"Moutons stupides et bergers ignares": où sont les faits ?

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”Moutons stupides et bergers ignares”: où sont les faits ?

Michel Meuret

To cite this version:

Michel Meuret. ”Moutons stupides et bergers ignares”: où sont les faits ?. Séminaire Controverses environnementales et anthropologies de la nature - L’Homme et l’Animal : une vieille histoire, des développements récents, Mar 2019, Marseille, France. 99p. �hal-02944371�

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que

le mouton a un caractère aussi doux que

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une bourrasque de neige, ils ne veulent pas

bouger, à moins que le berger ne les pousse;

et ils se laissent mourir, à moins qu'il

n'emporte les mâles, que suit alors le reste du

troupeau

.

TOME TROIS

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LIVRE IX

-

Chap IV

Trad. Barthelemy Sa

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Hilaire

Une réputation acquise de longue date :

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-Feb 2011

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Sheep are far smarter than previously thought

Sheep are widely regarded as some of the most dim-witted creatures in the

animal kingdom, but new research has revealed they are far more intelligent

than they have previously been given credit for.

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Jeunes hommes et femmes d'origine urbaine

Désireux de trouver un emploi qui a du sens.

Dans la nature et surtout loin des conditions de vie en ville

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Jallet et al.,

2010;

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2010

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« S'appuyer

sur

la configuration

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Faire attention

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troupeau qui ne

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25 ans de travaux de recherche avec des

bergers et chevriers expérimentés

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1. Éduquer des brebis

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Me�r�t& Provenza

2015;

Préambule

En focalisant son attention sur seulement

deux catégories

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, le berger s'assure d'un minimum de soucis de

maîtrise de l'ensemble du troupeau

Le reste du

troupeau

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Exemple d'expériences recueillies (1)

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« ( ... ) Les éleveurs qui me confient leurs bêtes pour l'hiver, ce

sont surtout des gars des Hautes-Alpes, de Savoie et d'Isère.

Ils me connaissent, puisque je garde là-haut. ( ... )

Maintenant, ils ont de plus gros troupeaux, et le foin et le grain

pour l'hiver ça commence à leur coûter cher ... enfin, plus cher

que le bout de salaire d'une bergère. ( ... )

Mais ce que je constate de plus en plus chaque année, et je ne

suis pas la seule, hein ! ... c'est qu'on a des brebis ... comment

dire? ... stupides. Elles ne connaiss

e

nt rien d'autre que les prés

verts, les alpages« nickels», le foin et le grain. Impossible de

leur faire manger quelque chose d'un peu« grossier» ... elles

te regardent d'un air dégouté, et surtout elles cherchent à se

barrer.

-��-Là, j'essayes de leur faire comprendre que le chêne

vert ça se mange. C'est tout un travail ! ... et encore,

heureusement que j'ai aussi des brebis qui

Exemple d'expériences recueillies (2)

V - berger salarié

(Puy-de-Dôme, Vaucluse

\et Drôme)

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« Quand elles arrivent, il y a un moment où tu vois qu'elles se

regardent, elles te regardent, elles ne comprennent pas. Tu

sens qu'elles ne comprennent pas ce qui se passe. Qu'est ce

qu'elles vont faire là

?

Tu sens qu'il y a un truc qui fait que ... que c'est un

changement quand même important pour elles. Elles étaient

dans des prés en filets, et là, elles se retrouvent sans clôtures

et avec un mec qui est là tout l·e temps, et ses chiens. Et dans

un endroit où elles n'ont pas l'habitude de bouffer ... ça. Je

ne sais pas comment t'expliquer: culturellement, elles ne

sont pas pareil.

Du coup, elles se mettent à courir sans trop savoir où elles

vont ... à courir pour voir où est la clôture, comme dans un

grand parc. Mais il n'y a pas de clôture. ( ... )La première

année, j'ai eu à faire plus de 2 heures de marche pour aller

les chercher ... quand même ! »

-3 étapes

Succès

lorsque les nouvelles arrivantes :

► acceptent de faire continuellement partie du troupeau

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Mise en apprentissage d'un lot de brebis adultes et

inexpérimentées :

principes de bergers

À l'arrivée : observer attentivement leu

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Introduire une seule

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L'apprentissage de nouveaux aliments se déroule beaucoup mieux

lorsque les brebis sont arrivées à satiété partielle

Mélanger les brebis na'i'ves

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avec les exPaérimentées

2. Inci

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Meuret, 1993, 2ô10;

Meuret & P.rovenza 2015;

Despret & Meuret, 2oi6

Selon les bergers, ce sont les

lieux de pâturage

et les

mélanges de végétaux

, plutôt que les espèces végétales

individuelles, qui stimulent ou limitent

l

'

appétit

.

Les lieux de pâturage sont aussi plus ou moins

attractifs pour le troupeau selon ce que les

animaux viennent de consommer au cours du

circuit et selon ce qu'ils

«

espèrent

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à

disposition par la suite.

La notion

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espoir»

est

l'interprétation par les bergers

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et de

Concevoir

et piloter chaque jour des circuits de

pâturage

qui séquencent les repas et provoquent

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synergies alimentaires entre lieux de pâturage

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