrofluorescein Diacetate

DC-STAMP Dendritic Cell–specific Transmembrane Protein

Dkk1 Dickkopf-related Protein 1

DPI Diphényléneiodonium

Drp1 Dynamin-related Protein 1

EBF2 Early B Cell Factor 2

ELF4 E74 Like Factor 4

FABP4 Fatty Acid Binding Protein 4

FAM French- American-British

FBXW7 F-Box and WD Repeat Domain Containing 7

FGF-R Fibroblast Growth Factor Receptor

FIS1 Fission, Mitochondrial 1

FLT3 Fms-like tyrosine kinase 3

FLT3-ITD Duplication interne en tandem de FLT3

GFP Green Fluorescent Protein

GJA1 GAP Junction Alpha-1

GLUT1/4 Glucose Transporter Type 1/4

GM-CSF Granulocyte Macrophage Colony Stimulating Factor

GPR56 G Protein-coupled Receptor 56

GPX3 Glutathione Peroxydase 3

(28)

10

HIF-1a Hypoxia-inducible factor 1 alpha

HO-1 Hème Oxygénase-1

ICAM Intercellular Cell Adhesion Molecule

IDH Isocitrate Dehydrogenase

IGFBP2 Insulin Like Growth Factor Binding Protein 2

IL Interleukin

IPSS International Pronostic Scoring System

JAK2 Janus kinase 2

JAM Junctional Adhesion Molecules

KIF5 Kinesin Family Member 5

LAL Leucémie Aiguë Lymphoblastique

LAM Leucémies Aiguës Myéloïdes

LDH Lactate Déshydrogénase

Lep-R Récepteur de la leptine

LFA1 Lymphocyte Function-associated Antigen 1

LIF Leukemia Inhibitory Factor

LLC Leucémie Lymphoïde Chronique

LlpP ATP-dependent Clp protease proteolytic subunit

LMC Leucémie Myéloïde Chronique

LPS Lipopolyssacharide

LRP LDL Receptor Related Protein

MAM Mitochondria-Associated ER-membrane

MCAM Melanoma Cell Adhesion Molecule

MDA Malondialdehyde

MDR1 Multidrug Resistance Protein 1

MEC Matrice Extracellulaire

Mfn 1/2 Mitofusine 1 et 2

mTOR Mammalian Target of Rapamycin

MTX Méthotrexate

NAC N-Acétyl Cystéine

NADPH Dihydronicotinamide-Adenine Dinucleotide Phosphate

NCAD Neural Cadherin

(29)

11

NF-kB Nuclear Factor-kappa B

NG2 Antigène Neuronal / Glial 2

NLR Nod-like Receptor

NMP1 Nucleophosmin 1

NO Monoxyde d'azote

NOD/SCID Nonobese diabetic/severe combined immunodeficiency

NOX NADPH Oxydase

OC- STAMP Osteoclast Stimulatory Transmembrane Protein

OPA1 Optic Atrophy 1

OPN Ostéopontine

OXPHOS Phosphorylation Oxydative

p53/TP53 Tumor Protein 53

PBX1 Pre-B Cell Leukemia Transcription Factor 1

PCSM Progéniteurs des CSMs

PDGFRA Platelet Derived Growth Fcator Receptor alpha

PDH Pyruvate Déshydrogénase

PDX Patient-derived Xenograft model

PGC-1α Peroxisome Proliferator-activated Receptor-gamma Coactivator 1

alpha

PGF Placentar Growth Factor

PGP Phosphoglycolate Phosphatase

PH Progéniteurs Hématopoïétiques

PI3K Phosphoinositide 3-Kinase

PML Promyelocytic Leukaemia Protein

PRR Pattern Recognition Receptor

PTEN Phosphatase and Tensin Homolog

PTH Parathormone

PTH Parathyroïd Hormone

PTPRT Receptor-Type Tyrosine-Protein Phosphatase T

qPCR Quantitative Polymerase Chain Reaction

RAR Récepteur de l’Acide Rétinoïque

RARγ Retinoic Acid Receptor gamma

(30)

12

RISP Rieske Iron-Sulfur Protein

ROS Reactive Oxygen Species

RUNX2 Run Related Transcription Fcactor 2

S6K Ribosomal Protein S6 Kinase

Sca-1 Stem Cells Antigen-1

SCF Stem Cell Factor

SDF-1α Stromal Cell-Derived Factor-1 alpha

SMD Syndromes Myélodysplasiques

SNS Système Nerveux Sympathique

SOD2 Superoxide Dismutase 2

STAT Signal Transducers and Activators of Transcription

TFAM Mitochondrial Transcription Factor 1

TGFß Transforming Growth Factor beta

TIE2 Tyrosine-Protein Kinase Receptor Tie-2

TIM-3 T-Cell Immunoglobulin Mucin Receptor 3

TKD Tyrosine Kinase Domain

TLR Toll-like Récepteurs

TNTs Tunneling Nano Tubes

TNTs1/2 TNTs de type 1/2

TPO Thrombopoïétine

UCP Uncoupling Protein

VCAM-1 Vascular Cell Adhesion Molecule-1

VE Vésicule Extracellulaire

VEGFA Vascular Endothelial Growth Factor A

VEGFR2 Vascular Endothelial Growth Factor 2

VLA 4/5 Very Late Antigen 4/5

(31)
(32)

14

(33)
(34)

16

LISTE DES FIGURES

Figure 1 : Classification des leucémies : les quatre grands types de leucémies. 30

Figure 2 : Composition cellulaire du tissu sanguin chez un sujet sain versus un

patient. ... 31

Figure 3 : Modèle de leucémogenèse à 2 évènements. ... 33

Figure 4 : Evolution clonale des cellules initiatrices leucémiques (par Raphaël

Bonnet). ... 39

Figure 5 : Modèle d'organisation hiérarchique de l'hématopoïèse et de la LAM

chez l’Homme (selon Standford medicine). ... 40

Figure 6 : Organisation hiérarchique des cellules hématopoïétiques et des cellules

leucémiques. ... 42

Figure 7 : Représentations schématiques des niches hématopoïétiques. ... 44

Figure 8 : Les voies cellulaires impliquées dans la maintenance des CSHs (Li and

Bhatia, 2011). ... 50

Figure 9 : Interaction des composantes cellulaire de la niche hématopoïétique

avec les cellules souche hématopoïétique. ... 52

Figure 10 : Représention schématique des composantes de la niche

hématopoïétique et leurs interactions avec les CSHs (Jean-Claude Chomel).

... 53

Figure 11 : Microenvironnement altéré dans la LMC (Zhang et al., 2012). ... 58

Figure 12 : Remodelage de la niche endostéale par les cellules leucémiques

(Schepers et al., 2013). ... 59

Figure 13 : Comparaison des composantes de la niche hématopoïétique dans un

contexte physiologique et pathologique (Sánchez-Aguilera and

(35)

17

Figure 14 : Augmentation de la perméabilité vasculaire au niveau de la moelle

osseuse chez les patients LAM (Passaro et al., 2017)……….63

Figure 15 : Implication de la voie de signalisation TIM-3/NF-kB dans

l'auto-renouvellement des CSLs (Kikushige et al., 2015). ... 71

Figure 16 : Implication de la voie JAK-STAT au niveau de la résistance

chimiothérapeutique des CSLs dans la LMC (Warsch et al., 2013). ... 74

Figure 17 : La voie de signalisation Hh. ... 75

Figure 18 : Schéma simplifié de la biosynthèse des miARN. ... 77

Figure 19 : Schéma simplifié d'une partie des transformations subies par les

nutriments dans l'organisme. ... 82

Figure 20 : Les CS favorisent la glycolyse pour produire de l’énergie (Takubo et

al., 2013). ... 83

Figure 21 : Modèle proposé par Lagadinou et al. pour le ciblage thérapeutique

des CSLs par l'inhibition de BCL-2. ... 85

Figure 22 : Représentation schématique du mécanisme de résistance de l'AraC

basé sur l’oxydation des acides gras comme source d’énergie qui se traduit

par un métabolisme OXPHOS élevé (Farge et al., 2017). ... 86

Figure 23 : Voies métaboliques contribuant à la maintenance des cellules souches

/ progénitrices hématopoïétiques et leucémiques. ... 87

Figure 24 : La voie de biosynthèse de novo de la pyrimidine. ... 88

Figure 25 : Régulation et mécanisme d'action des facteurs Hif-a (Huang et al.,

2014). ... 90

Figure 26 : La voie de signalisation PI3K / AKT / mTOR (Brenner et al., 2016).

... 97

Figure 27 : Cibles thérapeutiques dans la niche de la moelle osseuse (Zhou et al.,

2016). ... 98

Figure 28 : Représentation 3D d'une mitochondrie. ... 100

Figure 29 : Représentation schématique d'une mitochondrie (Frey and Mannella,

(36)

18

Figure 30 : Régulation de la morphologie mitochondriale et de l'efficacité

bioénergétique en réponse à la disponibilité en nutriments (Schrepfer and

Scorrano, 2016). ... 105

Figure 31 : Les effets de la fission et de la fusion mitochondriales suite aux

modifications du métabolisme et recyclage des mitochondries endommagés.

... 106

Figure 32 : Représentation schématique de la CR au niveau de la membrane

interne mitochondriale. ... 108

Figure 33 : Transfert de mitochondries des CSMs vers les cellules épithéliales

alvéolaires impliquant les connexines (Islam et al., 2012). ... 113

Figure 34 : MitoCeption. ... 116

Figure 35 : Production des ROS au niveau de la mitochondrie (Bigarella et al.,

2014). ... 118

Figure 36 : Les protéines motrices du transport de mitochondries (Schwarz TL

2013). ... 122

Figure 37 : Transport mitochondrial le long des TNTs par le complexe protéique

moteur Miro1/Rhot1 des CSMs vers les cellules épithéliales (Ahmad et al.,

2014). ... 122

Figure 38 : Image de Microscopie électronique à transmission (MET) des VEs

contenant des mitochondries détectées dans le milieu conditionné des

astrocytes. ... 124

Figure 39 : Les différents modes de transfert mitochondrial des CSMs vers les

cellules endommagées (Paliwal et al., 2018). ... 126

Figure 40 : Modèle du transfert mitochondrial proposé par Marlein et al. des

CSMs vers les cellules de LAM. ... 128

Figure 41 : Schéma récapitulatif du transfert mitochondrial dans la LAM. .... 135

Figure 42 : Le transfert mitochondrial est augmenté par un stress métabolique.

(37)

19

Figure 43 : Implication des ROS dans la stimulation du transfert mitochondrial.

... 140

(38)

20

(39)
(40)

22

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1

: Classification des LAM d'après l'OMS en 2018 (Vardiman et al.,

2009). ... 34

Tableau 2

: Index pronostique cytogénétique et moléculaire des LAM (Dohner

et al., 2010). ... 35

Tableau 3

: Tableau de synthèse concernant les hypothèses abordées au sujet des

signaux moléculaires du transfert mitochondrial. ... 138

(41)
(42)

24

Avant-propos

« Le cancer, une maladie aussi vieille que l’humanité… »

Les traces les plus anciennes de cancer se trouvent dans des fragments de squelette humain datant de la préhistoire, il y a 1,7 millions d’années. Plusieurs textes à caractère médical, en provenance de l’Égypte ancienne et datant de la période 1600 av. J.-C évoquent l’existence du cancer du sein qui peut être guéri par ablation chirurgicale (Sudhakar, 2009).

Le mot cancer tire son origine du mot latin homonyme qui signifie crabe. C’est Hippocrate (460-377 av J.-C.) qui est le premier à comparer le cancer du sein à un crabe, par analogie de l’aspect de la tumeur avec cet animal. La tumeur est en effet centrée sur une formation arrondie entourée de prolongements en rayons, semblables aux pattes d’un crabe.

Le cancer représente toujours un problème majeur de santé publique. Il est la seconde cause de décès dans le monde, après les maladies cardio-vasculaires. Chaque année plusieurs millions de patients sont diagnostiqués avec un cancer dans le monde entier, et la moitié d’entre eux va mourir suite aux complications causées par cette maladie.

Les dernières statistiques mondiales sur le cancer publiées en 2013 par l’Organisation

Mondiale de la Santé (OMS) montrent qu’en 2012, le fardeau mondial du cancer s'élève à 14,1

millions de nouveaux cas et à 8,2 millions de décès.

Les projections fondées sur les estimations de GLOBOCAN 2012 anticipent une augmentation substantielle de 19,3 millions de nouveaux cas de cancer par an d'ici à 2025, en raison de la croissance démographique et du vieillissement de la population mondiale. Plus de la moitié de tous les cancers (56,8%) et des décès par cancer (64,9%) en 2012 ont été enregistrés dans les régions les moins développées du monde et ces proportions augmenteront encore d’ici à 2025 (Ferlay et al., 2015).

Bien qu’on soit plus de 3000 ans après les premières preuves de l’existence du cancer et malgré des progrès considérables réalisés au fil des siècles, dans le dépistage, le traitement et la prévention du cancer, on est encore loin d’une éradication totale de cette maladie. Ceci souligne

(43)

25 la complexité des cellules cancéreuses et les multiples mécanismes qu’elles ont mis en place, pour résister aux traitements.

Que ce soit dans la littérature ou la science, le cancer est sujet à discussion et préoccupe la société. Pour paraphraser Tolstoï en 1877 dans les premières lignes d'Anna Karénine, il conclut que les cellules normales réagissent toutes de la même manière aux médicaments, mais les cellules cancéreuses répondent chacune à leur manière.

Aujourd’hui, l’objectif majeur de tous les cliniciens et chercheurs, et aussi en grande partie celui de cette thèse vise à comprendre comment les cellules cancéreuses vont résister aux traitements pour pouvoir ensuite anticiper et combattre leurs propriétés de chimiorésistance.

(44)

26

Présentation de la problématique d’une niche

dérégulée dans la LAM. Objectifs de l’étude

Chez un individu en bonne santé, la production quotidienne des cellules sanguines représente 1011 à 1012 cellules néoformées. Ce processus appelé hématopoïèse se déroule dans la moelle

osseuse et est caractérisé par une organisation pyramidale avec les cellules souches hématopoïétiques (CSHs) multipotentes au sommet de cette hiérarchie. Les CSHs sont

capables à la fois d’auto-renouvellement et de donner naissance à des cellules plus différenciées, permettant de façon régulière et constante, la production de toutes les composantes du tissu sanguin.

Ce processus est rendu possible par les contacts étroits que les cellules hématopoïétiques établissent avec le microenvironnement médullaire au sein de niches spécialisées (Schofield, 1978). Ce microenvironnement peut être divisé d’un point de vue anatomique et fonctionnelle en deux sous niche, une niche endostéale hypoxique au contact de l'os, impliquée dans la régulation de la quiescence et le guidage ou dans domiciliation (« homing ») des CSHs dans la moelle et une autre niche mésenchymateuse, péri-sinusoïdale favoriserait la prolifération et la différenciation des CSHs.

Une autre composante essentielle de la niche hématopoïétique est représentée par les Cellules

Souches/Stromales Mésenchymateuses (CSMs). Ces cellules possèdent un caractère souche

grâce à leur capacité à se différencier vers les lignées ostéoblastique, chondrocytaire et adipocytaire et à s'auto-renouveler (Sacchetti et al., 2007). Elles vont également établir un dialogue étroit avec les CSHs, manifesté par des interactions directes et indirectes. Les CSMs de la niche produisent certains facteurs-clés comme le « Stem Cell Factor » (SCF), le « Stromal Cell-Derived Factor-1-alpha » (SDF-1α/CXCL12), la Thrombopoïétine (TPO) ou l’Angiopoïétine (ANG) qui agissent sur l’auto-renouvellement, la quiescence et la survie des CSHs mais aussi expriment certaines molécules d’adhérence fondamentales comme le « Vascular Cell Adhesion Molecule-1 » (VCAM- 1/CD106) et le « Melanoma Cell Adhesion Molecule » (MCAM/CD146).

Dans certaines conditions pathologiques, l'hématopoïèse peut être perturbée et conduire à une prolifération maligne de cellules hématopoïétiques comme dans les Leucémies Aiguës

(45)

27

Myéloïdes (LAM), où la cellule maligne présente un blocage dans sa différenciation vers la

lignée myéloïde, conduisant à la formation des myéloblastes. Les blastes leucémiques partagent donc la même niche médullaire avec les cellules hématopoïétiques et des évidences scientifiques montrent que les cellules leucémiques sont capables de détourner les fonctions protectrices de la niche en favorisant leur propre survie et leur expansion clonale, au détriment de l’hématopoïèse normale.

Dans un modèle de lésion pulmonaire, les CSMs sont capables de transférer leurs propres mitochondries pour favoriser la survie et améliorer le métabolisme énergétique des cellules de l’épithélium pulmonaire qui ont été endommagées (Islam et al., 2012). Ce même phénomène a été montré également dans un contexte tumoral (Tan et al., 2015). Ces évidences scientifiques concernant l’existence d’un nouveau type de dialogue intercellulaire nous ont évoqué l’hypothèse que les cellules leucémiques pourraient être également capables de recevoir des mitochondries à partir des CSMs au niveau de la niche hématopoïétique. Nous nous sommes donc posé la question pour cette thèse si un tel transfert de cette organelle pouvait être observé entre les CSMs et les myéloblastes.

Le présent manuscrit rassemble dans un premier temps des données scientifiques concernant la physiopathologie et la chimiorésistance des LAM, la niche hématopoïétique mais également la niche leucémique avec la mise en évidence d’un nouvel échange intercellulaire entre le stroma et cellules cancéreuse : le transfert mitochondrial.

Dans la deuxième partie, les questions et les résultats de ces études seront exposés ainsi que les perspectives du projet.

(46)

28

Partie 1 : Introduction sur le rôle du

microenvironnement (ou niche) dans la

Leucémie Aiguë Myéloïde

I. Le microenvironnement médullaire

L’hématopoïèse est le processus qui permet la fabrication continue et régulée des cellules matures du sang tout au long de la vie de l’individu. Ce processus chez l'homme adulte se déroule dans la moelle osseuse et permet à partir d’une CSH de donner naissance à des

Progéniteurs Hématopoïétiques (PH), puis à des précurseurs qui donneront enfin les cellules

différenciées du sang circulant : les érythrocytes matures (globules rouges), les cellules myéloïdes (neutrophiles, éosinophiles, basophiles et monocytes), les mégacaryocytes (plaquettes), les mastocytes et les cellules lymphoïdes (B, T et NK). Ainsi, un très faible nombre de CSH, qui représentent 1/100 000 cellules de la moelle osseuse, permettra d’obtenir un très grand nombre de cellules sanguines différenciées (1011 à 1012 cellules par jour). La production des composantes du tissus sanguin se fait donc par une succession de phénomènes d’auto-renouvellement, de prolifération et de différenciation, tous très finement contrôlés au sein de structures spécialisées de la moelle osseuse, appelées « niches hématopoïétiques » (Schofield, 1978).

Les composantes cellulaires de ces niches, régulent l'hématopoïèse par l’établissement de contacts très étroits avec les cellules hématopoïétiques.

Dans des conditions pathologiques, l’hématopoïèse ou la régulation par le microenvironnement médullaire peut être perturbée et conduire à une prolifération maligne comme dans le cas de la LAM. Dans ce cas, la niche hématopoïétique est détournée au profit des cellules leucémiques et peut être responsable indirectement des nombreuses rechutes de LAM en protégeant les cellules leucémiques des thérapies anti-tumorales.

De données expérimentales mettent en évidence que le microenvironnement peut être un acteur-clef dans le développement d’hémopathies malignes (Ramakrishnan and Deeg, 2009).

Pour comprendre l’implication du microenvironnement dans la chimiorésistance de la LAM je vais présenter dans un premier temps les aspects physiopathologiques des LAM puis dans un

(47)

29 deuxième temps, apporter des données de la littérature sur le concept de niche leucémique et sa dérégulation dans la LAM.

I.1Généralités physiopathologiques des leucémies

I.1.1 Curiosités

Le terme « leucémie » a été inventé par Rudolf Virchow, un pathologiste allemand, en 1856, premier médecin à décrire l'excès anormal de globules blancs chez des patients, grâce à l'utilisation du photomicroscope.

Comme Virchow n’était pas encore capable d’expliquer les causes de l'excès de globules blancs, il a utilisé le terme purement descriptif « leucémie » qui vient du grec « sang blanc ». Grâce à l’avancée rapide de la technologie, c’est par la suite le médecin et scientifique allemand Wilhelm Ebstein, qui introduisit le terme « leucémie aiguë » en 1889 pour différencier les leucémies violentes et mortelles des leucémies myéloïdes chroniques plus « nonchalantes ».

Le terme « myéloïde » a été inventé par Neumann en 1869, car il a été le premier à identifier que les globules blancs tirent leur origine de la moelle osseuse (grec :« myelos » = moelle (d'os)).

Ce n’est qu’en 1900 que le myéloblaste, qui est la cellule maligne dans la LAM, a été caractérisé par l’hématologue Otto Naegeli, qui a séparé les leucémies en « myéloïde » et « lymphocytique ».

En 2008, le premier génome de cancer à être séquencé intégralement a été celui de la LAM. La comparaison avec l’ADN(Acide désoxyribonucléique) de cellules saines de peau a permis la mise en évidence de mutations de plusieurs gènes, impliqués dans la maladie comme

FLT3 (Fms-like tyrosine kinase 3 ) ou NMP1 (Nucleophosmin 1) déjà connu et associé au

mauvais pronostic, mais également d’autres fortement associés avec la physiopathologie du cancer : PTPRT (Receptor-type tyrosine-protein phosphatase T ou CDH24 (Cadherin 24)).

I.1.2 Généralités

Les leucémies sont caractérisées par une expansion clonale dans la moelle osseuse de

(48)

30 On va distinguer 4 types de leucémies classées en fonction de leur vitesse d'évolution

chronique ou aiguë, et en fonction de la lignée hématologique qui est affectée : lymphoïde ou

myéloïde(Fig.1).

Les leucémies surviennent aussi bien chez les enfants que chez les adultes, mais leur type est fortement dépendant de l’âge. Ainsi, les 2800 cas de LAM diagnostiqués en France en 2012 concernaient principalement des adultes, alors que les leucémies aiguës lymphoblastiques (LAL) se développent surtout chez les enfants. Avec près de 4500 personnes touchées en 2012, la leucémie lymphoïde chronique (LLC) qui touche principalement des adultes est la plus fréquente des leucémies. La leucémie myéloïde chronique (LMC) est la plus rare et concerne essentiellement les adultes avec une incidence égale à 1-2 nouveaux cas par 100 000 individus par an (Globocan, 2012).

Les symptômes cliniques sont provoqués par un abaissement de la quantité de certaines cellules dans le sang en raison de la prolifération excessive des cellules leucémiques. Dans ce contexte, une diminution du nombre de globules rouges peut entraîner une anémie, ce qui se traduit par une pâleur excessive et un essoufflement. Si le déficit concerne les plaquettes cela entraînera des saignements sévères et lorsqu’il s’agit d’une réduction du nombre des globules blancs, il y

(49)

31 aura augmentation du risque d’infection. Quel que soit le cas, une consultation médicale va conduire à réaliser une analyse sanguine, appelé l’hémogramme qui permettra de suspecter l’existence d’une leucémie si le patient présente une quantité anormalement élevée de globules blancs, (on parle d’une hyperleucocytose), un manque de globules rouges (anémie) et une diminution des plaquettes (thrombopénie). Si le nombre et/ou l’aspect des cellules sanguines est anormal, une analyse de la composition de la moelle osseuse – un myélogramme - permettra d’établir le diagnostic en déterminant le type de leucémie (myéloïde ou lymphoïde).

I.1.3. Les syndromes myélodysplasiques, des états

pré-leucémiques

Les syndromes myélodysplasiques (SMD) forment un groupe de maladies hétérogènes

caractérisées par la production insuffisante de cellules sanguines dans la moelle osseuse.

Figure 2 : Composition cellulaire du tissu sanguin chez un sujet sain versus un patient.

Composition cellulaire du tissu sanguin dans un cas non pathologique : plaquettes, érythrocytes, monocytes, lymphocytes et neutrophiles sont présents dans des proportions bien définies. Dans un contexte leucémique il y a réduction des composantes cellulaires du sang et prolifération excessive des blastes leucémiques.

(50)

32 L’accumulation des progéniteurs hématopoïétiques immatures conduit à une hématopoïèse inefficace ainsi qu’à une ou plusieurs cytopénies périphériques. Ces cytopénies concernent différents types cellulaires : l’anémie pour une diminution des hématies, la leucopénie pour une diminution des leucocytes et la trombocytopénie pour une diminution des plaquettes.

Ces affections clonales de la cellule souche hématopoïétique sont majoritairement des maladies du sujets âgé avec une médiane d’apparition de 67 ans au diagnostic. Elles touchent 20/100 000 personnes de 70 ans et cette incidence augmente avec l’âge. L’accumulation de mutations génétiques conduit 30% des SMDs à évoluer vers une LAM de mauvais pronostic.

L’évaluation du risque évolutif des SMD et du risque de transformation maligne ainsi que la définition des facteurs prédictifs de la survie globale sont essentiels pour permettre d’adapter aux mieux les stratégies thérapeutiques. Pour cela, on utilise le score pronostique international (« International Pronostic Scoring System », IPSS) qui permet la distinction de quatre sous-groupes pronostique. Les SMDs sont classés en fonction de leur gravité : très faible, faible, intermédiaire, élevée et très élevée.

Ce classement est établi selon 3 critères d’après le score pronostic international révisé (IPSS-R) : le pourcentage de blastes médullaires, le nombre de cytopénies (diminution progressive d’une ou plusieurs lignées cellulaires sanguines) et le caryotype médullaire (anomalies cytogéniques). Ce score permet d’évaluer le risque d’évolution vers une LAM et de donner une approximation de la médiane de survie des patients atteints de SMD (Della Porta et al., 2014). Il existe un continuum d’états pathologiques entre les SMD et les LAM, ce qui fait considérer les SMD comme des états pré-leucémiques.

I.1.4 Les leucémies aiguës myéloïdes : physiopathologie, aspects

cliniques et pronostiques

La leucémie aiguë myéloïde correspond à l’expansion clonale des précurseurs myéloïdes

présentant un contrôle défectueux de leur prolifération, de leur différenciation et de leur maturation. Cette prolifération incontrôlée des myéloblastes provoque un envahissement de la moelle osseuse qui est la cause d’une insuffisance médullaire se traduisant par des cytopénies (anémies, neutropénies et thrombopénies). Les cellules leucémiques peuvent disséminer par voie sanguine et s’infiltrer dans des organes comme la rate, le foie ou encore la peau et le système nerveux central.

(51)

33 La LAM représente près de 80% des leucémies aiguës chez l'adulte et 20% de celles de l’enfant. Ce sont des pathologies rares, représentant environ 0,6% des cancers dans les pays occidentaux. Elles sont responsables de 1,5% des décès d’origine tumorale. C’est une maladie qui peut survenir à tout âge, mais seulement 25 % des cas sont diagnostiqués avant 25 ans. L’âge médian de découverte de la maladie se situe autour de 65 ans. La fréquence de la maladie augmente avec l’âge, son incidence chez les patients de moins de 65 ans de 1,7/100 000 alors qu’après 65 ans la fréquence de la LAM est de 16,2/100 000. L’incidence annuel en France est estimée à 3 à 4 cas pour 100 000 (infoCancer 2015). Aux Etats-Unis en 2016, 19.950 nouveaux cas de LAM ont été diagnostiqués, au moins 40.300 patients vivaient avec cette maladie et environ 10.430 sont morts des suites d’une LAM ; le taux de survie à 5 ans est de 26% (LLS Cancer Facts & Figures, 2016).

De nombreuses études ont permis de mettre en avant le caractère multifactoriel du processus leucémique des LAM. L’analyse du caryotype des patients a révélé la présence de nombreuses anomalies chromosomiques qui impliquaient des oncogènes et des gènes suppresseurs de tumeur (Warner et al., 2005).

Le développement leucémique peut se mettre en place à la suite d’une succession de mutations. Dans un premier temps on peut avoir de mutations dites de classe I qui correspondent à des mutations activatrices des gènes FLT3, KIT et de RAS (Fig.3). Elles permettent la transduction de signaux de prolifération cellulaire. La deuxième catégorie de mutations peut englober des

(52)

34 translocations comme t(15; 17), t(8;21) et t(9;11) qui sont à l'origine de protéines de fusion (PML-RARα, AML1-ETO, MLL-AF9) qui bloquent la différenciation des cellules leucémiques (Gilliland and Griffin, 2002; Sambani et al., 2004; Tonks et al., 2004; Voetsch et al., 2007).

Tableau 1 : Classification des LAM d'après l'OMS en 2018 (Vardiman et al., 2009).

Ainsi les LAM, qui représentent un ensemble d’hémopathies très hétérogènes, peuvent être classées selon différents critères. Une première classification, la classification French- American-British (FAB) a été proposée en 1976, en s’appuyant sur des caractères morphologiques dépendants de la maturation du clone leucémique. A chaque groupe FAB correspond un degré de différenciation : LAM0 : immature, LAM1 : myéloblastique sans

Acute myeloid leukemia and related neoplasms

Acute myeloid leukemia with recurrent genetic abnormalities

AML with t(8;21)(q22;q22); RUNX1-RUNX1T1

AML with inv(16)(p13.1q22) or t(16;16)(p13.1;q22); CBFB-MYH11 APL with t(15;17)(q22;q12); PML-RARA

AML with t(9;11)(p22;q23); MLLT3-MLL AML with t(6;9)(p23;q34); DEK-NUP214

AML with inv(3)(q21q26.2) or t(3;3)(q21;q26.2); RPN1-EVI1 AML (megakaryoblastic) with t(1;22)(p13;q13); RBM15-MKL1 Provisional entity: AML with mutated NPM1

Provisional entity: AML with mutated CEBPA

Acute myeloid leukemia with myelodysplasia-related changes Therapy-related myeloid neoplasms

Acute myeloid leukemia, not otherwise specified

AML with minimal differentiation AML without maturation AML with maturation

Acute myelomonocytic leukemia

Acute monoblastic/monocytic leukemia Acute erythroid leukemia Pure erythroid leukemia

Erythroleukemia, erythroid/myeloid Acute megakaryoblastic leukemia

Acute basophilic leukemia

Acute panmyelosis with myelofibrosis

Myeloid sarcoma

Myeloid proliferations related to Down syndrome

Transient abnormal myelopoiesis

Myeloid leukemia associated with Down syndrome

(53)

35 différenciation, LAM2 : myéloblastique avec différenciation, LAM3 : promyélocytaire, LAM4 : myélomonocytaire, LAM5 : monocytaire, LAM6 : érythroblastique et LAM7 : mégacaryoblastique (Bennett et al., 1976; Vardiman et al., 2009).

Plus récemment une nouvelle classification, reconnue par l’OMS, a intégré en plus du critère morphologique des blastes, leurs caractéristiques immunophénotypiques, cytogénétiques et moléculaires. Le diagnostic de la LAM est soumis à la présence d’une blastose médullaire ou sanguine supérieure à 20%. Cette classification comprend également le degré de dysplasie dans les différentes lignées. Elle a ainsi permis de distinguer sept groupes dont quatre groupes principaux : les LAMs avec anomalies cytogénétiques récurrentes, les LAM avec anomalies associées aux myélodysplasies, les LAM thérapies induites et les LAM sans spécifications particulières.

Tableau 2 : Index pronostique cytogénétique et moléculaire des LAM (Dohner et al., 2010).

Groupe

pronostique Anomalie cytogénétique ou moléculaire

Favorable

t(8;21)(q22;q22); RUNX1-RUNX1T1

inv(16)(p13;1q22) ou t(16;16)(p13.1;q22) ; CBFB-MYH11

Intermédiaire I

NMP1 muté et FLT3-ITD(caryotype normal) NMP1 non muté et FLT3-ITD(caryotype normal) NMP1 non muté et sans FLT3-ITD(caryotype normal)

Intermédiaire II

t(9 ;11)(p222 ;q23) ;MLLT3-MLL

Anomalies cytogénétiques non considérées comme favorable ou défavorable

Défavorable

inv(3)(q21 ;26.2) ou t(3 ;3)(q21 ;q26.2) ; RPN1-EVI1 t(6 ;9)(p23 ;q34) ;MLL réarrangé

monosomie 5 ou del(5q) ;monosomie 7 ; anomalie(17p) ; caryotype complexe*

*Caryotype complexe défini par la présence de 3 anomalies chromosomiques ou plus en l’absence d’une anomalies récurrentes suivantes : t(15 ;17), t( 8,21), inv(16) ou t(16 ;16), t(9 ;11), t(v ;11)(v ;q23), t(6 ;9), inv(3) ou t(3 ; 3).

FLT-ITD : duplication interne en tandem de FLT3

Différents facteurs pronostiques liés à la maladie peuvent influer sur le devenir du patient : la détection d’une hyperleucocytose au diagnostic, des antécédents de myélodysplasies ou d’anomalies cytogénétiques et moléculaires. Les anomalies du caryotype représentent la plus

(54)

36 forte valeur pronostique des LAMs concernant la réponse au traitement et la survie du patient. Ainsi elles permettent une autre classification des LAM en fonction de leur impact positif ou négatif sur l’évolution de la maladie (Tableau 2).

Les causes exactes de la perturbation hématopoïétique ne sont pas encore clairement établies. Les facteurs extrinsèques connus comme déclencheurs de la maladie sont l’exposition à des radiations ionisantes ou à une chimiothérapie par inhibiteurs de topoisomérase II ou d’agent alkylants.

La chimiothérapie est la modalité de traitement la plus courante et dans certains cas, qui cible les cellules en cycle dont les cellules leucémiques. Malgré les traitements existants, la LAM est la leucémie pour laquelle le taux de survie à 5 ans est le plus faible : 26% aux Etats-Unis et 19% en Europe.

I.1.5 Le traitement standard des patients LAM

Le traitement vise à obtenir la disparition des blastes leucémiques, permettant ainsi à la moelle osseuse normale de reconstituer les populations de cellules du sang (globules blancs et rouges, plaquettes). Il est adapté en fonction de l’âge ou de la présence d’anomalies cytogénétiques défavorables chez le patient. Il est généralement administré en deux phases, une première phase

d’induction suivie par une phase de consolidation.

En 2018, la thérapie d'induction pour les patients LAM qui ont moins de 60 ans, a peu évolué

par rapport à celle des années 70 (Yates et al., 1973). Le traitement le plus couramment utilisé dans la LAM est communément appelé régime thérapeutique « 7 + 3 ». Il comporte une combinaison de cytarabine (AraC, un analogue nucléosidique) associée à des anthracyclines : daunorubicine ou idarubicine (Guzman et al., 2001).

Les patients éligibles à la chimiothérapie intensive subissent généralement ce traitement qui comprend une perfusion continue de AraC (100-200 mg / m2) pendant 7 jours consécutifs et de daunorubicine (60 mg / m2) ou d'idarubicine (12 mg / m2) les trois premiers jours.

Après l'induction, une rémission complète est obtenue chez 60 à 80% des patients LAM de moins de 60 ans, contre environ 45 à 65% chez les patients plus âgés (Dohner et al., 2010; Döhner et al., 2015).

(55)

37 Cette induction est ensuite suivie d'une thérapie de consolidation qui se fait au cours de la phase post-rémission. Cette thérapie comprend deux à quatre cycles d’AraC à haute dose (2000-3000 mg / m2/jour) administrée aux jours 1, 3 et 5 et qui peut être suivie d'une greffe de cellules souches hématopoïétiques en fonction de l'âge, du sous-type de LAM et de la disponibilité des donneurs (Briot et al., 2018).

Alors que de nombreux patients atteignent une rémission complète avec un traitement d'induction standard, environ 20-40% des patients ne répondent pas au traitement d'induction (Burnett et al., 2011; Thol et al., 2015). Ces patients sont classés comme ayant une maladie

résiduelle ou en échec thérapeutique.

Malheureusement, leur prise en charge est extrêmement difficile, car même avec une deuxième cure identique et l’utilisation d’AraC à fortes doses, suivie d'une greffe de cellules souches allogéniques, les résultats restent médiocres (Thol et al., 2015).

D’autres patients peuvent être déclarés inaptes à un tel traitement intensif et toxique. Ils sont pris en charge avec des agents hypo-méthylants et / ou avec des soins de soutien / palliatifs.

La résistance à la chimiothérapie d'induction et la rechute après l'obtention de la rémission sont les principaux obstacles à la guérison de la LAM. Après une chimiothérapie d'induction standard, les patients sont assignés à différentes stratégies post-rémission sur la base d'anomalies cytogénétiques et moléculaires qui définissent globalement les catégories de risque défavorable, intermédiaire ou favorable.

En plus des anomalies cytogéniques, cette classification va également prendre en compte des facteurs de risque tels que l’âge, le nombre de globules blanc présents au diagnostic (mauvais pronostic si hyperleucocytose majeure >100 000/mm3) ou les mutations génétiques.

Mais cette classification ne représente pas une règle absolue car certains patients ne répondent pas au traitement d'induction et d’autres finissent par rechuter malgré l'absence de facteurs de risque défavorables. Il y a donc un besoin urgent d’identifier des biomarqueurs qui permettront de prédire la réponse au traitement, pour éviter d’une part un sur-traitement des patients de bas risque et d’autre part intensifier les traitements des patients de haut risque. Il apparaît important également d'aller vers le développement de thérapies plus personnalisées.

(56)

38 Dans presque la moitié des cas de LAM, on constate des rechutes post-thérapeutiques. Ces dernières apparaissent généralement dans les trois ans qui suivent le diagnostic. Elles répondent mal aux traitements et sont de mauvais pronostic (Dohner et al., 2010). Je décrirai un peu plus loin les mécanismes connus de résistance à la chimiothérapie. Le taux élevé de rechute dans la LAM a été aussi attribué à la persistance de cellules souches leucémiques (CSLs), également appelées cellules initiatrices de leucémies (CIL), résistantes à la chimiothérapie et qui pourraient être réactivées ultérieurement pour reconstituer la masse tumorale (Ishikawa et al., 2007; Kreso and Dick, 2014; Saito et al., 2010).

Dans le chapitre suivant je développerai l’importance des CSLs dans la LAM et leur implication dans les mécanismes de chimiorésistance.

I.1.6 Le concept de cellules souches leucémiques dans la LAM :

une aiguille dans une botte de foin.

Longtemps, les chercheurs se sont accordés sur le modèle unique de l’évolution clonale pour expliquer le développement tumoral. Selon cette théorie, différents clones d'une tumeur donnent naissance à des cellules filles qui acquièrent des mutations au fur et à mesure de leur multiplication.

Il s’ensuit une sélection progressive du clone le plus agressif et le plus apte à survivre dans l’environnement tumoral. Les tumeurs évolueraient donc selon le même modèle que celui proposé par Charles Darwin pour expliquer l’évolution des espèces. Dans ce modèle « classique », il n’existe pas de hiérarchie entre les différents clones et toutes les cellules peuvent contribuer de manière équivalente à la croissance de la tumeur (Fig. 4).

Le concept de cellules souches cancéreuses dit tout autre chose : il postule l’existence d’une hiérarchie au sein de la tumeur. Trouvées au sommet de la pyramide, les cellules

souches cancéreuses (CSC) également appelé cellules initiatrices de cancers (CIC)

seraient les seuls moteurs de la prolifération tumorale. Esquissé depuis plusieurs décennies, le modèle a longtemps manqué d’éléments de preuve.

C’est pour la première fois en 1994 que l’existence de CSLs a été faite dans la LAM par John Dick et ses collègues qui ont démontré que, comme l'hématopoïèse normale, la LAM est organisée de façon hiérarchique, soutenue à long terme par les CSLs (Lapidot et al., 1994)

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39 Ces travaux ont montré que seule une sous-population de cellules leucémiques isolées d'un patient, était susceptible de reproduire la leucémie originelle chez une souris hôte NOD/SCID (Nonobese diabetic/severe combined immunodeficiency) immunodéficiente. Plusieurs sous-types de LAM ont été analysés et indépendamment de leur hétérogénéité, des caractéristiques de maturation des blastes leucémiques, cette sous-population se caractérise par un marquage immuno-phenotypique CD34+/CD38-, similaire au phénotype de surface des CSHs, suggérant que ces dernières, plutôt que des cellules progénitrices engagées, sont la cible de la transformation leucémique (Bonnet and Dick, 1997).

Suite à leur découverte, des CSCs ont été identifiées puis isolées dans de nombreuses tumeurs « solides » telles que le cancer du sein (Al-Hajj et al., 2003), le glioblastome (Singh et al., 2004), l’adénocarcinome du côlon (Hubbard et al., 2009), le cancer du pancréas (Li et al., 2009), le cancer du poumon, le cancer de la prostate…

L’analyse épistémologique du concept de CSC révèle que certains chercheurs ont, d’emblée, fait preuve de leur scepticisme dans le caractère définitif de cette démonstration en mettant en avant, entre autres, le rôle de l’environnement : la transplantation dans des souris immunodéficientes ne récapitule pas l’environnement des cellules dans leur tumeur d’origine Ces cellules capable de reconstituer la masse tumorale in vivo, peuvent simplement être des cellules capables de produire leurs propres facteurs de croissance ou des cellules capables

Figure

Figure 1 : Classification des leucémies : les quatre grands types de leucémies.
Figure 2 : Composition cellulaire du tissu sanguin chez un sujet sain versus un patient
Figure  5  :  Modèle  d'organisation  hiérarchique  de  l'hématopoïèse  et  de  la  LAM  chez  l’Homme (selon Standford medicine)
Figure 8 : Les voies cellulaires impliquées dans la maintenance des CSHs (Li and Bhatia,  2011)
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Références

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